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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 14 février 2019

291-14-02-2019

Sur les entretiens bilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité

 

Les 15 et 16 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la 55e session de la Conférence de Munich sur la sécurité en qualité de chef de la délégation russe.

L'un des éléments-clés du programme sera l'allocution du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans le cadre de la session principale de la Conférence samedi 16 février, qui portera sur la coopération dans la vaste région entre la "Grande Europe" et la "Grande Eurasie" et exposera les approches fondamentales de la Russie concernant la garantie de la sécurité internationale et la stabilité mondiale.

Plusieurs contacts politiques, entretiens bilatéraux et multilatéraux sont prévus en marge de la Conférence. En particulier, nous préparons les entretiens bilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne Heiko Maas, de la Corée du Sud Kang Kyung-wha, de la Belgique Didier Reynders, du Pakistan Shah Mehmood Qureshi, de la Mongolie Damdin Tsogtbaatar, de l'Arménie Zohrab Mnatsakanian, de la Croatie Marija Pejčinović Burić, du Japon Taro Kono, ainsi qu'avec le membre du Politburo du Comité central du Parti communiste chinois et du Conseil d’État chinois Yang Jiechi, le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye Ghassan Salamé et la Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini.

Ces entretiens pourraient subir des modifications en fonction du calendrier et des possibilités des parties. Nous vous informerons rapidement en cas de changements.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre omanais chargé des Affaires étrangères Youssef al-Alawi

 

Lundi 18 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre omanais chargé des Affaires étrangères Youssef al-Alawi, attendu à Moscou pour une visite de travail.

Durant leur entretien, les deux chefs de diplomatie évoqueront en détail les aspects actuels du renforcement des relations russo-omanaises, traditionnellement amicales. Nous partons du principe que le développement progressif des liens diversifiés correspond aux intérêts à long terme de Moscou et de Mascate, et contribue à assurer la paix et la stabilité dans la zone du golfe Persique et au Moyen-Orient dans l'ensemble.

Les deux ministres évoqueront en profondeur l'évolution de la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en mettant l'accent sur la nécessité de régler les conflits régionaux par la voie politique et diplomatique, à travers un dialogue dans le respect réciproque tenant compte des intérêts et des préoccupations de toutes les parties impliquées. Concrètement, les deux chefs de diplomatie aborderont le processus de paix israélo-palestinien, ainsi que la situation en Syrie, au Yémen, et dans le Golfe.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec Miroslav Lajcak, Président en exercice de l'OSCE et Ministre slovaque des Affaires étrangères et européennes

 

Mardi 19 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec Miroslav Lajcak, Président en exercice de l'OSCE et Ministre slovaque des Affaires étrangères et européennes.

Cet entretien leur permettra d'évoquer de manière exhaustive les problèmes européens d'actualité, l'activité de l'OSCE et les plans de travail de l'Organisation en 2019.

Les deux ministres aborderont également certains aspects des relations bilatérales, notamment le développement des liens commerciaux, économiques et interparlementaires, la coopération dans le domaine énergétique et des transports, le secteur militaro-technique et socioculturel, ainsi que des questions internationales d'actualité.

 

Sur la visite en Fédération de Russie du Ministre zambien des Affaires étrangères Joseph Malanji

 

Le Ministre zambien des Affaires étrangères Joseph Malanji est attendu à Moscou du 19 au 21 février pour une visite de travail.

Mercredi 20 février, il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov afin d'évoquer l'état et les perspectives de développement des liens bilatéraux traditionnellement amicaux dans le domaine politique, économique, scientifique, technique, social et autres, compte tenu du fait que les deux pays fêtent cette année le 55e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques.

Il est également prévu d'aborder les dossiers internationaux d'actualité, notamment la garantie d'un développement socioéconomique stable de l'Afrique ainsi que la prévention et le règlement des situations de conflit sur le continent.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la Conférence scientifique et pratique internationale en hommage à Vitali Tchourkine

 

Mercredi 20 février, dans la salle de réunion de l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères (rue Ostojenka, 53/2, bât 1, étage 2) se tiendra la Conférence scientifique et pratique internationale en hommage à l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie Vitali Tchourkine. Cet événement se déroulera sous la forme d'une réunion plénière et d'une table ronde sur le thème: "Nouveaux risques et défis: les capacités de la diplomatie".

Elle se déroulera en présence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, du Président sud-ossète Anatoli Bibilov, du Président de la Commission des affaires internationales de la Douma Leonid Sloutski, de l'Ambassadeur de Serbie en Russie Slavenko Terzic, du métropolite Hilarion, Président du Bureau des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, du Recteur par intérim de l'Académie diplomatique Mikhaïl Troïanski, ainsi que d'autres personnalités publiques et des membres de famille de Vitali Tchourkine.

Pendant la Conférence sera présenté un livre sur Vitali Tchourkine édité par le Patriarcat de Moscou.

Nous invitons les médias russes et étrangers à participer à cet événement.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre chypriote des Affaires étrangères Nikos Christodoulidis

 

Les 21 et 22 février, le Ministre chypriote des Affaires étrangères Nikos Christodoulidis effectuera une visite de travail en Russie. Un entretien avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est prévu.

Les deux ministres ont l'intention d'évoquer l'état actuel et les perspectives de la coopération russo-chypriote, ainsi que les questions bilatérales qui restent ouvertes. Les deux chefs de diplomatie "remettront les pendules à l'heure" sur un large éventail de problèmes régionaux et internationaux d'intérêt mutuel, y compris le processus de paix chypriote et la situation dans l'est de la Méditerranée.

 

Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les membres de l'Association des affaires européennes en Russie

 

Vendredi 22 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours devant les membres de l'Association des affaires européennes en Russie, qui rassemble plus de 500 entreprises et banques des pays membres de l'UE, l'Association européenne de libre-échange et d'autres pays exerçant leur activité en Russie. Des réunions sont régulièrement organisées dans ce format (la dernière date d'octobre 2017) et sont déjà devenues une bonne tradition.

Cette activité sera consacrée à l'état des relations entre la Fédération de Russie et l'Union européenne à l'étape actuelle, et aux perspectives de leur développement.

A l'issue de son allocution, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov répondra aux questions de l'auditoire.

 

Sur la situation actuelle en Syrie

 

En ce qui concerne la Syrie, ce problème n'a pas perdu de son actualité. Dans le même temps, compte tenu de l'ordre du jour chargé des dirigeants russes et des pourparlers prévus aujourd'hui à Sotchi avec les partenaires, je vais faire bref. Les informations principales à ce sujet arriveront après le sommet du "format d'Astana".

 

Sur les nouveaux témoignages concernant la mise en scène des événements du 7 avril 2018 dans la ville syrienne de Douma

 

Je voudrais attirer votre attention sur les dernières publications apparues dans les médias et sur les réseaux sociaux consacrées à l'analyse des événements survenus le 7 avril dernier dans la ville syrienne de Douma. Cette question fait la une des agences de presse depuis hier.

Cette mise en scène ignoble, absolument outrancière dans sa nature et son envergure, s'est soldée par des frappes massives de missiles de la coalition occidentale sur le territoire de l' État souverain qu'est la Syrie. Nous avons révélé cette falsification, expliqué comment elle avait été préparée et quel a été son bilan déplorable. Tous les documents relatifs à ce dossier sont accessibles sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères.  

Aujourd'hui, même ceux qui s'étaient fait les "chantres" des frappes et avaient souligné la justesse et le caractère proportionné des actions de la coalition occidentale ne peuvent plus le faire. Les masques tombent. 

Tous les appels insistants de la Russie à élucider la situation, à mener une enquête professionnelle impliquant des mécanismes internationaux légitimes et reconnus avant de lancer des initiatives de ce genre, ont été ignorés. Les Occidentaux se cachaient de façon éhontée derrière des "témoignages" qui n'auraient laissé aucun doute sur l'utilisation d'armes chimiques par le Gouvernement syrien contre son propre peuple. Le fait que ces "témoins" - les prétendus militants humanitaires des Casques blancs - étaient complices des groupes terroristes et étaient financés par des structures liées aux gouvernements occidentaux, n'a semblé surprendre personne. Tous les faits ont été ignorés. L'espace médiatique s'est pourtant rempli d'une rhétorique belliqueuse des politiciens et des responsables qui exigeaient - comme d'habitude - de punir sévèrement Bachar al-Assad et la Russie qui le soutenait. 

Mais nous avions vu juste en disant qu'il serait impossible de dissimuler toujours les faits, que la fraude serait révélée et que cela serait reconnu par ceux qui y ont participé par méprise, par malentendu ou consciemment.  

Les publications d'aujourd'hui présentent exactement les éléments que nous avions mentionnés l'année dernière. Tout cela souligne que nous constatons malheureusement depuis des années une farce tragique présentée par la communauté et les médias occidentaux qui parlent des idées démocratiques et font semblant de se soucier de la population de cet État souverain, mais font en même temps fi de toutes les lois, du droit international, des libertés et des droits du peuple ou de personnes concrètes.

Je vais vous citer plusieurs exemples. Le journaliste américain indépendant James Harkin a mené sa propre investigation détaillée sur les événements à Douma. Je ne peux pas dire que ses conclusions sont absolument univoques ou que nous les acceptons ou les signons. Nous attirons tout simplement votre attention sur la conclusion-clé: aucune arme chimique puissante - notamment le gaz sarin - n'a été utilisée au cours des événements à Douma, et les images tournées à l'hôpital local - le prétexte des frappes militaires contre la Syrie - étaient truquées.  

La culmination de cette "pièce absurde" réside dans les propos de Riam Dalati, producteur de la chaîne britannique BBC, dont l'analyse a confirmé que ces images tournées avec l'aide des Casques blancs était une mise en scène. Je voudrais bien connaître la position de la BBC, qui avait activement couvert cet événement et soutenait directement les actions de la prétendue coalition menée par les États-Unis sur le territoire syrien. Mais que peut-on dire si les collaborateurs de la BBC reconnaissent le caractère mis en scène de ce qui s'est passé sur la base de leur propre investigation?

Tout cela non seulement ressemble, mais reproduit exactement les événements autour de l'Irak et l'agression contre cet État souverain: Colin Powell avait à l'époque apporté sa fameuse éprouvette au Conseil de sécurité de l'Onu pour persuader la communauté internationale de sauver l'Irak, son peuple, et sa démocratie. Ou au moins de restituer cette dernière aux Irakiens. On constate actuellement la même chose. Il n'y a rien de nouveau. Le niveau de décadence des politiciens qui le font ne cesse de nous surprendre.

Je voudrais attirer encore une fois votre attention sur le fait que nous avons à plusieurs reprises, sur l'exemple de la situation dans la ville de Douma et d'autres événements, expliqué que compte tenu des moyens techniques modernes on établissait d'habitude la vérité six mois ou un an après. Cette période offre pourtant beaucoup de possibilités. A mon avis, c'était exactement le calcul des pays occidentaux qui avaient lancé de nouvelles aventures, cette fois en Syrie. 

Je voudrais également rappeler que la Russie et la Syrie ont organisé le 26 avril dernier à l'OIAC une conférence de presse avec les civils devenus contre leur gré acteurs de la mise en scène des Casques blancs. Il s'agissait notamment de Hassan Diab, garçon de six ans. Les victimes de cette provocation se sont spécialement rendues à la Haye pour présenter personnellement leurs témoignages sur les événements qui se sont réellement déroulés à Douma à ceux qui avaient envie d'apprendre la vérité. En présence de dizaines de délégations des pays membres de l'OIAC, ils ont raconté en détail comment les Casques blancs avaient tourné cette vidéo et quels équipements ils avaient apporté. Les participants pouvaient poser des questions pour dissiper tous les doutes sur le fait qu'il s'agissait d'une mise en scène affectant le sort des civils.

Je voudrais également rappeler qu'aucun représentant des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l'Otan, de la plupart des pays de l'UE et de certains alliés asiatiques des États-Unis n'était présent. Rien de nouveau. Nous connaissons bien cette approche de la résolution des problèmes internationaux.

Prenons l'exemple de la rencontre de Sergueï Riabkov, Vice-Ministre russe des Affaires étrangères, avec le corps diplomatique sur le problème du traité FNI. Il s'agissait d'une rencontre pratique qui a duré plusieurs heures et a offert la possibilité d'obtenir une réponse exhaustive à toutes les questions. Cette rencontre a tout simplement été ignorée par beaucoup de pays leaders dans ce domaine. Une approche classique. Ce boycott démonstratif s'inscrit dans le cadre de ces infox.

Cette question n'est pas close. Nous la soulèverons régulièrement.

 

Sur la situation au Venezuela

 

La situation dans ce pays qui cherche à protéger sa structure étatique, son indépendance et sa souveraineté continue de s'aggraver sous la pression extérieure grandissante et les déclarations provocantes, de plus en plus nombreuses. Face à l'obsession sans précédent de Washington qui veut à tout prix renverser le gouvernement légitime d'un État souverain, sans tenir compte des normes et des principes du droit international, l'éventail des options à l'étude continue de se réduire. En fait, tout se résume à la réalisation de l'idée fixe de commettre un coup d’État dans un pays-cible et de renverser le dirigeant légitime soutenu par la population et l'armée. On a l'impression que le dossier "il doit partir" est constamment posé sur la table à Washington et que seuls les noms changent, tandis que les principes de base et les méthodes restent identiques. Ils sont simplement appliqués à de nouveaux points géographiques de notre planète.

La construction forcée de structures étatiques parallèles n'apporte pas de résultats visibles. Le nombre de participants aux manifestations antigouvernementales n'atteint pas l'ampleur prévue. Malgré les ressources investies, l'opposition intérieure ne se consolide pas. Le soutien international aux autorités autoproclamées se double rapidement de nombreuses nuances dans la position des États souverains. Tout montre que la Maison blanche a choisi un scénario conflictuel au Venezuela, impliquant l'usage de la force.

Tous les moyens sont bons, de la pression médiatique et psychologique aux désinformations provocantes dans la presse, en passant par le chantage direct et l'incitation à la haine. La cible principale est l'armée de la République bolivarienne. La campagne d'influence massive sur les effectifs se poursuit. Les militaires vénézuéliens sont ouvertement incités à la mutinerie. De hauts représentants officiels de Washington appellent les forces armées d'un autre pays à se ranger du côté d'un nouveau gouvernement politique. Quel droit moral ont les États-Unis, après cela, pour parler de la démocratie et des fondements juridiques aussi bien au sein d'un État que sur la scène internationale? Aucun.

On en est arrivé à un point où il y a littéralement quelques jours, le 11 février, le sénateur Marco Rubio a avancé un "ultimatum personnel" à six généraux vénézuéliens, y compris le ministre de la Défense, les commandants de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine du pays. Pour la "trahison" de leur chef des armées, le sénateur américain leur promet la grâce du parlement d'opposition vénézuélien. C'est une sorte de graphisme sur ordinateur. Des marionnettes, de véritables poupées qu'on peut toucher, un conte virtuel que l'on cherche à faire devenir réalité.

Tout cela s'accompagne d'un renforcement de la pression par les sanctions contre le pays afin d'expliquer au Venezuela et sur la scène internationale qu'il faut sauver les Vénézuéliens de la famine et du froid. Après tout, il faut expliquer aux forces démocratiques à travers le monde pourquoi Washington est si préoccupé par la situation au Venezuela. Les gens souffrent. Les restrictions unilatérales sophistiquées ne sapent pas simplement les fondements de l'économie vénézuélienne - le secteur pétrolier - mais entraînent une dégradation conséquente de la situation financière et socioéconomique, la marginalisation de la société et, au final, la destruction de la structure étatique vénézuélienne. Washington, les économistes, les politiciens et surtout les journalistes pourraient-ils l'ignorer? Non. Ils voient tout cela et le couvrent.

Ce que Washington souhaite faire, dans son élan de sanctions, avec les actifs économiques et financiers vénézuéliens, notamment avec la compagnie PDVSA, ne peut être qualifié autrement que de "prise du siècle". Il n'est pas seulement question du décret de restrictions unilatérales contraires au droit international. C'est un signal clair pour tous: les États-Unis peuvent manipuler la propriété et les actifs de n'importe quel pays à leur guise. Voilà l'économie de marché, le libre-échange et la lutte contre le protectionnisme. Il s'agit clairement d'une prise de contrôle illégale d'un État entier.

Ils sont allés jusqu'à dire que la Russie et certains autres pays se verraient refuser le remboursement des prêts accordés au Venezuela. Ces menaces sont proférés par Washington tandis que les leaders de l'opposition vénézuélienne soulignent par tous les moyens leur disposition, s'ils arrivaient au pouvoir, à tenir leurs engagements vis-à-vis des créanciers internationaux. La Russie est directement mentionnée.

Je ne peux pas ne pas aborder le thème de l'aide humanitaire internationale activement accordée à Caracas. A première vue, c'est une cause noble que d'aider les gens en leur apportant une aide humanitaire. Mais ce n'est qu'à première vue, à défaut de comprendre le mécanisme de formation de cette aide, de son acheminement et de ce qu'elle cache réellement. Nous recevons des signaux suggérant que la Russie serait opposée à l'aide humanitaire au profit du Venezuela, et que le projet de résolution proposé par la Russie au Conseil de sécurité des Nations unies serait destiné à saper les actions humanitaires planifiées des États-Unis et de leurs alliés. Ce n'est pas le cas. C'est un mensonge et une tentative de détourner l'attention du fait que le projet de résolution américain soumis au Conseil de sécurité des Nations unies vise en réalité à cacher les provocations planifiées autour de la fourniture d'aide humanitaire afin de déstabiliser la situation au Venezuela, voire pour obtenir un prétexte pour une intervention militaire. Nous avons vu tous ces scénarios sur l'exemple d'autres pays. Souvenez-vous de l'épopée liée à l'aide humanitaire avec de prétendues bonnes intentions dans différents pays, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Il a été dit directement à la direction de la Croix-Rouge que l'action planifiée n'avait rien à voir avec l'aide humanitaire, qui a publiquement pris ses distances de ce projet plus que douteux. Je cite: "Nous ne participerons pas à ce qui n'est pas une aide humanitaire à nos yeux."

La Russie prône une attitude respectueuse envers les mécanismes de l'Onu d'aide humanitaire au Venezuela. Toutes les questions relatives à l'aide humanitaire doivent être réglées conformément aux procédures internationales adoptées par les canaux légitimes, notamment via la représentation de l'Onu à Caracas ou d'autres organisations humanitaires. Le Comité international de la Croix-Rouge a déjà annoncé sa disposition à coopérer avec nous sur le dossier vénézuélien.

Nous sommes fermement opposés à la politisation du thème de l'aide humanitaire au Venezuela, à son utilisation en tant que voile pour manipuler l'opinion publique dans le pays et mobiliser les forces gouvernementales afin de commettre un coup d’État. Nous savons bien dans quel but les Américains distribuent leurs nouveaux "biscuits" et quelles conséquences tragiques cela entraîne. Les exemples sont nombreux.

Tout de même, je voudrais directement demander aux organisateurs de la mission humanitaire américaine quel est leur but: aider le peuple vénézuélien? Sérieusement? Ce n'est qu'une nouvelle provocation très sale. Si vous insistez sur le fait qu'il s'agit tout de même d'une aide, alors il serait logique de la fournir via les mécanismes de soutien humanitaire dans le cadre de l'Onu, qui bénéficient d'une riche expérience et agissent en respectant les principes d'impartialité, de neutralité, d'indépendance et d'humanisme. Mais s'il s'agit bien de ce que nous avons évoqué, cette hypothèse est appuyée par tout ce qui se passe actuellement à Cúcuta. Alors ne nous fourvoyons pas. Sous couvert d'envoyer un convoi humanitaire se prépare une provocation prévoyant des victimes, appelée à fournir un prétexte pour une intervention extérieure. Il faut que tout le monde en soit conscient. Il semblerait que les organisateurs ont également fait une erreur de calcul. L'intervention militaire est une ligne rouge pour toute l'Amérique latine et toute la communauté internationale qui s'estime civilisée.

Nous jugeons nécessaire de s'abstenir de démarches et autres déclarations susceptibles de provoquer une escalade de la tension au Venezuela, notamment d'appels aux forces armées vénézuéliennes qui pourraient les entraîner dans un conflit civil.

Nous ne cessons de répéter que l'objectif de la communauté internationale consiste à contribuer à trouver une entente entre les différentes forces politiques au Venezuela.

Nous avons prêté beaucoup d'attention à la formule de médiation proposée par le Mexique, l'Uruguay et les pays des Caraïbes (Caricom) dans le format du "Mécanisme de Montevideo" prévoyant un dialogue inclusif global sans ultimatums ni conditions préalables. Nous pensons que cette initiative, telle qu'elle a été exprimée, mérite un large soutien international. Sous cette forme, la Russie serait prête à se joindre aux efforts de médiation visant à surmonter la crise vénézuélienne.

Pour terminer, je voudrais dire quelques mots sur les efforts russes. Nous entretenons les contacts les plus larges possibles sur le dossier vénézuélien. Nous expliquons continuellement notre position, notamment aux États-Unis. Mais ce ne sont pas les consultations qui ont été mentionnées par certains médias se référant au discours de M. Abrams au Congrès américain hier. Honnêtement, nous ne comprenons pas ce qu'il a voulu dire. Nous demandons d'être plus attentifs lors de la traduction vers le russe.

Je voudrais rappeler qu'hier, à l'initiative des autorités américaines, a eu lieu un entretien téléphonique entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo, pendant lequel le Ministre russe a mis en garde contre toute ingérence extérieure dans les affaires intérieures du Venezuela. La question est de savoir ce que les autorités américaines veulent. Si elles cherchent à faire changer la position russe, ce n'est pas faisable car elle n'est pas basée sur des notions conjoncturelles immédiates. La position de la Russie s'appuie sur le droit international et la souveraineté étatique dans le cadre des principes de la Charte de l'Onu. C'est dans ce sens que nous sommes prêts au dialogue avec tout le monde, y compris avec les partenaires américains.

 

Sur les conclusions d'experts du service juridique du Bundestag concernant la situation au Venezuela

 

Le service juridique du Bundestag (chambre basse du Parlement allemand), que nous avons d'ailleurs déjà cité, a publié les conclusions de ses experts sur le Venezuela soulignant que tous les aspects du choix et de la nomination du chef d'État relevaient exclusivement des compétences des acteurs intérieurs de ce pays. En même temps, une décision étrangère sur la reconnaissance de telle ou telle personne comme le dirigeant du pays ne légitime pas le nouveau gouvernement et ne peut pas être considérée comme une confirmation du caractère constitutionnel ou anticonstitutionnel du pouvoir.

Tout cela permet de tirer une conclusion univoque: la reconnaissance d'un chef d'État provisoire par des gouvernements étrangers constitue une ingérence dans les affaires intérieures d'un pays. Je voudrais souligner qu'il s'agit de la conclusion d'un rapport analytique du service juridique de la chambre basse du parlement allemand, et pas de certains politiciens.

Les auteurs du rapport considèrent la menace d'ingérence militaire comme une menace de recours à la force contre un autre pays, ce qui constitue une violation grossière de la Charte de l'Onu.

Qui plus est, la menace adressée au chef de l'État est considérée comme une menace de recours à la force dirigée contre l'indépendance politique d'un État, ce qui viole également le principe de l'égalité souveraine.

Il s'agit d'une conclusion très marquante. A mon avis, la réunion d'un groupe juridique n'était même pas nécessaire dans ce cas-là, bien que la rédaction et la publication de rapports de ce genre fasse certainement partie des droits souverains d'un État. Car la situation autour du Venezuela est absolument claire. On peut dire la même chose de la situation autour de l'Irak, de la Syrie, de la Libye ou de la Serbie: la communauté internationale et les pays prétendument civilisés qui se considèrent comme des États "démocratiques" et pas des "régimes" ont soutenu des actions contredisant le droit international.  

 

Sur l'altération par les journalistes des approches russes des prochaines consultations tripartites avec l'Australie et les Pays-Bas sur le crash du vol MH17

 

Au début de l'année, le Ministère russe des Affaires étrangères a présenté - lors des conférences de presse et sur son site (voir le commentaire du 11 février) - des informations sur les préparatifs des consultations tripartites avec l'Australie et les Pays-Bas sur le crash du vol MH17. Beaucoup de médias, russes comme étrangers, ont publié des réactions altérant malheureusement la nature de nos propos (c'est à leurs auteurs de dire s'il s'agit d'une approche involontaire ou préméditée). J'ai l'impression que les journalistes l'ont fait de manière préméditée, car ils n'ont pas sollicité nos commentaires.

Il semblerait que certains commentateurs couvrant ce sujet n'aient pas vraiment fait attention à ce que nous avions publié, ou aient accepté une interprétation libre voire une altération préméditée de notre position.

Je voudrais attirer votre attention sur le fait que le commentaire présenté au cours de la conférence de presse du 11 janvier était une réaction aux propos précédents des Néerlandais sur les contacts diplomatiques dans le cadre des consultations tripartites. Dans ce contexte, je pense que les affirmations de certains journalistes soulignant que c'est la Fédération de Russie qui a été la première à évoquer publiquement les préparatifs de ces négociations n'ont rien à voir avec la réalité. Ce sont l'Australie et les Pays-Bas qui, sans attendre les conclusions de l'enquête, ont désigné la Russie comme responsable de la catastrophe et ont exigé des consultations de manière péremptoire. Qui plus est, ils voulaient évoquer les répercussions juridiques pour la Russie résultant de cette accusation infondée.  

Je vais donc tout réexpliquer, même si c'est assez étrange compte tenu du nombre de documents et d'informations que nous avons consacrés à ce sujet. J'aimerais qu'il y ait de la clarté sur cette question. La Russie a donné son approbation à l'organisation de ces consultations après l'envoi par la Haye et Canberra d'une note diplomatique confirmant officiellement leur volonté d'évoquer au cours de cet événement tout l'éventail de questions liées à l'enquête sur l'affaire du vol MH17, notamment la responsabilité de l'État dont l'espace aérien est devenu le lieu de la catastrophe, ainsi que l'utilisation des données transmises par la Russie au Groupe d'enquête conjoint. Je voudrais souligner qu'il ne s'agit pas de contacts en coulisses, mais d'une correspondance officielle et d'une volonté exprimée par les États susmentionnés.

Ainsi, les interprétations libres des propos du Ministère affirmant qu'en acceptant ces consultations la Russie aurait démontré sa volonté de reconnaître sa responsabilité dans l'affaire du Boeing malaisien, ne sont que des fantaisies - des fantaisies malpropres. La même chose concerne les discussions éventuelles, au cours des consultations, concernant une indemnisation visant une "rédemption". Ce ne sont que de fausses informations diffusées afin de créer un environnement médiatique négatif.

On peut lire également que la "conversation concrète et professionnelle" que notre délégation espère mener à Vienne aurait dû être lancée il y a quatre ans. On pourrait pardonner des erreurs de ce genre aux stagiaires des rédactions. Une telle logique est cependant absolument inacceptable s'il s'agit d'un observateur, politologue ou journaliste professionnel spécialiste de ce sujet.

Excusez-moi, mais qu'est-ce que la Russie a justement fait pendant ces quatre années? Nous avons tenté de nous faire entendre par l'autre partie, avons offert notre aide dans l'enquête, technique et pénale, menée actuellement sous l'égide du parquet néerlandais.

La Russie a déclassifié des informations secrètes d'État, alors que les Pays-Bas se justifient par leurs lois et refusent toujours de partager leurs données, même avec leurs propres députés et médias.

Nous avons tenté pendant longtemps - en vain - d'élucider comment les enquêteurs utilisaient les importants volumes de données transmises, cruciales pour établir la vérité. Nous avons essayé de comprendre s'ils prenaient en considération toutes les observations de la Russie concernant les méthodes d'investigation. On nous a répondu par un silence assourdissant, ou en nous disant que les matériaux examinés étaient absolument inutiles car ils contredisaient la version principale de l'enquête accusant les combattants du Donbass et la Russie.

Nous considérons la prochaine rencontre avec les Néerlandais et les Australiens, qui est actuellement en cours de préparation, comme une opportunité et une nouvelle tentative de soulever beaucoup de nos questions accumulées et d'évoquer l'enquête sur le crash du MH17 sous forme de dialogue et de contacts directs entre les parties. Je vous prie de cesser toutes les manipulations et interprétations factices. Nous sommes prêts à répondre à toutes les questions et à apporter immédiatement des précisions. Mais dès que nous publions des informations à ce sujet, nos propos ne sont pas analysés ni présentés aux lecteurs, aux téléspectateurs. Au contraire, on sort certains détails de leur contexte, on dénature complètement les faits et on présente sur cette base dans l'espace médiatique une idée qui ne correspond absolument pas à la réalité. 

 

Sur les nouveaux faits concernant la pression exercée par le chef du Service général de renseignement et de sécurité des Pays-Bas Dick Schoof sur les auteurs du rapport sur la tragédie du vol MH17

 

Je voudrais également dire quelques mots sur un thème indirectement lié à l'affaire du vol MH17.

Une investigation menée par des journalistes néerlandais a révélé des faits indiquant que l'actuel directeur du Service général de renseignement et de sécurité des Pays-Bas (AIVD) Dick Schoof, qui occupait auparavant le poste de Coordinateur national pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme et qui, dans les premiers jours qui ont suivi le crash du Boeing malaisien, était chargé de coordonner les activités de différents organes publics, a commis plusieurs abus de fonctions.

Les journalistes néerlandais ont réussi à établir qu'en 2015, Dick Schoof a profité de la ressource administrative dont il disposait afin de modifier dans un sens plus favorable pour le gouvernement les conclusions de l'examen des experts de l'Université de Twente concernant l'efficacité de la réaction des autorités néerlandaises à la tragédie du 17 juillet 2014. Étonnamment, cet examen avait été demandé par le cabinet néerlandais afin d'identifier les "goulets d'étranglement" dans le système de réaction de crise et devait être strictement indépendant et objectif.

Cependant, Dick Schoof n'a pas apprécié les remarques critiques visant le gouvernement et, en s'ingérant dans le travail des experts pour leur donner des consignes, les a forcés à apporter des "corrections" au document en supprimant les points négatifs de la version finale des conclusions.

Même si elle n'est pas directement liée à l'enquête sur le crash du vol MH17, cette histoire montre clairement ce que valent les affirmations des autorités néerlandaises concernant leur "non-ingérence dans l'enquête indépendante menée par le Groupe d'enquête conjoint". Bref, la méthodologie est claire.

 

Sur le déroulement de l'enquête sur le trafic d'organes au Kosovo

 

Vous le savez, le Tribunal spécial pour enquêter sur les crimes de l'Armée de libération du Kosovo, notamment les kidnappings afin d'extraire des organes destinés à être vendus sur le marché noir, a été créé en 2017 à La Haye sous l'égide de l'Union européenne. La publication du rapport du député de l'APCE Dick Marty en 2010 avait été l'élément déclencheur de la création de cette structure.

Cependant, le travail de cette structure n'a pour l'instant donné aucun résultat. Aucune accusation n'a été avancée à ce jour. Dans le même temps, il s'avère que l'ancien procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) Jeffrey Nice a été engagé pour protéger les Kosovars au Tribunal spécial. De quoi cela a-t-il l'air du point de vue éthique? Dans une récente interview, Dick Marty a exprimé des craintes que les leaders albano-kosovars impliqués dans les crimes ne soient jamais traduits en justice.

Il est inadmissible de passer sous silence les crimes violents commis au Kosovo. Le thème du trafic d'organes humains doit être suivi de près par la communauté internationale car il affecte la réputation de la justice internationale et de l'UE en tant que garant de la tenue des engagements du Tribunal spécial. Tous les individus impliqués doivent recevoir une punition sévère indépendamment des postes qu'ils occupent aujourd'hui à Pristina.

 

Sur la situation de Roman Seleznev

 

Nous sommes très préoccupés par la situation entourant le citoyen russe Roman Seleznev, qui a été enlevé par les services secrets américains en 2014 dans les Maldives avant d'être condamné aux États-Unis à 27 ans de prison sur des soupçons de participation à un vol de fonds via internet.

Mon commentaire n'est peut-être pas très correct du point de vue du droit. Bien évidemment, on ne peut pas kidnapper des gens et le faire hors du cadre juridique. Si les États-Unis le font, alors pourquoi ne kidnappent-ils pas les criminels qui s'adonnent au trafic d'organes? Ce sont des crimes odieux. Imaginez-vous que des individus ont été kidnappés, que leurs organes ont été découpés, puis vendus, en grande partie sur commande en provenance du continent européen sous l'œil vigilant des États démocratiques. Washington ne s'intéresse pas de près à ces choses-là. En revanche, une chasse est ouverte aux Russes sur des sujets fabriqués et falsifiés, qui sont manifestement exagérés et ne méritent pas une telle attention.

Les collaborateurs de l'Ambassade de Russie à Washington rendent régulièrement visite à notre compatriote. Durant la dernière visite, il s'est avéré qu'en dépit de sérieux problèmes de santé les autorités pénitentiaires ne lui accordaient pas l'aide médicale nécessaire. En même temps, elles refusent de le transférer dans un autre établissement pénitentiaire où il pourrait suivre un examen complexe.

Roman Seleznev est soumis à différentes exigences spéciales - il est notamment contraint de se présenter au poste de sécurité toutes les deux heures entre 6:00 et 20:00. Cela l'empêche même de se nourrir normalement. Il est privé d'accès à sa boîte mail.

Bien évidemment, nous avons attiré l'attention de l'administration pénitentiaire américaine sur le caractère inadmissible de cette situation et avons exigé d'y remédier immédiatement. Une note diplomatique à ce sujet a été envoyée au Département d’État américain.

Nous constatons avec regret que Roman Seleznev n'est pas le seul à subir une approche aussi brutale et discriminatoire: cela concerne également bien d'autres citoyens russes qui se sont retrouvés dans les prisons américaines. Nous constatons un tel arbitraire notamment vis-à-vis de Konstantin Iarochenko, Viktor Bout et Maria Boutina. De notre côté, nous continuerons de tout faire pour protéger leurs droits et intérêts légitimes.

 

Sur le refus du Ministère des Affaires étrangères du Canada d'accréditer des correspondants de Sputnik et de RIA Novosti pour la réunion du Groupe de Lima à Ottawa

 

Le 4 février, le Ministère des Affaires étrangères du Canada a refusé d'accréditer les correspondants de RIA Novosti et de Sputnik qui souhaitaient couvrir la réunion extraordinaire du Groupe de Lima à Ottawa autour de la situation au Venezuela.

La lettre officielle adressée aux agences russes par le Ministère des Affaires étrangères du Canada ne mentionne pas le motif de ce refus. Suite à une requête supplémentaire, le porte-parole du Ministère canadien et représentant du service de presse du Groupe de Lima Richard Walker a répondu que le refus d'accorder une accréditation au correspondant de Sputnik s'expliquait par le fait que l'agence ne s'était pas montrée "aimable" vis-à-vis de la Ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland. Le refus d'accréditer le correspondant de RIA Novosti est resté sans aucun commentaire officiel du Ministère canadien.

Ces démarches des autorités canadiennes contre les journalistes russes sont un acte de discrimination directe et de violation grossière des libertés et des droits universels des médias, du principe d'accès égal à l'information pour tous. Nous constatons à nouveau la manière dont les valeurs démocratiques auxquelles l'Occident, Ottawa y compris, affirme si activement son attachement, sont échangées contre les intérêts politiques conjoncturels.

Nous appelons les structures internationales compétentes et les ONG des droits de l'homme à prêter attention à cet incident. Bien évidemment, nous enverrons les informations appropriées aux organisations internationales.

 

Sur le déroulement des XIXe Jeux diplomatiques d'hiver

 

Les XIXe Jeux diplomatiques d'hiver se dérouleront samedi 16 février au Moscow Country Club, filiale de la Direction générale du service du corps diplomatique auprès du Ministère russe des Affaires étrangères.

Par tradition, des dirigeants et des collaborateurs des missions diplomatiques accréditées en Russie, la direction du Ministère russe des Affaires étrangères et de la Direction générale du service du corps diplomatique auprès du Ministère russe des Affaires étrangères, ainsi que des sportifs et des personnalités culturelles russes célèbres participeront à cette activité.

A ces compétitions devraient prendre part le premier vice-président de la Commission des affaires internationales de la Douma d’État de la Fédération de Russie, la championne olympique Svetlana Jourova, la championne olympique Sofia Velikaïa, légendaire escrimeuse soviétique pratiquant le sabre, la championne olympique Galina Gorokhova et bien d'autres.

La participation d'environ 40 équipes de représentations diplomatiques est attendue aux compétitions de biathlon, de hockey, de ski, de tennis de table, de billard et de futsal.

Un programme culturel intéressant attend les visiteurs du Moscow Country Club, sans oublier la dégustation de plats de cuisine russe.

Nous invitons les journalistes russes et étrangers à participer à la couverture médiatique de cet événement.

Les informations détaillées ont été publiées sur le site officiel de la Direction générale du service du corps diplomatique auprès du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Réponses aux questions:

Question: Y a-t-il eu dernièrement des informations sur les contacts publics entre Moscou et les représentants du Conseil national de transition de Tripoli? Est-ce que cela signifie qu'actuellement, ce sont les contacts avec Khalifa Haftar qui sont prioritaires pour Moscou?

Réponse: Concernant le processus de paix en Libye, la position russe est bien connue. Elle n'a pas changé et reste très cohérente. Nous partons du principe que la reconstruction de l’État libyen doit s'appuyer sur un large dialogue national, le consensus et l'entente. A cet effet la Russie, qui entreprend des efforts de médiation, mène un dialogue avec toutes les structures intéressées qui prônent le rétablissement de ce pays. Je ne peux pas dire qu'il existe un déséquilibre dans nos contacts. Nous publions régulièrement sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères des informations concernant les discussions sur ce sujet aussi bien directement avec les représentants des parties libyennes qu'avec les médiateurs internationaux – les pays qui ne sont pas indifférents au sort de la Libye. On ne peut pas parler de déséquilibre.

Question: Que pouvez-vous dire de la situation dans le sud de la Libye, où les forces de Khalifa Haftar ont établi leur contrôle de force sur les champs pétroliers, suite à quoi le chef de l'Armée nationale libyenne a été accusé de génocide?

Réponse: L’État est détruit, les structures gouvernementales administrant les forces de l'ordre et de sécurité n'ont pas été recréées. Votre question est plutôt rhétorique que pratique. Bien sûr, on voudrait espérer que le jour viendra où la structure étatique sera rétablie, mais nous en sommes encore très loin.

Question: Le Sénat américain compte décréter de nouvelles sanctions contre la Russie. Il est question de la dette publique du pays et de la fortune du Président russe Vladimir Poutine. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Réponse: Comme il est convenu de dire chez nous: c'est devenu un cas médical. Blague à part, en partant de ce que les États-Unis ont fait dans le monde ces dernières années, au moins depuis une décennie, sans aller trop loin dans l'histoire, il serait temps pour le Sénat et le Congrès de songer à des sanctions contre eux-mêmes et leurs propres politiciens. Combien de destructions ont-ils commis! La question précédente portait sur la Libye. Qui, notamment parmi les politiciens américains, en a assumé la responsabilité?

Il y a deux semaines, il a été annoncé que dans un État américain une juge avait prononcé une décision en faveur d'une journaliste américaine, selon laquelle l’État syrien devait verser une indemnisation à cette dernière. Il est question de près de 300 millions de dollars pour avoir enfreint ses droits en tant que journaliste travaillant sur le territoire syrien. J'ai une question. Les centaines de milliers de citoyens irakiens et syriens peuvent-ils s'adresser à cette juge pour demander au gouvernement américain une indemnisation, pas aussi grande, mais au moins de quelques dizaines de milliers de dollars, pour les destructions commises à l'initiative des politiciens américains sur leurs territoires? Il est impossible de parler sérieusement de nouvelles initiatives des "législateurs" américains. J'ai du mal à les qualifier de telles parce que les gens qui créent et inventent les lois doivent connaître le droit national, mais aussi international.

Plus sérieusement, il faut demander quand et comment la société américaine s'attellera à l'évaluation de ses propres crises sur la scène internationale. Rien que la présence du contingent américain sur le territoire d'un État souverain sans son autorisation est déjà un crime du point de vue du droit international. Les sénateurs et les congressistes devraient d'abord s'occuper de cette question simple et banale du point de vue de la jurisprudence, avant de s'attaquer à des tâches galactiques.

Question: La mise en place en Syrie de zones de sécurité entièrement contrôlées par la Turquie à l'est de l'Euphrate conviendrait-elle à la Russie? Sous quelles conditions la Russie pourrait-elle donner son accord à une telle démarche de la Turquie?

Réponse: J'ai vous ai déjà demandé aujourd'hui de faire preuve de compréhension concernant l'absence de commentaires détaillés sur le dossier syrien. Nous attendons tous des nouvelles, notamment sur les points mentionnés, en provenance de la réunion de Sotchi. Je voudrais également noter que la question relative à la présence de contingents militaires et à l'exercice d'autorité par des pays "tiers" sur le territoire d'un État souverain, notamment de la Syrie, doit être réglée par Damas directement. C'est une position de base.

Question: Lors du dernier cycle de négociations sur le Donbass hier à Minsk, la première vice-Présidente du Parlement ukrainien Irina Guerachtchenko a déclaré que la Russie devait quitter Debaltsevo, "retirer le matériel militaire", "annuler immédiatement les résultats des pseudo-élections dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk", et qu'elle se comportait comme une "racaille d'une ruelle de Saint-Pétersbourg en affirmant qu'elle n'y serait pas présente". Le Président en exercice de l'OSCE Miroslav Lajcak a déclaré que les forces russes n'étaient pas présentes dans le Donbass. Que pouvez-vous dire de cette déclaration de la partie ukrainienne?

Réponse: C'est un nouveau cas d'outrecuidance des politiciens du régime de Kiev, qui n'arrivent à rien du point de vue du règlement des conflits en Ukraine ni du point de vue de la consolidation de la société et du progrès des réformes annoncées. C'est une nouvelle attaque grossière censée expliquer à leur propre population leurs propres échecs sur tous les fronts. Il n'y a pas d'autre explication.

En ce qui concerne le second point, c'est déjà devenu une tendance globale que d'accuser la Russie de tout. Dans ce domaine, il me semble que le régime de Kiev fait partie des premiers en nombre, en imagination et en outrecuidance.

Question: L'élection présidentielle en Ukraine est prévue pour le 31 mars. C'est plutôt une question technique. S'il était réellement permis au peuple ukrainien de faire son choix et d'élire le président, y aurait-il une chance que Petro Porochenko, privé de son immunité diplomatique et politique, soit traduit en justice pour ses crimes?

Réponse: Je pense que cette question s'adresse également à la partie ukrainienne. Qu'a-t-elle à voir avec la Russie? Vous pouvez adresser cette question aux représentants officiels de l'Ukraine. Il y a de nombreux militants des droits de l'homme, d'individus qui font des déclarations osées, comme celles que vous venez de citer. C'est pourquoi je pense qu'ils trouveront quelque chose à dire à ce sujet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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