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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 27 novembre 2020

2075-27-11-2020

Point de situation sur le coronavirus

 

Malheureusement, la situation liée à la prolifération du nouveau coronavirus dans le monde reste compliquée. Indéniablement, les mesures de quarantaine adoptées dans différents pays conduisent à une certaine stabilisation, mais le virus continue de sévir sur tous les continents. En témoignent les statistiques internationales dont nous disposons, ainsi que l'information rapportée par les établissements diplomatiques russes à l'étranger. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 16 millions de nouveaux malades ont été recensés au cours des quatre dernières semaines, ce qui est supérieur aux indicateurs de la première vague de la pandémie il y a six mois,  au printemps. Au 27 novembre, le nombre de personnes infectées avait déjà dépassé les 61 millions de personnes. Les experts admettent une éventuelle hausse de la dynamique de contamination par la Covid-19 en l'absence de vision commune des solutions pour lutter contre le coronavirus.

La situation est particulièrement préoccupante en Europe, et dans l'hémisphère Ouest dans l'ensemble. Le virus est actif dans certains pays prisés par les touristes russes. Certes, les autorités locales prennent toutes les mesures visant à empêcher la prolifération de l'infection, mais les citoyens arrivants doivent également être conscients qu'ils sont responsables de leur propre santé et respecter rigoureusement la discipline anti-Covid.

Étant donné que le rétablissement de confinements totaux serait une sérieuse mise à l'épreuve pour la survie de nombreux pays, certains gouvernements tentent de trouver un juste milieu entre les mesures sanitaires sévères pour protéger la santé des citoyens et la nécessité de préserver l'économie contre une longue récession. La ligne adoptée face au coronavirus tient de plus en plus compte des leçons des mois précédents et évolue vers une levée progressive et prudente des restrictions. D'après les experts, un retour total à la vie normale avant la vaccination est peu probable.

Dans ce contexte de pandémie, les spécialistes de la santé publique constatent une hausse de l'alarmisme et du pessimisme au sein de la société, une fatigue psychologique de la population face à l'absence de perspectives claires d'amélioration de la situation concernant la Covid-19. La division sociale se manifeste de plus en plus, ce qui ne peut pas ne pas inquiéter. Les nombreuses manifestations et protestations ne cessent pas dans différents pays.

La stratégie de contention et de lutte contre la pandémie, y compris les mesures de rétablissement de la demande de consommation, a été évoquée en détail lors du dernier sommet du G20 en fin de semaine dernière. De notre côté a été de nouveau soulevée la question de la garantie d'un accès égal de tous les pays aux instruments de lutte contre la Covid-19, notamment l'obtention d'un vaccin. La position russe fondamentale a été exprimée le 20 novembre 2020 dans l'allocution vidéo du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pendant la visioconférence "Le rétablissement du monde après la pandémie du nouveau coronavirus".

Toutes nos recommandations concernant la visite de pays étrangers, exprimées lors des conférences de presse précédentes, restent d'actualité.

 

Sur l'aide apportée au Kirghizistan dans le cadre du PAM de l'Onu

 

Le 25 novembre 2020 à Bichkek, dans le cadre de la cotisation principale de la Fédération de Russie au fonds du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'Onu pour 2020-2021 à hauteur de 8 millions de dollars, s'est déroulée une cérémonie solennelle de remise au Kirghizistan de la dernière cargaison de nourriture pour cette année, composé de farine et d'huile vitaminée.

Cette action fait suite aux efforts de la Russie pour apporter une aide au Kirghizistan dans le règlement des problèmes de sécurité alimentaire en profitant du potentiel du PAM de l'Onu.

En tout, dans le cadre du PAM de l'Onu, plus de 9.000 tonnes de produits alimentaires ont été achetées grâce à la cotisation russe. Sur décision de commissions spécialement créées auprès des autorités locales, elles seront réparties parmi les 125.000 citoyens du Kirghizistan le plus dans le besoin.

Depuis 2008, la Russie a alloué près de 96 millions de dollars pour soutenir des programmes alimentaires au Kirghizistan, grâce à quoi plus d'un million de citoyens kirghizes ont bénéficié d'une assistance. Le projet du PAM de l'Onu pour alimenter en nourriture chaude les écoliers est largement connu, il est réalisé au Kirghizistan entièrement grâce au financement russe. Grâce à sa réalisation 400.000 enfants de 800 écoles de la république ont aujourd'hui accès à un petit-déjeuner chaud.

 

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Francisco Bustillo, Ministre des Affaires étrangères de l'Uruguay

 

Le 1er décembre 2020 se tiendra un entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre uruguayen des Affaires étrangères Francisco Bustillo, qui se trouvera en visite de travail en Russie.

Les deux ministres évoqueront le développement des relations bilatérales, notamment les perspectives d'approfondissement du dialogue politique, de renforcement de la coopération commerciale et économique, et de renforcement des liens socioculturels.

Un échange de points de vue sur l'ordre du jour régional et international est également prévu. Une attention particulière sera accordée à la coordination de la coopération sur les plateformes internationales, notamment dans le cadre de l'Onu et de ses organes spécialisés.

La visite de Francisco Bustillo est une preuve de plus du développement progressif des relations mutuellement avantageuses entre la Russie et l'Uruguay, notre partenaire de longue date et fiable dans la région latino-américaine.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OTSC

 

Le 1er décembre 2020, sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se tiendra  en visioconférence une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation du Traité de sécurité collective.

A l'ordre du jour: l'état et les perspectives de développement de la sécurité régionale et mondiale, et différents aspects de l'activité de l'Organisation. Sergueï Lavrov informera ses homologues des résultats de la présidence de la Fédération de Russie au sein de l'Organisation, qui passera au Tadjikistan. Une attention particulière sera accordée à l'interaction de l'OTSC avec l'Onu en mettant l'accent sur le maintien de la paix.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE

 

Le 3 décembre 2020, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov compte participer à l'ouverture de la 27e réunion du CMAE de l'OSCE, qui se déroulera en visioconférence.

Les participants évoqueront les résultats et les perspectives de l'activité de l'Organisation dans trois dimensions de la sécurité - militaro-politique, économico-écologique, et sociale - ainsi que les situations de crise dans l'espace de l'OSCE. L'une des questions centrales à l'ordre du jour sera le consensus entre les États membres au sujet de la nomination du Secrétaire général de l'OSCE, du Haut-Commissaire aux minorités nationales, du Représentant pour la liberté des médias et du Directeur du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme.

Pour le CMAE, la Russie a préparé un projet de décision visant à créer un groupe de travail informel chargé d'améliorer l'efficacité de l'OSCE. Nous comptons sur son soutien. Le travail est mené sur plus de 20 projets de documents ministériels.

En 2021, l'Albanie transmettra la présidence de l'Organisation à la Suède.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la conférence internationale "Rome MED - Mediterranean Dialogues"

 

Le 4 décembre 2020, à l'invitation du Ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Luigi Di Maio, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera en visioconférence au travail de la 6e conférence "Rome MED - Mediterranean Dialogues", organisée par le Ministère des Affaires étrangères de l'Italie et l'Institut d'études politiques internationales de l'Italie. Traditionnellement nous participions en personne à cette activité, mais cette fois elle se déroulera en visioconférence.

Dans son allocution, Sergueï Lavrov exprimera les approches russes du règlement des problèmes de la Méditerranée et des régions attenantes, notamment la situation en Syrie, en Libye et le processus de règlement du dossier israélo-palestinien.

 

Sur la situation actuelle dans le Haut-Karabakh

 

Dans le courant de la semaine, la situation dans le Haut-Karabakh a continué de se stabiliser. Aucune violation du cessez-le-feu n'a été constatée, ni aucune provocation visant le contingent de maintien de la paix russe. La mise en œuvre des principaux termes de la Déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 est garantie sans incidents sérieux.

Ces tendances positives sont une preuve tangible de la justesse de la ligne validée par les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie et qui est appliquée à part entière actuellement par les parties en pratique. Cette disposition prévaut également parmi nos partenaires étrangers qui ne réfléchissent pas selon des catégories de géopolitique et de jeux à somme nulle.

L'ensemble des questions qui découlent de la Déclaration du 9 novembre 2020 est resté au centre de l'attention du gouvernement russe. Les 23 et 24 novembre a eu lieu une série d'entretiens téléphoniques du Président russe Vladimir Poutine avec le Président azéri Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, dans le cadre desquels ont été évoquées les modalités du travail des casques bleus russes, les démarches pour apporter l'aide humanitaire à la population, les activités pour préserver les sites religieux et culturels. Ces thèmes étaient également au centre des entretiens téléphoniques des 19 et 24 novembre 2020 du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue arménien récemment nommé, Ara Aïvazian. Le Président russe Vladimir Poutine a eu un échange de points de vue détaillé avec le Président turc Recep Tayyip Erdogan sur le dossier du Haut-Karabakh; et Sergueï Lavrov avec le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Les commentaires sur ces contacts ont été publiés sur le site du Président de la Fédération de Russie, du Ministère russe des Affaires étrangères et sur nos pages sur les réseaux sociaux.

Les casques bleus ont continué de créer les conditions favorables pour le retour des réfugiés dans le Haut-Karabakh: ils ont procédé au déminage, recherché les militaires disparus et les corps des défunts.

Le centre de réaction humanitaire a été déployé. A son activité participent plusieurs dizaines de ministères, institutions et agences fédéraux. La participation des autorités compétentes de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie à son travail a été élaborée. Les premières cargaisons humanitaires ont été envoyées.

Le Ministère russe des Affaires étrangères a mobilisé le soutien international dans le cadre de l'OSCE, d'autres pays coprésidents du Groupe de Minsk, ainsi que des organisations spécialisées de l'Onu. Le Comité international de la Croix-Rouge travaille activement. Nous travaillons avec le Haut-Commissariat de l'Onu pour les réfugiés, le PAM, l'Unesco, l'Unicef, le PNUD et l'OMS.

Nous appelons toutes les parties à ne pas politiser le dossier humanitaire, à entamer immédiatement le travail, très demandé dans le contexte de la situation assez grave dans la région. Ce serait une importante contribution à la préservation des monuments culturels et des sanctuaires religieux, à l'entente et à la réconciliation interconfessionnelle et interethnique.

Conformément à la directive du Président russe Vladimir Poutine, la délégation interministérielle russe incluant les vice-premiers ministre Alexeï Overtchouk et Alexandre Novak, ainsi que des dirigeants de plusieurs ministères et institutions, dont Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou, s'est rendue en visite de travail à Erevan et à Bakou le 21 novembre 2020. Les commentaires détaillés de Sergueï Lavrov à l'issue de ce déplacement ont été publiés sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères. Ils ont évoqué en détail l'aide humanitaire et la mise en place des conditions pour la vie normale dans la région du Haut-Karabakh.

Nous espérons que les activités complexes menées par la Russie, aussi bien avec l'Azerbaïdjan et l'Arménie qu'avec les structures et partenaires étrangers intéressés, contribueront à la paix et à la sécurité dans le Caucase du Sud.

 

Sur la déclaration d'ONG coopérant avec l'Unesco concernant la situation dans le Haut-Karabakh

 

Nous saluons la déclaration conjointe du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), du Conseil international des archives (ICA), du Conseil international des musées (ICOM) et de la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA) sur la situation dans le Haut-Karabakh. Ces ONG partenaires de l'Unesco, dont l'autorité n'est plus à prouver, ont appelé toutes les parties impliquées dans la mise en œuvre de l'accord sur le cessez-le-feu à garantir activement le respect et la protection de tous les sites du patrimoine culturel, historique, architectural et religieux, conformément aux termes de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

Nous espérons que le potentiel d'experts de ces organisations, reconnu dans le monde entier, sera exploité à part entière lors de la préparation et de l'envoi dans la région d'une mission de l'Unesco en interaction avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

 

Sur les déclarations de Maia Sandu, Présidente élue de la Moldavie, concernant la présence militaire russe en Transnistrie

 

Notre attention a été attirée par l'interview accordée à une chaîne moldave par la Présidente élue de la Moldavie Maia Sandu, dans laquelle elle exprime l'intention de faire sortir le Groupe opérationnel des forces russes de Transnistrie.

Nous considérons que cette déclaration vise à réduire à néant les efforts pour régler pacifiquement le problème transnistrien.

La présence du Groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie a des objectifs clairement désignés. Avant tout, il garantit le contingent russe au sein des Forces conjointes de maintien de la paix. Le mandat de l'opération associe clairement la durée de notre participation au moment où des accords politiques pour régler le conflit seront conclus. Nous en sommes encore loin.

Nous voudrions rappeler que depuis 25 ans, dans cette région où les casques bleus russes sont présents, la stabilité est maintenue, le sang ne coule pas, il n'y a pas de coups de feu. Il serait bénéfique que tous les experts, politiques et personnalités publiques, qui parlent avec une telle légèreté de ces sujets, s'en souviennent.

La présence des militaires russes en Transnistrie s'explique également par la nécessité de protéger les entrepôts militaires. Cela relève entièrement de notre responsabilité. Nous ne renonçons pas à nos engagements pour le retrait et le recyclage de ce  matériel militaire. Nous trouvons déplacées les tentatives de semer l'agitation autour de ce thème. En présence des conditions adéquates, comme l'ont défini les documents du CMAE de l'OSCE adoptés à Porto en 2020, il sera possible de parler des démarches pratiques en ce sens. Je rappelle que jusqu'en 2003, quand ces conditions existaient, 42 trains de matériel militaire et de munitions ont été évacués.

 

Sur la visite du Secrétaire d’État américain Mike Pompeo dans une colonie israélienne en Cisjordanie et sur le plateau du Golan occupé

 

Lors de sa récente visite en Israël, le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo a visité la colonie juive de Psagot en Cisjordanie et le plateau du Golan occupé.

Nous le considérons comme une nouvelle manifestation d'attitude franchement négligente des États-Unis envers les principes universels du processus de paix au Proche-Orient reconnus par le droit international. Les tentatives de l'administration américaine de donner ainsi une légitimité aux colonies israéliennes illégales sont contraires à la Charte de l'Onu et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment au terme clé de ces documents concernant l'inadmissibilité de capturer des territoires par le biais de la guerre. En devançant les négociations israélo-palestiniennes directes concernant le statut définitif, Washington cherche par sa venue à garantir l'apparition de "réalités irréversibles sur le terrain".

Nous réaffirmons la position fondamentale de la Russie concernant l'illégalité de la construction par Israël de colonies sur les terres capturées en 1967. Cette pratique fait obstacle aux efforts pour relancer les négociations visant à établir une paix juste, durable et globale au Proche-Orient. 

 

Sur le discours du sous-Secrétaire d’État américain Christopher Ford lors de la réunion virtuelle des pays membres du Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive

 

A l'heure actuelle, les États-Unis restent le seul pays membre de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) à n'avoir toujours pas terminé la destruction de l'arsenal chimique déclaré. Disposant d'un potentiel financier et technologique très imposant, les États-Unis ne s'empressent pas de se débarrasser de ce type d'armes de destruction massive.

De plus, depuis les années 1980, les États-Unis mènent des travaux de recherche et développement sur des substances chimiques neuroparalytiques classées en Occident, pour des raisons politiques, sous l'appellation russe "Novitchok". Les autorités américaines ont enregistré plus de 140 brevets liés à l'usage de tels composants chimiques à des fins militaires. Il est évident que l'ampleur de cette activité est très importante et implique la présence d'un sérieux programme de recherche fermé dans ce domaine. Comme l'a montré l'histoire autour du blogueur Alexeï Navalny, plusieurs alliés des États-Unis en Europe - l'Allemagne, la France et la Suède - disposent des connaissances et des technologies complètes pour la synthèse et la production dudit "Novitchok". Dans ce contexte, les accusations proférées contre la Russie, selon lesquelles elle disposerait d'un "programme national" pour l'arme chimique et saboterait ainsi les normes de la CIAC, ressemblent à des tentatives malveillantes de trouver une justification formelle pour une "lutte" absolument cynique - et si habituelle pour les États-Unis et leurs alliés - contre notre pays sous la forme d'une pression par les sanctions. C'est précisément ce que Washington appelle à faire en approuvant l'adoption par l'UE de sanctions contre la Russie suite au prétendu empoisonnement d'Alexeï Navalny, disent-ils, par des substances chimiques militaires.

Dans cette histoire scandaleuse, les alliés euro-atlantiques ont montré une négligence totale de leurs engagements internationaux. Ils ont utilisé de nombreuses méthodes malhonnêtes. Nous l'observons depuis assez longtemps et avons exprimé plusieurs fois notre avis sur ces actions. Cependant, ces pays continuent d'impliquer dans leur jeu géopolitique l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont la réputation a déjà été sapée par les scandales permanents autour des rapports falsifiés sur les provocations chimiques en Syrie. Cela n'a pas seulement anéanti son autorité, mais a également remis en question son avenir. L'arbitraire mis en place par les pays occidentaux à l'OIAC, qui imposent des décisions contraires à la CIAC au sein de ses organes dirigeants, la soumission de facto du Secrétariat technique de l'Organisation uniquement à leurs propres intérêts: voilà ce qui sape réellement le travail de l'OIAC.

Les Américains appellent leurs alliés à maintenir la pression sur le gouvernement syrien et à "envoyer un signal fort" à la Russie et à la Syrie à la prochaine session de la Conférence des États parties de la CIAC. L'objectif est clair: protéger par tous les moyens les véritables commanditaires, organisateurs et exécutants de toutes ces provocations. Les combattants syriens financés de l'extérieur ont obtenu des compétences assez solides en terrorisme "chimique". Les États-Unis et leurs alliés, qui poursuivent leurs propres objectifs géopolitiques, se moquent manifestement de savoir comment cette approche se reflétera sur la sécurité au Moyen-Orient. Puis ils s'en souviendront et réuniront des conférences internationales, appelleront tout le monde à faire "front uni" contre (ensuite, selon le texte "historique"). Mais ce sera ensuite. Pour l'instant, ils achèvent l'OIAC.

 

Sur la déclaration du Ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas concernant la nécessité de moderniser la maîtrise des armements en Europe

 

Nous avons analysé attentivement la récente déclaration du Ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, qui souligne la nécessité de moderniser globalement la maîtrise actuelle des armements en Europe.

Force est de constater que l'ancien régime basé sur le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) est définitivement obsolète. C'est pourquoi la question de sa mise à jour est parfaitement logique en principe.

La politique actuelle et les démarches concrètes des pays de l'Otan visant à accroître constamment la présence militaire devant les frontières de la Russie empêchent le début de ce travail.

Le perfectionnement des mesures de renforcement de la confiance et de la sécurité et l'élaboration d'un nouveau régime de maîtrise des armements conventionnels seraient possibles si les conditions favorables étaient réunies - avant tout l'abandon de la politique de "contention" de la Russie par les pays de l'Occident.

C'est pourquoi, à l'heure actuelle, il est nécessaire de se concentrer sur la mise en œuvre des mesures existantes pour renforcer la confiance et la sécurité, ainsi que sur les démarches concrètes pour la désescalade, la réduction de la présence militaire, la réduction réciproque de l'activité militaire le long des frontières de la Russie et de l'Otan, le rétablissement du dialogue entre les ministères de la Défense.

Nous pensons que le travail pour la désescalade de la situation militaro-politique doit être mené à la fois au format Otan-Russie et dans le cadre du "dialogue structuré" sur les défis pour la sécurité dans la région de l'OSCE. L'objectif principal du "dialogue structuré" est précisément la "création des conditions permettant d'insuffler une nouvelle vie dans le contrôle des armes conventionnelles et les mesures de renforcement de la confiance et de la sécurité en Europe". La Russie est disposée à un travail sérieux en ce sens, mais pour l'instant les collègues occidentaux ne s'empressent pas d'entamer un tel dialogue.

Force est de constater la dualité et l'incohérence de l'approche du gouvernement allemand. D'un côté, il appelle à moderniser la maîtrise des armes conventionnelles en Europe, de l'autre, il continue de participer activement à la pratique insolente et extrêmement déstabilisante des "missions nucléaires conjointes" de l'Otan, supposant la participation d’États non nucléaires dans la planification de l'utilisation de munitions nucléaires et l'entraînement des compétences appropriées. C'est une violation directe du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Au vu de la poursuite de la pratique odieuse de maintien et de modernisation des armes nucléaires américaines en Europe, notamment sur le territoire de l'Allemagne, une discussion sérieuse sur l'amélioration de la sécurité dans l'espace européen est impossible.

 

Sur les nouvelles sanctions américaines

 

La "machine à sanctions" américaine est repartie avec de nouvelles restrictions antirusses. Moins d'une semaine après la "vague" précédente, trois autres structures commerciales qui travaillent en Russie ont fait l'objet de restrictions. Il leur est désormais interdit d'acheter aux États-Unis des moyens liés au secteur de la défense, ainsi que d'obtenir de l'aide et des contrats du gouvernement américain.

Cette fois, le prétexte invoqué est celui de prétendues violations de la loi américaine sur la non-prolifération visant l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Comme à son habitude, l'administration américaine ne prend pas la peine de fournir la moindre justification à ses actions.

L'une des organisations visées par les sanctions unilatérales est l'usine Elekon, qui a succédé à l'Usine des radio-composants de Kazan connue pour avoir participé activement au fameux projet Apollo-Soyouz. Sans ses équipements, la célèbre "poignée de main dans l'espace" - qui est devenu un véritable symbole de la coopération entre nos pays dans l'espace extra-atmosphérique - n'aurait pas eu lieu.

Aujourd'hui, nous ne pouvons que regretter le fait que nous parlions non pas de possibilités de coopération, même malgré la tension politique dans les relations bilatérales, mais de nouvelles démarches hostiles pour des motifs purement conjoncturels.

En ce qui concerne "l'aide du gouvernement américain" interdite à cause de ces sanctions: nos organisations ne l'ont jamais réclamée et n'avaient pas l'intention de le faire.

 

Sur l'inscription de la Russie sur la liste des pays représentant la plus grande menace dans le domaine de la sécurité de l'information pour le Canada

 

Au Canada se déploie une nouvelle cascade de spéculations qui ne tiennent pas debout, selon lesquelles "les entités financées par le gouvernement de la Chine, de la Russie et d'autres pays représentent la plus grande menace stratégique pour la sécurité nationale du Canada".

Dans son "étude", le Centre canadien de la sécurité des communications utilise l'éventail d'"arguments" traditionnel du registre "highly likely": "very likely" et "almost certainly". C'est un dérivé des expressions qui cachent généralement l'absence de preuves. Ce rapport constitue un autre maillon de la chaîne de déclarations absolument infondées concernant les menaces émanant prétendument de notre pays dans l'espace numérique.

La Fédération de Russie prône continuellement la mise en place d'un système transparent, sûr et inclusif de cybersécurité internationale. Contrairement à nos collègues canadiens, nos paroles ne vont pas à contre-courant de nos actes. La confirmation des actions visant à renforcer la confiance dans l'espace de l'information a été la Déclaration - sans exagération, historique - du Président russe Vladimir Poutine concernant le programme complexe de mesures pour le rétablissement de la coopération russo-américaine dans la cybersécurité internationale du 25 septembre 2020. Elle appelle tous les pays (pas seulement les États-Unis) à déboucher sur un accord global d'engagement politique des pays à ne pas frapper en premier en utilisant des technologies de l'information et des communications les uns contre les autres. Ni Washington ni aucun autre pays occidental n'a officiellement réagi à cette proposition. Pourquoi réagir officiellement, afficher une position nette quand il est possible de rester dans l'ambiguïté en se cachant derrière de nouveaux fakes, propagés en l'occurrence sur le territoire canadien, concernant la prétendue cybermenace émanant de la Russie?

Les partenaires canadiens savent parfaitement qu'un Centre national des incidents informatiques est opérationnel en Russie depuis 2018. C'est l'organe compétent pour l'interaction de la Fédération de Russie avec les organes d'autres pays, les ONG et les organisations étrangères travaillant dans la réaction aux incidents informatiques. Comme le montre la pratique, les combattants transatlantiques pour la "propreté du net" ne s'empressent pas d'entrer en contact via les canaux officiels d'échange d'informations sur les incidents informatiques afin d'établir la vérité. Ils préfèrent la tactique des accusations, de la désinformation, des théories conspirationnistes, tout en utilisant les médias.

En Russie, il existe une structure officielle appelée à recevoir des partenaires étrangers (que ce soit des organes publics ou des ONG) toutes les informations et données témoignant de menaces dans le milieu cybernétique. Mais elle n'est pas utilisée. Au lieu de cela, ils utilisent à chaque fois la thèse du cyberdanger de Moscou et utilisent ces arguments à leurs fins.

Les structures canadiennes compétentes, se référant à une activité décuplée des "hackers étatiques" de Russie et de Chine, exigent d'augmenter leur budget. L'objectif est clair. Pourquoi s'adresser au Centre national russe pour les incidents informatiques, responsable de l'interaction avec les organes étrangers? Cela ne ferait pas augmenter le budget. Alors qu'une campagne médiatique sur la menace émanant de Moscou peut faire obtenir de l'argent. Les contribuables croiront vraiment qu'il faut défendre le Canada.

Il est regrettable que dans leur recherche d'un financement les collègues canadiens doivent inventer une réalité parallèle au lieu de lancer un travail commun et constructif sur la lutte contre les menaces réelles, et non fictives, dans l'espace numérique - mais cela passera également. A un moment donné, les partenaires occidentaux commenceront à percevoir ce thème du point de vue de la réalité. Ils réuniront des conférences, appelleront tous les pays à exprimer leur avis et à s'unir activement autour d'un même objectif: combattre les menaces numériques réelles. Mais ce sera après. Aujourd’hui, ils demandent de l'argent de leur gouvernement pour combattre des "moulins à vent numériques".

Pour conclure, je voudrais rappeler que c'est la Fédération de Russie qui a avancé deux fois (en 2018 et en 2020) l'initiative de créer un Groupe de travail spécial de l'Onu à composition non limitée pour la cybersécurité internationale appelée à devenir la seule plateforme transparente, inclusive et vraiment démocratique de négociations. Le Canada a voté contre.

 

Sur les crimes de guerre des militaires australiens en Afghanistan

 

Le 19 novembre 2020, le général Angus Campbell, commandant des forces armées australiennes, a présenté un rapport à l'issue de quatre ans d'enquête de service sur les graves violations du droit international par des militaires australiens sur le territoire de l'Afghanistan. Il est question des unités d'élite de l'armée australienne, essentiellement des Forces spéciales aériennes (SAS). Dans le cadre de l'enquête ont été obtenu des informations sur au moins 39 meurtres de civils et de prisonniers commis par les forces spéciales sur plusieurs années. L'information sur l'existence, au sein des SAS, d'une "initiation" pendant laquelle les nouvelles recrues devaient tuer un prisonnier est choquante.

Ces crimes sont devenus partie intégrante du système grâce à leur dissimulation - pratique enracinée au sein des forces spéciales australiennes -, à l'absence d'un contrôle approprié du commandement, et à la répression de la dissidence.

Le ministère australien de la Défense a l'intention de transmettre à la police fédérale les dossiers sur 19 militaires retraités et d'active contre lesquels ont été rassemblées les informations sur les crimes qu'ils ont commis, afin que soit menée une enquête pénale.

Il existe des raisons de croire qu'aucune suite n'a été donnée à un grand nombre de dossiers, notamment dans des affaires où il existe des preuves tangibles. Selon la chaîne australienne ABC, la liste officielle des 39 homicides n'inclut pas deux adolescents afghans de 14 ans arrêtés par une patrouille des SAS suspectés d'avoir des liens avec les talibans. Les adolescents ont été poignardés sur place par l'unité d'élite. Leurs corps ont été placés dans des sacs et jetés dans la rivière pour cacher le crime.

Ces circonstances remettent en question la véritable disposition des autorités australiennes à traduire en justice tous les militaires coupables de crimes, ainsi que l'intention sérieuse du commandement militaire de réformer les unités des forces spéciales.

Les graves crimes systémiques et nombreux commis pendant des années par les combattants des forces d'élite australiennes à l'encontre de civils afghans poussent à réfléchir sous un nouvel angle au sens de l'attachement immuablement exprimé par Canberra à un "ordre mondial basé sur des règles". Qu'est-ce que c'est que ces règles?

 

 Sur la 2e Conférence mondiale sur la liberté de la presse

 

La 2e Conférence mondiale sur la liberté de la presse s'est tenue le 16 novembre 2020 sous la présidence du Canada et du Botswana. La première conférence avait eu lieu à Londres en juillet 2019 à la manière d'un "club des élus". La présence et la couverture des discussions de cette réunion avaient été refusées aux médias russes et mêmes aux diplomates russes. Il y avait eu toute une histoire autour de l'interdiction pour les médias russes d'y assister. Les diplomates russes se sont vu refuser un visa britannique alors que la Russie avait été invitée et que les autorités connaissaient la destination des diplomates.

L'objectif de la conférence, comme l'a présenté le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne qui l'a ouverte, semblait noble: s'unir pour lutter contre les tentatives de faire taire les voix des journalistes indépendants. Les puissances occidentales, le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et l'Allemagne, sont les premiers à enfreindre ce droit des journalistes, et le font systématiquement. Les exemples sont nombreux. Les droits et les intérêts des journalistes russes de RT, de Sputnik et de bien d'autres agences de presse russes sont bafoués. En quoi un noble objectif est bien différent des actions ignobles? Cette question n'a visiblement pas été débattue. Pourquoi? Parce que dans le mainstream il n'y avait personne pour aborder ce thème. Nous aurions pu, mais nous n'avons pas été invités. Pourquoi? Il est clair que les thèmes auraient été plus intéressants. Car l'objectif annoncé était si noble. Les partenaires occidentaux se sont définitivement affirmés dans leurs yeux, dans le rôle de juges qui ont le droit de prononcer un verdict sur le niveau d'indépendance de la politique éditoriale de tel ou tel média. Le thème de Julian Assange n'a pas été central pendant la conférence. Pas d'homme - pas de problème. Il n'y a donc rien à discuter.

Puisque nous avons abordé la politique éditoriale, nous voudrions rappeler aux participants et aux organisateurs de la conférence que des journalistes et des militants américains ont déposé une plainte contre l'Agency for Global Media du Département d’État américain pour la violation de la loi sur l'indépendance de la presse et l'ingérence dans la politique éditoriale des médias. En ce qui concerne la participation de notre pays - plus exactement sa non-participation car il est constamment écarté de tels événements - d'abord il a été invité mais le visa pour y participer n'a pas été délivré, les journalistes étaient physiquement interdits d'entrée. Maintenant, nous ne sommes pas invités (les visas ne sont pas nécessaires aujourd’hui car les conférences se déroulent en visioconférence). Quand un pays est invité, ou ses orateurs, il n'est plus possible de ne pas les inscrire parmi les rapporteurs car il n'existe aucune restriction technique. Ce sera visible, tout le monde comprendra l'engagement politique de telles activités si l'on y refuse physiquement la parole aux participants. Par conséquent, ils ne sont simplement pas invités.

Il est consternant également que la Russie, le plus grand pays du monde où sont enregistrés plus de 70.000 médias, dont 95% sont privés, n'ait pas été invitée à l'événement. Pourquoi? Il faut savoir à quel point le segment du problème évoqué est vaste. Que craignez-vous? Nous n'avons pas craint récemment d'inviter dans notre pays une conférence de l'OSCE, qui était représentée par le représentant spécial pour la liberté des médias Harlem Désir. Nous n'avons pas craint de participer en tant que structures officielles, de participer ouvertement aux discussions diffusées en ligne entre les ONG, les médias privés, les organes publics et les représentants de toutes les branches du pouvoir. Cette conférence de deux jours était entièrement ouverte et multidimensionnelle. Nous n'avons pas craint de l'organiser à Moscou dans ces conditions. L'Ukraine, qui du point de vue de la société occidentale s'est engagée et avance avec succès sur le chemin de la démocratie, ne peut pas se le permettre. Nous pouvons.

Revenons à l'initiative canadienne. Nous ne cessons pas de nous étonner en voyant comment ces petites réunions, auxquelles adhère un groupe de pays connu, comme sur ordre, sont soutenues par les grandes organisations internationales, notamment l'Unesco et certains organes de l'Onu. Car ce n'est pas une conférence réelle pour parler d'un problème d'actualité. C'est une activité sous le slogan: "Contre qui serons-nous amis cette fois?" Ironie du sort, c'est le jour de cet événement (le 16 novembre 2020) qu'a été publié l'article du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Président de la Commission de la Fédération de Russie pour l'Unesco, intitulé "Les horizons humanitaires de l'Unesco". Dans cette publication, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rappelé que cette structure était une "boussole morale dans le système de coordonnées de l'après-guerre, pointant le vecteur intellectuel du développement de la communauté internationale". On voudrait que le secrétariat de l'Organisation n'oublie pas son grand et honorable engagement quand il décide quel forum doit être soutenu. Du moins, il serait possible de soulever la question des participants au forum.

A tous les niveaux, la Russie parle ouvertement et franchement de la liberté des médias en évoquant les problèmes nationaux et internationaux. Nous parlons des droits des journalistes, du milieu médiatique, sans cacher la présence de problèmes, en les abordant, en prenant des décisions afin d'améliorer la situation dans ce secteur. J'en parle pratiquement à chaque conférence de presse. A ces fins existent au niveau international des plateformes spécialisées globales qui ont fait leurs preuves: l'Onu, l'Unesco, le Conseil de l'Europe et l'OSCE.

Par conséquent, quand commence un doublage des fonctions des structures au sein desquelles ce secteur fait partie des engagements fonctionnels dans le cadre d'un consensus entre tous les pays membres, le véritable message est substitué par un faux. Nous constatons que les organisateurs canadiens ont tenté d'attribuer un statut artificiel "mondial" à cette conférence, ce qui ne fait qu'éroder le discours mondial sur les problèmes médiatiques en servant les intérêts conjoncturels non seulement du Canada, mais également de plusieurs autres pays. Nous attirerons constamment l'attention sur le fond opportuniste, soulèverons ces questions sur les plateformes internationales. Nos partenaires occidentaux n'arriveront pas à "rester dans les tranchées". Nous les appellerons à répondre. Il est révoltant d'organiser une conférence sur la liberté d'expression sans donner la parole à d'autres participants ayant ce droit.

 

Sur le projet d'amendement à la législation de la Fédération de Russie visant à protéger les publications des médias russes contre les discriminations

 

Nous sommes surpris par la réaction de certains milieux politiques étrangers au projet d'amendement aux lois sur l'information et sur les sanctions contre les individus impliqués dans les violations des libertés et des droits fondamentaux de l'homme, des droits et des libertés des citoyens de la Fédération de Russie. Je voudrais rappeler que tout cela en est au stade des débats, et que toutes les correctives visent à instaurer un mécanisme de responsabilité des médias pour la discrimination infondée, sous telle ou telle forme, des publications des médias russes.

Il convient de rappeler à nos partenaires occidentaux, qui s’indignent aujourd'hui, que la Russie n'est pas la première à élaborer des mesures visant à limiter l'impact des grandes plateformes occidentales sur le contenu. Ces mécanismes sont en cours d'élaboration dans l'espace de l'UE et sont évoqués sur d'autres plateformes internationales.

C'est une mesure absolument forcée pour nous. Elle est due à une série de blocages, de suppressions de comptes et de publications, de marquages du contenu russe, de sa descente dans les résultats de recherche des plateformes transnationales occidentales. Je vous informe constamment de tous ces cas lors des conférences de presse et sur les pages de notre Ministère et des ambassades sur les réseaux sociaux. Des mécanismes de responsabilité des plateformes numériques ont été proposés pour défendre nos médias, leur propriété intellectuelle et leurs droits.

Des journalistes préparent pendant six mois ou plus un documentaire, rassemblent des informations, agissent dans le cadre légal, dépensent beaucoup d'argent, se donnent corps et âme, puis après publication leur film disparaît simplement de l'espace numérique sans aucune explication valable. D'ailleurs, comment peut-on l'expliquer? Simplement par la volonté de retirer le point de vue russe ou le point de vue des journalistes russes de l'espace internet, par la réticence à diffuser un autre point de vue alternatif? C'est impossible.

Aux consultations qui se poursuivent sur ces dimensions participe notamment le Ministère russe des Affaires étrangères, qui a pour objectif de garantir leur conformité avec les engagements internationaux de notre pays en matière de droits de l'homme. Nous avons informé plusieurs fois le public international et nos partenaires via les canaux bilatéraux et sur les plateformes internationales non seulement de notre préoccupation, mais également des exemples de ce qui se passait avec le contenu russe dans le milieu numérique. Nous disions que tôt ou tard il deviendrait impossible de coexister dans ces conditions et qu'il faudrait prendre des mesures.

 

Sur la Semaine internationale des affaires au Bachkortostan et le 6e Forum des petites et moyennes entreprises des régions des pays membres de l'OCS et des Brics

 

En 2020, la Russie préside l'OCS et les Brics. Malgré le report de la réunion des dirigeants, les activités et les forums thématiques se poursuivent, dont certains en ligne. Le travail ne s'arrête pas.

L'une de ces activités est la Semaine internationale des affaires d'Oufa, au Bachkortostan. Du 8 au 11 décembre, dans un format hybride unique - en ligne et hors ligne - se tiendront plusieurs forums sur certains blocs de développement de l'économie, ayant pour objectif d'identifier et d'évoquer les problèmes et les questions centrales du développement des affaires dans la situation économique mondiale actuelle.

Les partenaires de la Semaine sont le Centre d'exportation russe, le Centre des élaborations stratégiques, l'Institut de recherche scientifique sur les finances du Ministère russe des Finances, et l'Association des affaires européennes.

Cette année, 10.000 participants en ligne sont enregistrés à la Semaine internationale des affaires, et l'on attend des millions de spectateurs. Vous pouvez également vous y joindre.

Nous invitons les médias à participer à la couverture du travail du Forum, et le grand public à se connecter. Les informations plus détaillées sur l'accréditation, ainsi que le programme des activités sont accessibles sur le site ibw-bashkortostan.com.

 

Sur l'événement des Brics au niveau des experts sur la lutte contre la corruption

 

Le 1er décembre se tiendra en visioconférence une table ronde d'experts des Brics sur la sensibilisation et l'enseignement anticorruption. Cet événement a été initié par la présidence russe des Brics conformément aux priorités de son travail en matière de lutte contre la corruption en 2020.

Le programme de la table ronde inclut la sensibilisation anti-corruption de la population, l'intégration dans l'enseignement des matières anticorruption dans les universités, ainsi que le perfectionnement de la formation professionnelle des spécialistes pratiquants. Parmi les participants: des experts éminents, des enseignants des plus grandes universités, des représentants des autorités compétentes, du secteur privé et de la société civile des pays des Brics, des spécialistes de l'Office de l'Onu contre la drogue et le crime, ainsi que de l'Académie internationale de lutte contre la corruption.

A l'issue de la table ronde, il est prévu de préparer un document stratégique pour le développement de la coopération des Brics en matière d'enseignement et de sensibilisation dans la lutte contre la corruption.

Les informations détaillées sur l'activité, ainsi que le lien pour s'enregistrer sont disponibles sur le site de la présidence russe du groupe des Brics.

 

Sur l'adoption de la Stratégie nationale antidrogue jusqu'à 2030

 

Le décret du Président de la Fédération de Russie du 23 novembre 2020 a validé la Stratégie de la politique nationale antidrogue jusqu'à 2030. C'est une "feuille de route" pour nous en matière de coopération internationale pour régler le problème mondial des stupéfiants. Parmi les objectifs prioritaires de la Stratégie: empêcher l'affaiblissement du régime mondial de contrôle des stupéfiants en vigueur, notamment la légalisation des drogues à des fins récréatives, et l'assistance technique à nos partenaires étrangers.

Nous voudrions noter les grands succès de la Russie dans la lutte contre les stupéfiants depuis dix ans. En particulier, la Commission de l'Onu des stupéfiants a adopté sur notre initiative des résolutions sur les problèmes graves tels que l'entrave aux flux financiers illégaux générés par le trafic de stupéfiants, la formation de cadres antidrogue, la protection des enfants et des jeunes contre la menace des stupéfiants, et la promotion d'approches scientifiquement motivées du règlement des problèmes liés aux drogues.

En tant que donateur, la Russie participe à la mise en œuvre d'un large éventail d'initiatives au niveau de l'Office de l'Onu contre les drogues et le crime. Notre initiative principale est le projet conjoint mené avec le Japon pour la formation de policiers antidrogue pour l'Afghanistan et les pays d'Asie centrale dans les établissements du Ministère russe de l'Intérieur. Parmi les événements marquants de cette année, il convient de noter l'adoption de la déclaration conjointe des dirigeants sur la lutte contre la menace des stupéfiants, à l'initiative de la présidence russe de l'OCS.

Sur la base de ces initiatives, nous avons l'intention de mettre résolument en œuvre les termes de la Stratégie antidrogue validée par le Président russe.

 

Sur l'anniversaire de la révolte des prisonniers du camp d'extermination nazi de Sobibor

 

Nous avons remarqué la publication des médias polonais (radio Lublin et plusieurs médias régionaux) sur les activités à l'occasion du 77e anniversaire de la révolte des prisonniers dans l'ancien camp d'extermination nazi de Sobibor et l'ouverture, dans le nouveau musée de la mémoire, d'une exposition permanente "SS-Sonderkommando Sobibor. Camp d'extermination allemand de 1942-1943". Il est étonnant et regrettable que le discours du premier vice-ministre polonais de la Culture et du Patrimoine national Jaroslaw Sellin consacré à cet événement n'ait pas accordé ne serait-ce que quelques mots à la révolte et à  son chef Alexandre Petcherski, et que l'exposition ne mentionne qu'en passant les citoyens de l'URSS prisonniers du camp.

Il est étrange de le rappeler, mais dans le monde contemporain où nous constatons d'interminables tentatives de réécrire l'histoire, il faut le faire régulièrement. La Russie accorde immuablement une attention particulière à la lutte contre la falsification de l'histoire véridique de la Seconde Guerre mondiale et à l'immortalisation de la mémoire des victimes de ces terribles événements. Quand elle a reçu en 2013 l'invitation du Ministère polonais de la Culture et du Patrimoine national à se joindre au projet de création d'un musée à Sobibor, confirmée également par les autorités par la suite, nous avons exprimé notre disposition à y participer et à apporter une grande contribution financière. Notre pays revendique à juste titre un rôle notable dans la formation du concept de l'exposition du musée: hormis un grand nombre de prisonniers de guerre soviétiques torturés à mort à Sobibor, cette "chaîne de la mort" nazie est connue comme la seule révolte réussie des prisonniers dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été menée sous la direction de l'officier soviétique Alexandre Petcherski.

En 2017, après un long atermoiement manifestement intentionnel de la discussion sur cette question évidente, la Pologne nous a informés de la décision prise par le Comité dirigeant international de "poursuivre la coopération au format précédent", c'est-à-dire sans la Fédération de Russie. Cette position s'inscrit dans la ligne menée par Varsovie visant à "corriger" l'histoire de la Seconde Guerre mondiale afin de remettre en question le rôle central de l'Union soviétique dans la libération de l'Europe de la "peste brune". Nous continuerons de lutter contre toutes les tentatives de ce genre.

 

Sur l'évolution de la situation autour de la statue du maréchal Ivan Konev à Prague

 

Nous regrettons profondément le démantèlement du piédestal du maréchal de l'Union soviétique Ivan Konev ce 20 novembre à Prague.

Nous considérons cette démarche pour la destruction définitive du monument au libérateur de Prague contre les occupants nazis comme une aspiration à effacer de la mémoire des Tchèques l'une des plus importantes pages de leur propre histoire. C'est regrettable.

Nous soulignons que par ces actes, les autorités tchèques enfreignent les termes du Traité bilatéral sur les relations amicales et la coopération de 1993 qui prévoit des engagements pour la protection des monuments militaires. Nous avons attiré plusieurs fois l'attention de Prague sur ce point.

Nous appelons les partenaires tchèques à faire revenir les relations bilatérales dans le cadre civilisé du droit international, notamment dans le domaine de la commémoration militaire. L'absence de réaction appropriée sera prise en compte dans l'ensemble de notre coopération bilatérale.

 

Sur la célébration du 250e anniversaire de la naissance d'Ivan Krusenstern

 

Récemment dans notre pays, sous l'égide de la Société géographique russe, se sont déroulées des activités festives à l'occasion du 250e anniversaire de la naissance du grand navigateur Ivan Krusenstern, amiral de la flotte impériale russe. Dans le monde, il est connu comme l'initiateur et le dirigeant de la première expédition russe autour du monde, chercheur océanographe russe, océanologue et physicien, ainsi que pédagogue fonctionnaire qui a transformé le Corps naval des cadets en l'un des meilleurs établissements scolaires de la Russie à l'époque.

Né dans le gouvernement d'Estonie au sein d'une famille suédo-allemande, Ivan Krusenstern se considérait comme un véritable fils de la Russie et a consacré toute sa vie au service de la flotte russe et à la science nationale.

Se souvenant de ses voyages autour du monde sur les navires Nadejda et Neva, Ivan Krusenstern notait qu'il était guidé uniquement par les "intérêts de développement du commerce et de prospérité de la Russie". Il a prouvé son dévouement à la Patrie plus d'une fois, notamment quand il a fait don d'un tiers de sa fortune pour les besoins de la milice pendant la Guerre de 1812.

Aujourd'hui, le richissime patrimoine du grand navigateur et de l'amiral chercheur Ivan Krusenstern appartient à juste titre à toute l'humanité, et les peuples de la Russie et de l'Estonie peuvent être fiers d'avoir un tel grand compatriote qui restera dans leur mémoire à tout jamais.

 

Sur la Journée de l'indépendance du Timor oriental

 

Ce 28 novembre, la République démocratique du Timor oriental célèbre le 45e anniversaire de son indépendance.

Ce jour-là, en 1975, le Front révolutionnaire pour l'indépendance a annoncé la sortie du Timor portugais du gouvernorat de la métropole, qui avait duré presque 300 ans. A partir de décembre de la même année, la jeune entité étatique a intégré pendant presque 25 ans l'Indonésie. Le référendum de 1999 a montré que la majorité de la population du Timor oriental prônait l'autonomie. Le 20 mai 2002, la République démocratique du Timor oriental est devenue le premier pays à obtenir sa souveraineté au XXIe siècle.

La Russie est disposée à développer la coopération bilatérale mutuellement avantageuse, ainsi que le dialogue constructif avec le Timor oriental sur l'ordre du jour régional et mondial, notamment dans le cadre des rencontres régulières au format "Russie-États insulaires émergents du Sud de l'océan Pacifique".

En prévision de cette date marquante, nous voudrions souhaiter au peuple ami du Timor oriental paix, bien-être et prospérité.

 

Sur la célébration de la Journée de l'indépendance de la République islamique de Mauritanie

 

Ce 28 novembre, la République islamique de Mauritanie célèbre le 60e anniversaire de son indépendance.

Le Nord de la Mauritanie contemporaine appartenait traditionnellement aux tribus de Berbères nomades, tandis que le Sud faisait partie de pays d'Afrique occidentale autrefois puissants. Des tribus arabes s'y sont solidement installées au XVe siècle. Au XVIe siècle a commencé l'exploration des régions côtières de la Mauritanie contemporaine par des voyageurs européens. Entre 1920 et 1960, jusqu'à ce qu'elle obtienne son indépendance, la Mauritanie faisait partie de l'Afrique occidentale française.

Les relations diplomatiques entre l'URSS et la République islamique de Mauritanie ont été établies le 12 juillet 1964. Les relations interétatiques entre la Russie et la Mauritanie sont traditionnellement amicales et constructives. Nos pays sont unis par leur attachement aux principes fondamentaux et aux normes du droit international, aux méthodes politiques de règlement des situations conflictuelles, au rôle de coordination central de l'Onu dans les affaires mondiales.

Entre Moscou et Nouakchott se déroule un dialogue politique intéressé, des contacts réguliers ont lieu à différents niveaux. Les 24 et 25 octobre 2019, le dirigeant de la Mauritanie a personnellement représenté son pays au sommet et au forum économique Russie-Afrique de Sotchi.

La Mauritanie, membre actif du groupe Sahel dont le siège se situe à Nouakchott, apporte une grande contribution à la lutte contre le terrorisme international.

La Russie est disposée à renforcer la coopération dans différents domaines, notamment commerciale et économique. C'est dans le secteur de la pêche qu'elle est actuellement la plus avantageuse: nos navires de pêche travaillent depuis plusieurs décennies dans la zone économique maritime de la Mauritanie. Les échanges sociaux s'élargissent, près de 3.500 spécialistes mauritaniens ont suivi leurs études dans des universités russes.

En prévision de la fête nationale de la Mauritanie nous voudrions féliciter nos amis mauritaniens, leur souhaiter paix, bien-être et prospérité. Nous sommes certains que par des efforts communs nous pourrons garantir un développement progressif de nos relations bilatérales au profit de nos populations, du renforcement de la stabilité et de la sécurité en Afrique du Nord et occidentale.

 

Sur l'anniversaire de l'indépendance de la Barbade

 

Ce 30 novembre, la Barbade célèbre sa fête nationale: l'anniversaire de l'indépendance (1966).

Pour nous, la Barbade est un partenaire prometteur dans les Caraïbes. Nous tenons en grande estime la disposition des Barbadiens à élargir la coopération basée sur les principes d'amitié, de respect mutuel et de prise en compte réciproque des intérêts. Nous comptons sur le renforcement des relations aussi bien au format bilatéral que dans le cadre des forums multilatéraux, en s'appuyant sur les approches communes des questions centrales de l'ordre du jour international et sur le ferme attachement aux normes du droit international.

Je voudrais féliciter, au nom du Ministère, le peuple et le gouvernement de la Barbade à l'occasion de cette fête, et exprimer les meilleurs vœux de paix, de prospérité et de bien-être.

 

Sur la célébration de la Journée de la proclamation de la République centrafricaine

 

Le 1er décembre, la République centrafricaine, avec laquelle nous entretenons des relations d'amitié et de coopération, célébrera le 62e anniversaire de la proclamation de la République.

Jusqu'en 1958, la Centrafrique était une colonie de la France et faisait partie de l'Afrique équatoriale française sous le nom d'Oubangui-Chari. La population centrafricaine a connu de nombreuses épreuves dans son parcours historique. Les colonisateurs européens ont commencé à faire leur apparition sur le territoire de la Centrafrique contemporaine encore à la fin du XIXe siècle, la conquête de ces territoires s'accompagnait d'une forte résistance de la population autochtone. Dans la première moitié du XXe siècle, de nouvelles révoltes des populations locales éclataient, mais elles étaient brutalement réprimées par le régime colonial.

En 1958 a été organisé un référendum à l'issue duquel l'Afrique équatoriale française a été dissoute, et le 1er décembre 1958 le pays a proclamé la création de la République centrafricaine en obtenant le statut d'autonomie au sein de la Communauté française.

Aujourd’hui, les relations entre nos pays se caractérisent par un niveau de confiance grandissant. Nos pays affichent une disposition mutuelle à développer la coopération diversifiée dans les domaines politique, commercial, économique et social.

La Fédération de Russie a également l'intention de poursuivre l'accompagnement de près du processus de paix en Centrafrique en coordination avec le gouvernement du pays, l'Union africaine et d'autres partenaires internationaux, ainsi que sur la plateforme de l'Onu et de son Conseil de sécurité.

En ce jour solennel nous voulons féliciter le peuple de la Centrafrique pour sa fête nationale, lui souhaiter paix, stabilité et réussite dans le règlement des tâches de développement national.

 

Sur le 45e anniversaire de la proclamation de la République démocratique populaire lao

 

Ce 2 décembre, le Laos célèbre sa fête nationale: le 45e anniversaire de la proclamation de la République démocratique populaire lao.

Cette date mémorable coïncide avec le 75e anniversaire de la Grande Victoire. La défaite du nazisme et la fin de la Seconde Guerre mondiale ont apporté une puissante impulsion au processus de décolonisation en Asie. Le peuple laotien, qui a proclamé son indépendance en octobre 1945, a eu besoin d'encore quelques décennies pour la défendre. Après une lutte tendue et des efforts politiques et diplomatiques visant à garantir la neutralité du pays dans le contexte de l'agression étrangère en Indochine, en 1975 a été proclamée la République démocratique populaire lao.

Nous félicitons nos amis laotiens à l'occasion de cette fête. Nous réaffirmons notre disposition à renforcer les liens traditionnellement amicaux et le partenariat multidimensionnel entre nos États au profit de la paix et de la stabilité en Asie du Sud-Est et dans la région Asie-Pacifique dans l'ensemble.

 

Réponses aux questions:

Question: Je voudrais revenir sur le thème bien connu des combattants du Moyen-Orient venus participer aux hostilités dans le Haut-Karabakh. Quelle est la situation aujourd'hui? Le Président russe Vladimir Poutine a utilisé le terme de "groupes armés informels". Nous voyons de nombreuses vidéos aujourd'hui dans lesquelles des sortes de militaires détruisent des tombes arméniennes et profanent les sanctuaires. On voudrait comprendre quel est le rôle de la Russie? Qu'en est-il de ces combattants?

Réponse: Je vais m'exprimer concernant les groupes armés informels. Ce n'est pas la première fois que la question est posée.

Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire quand vous parlez du "rôle de la Russie"? Vous l'avez associé de manière étrange à la destruction de tombes. De quoi est-il question?

Question: On voudrait comprendre sur quel territoire cela se produit. Vos représentants remarquent-ils ces destructions et profanations?

Réponse: Citez un exemple concret. Sur quels points géographiques concrets ont lieu des actes de vandalisme? Dans ce cas je pourrais répondre concrètement à votre question. Il est impossible de dire que des actes de vandalisme ont lieu et que cela concerne la Russie.

Envoyez-nous des vidéos concrètes, des photos avec la description des lieux. Dans ce cas nous pourrons les relier à votre question et concrétiser les faits.

Si je comprends bien, il ne s'agit pas du fait que sur ces images et photos sont présents des individus liés d'une quelconque manière à la Russie, mais vous nous adressez la question. Il serait peut-être utile de préciser de quel pays ils sont les ressortissants et de poser cette question à l’État dont ils sont citoyens?

Je vous prie de nous envoyer ces informations, et je donnerai des précisions.

En ce qui concerne les déclarations faites à la presse le 17 novembre 2020 par le Président russe Vladimir Poutine concernant les groupes armés informels, il a utilisé ce terme pour désigner les individus projetés par la Turquie dans la zone du conflit du Haut-Karabakh. Il était également question de groupes armés dont le statut et le fonctionnement ne correspondaient pas aux exigences juridiques.

En ce qui concerne la qualification juridique internationale de cette situation, pendant un conflit armé s'appliquent les normes du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève de 1977 concernant la protection des victimes de conflits armés internationaux. En particulier, dans le contexte de ce conflit, les combattants projetés tombent sous la qualification de "mercenaires". La définition universelle de ce terme est citée dans le paragraphe 2 de l'article 47 du Protocole additionnel I de 1977, car les individus projetés ont été recrutés à l'étranger pour se battre dans un conflit armé; ils ont participé directement aux activités militaires; ils ont participé aux activités militaires pour un profit personnel et une grande rémunération matérielle (selon les sources ouvertes, le montant de cette rémunération avoisinait 2.000 dollars par mois); ils ne faisaient pas partie des forces armées des belligérants; ils n'ont pas été envoyés par un pays en conflit pour remplir des fonctions officielles en tant qu'individu faisant partie de ses forces armées.

Puisque les formations de mercenaires ne peuvent pas être considérées comme des participants légaux d'un conflit armé, le Président russe Vladimir Poutine a utilisé à juste titre la qualification de "groupes armés informels", pointant le fait que leur statut comme ne correspondait pas aux exigences du droit international. C'est la conclusion de nos experts en matière de droit international.

Question: Je voudrais aller plus loin sur les relations russo-polonaises pour faire suite à ce que vous avez dit aujourd'hui au sujet de Sobibor et du démantèlement de monuments soviétiques. C'est une question assez grave. Vous la commentez constamment. En même temps, nous avons chez nous des négationnistes, dont le député Alexeï Tchepa, qui ne sont pas d'accord pour dire que le gouvernement soviétique, et Joseph Staline personnellement, sont responsables du crime de Katyn. La Pologne a réagi durement, même si, il y a quelques décennies, la Russie a officiellement reconnu la responsabilité de l'URSS pour l'exécution de militaires polonais. Comment cela affecte-t-il les relations russo-polonaises? Pouvons-nous, dans l'ensemble, établir un dialogue avec la Pologne?

Réponse: A nos yeux, le thème que vous mentionnez - celui des Polonais morts à Katyn - est clos. La position russe a été exprimée plusieurs fois au sommet. Cette question a été examinée par des historiens compétents russes et polonais. La Fédération de Russie se bat effectivement contre la réécriture de l'histoire, elle prône le respect des thèmes historiques les plus sensibles, parmi lesquels les tragédies de la Seconde Guerre mondiale occupent une place particulière.

Malheureusement, nous ne pouvons pas en dire autant de la Pologne qui applique agressivement sa "politique historique" alternative. Varsovie mène une ligne franchement conflictuelle qui s'accompagne de nombreux actes de vandalisme dirigés contre les monuments aux libérateurs de l'Armée rouge. Dans le cadre de la "guerre" aux monuments soviétiques déclarée par les autorités polonaises, elles sont allées jusqu'à porter atteinte aux tombes. Dans ces conditions, aucun dialogue politique sur les thèmes historiques avec les autorités polonaises n'est possible. Et il n'est pas seulement impossible: il est amoral.

Question: Différentes sources avertissent que des combattants radicaux proturcs, notamment de l'organisation Loups gris, sont projetés avec leurs familles depuis la Syrie sur le territoire du Karabakh passant sous le contrôle de l'Azerbaïdjan en se faisant passer pour des migrants de Turquie. Étant donné que les terroristes envoyés plus tôt dans la zone du conflit sont restés sur place, un tel déplacement risque de créer les conditions pour l'enracinement et même la prospérité du terrorisme international sur le territoire du Karabakh. Quelles mesures doivent être prises pour empêcher la projection de terroristes en provenance d'autres pays dans le Haut-Karabakh?

Je voudrais avoir des précisions concernant la rhétorique ambiguë et étrange de la Turquie concernant le processus de paix du Haut-Karabakh. Lors de l'entretien entre les présidents de la Russie et de la Turquie, l'interlocuteur turc a déclaré avoir apporté une grande contribution à la réparation de l'injustice qui durait depuis 30 ans au Karabakh. Il a été indiqué qu'ils avaient évoqué les démarches qui seraient entreprises pour régler les problèmes au Karabakh. La Turquie, la Russie et l'Azerbaïdjan deviendront des garants de la paix dans la région. La Russie a-t-elle réussi à convenir avec la Turquie des paramètres du mécanisme d'observation dans le Haut-Karabakh pour ne plus donner l'impression que la Turquie compte sur un rôle plus significatif dans la région?

Réponse: Vos questions, notamment la seconde, relèvent d'un vaste travail académique. Des tomes entiers peuvent être consacrés à la formulation "expansion du rôle de la Turquie dans la région".

En ce qui concerne la présence de combattants dans la région mentionnée, cela est pris en charge par les spécialistes militaires compétents. Ce travail n'implique pas de commentaires publics de chaque démarche. Mais je peux assurer que ce travail est mené avec les belligérants.

En ce qui concerne notre interaction avec la Turquie, elle se déroule sur plusieurs axes: les contacts politico-diplomatiques et les contacts entre nos militaires. Indéniablement, le vecteur est déterminé par les chefs d’État qui évoquent régulièrement la situation dans la région. Je voudrais rappeler la grande interview du Président russe Vladimir Poutine sur la situation autour du processus de paix du Haut-Karabakh, dans laquelle il a noté qu'avec la Turquie nous pouvions avoir des visions différentes des problèmes. Parfois, nos approches ne coïncident pas et divergent même fortement. Nous cherchons des points de convergence sur lesquels notre coopération peut être utile non seulement dans le contexte des relations bilatérales, mais également pour la stabilité régionale. C'est ce que nous faisons. Les contacts sont en cours, nous trouvons des points de convergence pour les remplir ensuite d'un contenu concret. Les paramètres de l'interaction sont évoqués par les experts et sont appliqués.

Question: Tous les jours, les autorités arméniennes publient de nouvelles informations sur l'attitude inhumaine des militaires azéris envers les prisonniers de guerre, les civils et les otages. Dans ce contexte, comment la mission de maintien de la paix russe compte-t-elle assurer un retour sûr des déplacés internes arméniens sur les territoires de l'ancienne région autonome du Haut-Karabakh, qui se sont retrouvés récemment sous l'occupation azérie?

Réponse: Vous voulez dire: comment assurer un retour sûr des déplacés internes arméniens sachant que nous assistons à une attitude indigne même envers les tombes, selon les médias? Les commentaires à ce sujet ont déjà été publiés. C'est pourquoi les casques bleus russes sont présents dans la région.

Nous coopérons également via les canaux militaro-diplomatiques. Des décisions sont prises au niveau des experts, pour être appliquées ensuite directement sur le terrain. C'est le résultat naturel des accords au sommet. Cela est pris en charge avant tout par les militaires. Bien évidemment, le travail est également mené via les canaux diplomatiques. J'ai parlé aujourd'hui de certaines de ses nuances seulement. Par exemple, de l'utilisation des plateformes internationales, de l'interaction avec le CICR.

Question: Une récente requête d'aide judiciaire du Parquet russe dans l'affaire du crash de l'avion de Lech Kaczynski a été qualifiée par le Ministère des Affaires étrangères polonais de "jeu politique" et de "provocation". Moscou a été accusé de faire obstruction à l'enquête. D'après vous, pourquoi Varsovie tente encore aujourd'hui d'accuser la Russie du crash de l'avion Tu-154M?

Réponse: Début novembre 2020, le journal polonais Gazeta Wyborcza a publié une interview de l'ex-juge Wojciech Laczewski. Il y mentionne l'existence d'un sténogramme secret d'une conversation du président polonais Lech Kaczynski avec son frère, le leader du parti Droit et Justice Jaroslaw Kaczynski. D'après lui, cette conversation a eu lieu juste avant le crash de l'avion présidentiel le 10 avril 2020. Selon le juge, son contenu serait susceptible d'éclaircir les circonstances de la tragédie.

Je souligne que c'est Gazeta Wyborcza (pas RT). Le juge polonais (retiré, mais qui possédait ce statut par le passé) a publiquement évoqué un fait. Après cela, le Parquet russe, dans le cadre d'une requête d'aide judiciaire, a demandé aux collègues polonais de fournir les copies du sténogramme et du phonogramme de la conversation mentionnée. C'est une réaction normale d'un État qui respecte son partenaire, le droit international et les contacts bilatéraux. Cette requête purement professionnelle a suscité en Pologne une réaction extrêmement douloureuse: le vice-ministre des Affaires étrangères Szymon Szynkowski vel Sęk a qualifié cette requête de "provocation" et de "jeu politique". Accuser, décréter des sanctions, voter pour leur prolongation, confondre en permanence sa population et le public international sans apporter de preuves: voilà ce qui est un jeu politique et une provocation.

Nous exprimons notre stupéfaction face à une réaction aussi inadéquate de Varsovie. Peut-être ce thème ne s'inscrit-il pas dans la version conspirationniste promue depuis plusieurs années en Pologne concernant la cause du crash, qui est contraire aux preuves reflétées dans les rapports du Comité intergouvernemental d'aviation et de la Commission polonaise d'enquête sur les incidents aériens de l'aviation publique. Nous estimons que les autorités polonaises doivent prendre en considération l'information sur la présence d'une nouvelle preuve qui pourrait avoir une signification majeure pour l'enquête. Le Parquet russe attend une réponse à sa requête par la voie officielle, et non dans la presse polonaise.

Tout ce brouhaha aurait pu être évité si les autorités polonaises avaient répondu à la requête du Parquet russe. Qu'y a-t-il de plus simple? Pourquoi prendre le micro et en parler? Un fait a été exprimé dans la presse polonaise par un citoyen polonais qui était impliqué dans toute cette histoire. Et il doit être vérifié. D'autant que depuis dix ans nous entendons chaque jour Varsovie parler de "nouvelles nuances", théories, versions de la tragédie et de ses causes.

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