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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 21 octobre 2021

2136-21-10-2021

 

Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Rogelio Mayta, Ministre des Affaires étrangères de l'État plurinational de Bolivie

 

Du 21 au 24 octobre, le Ministre bolivien des Affaires étrangères Rogelio Mayta se trouvera en visite officielle à Moscou. Vendredi 22 octobre, il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Les deux ministres évoqueront l'état et les perspectives du développement des relations bilatérales, du dialogue politique, de l'élargissement de la coopération dans différents domaines, y compris la lutte contre la pandémie de Covid-19 et le perfectionnement de la base juridique. Une attention particulière sera accordée aux possibilités de renforcer l'interaction russo-bolivienne sur la scène internationale.

La Bolivie est l'un des partenaires prioritaires de la Russie en Amérique latine et dans les Caraïbes, avec lequel nous construisons les relations sur les principes de respect et de prise en compte réciproque des intérêts. La visite du Ministre bolivien des Affaires étrangères Rogelio Mayta illustre une nouvelle étape d'approfondissement de la coopération bilatérale afin de la faire passer au niveau supérieur.

 

Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Martin Griffiths, secrétaire général adjoint de l'Onu, chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA)

 

Vendredi 22 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec Martin Griffiths, secrétaire général adjoint de l'Onu aux affaires humanitaires et chef du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Il est prévu d'aborder l'aide humanitaire au niveau de l'Onu en Syrie, en Afghanistan, au Yémen, en Éthiopie et en Ukraine ainsi qu'au Haut Karabakh.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov à la 18e session ministérielle du Conseil euro-arctique de Barents

 

Les 25 et 26 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra à Tromso (Norvège) pour participer à la 18e session ministérielle du Conseil euro-arctique de Barents (CEAB).

Pendant cette réunion il est prévu de faire le bilan des deux années de présidence de la Norvège au CEAB (2019-2021), d'évoquer le renforcement de la coopération régionale dans le cadre du Conseil en mettant l'accent sur l'activité de projet.

La session se terminera par l'adoption d'une déclaration commune déterminant les principaux axes de travail du CEAB en matière de coopération économique, de transport et de logistique, de protection de l'environnement, de lutte contre le changement climatique, de santé, de coopération au niveau des jeunes et des peuples autochtones ainsi que d'amélioration de la coordination entre les conseils régionaux du nord.

Il est prévu d'approuver le document instituant du mécanisme financier de Barents, dont le lancement est prévu pour 2022. Le nouvel instrument permettra d'allouer un capital de départ pour soutenir les projets transfrontaliers d'importance régionale à petits budgets.

De plus, sera adoptée la mise à jour du Plan d'action pour la coopération de Barents compte tenu des changements climatiques pour 2021-2025

Conformément au principe de rotation, pendant la réunion la présidence au CEAB pour un délai de deux ans passera de la Norvège à la Finlande, et dans le Conseil régional de Barents - de la province suédoise Västerbotten au District autonome de Nénétsie.

Plusieurs rencontres bilatérales, que nous annoncerons ultérieurement, sont prévues en marge de cet événement.

 

Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Chung Eui-yong, Ministre des Affaires étrangères de la Corée du Sud

 

Mercredi 27 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec son homologue sud-coréen, Chung Eui-yong, qui se trouvera en visite de travail en Fédération de Russie.

Il est prévu d'évoquer les questions relatives au développement des relations bilatérales, notamment la coopération dans les secteurs pratiques, de "mettre les pendules à l'heure" sur la situation sur la péninsule coréenne, d'échanger les avis sur les problèmes clés de l'agenda régional et international.

Les deux ministres participeront également à la cérémonie solennelle de clôture de l'Année des échanges entre la Fédération de Russie et la Corée du Sud à l'occasion des 30 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.

 

Sur l'anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte de l'Onu

 

Dimanche 24 octobre, le monde célébrera un nouvel anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte de l'Onu. Aujourd'hui, sur fond de hausse du nombre et de complexité des menaces auxquelles l'humanité fait face, il est important plus que jamais de conserver un attachement inconditionnel au rôle de coordination central de l'Onu dans les affaires internationales. Depuis plus de 75 ans, l'Organisation incarne les idéaux d'un véritable multilatéralisme, est une structure sans alternatives pour élaborer des solutions efficaces pour garantir la stabilité et la sécurité mondiales, un développement socioéconomique durable et la protection des droits de l'homme.

Pour sa part, la Charte de l'Onu reste une pierre angulaire du système contemporain du droit international. Ce document primordial fixe les principes fondamentaux de l'interaction interétatique, notamment l'égalité souveraine des pays, la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et le règlement des litiges par des moyens politiques et diplomatiques, sans menacer par la force ou en faire usage. Seul le strict respect de ces normes peut nous aider à tous d'éviter la répétition des conflits d'envergure mondiale.

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et État qui était à l'origine de l'Onu, la Russie est prête à faire preuve d'une implication maximale dans le travail visant à renforcer l'autorité et le potentiel de l'Organisation.

 

Sur les relations entre la Russie et l'Otan

 

De nombreuses questions ont été posées dernièrement sur l'agenda Otan-Russie. Plusieurs commentaires ont été également faits à ce sujet, notamment un communiqué du Ministère russe des Affaires étrangères. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a partagé sa vision étendue de ce problème, mais nous continuons de recevoir des questions. En résumant toutes les questions reçues, je voudrais dire quelques mots sur les relations avec l'Otan. Toutes les explications exhaustives de la position russe à ce sujet ont été fournies, elles se trouvent sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères.

L'Otan et son Secrétaire général Jens Stoltenberg ont vraiment bien travaillé - ils ont poussé nos relations dans un tel état dans lequel elles ne se trouvaient pas même pendant les périodes les plus difficiles de la Guerre froide. Leur réticence à travailler ensemble pour parvenir à une désescalade a effectivement enterré le Conseil Otan-Russie. Dans ces conditions, il est à la fois impossible et inutile de travailler avec l'Alliance sur les défis et les menaces pour la sécurité régionale et mondiale. L'Alliance a elle-même renoncé à toute coopération pratique avec la Russie et aux contacts au niveau militaire.

Nous avons entendu les nouvelles déclarations de Jens Stoltenberg sur la prétendue disposition à évoquer avec la Russie les questions de sécurité. Mais il n'y a rien derrière sur le plan pratique et elles n'ont plus aucun sens. Expulser des diplomates russes et parler en parallèle de la volonté de discuter avec Moscou? Ces diplomates étaient précisément accrédités auprès de l'Otan pour mener le dialogue à ce niveau de travail. Avec qui ont-ils l'intention de parler à Bruxelles s'ils ont eux-mêmes révoquer tous les diplomates russes en plusieurs étapes, rendant impossible le dialogue avec l'Otan.

Nous ne pouvons plus prendre au sérieux ce que nous entendons actuellement non seulement au niveau de l'Otan en tant qu'alliance mais aussi directement de la part du secrétaire général de cette structure. Il parle de la nécessité d'un dialogue et lui-même expulse de Bruxelles des diplomates russes. Il déclare que l'expulsion des diplomates russes est due à leur prétendue "activité de renseignement" incomparable. Tout en disant qu'il ne fournira aucune preuve. De quoi peut-on parler avec de tels responsables?

Si nous entendons constamment dans le contexte de la Russie qu'il existe des informations témoignant d'une prétendue "activité de renseignement" de nos diplomates, j'ai une question pour Jens Stoltenberg: qu'en est-il de l'activité de renseignement des diplomates des pays membres de l'Otan? Les renseignements ont cessé de recueillir des renseignements sous couvert de l'immunité diplomatique, sous couvert de "journaliste internationaliste"? Y a-t-il des signaux émanant de Bruxelles (siège de l'Otan) adressés aux pays qu'il faut faire revenir les représentants de leurs renseignements, services secrets, etc.? Que fait l'Otan en ce sens? Peut-on concrètement entendre puisque ces derniers temps nous attendons tellement d'accusations infondées contre notre pays. Une simple question: comment se comporte l'Alliance dans ce domaine? Puisque le siège de l'Otan à Bruxelles et le secrétaire général ont activement évoqué ce thème, parlant concrètement: combien, où, dans quels pays les représentants de quels renseignements et de quels pays de l'Otan travaillent? Après tout, vous voulez un dialogue à ce sujet. Alors répondez à ces questions, s'il vous plaît.

 

Sur la situation en Éthiopie

 

Nous suivons attentivement l'évolution de la situation en Éthiopie et avant tout dans les régions du Tigré, de l'Afar et de l'Amhara, où se sont intensifiés de nouveau les affrontements entre les forces gouvernementales éthiopiennes et les troupes du Front de libération du peuple du Tigré (FLPT).

Nous appelons toutes les parties au conflit éthiopien à faire preuve de retenue et à cesser le feu sans conditions préalables pour une stabilisation par étapes de la situation socioéconomique et humanitaire difficile.

Nous soutenons l'activité du Haut représentant de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo. Nous sommes convaincus qu'à ce poste il apportera une grande contribution aux efforts pour normaliser la situation humanitaire dans le nord de l'Éthiopie, en agissant conformément au principe "une solution africaine aux problèmes africains".

Nous espérons que les contradictions entre le gouvernement éthiopien et les organisations du système de l'Onu seront réglés sans politisation excessive. Nous pensons que la reprise de la coordination des efforts des établissements de l'Onu et des autorités fédérales de l'Éthiopie permettra d'assurer plus efficacement l'aide humanitaire pour la population qui en a tant besoin dans les régions du Tigré, de l'Afar et de l'Amhara.

Nous partons du principe que le maintien de l'unité et de l'intégrité territoriale de l'Éthiopie est une base sans alternative pour régler tous les litiges, y compris le règlement du conflit éthiopien dans la région du Tigré et la stabilisation par étapes de la situation dans le pays dans l'ensemble.

 

Sur la profanation d'un cimetière soviétique en Pologne

 

Les conséquences d'un nouvel acte de vandalisme révoltant visant un cimetière militaire soviétique ont été découvertes par des compatriotes russes le 9 octobre dernier dans la ville polonaise de Zambrow dans la voïvodie de Podlachie. L'obélisque installé sur l'une des fosses communes a été vandalisée par des inscriptions, des déchets se trouvaient à l'entrée, des bouteilles se trouvaient sur les tombes parmi les lampes.

Dans ce cimetière dans plusieurs fosses communes ont été enterrés 12.000 prisonniers de guerre soviétiques décédés en 1941-1942 dans un camp nazi sur le territoire de Zambrow, des élèves et des commandants de l'école de pilotage de la 86e division d'infanterie tués en 1941 et 78 militaires de la 3e armée du 2e Front biélorusse tombés dans les combats pour la ville en 1944.

Comme d'habitude, les autorités polonaises n'ont pas pris la peine d'informer les représentations diplomatiques russes de l'incident, comme l'exige l'article 3 de l'accord intergouvernemental sur les cimetières et les mémoriaux en mémoire des victimes des guerres et des répressions. Ce cas scandaleux n'a pas du tout été couvert dans les médias locaux.

Une question pour les fonctionnaires polonais qui se considèrent comme des chrétiens profondément croyants: où est le respect de la mémoire des guerriers soviétiques décédés dont vous parlez constamment? Et dans l'ensemble pour la mémoire des gens qui ont donné leur vie pour la vie des autres, pour la mémoire des morts? Et en même temps vous complaisez à de tels actes parce que: premièrement, vous ne les qualifiez pas d'immoraux, deuxièmement, vous n'enquêtez jamais sur ces affaires jusqu'au bout, troisièmement, vous n'exprimez pas clairement votre position par rapport à l'inadmissibilité de tels actes.

Nous constatons avec regret que le travail depuis des années des autorités polonaises pour détruire le patrimoine commémoratif soviétique dans le pays (c'est la raison la plus tangible) et réécrire l'histoire érode dans la population les vestiges de respect pour la mémoire des guerriers libérateurs soviétiques en devenant un puissant catalyseur de tels actes de vandalisme. Pour que les autorités polonaises rendent-elles les choses pires? Pour elles-mêmes, évidemment.

Nous exigeons des autorités polonaises de remettre en état le cimetière de Zambrow, d'identifier et de sanctionner les vandales.

 

Sur l'inauguration en Norvège d'un monument aux pilotes soviétiques

 

Début octobre, sur l'île Soroya dans la commune de Hasvik, au nord de la Norvège, avec la participation du Ministre de la Défense du pays, du gouverneur de Troms et Finnmark ainsi que de diplomates russes, s'est tenue une inauguration solennelle d'un monument en hommage à six pilotes soviétiques tués le 17 juin 1944 lors du crash d'un avion amphibie Katalina, qui se rendait d'URSS aux États-Unis dans le cadre du programme Prêt-bail.

L'inauguration de ce monument qui se présente sous la forme d'une stèle avec un bas-relief de bronze est devenue possible grâce au travail conjoint du Ministère russe des Affaires étrangères et du Ministère russe de la Défense, des autorités norvégiennes centrales et locales. Nous notons la contribution personnelle particulière à la réalisation de ce projet important de la maire de Hasvik Eva D. Husby, grâce à la position active de laquelle les noms et la mémoire sur l'exploit des pilotes soviétiques morts sur le sol norvégien seront préservés et transmis aux générations futures. Merci beaucoup.

J'exprime notre sincère reconnaissance à la partie norvégienne pour le respect immuable des cimetières des militaires de l'Armée rouge tués en Norvège pendant la Seconde Guerre mondiale et la préservation de notre histoire commune. Cela a une valeur particulière sur fond de tentatives ciblées de certains autres pays (que j'ai mentionnés) de déformer la vérité historique et glorifier le nazisme.

 

Sur l'inauguration au Portugal d'un monument en hommage à Iouri Gagarine

 

Le 17 octobre, à l'occasion des 60 ans du premier vol habité dans l'espace, dans la ville d'Oeiras (banlieue de Lisbonne) a été organisée une inauguration solennelle d'un buste du légendaire cosmonaute soviétique Iouri Gagarine (du sculpteur Alexeï Leonov), qui a été offert à la ville par le fonds international caritatif "Dialogue des cultures, un monde uni". La cérémonie s'est déroulée dans le parc des sciences et des technologies Taguspark.

Nous notons que plus tôt dans l'Observatoire astronomique de Lisbonne s'est tenue la présentation de la carte postale mise en circulation par la Poste du Portugal à l'occasion de cette date. La réalisation de l'initiative de l'Ambassade de Russie a été possible grâce au soutien actif de la représentation de Rossotroudnitchestvo et de la société portugaise d'amitié avec notre pays, Association Gagarine.

Nous voyons ces deux événements comme un nouveau pas dans l'approfondissement de la coopération russo-portugaise dans le secteur socioculturel.

 

Sur l'inauguration d'un monument en hommage à Mikhaïl Lermontov en Slovénie

 

Le 18 octobre, dans le troisième plus grand centre industriel et culturel de la Slovénie, dans la ville de Kranj, s'est tenue une cérémonie solennelle d'inauguration d'un buste de Mikhaïl Lermontov.

À cet événement ont participé l'Ambassadeur de Russie en Slovénie Timour Eivazov, le maire de Kranj Matjaz Rakovec, le consul honoraire de la Fédération de Russie Danilo Dourakovitch, des représentants du Ministère slovène des Affaires étrangères, de la Société d'amitié Slovénie-Russie, du grand public et des médias.

Ce projet a été réalisé à l'initiative de l'Ambassade de Russie en Slovénie avec le soutien financier de la société Comita. L'auteur du monument est le jeune sculpteur slovène Boris Beja.

L'inauguration du monument en hommage au grand poète russe en Slovénie contribuera à la hausse de l'intérêt pour la langue et la culture russes, l'histoire et les exploits contemporains de notre pays, apportera une nouvelle impulsion au développement de la coopération russo-slovène dans différents domaines.

 

Pour les cinq ans du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris

 

Le 19 octobre 2016, dans l'un des plus beaux quartiers de Paris, sur le quai Branly s'est tenue la cérémonie d'ouverture du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, un exemple unique de collaboration, de créativité, d'activité conjointe de l'État et de l'église en dehors de notre pays. En cinq ans, le complexe du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, qui inclut la cathédrale de la Sainte-Trinité, un centre d'exposition, une salle de conférence et un centre éducatif, est devenu un point significatif sur la carte de la vie sociale et culturelle de Paris. Comme le confirment les 620 activités organisées dans ses murs, auxquelles ont assisté plus de 45.000 personnes (sans tenir compte des visiteurs des expositions). Au cours de ces années, le Centre a acquis à juste titre la réputation d'une plateforme hospitalière confortable pour la communication entre les professionnels et les enthousiastes, la génération âgée et la jeunesse, les diasporas russophone et française qui s'intéressent à la Russie et à la culture russe.

Le complexe du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe peut être qualifié à raison d'une des nouvelles cartes de visite de la capitale française. L'angle apprécié par les habitants et les visiteurs de Paris - les coupoles brillantes dans la même projection avec la tour Eiffel - est un excellent symbole de cohésion et de proximité des cultures en Russie et en France, de la nature particulière des relations entre nos États et populations.

Malheureusement, le potentiel de ce projet créé dans le but de renforcer les relations franco-russes, n'est pas pleinement exploité. Les autorités françaises continuent de retarder la signature de l'accord franco-russe réglementant le statut juridique du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe. Son personnel n'est toujours pas au complet. Le Ministère des Affaires étrangères de la France refuse de délivrer des visas à une partie des collaborateurs du Centre, ce qui affecte négativement son activité. Ce qui complique extrêmement le travail de la représentation de l'Institut Pouchkine. Cependant, malgré toutes les complications, nous continuerons de renforcer l'activité du Centre qui est vraiment nécessaire pour le rapprochement entre les peuples de la Russie et de la France.

 

Sur les livraisons d'aide humanitaire russe au Nicaragua

 

La Fédération de Russie est un partenaire fiable dans l'apport d'aide humanitaire et élargit la géographie de son aide pour réaliser des projets de développement durable, notamment au niveau du Programme alimentaire mondial de l'Onu (PAM). Une contribution active est apportée en ce sens au Nicaragua.

La Russie a versé une contribution volontaire au fonds du PAM de 5 millions de dollars pour 2020-2024 pour financer les frais liés à la réalisation au Nicaragua des programmes de développement de systèmes durables de nutrition scolaire, ainsi que de 4 millions de dollars pour apporter en 2021 une aide humanitaire alimentaire. Le 14 avril et le 27 septembre 2021, deux chargements de plus de 1.892 tonnes et 787 tonnes de farine de blé enrichie et d'huile végétale respectivement ont été livrés au Nicaragua pour assurer en nourriture chaude les écoliers des pays des Caraïbes qui ont été les plus touchés par les ouragans Eta et Iota en 2020.

Nous continuons d'apporter une contribution dans la lutte contre les situations d'urgence, notamment en améliorant la base matérielle et technique des services nicaraguayens compétents. Le 22 juillet, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes au niveau de l'Organisation internationale de protection civile (OIPC), la Russie a transmis à l'armée du Nicaragua un hélicoptère anti-incendie, 15 véhicules tout-terrain pour le Centre de gestion des situations de crise à Managua (ouvert en août 2020) et 20 sirènes côtières.

Compte tenu de la pandémie mondiale de Covid-19, le 23 février 2021, les autorités du Nicaragua ont reçu gratuitement 6.000 doses du vaccin Spoutnik V.

Sachant que l'aide gratuite s'accompagne d'achats commerciaux. Nous réalisons ce qu'on appelle des schémas combinés de projets bilatéraux de coopération commerciale et économique, faisant suite auxquels, le 12 octobre, les partenaires ont reçu 33.000 tonnes de blé russe dans le cadre de l'aide humanitaire, ainsi que 250 bus KAVZ du groupe GAZ à titre de soutien matériel. Prochainement est attendue une fourniture d'équipements pour créer au Nicaragua un centre de maintenance pour le matériel mécanique livré.

 

Sur la coopération avec la Guinée dans la lutte contre le coronavirus

 

La Russie poursuit sa coopération avec les partenaires guinéens dans le domaine de la médecine et de la santé. Dans le cadre des efforts visant à empêcher la prolifération du Covid-19, 310.000 doses des premier et deuxième composants du vaccin russe Spoutnik V ont été livrés à l'aéroport de Conakry. De cette manière, tous les termes du contrat entre le Fonds russe d'investissements directs et le Ministère guinéen de la Santé ont été entièrement remplis.

Il convient de rappeler que la Russie a été l'une des premières à rapidement réagir aux requêtes des autorités guinéennes pour aider à combattre le Covid-19. Les spécialistes russes de Rospotrebnadzor qui travaillent en Guinée continuent d'apporter une aide efficace dans le diagnostic et le soin des malades. Les autorités guinéennes ont reçu gratuitement des équipements médicaux et des kits de dépistage. Il est très important pour nous que la Guinée soit l'un des premiers pays d'Afrique à enregistrer le Spoutnik V, et qu'elle songe également à enregistrer le Spoutnik Light.

Nous partons du principe que la coopération mutuellement avantageuse entre les institutions compétentes de nos deux pays luttant contre la pandémie de coronavirus se poursuivra.

 

Réponses aux questions:

Question: Conformément à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, plusieurs pays occidentaux et la Russie ont échangé pendant la session du Conseil exécutif de l'OIAC des questions et des réponses sur la situation concernant l'empoisonnement d'Alexeï Navalny attribué aux autorités russes. Quelle est la réaction des autorités russes aux réponses apportées par le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et la Suède aux questions posées par Moscou?

Réponse: Le 18 octobre, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et la Suède ont réagi à la contre-démarche russe sur la situation autour de Navalny. Ils ont respecté le délai de 10 jours imparti conformément à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), sachant que le Secrétariat technique de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) leur a transmis notre note le 8 octobre.

Au fond, les réponses de ces États sont vides. Ce sont des réponses bureaucratiques formulées dans le genre de la "diplomatie du mégaphone" avec des thèses d'accusation obsolètes dans le genre favori de "highly likely". Les collègues n'ont apporté aucune information que nous avons demandée à leur disposition. Nous avons demandé ces informations parce qu'elles ont une grande importance pour l'enquête préliminaire initiée par le Ministère russe de l'Intérieur pour déterminer si un crime a été commis à l'encontre d'Alexeï Navalny, dont parlent tant nos partenaires occidentaux. Plusieurs questions fondamentales restent sans réponse.

Je vais les réitérer une nouvelle fois. Quelle est la substance toxique qui a été découverte par les chimistes militaires allemands dans les échantillons du blogueur russe? Qui était la personne qui accompagnait Alexeï Navalny à bord du vol charter médical d'Omsk à Berlin? Quel est le rôle dans toute cette histoire de Maria Pevtchikh? Nous voudrions enfin qu'elle explique combien de citoyennetés elle possède. Car sa participation dans toute cette histoire est minutieusement cachée par les autorités allemandes et britanniques. Certains ne l'ont pas remarquée, d'autres ne l'ont pas vues. Je trouve qu'il y a des choses à évoquer depuis longtemps. Pourquoi les forces de l'ordre russe ne peuvent pas interroger Maria Pevtchikh?

L'Allemagne et le Secrétariat technique de l'OIAC ont également refusé de nous fournir des vidéos qui devaient éclaircir cette situation. Car elles devaient être prises par des spécialistes de l'OIAC lors des prises de sang d'Alexeï Navalny à la clinique de la Charité, puis en les répartissant et plombant au siège de l'OIAC à La Haye pour les remettre aux laboratoires étrangers pour analyse.

À noter que les réponses vides avec des attaques absolument infondées à notre égard ont eu lieu de manière synchronisée. Ces coïncidences ont cessé de nous étonner. Nous comprenons qu'il s'agit d'un mécanisme bien huilé. Tout cela ne fait que confirmer qu'une véritable provocation globale continue d'être jouée contre la Russie basée sur une russophobie invétérée menée, malheureusement, par plusieurs forces en UE et dans l'Otan.

Une question primordiale reste sans réponse: où, quand et dans quelles circonstances en dehors du territoire de la Fédération de Russie dans les échantillons d'Alexeï Navalny sont apparues des traces de la substance soi-disant découverte par des chimistes militaires allemands, français et suédois et déterminée par deux laboratoires spéciaux de l'OIAC? L'absence d'une réponse à cette question ne fait qu'indiquer que les pays occidentaux ont l'intention de poursuivre la provocation fabriquée contre notre pays. Qu'y a-t-il de plus simple que de répondre aux questions claires et factuelles, et non politisées ou idéologisées: des échantillons ont été prélevés, expliquez ce que vous avez trouvé, où, quel est le rôle des personnes présentes pendant "l'itinéraire". Qui étaient ces gens, comment sont-ils entrés dans le pays (ils devaient être autorisés à entrer en Allemagne, ils sont entrés avec leur passeport). Je peux encore comprendre si des visas avaient été délivrés d'urgence si la situation le nécessitait ou s'ils possédaient la citoyenneté des pays ayant un régime sans visa avec l'Allemagne. Ils sont entrés avec leur passeport. Tout cela se reflète dans les dossiers et les moyens techniques des services frontaliers et de migration. Connaissant le pédantisme allemand, nous ne doutons pas que tout cela a été enregistré, qui plus est un quand hôte aussi important est venu (nous nous souvenons du cortège), un hôte personnel de la Chancelière. Comment est-ce possible qu'on ignore qui est venu avec lui, avec quels documents ils ont franchi la frontière? Les questions sont nombreuses.

Nous exigerons des réponses détaillées à toutes les questions posées. Si quelqu'un en Occident souhaite avancer vers la vérité, ce sont ces réponses qui nécessitent des réponses immédiates. Quoi qu'il en soit, pour que cette histoire ne s'évapore pas dans l'histoire globale, il faut rassembler ses forces et répondre. De toute évidence, vu comment le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et la Suède réagissent à nos requêtes, il devient clair que ces capitales craignent le plus la vérité, car la provocation malsaine engagée contre la Russie les a déjà conduits dans une impasse.

Question: Selon le Ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer, la solution au règlement du problème de la migration via la Biélorussie en Europe se trouve à Moscou. Que pouvez-vous dire sur cette déclaration?

Réponse: C'est complètement absurde. Nous sommes habitués d'être accusés de choses qui engendrent des ambiguïtés.

Aujourd’hui, le monde entier assiste à l'évolution de la crise à la frontière de plusieurs pays européens. Tout est évident. Deux facteurs à la fois: une diffusion en direct pratiquement depuis la frontière et des faits historiquement établis, qui sont les raisons de l'apparition de cette situation, qui devraient lever toutes les questions envers d'autres pays qui n'y sont pas impliqués et rendre impossible les accusations envers notre pays. Mais apparemment, il ne faut pas sous-estimer nos partenaires occidentaux.

Je répète que de telles accusations sont absurdes. Où sont les "clés", y a-t-il une "clé" ou plusieurs (je vais vous le dire), mais certainement pas à Moscou ou à Minsk. Elles se trouvent dans les capitales de nos partenaires occidentaux, avant tout à Washington et à Bruxelles. L'origine de la crise migratoire a été précisément provoquée par l'Occident collectif sous l'égide des États-Unis, des principaux pays de l'Otan. Il s'agit d'interventions militaires en Irak, en Libye, en Syrie, en Afghanistan.

Au moins, le responsable allemand pourrait assister, s'il n'y avait pas assisté avant, à la Conférence pour la Méditerranée, qui se déroule régulièrement depuis plusieurs années en Italie, et écouter leurs propres "voisins" de l'UE et de l'Otan sur leur vision de la situation actuelle. Ces problèmes provoqués par les interventions et les campagnes militaires ratées (hors la loi) continueront d'impacter les États occidentaux eux-mêmes, notamment sous la forme de vagues de migration clandestine, de montée en puissance du terrorisme, du crime organisé, de crises à la frontière, d'un très grand nombre de problèmes, notamment interethniques interreligieux, ethniques et autres.

Les appels adressés à Minsk et à Moscou de "stopper l'exode de réfugiés" sous leur forme présentée sont tout simplement inconsistants compte tenu des actions de la coalition occidentale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et maintenant en Afghanistan. Que Minsk et Moscou ont-ils à voir là-dedans? Comment ont-ils réussi à connecter ces sujets? Tout cela paraît pour le moins étrange. Nous avons vu comment se déroulait "l'évacuation" d'Afghanistan, quand des dizaines de milliers de gens de ce pays sont restés sans régler leurs problèmes quotidiens vitaux. Ils cherchent à quitter le territoire de leur pays par différents moyens. Ils essayaient pendant tout ce temps. Ils s'installent dans différents pays, sur les frontières, partent vers d'autres continents. Qu'avons-nous à voir là-dedans? Les Occidentaux menaient cette campagne pendant 20 ans en Afghanistan. Pendant tout ce temps nous les appelions à parler au Conseil de sécurité des Nations unies de ce qu'ils y font. Pendant toute cette période nous entendions constamment: tantôt ils retirent les troupes, tantôt ils renforcent leur présence. Les actions de Washington changeaient en fonction de la "ligne du parti". L'attitude des États-Unis envers l'Afghanistan dépendait du parti qui arrivait à la Maison Blanche. De plus, même dans le cadre de la même administration des concepts différents pouvaient exister. Personne n'avait une vision et une analyse cohérente de la situation. Cela s'est soldé par une catastrophe globale, à la fois avec l'évacuation de leurs forces qu'avec la situation humanitaire en Afghanistan. Cela a provoqué un nouveau cycle de crise migratoire. Sous quel angle voient-ils "ici" la Russie et notamment la Biélorussie? Impossible de ne pas voir l'évidence dans cette situation: les pays occidentaux provoquent intentionnellement une aggravation de la situation politique en Biélorussie, et sur fond de renforcement de la pression extérieure et de menaces décuplées pour la sécurité les forces de l'ordre biélorusses doivent concentrer leurs ressources limitées sur la garantie de la stabilité intérieure. Est-ce que personne ne le comprend? C'est évident.

Au lieu de l'activité subversive les pays de l'UE devraient régler les questions qui les préoccupent de la lutte contre les migrants clandestins dans les contacts avec les autorités biélorusses, qui ont déclaré plusieurs fois leur disposition à coopérer. Ici aussi un cercle vicieux.

Ces pays (je fais surtout allusion aux pays de l'UE frontaliers avec la Biélorussie) participent activement à l'ingérence dans les affaires intérieures. Sachant qu'ils ne reconnaissent pas les autorités officielles et appellent la Biélorussie à réagir à cette situation.

Encore en avril dernier, la Biélorussie a proposé à l'UE (et propose depuis tout ce temps) des consultations sur la migration clandestine. Que répond l'UE, d'après vous? Le Ministre allemand de l'Intérieur ne le sait-il pas? L'UE refuse. Pour la troisième fois je répète ce terme - un cercle vicieux. Celui qui voudra le briser du côté de l'Occident collectif, qu'il fasse preuve de ses meilleures qualités d'analyse.

Question: Le chef du parti au pouvoir en Pologne Droit et Justice, Jaroslaw Kaczynski, a déclaré dans une interview à Gazeta Polska qu'actuellement la Russie menait contre le pays une "guerre hybride multiniveau". Que pouvez-vous commenter cette déclaration?

Réponse: Nous entendons de la part de Varsovie le même thème avec différents refrains. Nous avons été accusés de tant de choses. Tous les sujets étaient utilisés: les droits de l'homme, les menaces, les prétendues actions agressives globales on ne sait contre qui. Nous avons entendu les accusations d'une prétendue activité subversive, il s'avère que les crimes migratoires - c'est aussi nous. Il y a eu beaucoup de choses. Et voici que sort l'interview avec le vice-premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski, qui n'a traditionnellement pas manqué de mentionner le thème russe. Il nous a accusés une nouvelle fois, comme vous l'avez dit, de "guerre hybride multiniveau". Apparemment, ce terme n'a pas été introduit par hasard pour affirmer que nous représentons une prétendue menace tous azimuts à la fois, d'où la présence du terme "multiniveau". Cette fois, l'activité subversive de Moscou contre Varsovie résiderait dans le prétendu attisement de la crise migratoire à la frontière biélorusso-polonaise.

C'est absurde. Nous assistons depuis des années à une situation où des réfugiés, principalement originaires du Moyen-Orient, tentent de traverser la frontière avec l'UE. Nous assistons à cette situation avec nos partenaires qui, notamment pendant la conférence pour la Méditerranée, s'interrogent pour savoir comment gérer ce problème. Il y a des milliers, des dizaines, des centaines de milliers de migrants. Les points d'arrivée en Europe sont également différents. Et tout d'un coup on s'est souvenu de notre pays.

Il faut chercher les causes de la situation survenue à la frontière biélorusso-polonaise dans les actions de nos partenaires occidentaux, qui ont engendré des "vagues multiniveaux" de migration. L'Occident ne peut pas trouver une solution conceptuellement juste et efficace à ce problème. Sachant qu'il cache éternellement son impuissance en la matière derrière les accusations permanentes de la Russie et tente traditionnellement de rejeter la responsabilité sur nous.

Il est difficile de ne pas voir les origines de tout cela. Il faut prendre l'ensemble des informations de la conférence pour la Méditerranée: les discours, les rapports, les interviews en marge et simplement s'approfondir dans le font des faits, étudier ces documents et cesser d'inventer des accusations inexistantes, infondées et absurdes.

Question: Nous constatons à Bruxelles beaucoup de signes de l'hostilité par rapport à la Russie, ainsi qu'à la Biélorussie, alliée de Moscou. Il semble que le Ministère des Affaires étrangères et le Kremlin n'ont pas affaire à deux organisations séparées, l'Otan et l'UE, mais à une union consolidée UE-Otan. Comme les liens avec l'Otan ont déjà été coupés, faut-il s'attendre à la même chose dans les relations avec l'UE?

Réponse: Aujourd'hui, nous avons beaucoup parlé de l'Otan. En ce qui concerne ce lien unifiant que vous avez cité en qualité d'exemple, cela est en effet proche de la réalité en cas de l'Otan. Vous constatez vous-mêmes l'évolution de la situation.

Suite au retrait désastreux des forces de l'Alliance de l'Afghanistan, l'Otan, désireuse de justifier son existence, a doublé ses efforts visant à gonfler la mythique "menace russe" et à détruire de manière ciblée les canaux restants de notre coopération. Il semble que le partenariat avec la Russie soit anormal pour l'Otan dans sa forme actuelle. Le développement conceptuel de cette organisation n'a pas pu surmonter la logique de la guerre froide. Suite à l'arrêt de toute coopération avec la Russie et à la suspension des liens militaires, la régression de l'Alliance vers les schémas de confrontations de cette époque révolue, n'a fait que se renforcer.

La politique d'endiguement de la Russie, que Washington met en œuvre via l'Otan, affecte certainement la politique de l'Union européenne. Nous l'avons indiqué à plusieurs reprises. Il existe malheureusement une interposition de termes dans un contexte politique. La parole et l'influence politique de l'UE se réduisent. Cette dernière fait face à une situation dangereuse où la volonté de l'Otan réprime la volonté politique européenne.

Mais qui joue le rôle principal dans ce processus? Il s'agit d'un "groupe de combat" réunissant plusieurs pays de l'Otan, incapables de se débarrasser de phobies historiques irrationnelles vis-à-vis de la Russie. Nous avons déjà évoqué aujourd'hui quelques-unes de ces dernières. Ils non seulement exploitent des mythes antirusses existants, mais aussi imaginent de nouveaux dans l'intérêt de leur commanditaire, que nous connaissons parfaitement. Mais l'essentiel est qu'en "gérant" cette activité destructrice, ils tentent d'imposer leur idéologie déficiente aux autres pays membres de l'UE. Ils le font malheureusement à l'aide des mécanismes de décision de l'UE. Le projet d'intégration européenne visant initialement des objectifs créateurs, pas une alliance hostile à qui que ce soit. Mais les efforts de ce groupe de pays renforcent progressivement le lien institutionnel entre l'UE et l'Otan. Il s'agit dans une grande mesure de la prédominance de l'Alliance sur l'UE. En résultat, l'Union européenne se laisse guider dans sa politique russe par des orientations peu constructives qui lient tout l'éventail de nos relations à la mise en œuvre des accords de Minsk qui, comme on le sait, sont régulièrement torpillés par Kiev. 

Un autre exemple concerne le fait que l'Union européenne s'est formée à partir de la Communauté économique européenne. Autrement dit, sa base est économique. Mais que dit l'économie dans tous les domaines? Elle souligne le caractère prioritaire, l'intérêt et l'avantage direct de la coopération avec la Russie. Mais les actions de l'UE contredisent ses intérêts, les intérêts nationaux et économiques de ses pays membres. Cette tendance politique antirusse prédomine. Existe-il une base consolidée de sa formation au sein de l'UE? Non, certainement. Pourquoi? Parce que personne n'a pris en considération l'opinion des citoyens des pays membres de l'UE. Il s'agit de doctrines politiques imposées du haut par un groupe de pays qui ont fait du lobbying extérieur de cette approche à l'aide des cette pression de l'Otan, des conceptions unifiant tous ces pays.

Les trois principes avancés par les structures européennes en 2021 - la riposte, l'endiguement et la coopération sélective - pourraient former un véritable "triangle des Bermudes", capable de définitivement faire perdre toutes les motivations d'une révision plus constructive des relations avec la Russie. Comment la riposte, l'endiguement et la coopération sélective répondent-ils aux fondements de l'UE? Comment des pays peuvent-ils s'intégrer et coopérer en même temps avec un autre État dont ils dépendent et avec lequel ils se trouvent en état d'interdépendance dans de nombreux domaines depuis de décennies? On fait tout cela sur la base de la riposte, de l'endiguement et de la coopération sélective.

Il est à noter que la majorité des pays de l'UE (21 de 27) sont membres de l'Otan, mais ce fait ne devrait pas, en théorie ou en pratique, rendre ces deux structures identiques. Malgré nos divergences, l'UE demeure non seulement un voisin géographique, mais aussi le principal partenaire commercial de la Russie. Les contacts entre la Russie et l'UE se poursuivent, notamment au sommet, et concernent un large éventail de sujets. Sergueï Lavrov s'est récemment entretenu avec des représentants d'entreprises européennes. Relisez ses propos sur le caractère mutuellement avantageux et prioritaire de notre coopération. Ce sont des choses évidentes. Les deux parties font preuve de l'intérêt pour la coopération dans tels domaines prometteurs que la santé, la lutte contre les changements climatiques ou d'autres défis et menaces, le dialogue sur des sujets d'actualité internationale et régionale.

Nous ne renonçons pas aux perspectives de construire des relations normales et de bon voisinage avec Bruxelles sur la base de l'égalité et du respect mutuel d'intérêts. Parce que nous développons avec certains pays membres de l'UE la coopération non seulement dans les domaines susmentionnés, mais aussi dans des projets majeurs en matière d'intégration , d'économie et d'énergie, ce qui pourrait donner un bon exemple à tous les restants. Je voudrais bien que ce groupe qui impose sa russophobie, constate son propre avantage, s'éloigne des objectifs assumés et lance des efforts réels pour le bien de leurs peuples.

Question: Apparemment, la responsabilité principale pour "la prévisibilité et la stabilité" dans les relations entre la Russie et l'Occident collectif repose actuellement sur Washington, car Bruxelles s'est écarté. Peut-on le considérer comme une perte de la face non seulement pour l'Otan, mais également pour Bruxelles?

Réponse: La perte de la face par l'Occident collectif s'est produite plusieurs fois et pas seulement dans le contexte du développement des relations avec notre pays. Ils perdaient la face plusieurs fois. En parlant de nous (de la situation dans laquelle nous avons été impliqués), c'est l'année 2014, quand avec le soutien des pays occidentaux a été perpétré le coup d'État violent et anticonstitutionnel en Ukraine. Compte tenu de la proximité géographique, de l'unité historique de nos pays et peuples, de l'intégration économique, des plans et des projets à long terme, tout est devenu évident pour nous dans la pratique. Tous les masques étaient tombés avec la face. Nous ne nous faisions plus d'illusions quant aux véritables valeurs de nos partenaires. Nous n'attentions pas et n'attendons pas la bonne volonté envers la Russie quand les choses sont faites ainsi.

Mais ce n'est pas l'unique exemple. Il serait erroné de croire que l'Occident perdait la face uniquement dans le contexte des relations et des "frictions" avec notre pays. Le Moyen-Orient, le Printemps arabe, les expériences en Irak, la tentative de remanier la carte du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord en principe (c'est la Syrie, la Libye), l'imposition de sa propre vision de l'évolution des régions entières.

L'Amérique latine. N'y avait-il pas de pertes de la face? Il n'y a pas tant l'Occident collectif qu'avant tout Washington.

Cuba est un autre exemple de la "folie" collective de l'Occident contraire à ses propres principes. Tant d'années pratiquer une activité criminelle - le blocus économique, les interminables accusations politiques, la pression de tous les côtés. Dès l'apparition d'une "lueur" de conjoncture de la part de l'administration de Barack Obama, tout a commencé à s'inscrire dans une autre ligne. Puis l'administration de Donald Trump est arrivée pour revenir à une rhétorique et à des actions encore plus dures vis-à-vis de Cuba.

Je ne devrais peut-être pas parler du Venezuela, car nous le commentons souvent. Il y a l'ingérence dans les affaires intérieures et la tentative d'utiliser les coups les plus bas pour faire pression sur ce pays. Malgré la gravité des conséquences provoquées par la pandémie de Covid-19, l'Occident ne s'est pas arrêté une seule seconde dans la réalisation de ses propres ambitions. Rappelons ces interminables "projets" de figures pseudo-intellectuelles comme Juan Guaido, etc.

L'Afghanistan est l'effondrement de tout. Ils n'y ont pas seulement perdu la face, ils y ont tout perdu. Vous voyez, les exemples sont très nombreux.

En parlant de notre politique étrangère, notamment occidentale, elle n'est pas basée sur les émotions ou l'idéologie, mais sur les intérêts nationaux. On nous demande souvent: n'avons-nous aucune idéologie? Bien sûr que si, elle existe et elle est formulée comme les intérêts nationaux. C'est l'idéologie du pragmatisme, la réalisation des intérêts nationaux en s'appuyant sur le droit international compte tenu de tout ce qu'il implique vis-à-vis des États. En s'appuyant sur nos propres intérêts nationaux - la protection des citoyens et la création de conditions extérieures favorables pour un développement intérieur durable de la Russie. En agissant avec cette approche, nous ne renonçons même pas, malgré la crise de confiance provoquée par l'Occident, au dialogue sur les questions qui nous intéressent avec ceux qui font preuve d'un intérêt réciproque pour un tel contact. Malheureusement, nous assistons à des manifestations claires du contraire. Résumer ce travail successif et diversifié uniquement aux contacts avec une capitale occidentale ou un groupe de pays serait contraire à cette logique.

Question: Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de la visite du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin en Ukraine? Est-ce un geste de politesse ou une tentative de stimuler la coopération militaire?

Réponse: Nous pensons que chaque pays a le droit de développer les relations avec d'autres États souverains dans tous les domaines d'intérêt mutuel. C'est pourquoi nous trouvons inutile de commenter les visites de ministres d'autres pays des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Économie.

Sachant que nous avons constaté le ton russophobe agressif des déclarations du chef du Pentagone encourageant directement les sentiments revanchistes du "parti de la guerre" à Kiev. Cela nous concerne directement car non seulement provoque une tension le long de la ligne de contact dans le Donbass, mais soulève également de sérieuses questions quant à l'attachement réel de Washington à ses propres affirmations concernant la disposition à contribuer à la mise en œuvre des Accords de Minsk.

Question: Après les pourparlers trilatéraux à Minsk le 14 octobre entre les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, Bakou a remis avec la médiation de la Russie à Erevan cinq militaires à titre de geste de bonne volonté et pour montrer sa disposition à avancer sur le chemin de la paix. Faut-il s'attendre prochainement à de nouvelles démarches humanitaires ou autres à l'issue de cette rencontre ministérielle? Sans doute, en tant que principal médiateur dans le processus de paix et l'établissement des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, Moscou est disposé à la productivité du déblocage des communications de transport et économiques dans la région. D'après vous, y a-t-il des prémisses pour s'attendre à un résultat concret d'ici la fin de l'année?

Réponse: Hier, sous la coprésidence des vice-premiers ministres de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, s'est tenue la huitième réunion du groupe de travail trilatéral pour le déblocage des toutes communications économiques et de transport dans le Caucase du Sud. Ces informations ont été publiées dans le communiqué de presse de l'Appareil du gouvernement de la Fédération de Russie.

A la veille, le 19 octobre, avec la contribution des militaires russes, cinq autres prisonniers arméniens sont rentrés chez eux. Nous saluons cette démarche de Bakou et espérons que le processus de retour de détenus se poursuivra.

Dans l'ensemble, grâce aux efforts de médiation russes, depuis décembre 2020, 122 personnes ont été échangés. 105 personnes sont revenues en Arménie, 17 en Azerbaïdjan.

Nous avons l'intention de continuer d'apporter toute la contribution nécessaire à la normalisation des relations entre Bakou et Erevan dans tous les domaines.

Question: La semaine dernière était très active pour les relations azéries, notamment sur fond de pandémie, quand le nombre de visites réciproques s'est réduit. Moscou a été visitée par le vice-président de la fondation Aliev, Leila Alieva, la présidente du parlement Sahiba Gafarova, le ministre de l'Énergie Parviz Chahbazov. Plusieurs activités conjointes ont été organisées. La présidente du Conseil de la Fédération Valentina Matvienko a souligné que "la coopération russo-azérie est passée à un niveau sans précédent". Comment le Ministère russe des Affaires étrangères peut-il commenter cette intensité? Et quels événements sont prévus dans les relations russo-azéries d'ici la fin de l'année?

Réponse: Malgré la pandémie de Covid-19, l'intensité des contacts bilatéraux reste très élevée. Hormis les visites mentionnées, le 13 octobre, le Patriarche Cyrille a rencontré à Moscou le président de la Direction des musulmans du Caucase Allahchukur Pachazadé. Le 14 octobre, les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l'Azerbaïdjan se sont entretenus à Minsk en marge du CMAE de la CEI. Tout cela témoigne du haut niveau des relations russo-azéries et de la ramification de nos liens.

Nous nous attendons d'ici la fin de l'année à plusieurs rencontres et activités de haut niveau, ce dont nous vous informerons ultérieurement.

Question: L'exposition internationale "Reprise, reconstruction et développement du Karabakh" s'est ouverte hier à Bakou, à laquelle des compagnies russes participent. Que pensez-vous de l'aspiration des compagnies russes à participer à la reconstruction des territoires libérés de l'Azerbaïdjan? Dans l'ensemble, comment pouvez-vous commenter la disposition de Moscou à haut niveau à développer la coopération russo-azérie en ce sens?

Réponse: Si je comprends bien, il est question de régions rendues à l'Azerbaïdjan conformément à la Déclaration des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie du 9 novembre 2020. Les opérateurs économiques russes sont prêts à participer à la reconstruction post-conflit de ces territoires. Le 23 juillet 2021, une mission d'affaires sous la direction du vice-ministre russe du Développement économique Dmitri Volvatch se trouvait à Bakou pour déterminer les secteurs prometteurs de la coopération. Les 17 et 18 novembre, un groupe de compagnies russes compte se rendre de nouveau en Azerbaïdjan.

L'un des exemples de la réalisation pratique de l'interaction et de la coopération russo-azérie en ce sens est la cérémonie de pose des fondations d'un centre de service conjoint de Kamaz et du groupe Usine automobile de Gandja, qui s'est tenue le 4 octobre dernier dans le district de Jabrayil.

Nous souhaitons élargir la présence d'affaires russe en Azerbaïdjan. Nous considérons ce travail conjoint comme un élément important des relations entre Moscou et Bakou et nous y contribuerons par tous les moyens.

Question: Malgré les efforts politiques et les déclarations trilatérales, des gens continuent de mourir au Haut-Karabakh et à la frontière arméno-azérie. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a proposé de renforcer les mécanismes trilatéraux d'enquête sur les incidents armés et le respect du cessez-le-feu. Qu'en pense la Russie?

Réponse: La situation dans la zone de responsabilité du contingent russe de maintien de la paix, y compris les récents incidents, a été évoquée pendant la réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie le 14 octobre dernier à Minsk en marge du CMAE de la CEI. Elle fait également l'objet de contacts réguliers au niveau du commandement du contingent russe de maintien de la paix et des états-majors des forces armées de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.

Nous faisons tout pour empêcher les violations du cessez-le-feu dans la zone de responsabilité du contingent russe de maintien de la paix.

Question: Jalil Jalifar, membre du conseil d'administration de la Chambre de commerce russo-iranienne, a récemment déclaré que "suite aux événements dans le nord-ouest, nous sommes confrontés à une série de sabotages et au refus du gouvernement azéri de coopérer, l'Azerbaïdjan empêche les exportations iraniennes en Russie via le poste douanier d'Astana". Que pensez-vous du fait que l'Azerbaïdjan empêche les exportations iraniennes en Russie?

Réponse: Nous prônons systématiquement la réduction de la tension à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Iran. Nous sommes convaincus que toutes les questions dans les relations entre ces deux États proches doivent être réglées uniquement par des méthodes politiques et diplomatiques, les différends doivent être surmontés dans l'esprit de bon voisinage. De notre côté, nous entreprenons des efforts pour débloquer toutes les communications économiques et de transport dans le Caucase du Sud. Nous partons du principe que ce travail doit tenir compte des intérêts de tous les pays de la région, y compris l'Iran, évidemment.

Question: Que pense la Russie de l'état actuel du projet de format "3+3"? Quels obstacles faudra-t-il surmonter pour le mettre en œuvre?

Réponse:  L'idée de créer un mécanisme de consultation régional "3+3" (Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie + Iran, Russie, Turquie) a été proposée par les présidents azéri et turc, Ilham Aliev et Recep Erdogan. La Russie a soutenu cette initiative.

Nous partons du principe que le développement de la coopération régionale multilatérale est dans l'intérêt de tous les acteurs supposés de ce format. Selon nous, son lancement contribuerait au renforcement de la confiance dans les relations interétatiques, au règlement des différends actuels et à l'ouverture du potentiel économique, de transport et social dans la région.

Nous voyons l'aspiration de certains pays occidentaux, avant tout des États-Unis, d'empêcher certains processus, de mettre des bâtons dans les roues à cette initiative. À noter que dans ces tentatives les partenaires américains font de la désinformation. Par exemple, ils attribuent l'initiative "3+3" à Moscou, organisent autour de cela un nouveau jeu étrange dans une atmosphère russophobe. Voici les faits. Oui, nous avons soutenu ce format, mais l'initiative a été avancée par d'autres pays.

De notre côté, nous nous orientons sur le lancement au plus vite du mécanisme régional de consultation "3+3" au profit de tous ses participants.

Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a récemment commenté la situation au Soudan. Il a noté que les acteurs extérieurs et avant tout les États-Unis étaient responsables de la déstabilisation de la situation dans le pays. Compte tenu des troubles qui se perdurent à Khartoum et des différends notables au sein du gouvernement de transition, y a-t-il des risques pour les intérêts de la Russie? Les acteurs extérieurs l'impactent-ils?

Réponse: Vous vous êtes référé au commentaire du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pendant sa conférence de presse à l'issue des pourparlers avec son homologue de la Guinée-Bissau. Son sténogramme est publié sur notre site. Vous pouvez voir ce que Sergueï Lavrov a déclaré en répondant à cette question.

Je ne peux que confirmer notre position. Ce n'est pas nous qui avons initié la division de ce pays. J'espère qu'il existe une compréhension primordiale de l'histoire de la question. En lisant des publications à ce sujet on a l'impression qu'on cherche encore des "coupables". Je rappelle que plusieurs acteurs extérieurs, avant tout les États-Unis, ont décidé qu'il serait mieux pour les Soudanais s'ils vivaient dans deux États différents.

Une campagne d'ingérence extérieure a commencé en imposant des approches pour savoir comment les Soudanais doivent construire la démocratie chez eux dans le sens occidental du terme. Au final, la structure traditionnelle de la société soudanaise se trouve actuellement sous une forte pression.

Nous partons du principe qu'il faut cesser toute ingérence dans les affaires intérieures de ce pays (comme de tous les autres), que le peuple soudanais doit lui-même décider de son propre sort. C'est notre principe fondamental basé sur le droit international et la Charte de l'Onu. Nous espérons que tous ceux qui tentent de s'opposer à ce principe ont parfaitement conscience de la responsabilité pour le sort de l'État et de la population dont ils ont l'intention de modifier la vie selon leurs propres recettes.

Question: Pensez-vous que la fermeture des missions diplomatiques russes auprès des organisations et dans les pays occidentaux se solderait par l'isolement de la Russie au sein de la communauté européenne?

Réponse: Comme vous le savez parfaitement, l'Otan a progressivement réduit les effectifs de notre mission. Les contacts des diplomates russes au siège de l'Otan ont pratiquement été interdits. Comme il s'agit d'une alliance militaire et politique, les questions de sécurité ne peuvent pas être débattues sans la participation des militaires, mais tous leurs contacts ont été réduits à zéro. Ce n'est pas la Russie que les ferme, ce sont eux qui font tout pour bloquer ce travail.

Nous avons souligné que s'il y avait des questions urgentes ou la volonté de parler, on pourrait contacter l'ambassade de Russie en Belgique. Il existait jusqu'à récemment trois missions russes à Bruxelles: l'ambassade en Belgique (elle gère nos relations bilatérales avec le Royaume) et les missions auprès de l'Otan et de l'UE. La mission auprès de l'Otan a fait face à la situation bien connue en raison des actions de l'Alliance atlantique. Si cette dernière avait envie de parler, elle pourrait contacter directement notre ambassade et notre ambassadeur à Bruxelles.

Question: Que pensez-vous du développement futur des relations entre la Russie et la Chine dans le contexte des changements de la situation géopolitique dans le monde?

Réponse: Je vais diviser votre question en deux. Les relations entre la Russie et la Chine ont une valeur indépendante. Leur développement global ne dépend pas de la situation dans le monde dans d'autres domaines. La Chine est un partenaire-clé de la Russie. Nos liens actuels sont les meilleurs de toute leur histoire, qui est de longue date. La qualité des relations bilatérales résulte d'un long travail méticuleux, qui a permis de construire un modèle unique de dialogue interétatique. La base juridique de notre partenariat a été formée par le Traité de bon voisinage, d'amitié et de coopération. Nous avons récemment fêté les 20 ans de la signature de ce texte. Une particularité du traité réside dans le fait qu'il demeure d'actualité deux décennies après sa signature et présente des opportunités considérables de développement qualitatif de nos relations en fonction des défis qui apparaissent.

Notre coopération avec Pékin s'appuie sur les normes universellement reconnues du droit international et ne se développe pas contre des pays tiers. Une concertation efficace des initiatives de la Russie et de la Chine devient un facteur favorisant la stabilisation régionale et globale.

Les relations russo-chinoises n'ont pas besoin d'être équilibrées en "jouant" sur les divergences entre Washington et Pékin. Nous sommes persuadés que, du point de vue de la confiance mutuelle et de la profondeur, notre coopération est considérablement plus mûre que des alliances militaires et politiques de l'époque de la guerre froide, construites sur un fondement idéologique, une hiérarchie stricte, l'opposition à d'autres pays, la prévention du développement de relations dans d'autres parties du monde et le renforcement d'acteurs régionaux. Le dialogue russo-chinois se base sur le rejet des jeux à somme nulle, le respect mutuel d'intérêts de deux partenaires égaux. Il n'a pas de sujets tabous, tandis que l'unité des positions est assurée à l'aide d'un échange d'opinions constructif et d'une argumentation développée.

Le modèle russo-chinois de coopération interétatique constitue un exemple excellent des relations entre de grandes puissances responsables au XXIe siècle. Nous estimons qu'il est optimal et répond à nos intérêts à long terme.

Question: Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que l'Otan devrait faire le premier pas, si l'Alliance envisageait d'améliorer ses relations avec la Russie. Quel pas devrait faire l'Otan? Dans quelles conditions la Russie, serait-elle prête à dialoguer? Y a-t-il quelque chose de concret?

Réponse: Il y a en a beaucoup. Nous en parlons constamment. Tout réside dans la réponse à la question principale: que veut l'Otan? Quelle est sa position? Si elle veut dialoguer, il faut dialoguer. Mais on ne peut pas mener le dialogue, si l'on coupe parallèlement le fil téléphonique. Car il n'y aura personne à l'autre bout du fil. Est-ce un dialogue? Mais c'est ce que nous constatons exactement aujourd'hui. Il faut donc adresser ces questions à l'Alliance.

Même aux époques les plus difficiles, nous n'avons pas fermé la "porte diplomatique" des échanges et des négociations. Nous avons souligné qu'il était nécessaire de résoudre les problèmes à l'aide des négociations. Ces derniers temps, tous les contacts ont été réduits à des propos usés et répétés à maintes reprises, n'ayant rien à voir avec la réalité et ignorant le point de vue de la Russie. Nous entendons sans cesse la même chose. On change des rencontres, leur lieu et durée, mais les propos restent les mêmes, avec de petites variations.

Parlons de l'infrastructure de ce dialogue. Les contacts sont devenus impossibles malgré le travail diplomatique. L'Alliance a détruit toute cette infrastructure de communication et de dialogue normal. Que faut-il faire? Il faut poser cette question l'Otan. Nous comprenons aujourd'hui qu'ils voulaient détruire complètement nos relations. S'ils veulent obtenir une autre chose, il faut bien comprendre de quoi il s'agit. C'est l'Alliance qui doit le formuler. Elle veut probablement ne plus avoir affaire à nous? C'est impossible. Tout le reste exige des analyses, la diplomatie, le savoir-faire, le professionnalisme, la maîtrise et beaucoup d'autres choses.

 

 

 

 

 

 


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