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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Saint-Pétersbourg, 7 juin 2024

1076-07-06-2024

Sur la crise ukrainienne

 

Le 31 mai 2024,  Washington, après plusieurs pays européens, a officiellement donné le feu vert au régime de Kiev pour utiliser les armes fournies pour frapper les zones frontalières de la région de Kharkov en Russie. En annonçant cette décision, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que "les frappes pénétreront de plus en plus en profondeur sur le territoire russe" et que l'Occident "continuera d'ajuster sa stratégie".

Je me permets de dire à sa place ce qu'il a omis de mentionner: Washington ajustait le feu (et non la position de l'Occident) toutes ces années, pas seulement depuis 2022. Ce n'est pas un secret que les pays occidentaux ont été impliqués dans la destruction de l'État ukrainien et dans des actions militaires directes contre les civils du Donbass. Pourquoi une telle modestie? Pourquoi appellent-ils cela maintenant une "indulgence" accordée au régime de Kiev seulement en 2024 pour utiliser leurs armes pour mener des frappes? C'est là l'hypocrisie, le mensonge et le cynisme qui, du point de vue de l'Occident, leur permettra d'éviter toute responsabilité pour leurs actions destructrices, pour tout ce qu'ils ont permis au régime de Kiev de faire jusqu'à présent. En réalité, ils agissaient ainsi pendant de nombreuses années. Je veux les décevoir: ils n'échapperont pas à la responsabilité.

Quelques heures plus tard seulement, les forces armées ukrainiennes ont attaqué des quartiers résidentiels de Belgorod à l'aide de lance-roquettes multiples américains Himars, autrement dit, des armes américaines ont été utilisées contre des cibles civiles dans le cadre d'un acte terroriste. Toutes les roquettes tirées sur la ville ont été abattues par les forces de défense aérienne russes.

Il existe de nombreux exemples de déclarations similaires des représentants occidentaux et de leurs actions concrètes visant à la mise en œuvre de la stratégie terroriste par le régime de Kiev. J'ai présenté l'exemple le plus révélateur et représentatif. Nous manquerions de temps si nous énumérions chaque déclaration similaire des représentants de l'Occident collectif.

Ce qui s'est passé est une autre preuve de la complicité de l'Occident dans les graves crimes de guerre commis par le régime de Kiev pendant de nombreuses années. Ils ont été élaborés et réalisés non seulement par la bande de Kiev, Vladimir Zelenski et son groupe criminel. Tout a été préparé par les représentants de l'Occident collectif, individuellement ou dans leur "équipe" de l'Otan. Nous avons des preuves. Les armes fournies par l'Occident au régime de Kiev ne peuvent pas être utilisées sans la participation sur le terrain d'instructeurs occidentaux. La sélection des cibles est impossible sans les informations nécessaires sur les coordonnées, que le régime de Kiev ne possède pas. Elles sont fournies par l'Occident collectif, principalement par les États-Unis et le Royaume-Uni.

En fait, Washington a fait ses aveux. Nous voyons et entendons un aveu cynique (je ne l'appellerai pas sincère) du meurtre de femmes, d'enfants et de civils vivant dans les régions russes et les zones frontalières. Les débris de missiles occidentaux dans la région de Belgorod, y compris des Himars, serviront de preuves incontestables de la culpabilité des États-Unis, du Royaume-Uni et de ceux qu'ils ont impliqués dans ces crimes par une solidarité sanglante.

Il y a 10 ans, le 2 juin 2014, le régime de Kiev a commis un crime odieux contre la population civile de Lougansk. Le centre de la ville a été frappé par un avion d'attaque Su-25 de la 299e brigade d'aviation tactique des forces armées ukrainiennes. À la suite de cette attaque délibérée et ciblée avec des armes à sous-munitions sur le parc des Héros de la Grande Guerre patriotique, une aire de jeux et le bâtiment de l'administration régionale, huit personnes ont été tuées et une trentaine ont été blessées.

Cette répression exemplaire contre des innocents était nécessaire pour le régime de Kiev et ceux qui l'ont amené au pouvoir (rappelons que c'était en juin 2014, après le coup d'État anticonstitutionnel orchestré en Ukraine par l'Occident) afin de semer la panique, d'intimider les gens et de montrer ce qui leur arriverait s'ils ne se soumettaient pas à la volonté du régime de Kiev illégalement arrivé au pouvoir.

On peut invoquer autant que l'on veut les élections de 2014. Mais nous nous souvenons parfaitement que celles-ci ont été précédées par un coup d'État anticonstitutionnel. La reconnaissance de ces élections par nous a été faite avec une réserve, uniquement pour donner une chance à un règlement pacifique de la situation en Ukraine. C'était la condition clé pour accepter ce qui était alors appelé une "élection présidentielle". Tout le monde comprenait comment et par quels moyens elle avait été organisée. Même l'Occident (ce qui est rare) s'est abstenu de la reconnaître comme étant conforme aux normes.

Le régime de Kiev et ses sponsors ont essayé de briser la résistance des habitants de Lougansk et de dresser les radicaux nationalistes contre la population. À l'époque, non seulement ils ont échoué, mais ils ont aussi obtenu l'effet inverse. La République populaire de Lougansk (RPL) a défendu son droit à l'autodétermination, son droit de parler librement la langue russe, de respecter ses traditions et d'honorer ses vrais héros qui ont donné leur vie pour libérer l'humanité du fascisme. Aujourd'hui, la république fait partie intégrante de la Fédération de Russie et, avec l'ensemble de notre peuple, continue de lutter pour la sécurité, l'indépendance, la justice, la mémoire historique et contre la déshumanisation, principalement du continent européen.

Cet acte d'agression, tout comme d'autres crimes de guerre sanglants du régime de Kiev, soutenus par l'Occident, est imprescriptible et ne sera pas oublié. En juin 2014, les États-Unis et leurs alliés ont préféré faire semblant que rien ne s'était passé. Pourtant, il était évident qu'ils étaient derrière ces crimes. Aujourd'hui, ils parlent ouvertement des livraisons imminentes de chasseurs américains F-16, qui pourraient être utilisés pour bombarder des villes paisibles et des infrastructures civiles. Puisque l'Occident collectif se comporte de manière arrogante et s'autorise beaucoup de choses, pourquoi ne pas avoir annoncé leurs plans, intentions et actions dès le départ? Parce qu'il fallait habituer leur propre population à cette idée, corrompre leurs médias en endormant leur vigilance et en les détournant de leur devoir journalistique.

Ce processus s'est répété à maintes reprises même dans l'histoire récente. Les journalistes occidentaux ont appris à ne pas voir les bombardements de villes paisibles (comme en Serbie), à ignorer l'occupation de pays indépendants (comme en Irak et qui continue encore en Syrie), et la destruction totale d'États souverains (Libye). Aujourd'hui, nous voyons que les médias occidentaux ont appris à ne pas voir le meurtre de milliers, voire de dizaines de milliers d'enfants en quelques mois. 15.000 enfants palestiniens tués est un chiffre effroyable. Dans un contexte historique, il est difficile de trouver un exemple comparable. Mais les plus grands groupes médiatiques occidentaux n'en font pas le sujet principal de leurs reportages.

Rappelons ce qui s'est passé en Syrie. L'histoire d'un seul enfant mort devenait le sujet des forums mondiaux organisés par l'Occident. Les photos d'un garçon en particulier étaient placées derrière les présidents des pays de l'Otan. La tragédie d'un seul enfant pouvait influencer l'adoption de lois, de décisions, de déclarations lors des plus grands forums occidentaux. Dans le Donbass, des enfants mouraient régulièrement. L'Occident ne les voyait pas, en partie parce que ses journalistes n'en parlaient pas. Aujourd'hui, des milliers d'enfants palestiniens meurent à Gaza et dans la région en général, mais l'Occident a habitué ses médias à ne pas voir cela.

Les tribunaux de la Fédération de Russie, sur la base des preuves du Comité d'enquête russe, continuent de condamner les néonazis ukrainiens pour les crimes graves qu'ils ont commis contre des civils. Le combattant du bataillon national Azov P. Choufline a été condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir tué trois civils le 14 mars 2022 à Marioupol.

Des accusations ont été portées contre l'ancien commandant des forces navales des forces armées ukrainiennes S. Gaïdouk et l'ancien premier adjoint au commandant de la garde nationale ukrainienne V. Kondratiouk. De nombreux bombardements de localités du Donbass ont eu lieu sous leur direction, faisant 166 blessés et morts, dont 3 enfants, et détruisant plus de 60 infrastructures civiles.

L'enquête sur les faits de recrutement et de participation de mercenaires aux combats du côté ukrainien se poursuit. Des dossiers pénaux ont été transmis à la justice pour le jugement par contumace du citoyen américain S.-D. Michael-Arthur et du citoyen letton A. Aninch. Il a été établi qu'ils avaient participé au conflit au sein des forces armées ukrainiennes moyennant de l'argent, partageant ouvertement sur les réseaux sociaux leurs motivations et les détails de leurs activités criminelles.

Le citoyen britannique E. M. John a été condamné par contumace à 14 ans de prison pour avoir, en tant que mercenaire étranger, participé aux combats contre les forces armées russes de mars 2022 à mars 2024. En Ukraine, il a reçu une formation militaire et a rejoint les rangs du bataillon national Azov. Sa participation à des crimes de guerre a été entièrement prouvée, notamment par des témoignages. E. M. John fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.

Le journaliste ukrainien Dmitri Gordon est accusé dans le cadre d'une affaire pénale pour incitation à des activités terroristes et au déclenchement d'une guerre agressive contre la Fédération de Russie. Son dossier a également été envoyé au tribunal. Ce n'est pas du journalisme mais de la propagande terroriste.

Selon le Comité d'enquête de Russie, au 1er juin 2024, 296 affaires pénales ont été transmises aux tribunaux concernant 458 combattants ukrainiens. À la suite de ces procès, 250 condamnations ont été prononcées, dont 32 peines de réclusion à perpétuité.

Les criminels ukrainiens ne parviendront pas à échapper à la justice. Ils répondront de leurs actes selon toute la rigueur de la loi. Le régime de Kiev, par le biais de ses actions terroristes, détruit non seulement la population russe, mais aussi sa propre population. Quelques mots sur la "mobilisation" en Ukraine jusqu'au dernier Ukrainien. Apparemment, les forces armées ukrainiennes manquent tellement de personnel que les autorités de Kiev ont décidé de recruter même ceux qui ont la double nationalité ou un permis de séjour dans d'autres pays. Les bureaux de recrutement ciblent désormais principalement les représentants des minorités nationales, à savoir les Hongrois, les Moldaves et les Bulgares. Ils seront massivement recrutés dans les forces armées ukrainiennes.

Des informations ont commencé à apparaître sur les réseaux sociaux ukrainiens selon lesquelles des "citoyens d'autres pays" sont massivement arrêtés à la frontière et envoyés dans les centres de recrutement. Aujourd'hui, cela concerne principalement les Moldaves qui possèdent un passeport ukrainien et travaillent dans la région voisine d'Odessa. En outre, cette mesure concerne également les chauffeurs routiers, qui possèdent généralement la double nationalité ou d'autres documents leur permettant de séjourner légalement à l'étranger pendant de longues périodes. Dans ce contexte, il est notable que l'ambassade des États-Unis à Kiev conseille vivement à ses citoyens ayant la double nationalité de ne pas se rendre en Ukraine. Est-ce devenu dangereux?

L'ombudsman linguistique de l'Ukraine, Taras Kremen, ou comme il est surnommé, le "sprachführer" (guide de conversation, ndlr), a souligné la nécessité pour les employés des centres de recrutement de respecter strictement la législation linguistique et de ne pas utiliser la langue russe. Selon vous, quand un représentant du centre de recrutement "broyeur" traîne un Ukrainien, dans quelle langue parlent-ils tous les deux? À en juger par les vidéos, ils utilisent des gros mots russes. Taras Kremen a-t-il réglementé cela d'une manière ou d'une autre? A-t-il fait des réserves spéciales stipulant qu'il faut absolument parler ukrainien dans les centres de recrutement en Ukraine? Y a-t-il une exception pour le langage grossier russe? Taras Kremen a-t-il vu dans quelle langue parlent les forces armées ukrainiennes? Ou vont-ils également recevoir une sorte de directive et être jugés selon toute la rigueur de la loi ukrainienne pour avoir parlé une autre langue que l'ukrainien et utilisé souvent des mots russes pour désigner la technologie, les émotions et ce qu'ils pensent du régime de Kiev?

Ce n'est pas de l'hypocrisie ni des doubles standards mais de la bassesse, atteinte par ceux qui se sont vendus pour des dollars, des livres et des euros. Ils sont prêts à tuer n'importe qui, à attacher à un poteau avec du ruban adhésif quiconque ne se soumettant pas aux lois immorales de l'Ukraine, adoptées avec de l'argent occidental. Peu importe à quel point elles sont monstrueuses et absurdes, l'important est qu'elles soient financées par l'Occident. Cela montre que le défenseur officiel de la langue ukrainienne exige que les centres de recrutement (mieux conviendrait "chasseurs de têtes"), tentant de capturer de force les citoyens mobilisables, et les personnes qui y résistent, agissent dans le cadre de la loi linguistique et parlent ukrainien. Depuis de nombreuses années, une terrible tragédie se déroule sous les yeux du monde entier. Maintenant, c'est devenu une farce tragique, si l'on regarde les actions du régime de Kiev.

Le 29 mai 2024, un projet de loi visant à créer une police militaire pour lutter contre le nombre croissant de désertions a été soumis au parlement ukrainien. Les recrues forcées ne veulent pas être des victimes du régime de Kiev et font tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter la mobilisation ou fuir le front. Il ne s'agit pas de cas isolés. On parle de centaines de personnes, et ce nombre pourrait bientôt atteindre des dizaines de milliers. C'est pourquoi les autorités de Kiev s'efforcent d'empêcher ce processus effrayant de s'amplifier. Je ne sais pas s'il existe des précédents historiques similaires. À quel point le régime de Kiev doit-il haïr sa propre population pour agir ainsi contre elle?

Il existe des informations selon lesquelles seuls les employés des entreprises détenues par des capitaux occidentaux sont protégés à 100% contre la mobilisation. C'est pire que la traite des esclaves. À l'époque, les gens en Asie et en Afrique étaient achetés, mais ils n'étaient pas considérés comme faisant partie de leur peuple. Ici, le régime de Kiev traite ainsi ses propres citoyens, ses frères et sœurs. J'ai lu et vu de nombreuses preuves des actions criminelles et de l'essence du régime de Kiev, mais c'est probablement le plus effrayant. Ils vendent littéralement des gens à des entreprises occidentales pour qu'ils continuent à rapporter des bénéfices à l'Occident. Et ceux qui travaillent à leur compte ou pour la population restante de l'Ukraine sont livrés à la merci de la guerre, en tenant compte du fait que les armes sont occidentales.

En conséquence, plusieurs secteurs connaissent déjà une pénurie de travailleurs. À Kiev et dans d'autres grandes villes, on parle ouvertement d'un sérieux manque de main-d'œuvre, notamment dans le secteur des services publics. À Tchernigov, la situation est telle qu'à la fin du mois de mai, en raison de la mobilisation de 34 employés, dont 7 acteurs, le théâtre dramatique local a suspendu ses activités. Les infrastructures publiques et civiles ferment. Tout est sacrifié par le régime de Kiev.

Pourquoi cela est-il fait? Désormais, principalement pour préserver le pouvoir du régime de Vladimir Zelenski. Auparavant, d'un point de vue procédural (sans parler d'éthique, de morale ou de contexte historique), il était légitime. Aujourd'hui, sa légitimité est remise en question. De plus en plus de gens en doutent. Des mesures de plus en plus draconiennes sont prises à l'encontre des citoyens ukrainiens pour les maintenir sous contrôle total. On les envoie à la "boucherie" pour qu'ils n'aient pas le droit de poser des questions, de s'occuper de leurs affaires, de travailler.

Le 5 juin 2024, le conseiller à la sécurité nationale du président des États-Unis, Jake Sullivan, a annoncé l'intention de Washington de fournir à l'Ukraine un nouveau paquet d'aide militaire substantielle dans les semaines à venir. Ils font cela tout en obligeant des représentants de divers pays à participer à une conférence "pour la paix" en Suisse.

Je m'adresse à Washington: soit vous soutenez une conférence pour la paix, soit vous continuez à augmenter les livraisons d'armes. On ne peut pas être à la fois la paix et en même jeter de l'huile sur ce terrible "feu". Le contenu de ce nouveau paquet est encore inconnu. Mais il n'est pas difficile de deviner qu'il s'agira probablement de missiles à longue portée, de munitions pour les lance-roquettes multiples Himars et d'autres types d'armes destructrices.

Le 4 juin 2024, le coordinateur des communications stratégiques du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, a effectivement confirmé que les forces armées ukrainiennes avaient carte blanche pour détruire nos avions militaires dans le ciel de la Russie. Il a précisé que Washington n'avait jamais imposé de "restrictions sur l'abattage par les Ukrainiens d'avions ennemis (russes), même si ces avions ne se trouvent pas nécessairement dans l'espace aérien ukrainien".

Je rappelle à ceux qui doutaient de la nécessité de mener une opération militaire spéciale. En 2021, le ministère russe des Affaires étrangères avait fait de nombreuses déclarations concernant le rapprochement dangereux de l'aviation militaire de l'Otan avec des avions civils dans le ciel, en particulier au-dessus de la mer Noire. Nous avions signalé que certaines manœuvres étaient pratiquées, créant une menace pour l'aviation civile (pas seulement russe). Désormais, Washington affirme qu'il n'a jamais imposé de restrictions au régime de Kiev.

Dans ce contexte, nous avons pris note des propos de Christian Freuding, chef du groupe de travail du ministère allemand de la Défense pour la coordination de l'aide militaire à Kiev, selon lesquels les forces armées ukrainiennes peuvent utiliser les systèmes antiaériens Patriot pour frapper des cibles dans l'espace aérien russe, à la frontière de la région de Kharkov.

Tout cela, ce sont des maillons d'une même chaîne. Ce n'est pas quelque chose qui leur est venu à l'esprit soudainement. Ils mènent une politique de destruction dans la région depuis de nombreuses années. L'Occident choisit délibérément d'attiser les tensions et d'augmenter les enjeux du conflit. Aux États-Unis et en Europe, ils craignent de manière panique que leur "plan" échoue définitivement. Ils n'ont pas réussi à faire ce qu'ils voulaient, à savoir déstabiliser la situation en Russie dans les premiers mois de 2022 (économiquement, socialement). Même en alimentant le régime de Kiev avec toutes sortes d'armes, ils n'ont pas réussi à inverser la situation sur le champ de bataille. Ils ne savent pas comment maintenir la situation autrement qu'en intensifiant les tensions, en intimidant, en fournissant plus d'armes, en exigeant de Vladimir Zelenski de nouveaux sacrifices sous forme de citoyens ukrainiens. Ce faisant, ils prolongent l'agonie de leur État et de la société ukrainienne.

Nous comprenons parfaitement la situation et les défis auxquels notre pays et notre peuple sont confrontés. Comme l'ont déclaré à plusieurs reprises les autorités russes, nous sommes prêts à repousser toute atteinte à notre Patrie et nous nous défendrons par tous les moyens disponibles.

Je voudrais souligner que la Russie n'est pas la seule à être visée. Ce sont aussi les communautés internationales libres, tous ces pays qui défendent leur souveraineté, leur indépendance et veulent vivre selon des règles non dictées par l'Occident, des règles que personne n'a vues. Parce que cette "règle" est simple: "ils ont toujours raison".

Nous avons pris note de la rhétorique anti-chinoise virulente de Kiev. Lors de ses visites à Singapour et aux Philippines les 2 et 3 juin 2024, le chef du régime Vladimir Zelenski s'est permis plusieurs déclarations insultantes concernant la politique équilibrée et constructive de Pékin sur la crise ukrainienne. Ce qui l'a particulièrement irrité, c'est le refus de la Chine de participer à la soi-disant "conférence de paix" sur l'Ukraine qui se tiendra les 15 et 16 juin 2024 au Bürgenstock, en Suisse. Il a même été jusqu'à qualifier la Chine d'"instrument entre les mains de Vladimir Poutine", remettant en cause la capacité de Pékin de prendre des décisions souveraines et basées sur ses intérêts nationaux sans aucune influence extérieure. Je ne parle même pas d'autres insultes adressées à la Chine. Vladimir Zelenski copie ses mentors de Washington, qui a sombré depuis longtemps dans la grossièreté, les accusations sans fondement et les insultes directes. Il observe les actions de ses "grands frères" et les imite. Ce qui est encore plus risible, c'est que Zelenski accuse un État souverain, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et acteur responsable des relations internationales, d'incapacité à prendre des décisions indépendantes. Et c'est dit par Vladimir Zelenski, qui ne peut pas faire un seul pas sans la supervision extérieure, soutenu politiquement, financièrement et médiatiquement. C'est ce même Vladimir Zelenski qui, sous la pression des États-Unis et du Royaume-Uni, s'est interdit législativement de négocier avec la Fédération de Russie. Cet homme a l'audace et, j'oserais dire, la stupidité d'accuser quelqu'un d'autre de manque d'indépendance.

Le 4 juin 2024, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réagi avec son arrogance habituelle à la proposition de la Chine d'organiser un sommet avec la participation égale de la Russie et de l'Ukraine pour discuter de toutes les initiatives de paix. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères devrait se réjouir d'être ainsi mentionné dans un contexte d'égalité, étant donné que le régime de Kiev est terroriste. C'était un "crédit de confiance" particulier. Mais non. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a indiqué à Pékin que seul Kiev "doit déterminer ce que devait être la paix" et que "la seule base juste pour atteindre cette paix est la formule de paix de Vladimir Zelenski".

De telles déclarations parlent d'elles-mêmes. Vous savez, commenter, c'est seulement gâcher les choses. Nos amis chinois ainsi que nos partenaires des pays du Sud global peuvent une fois de plus constater par eux-mêmes la position agressive et conflictuelle du régime de Kiev. Il n'y a aucune volonté politique de paix. Ce système, créé par l'Occident, est destiné à être un instrument contre la Russie et à déstabiliser la situation dans la région et dans le monde. Les Anglo-Saxons et leurs marionnettes ukrainiennes continuent d'imposer obstinément leurs "formules" et "formats" sans issue. Ils ne veulent même pas entendre parler des initiatives constructives et des propositions d'autres États.

Le 4 juin 2024, le parlement ukrainien a adopté en deuxième lecture une loi sur l'utilisation de la langue anglaise dans le pays. (Le projet correspondant avait été élaboré à l'initiative de Vladimir Zelenski et présenté au parlement en juin 2023, qui l'a voté en première lecture à l'automne dernier.) Que dit cette loi? Rappelons que l'Ukraine est ce pays "moderne" où tout a été fait pour que la population autochtone, qui utilise la langue russe ou d'autres langues des minorités nationales, ne puisse pas pleinement en profiter. Cette loi confère à l'anglais (qui n'est pas la langue maternelle de la grande majorité en Ukraine) le statut de langue de communication internationale en Ukraine et régit "les particularités de son utilisation dans le travail des organes de pouvoir, des organes d'autonomie locale, dans les domaines de l'éducation, de la culture, des transports, de la santé et d'autres secteurs". Réfléchissez-y bien: la loi stipule que l'anglais sera utilisé dans le travail des organes de pouvoir. Que cela signifie-t-il? Cela signifie que les organes de pouvoir seront composés de personnes pour qui l'anglais est la langue maternelle, c'est-à-dire des Anglo-Saxons. Certains diront que c'est impossible, mais je réponds qu'ils avaient déjà connu cela.

Après le coup d'État anticonstitutionnel de 2014, le gouvernement ukrainien a été directement formé par des représentants des États-Unis, du Canada, des pays baltes et d'autres États qui n'avaient jamais eu de lien avec l'Ukraine. De plus, ces personnes n'avaient pas seulement la double nationalité (rappelons qu'en 2014, la double nationalité était interdite en Ukraine), mais elles étaient avant tout des citoyens de leurs propres pays. Il s'agissait de citoyens des États membres de l'Otan. Sans changer de nationalité, ils devenaient ministres et dirigeants de secteurs en Ukraine. Maintenant, la loi consacre la possibilité pour ces dirigeants de communiquer avec la population ukrainienne grâce à l'introduction de l'anglais dans les organes publics. La population civile en Ukraine n'en a même pas conscience. Ils pensent probablement, et on leur dit probablement, que cela fait partie des conditions nécessaires à l'adhésion rapide de l'Ukraine à l'Union européenne. Ce n'est pas pour cela que cela est fait. Cela est fait pour infiltrer des gestionnaires occidentaux dans les organes de gestion de l'Ukraine. Ils organiseront la vie de la population ukrainienne. Désormais, les fonctionnaires des organes exécutifs au centre et dans les régions, les officiers des forces armées ukrainiennes et les militaires sous contrat, les employés des forces de l'ordre, du parquet, des services douaniers et fiscaux devront maîtriser l'anglais. Pouvez-vous imaginer pourquoi cela est fait? À partir de septembre 2026, l'anglais sera utilisé "pour l'enseignement dans les jardins d'enfants et autres établissements préscolaires". Les exigences de maîtrise de l'anglais pour les dirigeants de haut niveau entreront en vigueur deux ans après la fin de la loi martiale, et dans quatre ans pour les autres catégories. Ils se préparent à l'occupation de leur territoire. Il n'y a pas d'autre façon de le dire.

Cette situation est typique des colonies, où les habitants doivent impérativement comprendre et utiliser la langue de leurs maîtres de la métropole. C'était le cas sous la noblesse polonaise aux XVII-XVIIIe siècles et durant l'occupation allemande fasciste au XXe siècle. Aujourd'hui, c'est au tour de la langue anglaise.

L'apprentissage des langues étrangères ne contredit pas l'article 10 de la Constitution ukrainienne. Toutefois, il est également stipulé dans cet article que "le développement libre, l'utilisation et la protection de la langue russe sont garantis". Le régime de Kiev mène une véritable guerre contre la langue russe pour l'éradiquer dans le pays: les livres en russe sont confisqués et détruits, l'utilisation du russe dans les médias et même dans les chansons est interdite.

Hier, le 6 juin, le monde a célébré la Journée de la langue russe ou Journée Pouchkine. Aujourd'hui, l'Ukraine se souvient du grand poète seulement lorsqu'il s'agit de démolir un autre monument d'Alexandre Pouchkine, un buste miraculeusement épargné ou une plaque commémorative. Peu de ceux qui luttent actuellement contre Alexandre Pouchkine en Ukraine savent que de nombreux dessins pour son poème immortel Poltava ont été réalisés (ce qui choquera Kiev) par Taras Chevtchenko, que Kiev qualifie de "lumière de l'ukrainité". Il est pratiquement héroïsé. Ses œuvres ne sont pas utilisées dans leur intégralité, mais on en extrait ce qui est avantageux pour le régime de Kiev. Le fait que Taras Chevtchenko n'ait jamais caché son respect et son amour pour le poète russe n'est pas mis en avant. Les bandéristes craignent cette vérité historique comme la peste.

Nous sommes convaincus que peu importe les efforts du régime de Vladimir Zelenski, il ne parviendra pas à détruire la grande et puissante langue russe. Pour des millions de personnes en Nouvelle-Russie et en Petite-Russie, elle était et reste leur langue maternelle. De nombreux représentants d'autres peuples vivant dans ces régions parlent également russe. La langue russe est un moyen universel de communication interethnique.

Les faits énumérés, ainsi que tout ce dont j'ai parlé concernant la situation en Ukraine, confirment une fois de plus la pertinence des objectifs et des missions de l'opération militaire spéciale. Les dirigeants russes ont déclaré à plusieurs reprises que ces objectifs seraient atteints.

 

Sur d’éventuels prêts au régime de Kiev grâce aux futurs bénéfices de gestion des actifs russes gelés

 

Nous suivons de près les expériences pseudo-juridiques du G7, qui tente de développer un système quasi-légal de confiscation des avoirs souverains russes à travers le mécanisme de prêts au régime de Kiev, prétendument garantis par les futurs profits des structures financières occidentales de gestion de nos réserves immobilisées.

De telles astuces, ainsi que les tentatives de détourner des fonds appartenant directement à la Russie, vont à l’encontre des normes du droit international et de la législation des pays du G7. Tout le monde comprend et sait que les revenus hors plan d’autres organisations financières provenant de la gestion de nos actifs sont uniquement dus à des démarches illégitimes visant à les immobiliser. En fait, il est prévu de donner immédiatement aux réserves russes le statut de garantie, dont les futurs bénéfices seront non seulement immédiatement appropriés par les Occidentaux, mais également dépensés pour les prochaines aventures militaires contre la Russie. Bien entendu, nous réagirons de manière appropriée à de telles démarches, comme nous le faisons régulièrement.

Je voudrais vous rappeler que nous disposons d'un arsenal de mesures de rétorsion politiques et économiques contre ceux qui tentent de mettre la main sur les réserves russes. En mai 2024, un décret présidentiel a été adopté sur une procédure spéciale d'indemnisation des dommages causés à la Russie et à notre Banque centrale en relation avec les actions inamicales des États-Unis. Un schéma similaire peut être appliqué à d’autres États, y compris européens: leurs biens et leurs fonds en Russie sont bien plus importants que ceux des États-Unis.

De plus, les États-Unis et l’UE ont déjà prouvé qu’ils ne pouvaient plus être considérés comme des juridictions fiables pour les investisseurs étrangers dont les investissements peuvent être confisqués et pillés à tout moment. Cela ne se produit pas seulement à l’égard de notre pays. De nombreux pays et peuples ont passé par là. Par exemple, le Venezuela, qui ne peut toujours pas récupérer son propre argent, l’argent de son peuple. Il existe un grand nombre d’exemples. Et ces actions n’ont aucun fondement. Il s'agit d'un simple vol.

Les opérateurs économiques des pays de la majorité mondiale comprennent bien ce qui se passe et vendent progressivement leurs actifs occidentaux et réduisent l'utilisation du dollar et de l'euro dans les paiements. Ces derniers temps ces processus se sont accélérés.

Une fois de plus, nous appelons les milieux politiques, économiques et d'experts de l’Occident à comprendre quels risques impliquent de telles actions et à quoi ils participeront. Il faut réfléchir et mesurer plusieurs fois avant d'oser le faire. Les mesures de rétorsion ne tarderont pas à venir.

 

Sur l’investigation journalistique occidentale des activités de la Fondation pour le soutien et la protection des droits des compatriotes résidant à l’étranger

 

L’autre jour, nous avons assisté à une campagne médiatique provocatrice dans plusieurs pays d’Europe occidentale, lorsque 13 éditions importantes ont publié presque simultanément des "investigations journalistiques" concernant l’organisation non gouvernementale russe la Fondation pour le soutien et la protection des droits des compatriotes résidant à l’étranger. Il s‘agit d’une infox faite à travers ces médias. Puis d’autres publications ont commencé à les relayer.

Compte tenu de l’ampleur et de la coordination de cette campagne, il ne fait aucun doute qu’il ne s’agit pas d’une "investigation journalistique", mais plutôt d’une provocation avec la participation des services de renseignement d’États hostiles envers la Russie. Quel est le but de cette campagne? Discréditer la Fondation des droits de l'homme, intimider ses partenaires en Europe et rendre aussi difficile que possible la protection des droits et des intérêts légitimes des compatriotes. Que leur arrive-t-il à ce moment-là? Soit ils subissent de terribles pressions, soit ils sont persécutés.

Regardez ce qui se passe dans les États baltes. Nous en parlons à chaque fois. Autrement dit, ils font pression sur leurs compatriotes, les intimident, les forcent à renoncer à leur lien culturel, social et historique avec la Russie, à ce qui constitue leur code culturel. Si les gens n’acceptent pas cela, ils sont alors expulsés. Il s’agit de personnes qui y vivent en permanence, qui n'y sont pas venues en tant que touristes. Ce sont des résidents permanents de ces pays, notamment des États baltes. En conséquence, ils s’adressent à des avocats et cherchent une protection juridique, qu'ils reçoivent de la Fondation de soutien aux droits des compatriotes. C’est pourquoi les Occidentaux, principalement les services de renseignement des pays de l’Otan, ont déjà commencé à faire pression sur la Fondation.

Comme on pouvait s’y attendre, les accusations formulées ne correspondent ni à la logique ni au bon sens. La Fondation serait liée aux services de renseignement russes, favoriserait l'influence russe à l'étranger, viserait à déstabiliser les gouvernements et à désinformer la société et menacerait la sécurité des pays de l'Union européenne. Et étant sous des sanctions de l’UE, elle est coupable d’avoir tenté de les contourner. Je ne me souviens pas d’une agression médiatique plus absurde et illogique. Mettons les points sur les i.

Cette Fondation est une organisation indépendante et à but non lucratif unique qui, depuis sa création en 2011, fournit une assistance juridique, des conseils et, si nécessaire, une aide financière aux citoyens et compatriotes russes se trouvant dans des situations difficiles à l'étranger. Les situations peuvent être si critiques pour les compatriotes que la Fondation essaie de trouver une forme de soutien matériel. Mais la base de leur activité est l'aide et la protection juridique.

Sous l’égide de la Fondation, des centres d'aide juridique aux compatriotes ont été créés et fonctionnent, et des rubriques juridiques ont été organisées dans les médias de la diaspora. Tout est disponible et vous pouvez le regarder. De quelle menace pour la sécurité européenne s’agit-t-il? Ils organisent des consultations pour les compatriotes et les citoyens russes et améliorent les connaissances juridiques des communautés russes, y compris parmi des jeunes.

Qu’est-ce qui ne va pas avec cela? Quel est le problème? Il s’agit d'activités en faveur des droits de l’homme, ce qui est un élément clé, comme on nous l’a dit en Occident, d’une structure démocratique. De plus, la Fondation remplit pleinement ses obligations de respecter les lois nationales des pays où elle opère.

L’activité la plus importante et plus que justifiée du travail de la Fondation dans les conditions actuelles est le financement du paiement des services juridiques. Cette catégorie de dépenses est aujourd'hui très demandée compte tenu de la campagne de pression russophobe lancée par les Occidentaux et de la persécution de nos compatriotes, principalement dans les États baltes, aux États-Unis et en Europe occidentale, sans parler de l'Ukraine.

Les actes de discrimination agressive contre les Russes se multiplient. En conséquence, le nombre de procès devant les tribunaux nationaux et internationaux concernant des violations des droits de l'homme par les autorités de pays inamicaux augmente. De nouveaux motifs de recours apparaissent également: expulsions illégales, privation de permis de séjour, violations des droits de propriété (dont nous parlons régulièrement), retards des procédures judiciaires et violation d'autres normes législatives et procédurales. Sous prétexte d'une menace à la sécurité, souvent sur la base d'informations classifiées par les services de sécurité occidentaux, des poursuites sont engagées contre des compatriotes russes actifs, accusés non pas tant d'infractions spécifiques que d'intention de les commettre. Il est clair que les gens vont chercher de l'aide et la trouvent auprès de la Fondation.

Je tiens particulièrement à souligner que la Fondation travaille de manière absolument ouverte, transparente et dans le plus grand respect. Nous donnons la priorité à la transparence dans nos activités. Ils publient des documents, conformément aux normes de fonctionnement des organisations à but non lucratif en Russie, et rendent compte de manière intégrale. C'est pourquoi les pseudo-investigateurs ont facilement trouvé de nombreuses informations sur ses activités sur Internet. Cependant, cela a été présenté de manière biaisée et, comme toujours, tout a été déformé. C'est pourquoi il était nécessaire de répondre, d'informer notre auditoire que la Fondation remplit pleinement ses obligations de fournir des informations sur elle-même, comme indiqué et requis. Les "investigateurs" n’y ont pas prêté attention.

Je crois que l'époque l'exige, et mes compatriotes l'attendent: la Fondation fonctionnera. Je ne peux pas inviter de journalistes, après tout, je ne participe pas au travail de cette structure, mais je peux motiver et conseiller. Veuillez contacter le directeur général de la Fondation pour des commentaires ou des interviews. Découvrez la vérité par vous-mêmes et obtenez des informations autres que les pseudo-investigateurs ne vous fournissent. Sollicitez directement la Fondation. Ils ne vous refuseront pas. Vous pouvez envoyer des demandes à Alexandre Oudaltsov. Il répond rapidement et minutieusement à toutes les demandes de commentaires et d'interviews. Il vous en dira beaucoup, remettra chaque chose à sa place. Mais nous allons suivre cette "dramaturgie".

 

Sur le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques avec Trinité-et-Tobago

 

Hier, le 6 juin, nous avons célébré le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre notre pays et la République de Trinité-et-Tobago.

Au cours de ce demi-siècle, les relations entre Moscou et Port-d'Espagne ont parcouru un long chemin. Dans le même temps, elles ont toujours été fondées sur l’amitié, le respect et la prise en compte mutuelle des intérêts, ainsi qu’un attachement commun aux normes et principes du droit international.

Nous apprécions les approches équilibrées de Trinité-et-Tobago face aux questions clés de notre époque. Nous sommes prêts à développer davantage la coopération russo-trinidadienne tant sur le plan bilatéral que sur diverses plateformes multilatérales, pour le bien des peuples de nos pays et dans l'intérêt de la formation d'un ordre mondial multipolaire équitable.

Nous aimerions profiter de cette occasion pour souhaiter à nos amis trinidadiens paix et prospérité.

 

Sur la célébration de la Journée de la langue russe

 

Le 6 juin 2024, les célébrations du 225e anniversaire de la naissance d'Alexandre Pouchkine ont eu lieu dans le monde entier.

Cet événement revêt une importance mondiale. Conformément au décret du Président de la Fédération de Russie, depuis 1997, le Festival de poésie Pouchkine a le statut panrusse. Il est à noter que l'anniversaire de ce grand poète russe est célébré dans notre pays comme la Journée de la langue russe. Alexandre Pouchkine a apporté une contribution inestimable à la formation de la langue littéraire russe moderne, qui est un facteur unificateur pour les peuples, représentants de différentes cultures et religions vivant en Russie.

La langue russe n'est pas seulement la langue de la grande littérature, mais aussi celle des découvertes scientifiques révolutionnaires, des œuvres d'art et de l'éducation moderne, dont notre pays et les peuples du monde entier qui ont reçu notre éducation sont à juste titre fiers. Son rôle dans l'interaction mondiale de l'information et la diffusion généralisée des connaissances n'est pas moins important. À l'heure actuelle, plus de 250 millions de personnes sur la planète parlent le russe, à qui il donne accès au monde des réalisations culturelles, du progrès technologique, de la sphère sociale et élargit les possibilités d'éducation.

L'importance mondiale de la langue russe est soulignée par l'inclusion par l'ONU, dans le cadre du programme pour le développement du multilinguisme et de la diversité culturelle, de la Journée de la langue russe dans le calendrier international des dates importantes de l'Organisation mondiale. Le multilinguisme de l'ONU est la clé du succès lorsqu'il s'agit de discuter des problèmes et des idées les plus importants qui concernent le monde entier et chaque pays individuellement. La langue russe joue un rôle particulier à cet égard. Elle a reçu le statut de langue officielle de l'Organisation dès le début de son existence. En tant qu'une des six langues utilisées dans les réunions et les documents, le russe aide un certain nombre de délégations à participer aux discussions et à partager leurs expériences dans toutes les nuances.

Les célébrations à l’occasions la Journée de la langue russe ont désormais lieu partout dans le monde. Les missions diplomatiques russes et les centres culturels à l'étranger, les associations de professeurs de langue russe, les associations de compatriotes, les diplômés des universités russes vivant dans diverses parties du globe organisent traditionnellement divers événements thématiques. Vous pouvez en savoir plus à leur sujet sur les comptes officiels du ministère russe des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux.

D’importants événements se déroulent au niveau des représentations russes auprès des organisations internationales. À la veille de la fête, la Mission permanente de la Russie auprès de l'ONU a organisé une réception de gala au sein de l'Organisation, au cours de laquelle des poèmes d'Alexandre Pouchkine ont été lus, des extraits de ses œuvres ont été interprétés et une exposition d'illustrations des œuvres du poète a été présentée. La Représentation de la Fédération de Russie auprès de l'Unesco a mis en œuvre un vaste programme comprenant une exposition, une table ronde, un séminaire pour linguistes et traducteurs, une projection de film et un concert de gala.

Un remerciement particulier à nos compatriotes qui ont consacré leur vie à soutenir la langue russe, à éduquer leurs enfants et les autres en russe et à préserver notre culture. Je ne peux m'empêcher de mentionner l'Organisation internationale de la langue russe, créée en octobre 2023 à l'initiative du Président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev et ouverte pour tous les États sans exception.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a adressé un message ouvert de félicitations aux participants aux événements anniversaires.

 

Sur le pillage des sites du patrimoine culturel de Crimée pendant la guerre de Crimée (1853-1856)

 

Parlons maintenant de la manière dont ceux qui se considèrent "civilisés et exceptionnels" traitent la sphère sociale et la culture.

Nous avons parlé à plusieurs reprises des crimes commis par les pays occidentaux pendant la période coloniale, de leur responsabilité morale et matérielle envers les pays exploités et les peuples opprimés.

Aujourd'hui, je voudrais parler du pillage barbare du patrimoine culturel et historique de la Crimée pendant la guerre de Crimée, lorsque la péninsule était occupée. Comment se comportaient les Européens "civilisés"? Tout comme aujourd’hui, lorsqu’on ne leur résiste pas, comme lors des guerres napoléoniennes de 1812. Nous avons rappelé à plusieurs reprises que l’armée russe ne s’était pas comportée de la sorte lors de l’occupation de la France en 1814.

Pendant la guerre de Crimée, comme on le sait, les sites du patrimoine historique de Sébastopol et de ses environs ont souffert plus que d'autres, puisque c'est ici que se déroulaient les principales opérations militaires. Presque tous les édifices religieux de la ville ont été endommagés ou complètement détruits. Les Britanniques avaient envahi tous ici. À partir de l'automne 1855 dans la région de Sébastopol et ses environs (une zone sur le territoire de laquelle se trouve maintenant le musée-réserve historique et archéologique d'État Tauride Chersonèse), le colonel du 39e régiment William Monroe, un célèbre botaniste et antiquaire, organisait des fouilles prédatrices, impliquant chaque jour 50 à 60 personnes. Pour les Britanniques, un tel comportement était déjà courant: ils se comportaient de la même manière envers les peuples d’Afrique, d’Asie et de Grèce. Au cours des fouilles, de nombreuses pièces de monnaie grecques antiques, des céramiques et des pierres tombales en marbre ont été découvertes. Comme le confirment les sources anglaises elles-mêmes, les objets découverts lors des fouilles ont ensuite été envoyés en Angleterre.

Certains d’entre eux se sont retrouvés au British Museum, d’autres ont été vendus à des collections privées. Personne n'était pressé de présenter ses excuses et n'a pas l’intention de le faire maintenant. Personne ne va le compenser.

Outre Sébastopol, d'énormes dégâts ont été causés aux sites du patrimoine culturel de Kertch, occupée par les troupes alliées le 12 mai 1855. La ville a été littéralement pillée. En ce sens, Kertch subit toujours du point de vue historique. Quelle que soit l'époque, elle était constamment pillée, les réserves de son musée étaient pillées. Des objets de la collection du Musée des Antiquités de Kertch sont tombés entre les mains de pilleurs. Selon des témoins, le sol de la salle du musée était recouvert de fragments de vases en verre et en céramique, d'urnes funéraires et de statues, et les vitrines étaient brisées. Il convient de noter qu'après que ces faits ont été rendus publics dans la presse européenne, les Britanniques ont tenté de rejeter la responsabilité des vols uniquement sur les soldats turcs, ils ont appris à "faire le bien" sous faux drapeau. Cependant, il existe des preuves documentaires irréfutables selon lesquelles des soldats et officiers britanniques ont participé directement aux pillages.

Les Britanniques ont profité de l'occupation de Kertch, construite sur le site de l'ancienne Panticapée, pour mener des fouilles archéologiques prédatrices. De plus, avec la sanction directe du cabinet britannique, sur ordre du ministre de la Guerre, lord Fox Panmure, une commission spéciale a été créée pour organiser des fouilles et sélectionner les objets du musée de Kertch afin d’enrichir la collection de British Museum avec des antiquités. Ils y sont encore stockés à ce jour. En guise de confirmation, nous joignons des liens vers l'exposition du musée.

Sébastopol et Kertch ont été pillées. Ceux qui continuent de voler sont ceux qui disent vouloir apporter la civilisation et la démocratie à ces villes, à ces régions, à ces peuples, en particulier à notre peuple. En fait, ils ont simplement besoin de nos ressources, notamment des artefacts historiques.

 

Réponses aux questions:

Question: Comment pourriez-vous commenter la récente déclaration du Ministre des Affaires étrangères de Lituanie Gabrielius Landsbergis, faite le 31 mai 2024 dans une interview à l'édition biélorusse de Radio Svoboda avant une réunion informelle à Prague des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Otan, sur l'opportunité d'utiliser les armes occidentales fournies à l'Ukraine pour frapper non seulement les villes russes, mais aussi, si nécessaire, le territoire de la Biélorussie?

Réponse: Vous l'avez flatté en l'appelant ministre des Affaires étrangères de Lituanie. Je le considère simplement comme possédé, car une personne qui reçoit de l’argent pour la diplomatie ne peut pas appeler à de nouvelles effusions de sang. Cela témoigne de sa maladie mentale. Compte tenu de ce qu’il a dit précédemment, une seule conclusion peut être tirée. Je ne commenterai pas sa rhétorique agressive et ses déclarations grossières qui ne correspondent à aucune pratique internationale.

Conformément à la doctrine militaire actualisée de l'État de l'Union de 2021, toute agression extérieure contre la Biélorussie sera qualifiée par la Russie d'atteinte à notre territoire commun de l'Union, avec toutes les conséquences très graves qui en découlent. Nous voudrions également rappeler à ces personnalités qu'un groupe régional conjoint de forces a été déployé sur le territoire de la République fraternelle, ainsi que des systèmes de défense modernes russes et des armes nucléaires tactiques, destinés à aider les forces armées de Biélorussie à assurer la sécurité des frontières occidentales de l’État de l’Union et de l’OTSC.

Le plus important (nous en avons parlé aujourd’hui) est qu’avec ces déclarations, l’Occident collectif habitue la population à l’idéologie de la guerre, au fait que l’état de paix n’est pas la norme. De cette manière, ils troublent et corrompent leurs médias, qui n'ont pas la possibilité d'écrire des articles normaux et de préparer des rapports sur le fait que de telles déclarations peuvent avoir de lourdes conséquences à la fois pour ceux qui les font et pour les peuples des pays au nom desquels elles sont faites. Les médias occidentaux sont paralysés. Ce dysfonctionnement conduit au fait que les citoyens de ces pays ne comprennent pas la gravité du fait que des personnalités déconnectées de la réalité comme Gabrielius Landsbergis déclarent quelque chose d'aussi terrible et monstrueux, de nature nationaliste et avec une rhétorique agressive.

Question: La veille, le chef adjoint du Ministère russe des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine a accordé une longue interview à l'agence TASS, dans laquelle il a notamment accusé la mission d'observation de l'UE en Arménie d'espionnage contre la Fédération de Russie, l'Iran et l'Azerbaïdjan. Moscou, ainsi que Bakou, ont d'ailleurs exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude quant aux activités de cette mission. La Russie a-t-elle informé la France de la nécessité de fermer cette mission par des canaux spéciaux?

Réponse: Personne n’en a été informé. Nous en avons immédiatement parlé publiquement. Je suis convaincue que les diplomates français à Moscou ne vont pas seulement aux restaurants. Je suis sûre qu'ils font du travail parfois. Certes, ils l’ont eux-mêmes extrêmement limité. Parfois, nous avons des soupçons sur la façon dont ils le font. Nous avons immédiatement commencé à parler publiquement et ouvertement dans l'espace médiatique de notre attitude négative à l'égard de la mission mentionnée de l'UE en Arménie. Nous avons évoqué à plusieurs reprises le caractère conflictuel de cette présence paramilitaire de l’UE sur le territoire arménien.

Il n’est pas nécessaire de chercher des preuves quelque part. Elles sont évidentes. Les objectifs antirusses, anti-azerbaïdjanais et anti-iraniens de cette mission sont de plus en plus évidents. Surtout, lorsque les pays de l'Otan ont commencé à y adhérer. Il me semble que tout est devenu clair pour tout le monde ici. Il ne faut pas s’attendre à autre chose de telles initiatives de l’Union européenne qu’à une déstabilisation de la situation militaro-politique et la transformation de la région en une autre arène de rivalité géopolitique.

Ce n'est pas par hasard que j'ai évoqué l’arène de rivalité. Vous pourriez dire que la région était déjà instable. C’est ça. Mais il existe une chance de stabiliser l'ensemble de la situation, de régler une crise à long terme afin de débloquer des opportunités de communication sociale entre les populations, le développement économique, les infrastructures, les transports, la logistique, en apportant la stabilité à l'agenda régional et en le consolidant là-bas dans son ensemble. Il y avait toutes les chances. Le début du travail minutieux a commencé à donner des résultats. Cela a provoqué le mécontentement de l’Occident, qui ne considère pas la région comme un lieu de stabilité, de paix et de sécurité. En conséquence, cette mission est apparue.

Nous sommes convaincus que tous les problèmes urgents auxquels est confrontée la Transcaucasie aujourd'hui doivent et peuvent être résolus sur la base des efforts collectifs des États de la région, exclusivement dans l'intérêt des pays situés ici, sans ingérence extérieure.

Question: La Grande-Bretagne, en tant qu'État, est considérée comme un pays inamical. Les gens en soi sont toujours amicaux. Que peut-on faire pour que d'autres diplomates se sentent comme des invités en Russie?

Réponse: Qui doit se sentir comme des invités en Russie?

Question: Pour que les ambassadeurs et autres diplomates se sentent à l'aise en Russie.

Réponse: Cela dépend de qui vient nous voir avec quoi. Alexandre Nevski en a également parlé. Quiconque possède une épée se sentira certainement mal à l'aise, ni comme à la maison ni en tant qu'invité. Quiconque vient avec un cœur ouvert, avec des projets intéressants, dans le respect de notre peuple et de notre pays, se sentira toujours non seulement comme un invité, mais comme chez lui. Nous allons le nourrir, lui donnerons à boire et peut-être lui accorderons un toit.

Question (traduite du français): Avec les relations d’aujourd'hui qui s’approfondissent entre la Russie et le continent africain, est ce qu’il n’y a pas de possibilité pour la Russie d’ouvrir des banques en Afrique pour faciliter les transactions financière et économiques surtout sans intermédiaire?

Réponse: Concernant l'ouverture de bureaux de représentation des banques russes dans les pays africains, nous n'excluons pas cette option de coopération. Mais cela, comme vous le comprenez, dépend non seulement de la Russie, mais aussi de l’intérêt des partenaires africains, ainsi que des particularités juridiques du cadre juridique national. Vous devez comprendre combien d’efforts l’Occident va déployer pour empêcher de tel développement des événements. Nous voyons à quelle pression sont soumis de nombreux pays du monde ou opérateurs économiques. Ce sujet nous intéresse. Nous interagirons avec les pays africains, avec les opérateurs africains qui ont également un intérêt mutuel dans ce domaine.

Dans le même temps, la Russie étudie diverses options pour faciliter les transactions commerciales et financières avec ses partenaires africains. Grâce aux banques centrales, des opportunités sont développées pour augmenter les règlements en monnaies nationales, établir des relations directes de correspondants interbancaires et construire une infrastructure de paiement et de règlement résiliente aux influences extérieures. Nous partons du principe que ce travail servira à renforcer le commerce russo-africain et les liens de coopération entre nos entreprises et les opérateurs économiques locaux.

La Russie souhaite développer des relations commerciales et économiques multiformes et mutuellement bénéfiques avec les pays africains. Nous sommes prêts, cela a été confirmé par les dirigeants russes lors des sommets Russie-Afrique et lors des réunions du ministre des Affaires étrangères de notre pays avec les partenaires africains. Nous sommes prêts à travailler avec le continent africain pour accroître la durabilité, la prévisibilité et la sécurité des échanges commerciaux mutuels.

J'attire une fois de plus votre attention sur la déclaration faite il y a exactement un an par le Président russe Vladimir Poutine lors de la séance plénière du sommet Russie-Afrique.

Question (traduite du français): Nous avons également en Afrique suivi de près l’opération spéciale russe du coté de l’Ukraine, qui est une leçon pour l'Afrique. Nous avons également vu la Russie venir en aide à plusieurs pays africains, tels que la République centrafricaine, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, contre  le terrorisme. La Russie peut-elle accroître son aide en Afrique dans la prévention de la répression contre le terrorisme ?

Réponse: Nous sommes reconnaissants pour l'évaluation équilibrée des événements qui se déroulent dans le monde, exprimée et partagée par les pays africains. Nous voyons qu’il ne s’agit pas d’une approche biaisée ou opportuniste, mais basée sur la connaissance de l’histoire et une attitude attentionnée à l’égard de ce que l’Afrique a toujours vu de notre pays. Ce sont des relations extrêmement rares de nos jours. Peu de gens savent être reconnaissants et préserver la mémoire historique. De la part des pays africains, nous ne voyons et n'entendons pas seulement des mots de gratitude. Nous pensons que cela fait partie de l'idée nationale, de la politique, on pourrait même dire du code culturel de l'Afrique, à savoir ne pas oublier son passé. Se souvenir non seulement des souffrances endurées par les peuples africains, mais aussi se souvenir et être reconnaissant envers ceux qui ont contribué à débarrasser l’Afrique de l’oppression coloniale.

Je connais d'autres exemples, je pense que vous aussi, lorsque les pays et les peuples ont traversé un chemin historique tout aussi difficile, ont été soumis à un génocide, aux persécutions de toutes sortes, et n'ont ensuite laissé dans leur mémoire historique que les faits de leurs propres souffrances. Et les informations et les faits sur ceux qui les ont aidés à surmonter cette situation ont été effacés, comme si cela ne s'était pas produit. Cela ne s'est pas produit en Afrique. C'est étonnant.

Le deuxième moment que je voudrais mentionner. J'ai entendu une phrase d'un homme politique occidental selon laquelle les civilisations occidentales possèdent un "gène de la démocratie", un "gène de la liberté". Je constate que désormais l’Occident collectif, en particulier l’UE, a perdu toute liberté. Je ne parle pas de démocratie. Ceci en dépit du fait qu’ils n’aient jamais été réduits en esclavage ni colonisés et que leurs peuples n'aient jamais été des marchandises.

Regardez l'Afrique. Pendant des siècles, les pays du continent africain ont été sous le joug des colonialistes. Les Africains étaient vendus comme des marchandises, pire encore. Après tout, les marchandises sont mieux traitées que les esclaves. Malgré ce passé terrible, il s’avère, si l’on parle dans la terminologie occidentale, que c’est l’Afrique qui possède un "gène de la liberté". Elle agit de la même manière que des personnes libres se manifestent dans des situations difficiles, sur la base de la mémoire historique, des intérêts nationaux, du sens de la justice, du devoir, du respect et, bien sûr, du sentiment d’égalité. Je ne pouvais pas m'empêcher de dire cela.

Maintenant sur la lutte contre le terrorisme. Vous avez noté à juste titre que notre pays a aidé et aide de nombreux États africains dans la lutte contre la menace terroriste. Cela s'applique en premier lieu aux pays de la région saharo-sahélienne, qui souffrent le plus du terrorisme. La Russie a toujours répondu aux demandes des autorités officielles. Nous continuerons d'aider nos partenaires à accroître la capacité de défense des forces armées nationales et à former le personnel militaire et les forces de l'ordre. Nous sommes déterminés à développer davantage la coopération militaire et militaro-technique avec les pays du continent. Nous voyons à quel point les pays africains apprécient les résultats de cette interaction.

Nous accordons une grande importance à l'interaction avec les États africains, y compris dans la lutte contre le terrorisme. Un puissant élan supplémentaire dans cette direction a été adopté lors du deuxième sommet Russie-Afrique, qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg en 2023, avec la Déclaration sur le renforcement de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Lors de la réunion prévue les 9 et 10 novembre prochains à Sotchi, ce sera la première conférence ministérielle Russie-Afrique, il est également prévu de discuter des mesures communes en matière de lutte contre le terrorisme. Des événements thématiques spéciaux seront organisés.

La Russie continuera d'accroître son aide pratique en matière de formation du personnel des forces de l’ordre et des organes judiciaires dans les pays africains dans le domaine de la lutte contre les défis et les menaces modernes, tant au niveau multilatéral que bilatéral.

Dans ce contexte, nous notons les succès actuels et les perspectives du projet du Bureau antiterroriste des Nations unies lancé par la Russie pour sensibiliser aux mesures visant à empêcher que les armes ne tombent entre les mains des terroristes en Afrique. Dans ce cadre, il est possible de transmettre aux partenaires africains les développements russes avancés et pertinents. En outre, nous avons cofinancé la deuxième phase de l’initiative de ce Bureau visant à renforcer la capacité des États à établir des mécanismes de coordination nationaux et régionaux pour prévenir et contrer le terrorisme. Les bénéficiaires de cette initiative devraient être les pays d'Afrique australe et de la région des Grands Lacs.

Question: Comment évaluez-vous actuellement les relations de la Russie avec les pays arabes?

Réponse: La question n'est ni simple ni courte, mais je vais essayer.

Nous les considérons comme prometteurs tant au niveau bilatéral que dans des formats régionaux.

Nous avons un grand potentiel pour développer nos relations dans les domaines de l'économie, de la finance, de la sécurité, de la coopération internationale et dans le domaine social. Nous voyons qu’il s’agit d’un intérêt mutuel. C’est exactement ainsi que les pays de la région perçoivent ces relations. À mon avis, nous avons aussi des missions civilisationnelles: préserver le code culturel de nos pays et de nos peuples, préserver les valeurs traditionnelles.

Question: On parle beaucoup du caractère fantoche du gouvernement de Vladimir Zelenski et de la phase chaude de la guerre avec les États-Unis (Sergueï Lavrov). Dans quelles conditions la Russie déclarera-t-elle que l’ennemi est les États-Unis?

Réponse: Ils ont déjà été déclarés notre ennemi. Par conséquent, s’il s’agit d’une question de style, il est peu probable que cela vous intéresse. Ce sont nos relations substantielles qui vous intéressent le plus.

Des mesures appropriées ont été prises non seulement contre l’Amérique, mais contre tous ceux qui mènent une politique hostile. Il existe probablement d’autres gradations en fonction des mesures et actions entreprises par d’autres États. Mais ce n’est pas seulement une figure de style. Ce sont des mesures de rétorsion concrètes entreprises par notre pays.

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