Discours de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors de la 3e session du 17e sommet des Brics sur le thème "Environnement, 30e Conférence des Parties à la CCNUCC de l'ONU, système de santé mondial", Rio de Janeiro, 7 juillet 2025
Merci, monsieur le Président Luiz Lula da Silva,
Vos Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Nous saluons la tendance actuelle à des méthodes plus pragmatiques pour mettre en œuvre la transition énergétique, prenant en compte les spécificités de l'ensemble des positions nationales. Dans ce cadre, il ne doit avoir aucune discrimination à l'égard de sources ou de technologies énergétiques au détriment du développement socio-économique.
Il est également évident que divers types de sanctions unilatérales ont un impact extrêmement négatif sur la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Dans le cadre de l'objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre approuvé par le Président russe Vladimir Poutine en 2020, notre pays met en œuvre des programmes visant à réduire les émissions, à introduire de nouvelles technologies, à économiser l'énergie et à accroître l'efficacité énergétique. La doctrine climatique russe prévoit de parvenir à la neutralité carbone d'ici 2060.
Nous soutenons les résultats de la 29e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques, qui s'est tenue l'année dernière à Bakou. Sa mission principale était de convenir d'un nouvel objectif commun en matière de financement climatique. Malgré la volonté de nos partenaires occidentaux d'éviter la responsabilité pour l'aide aux pays du Sud global, une décision finale équilibrée, avec des objectifs précis concernant les allocations des ressources, a pu être adoptée. L'essentiel est que les engagements de l'Occident ne restent pas lettre morte, comme c'était le cas avec les promesses d'allouer 100 milliards de dollars par an, que vient de rappeler le respecté Premier ministre égyptien. Renforcer les efforts pour mobiliser les fonds nécessaires et transférer les technologies aux pays en développement est essentiel pour accroître leur contribution aux efforts globaux de réduction des émissions.
La Déclaration, adoptée à l'initiative de la présidence brésilienne, renforce les projets actuels des Brics dans le domaine du changement climatique et du développement durable et pose de bonnes bases pour de nouvelles actions communes, y compris dans le cadre de la préparation de la 30e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques à Berlin en novembre de cette année.
Le nouvel ordre technologique et économique exige des approches spécifiques pour le développement du capital humain, nous en avons déjà beaucoup parlé aujourd'hui. Il y a dix ans, en 2015, la Déclaration du sommet du Brics à Oufa soulignait la nécessité d'une coopération pour résoudre les problèmes de santé mondiale. Face à la pandémie de Covid-19, dans le cadre des Brics, des travaux ont été lancés pour créer un système intégré d'alerte rapide pour remédier aux risques de maladies infectieuses de masse.
Nous proposons d'assurer la coordination des actions au sein des Brics sur les questions de réforme de l'Organisation mondiale de la Santé afin de faciliter son retour à sa mission fondamentale de protection de la santé humaine par la lutte contre les maladies et le suivi de la situation sanitaire et épidémiologique mondiale. En même temps, il est important de contrer les tentatives de certains États de subordonner les activités de l'OMS à leurs intérêts, notamment dans le domaine des technologies biologiques, en utilisant l'organisation à des fins ouvertement géopolitiques. Il est souhaitable d'expliquer l'importance de différentes initiatives des Brics dans le domaine de la santé au sein de l'OMS. Parmi elles, on peut citer le travail fructueux du centre des Brics pour le développement de vaccins, le développement de réseaux de recherche sur la tuberculose et la santé publique, et la création d'un mécanisme de coopération pour éradiquer des maladies liées à la société, à l'initiative du Brésil.
Nous considérons également comme des domaines prometteurs la médecine nucléaire, la formation du personnel professionnel pour les systèmes de santé nationaux, la mise en œuvre d'innovations dans le domaine du diagnostic et du traitement des maladies oncologiques et autres, ainsi que la production de produits radiopharmaceutiques et d'isotopes médicaux. La Russie apporte traditionnellement son aide aux pays en développement dans le domaine de santé et de la lutte contre les infections. Des programmes correspondants, y compris la création de laboratoires et la production de vaccins, sont mis en œuvre dans 15 pays africains.
En conclusion, je voudrais dire qu'en septembre prochain, à Kronstadt, près de Saint-Pétersbourg, des exercices internationaux d'équipes d'intervention rapide pour les situations épidémiologiques d'urgence sont prévus. Nous attendons tous nos partenaires.