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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 16 février 2022

266-16-02-2022

Pardonnez-moi pour le retard: je revérifiais si nous étions ou non en train d'envahir. Pas d'invasion!

 

Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et le Ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio

 

Jeudi 17 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec le Ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Luigi Di Maio.

Les deux diplomates échangeront leurs avis sur un large éventail de questions de l'ordre du jour international. Une attention centrale sera accordée à la situation dans la région euro-atlantique dans le contexte des initiatives de la Fédération de Russie concernant les garanties de sécurité, sans oublier la situation en Ukraine et les relations de la Russie avec l'UE et l'Otan.

Les deux ministres comptent évoquer les perspectives de développement de la coopération bilatérale dans les secteurs politique, commercial, économique et socioculturel.

 

Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et le Ministre syrien des Affaires étrangères et des Expatriés Fayçal Mekdad

 

Lundi 21 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec le Ministre syrien des Affaires étrangères et des Expatriés Fayçal Mekdad.

Un échange de points de vue en profondeur se tiendra sur l'évolution de la situation en Syrie et autour en mettant l'accent sur les perspectives du processus de paix dans ce pays. Les deux ministres comptent parler de l'activité du format d'Astana, notamment compte tenu des résultats de la 17e Réunion internationale sur la Syrie qui s'est tenue en décembre 2021 à Noursoultan, et évoqueront le travail du Comité constitutionnel intersyrien à Genève.

Il est prévu d'évoquer l'ensemble des questions relatives au renforcement et à l'élargissement des liens multidimensionnels russo-syriens dans différents secteurs, ainsi qu'à la contribution pratique à la Syrie pour surmonter les conséquences de la crise politico-militaire de plusieurs années.

Une attention particulière sera accordée à la situation humanitaire en Syrie, au retour des réfugiés syriens et des déplacés internes dans leur foyer.

 

Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec le vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères du Turkménistan Rachid Meredov

 

Mardi 22 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec Rachid Meredov, vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères du Turkménistan, qui se rendra dans notre pays en visite de travail.

Les deux interlocuteurs évoqueront les questions centrales de la coopération russo-turkmène, l'ordre du jour régional et international ainsi que la coopération entre les deux pays au sein des formats multilatéraux (CEI, Onu, OSCE, Convention sur le statut de la mer Caspienne).

Nous considérons cette visite comme un élément important des mesures visant à renforcer les relations bilatérales dans le cadre du Traité de partenariat stratégique entre nos pays, qui a été signé le 2 octobre 2017.

 

Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Geir Pedersen

 

Mercredi 23 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Geir Pedersen. Il est prévu d'évoquer les questions liées au processus de paix en Syrie avec un accent sur l'avancement du processus de paix par les Syriens eux-mêmes avec le soutien de l'Onu, notamment dans le cadre du Comité constitutionnel, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Les deux interlocuteurs examineront également l'intensification de l'aide humanitaire aux personnes dans le besoin, comme prévu par la résolution 2585 du Conseil de sécurité des Nations unies, et la situation actuelle sur le terrain en Syrie et dans la région.

Nous publierons des informations supplémentaires sur notre site à l'issue de ces pourparlers.

 

Sur les fakes

 

C'est justement une rubrique que nous n'avions pas encore mais qu'il était temps de créer - cela fait rire et pleurer à la fois. C'est ce que le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié de terrorisme médiatique mené par les pays anglo-saxons, à savoir le "tandem" de la bureaucratie et des médias. D'un côté, c'est absurde à en rire, mais, d'un autre, c'est terriblement regrettable. Ce qui se passe dans la pensée de la politique nationale et étrangère des puissances occidentales a été parfaitement illustré. Des pays qui dirigent tout ce qui se passe, par exemple, au niveau de l'Otan. Ils cherchent à faire pression sur les processus qui se déroulent même dans les structures dont ils ne font pas partie. Je parle de l'UE. Il s'agit des pays qui revendiquaient le rôle de leader dans notre monde, de garant d'on ne sait quoi: de la sécurité, de la liberté. Vous voyez où nous en sommes. À noter que ce sont ces pays qui ont créé à l'intérieur de leurs structures (avant tout de l'Otan, mais aussi de l'UE "sous tutelle") un très grand nombre de services pour lutter contre les fakes. Je pense qu'ils se sont assuré du travail pour un an d'avance. Cela fait longtemps que je n'avais pas vu une telle quantité de fakes, de désinformation et de mensonges sous une forme aussi concentrée. Même dans la situation avec la Syrie, nous n'avions pas remarqué une telle concentration de désinformation.

 

Sur les provocations autour de l'Ukraine

 

Nous célébrons aujourd'hui une nouvelle journée de "non-invasion" de l'Ukraine du point de vue du bon sens et de la réalité, qui nous rapproche inéluctablement de la "guerre" dont on nous parle tant. Les agences de presse (Bloomberg) et les chaînes (CNN) de l'Occident (Washington et Londres) ont activement publié sur "l'attaque", photos à l'appui. Un reportage d'une aberration féérique a été diffusé hier par la chaîne CBS. Le New York Times, le Sun et autres tabloïds britanniques se sont distingués.

Malheureusement pour de nombreux médias occidentaux, une fois de plus cette "guerre" n'a pas eu lieu. On pourrait en rire, mais il s'agit tout de même d'une notion qui fait peur au monde entier - la "guerre". Oui, ils ont essayé de tout faire pour qu'elle commence. Peut-être, dans les pages de leurs journaux les "combats" étaient-ils acharnés, mais cela n'a rien à voir avec la réalité. Une publication détaillée à ce sujet a déjà été faite sur le site de notre Ministère dans la rubrique Anti-fake. Nous poursuivons aujourd'hui avec une publication supplémentaire à ce sujet qui décrit comment plusieurs grandes agences de presse et d'autres médias de désinformation (malheureusement, c'est ainsi que nous les appellerons désormais) ont attisé l'hystérie annonçant que la Russie était sur le point d'attaquer l'Ukraine.

Malheureusement pour le Washington Post, le New York Times, Bloomberg, le Daily Mirror, le Bild, le Sun et d'autres médias de désinformation, la guerre n'a pas eu lieu. Mais ils ne se découragent pas et continuent de l'attendre avec une obstination qui pourrait être utilisée à meilleur escient. Cette nuit, selon plusieurs médias, CNN a forcé ses correspondants et opérateurs à travailler 24h/24 pour qu'ils filment "l'invasion des chars russes", l'agence Reuters a lancé une diffusion en direct espérant manifestement que quelque chose de mal se produise. On se demande si le temps de publicité coûtait plus cher pendant cette période ou s'il était vendu en gros depuis longtemps? Même le retrait des unités russes vers leur site de stationnement à l'issue des exercices a été présenté comme une "manœuvre rusée des Russes" pour détourner l'attention de la future invasion. Vous pouvez vous-mêmes vous faire votre avis moral sur ces actes. Alors que la communauté professionnelle (les unions de journalistes) et les services de traitement et de lutte contre la désinformation doivent présenter quelque chose de sérieux. Ils doivent enfin se permettre de travailler. Reste-t-il de la place sur le site du Département d'Etat américain où a été publié un rapport sur les prétendus fakes des médias russes, notamment de RT? Publiez-y, s'il vous plaît, le rapport sur les fakes de vos médias américains. Besoin d'exemples? Je vous les ferai parvenir.

Mais ce n'est pas le plus étonnant. Parce que tout ce que j'ai dit s'était déjà produit. L'ampleur a impressionné. Mais c'est peut-être la première fois dans l'histoire de l'humanité que non seulement le "pays agresseur" supposé (rôle attribué à la Russie par l'Occident collectif), mais également le "pays victime" présumé (rôle attribué à l'Ukraine dans ce spectacle médiatique américain) ont contredit les projets de guerre obstinément imposés par les médias anglo-saxons. Je pense que l'humanité n'avait encore jamais connu une situation où, malgré les avis diamétralement opposés sur plusieurs questions et les approches très divergences sur les problèmes bilatéraux et internationaux, la Russie et l'Ukraine disaient approximativement la même chose. Premièrement, il n'existe aucune preuve témoignant d'une quelconque "invasion", deuxièmement, tout ce que nous lisons à ce sujet dans les médias occidentaux est de la désinformation. Comment est-ce possible? À notre insu nous avons été proclamés pays ennemis au seuil d'une grande guerre européenne. Cela même alors que nous, deux pays qui nous trouvons à une étape très difficile des relations bilatérales, l'avons démenti presque en même temps. L'Ukraine a également tenté (nous en reparlerons aujourd'hui) d'attirer l'attention des superviseurs occidentaux sur le fait qu'ils détruisaient par de telles déclarations son économie et transformaient la vie des citoyens ukrainiens en véritable enfer. Mais qui les écoutait? Aller jusqu'à déménager l'ambassade de Kiev à Lvov, et ainsi de suite. On se demande combien cela a coûté au budget américain? Le cirque avec le déplacement de l'ambassade, la prétendue "destruction" des équipements? Il fallait probablement acheter de nouveaux appareils. Peut-être que c'est la raison de "l'activité" intense du Département d'Etat américain. Peut-être que tout est, finalement, simple et banal?

Le Ministère ukrainien de la Défense confirme que tous les changements enregistrés près de la frontière ukrainienne "étaient attendus et se produisent dans le cadre des prévisions annoncées précédemment". C'était une tentative voilée de demander aux États-Unis et à la Grande-Bretagne de ne pas provoquer d'hystérie susceptible de porter atteinte à l'ordre social intérieur, qui est déjà très fragile sans cela en Ukraine. Tous les jours, le Ministre ukrainien de la Défense, Alexeï Reznikov, déclare: "La probabilité d'une agression de la part de la Russie est évaluée comme faible". Qui s'intéresse à lui en Occident? Le beau monde politique du régime de Kiev ne peut pas le comprendre. Ils ne sont écoutés et entendus que quand cela profite à l'Occident. Quand ce n'est pas dans les plans de la Maison Blanche et de Downing Street, le son de ce qui se dit à Kiev est "coupé". Ils ne peuvent tout simplement pas être entendus. Ils bafouillent quelque chose, mais ça n'intéresse personne.

Mikhaïl Podolyak, conseiller du chef du bureau du Président ukrainien, conscient que la principale source de panique dans l'espace de l'information reste les médias occidentaux, a exhorté tout le monde (je veux dire ces mêmes journalistes et médias) "à être équilibré et à éviter une telle tonalité alarmiste". Vers où cela était-il dirigé? La diffusion en direct avait déjà été lancée. La guerre était sur le point d'éclater. Selon le chef du bureau du Président ukrainien, il n'y avait aucune preuve du début des préparatifs d'une "invasion à grande échelle".

Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine, Alexeï Danilov, déclare qu'il ne voit aucune prémisse à une invasion de l'Ukraine le 16 ou le 17 février.

Le Président du pays lui-même - Vladimir Zelenski - a rassuré ses citoyens. Il a demandé aux fonctionnaires et aux oligarques effrayés et en fuite de revenir, ou a demandé - quelqu'un devait bien avoir des informations sur la question - de partager des données sur l'invasion qui se préparait le 16 février. Dans le même temps, l'argent du budget des contribuables ukrainiens était dépensé pour assurer les vols dans le ciel du pays. En raison de l'hystérie occidentale, les compagnies de leasing ont refusé d'assurer les avions survolant l'Ukraine. Combien d'argent supplémentaire a été gaspillé pour ce "sciage" de fusils d'assaut en bois, la "dispersion" d'armes en papier? Il faudra faire les comptes. Dieu merci, ce ne sera pas à nous de le faire.

Les deux pays ont déclaré à tous les niveaux qu'il n'y aurait pas de guerre, que personne n'attaquerait personne ni n'avait l'intention de le faire, et ont constamment démenti les informations faisant état de préparatifs d'une "invasion". Mais cela n'arrête pas la machine de propagande occidentale. Les déclarations des fonctionnaires sont tapées comme sur une machine. Vous pouvez voir à quoi tout cela a mené.

Nous avons assisté à un nouveau cycle de la campagne de désinformation lancée par l'Occident à propos de la mythique "invasion" russe en Ukraine et d'une prétendue "agression" de notre part. Des forces colossales, des fakes, des publications inventées par des médias connus et inconnus, des politiciens, des diplomates et même des chefs d'État faisant autorité ont été mis à contribution pour faire tourner ce sujet. Des inquiétudes ont été exprimées quant à la possibilité d'une évolution négative des événements, notamment aux ambassadeurs russes dans des pays situés à des milliers de kilomètres de l'Europe et qui, en principe, n'ont aucun lien avec l'Ukraine. Même eux ont reçu cette désinformation par divers canaux. Mais ils ont fait ce qu'il fallait: ils ont contacté directement les représentants russes et ont reçu les explications appropriées.

Des provocations concrètes ont également été préparées. Le Washington Post a envoyé une équipe de tournage en Ukraine pour recueillir des donnees sur la sécurité en mer Noire. Il s'agissait de couvrir les menaces émanant du territoire de la Crimée russe et l'état des forces navales ukrainiennes. Cette équipe devait prendre la mer sur des navires de la marine ukrainienne et décrire la "situation réelle" dans le bassin de la mer Noire.

Mais les actions des journalistes ne correspondent pas toujours au scénario écrit par Washington et Londres. Il y a également eu des tentatives d'adopter un point de vue objectif. La semaine dernière, des correspondants français ont dit la vérité sur la vie à Donetsk sur une grande chaîne française. Pour beaucoup, il s'agissait d'une "révélation malvenue", à tel point que l'ambassade d'Ukraine à Paris a même appelé la rédaction  de la chaîne qui avait fait le reportage pour partager son indignation. Comment ça, vous avez montré la vérité?

Visiblement, ils n'avaient pas entendu les appels de leurs dirigeants à Kiev à montrer les choses telles qu'elles sont et à raconter des faits, pas des contes de fées.

Manifestement, afin d'éviter de tels "excès" à l'avenir, quand la vérité fuit et qu'il y a un point de vue objectif. Et si tout cela "se renforçait", si soudainement les journalistes rapportaient régulièrement ce qui se passe en Ukraine et autour? C'est apparemment pour cette raison que, le 10 février dernier, le Ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dimitri Kouleba, et le Ministre ukrainien de la Culture et de la Politique de l'information, Alexandre Tkatchenko, ont publié un appel conjoint aux médias ukrainiens et étrangers, dans lequel ils soulignaient la nécessité d'adhérer à la position officielle de l'Ukraine dans la couverture de la situation dans le Sud-Est du pays. C'est intéressant. Quand Bloomberg affirme que la Russie a "envahi" l'Ukraine et que tout s'effondre en Ukraine - l'économie, les finances, le taux de change de la hryvnia, les gens commencent à s'enfuir avec ce qu'ils ont, les fonctionnaires quittent l'Ukraine en masse - c'est à ce moment-là que les officiels ukrainiens disent: "Non, non, non, ce n'est pas vrai". "Écrivons la vérité". Quand une tentative plus ou moins objective est entreprise pour mettre en lumière ce qui se passe, ce autour de quoi il y a un débat international depuis de nombreuses années, qui a abouti entre autres à des histoires aussi peu reluisantes, ces mêmes représentants du régime de Kiev disent: "Non, vous savez, il n'y a qu'une seule version, c'est la seule correcte, c'est la nôtre, n'utilisez pas les autres". Attendez, soit vous avez choisi une voie démocratique de développement avec le pluralisme des médias, la liberté d'expression, l'indépendance de la presse, etc. Vous avez été intégrés (je m'adresse là au régime de Kiev) dans ces rangs, vous avez voté en association, n'étant pas membres de l'UE, pour toutes ces "valeurs". Pas en théorie, mais en pratique, vous avez signé des documents disant que vous étiez unis dans la défense de la liberté et de la démocratie. Voilà une bonne opportunité de mettre cela en pratique: ne fermez pas vos chaînes, pas même celles de l'opposition, qui essaient de faire quelque chose, arrêtez de harceler les journalistes, laissez tranquilles les journalistes occidentaux qui veulent enfin comprendre. Ils nous ont appelés et nous ont demandé: "Pouvez-vous nous expliquer pourquoi Kiev ne veut pas appliquer les Accords de Minsk?é Peut-être auront-il la possibilité de réaliser des reportages basés sur ce qu'ils voient et pas seulement sur ce qu'on leur "verse" dans les oreilles.

C'est pourquoi nous demandons à l'OSCE, qui a mené une certaine "diplomatie silencieuse" ces derniers temps, de sortir de cette anabiose et d'évaluer cette tentative de pression flagrante et cynique sur les journalistes. Deux ministres du gouvernement ukrainien ont appelé les journalistes à utiliser le point de vue officiel sur les événements.

Les pays de l'Otan, sous le couvert du voile d'information qu'ils avaient eux-mêmes créé, ont continué à arroser l'Ukraine d'armes au rythme le plus rapide possible. Ils ne se soucient absolument pas du fait que ces armements pourraient facilement se retrouver sur le marché noir et être utilisés non pas contre un agresseur mythique, mais contre leurs propres citoyens. Nous avons vu ce scénario se réaliser plus d'une fois. Compte tenu de l'hystérie et de la psychose que nous observons en Ukraine à l'instigation de l'Otan, tout peut arriver. Nous avons déjà parlé du fait que, selon les informations du Bureau du procureur général d'Ukraine, le nombre d'armes en circulation illégale était en constante augmentation. J'insiste sur le fait qu'il s'agit du Bureau du procureur général de l'Ukraine, pas d'un autre État que les "non-indépendants" et la communauté internationale ne croient pas, mais de l'Ukraine. À l'avenir, ces armes pourraient se retrouver entre les mains de groupes criminels des pays qui les fournissent aujourd'hui activement au peuple ukrainien.

L'hystérie de l'Occident a exercé une forte pression psychologique sur le peuple de l'Ukraine même. Mais c'est à eux de prendre ça en charge, nous sommes intéressés par d'autres choses. Nous sommes intéressés par le fait qu'il s'agit d'un pays qui traverse une "phase" chaude de confrontation intérieure. L'état général, y compris l'état moral des gens, est important. Tout mouvement brusque, y compris sur la ligne de contact, un tir, une provocation peuvent, au final, malheureusement, mener à des conséquences fatales. Au contraire, les gens ont besoin d'être rassurés, d'être disposés à la paix, contrairement à ce que font l'Occident et les politiciens affiliés en Ukraine

Parce que personne en Occident ne se soucie des intérêts de l'Ukraine elle-même et de ses citoyens, et peu importe combien on tente de faire croire que c'est le cas, la situation est plus ou moins évidente maintenant. Les politiciens et les citoyens ordinaires commencent vraiment à se réveiller et à réaliser qu'ils sont un instrument dans les mains de leurs mentors occidentaux. L'Occident ne s'intéresse certainement pas à leur sort. Des députés, des fonctionnaires et des représentants des grandes entreprises ont tout simplement fui le pays. On a notamment vu aujourd'hui des matériaux vidéo montrant d'importantes sommes d'argent chargées, emportées et évacuées. Les autorités actuelles se moquaient de ce qui se passait en Ukraine début 2014, quand les autorités précédentes, sous la pression du Maïdan, des pneus enflammés et des forces d'opposition, avaient quitté Kiev. On s'était moqué d'eux pour cela. Où est passée cette ferveur démocratique? Où tout cela est-il passé? Ils ont fait la même chose pendant huit ans, et tout cela en vain?

Dans ce contexte, le discours du Président Vladimir Zelenski aux citoyens ukrainiens est digne d'attention. Une fois de plus, je tiens à souligner qu'il a dit directement que certains "tentaient d'effrayer l'Ukraine avec une grande guerre" (je tiens à souligner qu'il a dit "pas nous") et "qu'une fois de plus, ils fixaient une date d'invasion" (également "pas nous"), car nous avons dit exactement le contraire: nous n'allons pas le faire, il n'y a pas de tels plans, nous menons des exercices (j'en dirai plus à ce sujet plus tard). Quant aux dates de l'invasion, tout le monde, des officiels aux politiciens en passant par les journalistes, a fait de son mieux pour démontrer le caractère infondé des rumeurs circulant sans fondement, qui se sont transformées en fakes et en désinformation en Occident.

Nous appelons les pays occidentaux à cesser d'intensifier l'hystérie antirusse (et déjà antiukrainienne) et d'arrêter de "pomper" des armes vers Kiev. Ces actions ont un impact négatif à la fois sur le règlement du conflit dans le Donbass et sur la situation globale en matière de sécurité et de stabilité en Europe.

 

Sur les exercices russo-biélorusses "Union Resolve 2022"

 

L'Occident continue d'avancer des réclamations absurdes en lien avec les exercices militaires russo-biélorusses "Union Resolve 2022".

Je voudrais vous rappeler que lors de la conférence de presse du 20 janvier, c'est-à-dire il y a presque un mois, nous avions averti les journalistes et le grand public que la propagande occidentale allait travailler assidûment sur l'idée d'"une attaque russe contre l'Ukraine depuis le territoire de la Biélorussie". Pour ainsi dire, c'est sous ce slogan que tous les matériaux médiatiques ont été publiés. Les événements de ces dernières semaines montrent clairement que le but de cette campagne était de créer un "voile" d'information pour "arroser" le régime de Kiev d'armes. On comprend que cette situation pourrait être utilisée par les dirigeants de Kiev pour lancer une agression suicidaire contre le Donbass. Dans un élan de panique, les stratèges de Washington et de Londres ont intimidé non seulement les Ukrainiens, mais aussi eux-mêmes, leurs propres citoyens, en annonçant bruyamment l'évacuation des diplomates de Kiev et en conseillant à leurs compatriotes de quitter l'Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie.

En ce qui concerne l'exercice "Unio Resolve 2022" proprement dit, les manœuvres sont menées en totale conformité avec l'intention déclarée. Des informations détaillées sur les objectifs, les étapes et le calendrier des manœuvres avaient été présentées par le vice-Ministre de la Défense Alexandre Fomine en conférence de presse le 18 janvier dernier. Un événement similaire a été organisé le même jour par la partie biélorusse à Minsk pour les représentants militaires étrangers. CNN et Bloomberg, bien sûr, n'en parlent pas. Des visites de journalistes ont été organisées directement sur les polygones. Les attachés militaires étrangers et les représentants de la presse ont été invités à participer à l'observation des manœuvres en Biélorussie lors de la phase finale des exercices.

Malgré l'absurdité des accusations portées contre nous, nous n'avons jamais cherché à esquiver l'éclaircissement des mesures visant à renforcer la défense commune de l'État de l'Union lors des contacts au niveau politique.

Nous n'avons rien à cacher. Nous agissons de manière ouverte et transparente, nous sommes prêts à répondre aux questions. Le problème est que nous faisons tout cela mais que les médias dissimulent délibérément notre position à leur propre auditoire.

Nous appelons nos partenaires à cesser d'attiser l'hystérie et à canaliser leur énergie dans des directions constructives. La véritable menace pour la sécurité dans la région n'est pas à chercher dans les vérifications des capacités de défense de la Russie et de la Biélorussie, mais dans les mesures provocatrices prises par l'Occident lui-même pour renforcer les forces de l'Otan à la frontière de l'État de l'Union et pour "arroser" Kiev d'armes. Nous en parlons pour la énième fois. Peut-être vont-ils enfin nous entendre.

 

Sur les livraisons d'armes à l'Ukraine par les pays de l'Otan

 

Depuis le début de l'année, en un mois et demi, plus de 40 avions de transport militaire de différents pays ont atterri en Ukraine: des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de Pologne et de Lituanie.

En décembre 2021, le Président américain Joe Biden a approuvé une aide militaire supplémentaire de 200 millions de dollars pour l'Ukraine. Il s'agit notamment de systèmes antichars, de lance-grenades, d'armes à feu, de grandes quantités de munitions et d'autres équipements. Depuis 2014, les États-Unis ont fourni à l'Ukraine un total de 2,7 milliards de dollars d'aide militaire, selon les responsables du département d'État (dont 650 millions de dollars en 2021).

Posons de nouveau la question: pourquoi la Russie mène-t-elle des exercices sur son territoire dans cette région? C'est étrange, n'est-ce pas? Un État voisin instable où des coups d'État anticonstitutionnels ont régulièrement lieu, un pays en proie à un conflit armé intérieur a été "arrosé" d'armes ces dernières années. Qu'y a-t-il d'étrange à ce que nous menions des exercices dans cette région si l'on comprend toute l'imprévisibilité de ce qui peut s'y passer, si l'on comprend  les ojectifs des pays de l'Otan, ce qu'ils font habituellement dans de tels cas?

On prévoit le transfert d'hélicoptères MI-17 destinés à l'Afghanistan. Les Américains ont permis à leurs alliés de fournir à l'Ukraine des armes et des équipements de fabrication américaine. La Maison Blanche menace de renforcer le groupement militaire de l'Otan en Europe de l'Est avec 8.500 soldats américains.

Le Royaume-Uni est prêt à envoyer plusieurs centaines de soldats dans les pays baltes et en Pologne, en plus des 830 soldats britanniques déjà déployés en Estonie dans le cadre du plan d'action "réactivite" de l'Otan et de ses 140 soldats en Pologne. Londres a récemment transmis plus de 2.000 armes antichars à Kiev.

En plus de cela, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé le déploiement de deux avions de chasse Eurofighter Typhoon en Roumanie, ainsi que le transfert de 1.000 hommes à la réserve de la Force de réaction de l'Otan pour un déploiement rapide en cas de "crise humanitaire" aux frontières orientales du bloc.

Le ministère canadien de la Défense a annoncé son intention de transférer des pistolets, des fusils de précision, des mitrailleuses ainsi qu'1,5 million de munitions à l'Ukraine. Ils sont en faveur de la paix, c'est vrai. Ils veulent ce qui est bon pour le peuple ukrainien.

Le gouvernement polonais a approuvé la fourniture de systèmes portatifs de défense aérienne, de munitions et de drones à l'Ukraine.

L'Estonie a annoncé son intention de fournir à l'Ukraine des obusiers D-30 de 122 mm. Leur histoire est intéressante. Ils ont été produits en URSS et étaient auparavant stationnés en RDA. Après la réunification de l'Allemagne, Berlin les a transférés à la Finlande dans les années 1990, qui les a à son tour transmis à l'Estonie en 2009. Mais rien n'est à jeter pour l'Ukraine. Comment ne pas réjouir un "frère"! Comment ne pas aider un ami dans un moment difficile, ne pas lui offrir de déchets. Un grand geste de la part de l'Estonie. Voilà ce qu'est l'amitié. Selon le Wall Street Journal, les autorités allemandes ne permettent pas à Tallinn de fournir des armes d'origine allemande. C'est dommage, vraiment. Ils auraient aussi pu mettre des allumettes dans le feu.

Les Pays-Bas ont déclaré qu'ils étaient prêts à étendre le programme médical visant à réhabiliter les militaires ukrainiens. En effet, au lieu d'aider à mettre fin au conflit, il serait certainement préférable de soigner ceux qui ont été paralysés à cause de lui. Ou, par exemple, de faire un don de 5 millions d'euros au "Fonds d'affectation spéciale de l'Otan pour l'Ukraine". Comment s'en passer.

C'est le peuple ukrainien qui en paiera le prix, y compris de la vie des générations futures.  Quelqu'un doit utiliser ces armes, quelqu'un doit payer pour ces armes, leurs composants et leur entretien. Ils ont donc trouvé un pays malheureux.

 

Sur les résultats pratiques d'un projet de la FAO financé par la Russie pour la Syrie

 

En janvier de cette année, le projet d'assistance technique "Aide à la population rurale et renforcement de la résilience des ménages dans la province d'Alep, en Syrie" s'est achevé avec succès. Ce projet a été mis en œuvre conjointement par la Russie et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Le projet est financé par notre pays depuis décembre 2018. (budget: 3 millions de dollars). Ses principaux objectifs sont de surmonter les effets dévastateurs du conflit militaire sur l'agriculture et les infrastructures agraires du pays, et de restaurer le potentiel d'autonomie de la population de la province d'Alep en matière de de sécurité alimentaire.

L'aide a couvert 45.000 ménages. Grâce à la création de pépinières de jeunes plants et à la fourniture de semences, 1.600 ménages ont augmenté leur production de légumes.

Un laboratoire de diagnostic vétérinaire a été restauré. Environ 20.000 petites exploitations agricoles ont bénéficié d'un accès gratuit à ses services. Plus de 596.000 animaux ont été vaccinés.

Plus de 3.000 ménages ont eu accès à l'eau après la reconstruction des équipements d'irrigation, ce qui a permis de rétablir la production agricole sur plus de 5.000 hectares de terres. Des cours de formation avancée en irrigation ont été dispensés à 47 experts techniques.

Le projet a donné de bons résultats pratiques. Malgré les difficultés persistantes dans le pays, la FAO, en collaboration avec les autorités locales, a fourni un soutien ciblé et indispensable au peuple syrien après la fin de la phase active des activités militaires.

Nous appelons nos partenaires internationaux à s'impliquer plus activement dans la reconstruction post-conflit de la Syrie, en utilisant au maximum le riche potentiel d'expertise des organisations du système des Nations unies.

Vous voyez comme c'est intéressant. Il ne s'agit pas d'approvisionner l'Ukraine en vieilles armes. Il s'agit d'un appel à aider les civils que la Russie a aidés à survivre lorsqu'ils ont été attaqués par des terroristes internationaux. Cela ne fait pas partie du plan quand vous devez nourrir, donner à boire, soigner non pas ceux qui ont combattu la vraie menace, mais ceux qui se battent entre eux, pour qu'ils soient ensuite renvoyés à la guerre civile après avoir été soignés. Tout cela n'intéresse pas l'Occident. Bien sûr, les fondations, l'aide des donateurs, un peu d'argent est collecté, qui est principalement utilisé pour soutenir les forces d'opposition. D'une manière ou d'une autre, cela n'est pas propice à la consolidation des forces sociales en Syrie. Au contraire, cela est voué à diviser les gens. Nos partenaires de l'Otan savent très bien comment s'y prendre.

 

Sur la situation liée aux activistes de l'ONG "Casques blancs" en Jordanie

 

Dès le déclenchement du conflit en Syrie, l'Occident a activement soutenu les forces qui s'opposaient aux autorités légitimes de ce pays. Pendant longtemps, les partenaires occidentaux n'ont "pas remarqué" la présence croissante de radicaux et de terroristes dans les rangs de ces dernières. Une nouvelle terminologie a même été utilisée pour les désigner: terroristes modérés, combattants, extrémistes. En outre, une aide financière et logistique massive a été fournie à cette foule qui a afflué sur le sol syrien depuis le monde entier.

Pour soutenir les infrastructures civiles, pour les reconstruire, pour relancer une vie paisible, il n'y avait pas un centime. Il y avait pourtant de l'argent. Mais vers qui était-il dirigé? Les extrémistes, les combattants et les terroristes. On a ouvertement "flirté" avec eux dans l'espoir qu'ils contribuent au renversement du "régime Assad". Tout a été misé là-dessus. L'administration américaine a déclaré: "Il doit partir". Et ils ont payé pour mettre en œuvre ce plan.

Même l'arrivée d'un monstre tel que Daech sur la scène n'a pas complètement dégrisé ceux qui croyaient que tous les moyens étaient bons pour atteindre des fins géopolitiques. Daech s'est révélé trop odieux - ses dirigeants se sont permis de défier les intérêts occidentaux dans des déclarations publiques et des actions concrètes. Les terroristes "modérés" de Hayat Tahrir al-Cham, de l'ancien Front al-Nosra et d'autres structures similaires et affiliées, notamment la célèbre organisation pseudo-humanitaire des Casques blancs - c'était une autre affaire.

La collaboration entre les agences de renseignement occidentales et ces structures, en particulier les Casques blancs, se poursuit aujourd'hui encore sous une forme ou une autre, principalement dans l'organisation de toutes sortes de provocations destinées à détruire la cohésion sociale naissante et à porter une ombre sur le gouvernement syrien et ceux qui le soutiennent.

Je tiens à rappeler qu'à plusieurs reprises, notamment en avril 2017 et avril 2018, la mise en scène de l'utilisation d'armes chimiques par les "blancs-casqués" a constitué un prétexte pour que les alliés de l'Otan lancent des frappes massives de missiles contre des cibles militaires et civiles syriennes. Ceux qui, aujourd'hui, parlent d'une sorte d'agression potentielle de la Russie et qui nous demandent de répondre si nous avons toujours l'intention d'attaquer l'Ukraine, sont ceux-là mêmes qui, il y a quelques années, ont bombardé la Syrie sous un prétexte fallacieux, créé avec leur propre argent. Une telle hypocrisie n'est pas nouvelle pour nous. Nous savons ce dont nos partenaires occidentaux sont capables.

La fabrication d'accusations "chimiques" et d'autres mensonges sur les crimes présumés de Damas est devenue une tendance de fond de la guerre de l'information menée par l'Occident contre la Syrie. Aujourd'hui nous entendons Washington affirmer que la Russie pourrait inventer une sorte d'excuse pour une "invasion". Mais non, ce n'est pas la Russie qui fabrique les raisons d'une "invasion", ce sont les "Casques blancs", les terroristes "modérés" qui créent ces mêmes raisons pour porter des frappes avec l'argent de Washington, Londres et d'autres États de l'Otan. Nous savons qui a planché sur les prétextes les plus "éclatants" pour une "invasion". Comme toujours, nos partenaires américains. Ils ne pourront jamais se laver de la honte d'avoir créé certainement l'une des plus grandes causes de l'agression et de l'occupation de l'Irak.  Je fais référence à ces mêmes tubes à essai avec lesquels Colin Powell s'est présenté au Conseil de sécurité de l'Onu en affirmant que derrière le verre se trouvaient des spores d'anthrax, des armes de destruction massive, que Saddam Hussein contrôlerait et qu'il fallait s'envoler pour "sauver" le monde entier de Bagdad, parce qu'ils étaient sur le point d'utiliser ce qui se trouvait dans les tubes. Puis il s'est avéré qu'il n'y avait rien de tel dans les tubes (ou plutôt quelque chose comme de la lessive) et qu'il n'y avait aucune donnée des services de renseignement. Tout a été inventé. La décision de commencer à occuper l'Irak, de renverser le régime, d'entreprendre une action militaire contre un État souverain, a été prise bien avant d'être annoncée, sur la base d'un prétendu renseignement. Ils ont pris une décision politique, puis ont tout monté.

L'histoire s'est répétée en Syrie, où les Casques blancs ont été inventés et soutenus. Ces Casques blancs ont créé des provocations, parlé d'armes chimiques. Puis ils ont tout mis sur le dos du gouvernement de Bachar al-Assad et de notre pays.

"J'aime bien" ceux qui disent "combien les Occidentaux sont bons", comment ils ont appris à inventer et à mettre en œuvre tout cela. Si seulement nous pouvions faire de même. Ceux qui disent ça ne le font pas avec sarcasme (comme le font nos diplomates), mais de manière sérieuse, en "reproche" à la diplomatie russe, qui, disent-ils, au lieu de "s'accrocher" au droit international, devrait maîtriser ce "vrai" pouvoir d'influence. De quelle "force d'impact" parle-t-on? Ce sont des crimes qui conduisent à la souffrance de millions de personnes, à la destruction d'États, à l'affrontement de nations et de peuples, à des crimes contre l'humanité.

La manipulation constante de l'opinion publique a rendu possible, en Occident, l'adoption législative de mesures répressives sévères et de restrictions des sanctions, notamment le "Caeasr Act", qui ne font que pousser la Syrie vers une catastrophe humanitaire et empêchent sa reconstruction après la crise et le retour de millions de réfugiés dans le pays. Les méthodes qui ont fonctionné à l'époque n'ont pas permis de faire tomber le régime. Ils ont décidé de faire autrement: l'impact économique, le blocus, les sanctions, et même pas les sanctions.

Ce qui rend la situation encore plus cynique, c'est que les "preuves" qui constituent la "base factuelle" de cette politique inhumaine proviennent de personnes à qui on ne serrerait pas la main. Le fait est qu'à ce jour, plusieurs dizaines de militants des Casques blancs se trouvent en Jordanie, pays voisin de la Syrie. Les services de renseignement occidentaux les y ont transférés en 2018, quand la zone de désescalade Sud a cessé d'exister et que le gouvernement syrien a repris le contrôle de la frontière avec la Jordanie. Ceci étant, les sponsors des "blancs-casqués" ont promis à Amman qu'une fois les formalités nécessaires accomplies (elles devaient prendre plusieurs mois, selon les Occidentaux), les "blancs-casqués" pourraient élire résidence permanente en Occident. Comment tout cela s'est terminé? Après des années de vérifications, il s'est avéré qu'aucun pays n'était prêt à accueillir ces pseudo-humanitaires, qui constituaient manifestement une réelle menace pour leur sécurité. Les États-Unis ont donné leur argent (c'est une information publique, le Département d'État l'a dit). La Grande-Bretagne a infiltré ses agents de renseignement, les a utilisés et a dit au monde entier qu'il s'agissait de structures liées aux droits de l'homme, les a nourris sur le sol syrien, les a retournés contre le peuple syrien et, ce faisant, nous a accusés sur les plateformes internationales de soutenir prétendument l'utilisation d'armes chimiques par Damas. Puis, quand le jeu a pris fin, ils sont devenus insignifiants, leur cerveau idéologique James Le Mesurier a mis fin à son séjour dans ce monde dans des circonstances étranges, et personne n'a voulu retirer les autres de la région. Qui en avait besoin? Premièrement, ils en savent trop et donneraient probablement des interviews pour de l'argent aux plus grands groupes de télévision et de radio, et deuxièmement, ils sont tout simplement dangereux, si l'on considère le nombre de migrants du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord qui se sont déjà retrouvés dans les pays européens - auxquels s'ajoutent aujourd'hui ceux en provenance d'Afghanistan - et sur le territoire des Etats-Unis. Les Jordaniens, dans ces circonstances, ont été amicalement conseillés par les Occidentaux de mieux surveiller leurs anciens protégés. En a-t-il déjà été autrement? Quand ont-ils respecté leurs obligations, quand se sont-ils tenus au droit international?

 

Sur la participation de l'UE et du Programme des Nations unies pour le développement à la restauration de la maison du collaborateur nazi Xhafer Deva

 

Nous sommes indignés par l'implication de l'UE et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans le projet lancé le 2 février dernier dans le Sud de Mitrovica pour reconstruire la maison d'un collaborateur nazi, Xhafer Deva. Il a été maire de Kosovska Mitrovica, puis "ministre de l'intérieur" de la "Grande Albanie" pro-fasciste, a été à l'origine de la création de la division SS "Skanderbeg" et a participé à la persécution de Serbes, de Juifs, de tziganes et d'autres non-Albanais.

Le cynisme et l'absurdité de la situation sont renforcés par le fait que ce projet a été mis en œuvre dans le cadre de l'initiative de l'UE "Le patrimoine culturel comme force motrice du dialogue intercommunautaire et du rapprochement social".

D'après la déclaration conjointe du PNUD et de l'UE du 8 février, la restauration de la maison de Xhafer Deva a été suspendue. Nous sommes convaincus que les structures de l'Organisation mondiale, qui a été créée au lendemain de la victoire sur le nazisme, ne s'impliqueront jamais, quelles que soient les circonstances, dans de telles actions provocatrices de blanchiment des criminels nazis et de réécriture de l'histoire.

 

Sur la condamnation du défenseur des droits de l'homme letton Alexandre Gaponenko

 

Il y a quelques jours, la justice lettone a condamné Alexandre Gaponenko, personnalité publique de premier plan et militant des droits de l'homme, à un an et demi de prison avec sursis pour "incitation à la haine nationale et ethnique" et "aide à un État étranger (sous-entendu la Russie) dans des activités contre la Lettonie".

Ce n'est pas le premier procès visant Alexandre Gaponenko. Précédemment, il avait été condamné à un an avec sursis pour une accusation tout aussi absurde. Cette fois, l'objet des attaques du Bureau du procureur letton était ses publications contenant ses propres évaluations des événements actuels, qui contredisaient la position officielle de Riga. Dans ces documents, qui font de lui un ennemi du peuple et de l'État lettons, il ridiculise la position des autorités lettones concernant une "éventuelle attaque" de la Russie contre les pays baltes.

La condamnation fortement politisée d'Alexandre.Gaponenko a rappelé une fois de plus l'atmosphère sinistre de terreur politique et d'arbitraire régnant contre les membres de la société civile en République de Lettonie qui ont le courage de déclarer ouvertement leur opposition à la discrimination contre les minorités nationales et à la glorification du nazisme dans leur pays.

Nous insistons pour que les organisations internationales compétentes formulent une évaluation de principe de la situation intolérable des droits de l'homme dans ce pays balte, dont les autorités utilisent une justice purement punitive pour combattre la dissidence. Nous partageons pleinement l'avis du célèbre défenseur des droits de l'homme Alexandre Brod selon lequel les structures des Nations Unies, de l'OSCE et du Conseil de l'Europe ont fait preuve d'une "indifférence honteuse" en ne soutenant pas Alexandre Gaponenko.

 

Sur la cérémonie d'inauguration du mémorial "Enfants de Beslan" en Italie

 

Beslan, comme vous le savez, fait partie de ces mots, de ces symboles qui peuvent être compris sans traduction et qui résonnent avec douleur dans le cœur de chacun. Périodiquement, nous vous parlons des initiatives prises en Italie pour commémorer les victimes de la tragédie de Beslan. À Florence, une place a été nommée "Enfants de Beslan", à Turin un "Jardin des enfants victimes de Beslan", à Rovereto, un parc a été aménagé et une plaque commémorative installée, à Roccagorga, une école a été baptisée du nom des enfants de Beslan, à Castelnovo di Sotto, un monument "Souvenir et espoir" a été érigé, à Lurago d'Erba, un parc pour enfants "Enfants de Beslan" a été ouvert. Dans de nombreuses villes italiennes, des rues sont nommées en mémoire de la tragédie. A la différence de ces européens où des rues ont été baptisées du nom des terroristes qui ont causé la tragédie dans le Caucase du Nord dans les années 1990 et au début des années 2000, une sculpture en bronze a été installée dans le centre historique de la République de Saint-Marin.

Le 18 février, dans la ville de Sarzana (région de Ligurie), une cérémonie sera organisée pour dévoiler le panneau commémoratif aux enfants de Beslan, érigé avec le soutien de la mairie et de la société civile dans un établissement scolaire de Ligurie. La plaque consiste en un disque de marbre avec l'image d'une école et d'enfants qui en sortent, illuminés par les rayons du soleil. Le maire, l'ambassadeur de Russie en Italie Sergueï Razov, les autorités locales et les représentants de Beslan, les enseignants et les étudiants, les médias russes et italiens participeront à l'inauguration. J'espère que ces derniers couvriront l'événement.

Nous sommes reconnaissants envers le peuple italien pour cette nouvelle preuve de solidarité et d'amitié. L'attitude à l'égard de la tragédie de Beslan, qui a choqué le monde entier et est devenue un symbole de la lutte contre l'un des principaux défis de notre époque - le terrorisme international - est un marqueur qui détermine la civilisation, l'humanisme et la maturité de la société, la volonté de suivre les valeurs humaines universelles non pas en paroles mais en actes. Nous sommes convaincus que le mal fondamental que constitue le terrorisme ne peut être éradiqué que par des efforts collectifs et consolidés fondés sur les normes et les principes du droit international.

 

Sur le transfert de l'aide alimentaire humanitaire russe à la République de Djibouti

 

Le 10 février, la troisième tranche d'aide humanitaire russe (193,5 tonnes) a été remise aux autorités de Djibouti à la base logistique régionale du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, dans le cadre de notre contribution volontaire au fonds du PAM pour 2022, d'un montant de 2 millions de dollars.

Cette cargaison de nourriture russe est destinée à aider les personnes les plus pauvres dans les zones rurales et les réfugiés à Djibouti (plus de 30 000 personnes). La Fédération de Russie entend poursuivre sa contribution significative à la sécurité alimentaire dans la Corne de l'Afrique.

 

Sur le 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et le Burkina Faso

 

Le 18 février marque le 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et le Burkina Faso. Nos États, qui entretiennent traditionnellement des relations amicales,  coopèrent avec succès sur la scène internationale et coordonnent leurs actions au sein des Nations unies et d'autres plateformes multilatérales. Les échanges commerciaux, économiques, d'investissement et de coopération humanitaire mutuellement bénéfiques se développent également, et la base juridique et contractuelle s'élargit.Aujourd'hui, le Burkina Faso est confronté à de nouveaux défis et à une situation politique intérieure difficile, suite au coup d'État militaire qui a eu lieu dans ce pays le 24 janvier de cette année. Nous pensons en principe que l'ordre constitutionnel doit être rétabli dès que possible et que cet État doit revenir à un régime civil. Avec la communauté internationale et les organisations régionales, nous continuerons d'aider la population de ce pays à trouver des moyens de sortir de la situation de crise, ainsi qu'à lutter contre la menace terroriste.

Comme le veut la tradition, nous souhaitons au peuple du Burkina Faso paix, prospérité et bien-être.

 

Sur le 65e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques avec la République socialiste démocratique du Sri Lanka

 

Le 19 février marquera le 65e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la République socialiste démocratique du Sri Lanka, au peuple de laquelle nous sommes liés par des relations d'amitié de longue date.

Le dialogue politique bilatéral a toujours été fondé sur l'égalité, la bonne volonté et la disposition à prendre en compte nos intérêts mutuels. Nous interagissons de manière productive sur la scène internationale, aux Nations unies et au sein d'autres organismes et forums multilatéraux. Notre pays est traditionnellement un partenaire commercial important du Sri Lanka et l'un des principaux importateurs de son principal produit d'exportation: le thé de Ceylan. Le travail fructueux de la commission intergouvernementale Russie-Sri Lanka pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique a contribué à renforcer les liens commerciaux bilatéraux. Grâce à la reprise des vols directs entre Moscou et Colombo en juillet dernier, le nombre de Russes visitant l'État insulaire à des fins touristiques est en augmentation.

À la veille de notre anniversaire commun, nous félicitons nos amis sri-lankais et exprimons notre confiance dans la poursuite du développement progressif de l'ensemble de nos relations bilatérales.

 

Sur la Journée internationale de la langue maternelle

 

Le 21 février sera fêtée partout dans le monde la Journée internationale de la langue maternelle, lancée par l'Unesco en 1999 à l'initiative du Bangladesh, et joue un rôle crucial dans la promotion de la diversité linguistique et culturelle et du multilinguisme.Cette année, la Journée internationale de la langue maternelle met l'accent sur l'utilisation des technologies pour promouvoir le multilinguisme dans l'éducation.Un certain nombre d'événements majeurs et de tables rondes sont prévus ce jour-là en Russie et à l'étranger. En particulier, l'événement thématique organisé par la délégation permanente du Bangladesh auprès de l'Unesco comprendra une présentation du projet du district autonome des Khantys-Mansis - Iougra: "Campement high-tech - Ecole du campement" une ressource éducative numérique unique, qui permet l'enseignement à distance des enfants des minorités autochtones. De plus, ce jour-là se déroulera également la première réunion du Comité national d'organisation pour la préparation et la mise en œuvre de la Décennie internationale des langues autochtones en Fédération de Russie en 2022-2032.

 

Sur le 75e anniversaire de la fondation de l'Organisation internationale de normalisation (ISO)

 

Le 23 février marque le 75e anniversaire de l'Organisation internationale de normalisation (ISO), qui a été créée avec la participation active de l'Union soviétique. Aujourd'hui, elle rassemble 167 pays. Les membres de l'ISO ne sont pas des gouvernements, mais les organisations nationales spécialisées dans ce domaine. Son siège se trouve à Genève, en Suisse. La Russie est devenue membre de l'ISO en tant que successeur légal de l'URSS. Notre pays est représenté par l'Agence fédérale pour la réglementation technique et la métrologie (Rosstandart) en tant que membre du comité de l'ISO.

La coopération internationale dans le domaine de la normalisation et de la métrologie affiche une dynamique positive d'année en année, malgré la situation politique tendue dans le monde.

L'application des standards internationaux est l'un des moyens efficaces d'accroître la compétitivité des produits et services des entreprises russes sur le marché mondial. La participation active de nos experts et l'introduction d'élaborations nationales constituent donc une tâche d'importance stratégique. En 2021, pour la première fois en vingt ans d'existence, le nombre de normes internationales élaborées à l'initiative de la Fédération de Russie a franchi un nouveau seuil.

La participation à l'élaboration de normes internationales se fait par le biais du travail des experts au sein des comités techniques internationaux de normalisation et permet de résoudre, entre autres, les questions d'amélioration du fonds des documents nationaux de normalisation en tenant compte des meilleures pratiques internationales; d'élaboration de normes internationales pour les nouveaux produits et technologies compétitifs, en tenant compte de l'opinion de notre pays; d'appui réglementaire au commerce et à la coopération économique, scientifique et technique de la Fédération de Russie avec d'autres pays et organisations internationales. C'est également l'un des axes importants.

L'Agence fédérale pour la réglementation technique et la métrologie (Rosstandart), qui représente la Fédération de Russie au sein des organisations internationales spécialisées, fournit le soutien nécessaire pour accroître la représentation des entreprises nationales au niveau des comités techniques internationaux de normalisation.

Nous félicitons l'ISO pour son 75e anniversaire et souhaitons à ses membres de nouveaux succès dans tous les domaines de son travail fructueux et exigeant.

On dénombre actuellement 763 TC/PC au sein de l'ISO. Notre pays participe aux travaux de 588 TC/PC en tant que membre du comité (P-member) et à 112 TC/PC en tant qu'observateur (O-member). La participation de la Fédération de Russie à la Commission électrotechnique internationale en tant que P-member est fixée dans 130 organes techniques sur les 184 existants - et elle a le statut d'observateur dans les 54 restants.

À ce jour, la Fédération de Russie s'est vu confier la direction et la présidence de 14 organes de l'ISO et de la Commission électrotechnique internationale, à savoir:

ISO/TC 254 "Sécurité des manèges et des dispositifs de divertissement

SC 7 ISO/TC 8 "Bateaux de navigation intérieure"

PC 6 ISO/TC 20 "Atmosphère type"

PC 8 ISO/TC 20 "Terminologie aéronatique"

PC 2 ISO/TC 59 "Bâtiments et ouvrages de génie civil"

PC 2 ISO/TC 67 "Systèmes de transport par conduites"

SC 8 ISO/TC 67 "Opérations en Arctique"

SC 4 ISO/TC 71 " Prescriptions de performance pour le béton structural"

SC 4 ISO/TC 96 "Méthodes d'essai"

SC 6 ISO/TC 108 "Systèmes générateurs de vibrations et chocs"

PC 3 ISO/TC 122 "Exigences d'aptitude à l'emploi et méthodes d'essais des procédés d'emballages, des emballages et des charges unitaires"

IEC/TC 1 "Terminologie"

IEC/TC 22F "Electronique de puissance pour les systèmes de transmission et de distribution d'électricité"

IEC/TC 45 "Instrumentation nucléaire"

et ainsi de suite.

C'est un travail appliqué que nous menons sur la scène internationale.

 

Réponses aux questions:

Question: Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a évoqué la possibilité d'envoyer des groupements de combat en Roumanie, dans la région de la mer Noire. Comment évaluez-vous cette déclaration et les conséquences que pourraient avoir sa mise en œuvre? Après avoir reçu et évalué la réponse américaine aux propositions de garantie de sécurité, comment la Russie envisage-t-elle les perspectives des futures négociations?

Réponse: Les décisions concernant un nouveau groupe de bataillons multinationaux de l'Alliance en Roumanie, qui sera dirigé par la France, seront prises lors de la réunion des ministres de la Défense de l'Otan les 16 et 17 février. La possibilité de déployer de tels groupes de bataillons en Bulgarie, en Slovaquie et en Hongrie sera également discutée. La militarisation de la région de la mer Noire est une intention de longue date de l'Otan, qui entend la transformer de région de coopération pacifique en une autre arène de batailles et de rivalités géopolitiques, non pas dans les domaines financier et économique pour promouvoir une saine concurrence, mais pour utiliser des outils non autorisés et illégaux afin d'accomplir leurs propres buts, remplir leurs objectifs et soutenir leurs positions. C'est un vieux schéma, rien de nouveau.

Le bloc de l'Atlantique Nord justifie son renforcement militaire, comme toujours, par la mythique "menace" russe. L'hystérie de ces dernières semaines y est aussi pour quelque chose. Ils affirment que la présence de forces armées russes à proximité de la frontière ukrainienne oblige l'Alliance à se défendre. C'est une histoire à dormir debout. Pas même pour les adultes, mais pour les enfants qui ne comprennent pas ce qu'est un État et que la frontière est gardée par des forces armées. Les pays appellent ça de manière différente, mais d'une manière ou d'une autre, il n'y a pas de sécurité frontalière sans cela. Les forces armées effectuent des manœuvres adaptées sur leur territoire, le font dans le respect de tous les pays et alliances auxquels elles participent, en parlent, invitent des observateurs, les médias (ce qui a été fait). Ils ont le droit de le faire. Cela est particulièrement vrai quand dans un État proche les combats se poursuivent à plein régime depuis plusieurs années dans le cadre d'une véritable guerre civile.

Je tiens à le répéter: la Russie ne menace pas les pays de l'Otan et ne va pas les attaquer, ni aucun autre pays. Nous menons une politique pacifique et sommes favorables à la préservation de la paix. La paix est l'une des principales valeurs de la Russie. Nous avons été constamment obligés de lutter contre des agresseurs sur le territoire de notre pays, qui ont envahi et détruit tout (les zones d'habitation, les personnes, les infrastructures). Nous savons ce qu'est la paix et comment la défendre. C'est pourquoi nous développons nos forces armées, sachant les épreuves que notre pays a traversées. Je voudrais insister sur le fait que ces épreuves, nous les avons subies historiquement. Les exercices militaires qui se déroulent actuellement le sont sur notre territoire souverain.

Je rappelle également que l'Alliance parle de sa fidélité à l'Acte fondateur Otan-Russie de 1997, qui consacre l'engagement des pays de l'Otan "à poursuivre leur défense collective et d'autres objectifs en assurant les capacités nécessaires de compatibilité, d'intégration et de renforcement, plutôt que par le déploiement permanent supplémentaire de forces de combat substantielles sur le territoire des nouveaux États membres". Soit ils disent qu'il n'est plus valable et qu'ils n'adhèrent plus à ses dispositions fondamentales, soit ils s'y conforment. Mais il ne faut certainement pas déclarer quelque chose qui va clairement à l'encontre de l'Acte, puisqu'ils ne l'ont pas encore définitivement renié. Le nouveau renforcement de la présence militaire de l'Alliance remet en question non seulement cette disposition, mais également l'ensemble de l'Acte fondateur, qui stipule que la Russie et l'Otan ne se considèrent plus comme des adversaires.

Encore une fois, pour ceux qui ne comprennent pas vraiment. Nous sommes sur notre propre territoire et l'Otan s'étend sur le territoire de nouveaux membres, en dépit du fait que l'Acte fondateur régissant les relations entre la Russie et l'Otan l'interdit de fait.

En ce qui concerne la réponse des États-Unis aux propositions de la Russie en matière de garanties de sécurité, lors d'une réunion de travail avec le Président russe Vladimir Poutine le 14 février, le Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que la réponse négative de Washington aux demandes prioritaires pour les intérêts de la Russie en matière de sécurité nationale (non-déploiement de l'Otan, non-déploiement d'armes offensives menaçantes près de la frontière russe et retour de la configuration militaire et technique de l'Alliance aux positions de 1997) "ne pouvait pas nous satisfaire".

Nous pensons toutefois que les possibilités diplomatiques sont loin d'être épuisées. Des négociations sans fin ne sont pas dans notre intérêt, mais nous sommes prêts à poursuivre le dialogue, tout en maintenant la complexité et l'intégrité de notre initiative en matière de garanties de sécurité. Nous nous référons principalement aux trois éléments clés mentionnés ci-dessus. Nous serons prêts à discuter des aspects auxiliaires concrets du maintien de la sécurité, notamment le retrait des exercices de la ligne de contact Otan-Russie, la définition d'une distance de rapprochement autorisée pour les avions et les navires militaires, et un moratoire mutuel sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée en Europe.

Question: La Douma d'État a adopté un appel au Président russe Vladimir Poutine pour qu'il reconnaisse l'indépendance de la LNR et de la DNR. Kiev a déclaré qu'une telle action serait considérée comme une violation des Accords de Minsk. Êtes-vous d'accord avec une telle évaluation? Le Ministère des Affaires étrangères ne craint-il pas qu'un tel développement puisse devenir un point de non-retour pour les négociations au "format Normandie"?

Réponse: Le Président russe Vladimir Poutine a commenté cette question hier. Le Ministère des Affaires étrangères a également fait part de ses évaluations.

Les Accords de Minsk sont la seule base, irremplaçable, pour résoudre le conflit dans le Donbass. En février 2015, lors de la signature du paquet de mesures, Donetsk et Lougansk ont accepté de continuer à faire partie de l'Ukraine à condition de bénéficier d'un statut spécial garanti par la Constitution et d'une décentralisation. Cette phrase a une signification majeure pour comprendre la situation. Les médias étrangers (et les plus importants d'entre eux) nous questionnent maintenant. Ils se sont soudainement "réveillés": pendant tant d'années, ils ont écrit sur les Accords de Minsk, mais maintenant ils nous demandent d'expliquer à quoi ils servent et pourquoi ils ne sont pas appliqués.

Il est important de comprendre que la signature des Accords de Minsk n'avait pas pour but d'améliorer la situation politique intérieure en Ukraine, ni de "nominer" certaines parties du pays comme "gagnantes du quinquennat". Il ne s'agissait même pas d'une coopération frontalière impliquant des régions ukrainiennes. C'était une situation critique pour l'intégrité de l'Ukraine. Les deux plus grandes régions du pays, avec les mêmes raisons pour leurs actions, ont déclaré qu'elles ne voulaient pas et ne voudraient pas faire partie de l'Ukraine dans de telles conditions et dans le cadre des réalités qui existaient alors. Il a fallu des efforts de médiation internationale pour trouver une formule permettant non pas la réintégration (trop douce), mais l'unification du pays dans des conditions rendaient cela possible tant dans un contexte juridique que dans la pratique. De nombreuses heures ont été consacrées par plusieurs chefs d'État à la recherche d'une formule qui servirait de base à la mise en œuvre effective du document. Elle a été trouvée, garantie par des signatures, a obtenu non seulement une légalisation (elle n'en avait pas besoin) mais un statut juridique international renforcé: elle a été intégrée à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce qui restait à faire était d'enclencher le processus complexe et à grande échelle de la mise en œuvre. C'est là que les "tours de magie" et toutes les choses que nous voyons depuis de nombreuses années ont commencé. Nous sommes convaincus qu'avec de la volonté politique, le paquet de mesures pourrait être mis en œuvre dans un avenir proche (et en quelques mois). C'est exactement ce que nous soutenons et facilitons activement en tant que médiateurs au sein du Groupe de contact et dans le cadre du Format Normandie.

La communauté médiatique occidentale est tellement réduite à l’état de zombie que le public et les journalistes qui sont des observateurs politiques internationaux dans les médias les plus importants évoquent quotidiennement les accords de Minsk, des sanctions contre la Russie en lien avec la situation en Ukraine, et le non-respect des accords de Minsk par Moscou (pourquoi par Moscou ?). Ils nous posent la question si nous voulons réellement que Donetsk et Lougansk fassent partie du groupe de contact trilatéral. « De quoi pourrait-on parler avec ces gens ? » Pouvez-vous imaginer le niveau de leur expertise ? Nous leur demandons à notre tour qui, à leur avis, appartient au Groupe de contact trilatéral. « La Russie, l'Ukraine et l'OSCE », répondent-ils. Et qui est l'Ukraine ? Pour eux, c’est une découverte que Donetsk et Lugansk se trouvent aussi là-bas. En quelle qualité souhaiteraient-ils les voir ? En tant qu’entités distinctes ? L'Ukraine elle-même s'y oppose clairement. Le niveau ce ceux qui écrivent tout cela soulève de nombreuses questions quant à leurs aptitudes professionnelles.

Nous devons tout faire pour résoudre le problème actuel du Donbass, principalement sur la base du potentiel des accords de Minsk qui n'a pas été pleinement exploité. Dans l'ensemble, le mise en œuvre des accords n'a même pas commencé. C’est le contraire de ces accords, un « anti-plan » qui a été réalisé ces dernières années à travers l'adoption en Ukraine de lois qui contredisent manifestement le « Complexe de mesures ».

Vous partez de ce que Kiev déclare actuellement. Par exemple, que si la Russie reconnaissait la RPD et la RPL, cela porterait un coup aux accords de Minsk et les anéantirait. C’est le régime de Kiev et certains de ses représentants qui les anéantissent depuis un an et demi. Auparavant, ils faisaient trainer les choses en longueur et les sabotaient en sourdine. Au cours de la dernière année et demie, nous avons entendu des déclarations directes des dirigeants ukrainiens selon lesquelles les accords de Minsk « ne correspondent pas aux réalités », ils doivent « être reformulés », en général, il faut « comprendre ce que l'on entendait par là à l’époque » et changer entièrement toute leur structure aujourd'hui. Pourquoi devraient-ils s’inquiéter que quelqu'un quelque part puisse avoir une attitude différente à l'égard de ces accords ? Ils devraient définir leur propre point de vue. Reconnaissent-ils eux-mêmes le « Complexe de mesures » ? Vont-ils le mettre en œuvre ? Oui ou non ? Il y a un an et demi, il y avait juste des sondages de terrain de la part des observateurs, etc. Ensuite des déclarations directes du régime de Kiev ont commencé : du président, des ministres, des représentants de la branche législative, la fameuse Rada, dont tous les membres se sont aujourd’hui enfuis en Europe pour se défendre d'une « agression » russe inexistante. Ils se sont mis à déclarer qu'il n'y avait rien à mettre en œuvre dans ces accords. Vladimir Zelensky a même dit qu'il ne comprenait pas ce qui y était écrit. Les gens qui font ces déclarations, pourquoi ont-ils à se plaindre de ceux qui, de leur point de vue, ne respectent pas tellement ce qu'ils ne respectent pas du tout ?

Ce deux qui ont été exprimé à plusieurs reprises leur attachement au « paquet de mesures » de Minsk. De ceux qui ont tout fait, y compris des négociations interminables avec des partenaires occidentaux en leur faisant la demande d’inciter directement Kiev à mettre en œuvre les accords de Minsk. Bien que ce ne fût certainement pas notre tâche. De toutes les manières, un arrangement a été trouvé : chaque pays qui a une influence sur les participants au processus devait aider à la mise en œuvre du « paquet de mesures » de son côté. Par exemple, la Russie avait l'occasion de dialoguer et de participer à l'élaboration de la position de la RPD et de la RPL. La France et l'Allemagne (en tant que participants au Format Normandie) ont garanti à tous qu'elles avaient une influence sur le régime de Kiev. Depuis de nombreuses années, nous essayons, entre autres, d'influencer les patrons occidentaux de l'Ukraine pour qu’ils incitent le régime de Kiev à respecter les accords de Minsk. Cela n’avait jamais été prévu sous cette forme mais nous le faisons.

Question: Pourriez-vous commenter un article du Financial Times ? Il affirme, en évoquant comme source un service de renseignement occidental, que la Russie prépare un coup d'État en Ukraine, qui serait dirigé par l’ancien député du parlement Oleg Tsarev ? Comment Moscou considère-t-il de telles spéculations ? Après tout, ce n'est pas la première fois que ces accusations sont portées contre Moscou dans les médias occidentaux ?

Réponse: Il est ridicule de lire qu'un coup d'État se prépare en Ukraine. Il me semble qu'il est là tous les jours : tantôt anticonstitutionnel, tantôt dans la tête des représentants du régime. Il se passe constamment quelque chose. Quant aux sources « anonymes » dans le service de renseignement britannique, on aurait pu au moins pour une fois se baser sur une source « précise ». Il existe de nombreuses agences de renseignement au Royaume-Uni. En vertu du système d'organisation de la fonction publique, elles sont intégrées dans des services civils et peuvent très bien déléguer la publication de ces nouvelles « sensationnelles » à des collègues civils (par le biais du ministère des Affaires étrangères, par exemple). Combien de temps est-il possible d’« alimenter » le public avec des sources anonymes ? Toute l'affaire [d’empoisonnement à] Salisbury était basée sur elles. Et rien n’a changé par la suite. Personne n'a compris ce qui s'était passé et comment tout cela s'est terminé. Le cas présent est tout pareil. La prétendue « attaque » russe contre l'Ukraine et le coup d'État. Quelqu'un a déjà écrit à ce sujet et nous l'avons démenti.

Passons en revue les faits. Ce qui est intéressant c’est que c’est une source bien précise au ministère russe des Affaires étrangères qui le fera. Permettez-moi de vous rappeler que, pour la première fois, l'Ukraine a été confrontée à un coup d'État « important » en 2004. C'était la « révolution orange » soutenue par les pays occidentaux, lorsque, après un le second tour du scrutin un nouveau vote, illégitime, en fait, un troisième tour de l’élection présidentielle a été inventé. Et un candidat non pas pro-occidental mais ouvertement occidental, Viktor Iouchtchenko est arrivé au pouvoir. Le deuxième coup d'État a de nouveau été tenté lors des élections. Il a échoué. Avec la participation la plus active des pays occidentaux, cela s'est produit après l’élection, en 2014. Le succès du premier « Maïdan » n’a pas pu être répété (c'était déjà une évidence). On a donc permis à Viktor Ianoukovitch de gagner, mais on n’a pu le supporter que jusqu'en 2014. A cette époque, des représentants américains distribuaient des petits pains sur le Maïdan, et trois pays européens, qui s’étaient portés garants de l'accord entre le gouvernement et l'opposition, n'ont rien fait lorsque l'opposition a piétiné cet accord et a renversé le président légitime. Vous souvenez-vous des coups de feu et des tireurs d’élite ? Aucune enquête n’a eu lieu. Comme si de rien n'était. La tragédie, le grand nombre de victimes - tout est resté sans enquête.

Après le Maïdan de 2014 l'Ukraine a connu une véritable avalanche de procès pour haute trahison (une autre illustration de la question sur les coups d'État). Selon le bureau du président de l'Ukraine, plus d'un millier et demi d’enquêtes ont été ouvertes depuis lors. De nombreuses personnes respectables et innocentes, comme le journaliste Kirill Vyshinsky, se sont retrouvées derrière les barreaux. Selon les autorités, il préparait également quelque chose en lien avec les « coups d'État ». Aujourd’hui, la même accusation est dirigée contre d'un des leaders de l'opposition, Viktor Medvedchuk. Dans l'Ukraine moderne, c'est un véritable chaos et la lutte contre la dissidence, les médias et journalistes indépendants sont exterminés (phénomène caractéristique d'une révolution de conscience ou d’un coup d’État politique), et les chaînes de télévision sont fermées en grand nombre. Presque tout le monde peut se voir accuser de la haute trahison.

Ne comptez pas sur des sources non-identifiées et anonymes de désinformation dans les médias britanniques. Concentrez-vous sur les faits qui abondent. Ils sont éloquents.

Question: La ministre britannique des Affaires étrangères, Elizabeth Truss, qui s'est récemment rendue à Moscou, a fait plusieurs déclarations sur la prétendue « invasion » de l'Ukraine par la Russie. Elle a notamment affirmé que la Russie « attaquerait » avec des troupes ne portant pas de marques d'identification et qui s'empareraient de Kiev en quelques jours. En général, comment Moscou considère-t-il de telles spéculations venant de la chef du service diplomatique britannique ? Qu'est-ce que cela dit sur le résultat des négociations qui se sont achevées ? Moscou tentera-t-il de convaincre la partie britannique qu'il n'a pas ces plans ou n'y verra-t-il aucun intérêt ?

Réponse: La chef du ministère britannique des Affaires étrangères devrait s'excuser auprès des peuples de Russie, d'Ukraine et de Grande-Bretagne pour avoir propagé des mensonges. Et aussi auprès des médias qui ont estimé que ses déclarations correspondaient à la réalité. Les déclarations d'Elizabeth Truss ne méritent aucun examen détaillé, non seulement elles sont mal fondées, mais elles sont surtout absurdes. Elles ne contiennent aucune trace de logique.

La ministre britannique des Affaires étrangères reste fidèle à elle-même. Elle utilise la tactique préférée des Britanniques qui consiste à truffer l'espace de l'information de mensonges antirusses en les assortissant du fameux « highly likely » (hautement probable). Or, comme il ressort des déclarations d'Elizabeth Truss, elle ne dispose d’aucun fait, elle n’a que des accusations et une volonté de « prendre des mesures » sous forme de « châtiment ». Nous ne voyons rien de fondamentalement nouveau. Seul est surprenant le niveau d'impolitesse révoltante qu'une personne occupant un tel poste ne devrait pas se permettre. Tout ce que nous entendons, ce sont des combinaisons d'accusations et de revendications devenues typiques au cours des dernières semaines. De plus, les exigences en matière de sanctions y sont à nouveau incorporées. Tout cela est bien connu : Salisbury, le Novitchok, les Skripal. Là, les sanctions et le « verdict de culpabilité » ont marché alors que l'enquête n'avait rien démontré. Personne n'a vu Skripal.

Les déclarations qu'elle a faites s'inscrivent parfaitement dans la campagne de désinformation menée par les pays de l'OTAN, dirigée par Washington et Londres (à bien des égards, elle est devenue son symbole). Tout cela vise à attiser les tensions, à tisser le mythe d'une éventuelle « invasion » russe de l'Ukraine et sert de « paravent » à une rapide mise en valeur militaire de cet État par les pays de l'OTAN qui font de l'Ukraine une tête de pont contre la Russie. De plus, cette hystérie permet de détourner l'attention du public du non-respect du « paquet de mesures » par Kiev pour justifier les éventuelles tentatives de ce-dernier de régler le conflit dans le Donbass par la force. Il y a aussi des problèmes politiques internes. Les problèmes affrontés par l'équipe du Premier ministre Boris Johnson (E. Truss fait également partie de son cabinet) menacent de provoquer la démission du gouvernement. Il leur faut une force externe et des arguments qui pourraient détourner l'attention de la population de leurs activités scandaleuses pendant les restrictions dues au coronavirus que le gouvernement avait imposées. Ils y sont parvenus. Regardez les tabloïds britanniques. Pendant un mois, ils ont publié des photos des fêtes de Boris Johnson, or maintenant ils publient des images de « l'attaque » non réalisée de la Russie contre l'Ukraine. Mais qui s'en soucie ? Après tout, la ministre britannique des Affaires étrangères en parle avec tant de confiance. Elle ment comme elle respire.

Encore une fois, exprès à l’intention de Londres. Recevez notre message. Nous avons déjà déclaré plus d'une fois que la Russie n'a attaqué personne et ne le fera pas. Ce sont les pays de l'OTAN qui devraient s'expliquer. Leurs activités sont nettement moins évidentes. C’est au tour de la Grande-Bretagne de prouver maintenant qu'elle ne veut attaquer personne et qu'elle n'a pas ces intentions. C'était un destroyer de combat britannique qui avait sillonné la mer Noire et voilé les eaux territoriales russes. Cela s’est passé en juin 2021, mais aujourd’hui nous avons une forte impression que peut-être le Royaume-Uni veut nous attaquer. C'était peut-être une répétition ? Nous voulons des explications. Assurez-nous que vous n'avez pas ces plans, Mme Truss.

Lors de sa conférence de presse du 10 février 2022, suite aux négociations avec la chef du ministère britannique des Affaires étrangères, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié les entretiens de « conversation entre sourds et muets ». La partie britannique a déclaré qu’elle n’avait pas été « muette ». Là encore, tout est clair. Les clichés éculés sur « l'agression russe » contre l'Ukraine et le mal-fondé des inquiétudes russes concernant la sécurité européenne ont commencé à se reproduire. Nous constatons un manque de volonté de Londres pour un dialogue substantiel et un échange de vues utile. Ce n'est pas notre choix. Nous en tiendrons certainement compte à l'avenir. Nous attendons des excuses.

Question: Le président ukrainien Vladimir Zelensky a signé un décret selon lequel le 16 février (le jour qui, d’après les médias occidentaux, est la date de la prétendue « invasion » russe de l'Ukraine) sera la Journée de l'unité du peuple ukrainien. Or, des responsables, y compris ceux du ministère ukrainien de la Défense, ont déclaré à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucun signe d'une "invasion" russe imminente. Faut-il considérer ce décret de V. Zelensky comme une nouvelle tentative de jouer le jeu l'Occident, principalement les États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui parlent constamment d'une « agression russe » ?

Réponse: Nous en avons beaucoup parlé aujourd'hui. Dans son allocution, Vladimir Zelensky a déclaré que l'Ukraine devrait organiser des événements de masse destinés à renforcer son image. Les voici. Que ce soit bon ou mauvais dépend de la situation. Dans certaines circonstances, c'est une chose merveilleuse. Mais dans un contexte d'un Etat qui s’effondre, les événements destinés à renforcer son image ne pourront pas dissimuler les problèmes existants.

Il est impossible de célébrer une journée d'unité nationale alors que des millions de citoyens n'ont pas la possibilité de vivre correctement. Vladimir Zelensky lui-même ne les qualifie pas de gens mais d’« individus » et invite les dissidents à quitter le pays, il n’admet pas que les gens puissent avoir leurs propres opinions, convictions et idéaux. Il ne tient pas compte des intérêts des minorités et de leur existence en général. Excusez-moi, comment peut-on qualifier de minorité plusieurs millions d'Ukrainiens pour qui le russe est la langue maternelle ? Et voici qu’il proclame la journée d'une prétendue unité. Ces gens-là, ne sont-ils pas des êtres humains ? Il faut dire alors que le gouvernement ne veut pas respecter les accords de Minsk et ne considère pas la population du Donbass comme les habitants de leur pays. Il faut prendre une décision. Cela ne peut pas durer ainsi.

Des cimetières d'enfants sont apparus au cœur de l'Europe ces dernières années. Des enfants sont morts au cours des hostilités et des bombardements perpétrés par les forces armées ukrainiennes, ils ont été tués par des mines, etc. Et il n’y a pas que des morts. Tant d'enfants ont été blessés, sont devenus handicapés. C'est le centre de l'Europe. Il ne faut pas organiser des fêtes de « l'unité » mais se demander mutuellement pardon. Réfléchir à la manière de continuer à coexister et définir la base de cette coexistence si le gouvernement refuse les accords de Minsk. Il faut déclarer une journée de silence pour pouvoir penser à l'horreur dans laquelle les autorités ont plongé le pays ces dernières années, en le saturant d'armes, en pillant, en trahissant les générations précédentes qui ont sacrifié leur vie pour l'avenir de l'Ukraine et de ces gens. Dans l'ensemble, le gouvernement a trahi sa propre population.

Désolé mais c’est probablement la seule façon de s’en sortir. Toutes les histoires selon lesquelles certains jouent le jeu des autres n’ont pas beaucoup d’intérêt. Tout le monde sait qui tire les ficelles. Tout le monde a vu qui s’est enfui où avec le butin. Au moment où l'Ukraine avait besoin de s'unir véritablement, à en juger par ce qui s'y passait, non pas en termes d'intimidation par la presse occidentale et par la Maison Blanche, mais en termes de la propre conscience nationale des Ukrainiens, « l'élite » les a trahis. Elle a raflé tout ce qu'elle avait pu et elle s'est enfuie. Certains en Europe, d’autres en Israël et même plus loin. Or la population est restée. Les travailleurs qui assurent l'existence quotidienne de l'Ukraine sont restés. Et voilà qu’ils sont invités à organiser des événements pour renforcer l’image et pour prouver leur fidélité à leur patrie. Ils le font tous les jours par le simple fait de survire là-bas.

Question: Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les pays occidentaux ont finalement répondu positivement aux initiatives de sécurité russes qui avaient été longtemps rejetées, mais « ce n'est pas la fin de l'histoire ». Peut-on affirmer qu'il y a eu un tournant vers la désescalade de la situation en Ukraine ? Peut-on s'attendre à un dégel dans les relations avec l'Occident ?

Réponse: Etant donné tout ce que les dirigeants de notre pays ont dit sur ce sujet ces derniers jours, je ne vais pas me répéter. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que la réponse interministérielle aux propositions de la partie américaine est en phase finale de préparation. Attendons, comme l'a dit le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, que tout cela soit publié, ensuite nous poursuivrons cet entretien en nous appuyant sur une base appropriée. Je ne suis pas réticent mais justement beaucoup d’informations ont été diffusées sur ce sujet et je ne voudrais pas les répéter. Nous sommes à la veille d'une nouvelle étape dans l'évolution de cette situation.

Question: Pourquoi la Pologne accepte-t-elle maintenant d'accueillir un énorme contingent de troupes américaines ?

Réponse: Vous ne me posez pas une question sur notre pays, mais sur la Pologne. Hier une délégation polonaise était présente ici, il aurait été plus logique de leur poser cette question. Je pense qu'il est possible d'envoyer une demande soit à l'ambassade de Pologne, soit à la partie polonaise, directement à Varsovie. Laissez-les s’exprimer. Malheureusement, pendant des années, les hommes politiques polonais ne sont pas allés dans le sens de leurs propres intérêts réels, mais dans le sens des directives et des missions que les États-Unis leur avaient confiées. En regardant la carte il est clair qu'il est plus rentable de communiquer directement avec l'Etat voisin dans la région avec lequel vous êtes relié par des voies terrestres et maritimes, avec lequel vous avez tant en commun. Laissez une partie du patrimoine historique aux historiens et allez de l’avant. Certes, nous avons connu des problèmes mais nous avons appris à les surmonter. Toutefois contrairement à la logique, à la géopolitique et à la stratégie, nous avons vu combien de fois la classe dirigeante polonaise avait « mené la barque » dans une direction complètement différente, opposée. Il y a eu d'autres exemples où nous avions vraiment uni nos efforts, développé la coopération régionale et communiqué dans le cadre de formats intéressants, nous avions eu des discussions fructueuses et nécessaires sur des sujets de politique étrangère, et la coopération s'était épanouie en termes pratiques. Voici les points de repère utiles. Toutefois, pendant des années, la Pologne a poursuivi les intérêts non pas tant de l'OTAN en tant que structure où la Pologne, selon la charte, était censée être membre à part entière, mais elle s’est surtout basée sur des directives de Washington. Cela n'a rien à voir avec la sécurité ou la stabilité dans la région, cela ne fait qu'introduire des éléments de déstabilisation de la situation et d'imprévisibilité de l'évolution de la situation.

Question: À qui profite l'hystérie autour de la situation en Ukraine ?

Réponse: Nous en avons tant parlé aujourd'hui ! Tout d'abord, c’est le tandem anglo-saxon, Washington et Londres. D'où viennent toutes les vagues ? Qui le fait? Washington et Londres, la Maison Blanche, le Département d'État et leurs médias : Bloomberg, CNN, Downing Street, le Foreign Office et, par conséquent, les tabloïds. C'est de là que tout vient. Si vous prenez les médias européens, ce sont majoritairement des réimpressions. On a fait une étude, nous avons préparé un « anti-faux ». Nous avons une section correspondante sur le site, et nous avons préparé un examen, quelque chose comme un rapport. Sa deuxième partie est parue aujourd'hui. Le ton est donné par les médias anglo-saxons. En Europe, on publie principalement des réimpressions. Les agences réimpriment les déclarations des responsables (E. Truss, A. Blinken, J. Psaki, B. Johnson), et les journaux reprennent les sujets en référence à leurs « grands frères ». Personne ne cherche à rien cacher. Pourquoi faire ? Nous avons déjà dit : il y a le moyen terme, le long terme, les problèmes d’aujourd’hui. Là il s’agit d’efforts pour résoudre la situation politique intérieure. Les États-Unis et le Royaume-Uni traversent une crise politique complexe. C'est une situation terrible : l'OTAN et l'Afghanistan. Les États-Unis, après un séjour long et monstrueux là-bas, avec un grand nombre de victimes civiles, n'ont résolu aucune des tâches fixées par le Conseil de sécurité. Tout s'est terminé par une évacuation catastrophique. Je ne sais même pas comment la qualifier : ils ont rampé en laissant derrière eux une traînée de sang.

Une autre raison est la coopération énergétique entre la Russie et les pays européens. C'est comme un os en travers de la gorge pour Washington qui doit reconquérir un nouveau marché, notamment celui du gaz. La déstabilisation de l’Ukraine, par où notre gaz transitait pour être fourni à l'Europe, leur a été bénéfique pendant toutes ces années. Par conséquent, le Nord Stream 2 est un projet qu'ils ont essayé par tous les moyens de ralentir, d'empêcher son apparition, d'arrêter la construction, d’inventer pourquoi il ne peut pas être mis en service. Maintenant ils cherchent à faire un dernier effort par tous les moyens en inventant une nouvelle « menace russe » afin d'imposer encore plus de sanctions sous ce prétexte et d'obtenir plus d'arguments pour effrayer les Européens avec la perspective de ne pas recevoir assez de ressources énergétiques de notre part. Depuis des décennies, nous sommes un fournisseur fiable de gaz et d'autres ressources énergétiques pour l'Europe et les pays des autres régions. Nous avons livré, nous livrons et nous livrerons encore. Nous le faisons dans des conditions mutuellement avantageuses. C'est bénéfique non seulement parce que c'est la formule « Marchandise-Argent-Marchandise », mais aussi la technologie, l'investissement, le développement, y compris l'environnement. Or généralement, l'expansion de l'OTAN, le transfert de contingent, une augmentation interminable du budget, l'argent passé par pertes et profits pour le redéploiement de troupes. Il existe de nombreux buts et objectifs là-dedans. Qui en profite ? J'ai déjà dit. Disons maintenant contre qui tout cela est dirigé. Bien sûr, contre la Russie. Mais avant tout, c’est le peuple ukrainien qui souffre. Maintenant, tout le monde l'a vu comme jamais auparavant. Certes, le conflit intra-ukrainien (il dure depuis de nombreuses années), où les gens meurent, périssent, deviennent handicapés, pas seulement au sens physique du terme, c'est un coup colossal pour la vision du monde d'un homme. Il y a déjà une génération tout entière qui a grandi dans les conditions de la guerre. Les enfants naissent sans comprendre ce qu'est la paix, ce qu'est la vie normale. C'est l'Europe. Il est désormais évident que cela affecte le peuple ukrainien tout entier. En deux mois, ils ont fait capoté tous les projets d'investissement, réduit les gens à l'hystérie, divisé la société en encore plus de parties. Peut-être y a-t-il un « côté positif » là-dedans. Indirectement positif. Je ne m’en réjouis pas mais il y a quelque chose d'objectif. Ils ont montré qui est qui, tous les crieurs qui se sont époumonés leur Rada au sujet des intérêts nationaux, de la patrie et de la nécessité de contrer le mal universel : ils sont les premiers à avoir pris leurs valises et quitté leur patrie si « bien aimée », l’Ukraine. Probablement, c'est bien le résultat, pas tellement positif mais surtout objectif. Tout le reste est destructeur et dévastateur. Quoi de neuf là-dedans ? C’est un scénario classique. Tout d'abord, « apprivoisez », promettez, enguirlander pour ensuite laisser tomber. Quand la communauté occidentale a-t-elle agi différemment ? Dites-le-moi.

Question: Dans le cadre de la visite du chancelier fédéral allemand Olaf Scholz, je voudrais savoir ce que nos diplomates et hommes politiques pensent de ce que la Russie a reçu en contrepartie à la décision non seulement de permettre, mais d'aider l'Allemagne à s'unir ? Qu'est-ce qui, selon vous, est resté ancré dans la tête de la classe politique allemande ?

Réponse: Il s'agit tout de même d'un sommet, donc cette question de savoir ce qui y est resté ancré, devrait être posée aux participants. Si vous posez des questions sur l'unification de l'Allemagne, alors nous voyons vraiment une certaine tendance qui ne peut que surprendre. La thèse est diffusée dans la société, dans les cercles de science politique, dans le domaine de l'éducation selon laquelle l'unification de l'Allemagne n'a été possible que grâce au « courage » des citoyens de la RDA qui aspiraient à la liberté et à la démocratie pendant la « révolution pacifique » de 1989, ainsi que grâce à la politique « intelligente » de la RFA, qui leur a tendu la main. Le rôle de l'URSS pour assurer l'unité allemande est passé sous silence ou est nivelé. C'est étrange, car c'est globalement l'Union soviétique qui a garanti ce processus, donc ne pas le savoir et ne pas le transmettre aux générations futures est une erreur historique énorme. Nous entendons ici et là l’expression de gratitude envers les partenaires occidentaux de la RFA et envers ses voisins en Europe de l'Est pour leur soutien, mais le rôle de l'Union soviétique, pour ainsi dire, semble inexistant. Mais nous avons déjà dit à ce sujet que c’est le rôle de l'Union soviétique qui a été prépondérant en parlant de l'unification de l'Allemagne. Alors que le rôle de Washington a été différent et les responsables de Washington s’y opposaient.

De notre côté, nous essayons de contrecarrer cette amnésie historique. Nous rappelons que c'est l'URSS qui a apporté la contribution décisive à l’unification allemande. Sans la volonté de nos dirigeants, qui ont contribué à ce processus dans plusieurs domaines, aucune « révolution pacifique », comme on l’appelle, n'aurait joué aucun rôle.

En plus de ce point de vue que l’on propage, il y en a un autre, selon lequel il y a plus de 30 ans, ce n'est pas l'unification qui s'est réellement faite, mais l'absorption de la RDA par la RFA. A l’époque, les dispositions de l'art. 146 de la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne ont été entièrement négligées, qui impliquent l’abolition de la Loi fondamentale après l'adoption d'une Constitution unique suite à l'unification de l'Allemagne. Au lieu de cela, la structure étatique, politique, économique et financière ouest-allemande a été automatiquement étendue à la partie orientale du pays. La RDA a été déclarée État « dictatorial » à l’opposé de l’État de droit, et tous ses éléments positifs, constructifs et significatifs, y compris sa contribution à la réconciliation historique de notre pays avec l'Allemagne, est vouée à l'oubli ou à la perversion dans l'Allemagne moderne. C’est un point de vue qui existe. Ce n'est pas notre point de vue. C’est une école de pensée qui existe. En tout cas, nous parlons de l’attitude de la société allemande. Notre tâche principale est de nous assurer qu'il n'y a pas de distorsion historique, pas de substitution de concepts et de falsifications sur ce sujet. L'interprétation des événements peut être différente, il suffit de ne pas déformer les faits et de ne pas les passer sous silence.

Question: En poursuivant la question précédente, on a l'impression que presque immédiatement après l'unification en 1990, la première chose que Bonn, puis Berlin, avec le soutien de Bruxelles, ont commencé à faire, c'est d'essayer de s’introduire dans l'espace post-soviétique et de séparer l'Ukraine de la Russie. L'Allemagne y a presque réussi ?

Réponse: Je ne veux pas parler au nom de l'Allemagne pour identifier ses plans stratégiques. Ce serait un long entretien. Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur moment. Nous connaissons des exemples d'interaction positive, correcte et normale entre l'Allemagne et les pays de l'espace post-soviétique. Nous avons de nombreux projets communs. Il y a aussi des exemples d'implication non autorisée, incorrecte, absolument inappropriée dans la politique intérieure de ces pays. Aujourd'hui, j'ai cité les exemples du Maïdan, où le rôle de l'Allemagne et de ses dirigeants politiques avait été énorme, et tout cela a conduit à un effondrement. Autrement dit, ce n'était pas seulement négatif parce que contraire au droit international, à l'éthique et à des normes généralement acceptées, mais parce que cela a conduit, entre autres, à des résultats tragiques pour l'Ukraine. Excusez-moi, l'Allemagne a été active dans ce sens. Il y a aussi d’autres exemples ambigus. D'une part, être co-sponsor du règlement, s’attribuer ce rôle dans la crise intra-ukrainienne, faire partie du Format Normandie. D'autre part, ne pas déployer entièrement son potentiel. Nous constatons bien que l’influence [du gouvernement allemand] n’a pas été pleinement exercé. Celle qui aurait dû être exercée en vertu des obligations assumées. Cette influence sur le régime de Kiev aurait dû être plus grande. Nous nous souvenons à quel point l'Allemagne était active lorsqu'il lui fallait, de son point de vue, gérer de près les coups d'État en Ukraine. Or dans la situation en question, une sorte de délicatesse s'est déclenchée, une incapacité d'influencer, dont on nous parle. Ils sont donc capables de changer de régime [politique] mais incapable d’obliger [le gouvernement ukrainien] à tenir ses promesses, malgré le fait que l’Allemagne soit globalement le garant des accords. Les dichotomies ne sont pas appropriées dans ce cas. Le monde est multicolore, il se compose de différentes couleurs, et les exemples cités sont réels.

Question: Est-il prévu d'organiser un sommet du RIC cette année ? La Russie a-t-elle déjà contacté la Chine et l'Inde [sur cette question] ?

Réponse: Comme vous le savez, la Russie a organisé le premier sommet du RIC après une pause de 12 ans ; il s'est déroulé en marge du sommet du G20 à Buenos Aires en novembre 2018. Ensuite, selon le principe de rotation adopté au sein du groupe et conformément à la disposition des lettres dans l'acronyme anglais RIC, l'Inde s'est engagée à organiser une rencontre au sommet à Osaka en juin 2019 - également en conjonction avec la réunion du G20.

En raison de la situation sanitaire et épidémiologique complexe dans le monde et étant donné les vagues de la pandémie dans divers pays en 2020-2021, les rencontres au sommets avec la participation de la Russie, de l'Inde et de la Chine n'ont pas eu lieu. Les réunions des ministres des Affaires étrangères se sont tenues dans un « format hybride » et le format en ligne a été utilisé.

À ce jour, l'initiative du sommet RIC est entre les mains de la partie chinoise. À son tour, la Russie est invariablement prête à promouvoir par tous les moyens le renforcement du dialogue dans ce format entre les trois plus grands États asiatiques, qui ont la responsabilité particulière d'assurer la sécurité, d'améliorer l'architecture des relations interétatiques dans la région Asie-Pacifique et de développer l'intégration économique dans l'espace eurasien. Notre position est bien connue à la fois à Pékin et à New Delhi.

Question: Le Premier Ministre du Pakistan devrait se rendre en Russie. L'année dernière, le ministre russe des Affaires étrangères s'est rendu au Pakistan. Les tensions entre le Pakistan et l'Inde sont bien connues. Beaucoup d’observateur verront une interaction plus active entre Moscou et le Pakistan, car les questions sensibles pour l'Inde ne sont pas prises en compte.

Réponse: J'espère que grâce à vos médias notre position sera connue du grand public. L'interaction entre la Russie et le Pakistan n'est pas dirigée contre des pays tiers mais vise à garantir la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Les principaux domaines de notre coopération sont la lutte contre le terrorisme et le développement des liens commerciaux et économiques.

La Russie souhaite que les relations entre New Delhi et Islamabad soient celles de bon voisinage et que les différends entre les deux pays, y compris au sujet du Cachemire, soient réglés par des moyens politiques et diplomatiques sur une base bilatérale. Vous connaissez notre position aux termes de l'Accord de Simla de 1972 et de la Déclaration de Lahore de 1999. À cet égard, nous saluons la confirmation en février 2021 de l'accord de 2003 entre l'Inde et le Pakistan sur le respect du régime de cessez-le-feu sur la ligne de contrôle au Cachemire, ainsi que les déclarations des dirigeants pakistanais sur leur intérêt à normaliser les relations entre l'Inde et le Pakistan.

Quant à l'aspect de votre question sur la prétendue négligence dont la Russie ferait preuve à l'égard des préoccupations de l'Inde, eh bien, ce n'est pas vrai. Nous sommes en contact étroit avec nos partenaires dans votre merveilleux pays. Une série de contacts vient d’avoir lieu. Malgré les restrictions dues à la Covid, le sommet a eu lieu. Le président russe Vladimir Poutine s'est envolé pour l'Inde et y a tenu pendant des heures d'intenses discussions à grande échelle avec le Premier ministre Narendra Modi. Un dialogue se développe avec l'Inde dans tous les domaines : la sécurité, la coopération militaire et technique, l'économie, le domaine humanitaire, la lutte contre la propagation de l'infection par le coronavirus, nous travaillons à la fois dans les formats que nous avons créés et sur des plateformes internationales. Nous comprenons toute la responsabilité qui incombe à nos immenses pays, dans le monde et dans la région. Et le niveau de contact de confiance qui s'est développé entre les dirigeants de nos deux pays et dans un certain nombre d'autres domaines indique que nous tenons compte de nos positions respectives.

Question: Quel est l'interaction entre l'Inde et la Russie sur l'Afghanistan ?

Réponse: Cela fait partie de notre dialogue avec New Delhi. Nous soulignons notre interaction dans le cadre des consultations au format de Moscou sur l'Afghanistan. Elle se développe assez activement (la troisième réunion a eu lieu le 20 octobre 2021 à Moscou). Des travaux sont en cours au sein des conseils de sécurité de nos deux pays. Un exemple est la participation de la Russie au dialogue de Delhi sur la sécurité régionale (Inde, Iran, Kirghizistan, Russie, Tadjikistan, Turkménistan) qui s'est tenu le 10 novembre 2021 à New Delhi.

Nous poursuivrons ce dialogue, l’examen de ce problème, le développement de démarches concrètes et conjointes et la coordination de nos démarches à titre national dans tous les domaines de manière bilatérale, sur des plateformes internationales, en utilisant les mécanismes susmentionnés. Nous coordonnerons nos positions sur la situation actuelle en Afghanistan et sur les perspectives de promotion d'un règlement pacifique dans ce pays.

Question: L'OTAN a déclaré qu'elle n'abandonnerait pas la politique de la porte ouverte. Dans quelle mesure la Russie est-elle en désaccord avec cette position ? Y a-t-il place pour la négociation ? Qu'est-ce qui peut conduire à la résolution de ce problème ?

Réponse: J'ai déjà dit que nous préparons une réponse pour les États-Unis et l'OTAN. Ils se sont également dits prêts à poursuivre un dialogue constructif dans ces domaines. Ils ont souligné l’interdépendance de plusieurs questions qui devraient être considérées dans un ensemble. Elles revêtent une importance fondamentale pour nous. Aujourd'hui, j'ai cité un document que nous avons conclu avec l'OTAN en 1997, l’Acte fondateur. Toutes ces questions nécessitent un entretien détaillé et substantiel, sinon nous nous retrouverons avec ce qui s'est passé avec le ministre britannique des Affaires étrangères à Moscou – une conversation entre « sourds » et « muets ». C'est ce que nous voudrions éviter. J'aimerais que les parties s'entendent et ne se livrent pas à des sermons ou à des déclarations creuses qui ne visent pas à respecter les préoccupations de l'autre mais à lancer des paroles en l'air. À cette fin, nous les exhortons à entamer un dialogue précis, pratique et constructif, pas devant des micros ou derrière des portes closes des « clubs à accès restreint ». Nous l’avons déclaré ouvertement. Nous sommes soucieux des garanties de notre sécurité. Nous constatons des tendances qui ne peuvent que nous inquiéter : l'expansion de l'OTAN aux frontières russes, l'augmentation des contingents de combat des pays de l'OTAN (pas sur leur propre territoire mais sur des territoires étrangers), la prévalence de la politique agressive et de la rhétorique anglo-saxonne dans le discours politique des pays membres de l'OTAN et déjà de l'UE, les opérations offensives, agressives et illégitimes de l'OTAN et de ses membres individuels à travers le monde qui n'ont rien à voir avec une politique pacifique, la destruction des fondements juridiques internationaux sur lesquels la sécurité et la stabilité ont été construites. Il s'agit à la fois d'accords bilatéraux avec les États-Unis et d'accords multilatéraux dont les États-Unis se sont retirés. Une grande partie de ce qui a été créé au cours des dernières décennies dans le droit international et qui a empêché les parties de prendre des mesures irréfléchies et agressives, c’était des garanties. Maintenant, elles sont détruites par les pays occidentaux.

Un élément de plus : le refus de remplir ses obligations. Nous l'avons également vu à plusieurs reprises dans des documents précis ou sous forme de promesses précises. Autrement dit, les engagements enregistrés sur papier ont été violés et les promesses verbales n'ont pas été tenues non plus. A cet égard, une question a été posée sur l’interprétation du concept et sur l'adhésion au concept sous lequel tous ont mis leurs signatures, à savoir l'indivisibilité de la sécurité. Nous ne sommes pas intéressés par les déclarations de J. Stoltenberg dont on ne sait plus qui il est, le Secrétaire général de l'OTAN ou un banquier. Je ne l'ai pas encore compris. Il ne nous intéresse plus. Ce n'est pas la personne dont les déclarations seront considérées à Moscou comme des arguments sérieux. C'est déjà un « pilote abattu de l'OTAN ». Nous nous concentrerons sur une conversation sérieuse si nos partenaires occidentaux y sont prêts, comme l'a dit le président de la Russie, comme l'a dit le ministre des Affaires étrangères, comme l'a dit le ministre de la Défense de notre pays. [Notre] réponse est déjà au stade final de préparation, elle sera donnée et publiée. Nous réaffirmerons une fois de plus notre volonté de mener une conversation substantielle, ouverte et mutuellement respectueuse sur les garanties de sécurité afin que les préoccupations des parties soient prises en compte.


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