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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou 7 septembre 2018

1625-07-09-2018

Sur le 4e Forum économique oriental

 

Le 4e Forum économique oriental (FEO-4) se déroulera à Vladivostok du 11 au 13 septembre. Cet événement annuel a été initié par le Président russe Vladimir Poutine en 2015 afin de contribuer au développement accéléré de l'économie de l'Extrême-Orient et d'élargir la coopération internationale dans la région Asie-Pacifique.

L'ordre du jour du FEO-4 englobe un large spectre de questions relatives au perfectionnement des avantages concurrentiels de l'Extrême-Orient russe telles que l'optimisation des régimes préférentiels existants (le "territoire de développement prioritaire", le port libre de Vladivostok) et la création de nouveaux (un centre financier et un "offshore" sur l'île Rousski), ainsi que l'élaboration de mesures supplémentaires de stimulation de la coopération sectorielle, des projets de hautes technologies, des petites et moyennes entreprises.

Dans le contexte de l'agenda d'intégration actuel et de la situation géopolitique qui évolue de manière dynamique en Asie-Pacifique, un accent particulier sera mis sur l'exploitation substantielle des opportunités qui s'ouvrent à la Russie. Seront notamment étudiées les perspectives d'unification de l'Union économique eurasiatique (UEE) et de la stratégie chinoise "La Ceinture et la Route", la création d'un large contour d'intégration dans la Grande Eurasie, ainsi que la formation d'un espace de coopération économique sur la péninsule coréenne (Russie-Corée du Sud-Corée du Nord).

Pour la première fois sur la plateforme du FEO se tiendront les activités du programme spécial "Territoire des innovations" orienté sur le soutien aux jeunes chercheurs, inventeurs et développeurs, ainsi que sur la création d'un écosystème innovant pour garantir la compétitivité de notre pays à long terme.

Dans le cadre du Forum sont prévus les dialogues d'affaires Russie-ANASE, Russie-Japon, Russie-Corée du Sud, Russie-Europe, et Russie-Chine.

En marge du Forum se déroulera la 7e conférence de l'APEC pour la coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur, qui sera consacrée cette année aux défis de la révolution numérique, ainsi que de nombreuses expositions et activités sportives et culturelles.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à plusieurs activités dans le cadre de ce forum.

 

Sur la Conférence des jeunes diplomates des pays de la région Asie-Pacifique

 

Les 11 et 12 septembre, dans le cadre du FEO-4 à Vladivostok, se tiendra le Dialogue des jeunes diplomates des pays de la région Asie-Pacifique – une réunion dans le cadre du "Forum des jeunes diplomates" organisé depuis plus de 5 ans par le Conseil des jeunes diplomates du Ministère russe des Affaires étrangères.

Le thème principal de l'activité est la création de l'Association internationale des jeunes diplomates et la réalisation du concept de "diplomatie horizontale".

La participation d'invités éminents est prévue. Peut-être que le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pourra également participer à cette activité.

Nous invitons les journalistes à 9 heures du matin les 11 et 12 septembre.

Pour recevoir des informations plus détaillées sur l'activité du Conseil des jeunes diplomates, veuillez composer le +7-916-487-43-54.

 

Sur le 2e Forum féminin eurasiatique

 

Le 2e Forum féminin eurasiatique, auquel participeront plus de 1000 femmes de 122 pays, se déroulera à Saint-Pétersbourg du 19 au 21 septembre au palais de Tauride.

Ce forum est organisé par le Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe et l'Assemblée interparlementaire des pays membres de la Communautés des États indépendants. L'activité sera soutenue par la fondation Roscongress.

L'événement central sera la réunion plénière "Les femmes pour la sécurité mondiale et le développement durable" présidée par la présidente du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe Valentina Matvienko. Le programme du 2e Forum féminin oriental comporte plus de 40 différentes activités.

Les thèmes principaux du Forum seront l'élargissement des opportunités des femmes et leur rôle dans la politique, l'économie, l'établissement d'une coopération efficace sur le soutien aux innovations, le développement de l'économie numérique, la garantie de la sécurité écologique et la promotion de projets caritatifs et sociaux.

Lors du 2e Forum féminin eurasiatique sont prévues des sessions spéciales de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), de l'Unesco, de la Banque mondiale, la réunion du "G20 féminin", du club d'affaires féminin des Brics, le séminaire de l'APEC, ainsi que la présentation du rapport de l'Organisation mondiale de la santé. Dans le cadre du forum féminin auront lieu des réunions des représentants des milieux d'affaires de la Russie, de la France, de l'Allemagne, de l'Inde et de la Chine, ainsi que l'exposition des projets des femmes-exportatrices "Fabriqué en Russie: l'exportation par les mains des femmes", la présentation de success-stories, un marathon de volontaires, ainsi qu'une présentation de femmes designers russes.

Le Forum vise à renforcer les processus de dialogue, l'intégration, et à développer la coopération internationale dans l'ensemble.

 

Sur le portail "Communauté féminine eurasiatique"

 

Je voudrais également mentionner le site "Communauté féminine eurasiatique", qui a été nommé en tant qu'agence d'information officielle du 2e Forum féminin eurasiatique.

Il s'agit d'un média indépendant non-gouvernemental créé par l'Institut des sciences sociales et des technologies de l'information.

Depuis deux ans, le site a publié plus de 1 000 articles originaux, et il a déjà comptabilisé plus de 1,5 million de visites en 2018. Il est disponible en plusieurs langues et dispose notamment d'une version anglaise officielle. Il attire des lecteurs de plus de 100 pays du monde: 38% de la Russie, 25% de l'Europe, 23% de l'Asie et 14% des États-Unis.

Ce site présente des reportages uniques, des interviews et des articles analytiques. Il publie notamment des informations sur les participants au forum du monde entier, parle des talents et des accomplissements des femmes dans différents domaines, de leurs qualités personnelles et de leur vision de la vie. Les contributeurs du site partagent également leur propre expérience qui leur a permis d'atteindre leurs objectifs.

Le site dispose d'une base de photos uniques. Toutes les publications sont exclusives, mais peuvent être présentées gratuitement par les médias partenaires.

Le slogan du site est le suivant: "Se raconter mutuellement, pour que tout le monde sache". Vous pouvez vous en convaincre vous-mêmes.

Pourquoi  je parle spécialement de ce site? Car il existe un dicton, qui est malheureusement devenu la règle, disant que "ce ne sont pas les bonnes nouvelles, mais les mauvaises nouvelles qui se vendent bien". Nous habitons malheureusement dans un monde de mauvaises nouvelles, et stimulons cet agenda négatif par l'attention que nous lui portons. Le Forum accueillera donc des débats très intéressants pour tenter de savoir si nous pouvons former nous-mêmes un agenda positif, nous échanger des récits, des histoires et des informations sur nos accomplissements pour former un climat d'information positif qui pourrait à son tour influer sur nos réalités quotidiennes. A mon avis, ce site constitue une tentative de progresser vers cet objectif.

Je voudrais également mentionner que nous envisageons d'organiser de nouveau une conférence de presse itinérante en marge du Forum, tout comme nous l'avons fait en 2015 dans le cadre du 1er Forum féminin eurasiatique.   

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Nous constatons de nouvelles tendances positives dans l'évolution de la situation en Syrie. L'événement principal a été cette semaine l'ouverture officielle de la 60e Foire internationale annuelle de Damas, qui se déroule cette année sous le slogan "La gloire de l'Orient commence à Damas". La foire, constituée de différents événements qui se dérouleront jusqu'au 15 septembre, réunira des représentants officiels et des délégations de 48 pays. La délégation russe est menée par Gueorgui Kalamanov, Vice-Ministre russe de l'Industrie et du Commerce.

On poursuit un travail actif de reconstruction de l'infrastructure économique et sociale détruite par les terroristes dans les régions libérées de Syrie. Dans le contexte de la rentrée, il était surtout important d'assurer la réparation et le fonctionnement à part entière des établissements qui ne pouvaient plus dispenser aux enfants d'enseignement digne depuis des années. Les autorités syriennes ont atteint cet objectif. Qui plus est, le gouvernement syrien a rétabli dans de très brefs délais le travail de 60 établissements médicaux dans la Ghouta orientale, au nord de Homs et dans le sud du pays. On a annoncé le lancement de la construction d'un grand complexe médical qui sera rattaché à l'université de Hama.

On accorde une attention particulière au retour des personnes déplacées à leur foyer et au rapatriement des réfugiés dont le flux ne cesse de s’accroître. La Syrie a fêté le 4 septembre le premier anniversaire de la levée du blocus de Deir-ez-Zor. Plus de 600 000 personnes déplacées sont revenues dans la province depuis (notamment ces deux derniers mois), qui avaient quitté leur maison pour fuir Daech ou d'autres groupes armés.

Au sud-ouest de la Syrie, où la police militaire russe aide à rétablir la démarcation entre les forces syriennes et israéliennes selon les accords de 1974, on nettoie le territoire des caches des terroristes. Parmi les dernières trouvailles, on peut notamment citer des dépôts d'armes et de munitions, ainsi que des équipements de communication par satellite.

La zone de désescalade d'Idleb reste un "point chaud" sur la carte de la Syrie. La majorité de ce territoire est actuellement contrôlée par les terroristes réunis autour du Front al-Nosra au sein de la structure baptisée Hayat Tahrir al-Cham. Même la présence des militaires turcs sur12 postes d'observation situés le long du périmètre de la zone n'empêche pas ces partisans d'Al-Qaïda de lancer sans cesse des provocations armées visant l'armée régulière, la population civile et la base militaire russe de Hmeimim. Pour mettre fin à ces incursions, les forces aérospatiales russes ont lancé le 4 et le 5 septembre des frappes ciblées contre les sites terroristes qui assuraient les préparatifs et l'organisation des attaques de drones d'assaut contre les militaires russes et syriens. Des informations détaillées sur ce thème ont été présentées par le Ministère russe de la Défense.     

Les militaires russes et turcs débattent activement des efforts visant à éliminer la présence terroriste à Idleb en infligeant le minimum de dommages aux civils. La semaine dernière, des hauts responsables turcs ont confirmé qu'ils considéraient Hayat Tahrir al-Cham comme une organisation terroriste. Ankara a accueilli du 31 août au 4 septembre les négociations entre les groupes de travail russe et turc sur la sécurité régionale et la situation en Syrie. Les deux parties ont confirmé leur volonté de poursuivre leur travail conjoint dans ce domaine.

Parallèlement, les combattants du Front al-Nosra poursuivent la destruction méthodique de l'infrastructure à Idleb: ils font sauter les ponts et détériorent les routes, espérant ainsi se préparer à une offensive éventuelle des forces gouvernementales - qu'ils attendent et redoutent. On constate l'arrestation de militants de la société civile qui se prononcent pour la signature d'accords d'armistice locaux entre les groupes d'opposition armée non-terroristes et les autorités légitimes de la Syrie. Les terroristes empêchent la population civile de quitter Idleb via les corridors humanitaires existants et emmènent les habitants des villages se trouvant près de la ligne de contact à l'intérieur de la province afin d'utiliser ces innocents en tant que bouclier humain. La même tactique a déjà été perfectionnée dans d'autres parties de la Syrie.

Nous appelons nos partenaires internationaux, ceux qui soulignent publiquement leur forte préoccupation face au déclenchement d'une "crise humanitaire" à Idleb en cas d'offensive des forces gouvernementales, à prendre en considération les faits susmentionnés et à en tirer les conclusions nécessaires concernant les responsables réels de cette crise. Nous voudrions également confirmer notre position de principe sur la nécessité d'éliminer les terroristes de manière complète et définitive sur tout le territoire syrien, ainsi qu'affirmer que la Russie fera tout son possible pour réduire au minimum les pertes humaines et les dégâts subis par les civils d'Idleb. Nous espérons que nos partenaires capables d'influer sur les événements contribueront à ce travail en favorisant la séparation entre les terroristes et les groupes d'opposition armée prêts à participer au règlement politique.

Je voudrais souligner encore une fois le fait suivant: nous avons à plusieurs reprises annoncé à nos partenaires étrangers à tous les niveaux que la lutte contre le terrorisme serait poursuivie. 

 

Sur la déclaration de James Jeffrey, représentant spécial du Secrétaire d’État américain pour la Syrie

 

Les propos de James Jeffrey, représentant spécial du Secrétaire d’État américain pour la Syrie, n'ont pas échappé à notre attention. Je cite: "Les USA ont demandé plusieurs fois à la Russie l'autorisation de travailler (mener des activités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme) dans la province syrienne d'Idleb afin de détruire les derniers bastions du groupe terroriste Daech et d'autres extrémistes." Cette déclaration a été relayée par les médias mondiaux, et notamment par l'agence de presse Reuters.

Cette déclaration a suscité de nombreuses questions chez nous. Étant donné qu'elle a été faite publiquement, nous voudrions demander des précisions publiquement. De quoi s'agit-il? Que voulait dire le représentant spécial du Secrétaire d’État américain pour la Syrie James Jeffrey? Parce que nous ne comprenons pas très bien sa déclaration.

 

Sur l'évolution de la situation autour de Kirill Vychinski

 

Hier a été annoncée la décision du tribunal municipal de Kherson de prolonger la détention de Kirill Vychinski, directeur du site RIA Novosti-Ukraine, arrêté à Kiev sur une accusation de haute trahison montée de toutes pièces en mai dernier. Le journaliste restera en détention jusqu'au 4 novembre 2018. Nous répétons qu'il s'agit d'un homme qui exerçait ses fonctions de manière parfaitement ouverte, en respectant les lois du pays d'accueil et l'éthique journalistique.

Nous sommes particulièrement préoccupés par la détérioration continuelle de l'état de santé de Kirill Vychinski, qui a été hospitalisé d'urgence car il se trouvait en état de pré-infarctus dans la salle d'audience. Le journaliste est détenu à l'isolement, où l'on refuse de lui apporter l'aide médicale qualifiée dont il a besoin.

Nous voudrions souligner tout particulièrement qu'il ne s'agit pas d'un homme qui se fait passer pour un journaliste, un scénariste ou un artiste. C'est un journaliste en chair et en os. C'est un homme connu de vous et de toute la communauté internationale précisément en tant que journaliste. Ce n'est pas un homme qui était le représentant d'un autre métier. A part le journalisme il n'exerçait aucune autre activité sociale. Depuis le départ, Kirill Vychinski faisait du journalisme - et ce de manière professionnelle et compétente. Je voudrais répéter que c'est en cette qualité qu'il était déclaré en Ukraine. Il est également connu de la communauté journalistique mondiale uniquement en tant que journaliste.

Nous exigeons la libération immédiate de Kirill Vychinski, et qu'avant cela lui soient garanties des conditions de détention admissibles et dispensée une aide médicale en temps opportun.

Nous appelons la communauté internationale à influencer l'arbitraire juridique qui règne en Ukraine. La propagation continue de la rhétorique antirusse agressive dans l'espace médiatique ukrainien et la lutte sans scrupule contre toute manifestation de dissidence pourraient emporter une autre vie humaine.

La politique des autorités ukrainiennes visant à accuser ses propres journalistes n'incite pas non plus à l'optimisme. Nous partageons les préoccupations du représentant de l'OSCE pour la liberté des médias Harlem Désir suite aux décisions des tribunaux ukrainiens d'accorder aux autorités un accès aux données des téléphones portables de Natalia Sedletskaïa rédactrice en chef de l'émission "Skhemy" sur Radio Liberty, et de Kristina Berdinskikh, journaliste de Novoe Vremia. Il s'agit d'une violation directe de l'un des principes fondamentaux des médias: le droit des journalistes à la non-divulgation de leurs sources d'information.

Hier a également été annoncée la décision du Conseil national ukrainien pour la télévision et la radio de restreindre temporairement la diffusion de la chaîne russophone RTVI (dont la licence est britannique) sur le câble du pays. Nous considérons cette décision comme l'un des maillons de la campagne qui se poursuit pour éliminer les sources d'information alternatives de l'espace médiatique du pays.

La négligence flagrante des principes démocratiques d'assurer la liberté d'expression et des médias en Ukraine dépasse l'entendement. Cette ligne de Kiev mène manifestement vers la dégradation de la situation concernant la garantie de la liberté d'expression dans ce pays. Il faut sans plus attendre que la communauté journalistique et des droits de l'homme participe au règlement de la situation catastrophique relative à la liberté des médias en Ukraine.

 

Sur la situation autour de ladite "affaire Skripal"

 

Comme vous l'avez vu, ce 5 septembre la Première ministre britannique Theresa May a présenté au Parlement de nouvelles informations fournies par la police britannique concernant l'"affaire Skripal". Le moment- clé de ce discours a été la déclaration selon laquelle l'enquête aurait obtenu des photos et des vidéos de deux suspects de l'usage de la substance chimique "Novitchok", leur itinéraire sur le territoire du pays, leur citoyenneté, et leur nom et prénom en lettres latines. Nous ne comprenons toujours pas et ignorons si les informations rendues publiques sont tout ce dont dispose l'enquête ou si ce sont des informations partielles, ni si ces informations ont été traitées par les forces de l'ordre britanniques ou si ce sont des données factuelles.

Je pense que tout le monde a pris connaissance de ces publications. Nous l'avons fait également. J'espère aussi que vous avez consulté nos déclarations à ce sujet, publiées le jour même sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères. De notre point de vue, tout est exposé très clairement et en détail dans ces commentaires russes. Compte tenu des questions que nous avons reçues, nous revenons à ce sujet.

Ainsi, selon la version britannique, les figurants de l'"affaire Skripal", à laquelle a été ajouté l'empoisonnement chimique de deux habitants d'Amesbury, sont de prétendus officiers du renseignement, des citoyens russes qui aurait agi avec l'aval de hauts fonctionnaires de notre pays. Au plus haut niveau, le Royaume-Uni affirme que le crime a été commis par des individus présentés sur les photos diffusées par la police. Les agents de Scotland Yard précisent immédiatement que les noms et prénoms des malfaiteurs sont certainement fictifs, mais qu'on sait qu'ils sont venus de Moscou et que des traces de "Novitchok" ont été retrouvées dans leur chambre d'hôtel.

S'en sont suivies des accusations contre la Russie, devenues habituelles, dans le style "highly likely" (cette fois la formulation s'est changée en "almost certainly", c'est-à-dire "très certainement"). Tout est aberrant dans cette histoire, mais en particulier les affirmations de la Première ministre britannique Theresa May selon lesquelles seule la Russie disposerait des ressources techniques, de l'expérience d'utilisation et de motifs pour une telle attaque. On a l'impression que la chef du gouvernement britannique vit dans un vide informationnel et ignore, ou on ne lui rapporte pas, non seulement les nombreuses déclarations des autorités russes, mais également les articles de presse. Peut-être sélectivement. On lui montre l'émission "Informations de la semaine" avec Dmitri Kisselev, mais pas les déclarations du Président russe Vladimir Poutine, du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, des membres du gouvernement, des représentants officiels de l'Administration présidentielle, du Ministère des Affaires étrangères. Je comprends que l'émission "Informations de la semaine" sur la chaîne Rossiya 1, avec Dmitri Kisselev, est si populaire qu'elle est citée au Parlement britannique en tant que position russe officielle. Mais je voudrais décevoir Theresa May: la position russe officielle a été exprimée à de nombreuses reprises par le Président russe Vladimir Poutine, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et les représentants officiels des structures publiques russes, les représentants officiels de l'Administration du Président de la Fédération de Russie et du Ministère russe des Affaires étrangères.

De plus, Londres a déclaré que le Royaume-Uni avait exigé plusieurs fois que la Russie rende des comptes concernant ses agissements à Salisbury, et qu'en réponse Moscou aurait menti et essayé de confondre tout le monde. C'est complètement faux, ce n'est même pas une invention, ce n'est pas une question d'insinuations, c'est tout simplement un flagrant mensonge. Tout ce qui était exigé de notre part dès le premier jour était de reconnaître deux faits - soit les deux, soit l'un d'entre eux. Il nous était suggéré de reconnaître au choix que la Russie: a) avait commis un crime à Salisbury, b) avait perdu le contrôle de substances chimiques toxiques. Il nous a été dit également qu'il s'agissait de substances toxiques militaires. Le Royaume-Uni n'a proposé aucune autre question ni ordre du jour. Il était uniquement proposé à la Russie de choisir l'une des deux options.

Bien que ces méthodes soient inadmissibles - on a accusé Londres d'ultimatum - la Fédération de Russie a poursuivi le dialogue. Nous le pensions en tout cas. En réalité, le même monologue continue à ce jour avec le Royaume-Uni. Nous espérons au moins qu'à une étape commencera également un dialogue. La Fédération de Russie a envoyé à Londres un grand nombre de requêtes. Nous avons publié une partie de notre correspondance unilatérale sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères. Il ne s'agit pas seulement de leur liste, mais également des documents qui ont été envoyés par la Fédération de Russie à ses collègues britanniques via les canaux diplomatiques. Plus encore, je voudrais noter que le Royaume-Uni nous a déclaré plusieurs fois qu'il ne pouvait pas nous fournir d'informations par les canaux diplomatiques, et que l'Ambassade de Russie au Royaume-Uni devait s'adresser aux hôpitaux et aux commissariats de police elle-même pour vérifier et demander les informations nécessaires. L'Ambassade de Russie au Royaume-Uni a fait ce qui était suggéré par les diplomates britanniques et a commencé à s'adresser aux commissariats et aux hôpitaux. Quand ces commissariats et hôpitaux ont été submergés de requêtes russes, auxquelles ils n'ont pas non plus jugé utile de répondre, une autre "consigne utile" a été donnée. Il nous a été dit que l'Ambassade de Russie au Royaume-Uni ne devait pas envoyer de requêtes aux hôpitaux et aux commissariats, mais faire appel aux diplomates britanniques via les structures publiques. L'Ambassade de Russie a bien pris note de cette information et a commencé à envoyer des requêtes au Foreign Office. A la plupart de nos requêtes, nous n'avons même pas reçu de réponse bureaucratique. C'est pourquoi, quand la Première ministre britannique dit qu'il a été proposé à la Russie de répondre à des questions, de rendre des comptes, et que Moscou s'est comporté de manière non constructive – non seulement c'est faux, mais c'est aussi une désinformation concrète. Je répète que la Russie a envoyé plusieurs fois des requêtes aux autorités britanniques. Dans ces requêtes, hormis les questions pratiques sur ce qui s'était réellement passé à Amesbury et Salisbury, hormis la volonté de recevoir et d'obtenir des autorités britanniques des informations concrètes pour aider l'enquête en Fédération de Russie, nous avons également demandé un accès direct à la famille Skripal. Nous avons également proposé au Royaume-Uni que les forces de l'ordre des deux pays travaillent ensemble sur l'enquête.

Nous avons trouvé complètement absurdes les déclarations de plusieurs États hier pendant la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelaient la Russie à coopérer avec l'enquête britannique. C'est un autre monde, c'est au-delà du théâtre de l'absurde: c'est une aberration. Je répète: nous avons même dû publier nos requêtes aux autorités britanniques. Je répète: nous n'avons pas tout publié en intégralité, mais s'il le fallait nous publierions tout. Même si cela ne correspond pas à la pratique diplomatique. Mais ce que fait Londres ne correspond, non plus, à aucune pratique civilisée.

J'attire votre attention sur le fait que nous avons reçu de nombreuses questions au sujet de ces individus, des requêtes de confirmer ou de démentir leur appartenance aux organes publics russes. Après l'obtention des premières informations concernant les faits à Salisbury, la Russie a fait des déclarations officielles - à raison - non seulement au niveau politique, mais également au sommet pour dire que la Fédération de Russie n'avait rien à voir là-dedans. C'est pourquoi le discours du 5 septembre à Londres, la nouvelle tentative d'attirer l'attention de la communauté internationale, des États, des associations et des journalistes sur ces photos en les faisant passer pour des photos d'individus appartenant aux organes publics russes, constitue un exemple classique de désinformation. Notre position était bien connue de Londres, elle a été exprimée publiquement et plusieurs fois au Royaume-Uni via les canaux diplomatiques, à l'Ambassadeur du Royaume-Uni en Russie Laurie Bristow, par le biais de l'Ambassade de Russie à Londres.

Je voudrais réitérer les thèses que nous avons déjà exprimées:

1. Le discours de la Première ministre britannique Theresa May au Parlement britannique le 5 septembre, comme ses déclarations antérieures concernant Salisbury et Amesbury, adopte un ton inadmissible.

2. Cette déclaration, comme les déclarations antérieures de la Première ministre britannique Theresa May à ce sujet, contient des accusations sans appel visant la Fédération de Russie.

3. Nous nions fermement toutes les insinuations avancées et déclarées par le Royaume-Uni. Je pense que cette phrase en dit long. Je voudrais également attirer l'attention sur le fait que cette déclaration n'est pas faite pour la première fois. Pendant plus de 5 mois, nous avons répété à de nombreuses reprises cette position de la Russie à tous les niveaux.

4. Nous avons noté que sa déclaration stipulait que seule la Russie disposait des capacités techniques et possédait une expérience d'utilisation du "Novitchok", ainsi que des motifs pour son usage à Salisbury. Cela a été fait immédiatement après une publication du Secrétariat technique de l'OIAC un jour plus tôt à La Haye. Je voudrais souligner que c'est l'unique "preuve" sur laquelle se base toute l'accusation des autorités britanniques. Car les images et les vidéos qui ont été présentées ne sont pas des preuves: ce sont des photos de prétendus accusés. Et en ce qui concerne les preuves, il nous est suggéré de "croire sur parole". Alors je voudrais souligner à nouveau que c'est l'unique "preuve", à savoir que seule la Russie aurait des motifs pour utiliser une substance chimique, que seule la Russie disposerait de capacités techniques et d'une expérience d'utilisation du "Novitchok". Plusieurs fois, y compris dans cette salle où étaient présents des représentants du corps diplomatique, et à l'OIAC publiquement, ainsi que sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères, nous avons présenté des données factuelles concernant les pays qui ont testé, à quelle échelle et qui avaient les capacités de fabriquer cette substance. Nous n'étions pas les seuls à le dire. Je voudrais rappeler qu'en quelques mois il s'est avéré, tout cela a été officiellement déclaré et confirmé par les pays de l'UE, que de telles substances avaient été fabriquées et testées sur le territoire des pays de l'UE. Et évidemment des élaborations colossales en la matière existent au Royaume-Uni et aux USA, qui sont en fait les principaux bénéficiaires de toute cette provocation globale.

Je voudrais également attirer l'attention sur le fait que le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères a publié de nombreux documents, y compris des références, à ce sujet. Ces rubriques seront régulièrement mises à jour.

 

Sur le rapport du Directeur général de l'AIEA concernant la mise en œuvre du Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien

 

Le Directeur général de l'AIEA Yukiya Amano a publié le 30 août un nouveau rapport sur les vérifications menées par l'Agence en Iran dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d'action global commun et de la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité de l'Onu correspondante. Ce texte sera examiné lors de la prochaine session du Conseil des gouverneurs de l'AIEA qui débutera le 10 septembre.

Le Directeur général confirme encore une fois le respect infaillible par l'Iran de tous ses engagements dans le cadre du Plan. Cette conclusion témoigne déjà du caractère strictement pacifique du programme nucléaire iranien et montre que le Plan remplit efficacement ses objectifs dans ce domaine. L'Iran est aujourd'hui le pays du monde  le plus inspecté par l'AIEA. L'approche de Téhéran confirme également sa volonté de maintenir l'accord en vigueur - ce que la Russie soutient absolument.

Nous poursuivons notre travail actif visant à maintenir le Plan, y compris en coopération avec tous les participants à l'accord.  

 

Sur le début des travaux de la 39e session du Conseil des droits de l'homme de l'Onu

 

La 39e session du Conseil des droits de l'homme de l'Onu débutera le 10 septembre à Genève.

Comme à l'habitude, son ordre du jour sera assez chargé. Il y aura notamment des discussions détaillées sur un large éventail de questions relatives aux droits de l'homme et notamment aux problèmes des peuples autochtones, à la prévention des génocides, à l'influence des mesures coercitives unilatérales sur les droits de l'homme, à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance, au respect des droits des personnes âgées, au droit au développement, au maintien d'un ordre du monde juste et démocratique, à l'utilisation des mercenaires, à la lutte contre les formes modernes d'esclavage, aux kidnappings et aux arrestations arbitraires. On envisage également d'examiner le respect des droits de l'homme dans certains pays, notamment en Syrie et en Ukraine.

Le Conseil tirera le bilan de l'Examen périodique universel passé en mai dernier par 14 États, notamment par la Fédération de Russie.

En marge de la session, des ONG russes organiseront plusieurs événements consacrés à la lutte contre les formes modernes de racisme et de xénophobie, ainsi qu'au rétrécissement de l'espace russophone en matière d'éducation et d'information dans les pays baltes et en Ukraine. En parallèle, la délégation russe envisage de présenter le programme de master dans le domaine des droits de l'homme, qui est mis en œuvre avec succès depuis des années en Fédération de Russie en coopération avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.

La délégation russe promouvra avec constance le développement d'un dialogue constructif et la recherche de solutions universellement acceptables à toutes les questions-clés relatives à la protection des droits de l'homme au niveau global, et mettra l'accent sur la prévention de la politisation de ce domaine et de l'utilisation de ce dernier en tant qu'outil de pression politique.

 

Sur la réaction de l'Otan aux exercices militaires Vostok 2018

 

Dans un esprit de transparence et de prévisibilité, la Russie a présenté à l'avance (en mai dernier) des informations détaillées à ce sujet aux pays membres de l'Alliance atlantique au cours d'une réunion du Conseil Russie-Otan. Les attachés militaires des pays de l'Otan ont reçu une invitation à assister aux manœuvres. Il s'agit d'un geste évident de bonne volonté de la part de la Russie. Nous avions pris une initiative similaire en 2017 lors des exercices Zapad-2017. Les manœuvres de 2017, marquées par une ouverture inédite de la Russie, avaient également suscité des critiques indiquant que ces événements étaient inattendus et que leur objectif était incompréhensible. Ainsi, l'Occident ne comprend prétendument pas les actions de la Russie. 

Nous nous sommes malheureusement habitués aux propos des représentants de l'Otan et de certains pays membres affirmant que la Russie se préparerait à un certain "conflit de grande envergure". L'Occident tente toujours de trouver une menace russe dans n'importe quel événement ou phénomène, bien qu'il n'en existe aucun fondement.

Les exercices Vostok 2018 se déroulent loin de la zone de responsabilité de l'Otan - la région euroatlantique - et n'ont rien à voir avec la sécurité des pays membres de l'Alliance.

Quant à nous, nous ne pouvons pas ignorer la décision des pays membres de l'Otan d'augmenter considérablement leurs dépenses militaires, qui constituent déjà plus du total mondial et dépassent d'environ 14 fois le budget militaire russe, ainsi que la croissance de l'intensité et du nombre d'exercices de l'Otan à proximité des frontières russes.

Nous avons souligné à plusieurs reprises ces derniers temps la croissance de l'intensité et du nombre d'exercices militaires des pays de l'Otan dans les régions situées à proximité des frontières russes. La position russe reste inchangée: cette activité suscite une préoccupation considérable et ne renforce pas la sécurité, mais la torpille en créant des risques supplémentaires d'incidents militaires armés.

 

Sur les activités à l'occasion du 70e anniversaire de l'ouverture de la mission diplomatique israélienne à Moscou

 

A l'occasion du 70e anniversaire de l'ouverture de la mission diplomatique israélienne à Moscou, jeudi 6 septembre, un séminaire historique a été organisé par l'Ambassade d'Israël à l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères avec le soutien du Ministère. Des diplomates et des politiciens russes et israéliens, des représentants de la communauté scientifique et des personnalités publiques ont participé à cet événement. Le même jour s'est ouverte l'exposition "Golda Meir" à la synagogue chorale de Moscou, qui présente pour la première fois certains documents des Archives de la politique étrangère de la Fédération de Russie.

Mercredi 5 septembre a été inaugurée une plaque commémorative à l'entrée de la chambre de l'hôtel Metropol où résidait Golda Meir, la première Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire d'Israël en Union soviétique.

 

Sur les nouvelles audiences au Sénat américain avec la participation de représentants de Facebook et de Twitter

 

C'est avec intérêt que nous avons suivi les nouvelles audiences au Comité du renseignement du Sénat américain ce mercredi 5 septembre, auxquelles ont participé des représentants de Facebook et de Twitter. Une nouvelle fois a été évoqué le thème de la mythique ingérence russe dans les processus électoraux en Amérique et dans d'autres pays occidentaux. Certains parlementaires ont formulé des accusations fortes vis-à-vis de Moscou, selon lesquelles "la Russie agissait non seulement contre le gouvernement américain, mais également contre le peuple américain", qu'une "Amérique faible – c'était bon pour la Russie". En sachant que les agences de presse Russia Today et Sputnik ont été publiquement qualifiées de "médiateur des services spéciaux russes" simplement parce qu'elles offraient au public un point de vue alternatif et la possibilité d'exprimer une opinion indépendante. Par exemple, quand Buzzfeed publie des informations sur l'activité financière et le transfert de fonds de l'Ambassade de Russie, nous comprenons parfaitement que ces informations peuvent être fournies uniquement par les représentants des services américains compétents, mais personne au Congrès américain ne se dit que ce média, comme il se fait appeler, est précisément un médiateur des services secrets. C'est précisément une médiation exercée par une structure d'information entre les services secrets et, malheureusement, le service public. Mais personne n'a mentionné ce thème.

Une question directe a été posée au directeur exécutif de Twitter, Jack Dorsey: "Vous êtes une société américaine? Voudriez-vous que l'Amérique reste la principale superpuissance de la planète?" Est-ce normal qu'une telle question soit posée au représentant d'un réseau social? Ces dernières décennies, les USA insistaient sur le fait que les réseaux sociaux étaient les nouveaux médias, les journalistes d'une nouvelle ère.

Visiblement, c'est le fond du problème. Il ne s'agit pas de la protection des utilisateurs mais des ambitions impériales des USA. Malheureusement, ce sont les conséquences de la russophobie de ces dernières années.

Mais à en croire le concret, les problèmes existant réellement, les représentants des réseaux sociaux ont reconnu qu'ils ne faisaient pas suffisamment pour lutter contre l'activité indésirable sur les réseaux sociaux. Nous sommes d'accord. Ils ont mentionné les chiffres faramineux relatifs aux faux comptes bloqués: entre octobre 2017 et mars 2018 Facebook a désactivé 1,27 milliard de faux comptes. Cependant, dans le même temps, la fausse page de l'"ambassade soviétique en Tchécoslovaquie", diffusant d'une manière moqueuse une désinformation flagrante sur la Russie, continue d'exister. Nous avons saisi plusieurs fois l'administration de Facebook pour demander de prendre des mesures, en recevant toujours la même réponse: "la page n'enfreint pas les règles de la plateforme sociale". L'heure est manifestement venue de poser sur le plan pratique la question de l'invitation des représentants des réseaux sociaux à Moscou pour une conversation substantielle comme celle que nous avons entendue aux USA. Je serais également intéressée d'entendre si la compagnie américaine Facebook veut que l'Amérique demeure la principale superpuissance. Pourquoi ne pas parler de ce sujet, par exemple, mais à Moscou?

En réalité, le problème des fake news et des fausses pages existe. Je rappelle que depuis cette tribune, j'ai déjà dit que la fermeture des fausses pages d'ambassades russes nous avait demandé beaucoup de temps et d'efforts. Pendant plusieurs semaines, nous ne pouvions pas fermer les fausses pages d'ambassades russes dans les pays de l'UE. Nous avons apporté aux collègues de Facebook des informations intégrales. Ce problème a franchi depuis longtemps les frontières des USA et il est devenu mondial. Alors parlons-en ensemble, et non pas dans les couloirs en convoquant et en posant la question seulement de savoir si "vous voulez que les USA demeurent la plus grande superpuissance de la planète?"

Nous constatons de plus en plus clairement la nécessité d'élaborer un système universel plus transparent et indépendant d'identification des faux comptes en tenant compte des normes éthiques et culturelles internationalement reconnues, de la liberté d'expression, sans enfreindre les normes législatives nationales de tous les pays du monde. Nous avons noté que les représentants de l'administration des réseaux sociaux avaient dit comprendre ce problème et assuré qu'ils travaillaient sur le perfectionnement du système de surveillance et de filtration. De notre côté, nous jugeons que l'une des démarches les plus importantes en ce sens est le dévoilement des informations sur toutes les pages bloquées où, hormis la mention du compte, serait indiqué la raison pour laquelle elles ont été bloquées. Si le terme "Russie" est constamment mentionné, il serait intéressant de savoir quels faux comptes se cachent derrière le nom "Russie".

Nous soulignons qu'en raison du caractère mondialisé du problème, nous jugeons inadmissibles les tentatives de l'administration américaine d'exercer une pression sur les réseaux sociaux. Nous prônons une discussion professionnelle, mais pas une convocation pour exiger d'expliquer ce qui a été fait pour que l'Amérique reste l'unique superpuissance du monde.

 

Sur le problème de la déformation de la vérité dans la vie politique des USA

 

Ces derniers temps, aucune de nos conférences de presse ne se déroule sans qu'on ne mentionne les termes "fake", "propagande" et "mensonge flagrant". Mes collègues et moi avons mené une étude pour tenter de comprendre le problème de la déformation de la vérité dans la vie politique américaine. Et, pour un maximum d'objectivité, nous n'avons utilisé dans notre travail que les informations des experts américains présentées dans les sources ouvertes. Nous avons obtenu un tableau très intéressant.

Selon les estimations des spécialistes américains, la pratique d'omission des faits et des liens de cause à effet par rapport aux événements dans le pays et à l'étranger, enracinée dans le secteur médiatique et dans la politique des USA, a atteint une ampleur sans précédent. Ce ne sont pas nos estimations, mais celles des experts américains. Plusieurs experts qualifient ce phénomène sociopolitique de "déclin de la vérité". On constate une érosion des frontières entre opinion et fait. Lors d'une analyse des événements, on accorde une préférence aux appréciations exprimées et à l'avis personnel au détriment de l'analyse de ce qui s'est passé en réalité. En sachant que souvent, les informations ne sont pas du tout vérifiées. Et les sources factuelles perdent tout simplement leur signification. Elles sont simplement ignorées.

Les analystes soulignent qu'à l'heure actuelle, dans des conditions où les médias et les réseaux sociaux assurent une couverture totale du public et où la mise en scène des batailles politiques au sein des organes du pouvoir s'est transformée en routine quotidienne, ce "déclin de la vérité" aux USA ne s'accompagne pas de signes d'un quelconque retour à la normale. Les institutions politiques perdent leur capacité à remplir leurs fonctions initiales, et la population s'intéresse de moins en moins à leur activité.

Michael Rich, président du centre américain d'études stratégiques Rand Corporation, note que les débats ouverts cèdent leur place aux discours de couloir, alors que le suivi des institutions a perdu son efficacité et qu'il est orienté sur les problèmes secondaires.

Il doute également que la réforme du Congrès, qui fait l'objet de débats aux USA depuis plusieurs années, puisse apporter des résultats notables. L'extrême niveau de polarisation interpartite des approches de tous les principaux problèmes ne permet pas aux congressistes d'interagir entre eux de manière constructive. Micah Zenko de l'Institut royal des relations internationales affirme que la compréhension, par les législateurs, du caractère de leurs tâches a changé. Cette pensée est soutenue par Michael Rich, qui estime que les aspirations des congressistes actuels ne se traduisent pas par un travail réfléchi dans le domaine de la législation ou de l'administration publique, mais plutôt par leur implication dans des "actions théâtralisées répugnantes".

Les spécialistes sont particulièrement inquiets des éventuelles conséquences du "déclin de la vérité" en politique étrangère. Ce n'est pas notre avis - c'est celui de spécialistes américains. Ces derniers affirment que plusieurs grands échecs politiques de l'histoire américaine se sont produits précisément à cause d'un manque d'attention pour les faits, et leur manipulation conjoncturelle.

Un article conjoint de Thomas Mann de la Brookings Institution et de son confrère Norman Ornstein stipule directement que les démocrates créent activement une réalité déformée aux yeux de l'establishment américain.

Nous trouvons curieuse la pensée du vice-président de la société analytique privée américaine Stratfor, Rodger Baker, selon laquelle les flux de mensonges de la part de l'opposition politique à Donald Trump sont basés sur sa conviction que le monde libéral est universel par nature, qu'il est la meilleure forme d'organisation de la société et de l’État, et qu'il est inévitable dans la perspective historique. Le spécialiste suppose qu'aucune de ces affirmations ne correspond à la réalité.

Comme l'affirme Brian Catulis du Center for American Progress, les USA ne manquent pas de personnes instruites qui attirent l'attention sur la situation difficile dans laquelle se trouve la politique étrangère du pays. Cependant, on ressent un manque cruel de spécialistes ayant des propositions concrètes pour en sortir.

Je voudrais noter que ce problème, avait été identifié - à sa manière - par l'ex-président américain Barack Obama, qui affirmait en 2016 que si l'Occident n'apprenait pas à distinguer la vérité de la propagande, il se retrouverait confronté à de grande difficultés. Malheureusement, ses propos ont été prophétiques.

Il est évident que l'élite intellectuelle des USA a parfaitement conscience de la nuisibilité et de l'inutilité stratégique de déformer la vérité dans la vie politique de son pays. Mais à ce que l'on sache, aucune réponse n'a été encore trouvée pour savoir comment il était possible de stopper et même de faire comprendre au public l'idée des terribles conséquences de la création d'une fausse réalité.

 

Sur le rapport de plusieurs centres analytiques français concernant les manipulations de l'information

 

Les Français ne cessent d'aggraver le climat de russophobie dans les médias sous prétexte de lutter contre la désinformation. Ainsi, un rapport sur les manipulations de l'information rédigé par plusieurs centres analytiques liés auх ministères français des Affaires étrangères et de la Défense a été publié le 4 septembre. Il vient de s'ajouter à d'autres initiatives bien connues de la France, telles que le projet de loi sur la lutte contre les fake news - qui vise en réalité à renforcer le contrôle des médias - ou la division éventuelle des sites d'informations entre "bons" et "mauvais" dans le cadre du projet de création d'un indice de confiance envers la presse. On parle bien de la France, patrie de la liberté d'expression dans son sens moderne, des normes éthiques et des exigences envers le journalisme. C'est le pays qui a posé les fondements de la démocratie contemporaine, ainsi que de l'interprétation et de l'application actuelles de la liberté d'expression.

Ce texte, qu'on ne peut même pas considérer comme le résultat d'un travail d'experts tellement il est rempli d'affirmations catégoriques et de clichés propagandistes, frappe par son caractère ouvertement antirusse et ses attaques hostiles contre les médias russes travaillant en France.

Les Français considèrent ouvertement RT et Sputnik comme des organisations propagandistes qui ne peuvent pas prétendre au statut de médias. Qui plus est, le rapport affirme que ces ressources d'information ne font que de la propagande. On ne présente en même temps aucune preuve, ni aucun argument pour soutenir ces assertions, ce qui constitue à mon avis un bon exemple du genre de fake news qu'on propose justement de combattre. Si tu présentes un texte sans aucun fondement factuel, de quoi s'agit-il? Ainsi, on attribue à RT l'affirmation selon laquelle en Catalogne, "l’espagnol est étudié comme langue étrangère", alors que la chaîne n'a rien publié de ce genre. Sinon, présentez-nous une capture d'écran, s'il vous plaît. Je sais parfaitement que les journalistes commettent parfois des erreurs. Nos collègues du Ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères  nous ont récemment indiqué qu'un site de RT présentait des informations erronées. Nous avons contacté RT et il s'est avéré que la chaîné avait déjà remarqué la réaction des utilisateurs, apporté les corrections nécessaires et présenté ses excuses.

Qui plus est, le rapport contient une liste de 50 recommandations destinées aux pays, à la société civile et aux individus. Un de ces points conseille de priver d'accréditation les journalistes de RT et de Sputnik: "Marginaliser les organes de propagande étrangers. Il faut d’abord les appeler par leur nom (…) Il faut en tirer les conséquences, c’est-à-dire ne pas les accréditer et ne pas les inviter aux conférences de presse réservées aux journalistes". De plus, pour illustrer cette proposition d'"appeler par leur nom", on cite les propos du Président français Emmanuel Macron indiquant que RT et Sputnik sont des "organes d'influence". Nous avons déjà indiqué que toute cette histoire concernant RT en France s'expliquait uniquement par l'attitude personnelle d'Emmanuel Macron envers ce média. Quelles sont les raisons de son ressentiment? Il vaut mieux poser cette question aux Français. Malheureusement, c'est lui qui a lancé cette tendance. Il n'existe aucun autre fondement concret. Une autre chose est que les organes publics, qui ressentent la conjoncture actuelle ou travaillent tout simplement sur commande, tentent de présenter des arguments en faveur de la thèse d'Emmanuel Macron, mais n'arrivent toujours pas à le faire.

L'objectif de ce rapport est évidemment de former l'image d'un ennemi extérieur. A vrai dire, nous pensons que tout cela vise non seulement à isoler RT et Sputnik, mais surtout à justifier les nouvelles mesures de limitation de la liberté d'expression en France que les autorités préparent actuellement. Ces dernières ont donc choisi RT et Sputnik comme une couverture. Une couverture très commode.

Nous espérons entendre une réaction appropriée des institutions internationales spécialisées et des ONG. On ne peut pas laisser une chose pareille sans réaction. Nous attendons tout d'abord les commentaires d'Harlem Désir, Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias, et ses estimations d'expert concernant le lien entre les textes de ce genre, qui reflètent de fait la position des pouvoirs français compétents, et les engagements de la République française dans le cadre de l'OSCE, notamment dans le domaine du respect de la liberté d'expression et de l'accès égal à l'information pour tous. 

 

Sur la situation des médias russes en Lettonie

 

Nous continuons de suivre la situation des médias russes en Lettonie. Riga cherche de nouveau à restreindre la diffusion de la chaîne russe Rossiya RTR, cette fois en prenant pour prétexte de prétendues infractions - plus précisément des "discours hostiles" identifiés par le Conseil national des médias numériques de la Lettonie dans les émissions de la chaîne. Imaginez ce qui arriverait si le prétexte formulé par Riga concernant un "discours hostile" était appliqué à l'encontre des médias américain CNN ou britannique BBC. Par exemple, le discours de la Première ministre britannique Theresa May diffusé sur la BBC s'inscrit précisément dans la catégorie des "discours hostiles" sur la Russie. Faut-il en interrompre la diffusion? Il est question de pays partageant un espace idéologique commun. Pourquoi l'attitude est-elle si différente dans ces pays qui parlent d'une plateforme idéologique commune de l'Occident appelée à devenir une dominante? Décidez qui a raison - Riga ou Londres. Les "discours hostiles" sont-ils un prétexte pour fermer une chaîne ou est-ce la norme et une question de respect de la liberté d'expression?

Nous considérons cette démarche politiquement motivée des autorités lettones vis-à-vis de la chaîne comme une franche discrimination et nous y voyons une tentative illégitime de restreindre l'accès des habitants russophones de la Lettonie aux sources d'information alternatives. Il est parfaitement évident que Riga cherche à jouer la carte russophobe en prévision des législatives, en rendant les médias otages de la lutte politique interne.

Nous appelons les structures internationales et les ONG compétentes à réagir. Nous attendons l'avis de Vienne et de Bruxelles pour savoir dans quelle mesure une telle politique de Riga correspond aux valeurs paneuropéennes et aux normes de l'UE. Nous voudrions de nouveau attirer l'attention de l'OSCE et de Harlem Désir.

 

Sur la campagne continue de glorification des nazis en Estonie

 

La reconstruction, ce 2 septembre dans la commune de Lihula, du monument scandaleux aux légionnaires de la 20e division estonienne de Waffen-SS démantelé en 2004 est révoltante.

Le fait que cette action s'est déroulée avec la parfaite complaisance et sans condamnation des autorités du pays est une nouvelle confirmation de l'encouragement factuel et tacite de l'idéologie nazie par Tallinn. Au sein de l'establishment politique estonien, de toute évidence, peu sont dérangés par l'idée que de telles "activités" profanent la mémoire des millions de morts dans la lutte contre le fascisme. Comment tout cela peut-il coexister sur le même continent, dans le cadre des mêmes institutions internationales? D'un côté, le soutien et la contribution à la recherche de la vérité historique, de l'autre l'installation de monuments et l'indifférence totale des autorités.

Il est encore plus regrettable de voir le silence de toute l'"Europe civilisée" pour laquelle l'inadmissibilité du nazisme, du néonazisme, du racisme et de la xénophobie devrait, dans l'idée, faire partie d'un "système de valeurs global".

Nous appelons nos partenaires internationaux à porter leur attention sur la succession de tentatives perfides - qui sont devenues un phénomène quotidien dans l'Estonie postsoviétique - de réécrire le bilan de la Seconde Guerre mondiale, et, avec les structures compétentes, à donner leur avis à ce sujet.

 

Sur le travail commun pour établir le nom et le lieu d'enterrement du guerrier soviétique mort pendant la libération de la Tchécoslovaquie

 

Les efforts communs de nos ambassades à Astana et à Bratislava, des associations et de l'historien O.Alibekov, suite à la demande des habitants du village slovaque de Nevidzany de préciser les informations personnelles sur le soldat kazakh de l'Armée rouge D.Kharichmbaev (Khachimbaev) mort pendant la libération du village des occupants fascistes allemands en 1945, ont permis de déterminer le véritable nom du héros: J.Kochkimbaev.

Il est prévu de procéder aux travaux de restauration à l'endroit de la tombe de J.Kochkimbaev, où reposent les ossements de 11 autres libérateurs soviétiques de la 1ère Division de garde aéroportée.

Nous exprimons une grande reconnaissance aux habitants du village de Nevidzany qui construisent dans leur élan sincère un mémorial aux soldats soviétiques qui ont donné leur vie pour la libération de l'Europe. C'est particulièrement important au moment où sont constamment entreprises des tentatives de réécrire l'histoire, de ternir les actes héroïques de ceux qui se sont battus et sont morts en défendant la Patrie, l'Europe et le monde dans l'ensemble.

 

Sur le nouveau forum interrégional russo-azerbaïdjanais

 

L'un des principaux éléments des relations russo-azerbaïdjanaises est la coopération multisectorielle entre les sujets de la Fédération de Russie et la République azerbaïdjanaise, qui se développe sur la base des accords entre le gouvernement de l'Azerbaïdjan et les gouvernements des régions russes. 17 accords sont en vigueur à l'heure actuelle. Plusieurs autres sont en préparation.

Les faits suivants témoignent de l'efficacité des liens interrégionaux avec l'Azerbaïdjan: à Bakou ont été ouvertes les représentations du Daghestan et du Tatarstan, de la Maison de commerce "Oural", de la Maison de commerce "Tatarstan", des représentations de plusieurs compagnies aériennes régionales (Bashkir Airlines, Perm Airlines, Pulkovo Airlines, Samara Airlines, Ural Airlines), de plusieurs structures d'affaires russes (des concessions officielles d'AvtoVAZ, de Hazar-Lada, et du groupe Vostok-Servis). Les entrepreneurs azerbaïdjanais ont investi dans la construction du centre balnéaire de la ville d'Essentouki, ou encore d'usines de production de conserves de légumes et de mélanges de construction secs sur le territoire de Krasnodar. Des projets sont menés en Kabardino-Balkarie et au Daghestan.

Le forum annuel russo-azerbaïdjanais est une plateforme de discussion et de préparation de nouveaux projets de coopération. Sa 9e édition est en cours de préparation.

Nous vous fournirons des informations plus détaillées par la suite.

 

Réponses aux questions:

Question: Le 5 septembre, Minsk a accueilli une réunion du Groupe de contact tripartite pendant laquelle la Russie a refusé d'examiner la possibilité d'un échange de citoyens russes détenus en Ukraine. Suite à leur condamnation, ils avaient signé depuis leur cellule une demande d'échange adressée au Président russe Vladimir Poutine. Cela concerne notamment votre ami Viktor Agueev, sur qui on vous a déjà interrogée à plusieurs reprises. Expliquez-nous, s'il vous plaît, pourquoi la Fédération de Russie a abandonné ses citoyens dans les prisons ukrainiennes et pourquoi elle ne veut pas les échanger.

Réponse: La Fédération de Russie n'a pas abandonné ses citoyens, je vous prie de choisir vos mots. Si vous voulez vous adonner au populisme et à la propagande, faites-le sur les pages de votre média. Si c'est la politique de votre rédaction, c'est votre affaire. Je vous prie de vous rappeler que ce n'est pas une manifestation, ni les bureaux de l'agence UNIAN, mais une conférence de presse. La Russie n'a jamais abandonné ses citoyens, notamment s'il agit des situations critiques, des zones de conflits, etc.

En ce qui concerne votre question, j'apporterai les précisions nécessaires.  

Question: Hier, vous avez annoncé aux journalistes que le Ministère britannique des Affaires étrangères avait refusé de transmettre à la Russie les données supplémentaires sur deux suspects russes dans l'affaire Salisbury.

Réponse: Il ne s'agit même pas de données supplémentaires, mais de données tout court. Ce qui est très important. Les Britanniques ont en principe refusé de transmettre à la Russie toutes les données. Cela ne concerne pas que les données supplémentaires. Quand Londres a avancé au printemps ses premières accusations contre la Russie, nous avons tout de suite envoyé des notes, des lettres et des demandes, nous en avons parlé publiquement. On constate donc une nouvelle vague d'accusations sur la base de photos présentées comme des preuves. Je ne sais évidemment pas grand-chose du travail de la justice, mais je n'arrive pas à comprendre comment ces images publiées constituent des preuves. Des preuves de quoi? On a publié des photos et des noms, on affirme qu'il s'agit des suspects. Mais où sont les preuves? Combien de temps encore continuera-t-on de prendre les gens du monde entier pour des idiots? Devons-nous nous-mêmes deviner de quoi il s'agit en regardant les photos présentées? Est-ce à nous de comparer ces photos, d'établir leur origine, de mener les vérifications nécessaires? Nous avons immédiatement contacté les Britanniques à Londres et à Moscou. A Londres, le Ministère britannique des Affaires étrangères a reçu Ivan Volodine, Chargé d'affaires par intérim de la Russie. A Moscou, nous avons contacté Laurie Bristow, Ambassadeur britannique en Russie. Au cours de ces deux rencontres, nous avons tenté de poser les questions qui préoccupaient tout le monde. Qui sont ces individus? Existe-il des données concrètes sur eux: leurs passeports, leurs noms complets, les données de leurs demandes de visa etc.? Nous avons naturellement indiqué que l'option la plus simple était de transmettre à la Russie les données sur les empreintes digitales des suspects. Nous avons reçu la même réponse: nous n'allons vous rien transmettre ni vous fournir, ne nous posez même plus ces questions. Londres a clairement dit: "Nous ne répondons pas à vos questions". Il ne s'agit donc pas de données supplémentaires mais de la position du Royaume-Uni, qui ne veut rien transmettre à la Russie.

Question: Sur le même sujet, vous avez indiqué hier que la Russie obtiendrait probablement des données via Interpol. Rien n'a donc toujours été transmis? Peut-on dire que la coopération avec Interpol est plus fructueuse que celle avec le Royaume-Uni?

Réponse: Le fait est que si le Royaume-Uni accuse des citoyens d'autres pays, comme il le fait actuellement, il serait logique de s'adresser à des structures internationales. Car un représentant de ces structures de justice peut répondre au mieux à ces questions, expliquer le fonctionnement de ces mécanismes. Mais cela suit la logique des actions britanniques. La prochaine initiative serait probablement de saisir Interpol. Si les Britanniques ne présentaient pas à la Russie les données officielles de l'enquête, nous attendrions leur demande à Interpol, qui devrait ensuite nous transmettre les mêmes empreintes digitales et d'autres données. Ce qui frôle l'absurde: on annonce des suspects et on présente des photos en tant que preuves, en remarquant pratiquement immédiatement que toutes ces données sont probablement des fakes, que les noms voire les papiers ne sont pas authentiques. Mais partagez donc ne serait-ce qu'une partie de vos informations. 

Question: Savez-vous qu'ils ont fait leur aller-retour en Grande Bretagne sur des vols de la compagnie aérienne Aeroflot? Étant donné que vous avez des photos et que vous connaissez les numéros de vol, il est facile de découvrir qui ils sont.

Réponse: Je ne doute pas une seconde que, dans les conditions actuelles en Russie et dans le monde, il est possible d'établir s'ils étaient sur ce vol. Mais cela ne se fait pas en 5 minutes. Le plus important est que les informations, les photos et les noms n'ont pas été obtenus par les autorités britanniques le 5 ou le 4 septembre. Elles les possédaient certainement depuis plusieurs mois. Pourquoi ont-ils refusé de nous les fournir au préalable? S'ils ne voulaient pas communiquer directement, ils auraient pu les transmettre via un intermédiaire ou une organisation. Au moment de la publication, nous aurions déjà fait une partie du travail de notre côté. Après tout, nous l'avions demandé. Si, pour des raisons qui leur sont propres, ils ne veulent pas communiquer directement, pourquoi n'ont-ils pas choisi un intermédiaire? Il est toujours possible de transmettre ces informations. Ainsi, il aurait été possible de se préparer pour le 5 ou le 6 septembre. Mais j'ai l'impression qu'ils ont fait exprès de retarder les choses pour compliquer au maximum la réaction de la Russie. Plus de temps s'écoule, plus il est difficile de chercher.

Regardez dans quelle direction nous sommes tous poussés et orientés. On nous pousse à nous justifier constamment. Nous devons tout le temps nous justifier. Mais de quoi? Et surtout, pour quel motif juridique devons-nous parler, inventer des arguments et fournir des preuves de notre propre innocence? Cela fonctionne autrement dans le monde. C'est le fond du principe de présomption d'innocence, c'est la base de la démocratie de considérer que ce n'est pas un individu, un pays ou une structure qui doit apporter les preuves de sa propre innocence, mais au contraire à l'accusation d'apporter les preuves de culpabilité. Quand la Première ministre britannique Theresa May, il y a 5 mois déjà, avait immédiatement accusé la Russie, elle a tiré un trait sur ses propres normes et règles juridiques. Les Britanniques ont attendu plusieurs mois sans donner aucune information, puis ils ont publié des photos en disant que c'étaient les preuves. Quelles preuves? Demain ils publieront votre photo, or vous prenez certainement l'avion de Russie, peut-être même à Londres ou ailleurs? C'est absurde. Mais on peut indéniablement déterminer qui était présent sur ce vol, combien de personnes l'ont pris et combien sont rentrées. Mais cela prend du temps, cela ne peut pas être fait en 15 minutes, à ce que je sache.

Question: Mais étant donné que vous aspirez à la coopération et dites que vous y aspirez avec les forces de l'ordre, pouvez-vous dire que vous faites effectivement des efforts? Et que vous transmettrez ces informations?

Réponse: Vous savez qu'une enquête est en cours en Russie? Dans le cadre de l'enquête, toutes les informations qui nous parviennent sont examinées et analysées. La seule chose que nous demandons est, dans la mesure du possible, de revenir aux règles de comportement civilisé. Nous pourrions alors recevoir cette information directement des forces de l'ordre britanniques et les vérifier. Mais si, par un moyen aussi non civilisé et étrange, sortant du cadre juridique, il nous est proposé de puiser ces informations dans les médias: très bien, nous les analyserons à partir de là. Mais nous demandons, dans le cadre de l'enquête russe, de donner aux forces de l'ordre russes un accès aux sources d'information des forces de l'ordre britanniques. Tout ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni, toutes les informations publiées sont évidemment analysées par les forces de l'ordre russes. Le Royaume-Uni l'ignore peut-être, mais une enquête a été ouverte en Russie. Elle est en cours et tout ce qui a été publié sera analysé et suivi d'une réaction appropriée. Mais je représente le Ministère des Affaires étrangères, je ne m'occupe pas de l'analyse des informations et de la recherche de personnes pour savoir s'ils étaient à bord ou non. Je peux opérer uniquement avec les informations vérifiées fournies par les forces de l'ordre.

En ce qui concerne l'implication de la Fédération de Russie et de ses institutions dans ce qui s'est passé à Salisbury et à Amesbury, notre position a été exprimée et réaffirmée à plusieurs reprises, notamment aujourd'hui pendant cette conférence de presse. Les détails seront scrupuleusement analysés par les forces de l'ordre, puis commentés, évidemment.

Question: Admettez-vous le fait que ces individus et leurs noms soient connus des services et que les données de passeport existent? Ces individus seront-ils présentés d'une certaine manière?

Réponse: Pourquoi devrais-je l'admettre? Il faut établir qui sont ces individus, si de tels citoyens existent ou non. C'est une question de vérification. Nous voulons le faire le plus vite possible et efficacement, c'est pourquoi nous demandons de nouveau au Royaume-Uni de l'aide pour identifier ces individus, puisque cette information a été publiée. Si, pour des raisons qu'on ignore, le Royaume-Uni refusait de le faire, il faudrait emprunter une voie plus longue. Mais il ne s'agit pas de faire des suppositions - c'est inadmissible. Que peut-on supposer en regardant ces deux photos et en voyant des noms diffusés en Russie et dans les républiques postsoviétiques? En tant que représentante du Ministère des Affaires étrangères, je n'ai pas le droit de faire des suppositions à ce sujet.

Je comprends que toute la situation est utilisée à des fins politiques, et je le fais en analysant les déclarations du Royaume-Uni, des USA, et les bénéfices qu'ils en tirent. Je peux le constater. Mais je ne peux pas découvrir qui sont ces individus sur un écran. Cette question relève des forces de l'ordre qui s'en occupent actuellement dans le cadre de l'affaire pénale.

Tout le monde a noté l'incohérence entre les photos, les dates, l'heure et l'endroit mentionné sur les images. Pourquoi devons-nous tous lire dans le marc de café, supposer et opérer avec ces bribes d'informations? Pourquoi n'est-il pas possible de nous transmettre toutes les données disponibles? Pourquoi devons-nous lire les déclarations de l'ex-ambassadeur du Royaume-Uni en Ouzbékistan Craig Murray sur les réseaux sociaux, affirmant qu'il a déjà été à cet endroit et qu'il n'y a pas autant de couloirs? C'est absurde et aberrant. Pourquoi nous proposer de jouer à ce jeu? Pourquoi ne peut-on pas simplement faire une copie des documents et des formulaires pour nous fournir les informations concernant l'endroit où ces personnes, du point de vue britannique, se trouvaient et de quoi elles sont concrètement accusées? Pourquoi ne pas fournir des données primaires? Au lieu de cela, on nous demande de nous justifier, et ce en l'absence de toute information (sans parler d'informations officielles). Tout ce qui a été présenté, ce sont des "éclats" qui ont été abondamment accompagnés de commentaires et enveloppés dans cette rhétorique politique.

Nous ne ferons aucune supposition. Toute l'information sera analysée par les forces de l'ordre, suite à quoi les déclarations appropriées seront faites.

Quant à l'implication des organes publics russes dans ces faits, je répète que cette implication n'existe pas, comme l'a déclaré à plusieurs reprises le Président russe Vladimir Poutine et les représentants du gouvernement russe.

Je répète que ce 6 septembre, le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov a dit littéralement que la Russie n'avait et n'a rien à voir avec les événements à Salisbury. La Russie n'est impliquée d'aucune manière. Nous avons réaffirmé notre position initiale.

Je répète que toutes les informations publiées et diffusées dans le milieu médiatique seront analysées dans le cadre de l'affaire pénale qui a été ouverte.

Question: Le Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a déclaré que le gouvernement syrien tentait de prendre Idleb et que la Russie, la Turquie et l'Iran évoquaient un moyen de l'empêcher. Ankara s'attend à ce qu'au sommet d'aujourd'hui, les pays garants mettent un terme aux violations à Idleb. Le Ministère russe des Affaires étrangères partage-t-il la position du Ministère turc des Affaires étrangères?

Réponse: Premièrement, il ne faut pas anticiper le but de la rencontre qui est prévue aujourd'hui au sommet entre les pays mentionnés.

Deuxièmement, une discussion substantielle aura lieu notamment sur ce problème.

Troisièmement, il est question du territoire syrien. Il est impossible de prendre quelque chose sur son propre territoire, mais il est possible de poursuivre l'opération antiterroriste. C'est précisément l'objectif annoncé par Damas.

Je ne voudrais pas donner d'appréciations aux déclarations faites étant donné que le principal dialogue multilatéral aura encore lieu aujourd'hui. Les avis et les résultats seront apportés, y compris publiquement, cet après-midi.

Question: Comment le Ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il le bilan des négociations du Président russe Vladimir Poutine avec le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev à Sotchi? Quel est le rôle de cette visite dans le système de coopération bilatérale entre la Russie et l'Azerbaïdjan?

Réponse: Nous ne commentons pas l'agenda du Président. Je voudrais rappeler également que toutes les estimations, notamment celles qui concernent cette visite, ont été présentées sur le site du Président russe Vladimir Poutine.

Nous avons déjà évoqué aujourd'hui l'évolution des relations bilatérales. Leur potentiel est énorme. Beaucoup de choses sont actuellement en cours de réalisation ou de conception.

Question: Zalmay Khalilzad, ancien ambassadeur américain en Afghanistan, a récemment été nommé au poste de conseiller du Département d'État pour l'Afghanistan. Il avait affirmé par le passé que la Russie devait impliquer les pays occidentaux, et notamment les États-Unis, dans le maintien de la paix en Afghanistan. Qu'en pensez-vous?

Réponse: S'agit-il de Zalmay Khalizad, ancien ambassadeur américain à l'Onu?

Question: Oui. Il a également été ambassadeur américain en Afghanistan et en Irak.

Réponse: Il s'agit de nominations internes aux USA, qui n'appellent aucun commentaire de la part de la Russie.

La situation dans la région reste compliquée et se dégrade même sur certaines questions. Dans ce contexte, la Russie entreprend plusieurs initiatives prévoyant une coopération au niveau de l'OCS et avec les forces politiques afghanes, en respectant les normes juridiques. Nous maintenons les contacts avec les autorités officielles et tentons de mettre en œuvre une diplomatie diversifiée.

Nous sommes très préoccupés par l'évolution de la situation dans la région, y accordons une attention particulière et l'évoquons régulièrement.

Quant aux déclarations concrètes, nous les analyserons pour partager ensuite nos estimations.

Question: Que pensez-vous des propos de Jim Jeffrey, envoyé spécial des États-Unis pour la coopération avec la Syrie, affirmant que Washington disposerait de preuves tangibles des préparatifs d'une attaque chimique par Damas à Idleb?

Réponse: Et nous, nous avons des preuves tangibles de préparatifs d'une attaque chimique par les terroristes. Nous n'en avons pas seulement parlé: nous avons aussi présenté des faits. Si les Américains disposaient de faits préoccupants, ils pourraient nous les envoyer via les canaux bilatéraux.

Encore une fois, personne n'a annulé la lutte contre les terroristes sur le territoire syrien. Il s'agit de l'objectif prioritaire. Le caractère étrange de l'approche actuelle réside pourtant dans le fait que nos collègues occidentaux affirment publiquement - et font beaucoup à huis-clos - qu'on ne peut pas établir une vie paisible dans le pays car la situation reste instable et le retour des réfugiés est impossible. Il est donc inutile d'offrir une aide humanitaire ou de reconstruire l'infrastructure civile alors que la situation reste instable à cause des terroristes restants. En même temps, personne ne veut faire la distinction entre les modérés et les radicaux à Idleb.

Du point de vue de la politique du pouvoir américain, tout cela est assez logique: on fait traîner en longueur cette séparation entre modérés et radicaux et l'on prive la population d'aide sous prétexte que le retour des réfugiés n'est pas sécurisé. On constate parallèlement des tentatives d'en persuader la communauté internationale par un lobbying à l'Onu - nous l'avons déjà mentionné - visant à priver de soutien le retour des réfugiés en Syrie. 

A notre avis, cette position est étrange, pas parce qu'elle est détachée de la réalité, mais dans le contexte général des événements dans la région. Plus rapidement on assurera la séparation entre les modérés et les radicaux, plus rapidement on mettra fin au terrorisme et à ses émanations, aux combattants extrémistes, notamment à Idleb, plus vite on arrivera à normaliser la situation en Syrie pour assurer le retour des réfugiés et la reconstruction de l'infrastructure civile.

Question: Certains observateurs à Idleb ont fait remarquer que la Turquie avait lancé la démobilisation de l'opposition et menait des opérations antiterroristes contre le groupe Hayat Tahrir al-Cham. Quelle est la position de la Russie et votre opinion personnelle sur les efforts turcs visant à faire la distinction entre les modérés et les radicaux?

Est-ce que la Russie dispose d'un plan concret concernant la reconstruction d'après-guerre de la Syrie?

Réponse: En ce qui concerne notre coopération avec nos collègues turcs, j'ai déjà présenté mes estimations en évoquant la situation en Syrie en général. Reportez-vous, s'il vous plaît, à ce passage. Nous avons déjà évoqué nos positions.

En ce qui concerne le règlement, il existe un plan global. Ce dernier a été présenté après l'élimination de l'"internationale" terroriste qui tentait de s'enraciner en Syrie. Il est nécessaire de remplir deux objectifs: assurer le retour de la population civile, des réfugiés et des personnes déplacées, ainsi que reconstruire l'infrastructure civile. L'objectif global est pourtant de rétablir ce pays en tant qu'État souverain, indépendant et uni, assurant une coexistence égalitaire et paisible des confessions, des ethnicités et des visions politiques différentes. Cela implique évidemment une réforme politique - que nous avons déjà évoquée et favorisée en pratique en organisant un congrès des membres de la société civile syrienne à Sotchi, entre autres. Ce dernier a réuni l'opposition et le gouvernement. C'est une approche globale.

Question: Pour faire suite à la question précédente, je voudrais savoir si des négociations sont en cours pour faire participer les Européens et les Chinois à la reconstruction de la Syrie (il est évident que nous ne pouvons pas le faire par nos propres moyens)?

Réponse: Nous ne travaillons pas qu'avec des pays concrets, mais aussi globalement via l'Onu. Nous soulevons constamment ce thème, pratiquement lors de tous les pourparlers bilatéraux avec nos collègues occidentaux et les grands acteurs des affaires régionales des pays d'Asie.

Question: Le chef d'état-major des forces armées russes, le général Valeri Guerassimov, a déclaré hier qu'il n'était pas prévu d'organiser des activités dans le cadre des exercices Vostok 2018. Est-ce que cela signifie que la Russie a tenu compte de la position du Japon à ce sujet?

Réponse: Cela signifie exactement ce qu'a dit Valeri Guerassimov. Je considère ne pas pouvoir apporter d'explications supplémentaires quand les militaires se sont déjà exprimés. Impossible d'apporter un avis d'expert plus précis.

Question: Les représentants du Pentagone ont déclaré que la Russie avait averti deux fois en une semaine les militaires américains que les forces russes et syriennes étaient prêtes à attaquer la zone d'al-Tanf à la frontière de la Syrie, de la Jordanie et de l'Irak où se trouvent des soldats américains. Pouvez-vous confirmer que cette question est évoquée avec Washington via les canaux diplomatiques?

Réponse: Je pense qu'il vaut mieux poser cette question à nos militaires. Quoi qu'il en soit, je peux le vérifier et vous donner une réponse.

Nous avons des engagements réciproques, avec nos collègues américains, d'analyser et d'échanger des informations sur le terrain. Je peux confirmer globalement ces contacts. En ce qui concerne concrètement les cas que vous avez mentionnés, je demanderai des précisions pour vous répondre.

Question: Les médias rapportent, se référant au New York Times, que Sergueï Skripal travaillait pour le centre national de renseignement de l'Espagne. D'après vous, pourquoi les autorités britanniques n'ont pas tenu compte de ce fait - et de bien d'autres?

Réponse: J'ignore si ce fait a été pris en compte ou non par les autorités britanniques. C'est en dehors de mes compétences étant donné que nous n'avons pas de coopération officielle avec les autorités britanniques sur l'affaire Salisbury-Amesbury. Par conséquent, nous n'avons pas posé ces questions et nous n'avons pas reçu de réponses. Je pense qu'il vaut mieux adresser votre question aux autorités britanniques directement.

Question: Pouvez-vous expliquer pour quelles raisons juridiques les enquêteurs russes du FSB se sont rendus dans l'est de l'Ukraine, sa partie incontrôlée, pour mener une enquête sur le meurtre d'Alexandre Zakhartchenko, comme l'ont annoncé les services secrets russes? En particulier, quel est le motif juridique puisque la Russie reconnaît l'intégrité territoriale de l'Ukraine?

Vous exigez du Royaume-Uni qu'il fournisse des preuves que la Russie est impliquée dans les événements de Salisbury. Néanmoins, vous avez déclaré que l'Ukraine était impliquée dans le meurtre d'Alexandre Zakhartchenko. Pouvez-vous en apporter la preuve?

Réponse: Attendez. Quand vous avez publié les reportages sur le site pour lequel vous travaillez, vous avez énuméré combien de fois j'ai dit que cette question relevait de l'enquête? Plusieurs fois, officiellement et pendant les interviews, j'ai dit que cette question relevait de l'enquête. C'est aux enquêteurs de découvrir ce qui s'est passé, qui a organisé cet attentat.

Mais le fait est que, bien évidemment, on a le sentiment et l'on comprend que derrière pourraient se trouver les forces politiques de Kiev qui, malheureusement, ont commencé immédiatement après les faits une bacchanale de joie et de déclarations. Nous en avons entendu un tel nombre de la part de représentants officiels à différents niveaux que même mes propos ont trouvé une confirmation directe. Lisez les déclarations non pas de politiciens, mais de représentants officiels. C'était un enthousiasme direct lié au fait que c'était précisément la voie que l'Ukraine devait suivre. Et vous me demandez encore pourquoi je disais que l'élite de Kiev, le régime de Kiev pouvait être impliqué? Demandez-le à vos politiciens, pour quelle raison ils ont fait ces déclarations dans le style "allez, la victoire n'est plus loin". Cette question doit leur être adressée à eux.

En ce qui concerne les motifs juridiques, je pense qu'il vaut mieux s'adresser aux forces de l'ordre. Je peux demander des précisions pour vous répondre. Je le ferai.

Question: En mars, le représentant spécial des USA pour l'Ukraine a déclaré que les gouvernements des DNR et LNR devaient être supprimés. Ce 31 août, nous avons tous vu l'attentat dans lequel a péri Alexandre Zakhartchenko. Nous avons vu la réaction perfide que cela a entraîné. Je voudrais m'adresser à mes collègues journalistes parce que nous devons être sensibles quand de telles choses se produisent.

Réponse: Je viens de dire à votre collègue ukrainien d'éviter les déclarations politiques. Si vous avez des raisons émotionnelles ou autres de faire une déclaration politique, vous pouvez le faire où vous voulez, mais ici vous venez pour poser des questions. Restons-en là. S'il y a une question concrète, je suis prête à y répondre ou à la traiter. Si vous avez une déclaration, ce n'est pas pour la conférence d'aujourd'hui. Elle sert à apporter des informations qui seraient utiles et à poser des questions. Les déclarations et les actions politiques, ce n'est pas pour la conférence de presse. Respectez vos collègues, parce que dès que quelqu'un commence à le faire, les autres le font aussi. C'est pourquoi quoi que je ressente, quelle que soit la proximité de ma position, je m'efforce de rester objective à ce sujet. Je vous prie de respecter les autres et ne pas profiter de ce temps pour exprimer vos aspirations et opinions politiques.

Question: Compte tenu du fait que des questions importantes de sécurité régionale ont été soulevées pendant la rencontre des présidents de la Russie et de l'Azerbaïdjan à Sotchi, comment voyez-vous les perspectives d'intensifier la coopération entre les deux pays en la matière?

Réponse: Il existe des mécanismes appropriés, par exemple les consultations interministérielles sur différents thèmes, impliquant notamment une discussion sur les questions de sécurité. Elles ont lieu. Je ne suis pas sûre qu'il faille intensifier ou réduire leur nombre. Ce mécanisme fonctionne parfaitement.

Il y a un dialogue entre d'autres structures, les organes publics de la Russie et de l'Azerbaïdjan qui sont directement chargés des questions de sécurité. Il fonctionne également sans failles. Nous coopérons efficacement sur ces questions sur la plateforme de très nombreuses organisations internationales. Alors je pense qu'il n'est pas nécessaire de parler d'une nécessité d'intensification en l'occurrence, parce que tout fonctionne assez efficacement. Mais si une partie reconnaissait la nécessité d'accorder une plus grande signification à une question concrète, c'est toujours possible. Notre dialogue avec Bakou se développe très bien.

 

 

 

 

 

 

 


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