Communiqué de la représentation permanente de la Russie auprès de l'Onu et d'autres organisations internationales à Genève concernant la mise en œuvre des accords russo-américains sur la Syrie
Ces derniers temps, l'espace public est activement utilisé pour renforcer la rhétorique antirusse dans le contexte syrien, discréditer le rôle de la Russie et la présenter comme la cause de tous les maux en Syrie. On affirme que Moscou aurait misé sur un règlement du conflit par la force. L'objectif de cette campagne est parfaitement clair: couvrir les responsables réels de l'échec du cessez-le-feu en Syrie et cacher les raisons véritables de la non-application des accords russo-américains sur ce dossier.
Dans ce contexte, la Fédération de Russie a mené une analyse comparative détaillée des faits liés à la mise en œuvre des accords russo-américains sur la Syrie. Ce travail couvre tous les aspects, notamment le respect et la surveillance de la trêve, l'accès humanitaire aux régions bloquées et la lutte conjointe contre le terrorisme.
Cette analyse démontre clairement que la Russie est guidée par une approche responsable envers ces accords, qu'elle a mis en œuvre totalement et dans les temps. Citons plusieurs exemples.
La Russie a assuré le respect du cessez-le-feu par le gouvernement syrien. Les États-Unis ont, quant à eux, été incapables de garantir la même attitude de la part des groupes armés. De février à septembre 2016, ces groupes armés illégaux prétendument contrôlés par Washington ont commis 2 031 violations du cessez-le-feu, ce qui s'est soldé par la mort de 3 500 soldats syriens et de 12 800 civils.
Qui plus est, les États-Unis n'ont pas tenu leur promesse faite en février de séparer le Front al-Nosra et l'opposition modérée. La Russie était pourtant prête à octroyer à Washington ses cartes marquant les zones contrôlées par les terroristes dès mars. Sur la liste des participants au cessez-le-feu transmise par Washington à la partie russe, deux groupes font partie de Daech et huit mouvements ont rejoint le Front al-Nosra. La présence des coupeurs de têtes d'Ahrar al-Cham et de Nour al-Din al-Zinki discrédite déjà en principe toute la liste américaine. Par ailleurs, il est probable que les États-Unis n'aient obtenu aucune garantie écrite de respecter la trêve de la part des groupes qu'ils contrôlent.
Washington n'a pas été en mesure d'organiser un échange complet de données sur les violations du cessez-le-feu. En réponse aux rapports détaillés rédigés sur le terrain par le Centre de Khmeimim - qui contenaient des coordonnées et des protocoles - la partie russe n'a obtenu que des échappatoires se basant sur des informations tirées des médias et des réseaux sociaux.
La situation entourant l'accès humanitaire aux quartiers Est d'Alep est elle aussi déplorable. Conformément aux accords, la Russie a deux fois - le 15 et le 16 septembre 2016 - assuré le retrait des forces gouvernementales syriennes de la route de Castello. Elle a également créé un poste de contrôle visant à assurer l'examen de camions à l'aide de bénévoles de la Société syrienne du Croissant-Rouge.
Il y a d'autres exemples.
Dans ce contexte, la Russie a décidé de présenter au public une analyse comparative de la mise en œuvre des accords russo-américains. Nous avons envoyé un texte en ce sens au bureau de Staffan de Mistura, Envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu pour la Syrie, au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, au Bureau de la coordination des affaires humanitaires, à Klaus Schwab, directeur général du Forum économique mondial, à Michael Møller, directeur général de l'Office de l'Onu à Genève, à la Fondation Kofi Annan ainsi qu'à la Fondation Aga Khan IV.
Nous espérons que cette analyse impartiale et basée sur des faits permettra de porter la lumière sur les raisons véritables de l'échec de la mise en œuvre des accords russo-américains. Le texte est en libre accès sur internet et chacun peut donc facilement examiner la situation pour déterminer qui a torpillé la réalisation de ses engagements.
La Russie est attachée à la résolution du conflit politique et militaire syrien, à l'arrêt de la violence et des souffrances de la population civile. Cela implique une lutte résolue contre Daech, le Front al-Nosra et les groupes terroristes affiliés, la garantie de l'accès humanitaire, la reprise de négociations inter-syriennes stables sur la base des résolutions appropriées du Conseil de sécurité de l'Onu et des décisions du Groupe international du soutien à la Syrie et du Communiqué de Genève de 2012.
La Russie est ouverte à une poursuite de la coopération avec ses partenaires, y compris les États-Unis, sur tous les aspects du règlement syrien. Mais ce partenariat ne peut se baser que sur une égalité des droits et une attitude responsable envers ses engagements.