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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 24 mars 2022

615-24-03-2022

Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la réunion du Conseil de tutelle de la Fondation de la diplomatie publique Gortchakov

 

Comme nous l'avons annoncé pendant la précédente conférence de presse, la réunion du Conseil de tutelle de la Fondation de soutien de la diplomatie publique Gortchakov se tiendra le 25 mars 2022 sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les participants feront le bilan de l'activité en 2021, détermineront les axes du travail à venir compte tenu de la profonde transformation du secteur des relations internationales.

 

Sur la réunion de la Commission du Conseil général du parti Russie unie sur la coopération internationale et le soutien des expatriés

 

Lundi 28 mars, la seconde réunion de la Commission du Conseil général du parti Russie unie sur la coopération internationale et le soutien des expatriés, créée sur directive du Président russe Vladimir Poutine, se tiendra au Ministère russe des Affaires étrangères sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

La réunion portera essentiellement sur les violations depuis plusieurs années des droits de la population russophone dans le Donbass et en Ukraine, la garantie de la sécurité et de la défense des droits et intérêts des expatriés russes, la lutte globale contre la campagne médiatique russophone et les sanctions illégales de l'Occident collectif. Il est également prévu d'évoquer le développement de la coopération interpartite avec les pays de la CEI, d'Asie, d'Afrique et de l'Amérique latine.

 

Sur la conférence ministérielle des pays voisins de l'Afghanistan

 

Jeudi 31 mars, la ville chinoise de Tunxi accueillera la troisième conférence des pays voisins de l'Afghanistan (Russie, Chine, Iran, Pakistan, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan). La délégation russe sera menée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Cette réunion sera une bonne occasion d'évoquer la coordination des efforts internationaux pour l'aide humanitaire et socioéconomique à l'Afghanistan ainsi que de vérifier les approches de la lutte contre les menaces de prolifération du terrorisme et du trafic de stupéfiants émanant du territoire afghan.

En marge de l'événement est prévu un dialogue entre les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l'Afghanistan avec une délégation du mouvement Taliban ainsi qu'une nouvelle réunion de la troïka élargie sur l'Afghanistan au niveau des représentants spéciaux (Russie, Chine, États-Unis, Pakistan).

Nous vous informerons ultérieurement des contacts supplémentaires du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

 

Point de situation en Ukraine

 

Cela fait exactement un mois que l'opération militaire spéciale a commencé en Ukraine. Ses objectifs restent inchangés: c'est la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine, la protection des habitants du Donbass contre l'agression du régime de Kiev, l'élimination des menaces émanant du territoire de ce pays pour la Russie. L'opération se déroule en parfaite conformité avec le plan fixé. Tous les objectifs fixés seront accomplis.

Je voudrais souligner en particulier: les militaires russes remplissent toutes leurs missions de manière très rigoureuse, soigneuse, ils préservent les civils, ouvrent unilatéralement des couloirs humanitaires pour leur évacuation vers des régions sûres. L'armée ukrainienne et les bataillons nationalistes qui en font partie s'y opposent. La vie normale reprendre son cours sur les territoires déjà libérés des nationalistes.

Alors que les autorités de Kiev se moquent de leurs propres citoyens. Les unités militaires ukrainiennes utilisent les civils comme bouclier humain (le monde n'avait pas connu cela dans l'histoire contemporaine), les retiennent de force dans des communes bloquées, interdisant sous menace de mort d'évacuer en direction de la Russie. Il est question de la volonté des civils ukrainiens de quitter les régions dangereuses en direction de notre pays, car ils ont des amis, des parents. Les punisseurs (il n'y a pas d'autre mot pour cela) interdisent de le faire.

Seulement après avoir débloqué Marioupol et brisé la résistance des néonazis par les forces de la milice populaire de la République populaire de Donetsk (DNR) avec le soutien des forces armées russes il a été possible d'initier le travail des couloirs humanitaires, d'entamer l'évacuation de civils. Sachant que les combattants ukrainiens qui retenaient criminellement la population civile en otage continuent de se cacher honteusement derrière le dos des femmes et des enfants, tentant de s'enfuir se faisant passer pour des civils ordinaires.

Les ambassades ukrainiennes continuent de recruter des volontaires et des mercenaires pour participer aux hostilités. Une histoire sans précédent. Les autorités de plusieurs pays où un tel recrutement a lieu ferment les yeux sur ce qui est une violation du droit international, avant tout de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, ainsi que de la législation nationale.

Les pays membres de l'Otan continuent d'armer très activement l'Ukraine. Cela conduit non seulement à la prolongation des activités militaires, mais risque également de provoquer des conséquences imprévisibles. Rien que ces dernières semaines, Washington a envoyé à Kiev de l'aide militaire pour 1 milliard de dollars, fournissant des centaines des lance-missiles sol-air Stinger, des milliers de lance-missiles antichars Javelin, de lance-grenades et d'autres armes. Selon les déclarations de la Maison Blanche, encore au moins 30 États ont fourni différents armements à l'Ukraine. Il s'agit d'une menace pour la population civile étant donné que les nationalistes et combattants ukrainiens les utilisent comme bouclier humain et se cachent derrière leur dos dans les quartiers résidentiels.

En effectuant de telles livraisons les pays occidentaux bafouent grossièrement leurs propres engagements de non-prolifération et de stockage sûr des armes, notamment les documents de l'OSCE sur les armes légères et d'infanterie, les Principes régissant les transferts d'armes classiques et les Principes relatifs aux contrôles des exportations des systèmes portatifs de défense aérienne.

Que nos "partenaires" occidentaux ne s'étonnent pas des conséquences quand les armes fournies à Kiev se retrouveront dans les endroits les plus inattendus, comme ce fut toujours le cas. Par leurs actions ils ont créé une menace terroriste non seulement pour l'Europe, mais également pour le monde entier. Nous avons déjà vu des avions civils se faire abattre, des extrémistes, terroristes et combattants utiliser des systèmes sol-air portatifs fournis par les États-Unis dans les régions où ils soutenaient le renversement de régime et des extrémistes terroristes, où ils jugeaient nécessaire de "soutenir la démocratie". Puis les extrémistes utilisaient ces armes pour abattre des citoyens des pays de l'Otan. Les exemples sont très nombreux.

Les militaires ukrainiens ont créé de graves risques pour la navigation en mer Noire et d'autres mers. Il est question d'environ 400 mines marines ukrainiennes obsolètes installées aux abords des ports d'Odessa, d'Otchakov, de Tchernomorsk et d'Ioujny. De ce fait, près de 60 navires ne peuvent pas quitter les ports ukrainiens. Les mines désancrées dérivent vers le détroit du Bosphore et pourraient même atteindre la Méditerranée, ce qui crée une menace pour la navigation civile. La Direction de l'hydrographie de navigation et de l'océanographie de la marine turque a déjà publié un avertissement à ce sujet.

À l'heure actuelle, les négociations entre les délégations russe et ukrainienne se poursuivent en visioconférence sur le projet d'accord pour régler la situation en Ukraine, sa neutralité et les garanties de sa sécurité. Les aspects militaires, politiques et sociaux sont évoqués.

Nous espérons que Kiev prendra tout de même conscience de l'inévitabilité d'une solution pacifique pour la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine, de sa transformation en État neutre au profit de la population de l'Ukraine et de toute l'Europe. Plus vite les représentants du régime de Kiev et ses superviseurs le comprendront, plus vite se terminera l'opération militaire spéciale. Nous appelons l'administration Zelenski à songer au sort du pays, à la vie de sa population, à tirer les conclusions et à prendre les décisions nécessaires.

Ils ont déjà manqué l'opportunité d'exister dans une Ukraine souveraine, indépendante et dans ses propres frontières. Ils avaient cette opportunité une nouvelle fois en 2014 et en 2015. Pendant sept ans, d'abord l'équipe de Piotr Porochenko, puis celle de Vladimir Zelenski étaient sommées à en profiter pour que leur État soit prospère. Nous utilisons toutes les plateformes (internationales, canaux bilatéraux) pour expliquer: il n'y a pas d'autre solution pour l'État de l'Ukraine que de prendre les mesures nécessaires dans le cadre des Accords de Minsk. Sinon le pays s'effondrera, comme nous le voyons actuellement. Cela se passe sous les yeux du monde entier. Apparemment, la "volonté" du principal superviseur du régime de Kiev est trop forte et il n'a pas besoin d'Ukraine en tant qu'État. C'était un instrument pour Washington, un objet inanimé - aussi bien l'Ukraine que le peuple ukrainien. Ils ont été lancés "dans le four" pour "réchauffer" les ambitions et affirmer sa propre "exclusivité".

En effet, il existe maintenant une opportunité, même si nous entendons beaucoup de questions: pourquoi dialoguons-nous avec ceux qui détestent leur propre peuple et sont prêts à tout pour une idéologie qui leur est imposée. Nous partons du principe qu'il reste une chance.

 

Sur le recrutement de combattants en Syrie en vue de l'envoi en Ukraine

 

Nous constatons au Moyen-Orient un recrutement actif de combattants locaux - en vue de leur utilisation future contre la Fédération de Russie - avec l'appui des ambassades ukrainiennes dans la région en violation de la convention de Vienne de 1961.

Selon nos informations, cette opération est effectuée en coopération étroite entre les services secrets occidentaux et le Service de sécurité d'Ukraine. Nous constatons donc une nouvelle tentative de certains milieux occidentaux "d'apprivoiser" des radicaux du Moyen-Orient pour diriger leur énergie destructrice vers la lutte contre la Russie et l'ordre du monde basé sur le droit international en général. L'échec des expériences passées du même genre n'arrête pas les spin-doctors anglosaxons. La flambée de russophobie a clairement effacé la mémoire des événements du 11 septembre 2001, des attentats survenus à Londres et dans d'autres pays européens, des milliers de compatriotes morts en Irak et de la fuite honteuse de l'Afghanistan. Ils espèrent que l'expérience ukrainienne réussira et permettra enfin de former des terroristes dociles qui suivront leurs ordres. Le monde occidental avait ces illusions pendant des décennies. Il nourrissait les radicaux qui portaient plus tard des coups sanglants contre leurs créateurs. C'est le sang qui anime ces extrémistes et terroristes. Aujourd'hui, c'est le sang de Russes, d'Ukrainiens et d'autres ethnicités de la région. Les combattants importés en Ukraine depuis le Moyen-Orient ne voient aucune différence. Cela leur est égal s'il s'agit un militaire russe, d'un Ukrainien, d'un Hongrois, d'un Polonais, d'un Juif ou d'un Grec. Ils savoureront tout simplement la violence offerte par les recruteurs.

Un cynisme particulier des Occidentaux se manifeste dans le fait qu'ils ont établi un recrutement actif de terroristes en Syrie, sur le territoire qui reste hors de contrôle du gouvernement légitime de ce pays. Des militaires américains et des représentants d'autres pays de l'Otan sont illégalement présents là-bas depuis 2014 sous le prétexte de lutte contre le terrorisme international. Ces derniers n'envisagent pas de rendre compte à personne, de se repentir ou de se justifier. Ils sont tout simplement présents. Ils pompent le pétrole, recrutent des terroristes pour les transférer dans d'autres régions du monde. Ils ont besoin de se trouver là-bas et ils le font. Les journalistes ne posent pas de questions à ce sujet à leur gouvernement. Qui sont tués par les militaires américains? Quelle est la base de la présence de ces derniers dans le pays? Qui sont les bénéficiaires de la vente illégale de pétrole et d'autres richesses naturelles de la Syrie indépendante? Il semble que cette lutte se soit progressivement transformée en "fraternité d'armes" permettant de compter sur l'aide des combattants capturés de Daech dans la "protection de l'Ukraine démocratique contre l'agression russe".

Je voudrais poser une question: quel est le rapport entre ces actions et le mécanisme russo-américain de prévention de conflits établi en Syrie? Y a-t-il quelqu'un à l'autre bout du fil à Washington qui pourrait répondre?

Nous prévenons encore une fois que ces jeux avec les terroristes finiront mal. Celui qui lâche un chien enragé contre son voisin risque d'être mordu lui-même.

 

Sur un canular avec le Ministre britannique de la Défense Ben Wallace

 

Un événement surprenant a attiré notre attention. Il a choqué non seulement nous, mais aussi les Britanniques. Il s'agit de l'interview du Ministre de la Défense Ben Wallace à un duo comédien. Cet entretien a été absolument magnifique.

Nous n'étions même pas d'abord certains s'il s'agissait d'une vidéo réelle ou fausse. Mais, compte tenu des déclarations du Ministère britannique de la Défense, cette conversation est tout à fait réelle.

L'élément le plus surprenant ne réside même pas dans le fait que Ben Wallace n'a pas pu établir la différence entre des comédiens et des responsables ukrainiens. C'est aux Britanniques de juger. Nous sommes surpris par une autre chose: la légèreté des responsables britanniques qui parlent de la possession d'armes nucléaires par l'Ukraine et évoquent le soutien à ce scénario de la part de Londres. Cette perspective ne suscite pas de protestations, d'interrogations ou de préoccupations de leur part. Tout cela confirme donc la chose suivante. Les projets de ce genre existaient non seulement en Ukraine, mais aussi au sein de l'Otan. Ils étaient prêts à ce scénario.   

Je comprends bien les protestations du Ministère britannique de la Défense qui demande à YouTube de supprimer cette vidéo qui "crée des menaces pour la sécurité nationale du Royaume-Uni". En gros, elle a révélé le plan préparé pour l'Ukraine.

Il s'agissait du plan suivant: livrer des armes, régler par la force la situation dans le Donbass et déployer ensuite sur le territoire du pays tout ce qui est présumé par la présence de l'Otan. Et la conception de technologies et d'armes nucléaires en tant que cerise sur le gâteau. Ils veulent donc supprimer d'urgence cette vidéo car il s'agit d'un fait historique.  

 

Sur la conférence de presse d'Igor Kirillov, commandant des troupes de protection radioactive, chimique et biologique des forces armées de Russie

 

Dans le contexte du scénario des prochains événements en Ukraine voulus par les idéologues de l'Otan, je voudrais attirer l'attention sur la conférence de presse d'Igor Kirillov, commandant des troupes de protection radioactive, chimique et biologique des forces armées de Russie. Nous sommes avec lui sur la même liste des personnes sanctionnées, ce qui explique probablement par le fait que nous présentons des informations irréfutables.

Igor Kirillov a donné aujourd'hui une nouvelle conférence de presse. Il a évoqué de nouvelles preuves et informations permettant de révéler le schéma de l'interaction entre l'appareil étatique américain et des sites biologiques ukrainiens. Il s'agit de liens directs.

"Nous constatons la participation des structures directement liées aux dirigeants actuels des États-Unis, notamment de la fondation Rosemont Seneca, au financement des activités susmentionnées." Il est à noter que le dirigeant de cette dernière n'est personne autre que Hunter Biden. "La fondation dispose de ressources financières considérables. Nous avons également révélé des liens étroits entre la fondation et les principaux prestataires du département de la Défense des États-Unis, comme la société Metabiota qui est - avec Black and Veach - le principal fournisseur des équipements pour les laboratoires biologiques du Pentagone dans le monde entier."

Les liens entre les Biden et les milieux d'affaires ukrainiens sont connus depuis longtemps aux États-Unis et dans le monde entier. Nous avons reçu tout simplement de nouvelles preuves effrayantes. Leurs projets constituaient en effet une voie vers "l'enfer". Nous constatons l'implication du secteur public et de grandes entreprises des États-Unis. Il existait des liens de corruption étendus vers l'Ukraine et concernant une activité illégale relative aux laboratoires biologiques et à la conception d'armes biologiques sur le territoire de ce pays.

Je voudrais attirer encore une fois votre attention à la conférence de presse d'Igor Kirillov, commandant des troupes de protection radioactive, chimique et biologique des forces armées de Russie. Il s'agit des preuves qu'on ne peut pas réfuter par des propos vides des représentants de la Maison blanche, du département d'État ou du Pentagone. Les porte-paroles n'ont rien à faire ici. C'est un travail des experts et des juristes, de ceux qui doivent élucider l'activité criminelle des États-Unis en Ukraine.

Cette menace ne concerne pas que l'Ukraine ou la région, mais des continents entiers. Tout d'abord, l'Europe et l'Asie, l'Eurasie.

 

Sur l’arrestation de l’activiste ukrainienne Elena Berejnaïa

 

Nous sommes extrêmement préoccupés par les arrestations continues des activistes de la société civile de l’Ukraine. Il s’agit notamment de la directrice de l'Institut ukrainien de politique juridique et sociale Elena Berejnaïa qui a été arrêtée le 17 mars dernier. Soulignons que Elena Berejnaïa est bien connue dans la communauté mondiale des droits de l’homme. À partir de 2014, elle a pris la parole à de nombreuses reprises dans l’ONU, l’OSCE and dans le Conseil de l’Europe en fustigeant les politiques discriminatoires des autorités ukrainiennes à l’égard de la population russophone de l’Ukraine. Elle ne cessait d'attirer l’attention sur la persécution de l’Église orthodoxe ukrainienne et s’opposait activement à la propagation du culte de Bandera et d’autres complices néonazis.

Vu son arrestation, nous avons de bonnes raisons de craindre pour sa vie et sa sécurité physique. Nous voyons ce qui se passe maintenant en Ukraine: les gens sont pris en otage, ils sont utilisés comme boucliers humains, sont enlevés (non seulement les adultes mais aussi les enfants). Nous demandons la libération immédiate de l’activiste ukrainienne, de toutes les autres personnalités publiques et de tous les civils, détenus illégalement.

Nous espérons également une réaction et une intervention de la part des structures internationales et des organes internationaux spécialisés, notamment de l’Organisation des Nations unies et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui ne cessent de souligner l’inadmissibilité de représailles à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme.

 

 Sur les propos du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian

 

Nous avons pris note des propos tenus par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian il y a quelques jours sur l’opération militaire spéciale en Ukraine.

Ces derniers temps, plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays occidentaux n’ont pas respecté les règles de décence et de légitimité se permettant des propos qui étaient incompatibles avec la déontologie et le contexte juridique; il s’agissait notamment de Jean-Yves le Drian, qui utilisait “une rhétorique émotionnelle antirusse” dans les médias, accusant les dirigeants russes d’avoir commis des crimes de guerre en Ukraine et d’avoir déclenché "une guerre de l’information et de la propagande". Il doit y avoir une erreur, ce n’est pas notre genre. Il devrait probablement rafraichir ses connaissances de l’histoire de son propre pays, surtout par rapport aux événements en Lybie. Concernant ses propos sur la guerre de l’information et de la propagande, tout est mélangé dans son discours. Il devrait peut-être regarder des émissions françaises et lire des journaux. Est-ce qu’il a vu la dernière publication de Charlie Hebdo? Je pourrais lui rappeler que cette revue satirique a traité les Ukrainiens "d’animaux". Peu importe votre attitude vis-à-vis des représentants politiques et du régime, votre talent humoristique. Vous devez suivre ce que vos médias disent, surtout si vous manifestez votre soutien à la population civile. Nous comprenons que la situation en Ukraine et les déclarations des journalistes ukrainiens dépassent toutes les limites légales (c’est là l’objectif de l’opération de la dénazification), mais les journalistes français ont toujours agi dans le contexte du respect et de la liberté d’expression. Qu’est-ce qui se passe? Où est l’esprit critique et le pluralisme des médias? Où est le moindre signe de respect pour les gens qui ont dû quitter leur pays pour chercher refuge dans toute l’Europe. On ne les laisse pas entrer sur le territoire russe, même si c’est ce qu’ils veulent. En outre, les médias français traitent ces gens d’animaux. Vu ce qu’ils disent, le ministre des Affaires étrangères et la revue satirique se valent. Est-ce qu’après tout ce temps, la France n’a pas pris la peine d’analyser les origines de la crise ukrainienne? Ils co-sponsorisaient systématiquement ce conflit, c'était leur travail. Pendant huit ans, la France et l’Allemagne servaient de garants et d’intermédiaires (sans succès, comme nous le voyons maintenant) au format Normandie dans le règlement du conflit dans le sud-est de l’Ukraine.

Depuis le début de la crise en Ukraine, déclenchée par le coup d’État anticonstitutionnel qui avait été commis par les extrémistes soutenus par l’Occident, nous avons signalé à la France et à l’Allemagne l’inadmissibilité de leur approche sélective.  Nous avons souligné à plusieurs reprises les risques liés au silence délibéré par rapport aux actions russophobes de la part du régime de Kiev. Nous avons également évoqué les réticences de Kiev quant à la mise en œuvre des accords de Minsk et son agression militaire interminable menée par les forces armées de l’Ukraine, avec les bataillons nationalistes dans leurs rangs, contre la population du Donbass. L’Occident n’a prêté aucune attention à de nombreuses victimes parmi la population civile.

En ce moment, nos partenaires occidentaux alimentent en armes le régime discrédité de Kiev, notamment en leur envoyant des missiles sol-air portatifs. Chacun sait qu’on y distribue des armes sans contrôle, à tous ceux qui le souhaitent, y compris aux criminels libérés. La France devrait s’interroger où vont aller ces criminels, armés de missiles sol-air portatifs. La Pologne et la République tchèque ne les arrêterons pas et ils iront plus loin. L’Occident est en train de former son avenir. On ne devrait pas s’interroger sur quand, où et contre qui les nationalistes et les criminels vont utiliser ces armes livrées par l’Occident. C’est une question rhétorique, et la réponse est claire: ils vont les utiliser contre l’Otan et les citoyens des pays qui les encouragent activement. Pourquoi? C’était toujours le cas. Les extrémistes, armés et formés idéologiquement par l’Occident, y reviennent toujours, je ne sais pas s’il s’agit d’un concours de circonstances mystiques ou d’une loi de philosophie, mais c’était toujours le cas et ce sera le cas cette fois aussi. Cette interdépendance logique a trouvé son reflet dans de nombreuses œuvres de fiction et documentaires. Mieux vaut le comprendre maintenant. Probablement, à Paris, à Berlin ou à Londres il y a une impression que l’Europe de l’Est va servir de "zone tampon" et va arrêter les combattants. Non, cela n’arrivera pas, ils atteindront leur but. Je ne dis pas cela pour faire peur, je préviens et j’explique.

Avant de spéculer sur le sujet des crimes de guerre, ils devraient se rappeler de leur propre histoire, des frappes aériennes de l’Otan contre la Yougoslavie et la Lybie, du confit en Irak. Je sais que la France n’y était pas impliquée, mais elle a participé à d’autres conflits en tant que pays membre de l’Otan. Tout le monde a oublié que l’Ukraine elle-même a pris part à la guerre en Irak, cela ne posait aucun problème, l’Ukraine a été même encouragée. Nadejda Savtchenko elle-même a servi dans le contingent ukrainien pendant l’opération de l’Otan contre l’Irak. Telle est l'ironie de l'histoire, et cela va continuer ainsi.

En ce qui concerne l’effondrement de l’État libyen, la France y a joué le rôle principal.  Tout cela a plongé la Lybie, autrefois un pays prospère, dans une catastrophe humanitaire qui dure depuis 2011. Quand la France va-t-elle répondre de ces actions? Jamais? Hélas. Nous tenons également à rappeler que leurs actions ont amené à l’infiltration de formations terroristes libyennes au Sahel. En même temps, tous les efforts que la France avait engagés afin de lutter contre le terrorisme au Sahel ont été vains. Paris se souvient probablement des attaques terroristes qui ont secoué récemment toute la France. Les terroristes ne sont pas apparus de nulle part. C’est ce qui arrive quand on expérimente avec un changement de régime et des livraisons d’armes aux extrémistes et aux terroristes. L’histoire nous dit qu’ils retournent toujours là d'où ils sont venus.

Toutes les critiques des autorités françaises et d’autres représentants de l’Occident vis-à-vis de la Russie s’inscrivent dans le proverbe qui dit: "On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien".

 

 Sur la déclaration conjointe des pays occidentaux à l’occasion de l’anniversaire du début des événements en Syrie

 

Nous avons pris note de la déclaration conjointe des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France et de l’Italie, faite le 15 mars à l’occasion du onzième anniversaire du "soulèvement syrien", c’est comme ça qu’on l’appelle désormais.

Je tiens à rappeler que le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne reste un impératif de la politique russe sur le volet syrien.

Au fil des années, nous avons entendu des accusations, des promesses et des menaces, mais l’histoire a prouvé le contraire. C’est grâce aux actions de la Russie qu’on est parvenu à arrêter en Syrie la campagne occidentale visant à détruire les États au Moyen-Orient. Cela serait une catastrophe mondiale, surtout vu la présence de certaines technologies qui pourraient conduire à l’apparition d'armes de destruction massive (il s’agit clairement d'armes non officielles), d'armes, d'extrémistes, de terroristes et à la formation d’une idéologie fondamentale.

La série d’événements lancée par l'Otan (notamment, par les États-Unis) pourrait conduire à une catastrophe mondiale. La Russie a pu prévenir cette catastrophe en apportant une contribution importante à la défaite de l’État islamique, le plus grand groupe terroriste que l'histoire de l’humanité n’ait jamais connu. Est-ce qu’on l’a oublié? Il n’y a aucune trace de cette menace globale dans les pays occidentaux. Nous avons porté une atteinte irréparable à d’autres groupes armés illégaux. C’est dommage qu’il n’y ait aucune trace. L’État islamique est apparu au milieu des décombres et des ruines des États comme l’Irak, où des représentants des forces armées avaient été laissées sans contrôle de la part de l’État, les armes à la main et encouragées par l’idéologie fondamentaliste apparue après l’arrivée des étrangers. On ne voit aucune responsabilité, aucun regret ou autoflagellation de leur part.

Comme nous l’avons vu en Syrie, les actions de l’Otan ont provoqué un chaos d’envergure dont les répercussions sont ressenties par presque tous les pays de l’Afrique du Nord et du Sahel. Les bombardements en Lybie menés par des pays membres de l’Otan ne peuvent être qualifiés que de crimes de guerre qui ont engendré l’effondrement de l’État, l’appauvrissement de la population, la famine, des flux migratoires et la guerre civile.

Ce projet propagandiste de l’Occident reflète de façon prévisible l’interprétation défaillante des évènements en Syrie, où on voit la politique de deux poids, deux mesures et les estimations tendancieuses. Ils ont décidé de saisir le moment pour faire renverser l’interprétation des évènements, cela ne marchera pas. Cette déclaration s’inscrit parfaitement dans la politique du Groupe occidental visant à propager des informations mensongères et à induire en erreur la communauté internationale par rapport aux événements en Syrie et ailleurs. On y voit les accusations traditionnelles à l’égard des autorités syriennes et russes. Leurs tentatives de tracer un parallèle entre le conflit syrien et la situation en Ukraine paraissent extrêmement cyniques. Dans les deux cas on accuse la Russie d’avoir provoqué une catastrophe humanitaire (argument favori). S’il y a quelque chose en commun dans ces deux situations, c’est que la Russie agit en réponse aux demandes des dirigeants des États souverains en vue de protéger la population, stabiliser la situation déstabilisée par la faute des pays occidentaux.

Nous tenons à souligner le rôle destructif des États-Unis et de leurs alliés qui, dès le début de la crise, n’ont fait que l’alimenter délibérément. Pour réaliser leurs intérêts égoïstes et immédiats, ils appuyaient sans réserve toutes les forces opposées au gouvernement de la République arabe syrienne. Ils ont formé des terroristes et de nouveaux extrémistes, ils ont notamment créé “une classe” de terroristes internationaux. Cela dit, l’Occident ne pouvait pas ignorer que cette politique pourrait prolonger la crise et laisser continuer l’effusion de sang. Apparemment, c’était l’un de ses objectifs.

Au lieu de lutter contre l’État islamique, la coalition antiterroriste internationale dirigée par les États-Unis menait des bombardements massifs sur le territoire syrien, ce qui a fait de nombreuses victimes parmi les civils et a provoqué la destruction de l’infrastructure civile.

Ils ont également ciblé les soldats syriens libérant leur pays des terroristes armés et implantés à l’aide de l’Occident. Je tiens à rappeler des provocations liées à l’utilisation présumée d’armes chimiques, organisées par les groupes armés supervisés par les services de renseignement occidentaux. On les appelait des organisations humanitaires et des associations des droits de l’homme, des ONG (vous vous souvenez des Casques blancs). En fait, il s’agissait d’un élément de la chaîne extrémiste. Ils ont apporté leur appui aux terroristes, et ce, avec l'argent de l’Occident. Toutes ces activités étaient financées par le Département d’État (en ce qui concerne les activités des Casques blancs), et dirigées par un ancien agent des services secrets britanniques, dont on s’est ensuite débarrassé.

À ce jour, les américains ont entravé le rétablissement de la souveraineté de la République arabe syrienne, au nord du pays. Ils incitaient les Kurdes locaux au séparatisme, provoquant le démembrement du pays. Les États-Unis continuent à occuper une zone de sécurité de 55 kilomètres autour de leur base militaire illégale au sud du pays, autour d’al Tanf. Le gouvernement de la République arabe syrienne n’a pas accès aux gisements d’hydrocarbures situés au nord-est du pays et à d’autres ressources naturelles.

Dans leurs déclarations, ils parlent de l’amélioration de la situation humanitaire en Syrie, en réalité les États-Unis et leurs alliés font tout pour ralentir la reprise post-crise dans le pays, en lui imposant progressivement des mesures restrictives unilatérales. Nous nous souvenons qu’ils imposaient ces mesures malgré la détérioration de la situation à cause de la pandémie. On infligeait coup après coup aux civils afin de rendre leur vie impossible et influencer ainsi le gouvernement syrien. C’est atroce.  D’abord, on a assisté aux tentatives de changement de régime, à la déstabilisation, au chaos, aux livraisons d’armes à la Syrie, au recrutement d'extrémistes et de combattants, aux expérimentations et aux attaques terroristes, y compris par des armes chimiques, aux bombardements aériens, au pompage de pétrole et au pillage du pays.

Ensuite, quand cela n’a pas marché grâce aux efforts de la Russie, ils ont imposé des sanctions étouffantes, en pleine pandémie, contre la Syrie qui pendant dix années avait résisté en essayant de survivre.

Je rappelle à cet égard les mots de l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright. Dans les années 1990, quand un journaliste de la presse occidentale (ils pouvaient encore se le permettre) lui a demandé si la mort de plus de 500 000 enfants en Irak suite aux sanctions américaines était défendable, elle a répondu calmement (il y a une vidéo): ”Nous pensons que le prix en valait la peine.” C’est tout. Ensuite ils ont inventé le terme de “dommages collatéraux", les civiles qu’on pouvait sacrifier pour faire prévaloir l’idéologie américaine et souligner leur exceptionnalité. Ce sont des "victimes justifiées". En ce moment, on compte le nombre de victimes et de réfugiés en Ukraine. Comptez le nombre de civils qui ont été victimes des sanctions américaines en Amérique Latine et au Moyen-Orient. J’évoquerai la question de bombardements séparément. En Syrie, on entrave délibérément le processus du règlement politique et le retour des réfugiés et des personnes déplacées. C’est l’Occident qui l’a fait.

Nous tenons à souligner que les pays qui ont fait cette déclaration assument la responsabilité principale pour la tragédie en Syrie qui a fait près d'un demi-million de morts et encore plus de blessés, a provoqué des dégâts à hauteur de plusieurs milliards de dollars pour l’économie et l’infrastructure sociale de la Syrie, de grandes souffrances au peuple qui dans sa grande majorité avait rejeté le projet géopolitique de l’Occident. Ils n’ont aucun droit de condamner la Syrie ou la Russie, qui a joué un rôle central dans la défaite de l’État islamique et qui continue à déployer des efforts afin d’établir une paix longuement attendue en Syrie.

En 2015, nous avons appelé à unir les efforts afin de mettre en place une coalition internationale antiterroriste contre l’État islamique. Ils se moquaient de nous, car cette initiative allait à l’encontre de leurs projets. Ils pensaient que cela ne marcherait pas, mais ils avaient tort. Apparemment, ils ont décidé de se venger. Cela ne marchera pas cette fois-ci non plus.

 

Sur l’anniversaire de l’agression de l’Otan contre la Yougoslavie

 

En ce jour, il y a 23 ans, le 24 mars 1999, l’Otan a commencé l’agression contre la Yougoslavie, un pays européen, un membre de plein droit de l’ONU, de l’OSCE et d‘autres structures multilatérales. La Charte des Nations unies ainsi que les principes fondamentaux du droit international ont été tous foulés aux pieds.

Pendant 78 jours, les États-Unis et leurs alliés ont bombardé des villes et des villages, des infrastructures civiles, fait sauter des ponts, des trains de voyageurs et des bus, et tué des femmes, des enfants et des personnes âgées. Des centaines de soldats yougoslaves sont morts courageusement en défendant leur pays. C'est alors que l'Occident a détruit de ses propres mains les fondations sur lesquelles reposait la sécurité en Europe dans l'après-guerre.

Quand on entend dire que l'Europe n'a rien vu de tel, citant l'exemple de l'Ukraine, je voudrais vous rappeler: avez-vous vraiment oublié ce que vous faisiez dans les années 1990 en Europe de l'Est, plus précisément en Yougoslavie? Vous avez peut-être oublié, mais ils se souviennent, la Russie se souvient et le monde n'oubliera pas.

Washington et ses satellites se sont appropriés avec arrogance et unilatéralement le droit d'utiliser la force quand ils le veulent, simplement parce que leur expérience géopolitique avait alors commencé à échouer n’étant pas soutenue par tout le monde.

Les peuples de la Yougoslavie, de l’Irak, de la Syrie, de la Lybie et d’autres pays ont payé un prix horrible pour les actions de l’Otan. Des centaines de milliers de personnes ont été tuées. Certains ont été contaminés par l’uranium appauvri, car des munitions à l’uranium appauvri ont été utilisées contre les citoyens de la Yougoslavie. Il y a eu aussi des victimes de l’autre côté, des citoyens étrangers et des soldats des contingents de l’Otan déployés sur le terrain. Tout est vain, personne n'est responsable, aucune plainte n'a été satisfaite.

Personne n'a jamais été puni, dans aucun des cas ci-dessus - seulement des "pertes collatérales", des pertes qui accompagnent la réalisation des ambitions géopolitiques des États-Unis, de Londres et de leurs satellites. Ce n'est qu'après certains des cas les plus incroyables de meurtres de civils que l'armée américaine s'est excusée à contrecœur, et c'est tout.

Dans les circonstances actuelles, lorsqu'il s'agit de protéger les personnes qui ont été victimes de génocide, de harcèlement, de torture, d'oppression en Ukraine pendant huit ans, huit longues années, les États-Unis et leurs alliés tentent hypocritement de montrer leur colère, parlent cyniquement des violations présumées du droit international - ils l'ont bombardé eux-mêmes en 1999, puis ils ont répété l'expérience “réussie" au cours des années 2000. Ce n'est pas à eux de faire la morale aux autres.

 

Sur la procession des anciens légionnaires de la Waffen SS à Riga

 

Nous en parlons chaque année, mais il n’y a aucune réaction de la part des organisations internationales, des ONG et des défenseurs des droits de l’homme.

Le 16 mars, la procession traditionnelle des vétérans de la légion Waffen-SS et de leurs admirateurs parmi les représentants des organisations nationalistes et radicales, s’est déroulée dans le centre de Riga. En même temps, la municipalité avait décidé d’interdire au Comité antinazi letton de tenir une contre-manifestation. Voici leur véritable attitude à l’égard du néonazisme. C’est ce qui se passe aujourd’hui au cœur de l’Europe.

Nous considérons cet évènement visant à glorifier les anciens SS comme un outrage à la mémoire de ceux qui sont morts en sauvant le monde de la peste brune. Ils le font depuis 70 ans. Après la guerre ils éprouvaient encore de la gêne, mais ensuite l’Otan s’est emballée, on a commencé à réécrire l'histoire, les manuels d’histoires, l’histoire de la Seconde Guerre mondiale a été altérée, la mémoire des gens a été détruite, on faisait outrage à la mémoire des héros, on a attribué la prouesse aux criminels qui sont devenus "les faux héros”. Maintenant, ils récoltent les fruits de leurs expérimentations sanglantes et de leur logique déformée.

Une fois de plus, les autorités lettones tolèrent ce phénomène honteux pour l’Europe d’aujourd’hui. Inutile de dire que la marche ne rassemble pas beaucoup de monde. Comme quoi, cela ne compte pas. Si, ça compte.

Ces gens ont beaucoup de partisans qui ont entendu le message que c’était acceptable. Tout a été déformé. Ce ne sont pas les combattants de la liberté de l’Europe, mais juste des collaborationnistes. Ce n’est pas si étonnant vu le soutien que la Lettonie apporte au régime néonazi en Ukraine.

 

Sur le lancement du centre de recherche et de développement de vaccins du groupe des Brics

 

Le 22 mars, une cérémonie de lancement du centre virtuel de recherche et de développement de vaccins du groupe des Brics a été organisée avec la participation des directeurs des institutions spécialisées des pays des Brics.

L’initiative portant sur la création du centre a été énoncée dans la Déclaration finale du sommet des Brics à Johannesburg (les 26-27 juillet 2018). Le centre comprend les principaux établissements de recherche et des entreprises éminentes des pays du groupe, tels que la Fondation Oswaldo Cruz (Brésil), l'Institut national de recherche de la grippe Smorodintsev, le Conseil indien de la recherche médicale (ICMR), la société Sinovac Life Sciences (Chine) et le Conseil de la recherche médicale d'Afrique du Sud.

La mission principale du centre consiste à échanger de bonnes pratiques et à renforcer la coopération pratique en matière de recherche, de mise au point, de fabrication et de distribution de vaccins afin d’améliorer leur disponibilité.

Cette nouvelle disposition vise à créer des mécanismes de prévention, de diagnostic et de réponse rapide aux nouveaux virus, et à assurer une vaccination globale et opportune contre le Covid-19.

Le ministre de la Santé Mikhaïl Mourachko a souligné le rôle du centre dans la coordination des efforts des Brics en matière de contrôle des maladies infectieuses, comme la grippe, la tuberculose, le VIH/sida, et des menaces biologiques potentielles.

Nous considérons que le lancement du Centre de recherche et de développement de vaccins représente un progrès important dans la coopération entre les cinq pays des Brics lors de la présidence chinoise. Nous espérons renforcer la coopération en matière de santé, notamment grâce à l’initiative russe portant sur la mise en place dans le cadre du groupe des Brics du système d’alerte précoce des risques d'apparition des maladies infectieuses de masse.

 

 Sur la fête nationale de l’indépendance de la République hellénique

 

La fête nationale de l'Indépendance grecque est célébrée le 25 mars. Au début du XIXe siècle, la Russie a apporté son appui à la lutte de libération nationale des Grecs, contribuant de manière décisive à sa réussite et à la création d’un État. L’année 2022 marquera le 195e anniversaire de la victoire de la coalition du Royaume-Uni, de la France et de la Russie dans la bataille de Navarin, la victoire qui a rapproché la libération du territoire grec.

À de nombreuses reprises les Grecs et les Russes faisaient face, côte à côte, à des menaces communes, venaient à la rescousse les uns des autres dans des moments historiques difficiles, y compris dans la lutte contre le fascisme et le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale

Des liens historiques d’amitié et d'entente mutuelle, la parenté culturelle et spirituelle représentent les fondements sur lesquels se développent nos relations solides basées sur l’égalité et le respect mutuel. Nous sommes convaincus que les citoyens grecs partagent ce point de vue.

Ces jours-ci, nous avons entendu de nombreuses déclarations de la part des représentants politiques de la Grèce. Ce n'est pas à eux que j’aimerais m’adresser (cela ne servirait à rien maintenant), mais au peuple grec. La lutte contre le fascisme et le néonazisme est inscrite dans notre code culturel. Votre culture du XXe siècle reflète la souffrance infligée par le nazisme et le fascisme. Vous ne voyez pas comment le Donbass souffrait pendant ces huit dernières années et quelle catastrophe cela a été pour l’Ukraine de voir les bataillons nationalistes intégrer les forces armées de ce pays. Ils étaient prêts à éliminer la population ne respectant pas leur volonté. Il faut tirer des leçons de votre propre histoire afin de comprendre la situation actuelle. Je crois que vous pouvez le comprendre. Vous ne pouvez pas trahir votre mémoire.

 

Sur les 30 ans de la création de l’Assemblée interparlementaire de la Communauté des États indépendants (CEI)

 

Le 27 mars 1992, un accord a été signé sur la création de l'Assemblée interparlementaire de la Communauté des États indépendants. Faisant son apparition presque parallèlement avec la Communauté des États indépendants, l’Assemblée est devenue un forum clé de la diplomatie parlementaire dans l’espace postsoviétique. Au cours des 30 années de son existence, l’Assemblée interparlementaire est devenue un outil efficace pour rapprocher des systèmes juridiques des États de la Communauté, et créer des conditions propices à l’intégration régionale. Parmi les aspects principaux du travail de cette structure, on relève la formation du cadre juridique de l’espace économique commun de la CEI, la coopération internationale, l’étude et la promotion du parlementarisme.

Face à l’apparition d’un nouvel ordre mondial et à la pression sans précédent de l’Occident, avec les États-Unis à sa tête, qui veut dicter ces approches et ces règles, les instituts de la diplomatie publique, y compris les plateformes de l’interaction interparlementaire, revêtent une importance particulière sur le plan politique et humanitaire.

Il est particulièrement symbolique que la prochaine session de l’Assemblée interparlementaire aura lieu dans quelques jours, le 29 mars, à Almaty, où l’accord portant sur sa création a été signé il y a 30 ans.

 

Sur le concours de jeunes experts en relations internationales de la CEI Gromyko

 

Je souhaite attirer votre attention sur une annonce publiée sur le site du ministère concernant l’ouverture des inscriptions au concours de jeunes experts en relations internationales de la CEI Gromyko.

Le concours de jeunes experts en relations internationales de la CEI a lieu chaque année depuis 2018, et en 4 ans, il a rassemblé plus de 1.100 jeunes scientifiques originaires de 11 pays, de 243 villes, représentant 252 grandes universités. Le concours a été bien accueilli par la Présidente du Conseil de la Fédération de Russie Valentina Matvienko, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui est aussi le Président d’honneur du Conseil d’administration des recherches en politique étrangère Gromyko.

Pour participer au concours, vous devez remplir le formulaire de participation disponible sur le site officiel du concours d’ici le 12 mai 2022 inclus, en joignant le questionnaire de participant et le travail de recherche.

 

 Sur la levée des restrictions temporaires à l’entrée dans la Fédération de Russie

 

Conformément à l’ordonnance du gouvernement de la Fédération de Russie n° 522-r du 17 mars 2022, à partir du 18 mars, la Russie lève toutes les restrictions temporaires liées à l’entrée dans la Fédération de Russie de ressortissants étrangers et d’apatrides, y compris des citoyens de l’Ukraine arrivant des territoires de DNR, LNR et de l’Ukraine.

Les restrictions seront également levées pour les citoyens de la République de Biélorussie entrant dans la Fédération de Russie via la frontière russo-biélorusse et pour les citoyens russes entrant en Biélorussie via la frontière russo-biélorusse.

 

Des réponses aux questions :

Question: L'Italie a perçu des menaces dans un commentaire du directeur du Premier département européen du ministère russe des Affaires étrangères, Alexeï Paramonov. Ce dernier a parlé, entre autres, de la coopération bilatérale en matière d'énergie. Comment pourriez-vous le commenter ?

Réponse: Les déclarations extravagantes des responsables italiens qu’ils se sont permises ces dernières semaines ont eu un large écho chez nous. Ceci est le premier élément. Deuxièmement, dans le cadre des attitudes russophobes antirusses, l'Italie se concentre désormais largement sur la détection de menaces inexistantes et de significations sous-jacentes. C'est pourquoi l'entretien du directeur du Premier département européen, datée du 19 mars dernier, a été déformé de manière aussi grossière et cynique.

Cet entretien exposait les faits de façon posée et non conflictuelle et exprimait des craintes liées à l'escalade des déclarations antirusses venant des hommes politiques italiens. Il a également attiré l'attention sur la poursuite de la dégradation des relations russo-italiennes. Tout cela a été présenté par certains membres de l'industrie de l'information comme une sorte de menace voilée contre l'Italie. C'est peut-être dû aux difficultés de la traduction. Il faut sérieusement s'efforcer pour voir dans ces lignes une menace voilée contre l'Italie. C'est peut-être leur perception interne à travers le prisme de leurs propres phobies. Il n'avait rien dit de ce qu'ils lui ont attribué.

Ce qui a été diffusé dans les médias et ensuite relayé, c'est une infox classique: une phrase est prise hors contexte en lui attribuant une signification qui n'y était pas initialement. Ensuite, une guerre de l'information est fomentée, qui, pour des raisons mystérieuses, est exploitées par les responsables italiens.

Je ne voudrais pas croire que dans les relations russo-italiennes, avec leur histoire séculaire et des exemples impressionnants de coopération fructueuse, l'ère de la "chasse aux sorcières" et du harcèlement de tout ce qui est lié à la Russie est arrivée.

L'essentiel pour les médias et les hommes politiques italiens est de ne pas céder aux provocations clairement organisées par les institutions de l'Otan dans le domaine de l'information.

Question: La Lettonie envisage d'interdire l’accès à ses ports aux navires russes. C'est ce qu'a annoncé lundi le ministre letton des Communications Talis Linkaits. Il a demandé cette interdiction au nom de l'UE. Comment évaluez-vous les perspectives et les conséquences de cette décision de l'UE?

Réponse: Cette initiative est absurde. Apparemment, les auteurs, épris d'une frénésie antirusse, ont décidé d'apporter leur propre contribution et de porter un coup aux chaînes de transport et logistiques internationales. Même sans cette initiative, leur rupture a déjà entraîné une flambée de l'inflation et des pénuries de marchandises en Europe, notamment dans l'Union européenne. Veulent-ils augmenter davantage la souffrance de leur propre population?

Je comprends parfaitement que les dirigeants lettons ne pensent pas aux citoyens lettons, estoniens ou lituaniens, et encore moins aux citoyens russes ou ukrainiens. Il est peu probable qu’ils se soucient des citoyens de la Pologne. Après tout, ils doivent se rendre compte que même leurs mentors à Bruxelles seront directement touchés.

Nous savons tous que les États baltes, leurs responsables politiques sont directement contrôlés depuis Londres et Washington à travers les structures de l'Otan ou font l'objet d'une microgestion ciblée. Apparemment, le duo anglo-saxon en profite, mais la Lettonie devrait comprendre qu'elle en souffrira elle-même.

Quant aux ports des pays baltes, la dynamique que nous observons actuellement (je parle de la tendance à la baisse des activités) est connue de tous. Si les responsables politiques de ces pays ont décidé de réduire davantage le trafic de marchandises dans leurs propres ports, c'est leur affaire. Il est révélateur que l'empressement à sacrifier leurs propres intérêts économiques s'accompagne de requêtes visant à demander à Bruxelles une compensation appropriée. En cas de nouvelle décision antirusse de la part de la Lettonie et de la Lituanie, nos flux de marchandises seront redirigés si nécessaire. Les ports russes des bassins de la Baltique et de la mer Noire continueront à fonctionner et à se développer rapidement, tandis que les intérêts économiques des pays européens en pâtiront inévitablement. Ils ne peuvent pas l’ignorer.

Question: Qu'adviendra-t-il du personnel diplomatique russe lorsque la Russie se sera retirée du Conseil de l'Europe? Quand est-il prévu de fermer la représentation?

Réponse: Etant donné le retrait de la Russie du Conseil de l'Europe, la Représentation permanente de la Russie à Strasbourg cessera de fonctionner. Le calendrier, les modalités et les formes précises feront l'objet d'un accord ultérieur.

Je tiens à rappeler que, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, les autorités du pays hôte (en l'occurrence la France) sont tenues de fournir l'assistance nécessaire à notre mission diplomatique, notamment pour assurer la sécurité de son personnel et des membres de leurs familles, de ses locaux et de ses biens.

Question: Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et le commissaire européen aux Affaires maritimes et à la Pêche Virginijus Sinkevicius ont accusé la Russie d'utiliser les ressources aquatiques en Ukraine comme une arme. Comment le ministère russe des Affaires étrangères commenterait-il ces déclarations?

Réponse: Il s'agit d'un chef-d'œuvre et d'un "record" de la profondeur de la déchéance morale et professionnelle à Bruxelles.

Tout d'abord, le conseil municipal de Marioupol avait notifié dès le 19 février dernier, c'est-à-dire avant même l'opération spéciale russe en Ukraine, qu'en raison de dommages causés au conduit d'eau du Donbass Sud, qui achemine l'eau fluviale du Severski Donets, la ville est passée à un approvisionnement de secours en eau à partir du réservoir local de Stary Krym. Il a été précisé que "la situation restait entièrement sous contrôle" et que "les résidents avaient eu l'impression que l'approvisionnement en eau était perturbé".

Le 11 mars dernier, les responsables de la ville ont indiqué que l'approvisionnement en eau avait commencé à être rétabli la veille. À ce moment, la répartition de l'eau se présentait comme suit: 30 pour cent par le conduit d'eau et 70 pour cent à partir du réservoir. Normalement, la proportion est inversée.

Cela signifie qu'il y a de l'eau pour la ville. En principe, la question sera réglée une fois que les troupes de la République populaire de Donetsk (RPD), soutenues par les forces russes, auront libéré Marioupol et le reste de la république des nationalistes radicaux, et que l'Ukraine aura été démilitarisée.

Deuxièmement, en accusant les troupes russes d'avoir prétendument "coupé" délibérément l'accès à l'eau à la population civile de Marioupol, l'Union européenne et ses fonctionnaires ignorent le fait que deux jours auparavant, le 20 mars dernier, le siège de la coordination inter-agences pour la réponse humanitaire en Ukraine avait annoncé que le ministère russe de la Défense ouvrait des couloirs humanitaires pour que les civils et les militaires ukrainiens puissent quitter Marioupol le 21 mars 2022 – mais sans armes. Il a décrété également un cessez-le-feu.

La déclaration omet de mentionner que les nationalistes ukrainiens continuent de faire des civils locaux des "boucliers humains". Les jours précédents, entre 80 et 235 civils par jour étaient simplement tués par des combattants alors qu'ils tentaient de quitter la ville. Il n'y en a aucune mention non plus. Il n'est pas fait mention du fait que des convois humanitaires russes en provenance de l'est ont été organisés à Marioupol le 21 mars dernier; que l'armée russe a réussi à évacuer (à la fin du 28 mars) 68.000 personnes de Marioupol sans aucune implication des autorités de Kiev. Les forces armées russes ont annoncé hier, le 23 mars 2022, l'ouverture de deux routes supplémentaires pour le départ de Marioupol, en direction de Rostov-sur-le-Don et de Zaporojie.

En outre, des couloirs humanitaires sont ouverts quotidiennement dans les directions de Kiev, de Tchernigov, de Soumy et de Kharkov: un couloir humanitaire vers la Russie et un autre vers l'ouest. Toutefois, pas un seul couloir vers la Russie n'a été accepté par le gouvernement officiel de Kiev. L'UE ne veut pas le voir. Où est la déclaration de l'UE à ce sujet? Il n'y en a pas. Les journalistes pourraient peut-être essayer d'obtenir une réaction de Josep Borrell. Pour lui soutirer ne serait-ce qu’un mot de vérité.

Troisièmement. Les lamentations de Bruxelles sur ce point mériteraient d'être écoutées s’il n’y avait pas eu un "mais". Depuis avril 2014 et pendant les huit années suivantes, l'UE aurait pu protester avec une vigueur similaire contre la coupure de l'approvisionnement en eau du Dniepr vers la péninsule de Crimée via le canal de Crimée du Nord. Mais elle ne l'a jamais fait, pas une seule fois, malgré la disponibilité de toutes les informations. Avant 2014, je vous le rappelle, ce canal fournissait jusqu'à 90% des besoins en eau douce de la Crimée. D'abord, le régime de Kiev a fermé les écluses, et en 2017, il a érigé un véritable barrage en béton. Ainsi, l'approvisionnement en eau a été bloqué. Quelque chose a été planté par-dessus pour cimenter définitivement cette décision.

Ces actions de l'Ukraine ont violé ses obligations internationales en vertu de l'article b du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, des articles 11 et 12 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, de l'article 6 de la Convention relative aux droits de l'enfant, des articles 1 et 2 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Combien de fois en avons-nous parlé lors de nos conférences de presse! Combien de documents avons-nous envoyés à toutes les organisations internationales! Combien de fois les ambassadeurs russes auprès des organisations internationales en ont-ils parlé! Pas un seul mot. Ni Josep Borrell, ni ses prédécesseurs, ni d'autres personnalités, militants écologistes ou responsables internationaux ne se sont exprimés sur le sujet. Ce n’étaient pas les "bonnes" personnes qui souffraient, ce n’étaient pas les "bons" civils qui avaient été privés d'eau. Cela va dans le sens d'un traitement "sélectif", de l'imposition d'une véritable ségrégation. Tout cela se superpose sur des affirmations selon lesquelles certains sont exceptionnels et d'autres ordinaires. Que certains peuvent et doivent se battre pour leur existence et que d'autres en sont privés. Que certains ont besoin d'eau et que d'autres peuvent se passer d'eau pendant de nombreuses années. Huit ans. Nous savons comment cela s'appelle. Nous avons déjà vécu tout ça. Nous avions mis en garde tout le monde.

Jamais, au cours de toutes ces années, l'Union européenne ne s'est préoccupée de cette question. C'est la responsabilité directe, entre autres, des médias occidentaux, qui servent les intérêts de Bruxelles. Pas une seule fois ils n'ont envoyé de requêtes sur cette question, pas une seule fois ils n’ont fait de reportages. L'Union européenne ne s'est pas préoccupée de cette question pendant toutes ces années. Ni d'eau, ni des droits de l'homme. Bruxelles n'a pas déclaré à Kiev que l'eau ne devait jamais être utilisée comme moyen de guerre. Tout en donnant de l'argent. Des tranches, des millions, des prêts, des armes, des technologies. Qui plus est, l'Union européenne a fourni son soutien à la politique de discrimination à l'égard des Criméens, en essayant de punir par ses propres restrictions les habitants de la péninsule pour leur choix démocratique en faveur de la Russie. Ce n’étaient pas les "bonnes" personnes. Une ségrégation flagrante. Ils ne l'ont pas appelée ainsi, mais la politique était menée dans ce sens précis.

La Russie a résolu le problème de l'approvisionnement en eau de la Crimée toute seule. Nous en avons parlé. Toute une série de travaux a été menée pour exploiter les sources d'eau de la péninsule. De nouvelles prises d'eau et de nouveaux conduits ont été construits. Pendant les premiers jours de l'opération spéciale, le 26 février dernier, le barrage qui bloquait le canal de Crimée du Nord a été dynamité. L'eau du Dniepr a coulé à nouveau et est déjà arrivée en Crimée, comme c'était le cas pendant de nombreuses années.

La question est de savoir si Bruxelles est au courant des faits que j'ai énumérés ou s'il préfère tout simplement les ignorer. Nous avions l'habitude de les publier tout le temps, et le siège de l'UE qu’en faisait-il? Ces dossiers ont-ils été placés sous le pied d’une chaise "bancale"? En fonction de la réponse, il sera possible de conclure s'il s'agit du manque banal de professionnalisme des fonctionnaires européens ou de la désinformation cynique de la communauté internationale européenne.

Question: Comment la Russie évalue-t-elle les initiatives régulières de la Turquie qui propose sa médiation dans la situation avec l'Ukraine? Nous avons assisté à une réunion entre Sergueï Lavrov et son homologue ukrainien sous la médiation du ministre turc des Affaires étrangères. Il est connu que les autorités officielles d’Azerbaïdjan ont déclaré à plusieurs reprises que leur pays était prêt à servir de plateforme aux négociations. Comment le Ministère russe des Affaires étrangères réagit-il à ces propositions?

Réponse: Vous avez répondu à votre propre question. Nous n'avons jamais refusé l'aide que les pays nous ont offerte. Nous partons du constat que tout au long de ces huit années, les États qui ont exprimé cette volonté ont pu exercer leur potentiel pour influencer le régime de Kiev et l'inciter à remplir ses obligations.

Nous examinons actuellement toutes les propositions constructives. Nous répondons à des initiatives utiles et efficaces (du moins celles qui pourraient aboutir à des résultats). Vous avez vous-même cité des exemples.

En revanche, des réunions et des initiatives pour la beauté du geste ne sont pas une option. Tout ce qui est constructif sera pris en compte.

Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui, même verbalement, expriment leur volonté et leur choix en faveur de cette médiation et de la facilitation d'un règlement diplomatique, qui est maintenant également en cours.

Question: Le Ministre Sergueï Lavrov a eu un entretien téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais. Entre autres questions, ils ont abordé les préparatifs de la célébration en avril des 30 ans de l'établissement des relations diplomatiques. Pourriez-vous révéler les événements spécifiques qui sont prévus et évaluer le niveau de nos relations?

Réponse: Permettez-moi de vous rappeler que les relations diplomatiques ont été établies il y a 30 ans, le 4 avril 1992. L'histoire des relations entre nos peuples est beaucoup plus longue, plus profonde, elle a des racines historiques, mais il y a aussi un côté formel. On parle de relations diplomatiques. Avec les amis azerbaïdjanais nous avons préparé un certain nombre d'événements importants pour cette date anniversaire. Cela comprend l'échange de messages officiels de félicitations et des réunions à différents niveaux.

Un accent particulier est mis sur le développement de la coopération culturelle et humanitaire. Des expositions et des concerts ont commencé dans le cadre des journées de l'Azerbaïdjan en Russie. Le ministère de la Culture de notre pays prépare un certain nombre d'événements en Azerbaïdjan.

Il est symbolique que le 30e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques soit célébré dans le contexte de la signature de la Déclaration sur l'interaction alliée entre la Fédération de Russie et la République d'Azerbaïdjan par les présidents de la Russie et de l'Azerbaïdjan survenue le 22 février dernier à Moscou. Ce document ouvre de nouvelles opportunités pour renforcer davantage la coopération bilatérale dans tous les secteurs, y compris les domaines commercial, économique, militaro-politique, culturel et humanitaire.

Toute une série de trentièmes anniversaires seront célébrés cette année, comme vous le savez, dans le cadre de l'établissement de relations diplomatiques avec plusieurs autres États membres de la CEI. Il y a aussi des événements croisés. Par conséquent, nous les préparons et les mettons déjà en œuvre. Nous en parlerons régulièrement.

Question: Une réunion des ministres des Affaires étrangères est-elle prévue?

Réponse: Il n'y a pas encore de date précise. Partons de ce qui sera convenu. Nous partageons toujours ces informations.

Question: Dans le cadre des entretiens téléphoniques les ministres ont discuté la mise en œuvre des dispositions clés des accords trilatéraux sur le règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais. À quel stade en est la mise en œuvre des accords, quels problèmes actuels sont en cours de résolution, notamment le déblocage des transports et des liens économiques et la création d’une commission de délimitation et de démarcation?

Réponse: Des négociations se déroulent à huis clos. Nous partageons toutes les informations que nous pouvons. Un communiqué de presse a été publié le 21 mars.

La mise en œuvre des accords du 9 novembre 2020, du 11 janvier et du 26 novembre 2021 se concentre sur quelques axes prioritaires. Au sein du groupe de travail trilatéral coprésidé par les vice-premiers ministres, une concertation du dossier de projets du développement des transports routiers en mettant l'accent sur le trafic ferroviaire et la connectivité routière est en cous de négociation. Les échanges interinstitutionnels se poursuivent en ce qui concerne le lancement du processus de délimitation puis de démarcation de la frontière azerbaïdjano-arménienne, avec une assistance consultative de la Russie.

Question: La situation humanitaire à Artsakh s’est détériorée de manière significative ces derniers temps. Malgré les appels, la partie azerbaïdjanaise empêche la fourniture de gaz à Artsakh. Lors de la réparation du gazoduc explosé, la partie azerbaïdjanaise à installé une vanne et après avoir rétabli l’approvisionnement en gaz le 18 mars, le jour suivant l’approvisionnement en gaz à déjà été coupé manuellement. Que pense la partie russe de telles actions de la partie azerbaïdjanaise qui ont causé de graves problèmes humanitaires pour la population d’Artsakh?

Réponse: On a commenté ce sujet récemment. Étant en contact avec les deux parties, on appelle à la résolution la plus rapide du problème d’approvisionnement en gaz de cette région. Le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Défense, le ministère russe de l'Énergie et Gazprom travaillent dans ce sens. Nous partons du principe que nous ne devons pas aggraver la situation humanitaire déjà difficile. La population ne doit pas souffrir.

Question: Selon la déclaration du siège général d’Artsakh aujourd’hui à 16:00, les forces militaires de l’Azerbaïdjan ont violé la ligne de contact en direction du village de Paroukh de la région d'Askeran. Les représentants des forces russes de maintien de la paix tentent à force des négociations d’arrêter l’avancée de l’ennemi et de le ramener à sa position initiale. Que pensez-vous de cette violation apparente de la déclaration tripartite?

Réponse: C’est à nos forces de maintien de la paix qui sont sur place de juger. Je répète ce qui a déjà été dit: la situation est déjà tendue et compliquée. Elle ne doit pas se détériorer par les actions de l'une ou l'autre partie.

Question: Cette année marque le 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Arménie et la Russie et le 25e  anniversaire de la signature du traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle entre l’Arménie et la Russie. Quels événements bilatéraux sont prévus à l’occasion de ces deux dates d’anniversaire?

Réponse: Nous vous fournirons certainement un rapport détaillé à ce sujet. Aujourd’hui j’ai déjà parlé de nos préparatifs pour les anniversaires. Je m'assurerai de partager cette information.

Question: Je reviens à l’offensive des troupes militaires de l’Azerbaïdjan aujourd'hui. Autant cela ne concerne pas les forces de maintien de la paix, autant nous constatons une forte réaction de la part de la société arménienne. On établit un parallèle avec l’opération Koltso (anneau) de l’époque de l’Union soviétique. Comment la Russie envisage-t-elle de mettre en œuvre l’accord trilatéral?

Réponse: Si on parle de la déclaration politique, j’ai déjà dit qu’aucune des parties ne devait aggraver la situation qui est déjà tendue. Si on parle de la situation sur le terrain avec les faits, cette question relève de la compétence des experts militaires qui sont sur place.

Je vais essayer de clarifier les faits. On va peut-être faire un commentaire supplémentaire.

Question: Il y des actions et des déclarations clairement fascistes qui proviennent d’Ukraine en ce moment. Des vidéos de torture de nos militaires, de citoyens ukrainiens. Des déclarations sur la castration de nos prisonniers de guerre, la vengeance sur nos militaires après l’opération spéciale militaire et leurs familles, la comparaison des Russes à des cafards…

Est-ce un motif pour convoquer une session extraordinaire de l’ONU au cours de laquelle on pourrait examiner des sources ukrainiennes en écartant des accusations de propagande russe. Il est évident que nous ne pourront rien faire comprendre aux Etats-Unis et à l’Europe. Il est inutile de leur prouver quoi que ce soit. Mais d'une manière ou d'une autre, avons-nous peut-être un moyen d’en parler?

Réponse: Nous le pouvons d'une manière ou d'une autre. On est maintenant engagé dans la dénazification. Et avant cela, pendant des années ils transmettaient des documents, appelaient des conférences, diffusaient des vidéos des documents officiels. Il s’agit non seulement des déclarations publiques, d’une vilaine "frénésie" mais du fait que l’Occident alimentait cette idéologie des armes et incorporait des bataillons nationalistes sous ses auspices dans les rangs des forces armées militaires ukrainiens, les infectant ainsi du bacille du néonazisme. C’est ça le problème.

En ce qui concerne la perspective des armes de destruction massive. J’en ai déjà parlé aujourd’hui. Ce n’est pas la peine de revenir un an, deux ans ou trois ans en arrière. Nous avons tout parcouru et utilisé: on a appelé des journalistes, on a diffusé des documents, on en a parlé à chaque conférence de presse, on a cité, envoyé, traduit des documents. Mais ils étaient et ils sont engagés dans la destruction de leur propre pays. Ils le faisaient dans la région ayant pour objectif d'exterminer des citoyens russes et des Russes vivant à la fois sur leur propre territoire, à Donetsk et à Lougansk et sur le territoire de notre pays. Et c’était de déclaration en déclaration. Personne ne l’a désavoué. Aucune enquête ou demande n’a été entamée.

De quoi parle-t-on ? De quelle enquête sur la rhétorique nationaliste si les meurtres ne font pas l’objet d'une enquête en Ukraine? Ils ont été commis contre des personnalités publiques, des journalistes et des civils. Les gens ont été rassemblés dans la Maison des syndicats à Odessa et ont été incendiés. Ils criaient, suppliaient de les laisser sortir pendant que la foule déchaînée regardait les gens brûler. Et vous dites qu’il faut montrer quelque chose à quelqu’un, de mettre en valeur, de divulguer ces documents. Des livres ont déjà été publiés sur la tragédie d’Odessa. Mais parallèlement à la publication des livres qui racontaient cette tragédie, une génération de nationalistes qui rejoignait les rangs des "bataillons" et qui était formée (notamment sur cette tragédie) était élevée et nourrie comme de futurs "grands guerriers" qui devraient combattre la Russie et la culture russe.

Quant aux déclarations nationalistes spécifiques actuelles et aux menaces, le Comité d'enquête de la Fédération de Russie travaille là-dessus. Vous pouvez consulter leur site officiel. Ils publient rapidement les documents pertinents sur les décisions prises. De nombreuses poursuites judiciaires sont déjà engagées. Je ne représente pas cette structure donc je vais vous orienter pour que vous puissiez consulter la source principe.

Quant aux superviseurs occidentaux, c’est une question que l’on me pose souvent. "Avez-vous fait une tentative de les informer?", "Comment faites-vous face à la menace informatique?". Mais qui devons-nous informer? Devons-nous peut-être informer les Britanniques? Sur les horreurs auxquelles la population ukrainienne est confrontée depuis huit ans déjà? Regardez ce qu’ils font maintenant. Ils ont publié la liste des citoyens russes qui possèdent une propriété, des biens immobiliers sur le territoire de la Grande-Bretagne. Pour quoi faire? Afin d’utiliser ces biens dans leur propre intérêt. Ils les ont déjà occupés et des cris excités ont été lancés pour qu'ils soient saisis. Qu’est-ce que c’est? Où est passé le principe de la propriété privée? Même s’il y a des questions concernant l’origine de cet argent. Il existe des procédures judicaires, des enquêtes, le droit, la légalité, des avocats. Où est passé tout ça?

L’Europe ne réalise pas d’avoir déjà vécu tout cela. Souvenez-vous de l’aryanisation. Ce terme existait. Les mêmes listes ont été utilisées pour identifier les propriétaires dans cette même Europe. On leur prenait leurs biens et ont les donnait aux autres. Sans aucun procès, sans aucun changement de ligne politique du pays ou du système politique. Non pas à cause de révolution ou de révolte mais par le gouvernement légitime, les biens des gens d’une nationalité ont été expropriés et donnés aux personnes d’une autre nationalité. Voyez-vous quelque chose de nouveau se produire actuellement en Europe? C’est la même chose. À qui voulez-vous que nous racontions et prouvions quoi que ce soit? On l’a déjà fait. Aujourd’hui ils ont montré leurs vrais visages en reproduisant exactement ce qu’ils ont fait dans les années 1930-1940.

Question: Recevez-vous des signaux indiquant que l'Occident commence à comprendre à quoi mène son hystérie antirusse? Une réponse possible de la part de la Russie est-elle en cours d'élaboration face au massacre de Russes qui pourrait se produire?

Réponse: Tous les avertissements nécessaires ont été émis et seront émis par nous aux gouvernements de ces pays. Nous travaillons à la fois par l'intermédiaire de nos ambassades et avec leurs missions diplomatiques chez nous. Nous faisons des déclarations publiques avertissant des dangers de ces événements et de leur développement si ce nationalisme continue à se propager en Europe. Nous présentons des faits historiques, des parallèles, des analogies, etc.

Quant à la question de savoir s'ils comprennent. Une partie de la société s’en rend compte. Les personnes qui sont déjà confrontées à la violence domestique pour des motifs ethniques. Ceux qui sont instruits et éduqués ne le savent pas par leur propre expérience, mais par des exemples historiques.

Cette prise de conscience commence à s’opérer chez ceux qui voient une propagande nationaliste unilatérale, effrayante et affreuse à travers leurs médias. Je déclare en toute responsabilité: si un peuple est accusé de tous les troubles pendant de nombreuses années voire des décennies, cela s'appelle du nationalisme. Si les faits ne sont pas cités, tous les arguments sur lesquels ils s'appuient s'avèrent faux, et toute action du peuple est considérée de manière négative, cette action s'appelle alors propagande nationaliste.

Nous voyons tout cela en relation avec les citoyens de notre pays et avec notre peuple. La langue anglaise utilise le terme "Russe" (Russian) pour désigner l'ensemble des habitants de notre pays. Ils ne le cachent même pas.

Question: Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré que "les États-Unis ouvrent la voie à une rupture, cela ne fait aucun doute". Si les relations avec les États-Unis sont rompues – outre la fermeture des missions diplomatiques – qu'est-ce que cela implique? Quelles seraient les conséquences immédiates pour les citoyens et l'économie?

Réponse: Le comportement absolument inacceptable de l'administration américaine est dicté par une colère impuissante face à l’échec de son plan visant à transformer l'Ukraine en une "anti-Russie" et à utiliser ensuite l'Ukraine comme une tête de pont à grande échelle pour frapper le territoire de notre pays; ce comportement a presque amené les relations bilatérales au point virtuel de "non-retour". C'était leur façon de faire. Nous les avons mis en garde à plusieurs reprises. Mais ils continuent à suivre cette voie.

Les Américains avaient apparemment pensé (et avaient compté là-dessus) qu'après l’imposition de leurs "sanctions infernales sans précédent" (le terme d’"expropriation" ne convient même pas ici, car il a une base juridique), nous serions amenés à faire marche arrière. Il s'agissait simplement d'un vol d'actifs, d'une partie des réserves de change dans des banques occidentales, d'un blocage des comptes, de menaces de saisie de biens. J’ignore ce qu'ils avaient imaginé. Apparemment, ils n'avaient pas supposé que la Russie tiendrait le coup, et que les problèmes – selon la loi des vases communicants – se multiplieraient aux États-Unis eux-mêmes, sans parler de leurs satellites de l'UE. C'est exactement ce qu'ils n'avaient pas envisagé. Ils avaient cru que ce serait un billet à aller simple, mais ensuite "le train est revenu". C'est là que s'enracinent leur rhétorique agressive et les insultes personnelles, y compris de la part du président américain, qui reflètent la confusion interne, l'insécurité et l'irritation de ne pas avoir pu jouer la carte ukrainienne (comme ils l'avaient toujours fait et comme cela avait été prévu cette fois-ci): "faire une saleté" et partir sans nettoyer.

Eh oui, c'est la faute de Washington si nos missions diplomatiques ont été littéralement "saignées à blanc" par des expulsions mutuelles des diplomates. La situation a été exacerbée par la décision destructrice des États-Unis de ne plus délivrer de visas d'entrée aux citoyens russes à l'ambassade américaine en Russie. Il est évident que si les missions diplomatiques à Washington et à Moscou devaient fermer, personne ne s'en porterait mieux. Il serait impossible de résoudre les problèmes. Mais il n'en reste pas moins que ce sont les autorités américaines qui ont fait de leur mieux pour limiter les contacts dans un large éventail de domaines, allant du sport à la stabilité stratégique. Les véritables approches des Américains envers leurs engagements ont été révélées: il est possible de rendre justice, mais en s'appuyant sur le droit; il est possible de se considérer comme peut-être le plus intelligent, le plus honnête et le plus véridique, mais en s'appuyant sur les faits. Dans le cas contraire, il s'agit d'une véritable piraterie internationale, et c'est ce que font les élites politiques des États-Unis.

La guerre économique déclarée à la Russie menace d'entraîner un effondrement total des relations bilatérales. Ceci, bien sûr, n'est pas dans notre intérêt, car nous pensons que les relations diplomatiques et, en principe, les relations entre les États doivent servir les intérêts nationaux, les intérêts des peuples vivant sur les territoires de ces pays.

Depuis de nombreuses années, nous proposons à Washington un dialogue ouvert et correct basé sur les principes de réciprocité et de respect des intérêts nationaux russes. Il existe probablement encore une chance de parvenir à un accord. S'ils s'engagent dans cette voie, ils manqueront cette chance une fois de plus.

Question: Vous avez dit que les Américains avaient cessé de délivrer des visas, etc. Notre pays ne prévoit-il pas de faciliter, au contraire, cette procédure pour les citoyens américains afin qu'un maximum d’entre eux puissent venir chez nous et voir ce qui se passe dans notre pays?

Réponse: Depuis toutes ces années, nous disposons d'une procédure simplifiée au maximum pour la délivrance de visas russes aux citoyens américains. Elle ne nécessitait ni entretien, ni formalités particulières. La plupart des procédures impliquaient un traitement à distance des documents. Cela allait à l'encontre de la pratique qui avait été mise en œuvre ici par les Américains. Sous la forme de délais d'attente de plusieurs mois et parfois jusqu'à un an pour les entretiens lors de la présentation de documents, de demandes de renseignements, de refus, de réouverture des entretiens sur chaque cas concret. Nous n'avons jamais eu de problèmes à ce sujet. Les Américains le savent très bien.

Les citoyens américains n'ont tout simplement jamais su ce que c'était pour un citoyen russe d'obtenir un visa américain. Lorsqu'on leur en parlait, ils n’arrivaient pas à croire qu’au XXIe siècle leur gouvernement mettait entre neuf et dix mois pour délivrer un visa à des personnes qui ont un emploi stable, des revenus, des biens immobiliers, et qui sont de bons citoyens respectueux de la loi. En fin de compte, les autorités américaines sont allées jusqu'à exiger que nos citoyens se rendent hors de Russie simplement pour présenter leur dossier et demander un visa. Les Américains ignorent tout cela. Parce que c'est de la sauvagerie.

Question (traduite de l'anglais): Un recrutement de mercenaires et d’engagés volontaires étrangers s’opère en Occident. Craignez-vous que des militaires actifs des États-Unis et des pays alliés puissent être impliqués dans le conflit, et comment la Russie va-t-elle traiter ces militaires – volontaires et mercenaires?

Réponse: Nous avons commenté ce sujet à de nombreuses reprises. Nous trouvons inadmissible le "recrutement" de mercenaires d'autres pays et leur affectation dans les rangs des bataillons nationalistes et dans les forces armées de l'Ukraine. Nous constatons que ce travail est activement mené à la fois ouvertement par les missions diplomatiques ukrainiennes à l'étranger et par les services spéciaux compétents, principalement des États-Unis d'Amérique et d'autres pays de l'Otan. C'est inadmissible pour nous. Nous avons déjà averti ces pays et leurs gouvernements que nous n'accepterions aucune question qui nous soit posée concernant le sort de ces personnes. Nos ambassadeurs dans les pays où nous avons des informations selon lesquelles ce recrutement a lieu ont également donné des explications publiques claires à ce sujet. Il n'est pas besoin de se tourner vers nous pour s'enquérir ensuite du sort de ces citoyens. On sait très bien ce qui va leur arriver. Nous n'en parlerons pas et ne nous occuperons pas de leur sort.

Question: Y a-t-il des progrès dans les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine? Quels sont les "obstacles" qui empêchent de progresser dans les négociations?

Réponse: Je ne ferai pas de commentaires sur les "progrès". Nous n'avons pas une attitude très correcte vis-à-vis de ce terme. Nous continuons à penser que c'est une sorte de mouvement en avant. En fait, ce n'est qu'un mouvement. Si nous supposons que le progrès est un mouvement, un développement, alors oui, des pourparlers ont lieu. Je ne dispose pas d'informations nécessaires pour juger de l'amélioration significative obtenue dans les pourparlers.

Le principal obstacle est le manque d'indépendance du régime de Kiev. Ce n'est pas le régime de Kiev qui prend les décisions. Et les décisions qui sont prises ne sont pas dans l'intérêt du peuple, des citoyens de l'Ukraine. Tout cela est fait à la demande de Washington par les canaux de communication pertinents et c'est présenté comme une décision de la partie ukrainienne. En fait, ces décisions ne reflètent pas la réalité et ne visent pas à servir les intérêts de l'État ukrainien. Il y a des experts "derrière" le régime de Kiev qui mettent en œuvre leurs "programmes" par le biais de ce régime. C'est l'obstacle majeur. Quand il s'agit de négociateurs qui représentent leurs pays et leurs peuples, leurs intérêts, on peut négocier avec eux. En l’occurrence, les forces et les pays derrière le régime de Kiev mettent en œuvre leurs politiques, qui n'envisagent pas une résolution rapide de cette crise, mais seulement sa prolongation. Nous l'avons déjà vu pendant huit ans. Ils n'avaient aucun intérêt à voir une mise en œuvre des Accords de Minsk. Ils avaient besoin d'une impasse absolue. Ils ont utilisé tout ce temps pour alimenter l'Ukraine en armes, pour former une nouvelle génération de nationalistes en huit ans, intégrés dans les rangs des forces armées ukrainiennes. Ensuite, après avoir créé un État qui semblerait et paraîtrait souverain, mais qui serait complètement subordonné politiquement, économiquement et militairement aux structures de l'Otan (principalement aux États-Unis), il s’agissait de porter un coup qui serait dévastateur pour la région ainsi que pour l'Europe. Apparemment, pour l'Asie aussi, étant donné les documents sur les laboratoires biologiques que nous avons rendus publics aujourd'hui et auparavant.

Question: Après les critiques publiques du président américain Joe Biden à l'encontre du président russe Vladimir Poutine, y a-t-il encore une place pour le dialogue entre les deux dirigeants?

Réponse: J'ai déjà commenté cette affaire. Qu'est-ce qui détermine la possibilité de dialogue? La principale possibilité de dialogue réside dans le désir. Il n'y a rien d'autre. S'il y a une volonté, il y aura un dialogue. Nous n'avons pas gâché nos relations. Conscients de l'essence de la politique américaine, nous étions néanmoins à la recherche de formes d'interaction, tout en nous exposant parallèlement à des critiques "internes" dans notre pays.

On nous a dit: si nous savons quel genre de "partenaires" ils sont, pourquoi dialoguer avec eux? Vous entretenez une amitié avec vos amis, tandis que si vous ne partagez pas les mêmes vues avec quelqu’un, vous négociez avec eux pour trouver un terrain d'entente. C'est ce que nous faisions. Mais lorsque, dans un ultimatum, ils ne vous laissent même pas le choix, mais simplement une seule option – la subordination à la volonté de "l'Occident collectif" (qui n'est plus collectif mais plutôt axé sur Washington), alors, désolé, mais à quoi ce dialogue sert-il? S'ils font preuve de lueurs de pragmatisme (je ne parle pas de moralité), nous sommes toujours prêts pour un dialogue correct et mutuellement respectueux. Mais si ce n'est pas le cas, alors non. C'est leur choix.

Question: Les États-Unis ont proposé à Ankara de transférer des systèmes S-400 à l'Ukraine en échange de la levée des sanctions antiturques. Comment la Russie évalue-t-elle le refus de la Turquie de transférer des systèmes sol-air russes à l'Ukraine?

Réponse: J'ai vu que le chef de la direction des industries turques de la défense, Ismail Demir, avait fait un commentaire de réfutation à cet égard. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'ajouter quoi que ce soit.

Question: Environ la moitié du chiffre d'affaires du commerce extérieur de la Russie est réalisé avec des pays qui ne font pas partie de la catégorie "inamicale". Parmi eux, à l'exception de Singapour, figurent des États de l'ANASE comptant une population de plus de 660 millions d'habitants. Comment le ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il les relations de la Russie avec cette région? Quelles sont les perspectives de développement des liens commerciaux et économiques?

Réponse: Quelle que soit la conjoncture politique, nous considérons l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) comme un partenaire fiable. Ceci est également confirmé par la ligne actuelle de ces dix membres axée sur la mise en pratique de toutes les décisions et programmes adoptés au plus haut niveau l'année dernière. Parmi les tâches les plus urgentes à moyen terme figure la mise en œuvre du plan d'action global 2021-2025. Outre les domaines de la politique et de la sécurité, il comprend un important volet commercial et économique, couvre la science et la technologie, la numérisation, la lutte contre les maladies infectieuses, l'éducation, le tourisme et bien plus encore.

Il n'y a pas de changement dans les plans de travail des mécanismes conjoints, tant au niveau élevé qu'au niveau des experts. Il y a les réunions traditionnelles des ministres des Affaires étrangères et de l'Économie, les réunions de hauts fonctionnaires sur l'énergie et l'agriculture, la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, les consultations sur les interventions d'urgence et les réunions de groupes de travail sur l'éducation, la science, la technologie et l'innovation. D'ailleurs, des consultations sur le tourisme ont déjà été organisées cette année. De plus, elles ont atteint le niveau ministériel. La cérémonie de lancement de l'Année de la coopération scientifique et technologique Russie-ANASE, qui prévoit un vaste programme d'événements, a eu lieu récemment.

En 2021, nos échanges avec les Dix ont augmenté de plus d'un quart pour atteindre près de 20 milliards de dollars. Le début de cette année a montré une tendance positive continue dans le commerce mutuel, avec une augmentation de 36,6% en janvier.

Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les efforts conjoints pour contrer la propagation de l'infection par le coronavirus sont devenus un domaine de coopération important. Les pays d'Asie du Sud-Est ont exprimé leur intérêt pour des formes de coopération telles que les essais cliniques et la production de vaccins en commun, ainsi que la mise en relation d'organisations de recherche spécialisées. Cette semaine, sous les auspices de Rospotrebnadzor, un stage de recyclage pour les épidémiologistes de l'ANASE a débuté à Vladivostok.

Malgré tous les obstacles érigés par l'Occident, l'Association ne remet pas en cause la nécessité d’approfondir la coopération pratique avec la Russie, qui est pragmatique, mutuellement bénéfique et non politisée. Nous espérons que cette attitude réciproque permettra de maintenir notre dialogue sur une trajectoire de développement durable.

Question: Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déclaré qu'il ne pouvait y avoir de retour en arrière dans les relations avec les pays occidentaux. Comment pourrait-on l’interpréter? Les vestiges des liens économiques, le commerce, les investissements seront-ils affectés? Par exemple, le projet Arctic LNG, dans lequel il y a un participant français?

Réponse: Nous ne sommes pas intéressés par ce type de passé. Nous sommes intéressés par l'avenir. Nous sommes axés là-dessus. En nous écartant de notre vocabulaire habituel, disons que nous en avons marre d’eux. De leur goujaterie et de leur manque de respect, de leur piétinement des intérêts d'autrui, de leur incompréhension de la situation, de leur ignorance pure et simple des faits et de l’histoire, de leur incapacité à négocier, de leur habitude de n'utiliser que des méthodes d'influence par la force, de leur destruction des mécanismes conventionnels existants, qui ont toujours fait partie et constitué la base des relations internationales, quels que soient les domaines qu'ils touchent – économie, finances, affaires, culture, liens humanitaires, complexe militaro-industriel, stratégie et sécurité, lutte contre les nouveaux défis et menaces. Sergueï Riabkov en a parlé à plusieurs reprises. Cette fois-ci également.

S'ils ont intérêt à préserver ce qu'ils n'ont pas encore détruit, nous y serons attentifs probablement aussi. Comme aux vestiges de nos relations antérieures. En effet, la "structure" du commerce et des investissements était mise en place depuis des décennies. Nous devons maintenant comprendre qu'une guerre financière et économique de grande envergure est menée contre nous depuis de nombreuses années. Elle vise à détruire l'économie. Ils ont déjà dit deux fois qu'ils nous avaient détruits, "déchirés en lambeaux". C'est la première fois de ma vie que j'entends parler de la possibilité d'être "déchiré en lambeaux" à deux reprises. Ils y sont "parvenus", apparemment. C'est comme ça qu'ils nous voient. Mais leur plan est toujours là. S'ils l’ont déclenché deux fois, cela signifie qu'ils ne vont pas abandonner leur intention. Les méthodes qu'ils utilisent le montrent clairement. L'une des méthodes consiste à saper le bien-être de nos citoyens. Nos citoyens devraient comprendre d'où vient tout cela. Si auparavant ils avaient pour habitude de tout dissimuler, maintenant les Américains ne le font plus. Ils en sont fiers. Cela fait partie de leur politique. Sauvage, effrayante, non limitée par des normes légales. Apparemment, c'est un objet de leur fierté particulière. C'est ainsi que les États-Unis voient leur exceptionnalisme. Sur ce point, je suis d'accord avec eux. Il n'y a pas d'autre pays comme eux. Avec une telle idéologie. Qui se placerait ainsi au-dessus de toutes les normes de moralité et de droit! Qui serait si hypocrite. Qui utiliserait les institutions démocratiques qu'ils ont créées à des fins de propagande, pour diffuser de faux messages, pour bafouer tout ce que l'on pensait être juste et bon.

Les restrictions imposées – le rejet annoncé du régime des relations commerciales normales, l'arrêt des exportations et des importations de groupes entiers de marchandises, l'inscription massive de nos citoyens et de nos entreprises sur des listes noires, l'arrêt des livraisons de produits de haute technologie, les restrictions des investissements dans les secteurs compétitifs de l'économie, les tentatives de blocus des transports, etc. – ne signifient qu'une chose: les anciennes règles mondiales du commerce international ont été jetées par les États-Unis d'Amérique à la poubelle. La mesure la plus hostile est le vol réel de nos réserves de change. Nous l'avons vu à plusieurs reprises. Maintenant, ils l'ont fait à cette échelle. Les États-Unis ont ainsi manqué à leurs obligations qu'ils n'ont pas l'intention de remplir. Les citoyens américains devraient en être clairement conscients. Si l'État et le gouvernement se livrent à un vol pur et simple, c’est qu’ils n'ont pas la capacité d'honorer leurs obligations. Cela signifie qu'ils sont en défaut de paiement.

Quant à la coopération économique russo-américaine, nous avons toujours supposé qu'elle était mutuellement bénéfique. Si c'est à l'avantage d'une partie, ce n'est pas de la coopération et ce n'est pas de l'interaction. Il peut y avoir une variété d'options. Mais cela n'a rien à voir avec la coopération. Même dans les cas où les restrictions dépassaient les limites raisonnables, nous étions toujours prêts à nous engager. Mais nous avons insisté sur le fait qu'elle devait apporter des résultats aux deux parties. Même si c'était dans le contexte des institutions illégitimes qu'ils utilisaient. Mais même cela n'est plus le cas aujourd'hui. Même l’efficacité des vestiges est nulle.

Est-il possible d’examiner les perspectives des relations commerciales et économiques aujourd'hui si les États-Unis ont interdit les importations d'énergie russe et les nouveaux investissements dans le secteur énergétique de notre pays, un élément clé des liens économiques bilatéraux? Ne le voyez-vous pas? C'est un abandon de la perception de la réalité. Nous n'allons certainement pas nous engager dans cette voie. Si Washington se prépare déjà à passer une loi lui permettant de déroger aux règles de l'OMC dans ses relations avec notre pays, comment devrions-nous réagir? Ou lorsque la Maison Blanche oblige les entreprises à quitter la Russie, puis déclare lors de ses briefings qu'elle n'a rien à voir avec cette affaire. Ce serait juste la façon dont les entreprises américaines ont décidé d’agir. C'est ce qu'elles ressentiraient. C’est ce qu’elles auraient décidé elles-mêmes. Or, nous savons que des briefings à huis clos se tiennent, que des lettres pertinentes sont envoyées et qu’un travail se poursuit assorti de menaces et de chantage émanant des fonctionnaires du gouvernement américain à l'encontre des représentants des grandes et moyennes entreprises. D'une part, ils tiennent ces briefings à huis clos, d'autre part, ils envoient des lettres. Et ensuite ils déclarent qu'ils n'ont rien à voir avec ça. Bien sûr que si. Aucune entreprise ne quitterait jamais (lisez K. Marx) l'endroit où elle réalise des bénéfices. Surtout les bénéfices qu'ils avaient dans notre pays. Ils ne peuvent partir (c'est le capitalisme) que lorsqu'ils sont soumis à des conditions qui limitent non pas leur capacité à faire des affaires, mais leur existence même. Le gouvernement américain a soumis ses propres hommes d'affaires à ces conditions. Toutes les questions pour savoir qui a ruiné quoi ne s'adressent pas à nous. Elles devraient être adressées aux dirigeants des pays occidentaux. En premier lieu aux États-Unis, qui menacent d’imposer de nouvelles sanctions, qui y incitent tous les autres et leur dictent cette politique de sanctions.

Pour notre part, nous tenons à souligner que nous n'avons jamais évincé des entreprises étrangères de notre économie, nous les avons toujours accueillies. Nous avons toléré toutes les sanctions. En parallèle, nous avons organisé des forums d'investissement, nous les y avons invitées et nous avons créé des conditions favorables aux entreprises étrangères. Aucune décision n’a été prise selon laquelle les entreprises étrangères (je parle des entreprises occidentales, il est inutile de parler des autres régions, car elles conservent une attitude raisonnable face à la réalité) seraient à jamais placées dans un cadre ségrégationniste. Non, bien sûr que non. Nous serons également guidés par les réalités.

Nous sommes intéressés par une coopération équitable et à long terme avec tous les partenaires commerciaux (cela vaut également pour l'Occident), qui sont contraints de s'adapter à la pression et aux attitudes antirusses de leurs dirigeants politiques. C'est de la sauvagerie, la destruction de l'ensemble de l'économie de marché libre. Mais c'est la vérité de la vie que nous voyons. Nous y réagissons en conséquence.

Quant aux marchés de l'énergie, je ne pense pas devoir vous expliquer ce qui s'y passe. La situation actuelle, dont les États-Unis sont les instigateurs, affecte en premier lieu les marchés énergétiques mondiaux. Ils ont beau vous dire que l'augmentation du prix de l'essence aux États-Unis se produit "à cause de Poutine personnellement", tout le monde sait très bien qu'il s'agit d'une réaction du marché aux sanctions américaines imposées à notre pays et au pôle énergétique en tant que tel. Il s'agit d'une réaction à la politique que les États-Unis mènent depuis des années dans le secteur de l'énergie. À qui racontent-ils tout ça? Vous pourriez, en théorie, ne pas le comprendre. Les citoyens américains ne le comprenaient pas pendant des années lorsque nous parlions du gazoduc Nord Stream 2, de sa nécessité, du fait que la politique ne devrait pas faire partie du secteur énergétique. C'est un message américain qu'ils ont oublié. Il n'avait jamais concerné l'Américain moyen auparavant. Or, voilà que ce dernier est arrivé à la station-service en février-mars dernier, et la théorie a été mise en pratique. Le conte est devenu réalité. Par la faute des États-Unis, la situation actuelle a un impact négatif sur les marchés de l'énergie. Les experts sont bien conscients du fait que le retrait de l'énergie russe déséquilibrerait le système énergétique mondial et nuirait aux instigateurs des restrictions et aux consommateurs.

Je tiens à souligner que la Russie n'est pas à l'origine de la confrontation dans le domaine de l'énergie. Nous essayons depuis le début de nous y adapter, de naviguer entre le Charybde et le Scylla de l'économie libre et des restrictions politiques américaines, pour nous intégrer dans ce monde énergétique. Les récentes initiatives des États-Unis ont été dévastatrices pour le monde et le secteur de l'énergie.

La Russie s'est toujours opposée et continue de s'opposer à la politisation d'une coopération énergétique mutuellement bénéfique. Malgré toutes ces difficultés, nous continuons à remplir nos obligations contractuelles de fourniture de gaz, y compris son transit vers l'Europe via le réseau de transport de gaz ukrainien. Je ne cacherai pas qu'hier, les propos du président russe Vladimir Poutine concernant le passage au paiement en roubles pour les fournitures de gaz russe ont été perçus comme une fête nationale. Il s'agit véritablement d'un grand exploit pour l'économie russe et pour l'ensemble de notre peuple. Parce que nous avons notre propre monnaie nationale. Ce ne sont pas des mots mais des actes qui l'élèveront à ce rang. Hier, cette décision historique a été annoncée et elle a été soutenue par notre peuple.

Nous sommes prêts à poursuivre la coopération dans le domaine des énergies conventionnelles et vertes. Tous les projets lancés seront mis en œuvre, y compris le projet Arctic LNG. Si nos partenaires européens ne sont plus intéressés par une coopération, c'est leur droit. Ils devraient être honnêtes et ne pas s’engager dans une étrange entreprise "subversive". Ils devraient simplement expliquer à leurs citoyens qui détruit leur bien-être et comment. Nous coopérerons avec ceux qui souhaitent assurer leur propre sécurité énergétique.

Question: Les États-Unis et l'Europe souhaitent renforcer leurs relations avec l'Inde en matière de défense et de sécurité et sont de plus en plus investis dans la région indopacifique. Le président américain Joe Biden a déclaré que la position de l'Inde sur l'Ukraine – seul pays du dialogue quadrilatéral sur la sécurité, qui comprend également les États-Unis, le Japon et l'Australie – était "quelque peu indécise". Tous les pays du Quad, à l'exception de l'Inde, ont imposé des sanctions aux entreprises russes. Dans quelle mesure les efforts de Washington viseront-ils à essayer d'entraîner l'Inde dans l'alliance antirusse?

Réponse: Je ne vais pas commenter l'implication des États-Unis dans nos liens bilatéraux avec d'autres pays. L'Inde est une grande puissance, un acteur important sur la scène mondiale, un pays doté d'une civilisation, d'une culture et d'une histoire anciennes, ayant des réalisations et des accomplissements. C'est notre ami et notre partenaire stratégique qui a fait ses preuves. Nous apprécions sa position traditionnellement équilibrée sur les questions de l'agenda régional et international, ainsi que sa ligne de politique étrangère indépendante, qui n'est soumise à aucune pression de l'extérieur.

Je tiens à dire que cette position de l'Inde et des dirigeants indiens a une base historique concrète. Ils connaissent très bien, grâce à l'histoire de leur pays, toutes les "grimaces" de l'idéologie occidentale et du monde occidental. Ils savent ce que c'est. Ils connaissent le prix de cette conjoncture.

Question: Est-il possible pour la Fédération de Russie d'imposer des sanctions à ceux qui se livrent à des actes russophobes et à des actions discriminatoires spécifiques et autres contre nos citoyens et compatriotes à l'étranger dans des institutions éducatives, médicales etc.?

Réponse: Oui, ils doivent le savoir.

Question: Les visas pour la Russie peuvent-ils être refusés à ceux qui soutiennent la russophobie ou commettent des actes contre nos citoyens et notre État?

Réponse: Pourquoi vous êtes-vous limité aux visas? Je pense que votre question précédente était beaucoup plus large que cela. Et j'ai répondu par l'affirmative.

Question: Pensez-vous qu'il est maintenant possible que se produise une situation dans laquelle de nombreux compatriotes se trouvant en UE seraient contraints de revenir en Russie ou qu'ils devraient être évacués ou protégés rapidement?

Réponse: Ils peuvent contacter nos ambassades. Ils recevront le soutien dont ils ont besoin. Ils peuvent écrire directement au ministère des Affaires étrangères en exposant les faits de leur discrimination et d’atteintes contre eux et en demandant un soutien et une protection.

Question: Dans des cas urgents et exceptionnels, est-il possible pour nos missions diplomatiques de délivrer rapidement des passeports russes aux enfants de compatriotes qui n'ont pas encore eu le temps de demander la citoyenneté russe?

Réponse: La délivrance d'un passeport russe à un ressortissant étranger ou à un apatride qui n'a pas acquis la citoyenneté russe conformément à la procédure établie constitue une infraction punissable en vertu de l'article 292.1 du Code pénal de la Fédération de Russie.

Ainsi, pour que les enfants des compatriotes puissent obtenir un passeport russe, ils devraient d'abord se pencher sur l'acquisition de la citoyenneté russe. Les options suivantes sont possibles à cet égard:

- La citoyenneté russe de naissance pour un enfant dont les parents étaient citoyens de la Fédération de Russie le jour de sa naissance.

Les formalités nécessaires pour rendre officielle la citoyenneté et délivrer un passeport russe à l'enfant sont généralement accomplies dans un délai très court, en fonction de la charge de travail de la mission russe à l’étranger. Dans ce cas, nous ferons de notre mieux pour répondre rapidement à ces demandes.

 - L'acquisition de la nationalité russe par un enfant né à l'étranger d'un mariage mixte entre un(e) citoyen(ne) russe et un(e) étranger(ère), sur demande personnelle du parent russe et sous réserve du consentement écrit de l'autre parent. L'admission à la citoyenneté est formalisée par une décision du chef d'une mission diplomatique ou d'un poste consulaire de la Fédération de Russie.

Si l'enfant a moins de 14 ans le jour de la demande, celle-ci peut être examinée, une décision prise et un passeport délivré dans les meilleurs délais.

Pour les enfants âgés de 14 à 18 ans, les décisions relatives aux demandes sont prises en consultation avec les autorités russes compétentes dans un délai de six mois.

Je voudrais attirer votre attention sur l'annonce que j'ai faite aujourd'hui. Je fais référence à un événement prévu pour le 28 mars: une réunion de la Commission du Conseil général du parti Russie unie pour la coopération internationale et le soutien des compatriotes à l'étranger, créée sur les instructions du président russe Vladimir Poutine. Nombre de questions qui se posent – russophobie, nationalisme et ségrégation – doivent y être abordées et y seront discutées. Si vous avez des questions avant cet événement, non pas en tant que média, mais en tant que représentant des compatriotes, vous pouvez envoyer une requête.

Question: Dans la situation tendue autour de nos compatriotes à l'étranger, est-il désormais possible de délivrer d'urgence (au cas où) des visas pour les enfants mineurs des familles de compatriotes qui n'ont pas encore formalisé leur citoyenneté?

Réponse: S'il s'agit d'enfants mineurs de compatriotes russes, les visas peuvent être délivrés en vertu des clauses 4 et 4.2 de l'article 25 de la Loi fédérale n°114-FZ du 15 août 1996 "Sur la procédure de sortie de la Fédération de Russie et d'entrée dans la Fédération de Russie" par décision du chef d'une mission diplomatique ou d'un poste consulaire de la Fédération de Russie, prise à la demande d'un parent.

Si nécessaire, ces visas peuvent être délivrés dans les plus brefs délais. Des informations détaillées sur la procédure de présentation des demandes susmentionnées et l'ensemble des documents requis pour l'enregistrement des visas privés sont disponibles sur les sites web officiels des missions diplomatiques et des postes consulaires russes à l'étranger.

 

 

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