INTERVIEW DE V.A.TCHIJOV, VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RUSSIE, PUBLIÉ À LA «NÉZAVISSIMAYA GAZÉTA (LA GAZETTE INDÉPENDANTE)» LE 22 MARS 2004 SOUS LE TITRE «NOS RAPPORTS AVEC L'UE NE SOUFFRENT PAS D'UNE CRISE, MAIS DE LA MÉSENTENTE»
Traduction non-officielle du russe
Dans la deuxième décade de mars, devait avoir lieu la visite de la délégation russe conduite par I.S.Ivanov, à Dublin. Comme l'Irlande préside actuellement à l'UE, il était supposé de consacrer une grande partie des négociations aux relations entre la Russie et l'Union Européenne. Cependant, vu le changement du chef du MAE de la Russie, les pourparlers à Dublin ont été reportés. Entre temps, la situation dans les rapports de la Russie et de l'Union Européenne reste assez tendue. V.A.Tchijov, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Russie, parle dans son interview, accordée à la «NG», des raisons de son aggravation et de la position des deux parties
Question: Vladimir Alexéiévitch, est-ce que le mot «crise» reflète l'état actuel des relations de la Russie et de l'Union Européenne?
Réponse: Je crois qu'il n'y a tout de même pas de raisons de parler d'une crise. On peut plutôt parler de la mésentente et de problèmes, mais ils existent toujours dans les rapports des pays et des unions des pays qui participent aux liaisons économiques internationales. Dans le monde actuel globalisant, multipolaire, et donc, plus interdépendant, cela se manifeste surtout dans le domaine des échanges commerciaux. C'est pourquoi il est naturel que les problèmes comme, disons, les quotas de l'acier ou le blé, comme le régime du commerce des combustibles nucléaires, soient résolus de manière assez compliquée. Mais il ne faut pas trop les dramatiser, les politiser.
Question: La discorde actuelle entre Moscou et Bruxelles est apparue avant tout du fait des exigences de la Russie envers l'UE de compenser ses pertes liées à l'adhésion à l'Union, le 1er mai, de 10 nouveaux pays membres. Ne s'est-on pas ressaisi trop tard, puisque la préparation de l'élargissement avait duré des années?
Réponse: Une dizaine ne nouveaux membres de l'UE sont les pays, avec lesquels nous sommes liés par de solides rapports à long terme, par un système développé de liaisons économiques et purement humains. Car nous ne parlons pas du régime des quotas de l'acier ou du blé, mais de celui des déplacements, des affaires de visas et de beaucoup d'autres choses. Si l'on regarde le potentiel économique consolidé des 10 nouveaux membres et qu'on le compare avec le potentiel des 15 membres actuels de l'UE, on verra de façon flagrante que l'augmentation sera à niveaux tout à fait différents: le total des nouveaux pays est important, et leur population aussi – plus de 60 millions de personnes, et par leur potentiel économique, total cela ne fait que 5 %, ou le niveau du PIB d'une petite Hollande. Mais c'est du point de vue de l'UE. Pour nous, la part de l'UE au volume des échanges commerciaux de la Russie augmentera d'une fois et demie: de 35–36 % jusqu'à plus de 50 %.
Les médias européens se lamentent aujourd'hui au sujet de ce que Moscou aurait trop tard pris conscience de ses pertes et cherche maintenant à rattraper le train dйjà parti. Mais nous avons, en août 1999 encore, formulé la liste initiale des préoccupations qui était bien plus longue que la liste actuelle, et l'avons transmise à la Commission Européenne, causant à ses commissaires un choc, sans exagération. Alors Bruxelles a préféré remettre cette affaire à plus tard, en nous déclarant: «Dès que nous nous entendrons sur tout avec les pays candidats, nous allons examiner tous vos problèmes».
C'était dйjà un avancement, mais en paroles. Le 16 avril dernier est venu, sous les palmiers d'Athènes a eu lieu une brillante cérémonie de l'annonce des pays qui adhéreront à l'UE en mai 2004. On aurait cru – voilà le moment de se charger en plein de la discussion de nos problèmes. Mais alors, selon la Commission Européenne, il est dйjà trop tard de changer quoi que ce soit.
Où est-ce que je vois du positif dans la déclaration des chefs des MAE des pays de l'UE en date du 23 février, qu'on a passé chez nous pratiquement sous silence, en ne faisant attention qu'à son ton général assez dur? Dans cette déclaration, l'UE a pour la première fois reconnu le bien-fondé des préoccupations russes rapport à l'élargissement et a confirmé la bonne volonté de les discuter et de les résoudre.
Question: Quels sont ces mystérieux 14 points des exigences de la Russie envers l'UE, qui ont été mentionnés dans les médias russes et européens, sans qu'on les énumère jamais concrètement?
Réponse: En janvier dernier, nous avons dressé notre liste définitive, réduite au maximum, de nos principales préoccupations, qui se compose de 14 points. C'est un document de travail pour les négociations, qui n'est pas destiné à la publication, bien que la «Finantial Times» l'ait quand même eue, mais pas de nous. Il y a des points qui concernent nos pertes éventuelles du changement des tarifs dans le commerce avec les pays nouveaux à l'UE, en particulier en ce qui concerne l'acier et le blé, le combustible nucléaire. Il y a des points qui dépassent les cadres purement commerciaux, – par exemple, sur la limitation de vols des avions trop bruyants, le régime de visas, et un point concret sur la situation des minorités russophones en Lettonie et en Estonie.
Ce dernier point a aussi un rapport direct à l'élargissement de l'Union Européenne. Car l'Accord de partenariat et de coopération (APC) de la Russie et de l'UE, signé en 1994, contient des points qui concernent la situation des minorités russophones. Et nous, en tant que membres de l'accord, avons le droit de juger, comment les autres parties, c'est-à-dire l'UE et ses pays membres, appliquent cette stipulation de l'APC, et sinon, pourquoi. Il ne se passe maintenant aucun contact avec l'UE qui ne mentionne pas ce sujet.
Sur quoi l'attention est-elle fixée actuellement? Sur l'extension des effets de l'APC sur les 10 nouveaux membres de l'UE. Pour une raison inconnue, dans les tréfonds de la bureaucratie de Bruxelles a prévalu le point de vue que cette question est purement technique, et la procédure – automatique. Mais ce n'est pas une simple extension du territoire de l'application, car l'APC constitue un accord entre la FR, l'UE en tant qu'institution, et les pays de l'UE.
Malheureusement, sont apparues différentes inventions du type de celle qui dit que la Russie chercherait à s'opposer à l'élargissement de l'UE. Tandis que nous la voyons comme une expression objective des processus communs de l'intégration européenne (à la différence, à propos, de l'élargissement de l'OTAN), mais voulons avoir la certitude que nos préoccupations rencontrent une réaction adéquate. Nous pourrons en lever quelques-unes avant le 1er mai, pour les autres, nous espérons avancer substantiellement.
Question: Certains politique et experts russes, en parlant des pertes éventuelles de notre pays de l'élargissement de l'UE, citent la somme de 150 millions d'euros par an, d'autres – 300 millions d'euros. Est-ce qu'une si grande différence ne témoigne pas d'une analyse assez superficielle du problème?
Réponse: Mais dans les conditions de l'économie de marché, il est assez difficile de faire des pronostics précis des flux des marchandises et des prestations. On nous dit: de quels problèmes peut-on parler, quand le tarif moyen pondéré diminuera d'environ 9 % jusqu'à 4 %. Mais mesurer le tarif moyen pondéré équivaut à prendre la température moyenne de tous les malades d'un hôpital. Oui, les tarifs de certaines marchandises diminueront, mais il existe d'autres marchandises, dont les tarifs augmenteront.
Certes, on peut dire que sur le fond des échanges commerciaux généraux de 70 milliards d'euros entre la FR et l'UE, cette somme n'est, probablement, pas si élevée. Néanmoins, nos fabricants d'acier, de blé, de produits chimiques et de certaines autres marchandises peuvent subir des pertes tout à fait sensibles.
Question: Quelles sont actuellement les priorités aux négociations avec l'UE?
Réponse: J'en citerais quatre. L'une, nous l'avons dйjà discutée – c'est l'élargissement de l'UE et la minimisation des conséquences négatives de ce processus. La deuxième, la plus importante – la formation, en conformité avec les décisions du sommet de Pétersbourg de l'an dernier RF-UE, des quatre espaces communs: économique, de la sécurité extérieure, de la justice et de la sécurité intérieure, de la science, de l'enseignement et de la culture.
La troisième priorité – conférer plus d'efficacité et de transparence au mécanisme de l'interaction. Enfin, la quatrième priorité – il faut clore les éléments restants du paquet de Kaliningrad. Car un seul des problèmes qu'il comprend est résolu – le transit des gens à travers le territoire de la Lituanie. Il reste un problème non moins compliqué du transit des cargaisons, ainsi que celui de l'approvisionnement en énergie électrique et celui de la pêche.
Vous pouvez vous étonner – pourquoi la pêche? Mais au sein de l'UE, comme on sait, tout est commun, y compris le poisson. Il n'en reste pas beaucoup dans la mer Baltique. Nous pêchons dans notre secteur, à côté, sont les Lituaniens, de l'autre côté - les Polonais. Et quand dans leur secteur apparaîtra, disons, «l'armada espagnole», il pourrait ne plus rester de poisson pour les autres, c'est-à-dire pour nous.
L'approvisionnement en électricité de la région de Kaliningrad constitue aussi un problème compliqué. L'unique gazoduc ne couvre pas tous les besoins locaux. La région reçoit essentiellement l'énergie de la centrale atomique de Léningrad, qui transite, naturellement, par la Lituanie. Les réseaux électriques de la FR et de l'UE sont encore incompatibles, et les pays de la Baltie, après le 1er mai, passeront de notre commun système soviétique à celui de l'UE.
Question: Les leaders politiques russes, en parlant des négociations avec l'UE, mettent souvent l'accent sur le règlement du problème de l'entrée sans visas de nos citoyens dans les pays européens. Est-ce que cette tâche est posée de façon adéquate? Est-ce que l'Europe peut ouvrir large ses portes vu le fait que les frontières sud de la FR ne sont pratiquement pas gardées et tout à fait transparentes pour les terroristes, le trafic de drogue, d'armes?
Réponse: Conformément au règlement de l'UE, tous les pays qui n'en font pas partie, sont divisés en deux listes – A et B. La liste A comprend 43 pays, dont les citoyens peuvent entrer une fois sur le territoire des pays de l'UE pour un délai de 90 jours maximum sans le droit d'être embauchés et sans jouir des avantages sociaux. La Russie aujourd'hui fait partie de la liste B, celle de visas. Notre tâche est de figurer sur la liste A. Naturellement cela ne peut se faire que sur la base de la réciprocité: les Russes voyagent sans visas en Europe, et les Européens – en Russie. Certains des pays que l'UE appelle les «nouveaux voisins» (en particulier, l'Ukraine et la Moldavie) ont emprunté la voie de la moindre résistance: ils ont signé l'accord, qui donne unilatéralement aux citoyens de l'UE le droit d'entrer sans visas dans ces pays en échange aux visas gratuits pour entrer dans les pays de l'UE. Pour la Russie, cette approche mal équilibrée est inadmissible.
Question: Pourquoi? A cette première étape, nos citoyens pas très riches économiseraient au moins 40–70 dollars sur les visas en voyageant dans les pays européens.
Réponse: Comment cela, pourquoi? Puisque tout de même nous nous estimons une grande puissance.
Question: Mais nous ne faisons que le croire! Et pourquoi avons-nous peur de laisser voyager chez nous les Européens sans visas? Est-ce que les criminels, admettons, de Rotterdam, iraient piller les Moscovites?
Réponse: Nous ne faisons pas que nous croire une grande puissance, nous en sommes une. Et il ne faut pas oublier que le monde criminel en Europe Occidentale ces dernières années a acquis un nombre considérable d'Albanais kosovars, qui ne sont pas encore parus chez nous.
Question: Pouvez-vous vous figurer qu'ils commencent spécialement à étudier le russe et puis cherchent, disons, de prendre, dans certains marchés de Moscou, la place des groupes criminels locaux?
Réponse: Tout peut arriver. Dans tous les cas, cette variante non équilibrée gèlerait la situation pour de longues années, et nous voudrions résoudre le problème des visas dans un avenir proche.
Question: Peut-être nos autorités y voient-elles un beau geste: nous sommes dans tous les cas encore loin de l'Europe, on pourrait au moins y aller sans visas?
Réponse: Je crois tout de même que ce geste n'est pas tant beau que pratique. Car le système Schengen, aussi épouvantable et sévère soit-il, a pas mal de réserves de flexibilité. Le régime facilité est appliqué à certaines catégories de gens – étudiants, retraités, enfants, parents des gens qui vivent dans ces pays, lors des voyages de cure. On pourrait faire figurer parmi les exclusions l'entrée sans visas des Russes dans les pays européens.
Qu'est-ce que l'UE veut de nous? Avant tout, la signature de l'accord sur la réadmission, autrement dit, le rapatriement des émigrés illicites. Le rapatriement des citoyens russes des pays européens ne constitue pas pour nous un problème. Mais nous ne voulons pas que les habitants des pays du tiers monde, qui, par le territoire des pays de la CEI, viennent en Russie et puis en Europe, soient rapatriés par les MI de là-bas en Russie contre l'obligation de les accueillir, de les nourrir et puis de les envoyer chez eux. Nous ne pouvons pas, compte tenu du régime sans visas, signer, disons, avec le Kazakhstan, le traité sur la réadmission – ça n'a pas de sens. Et avec la Chine, nous pourrions signer ce traité, si Pékin tombe d'accord, mais il ne manifeste pas ce désir.
Les accords doivent être mutuellement avantageux. Et nous aimerions recevoir dans le paquet général les traités sur le régime sans visas et sur la réadmission.
Question: Le dernier sommet FR–UE, tenu en novembre 2003 à Rome, a été chez nous et en Europe interprété très différemment. Vladimir Poutine l'a considéré comme tout à fait réussi, et les membres de la Commission européenne ont, un couple de jours plus tard, blâme le premier «principal» d'alors à l'UE Silvio Berlusconi pour avoir été d'accord à la conférence de presse finale avec l'évaluation de Poutine, eux-mêmes ayant eu un avis diamétralement opposé à ce propos. Qui a raison? Pouvons-nous, quatre mois plus tard, avoir la réponse à cette question?
Réponse: Si vous vous souvenez, Romano Prodi, président de la Commission Européenne, qui a déclaré que les membres de la CE ne partageaient pas l'avis du premier italien, a eu une réponse assez fondée du porte-parole de Berlusconi: «Et vous-même, monsieur Prodi, avez été à la conférence de presse à la même table que monsieur Berlusconi, pourquoi ne vous y êtes-vous pas opposé?!»
Nous considérons toujours les résultats du sommet de Rome comme réussis. Nous avons avancé sur la voie de la mise en pratique des accords de principe qui ont été atteint à Saint-Pétersbourg, et avons tracé les actions ultérieures concrètes. Concernant la question, si le problème de la Tchétchénie figurait dans la Déclaration conjointe ou non – l'affaire n'est pas là. Car avant, il y avait des sommets où l'on ne prenait aucune déclaration conjointe en général.
Question: Mais tout de même, est-ce que la déclaration citait la Tchétchénie ou non?
Réponse: Non. Naturellement, si l'on veut, on peut surcharger les documents conjoints des positions contraires sur un très vaste cercle de problèmes, mais cela ne profitera à personne. La déclaration citée a vraiment fixé les positions qui sont conjointes. D'aucuns à l'Union Européenne l'ont aimé, d'autres, probablement, pas. Mais ce n'est pas ce moment qui caractérise les résultats du sommet et le vecteur commun du devenir du partenariat stratégique.
Question: Il reste 7 semaines avant le1er mai. Est-ce que vous avez la mission de surmonter de quelque façon que ce soit les difficultés existantes liées à l'élargissement de l'UE, et est-elle réelle?
Réponse: Nous espérons avant le 1er mai de déblayer ce champ de problèmes.
Question: Le bilan de ce travail sera-t-il dressé par le sommet au niveau du gouvernement russe et de la Commission Européenne fin avril?
Réponse: Plutôt, oui. Nous espérons le succès. Il y a de l'avancement dans cette direction.
Question: Et les autorités de l'UE ont-elles aussi le désir d'aller au-devant de nous?
Réponse: On voit leur bonne volonté. En cours de route, il y aura, peut-être, des compromis. Mais beaucoup de ce que nous proposons correspond à nos intérêts communs, non seulement russes.
Question: Il y a un certain temps, c'était la mode que de dire que la Russie serait un pays européen, et que notre politique étrangère serait, avant tout, à orientation européenne. Ces dires ont atteint leur sommet au printemps dernier, quand Moscou s'est rapprochée de Berlin et de Paris dans le champ propice commun de la réprobation des Américains pour la frappe contre l'Irak. Maintenant, sous l'influence de la critique européenne de nos affaires intérieures, Moscou reparle du sens multivecteur de la politique étrangère russe. Pourriez-vous éclaircir ce problème?
Réponse: Je crois que le vecteur européen de notre politique étrangère n'a pas d'alternative. La Russie, non seulement à force des raisons géographiques, historiques ou culturels, est un pays européen, mais aussi parce que nos intérêts se trouvent principalement en Europe. Nous avons dйjà mentionné qu'après le 1er mai, plus de 50 % du commerce extérieur de la Russie viendront des pays membres de l'UE. Et qui est le plus important investisseurs dans l'économie russe? A la première place est la RFA, à la deuxième se propulse la Grande-Bretagne, «tous les visages connus» venant ensuite.
Question: Sentez-vous dans votre travail l'influence de «l'affaire YOUKOS» sur les relations avec les partenaires européens? Car la plus grande critique à ce propos venait précisйment des capitales européennes.
Réponse: Je n'avais pas noté de changements substantiels dans nos contacts avec nos partenaires allemands, français ou les autres partenaires européens. Mais nos relations n'ont jamais connu de grande euphorie. De plus, nous ne construisons jamais nos liens avec un pays au détriment des contacts avec les autres. Même pendant les discussions les plus âpres il y a un an autour de l'Irak, notre interaction «triangulaire» avec Paris et Berlin n'a jamais visé les USA. A son tour, nos rapports avec les USA n'étaient jamais présentés pour nuire aux relations avec nos partenaires européens. A l'instar des joueurs d'échecs expérimentés, nous jouons parallèlement sur plusieurs échiquiers.
Et si l'on juge du dégel ou du gel des relations avec quiconque par le nombre de publications dans les médias, nous sommes un pays libre et nos médias sont libres. Nous les diplomates, lisons parfois de tels choses nous concernant qu'on devrait s'en arracher les cheveux!
Question: Beaucoup de gens en Europe n'ont pas aimé l'atmosphère, dans laquelle se sont passées les récentes élections à la Douma d'Etat.
Réponse: Oui, les participants européens du monitorage ont dit pas mal de choses étranges. Mais prenez les élections précédentes – celles du Président de la Tchétchénie. Nous y avions invité, entre autres, les représentants de plusieurs organisations européennes. Les états islamiques et les pays de la CEI ont envoyé leurs observateurs. Et les Européens ne sont pas venus, par contre, ils disent jusqu'à présent que les élections ne se seraient pas passées comme il fallait. Pardon – si vous étiez venus et aviez vu qu'elles sont mal passées, vous et vous déclarations auraient été convainquantes. Et puisque vous n'y étiez pas et que vous en jugez par l'information à dix lieux de la source, ce n'est pas tout à fait correct. Par contre, par exemple, les élections présidentielles en Géorgie, où le gagnant a eu 96 % des votes, ont été considérées en Europe comme le triomphe de la démocratie. Et Jacques Chirac aux dernières présidentielles en France avait eu 82 % des votes – et les Européens ne l'ont pas considéré comme anormal non plus.