17:43

Intervention et réponses aux questions des médias de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, au cours de la conférence de presse conjointe avec K.I.Grichtchenko, Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine, Moscou, le 5 septembre 2011

1297-05-09-2011

Bonjour !

Nous avons aujourd'hui examiné avec Konstantin Ivanovitch Grichtchenko l'ensemble de problèmes, qui se trouvent à l'ordre du jour des relations russo-ukrainiennes, ainsi que les aspects de notre coopération dans les structures européennes, globales, l'interaction dans différents sujets, qui tiennent à cœur des européens et des autres membres de la communauté internationale. Nous nous sommes entendus de la manière dont nous allons préparer la nouvelle, cinquième déjà, rencontre de la Commission intergouvernementale, conduite par les présidents de la Russie et de l'Ukraine. Nous chercherons à rendre cet événement une nouvelle étape importante dans l'approfondissement de notre partenariat stratégique, à le faire contribuer au règlement de plusieurs problèmes, qui restent encore le sujet actif des négociations d'experts, y compris le règlement Azov-Kertch et d'autres sujets.

Nous avons discuté avec suffisamment de détails les problèmes afférents au séjour de la Flotte russe de la mer Noire sur le territoire de l'Ukraine, au perfectionnement de la base de droit approprié. Nous sommes satisfaits que ce sujet soit actuellement entièrement dépolitisé, et que le travail de la sous-commission appropriée soit mené activement, concrètement et professionnellement. Plusieurs documents sont concertés et seront présentés à la signature au cours de la séance à venir de la Commission interétatique. Nous nous sommes entendus d'accélérer le travail aux autres documents.

Nous avons aussi examiné les problèmes frontaliers. On est en train de travailler à plusieurs accords utiles et intéressants pour les citoyens de nos pays. Nous entendons terminer ce processus au plus vite et de préparer les accords appropriés à la signature.

La coopération humanitaire occupe traditionnellement une place importante dans nos rapports. L'an prochain, nous célébrerons le bicentenaire de la naissance de Taras Grigoriévitch Chevtchenko et le 1150e anniversaire de la naissance de l'état russe, qui est directement lié à l'état de la Russie Ancienne – la Russie Kievienne. Le mois prochain, l'Ukraine tiendra le nouveau Forum de l'intelligentsia des pays de la CEI. Nous nous préparons activement à cet événement. Nous sommes surs qu'il se passera au plus haut niveau.

Nous avons discuté le règlement en Transnistrie dans le contexte de la future reprise ce mois du round de Moscou des consultations au format «5+2». Nous chercherons à terminer ces consultations par un accord de la reprise des négociations officielles. La Russie et l'Ukraine se positionnent en garants et en médiateurs de ce processus. Nous allons obtenir en commun avec l'OSCE, les observateurs des USA et de l'Union Européenne les résultats de la manifestation en préparation.

Voilà en bref ce que nous avons discuté aujourd'hui parmi les sujets principaux. Je suis très content de nos pourparlers.

Question (aux deux ministres) : Ces derniers temps, certains médias et experts russes, en évaluant le conflit dans le domaine gazier entre les deux pays, estiment que la pression et l'envie de mettre Kiev au pied du mur ne contribuent pas au développement des relations stratégiques entre nos pays. Comment les relations bilatérales vont-elles évoluer ultérieurement après la situation actuelle ?

S.V.Lavrov: Je pense que les tentatives de mettre quelqu'un au pied du mur n'ont jamais favorisé le développement des bonnes relations, sans parler déjà des relations stratégiques. La Russie ne recourt pas aux mesures pareilles. Nous nous guidons dans nos rapports avec l'Ukraine sur les principes de partenariat stratégique. Nous terminons le travail à la déclaration, qui concrétisera le contenu de notre partenariat stratégique. C'est la ligne invariable des dirigeants de la Russie.

Concernant les problèmes du gaz et d'autres problèmes économiques, nous y suivons le principe universel de respecter les obligations internationales, y compris les contrats et les accords interétatiques. C'est de cela qu'il s'agit maintenant. Je suis persuadé que ceux qui s'occupent directement des problèmes liés à la coopération sur le gaz, au commerce libre et à la libéralisation des régimes commerciaux, vont chercher les réponses à ces problèmes professionnellement, sans politisation et idéologisation. Il existe la pratique internationale des processus d'intégration et une gamme d'avantages que les pays en reçoivent. Cette logique est aussi applicable à l'espace de l'Union Européenne et à celui de la CEI, où se développe l'intégration dans le cadre de l'EurAsEc, de Union douanière, de l'Espace économique unique. Nous cherchons à construire nos rapports avec tous les états sur la base des principes de respect des obligations réciproques et internationales, d'usage dans le monde.

Question: Serguéi Viktorovitch, comment évaluez-vous les perspectives de la reconnaissance de l'état palestinien à la prochaine session de l'AG de l'ONU ? Est-ce que la Russie entend, en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, user de son influence pour y contribuer ?

S.V.Lavrov: J'ai déjà plusieurs fois abordé ce sujet. Nous ne voyons pas de problèmes concernant la reconnaissance de l'état palestinien. Notre pays l'a fait au siècle dernier encore. A Moscou travaille l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'Etat de Palestine. Nous sommes en contact avec les dirigeants de l'AP, qui nous informent de leurs projets, et nous leur énonçons notre point de vue.

Je veux noter avec satisfaction que les Palestiniens ont fermement dit et restent à cette position, que leur appel à l'ONU n'est pas une alternative à l'obtention de la solution par les négociations avec Israël. C'est un moment de principe, puisque ce n'est que par les pourparlers que l'on peut garantir la création d'un état palestinien territorialement intègre, qui vivra en paix et en sécurité, côte à côte avec Israël et d'autres pays de la région. Nous entendons nous guider sur cette approche à New York, quand la question sera portée à l'examen de l'Organisation des Nations Unies.

Question: Les dirigeants de la Russie ont plusieurs fois déclaré que dans l'avenir sera créée la zone de libre-échange entre l'Union douanière et l'UE. Pourquoi chercher à «mettre de force» l'Ukraine dans l'Union douanière, si finalement sera créé sur le continent un grand espace commun ?

Est-ce que la Russie et l'Ukraine sont prêtes à se rencontrer à l'arbitrage de Stockholm pour les problèmes du gaz ? Ou d'autres variantes existent-elles aussi ?

S.V.Lavrov (répondant le premier) : Concernant la première question, je ne peux pas être d'accord que nous cherchons à mettre de force quelqu'un quelque part, d'autant plus l'Ukraine, dans l'Union douanière. Le Président de la Russie, le Président du Gouvernement de la Fédération de Russie et le Ministre des affaires étrangères ont plusieurs fois parlé à ce sujet. Il s'agit de ce que l'Ukraine fasse son choix : est-elle intéressée à adhérer à l'Union douanière ou pas. C'était expliqué clairement au possible par les dirigeants russes. Le Président de la Russie a expliqué qu'il était impossible d'être à moitié membre de l'Union douanière, et à moitié - comme en-dehors.

Pour la partie concernant la zone de libre échange entre l'Union douanière et l'Union Européenne, ce problème doit devenir le sujet des négociations. La zone de libre-échange se base sur les principes communs. Seuls les aspects concrets d'un régime diffèrent, c'est pourquoi il faut mener les pourparlers avec la pleine compréhension, qui se trouve dans quelle structure.

Concernant l'arbitrage. Le Président de la Russie a fait récemment dire son porte-parole que nous étions prêts à défendre notre position dans toute instance judiciaire internationale.

S.V.Lavrov (complétant la réponse de K.I.Grichtchenko) : Concernant la pratique actuelle du respect des accords, je suis d'accord avec mon homologue. J'ai déjà dit que nous prônons le respect des traités et accords internationaux, y compris entre la Russie et l'Ukraine. Donc, je rejoins les paroles de Konstantin Ivanovitch.


Additional materials

  • Photos

Photo album

1 of 1 photos in album

Incorrect dates
Advanced settings