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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 8 février 2018

198-08-02-2018

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion de la Conférence de Munich sur la sécurité

 

Du 16 au 18 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la 54e réunion de la Conférence de Munich sur la sécurité.

Le forum de Munich est une plate-forme de discussion réputée concernant les problèmes d'actualité en matière de sécurité dans l'espace euro-atlantique et au niveau mondial. Au travail de la conférence participent traditionnellement des chefs d’État et de gouvernement, des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, des représentants des organisations régionales et internationales ainsi que des politologues et des économistes éminents.

La Conférence prévoit cette année d'évoquer l'état actuel et les perspectives de la sécurité européenne, la lutte contre le terrorisme international, ainsi que la situation au Moyen-Orient et sur la péninsule coréenne.

En marge du forum sont prévus des entretiens bilatéraux et multilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Concernant le planning du Ministre, je peux déjà dire que son discours est prévu pour le 17 février.

On étudie l'éventualité d'organiser des entretiens avec le Secrétaire général de l'OSCE Thomas Greminger, le Ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, la ministre croate des Affaires étrangères Marija Pejčinović Burić, le Ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, une réunion traditionnelle avec les représentants des milieux d'affaires russes et allemands, une rencontre avec la Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, ainsi que plusieurs autres entretiens bilatéraux et multilatéraux. L'organisation d'une réunion au "format Normandie" est en cours d'élaboration. Nous continuerons de vous informer du séjour et du travail de la délégation russe à Munich.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Depuis la semaine dernière, la situation en Syrie évolue dans le sillage du succès du Congrès du dialogue national syrien des 29-30 janvier à Sotchi, en dépit d'un grand nombre de publications des médias occidentaux. On vient de me faire parvenir un autre article présentant une vision complètement négative de ce Congrès. En particulier, l'article du Foreign Policy - apparemment une revue réputée qui devrait donner des appréciations objectives - note que "la conférence de paix pour faire cesser la guerre en Syrie organisée en Russie et largement médiatisée s'est conclue par un total échec". C'est ce qu'on appelle de l'"objectivité" dans l'appréciation des résultats de cette réunion entre les différents représentants de la société syrienne.

Avec ses partenaires du processus d'Astana - l'Iran et la Turquie - ainsi qu'avec l'Onu, la Russie a aidé à faire le premier pas, probablement le plus difficile, pour que le règlement pacifique et la stabilité en Syrie deviennent réalité. C'est le véritable résultat de ce forum.

A en juger par la réaction suscitée par le bilan du forum de Sotchi (je viens de citer un exemple), tout le monde ne l'a pas apprécié. Mais personne n'ose ignorer cet événement qui s'est déroulé pour la première fois en sept ans de crise syrienne de manière aussi large et représentative. C'est également un résultat. Les terroristes et différents radicaux y réagissent également, ayant identifié dans les décisions prises à Sotchi par près de 1.500 représentants du peuple syrien une menace pour eux. Ils ont tenté d'y répondre par de nouvelles incursions, attaques et provocations, dont les plus horribles et répugnantes ont été les bombardements des postes de distribution d'aide humanitaire, ainsi que des églises chrétiennes dans la vieille ville de Damas. Par une heureuse coïncidence, aucun des membres de la délégation non gouvernementale russe en visite dans la capitale syrienne, aussi bien chrétiens que musulmans, n'a été touché par ce bombardement alors qu'ils se trouvaient littéralement à cent mètres d'un obus qui a éclaté. Notre délégation se chargeait de distribuer aux Syriens l'aide qui avait été récoltée par de simples citoyens dans les églises et les mosquées de différentes régions de la Russie.

Plus de dix civils syriens ont été tués dans ces bombardements barbares perpétrés par les terroristes depuis le quartier Jobar dans la Ghouta orientale.

Samedi, aux abords de la ville de Sarakib dont les terroristes ont fait leur principal bastion dans la province d'Idleb, un avion d'attaque au sol russe Su-25 a été abattu. Nous nous inclinons devant l'héroïsme du pilote, le commandant Roman Filippov, qui, une fois au sol, s'est battu jusqu'à la dernière balle contre les terroristes qui l'avaient encerclé. Le Ministère russe de la Défense a fourni toutes les informations sur cette tragédie. Vous le savez: notre pilote a reçu à titre posthume le titre de Héros de Russie. Mémoire éternelle. Son acte héroïque ne sera jamais oublié.

La présence armée illégale des USA sur le territoire syrien est un sérieux défi pour l'avancée vers la paix en Syrie, tout comme pour le maintien de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays.

Au sud de cet État, la présence d'une zone de 55 km créée unilatéralement par les Américains autour de leur base miliaire aux abords d'al-Tanf profite à ce qu'il reste de Daech, qui peut se cacher dans cette vaste région des persécutions des forces gouvernementales syriennes, se regrouper et s'armer pour commettre de nouvelles attaques dans le désert syrien. Les terroristes de Daech, qui se sentent à l'aise dans la région d'al-Tanf, ont lancé par le passé de longs raids jusqu'à la frontière de la province d'Alep. La sécurité de plusieurs axes de transport reste menacée. La route qui relie Damas à Bagdad reste bloquée par les Américains.

La situation actuelle montre, selon les estimations russes, que l'état d'instabilité est maintenu principalement de manière artificielle en Syrie. Certains acteurs extérieurs influents ne profitent manifestement pas de leurs capacités pour contribuer au processus de paix en Syrie et pour éradiquer les terroristes sur le sol syrien. Au lieu de cela, on constate des tentatives violant la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies de mettre en œuvre en Syrie des plans géopolitiques qui divergent manifestement avec la volonté du peuple exprimée clairement durant le Congrès du dialogue national syrien de vivre en harmonie dans un pays uni et souverain. 

On comprend l'origine de cette "salve" de publications négatives et d'articles par rapport au Congrès de Sotchi, et ce qui est derrière la publication du Foreign Policy, entre autres.

 

 

Sur l'origine du missile antiaérien qui a abattu le Su-25 russe

 

Vous le savez, le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov a fait un commentaire à ce sujet et le Ministère russe de la Défense a publié un communiqué.

En ce qui concerne l'origine du missile antiaérien qui a abattu le Su-25, je vous renvoie aux informations diffusées par le Ministère russe de la Défense.

Je peux dire qu'actuellement une analyse est en cours pour déterminer l'origine de ce missile antiaérien.

Je voudrais noter également que (comme cela a été souligné par les experts) une telle arme de haute technologie a difficilement pu se retrouver sur le théâtre des opérations militaires en Syrie et entre les mains des terroristes sans un sérieux soutien et accompagnement de l'extérieur. Telle est la pratique et la réalité. Nous attendons des informations exactes de la part de nos militaires qui ont déjà déclaré plusieurs fois qu'ils menaient une enquête. Nous avons parfaitement conscience des tendances à l’œuvre sur le terrain.

 

Sur la situation au Conseil de sécurité des Nations unies autour du "dossier chimique" syrien

 

Nous remarquons de nouvelles attaques antisyriennes au Conseil de sécurité des Nations unies, s'accompagnant d'accusations ouvertes visant la Russie car elle serait prétendument complaisante avec les "crimes chimiques" de Damas. Par mauvaise tradition déjà établie, ces attaques coïncident "par accident" avec les activités internationales clefs qui visent à trouver une solution pacifique à la crise syrienne. Cette fois, les nouvelles fantaisies sur l'usage de l'arme chimique dans la Ghouta orientale et dans la province syrienne d'Idleb ont coïncidé avec le Congrès du dialogue national syrien de Sotchi. Il fallait visiblement bloquer l'information qui en était rapportée sur les tentatives de s'entendre et sur les résultats des négociations. Quand apparaissent de réelles perspectives d'intensification du dialogue pacifique intersyrien, d'un autre côté apparaissent également des désinformations sur l'usage de l'arme chimique. Pourquoi? Pourquoi utilise-t-on constamment le thème de l'arme chimique? C'est évident: parce que c'est ce qui peut réellement diviser les représentants de l'opposition syrienne, empêcher le dialogue entamé entre l'opposition et les représentants de Damas de se développer, qui est une "ligne rouge" pour beaucoup. C'est également accessible et clair pour les citoyens qui lisent l'information sur la crise syrienne et comprennent que des faits comme l'utilisation de l'arme chimique contre les civils sont inadmissibles. Ce thème est souvent utilisé dans la confrontation médiatique dans le contexte du processus de paix syrien.

Le "trio" occidental des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies a activement repris cette fausse information sur les attaques chimiques en s'appuyant sur ses propres médias (le fameux manège médiatique dont nous avons parlé) se référant à certaines sources (aucune n'est vérifiée), notamment aux ONG affiliées aux combattants. En s'appuyant sur ces "informations" sans aucune preuve, comme je l'ai dit, et médiatiquement soutenues par les représentants concernés au Conseil de sécurité des Nations unies, les USA et leurs alliés ont initié l'examen d'une nouvelle déclaration antisyrienne au Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie a proposé d'y apporter des corrections compte tenu des défis et des menaces réelles du terrorisme chimique qui s'aggravent au Moyen-Orient. Cette approche a été fermement rejetée par nos collègues occidentaux.

A cet égard, nous voudrions rappeler que depuis plus de quatre ans la Russie et la Chine évoquent la nécessité d'adopter une déclaration dans le contexte du terrorisme chimique et une résolution appropriée du Conseil de sécurité des Nations unies. Cependant, ces appels ont été ignorés et continuent d'être ignorés par nos collègues occidentaux qui préfèrent accuser de manière infondée le gouvernement de Bachar al-Assad et la Russie de provocations avec l'usage de l'arme chimique.

Au lieu de s'occuper de ces spéculations concernant un nouveau fake, on voudrait suggérer à ceux qui se font appeler "amis de la Syrie" d'attendre les résultats d'une enquête à part entière, professionnelle, et dépolitisée, sur ces épisodes par la mission spéciale de l'OIAC chargée des investigations sur l'usage de l'arme chimique en Syrie. D'ailleurs, les experts de cette dernière se trouvaient depuis le 1er février en Syrie pour inspecter les caches de produits chimiques des terroristes découvertes par les forces gouvernementales sur les territoires libérés.

A cet égard, nous appelons une nouvelle fois ceux qui s'intéressent vraiment à ce thème, et se cachent constamment derrière les intérêts du peuple syrien, à user de leur influence sur l'opposition syrienne qu'ils arment et financent, à assurer l'accès des inspecteurs internationaux aux lieux désignés par les fameux Casques blancs comme des théâtres d'incidents chimiques dans la Ghouta orientale et à Idleb.

Je voudrais rappeler également que les Casques blancs sont une émanation de ces mêmes pays qui lancent de telles campagnes médiatiques. Comme nous l'avons souligné à de nombreuses reprises, ils sont directement liés aux services secrets de certains États.

 

Sur la position de la Russie par rapport à la réunion du "Dialogue 5+5" sur la Libye

 

Pendant la dernière conférence de presse, une question avait été posée concernant la position de la Russie par rapport à la réunion du "Dialogue 5+5" sur la Libye. Je voudrais dire ceci.

La communauté internationale reste focalisée sur la situation libyenne. Le thème du processus de paix libyen est toujours évoqué lors des contacts du Ministère russe des Affaires étrangères avec les partenaires régionaux et internationaux impliqués dans les affaires libyennes. La situation dans ce pays et les éventuelles solutions ont été évoquées en détail pendant le récent entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre italien des Affaires étrangères Angelino Alfano le 1er février à Moscou. La position russe a été présentée pendant la conférence de presse conjointe à l'issue de cette rencontre, dont le sténogramme a été publié sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.

Des efforts concrets sont également entrepris pour faire sortir ce pays de la longue crise politique dans laquelle il est plongé. Le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye Ghassan Salamé organise quotidiennement des consultations intensives avec différentes parties libyennes afin de trouver des compromis sur tous les problèmes non réglés de l'agenda libyen actuel.

En ce qui concerne la réunion ministérielle mentionnée, le 21 janvier en Algérie au format "5+5", il s'agit d'un club informel dont font partie dix pays de la Méditerranée (la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, Malte, la Libye, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie) et qui existe depuis 1990. Il s'est fixé pour objectif d'établir une coopération dans différents domaines, y compris la sécurité. Actuellement, l'attention principale porte sur les questions de coopération économique et les problèmes de migration. Je pense que le temps nous dira dans quelle mesure ce format sera efficace pour régler les questions existentielles. Depuis sa naissance, nous n'avons pas participé aux activités organisées par ces pays.

La situation en Libye et les menaces qui émanent de son territoire (le terrorisme ou encore la migration clandestine d'Afrique en Europe) préoccupent à juste titre les pays de la Méditerranée. C'est pourquoi il n'y a rien d'étonnant à ce que le thème de la Libye ait été central à l'ordre du jour de l'événement en Algérie.

 

Sur les déclarations antirusses de représentants officiels américains

 

Une nouvelle fois, nous avons noté les déclarations des représentants officiels américains, notamment du service de presse du Département d’État américain, concernant la responsabilité de la Russie pour l'usage de l'arme chimique en Syrie. Je pense que cela pourrait être résumé en un seul terme: insinuations.

Je voudrais dire également que ces derniers temps, les USA produisent en série des flux d'informations infondées sur l'usage de substances toxiques par Damas. Il n'y a aucune preuve. J'ai déjà parlé en détail de ce sujet. Je peux répéter que du côté de Washington et de ses responsables nous assistons à une classique campagne de propagande mise en scène. Cela ne sert pas du tout et va même à l'encontre des objectifs annoncés par les USA dans le contexte du processus de paix syrien.

 

Sur la situation en Ukraine

 

La "fièvre" ne lâche pas nos voisins. La situation est loin d'être stable. On a l'impression que les autorités de Kiev, au lieu de chercher des solutions pour sortir de la crise, font tout pour conduire définitivement la situation dans une impasse.

Au troisième anniversaire de la signature des Accords de Minsk du 12 février 2015, l'Ukraine a "assimilé" l'adoption de la loi sur la "réintégration" du Donbass - directement contraire à la lettre et à l'esprit des Accords de Minsk et visant la désintégration du pays plutôt que son unification. Tout cela, combiné avec la politique d'ukrainisation totale de la société et d'encouragement du néonazisme, qui prend de l'ampleur et dont les partisans défilent ouvertement dans la rue et veulent faire régner l'"ordre ukrainien", donne un mélange très explosif.

Dans ce contexte, Kiev n'a rien trouvé de mieux que d'avancer des plans très agressifs sous prétexte de mener des "manœuvres". Le 29 janvier, le Président ukrainien Petro Porochenko a signé la loi sur l'accès des unités d'autres pays sur le territoire de l'Ukraine pour participer aux exercices multinationaux en 2018. Ils se tiendront avec la participation active de matériel et de militaires étrangers. Sachant que la présence militaire étrangère actuelle en Ukraine ne faiblit pas non plus: les instructeurs de l'Otan qui "forment" les militaires ukrainiens à l'"art de la guerre" sont toujours aussi nombreux.

Le gouvernement ukrainien actuel s'empresse effectivement d'"intégrer" et de "s'intégrer" à des blocs militaires. Toutefois, la tâche primordiale qu'est l'intégration de ses propres régions n'est pas remplie: au contraire, tout est fait pour que le problème devienne insoluble.

 

Sur l'activité militaro-biologique des USA

 

Pendant la dernière conférence de presse a été posée une question sur l'activité militaro-biologique des USA. Je voudrais dire ceci.

Nous sommes préoccupés par l'activité des USA dans le domaine militaro-biologique.

Notre inquiétude est avant tout suscitée par le comportement de Washington dans le cadre de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CABT). Je voudrais rappeler que pendant de longues années, Washington s'est opposé obstinément à l'élaboration d'un protocole juridiquement contraignant à la Convention, visant à instaurer un mécanisme de vérification.

Il est évident que la CABT, signée en 1972, ne correspond pas au niveau de développement biotechnologique de la deuxième décennie du XXIe siècle. Déjà à la fin des années 1990 et au début des années 2000, on avait tenté de régler ce problème en élaborant un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention. Cependant, à l'époque les USA avaient unilatéralement bloqué le travail. Depuis, la position américaine n'a pas vraiment changé et Washington continue de bloquer l'activité dans ce sens. Par exemple, la Conférence d'examen de la CABT de 2016 n'a donné aucun résultat précisément à cause des USA. C'est seulement en 2017 que cette impasse a pu être surmontée pour adopter un programme de travail d'experts thématique et substantiel pour la période intersession restante de 2018-2020.

Vous trouverez une note analytique plus détaillée concernant les actions des USA dans le cadre de la CABT dans le rapport du Directeur du département compétent du Ministère russe de l'Industrie et du Commerce Viktor Kholstov présenté à la réunion des experts des États membres de la CABT (Genève, 13 août 2015). Ce rapport, comme bien d'autres informations révélatrices, a été publié sur le site du bureau de Genève (www.unog.ch).

Ces dernières années, à nos préoccupations s'est ajouté un autre problème très grave lié à l'accroissement de l'activité médico-biologique du département militaire américain le long des frontières russes. Des laboratoires de recherche microbiologique construits et équipés ou modernisés par l'argent du Pentagone ont commencé à faire leur apparition dans les anciennes républiques soviétiques. Avec une participation permanente de biologistes militaires américains, on y procède à un large éventail de recherches avec des agents de maladies particulièrement dangereuses. Il est forcément inquiétant que sous couvert, à première vue, d'une aide caritative dans le domaine sanitaire et épidémiologique, Washington renforce aussi le potentiel absolument incontrôlé d'ingérence cachée et soudaine dans l'évolution de la situation dans le domaine de la biosécurité non seulement dans ces États, mais également bien au-delà.

Nous cherchons toujours à régler ces graves problèmes par le dialogue avec les USA et d'autres partenaires dans le cadre de la CABT.

 

Sur le blocage illégal, aux USA, de virements internationaux de la Russie

 

Ces derniers temps, nous avons beaucoup parlé des tentatives américaines de faire pression sur la Russie. Elles sont inefficaces, prennent parfois des formes très étranges et suscitent de sérieuses questions quant aux motivations de ces actes.

Par exemple, le Ministère américain des Finances a récemment bloqué le transfert via une banque américaine de 20 000 dollars de l'Association de pêche océanique de Chine pour les services des inspecteurs frontaliers russes chargés de vérifier le respect des quotas de production dans notre zone économique exclusive. On a l'impression qu'ils craignent déjà que les poissons puissent s'ingérer dans leurs affaires intérieures. Le paiement des pêcheurs chinois a été bloqué sous prétexte que les garde-frontières font partie du Service fédéral de sécurité russe contre lequel des sanctions ont été décrétées en décembre 2016 par l'administration de Barack Obama. Un puissant argument!

Ce n'est pas la première fois que cette histoire révoltante se produit. Ce n'est qu'un des exemples. Je peux en citer plusieurs. Par exemple, le blocage par le système bancaire des USA des moyens du Ministère russe de la Défense pour le paiement du carburant pour le ravitaillement de nos avions combattant les terroristes en Syrie en 2016-2017. Sachant qu'il est question de plus de 5 millions de dollars qui n'ont toujours pas été restitués. Autre exemple révélateur: en 2017, les autorités américaines ont empêché le versement sur le compte de l'AIEA d'une cotisation de 200 000 dollars de la Russie au programme de recherches de cette agence de l'Onu pour soigner les maladies oncologiques.

Quel rapport y a-t-il entre les affirmations des USA sur leur l'attachement à l'éradication du terrorisme et le fait que depuis longtemps ils font ouvertement obstacle à cette lutte de l'armée de l'air russe en Syrie? Hormis la note politique, ils ont également volé notre argent.

Quel rapport y a-t-il entre les appels de Washington à empêcher le braconnage maritime et le blocage du compte mentionné? On a l'impression qu'hormis des reproches bilatéraux qui nous sont faits constamment et les bâtons qu'on met en permanence dans les roues de la coopération bilatérale, ils s'attaquent désormais à notre coopération bilatérale avec d'autres pays.

Il est impossible de comprendre les obstacles posés par nos collègues américains sur la voie des efforts de l'AIEA visant à trouver des solutions pour soigner les maladies oncologiques. C'est incompréhensible.

C'est une volonté maladive de vouloir constamment piquer et faire du mal, une volonté de nuire. Tout cela s'explique d'une manière ou d'une autre par la politique de sanctions et embrouille davantage les représentants de l'establishment américain dans la logique de leurs actions.

 

Sur l'article du quotidien Moskovski Komsomolets concernant les relations russo-américaines

 

Le Ministère russe des Affaires étrangères est toujours à l'écoute des différents avis exprimés par les médias, les experts et les politologues russes concernant la politique étrangère de notre pays. Nous remercions tous les auteurs de propositions concrètes et d'appréciations réfléchies quant à notre travail et ce qui se passe dans le monde, y compris les critiques que nous essayons d'analyser et de prendre en compte. Cela concerne également un domaine aussi important que les relations avec les USA qui, vous le savez, traversent une période très difficile.

Nous avons relevé un article paru le 2 février dans le quotidien Moskovski Komsomolets, dans lequel son auteur Mikhaïl Rostovski s'interroge: "La diplomatie russe s'en lave-t-elle les mains?" et exprime des regrets concernant le manque d'idées de la Russie pour surmonter l'impasse totale dans laquelle Washington a conduit les relations russo-américaines.

Je voudrais m'arrêter en détail sur ce thème. Il y a effectivement des choses à dire. Ceux qui suivent les informations présentées activement par le Ministère des Affaires étrangères au grand public savent que nous n'arrêtons pas de suggérer à nos collègues américains des propositions concrètes pour redresser les relations, les rendre stables, élargir la coopération dans l'intérêt de nos peuples et du monde entier compte tenu du fait que les relations bilatérales entre Moscou et Washington déterminent l'atmosphère générale sur la scène internationale.

Je voudrais m'arrêter sur ce point. Par exemple, rapidement après l'entrée en fonctions de l'administration Trump, nous lui avons transmis un plan détaillé de normalisation du dialogue impliquant entre autres l'établissement d'une coopération étroite dans la lutte contre le terrorisme et le règlement de crises régionales graves, y compris en Syrie, en Afghanistan, dans l'est de l'Ukraine et autour de la Corée du nord. La réaction de Washington laisse à désirer pour l'instant, mais une réelle coopération a tout de même lieu dans certains domaines. Elle apporte même parfois des résultats palpables. Je voudrais souligner que c'était une initiative de Moscou.

Sur notre initiative a été rétabli le dialogue sur la stabilité stratégique interrompu par le président Barack Obama dans le cadre duquel, certes avec les difficultés que l'on connaît, on parle de la situation dans le domaine de contrôle des armements et des perspectives de leur réduction, on explique les doctrines militaires et nucléaires de nos deux pays. Dans des formats de consultation spéciaux on analyse le déroulement de la mise en œuvre du Traité de réduction des armes stratégiques (START). Nous évoquons avec Washington la nécessité de remplir de bonne foi le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. Nous avons proposé plusieurs fois d'entamer une conversation sérieuse sur le système global de défense antimissile des USA, qui fait en réalité partie de leur potentiel offensif.

Compte tenu des "interceptions" actuelles de navires et d'avions militaires, nous souhaitons ajouter à l'accord sur la prévention des incidents en haute-mer et au-dessus de la haute-mer (1972) des précisions sur les distances de rapprochement maximales admissibles. Nos collègues américains, qui aiment tant se plaindre des "interceptions", ne veulent pas pour autant parler de règles supplémentaires pour assurer la sécurité des vols et des navigations. L'aviation militaire américaine préfère également voler à proximité des frontières russes avec des transpondeurs éteints en dépit de notre initiative de régler cette question également de manière mutuellement acceptable. C'est un autre exemple d'un domaine dans lequel nous proposons avec insistance et activement de coopérer, parce qu'il y a des problèmes concrets.

L'été dernier, la Russie a proposé de créer un groupe de travail commun sur la cybersécurité, elle a transmis des idées professionnelles concrètes sur l'organisation de la coopération afin de prévenir les menaces liées à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication et au renforcement de la confiance interétatique en la matière. Notre proposition d'organiser des consultations à part pour lutter contre les piratages électroniques criminels est toujours valable, et l'absence de  réaction montre qu'en réalité le thème des prétendus "hackers russes" ne préoccupe pas vraiment les renseignements américains qui ont toujours fait semblant d'être inquiets pour le système électoral américain et face à la prétendue ingérence de la Russie.

Le caractère fabriqué de cette campagne d'accusations contre la Russie est confirmé par le refus de Washington d'échanger des lettres, par exemple au niveau des ministres des Affaires étrangères, pour fixer les engagements de non-ingérence dans les affaires intérieures de l'autre – à l'instar de 1933 quand l'URSS et les USA avaient établi leurs relations diplomatiques. Nous nous sommes arrêtés très en détail sur cette initiative. Nous avons expliqué en détail ce qui s'était passé et ce qui avait été conclu en 1933, nous avons même cité les documents d'archives, nous avons parlé des mécanismes de ce que nous proposons de faire à l'étape actuelle, des signaux de réponse. Encore une fois, je voudrais répéter que nous avons avancé cette initiative il y a 6 mois.

En un an, nous avons proposé plusieurs fois de créer un mécanisme de mise en œuvre de l'Accord d'entraide judiciaire pour les affaires pénales afin de commencer à se débarrasser des facteurs irritants comme les arrestations secrètes de citoyens russes sur des mandats américains dans des pays tiers et la protection aux USA des complices de terroristes fugitifs, ce qui affecte négativement l'image de Washington. Nous avons évoqué notre disposition à relancer les échanges interparlementaires notamment à travers une levée réciproque des sanctions contre les députés. Nous attendons l'accord de nos partenaires pour conclure un accord bilatéral sur la protection des valeurs culturelles, ce qui permettrait de faire profiter aux Américains d'expositions russes qui sont impossibles à organiser pour le moment à cause d'un risque de saisie des objets exposés.

Nous insistons sur le retour des cinq sites diplomatiques russes illégalement saisis par les autorités américaines en 2016-2017. Nous avons différentes idées et propositions pour sortir de cette impasse.

Si l'on tire le bilan de ce que je viens d'expliquer, on peut dire qu'il s'agit d'un travail sérieux quotidien via de nombreux canaux, qui se focalise sur la recherche de possibilités pour améliorer les relations avec les USA. Nous ne le cachons pas et en parlons publiquement. A chaque fois, en critiquant et en parant les attaques contre nous, nous soulignons que notre priorité est la coopération. S'il existe des problèmes, nous sommes prêts à les régler. Je répète à nouveau que la Russie est ouverte à la coopération sur la base d'un partenariat équitable. Il ne peut y avoir aucune idée pour abandonner nos positions, ni de concessions unilatérales. Les menaces de sanctions américaines auxquelles se réfère l'auteur de l'article du quotidien MK comme une sorte d'argument tangible n'y changeront rien.

L'article est très intéressant. Il y a des choses avec lesquelles nous ne sommes pas du tout d'accord, et je viens d'en parler de manière assez argumentée, il me semble. Mais si le quotidien ou l'auteur avaient d'autres idées, nous en parlerions avec plaisir. Nous sommes toujours disposés à un tel dialogue.

 

Sur la présence américaine en Eurasie

 

Je voudrais également attirer l'attention sur la déclaration du Secrétaire d’État américain Rex Tillerson, qui affirme que "les USA sont préoccupés par la présence croissante de la Russie en Amérique latine" et que "Moscou vend des armes à des pays inamicaux vis-à-vis de Washington". Nous avons déjà commenté ce discours. Je voudrais m'arrêter sur la partie de la phrase qui nous accuse de vendre des armes et d'être trop présents partout, ce qui "préoccupe sérieusement" Washington.

Je voudrais citer une note factuelle sur la présence américaine en Eurasie pour que des citations de ce genre ne restent pas sans réponse. Nous entendons constamment des phrases comme celle prononcée par le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson – sur les "préoccupations" grandissantes quant à la volonté de la Russie de rétablir son influence sur la scène internationale, de renforcer son potentiel militaire, et de mener sa propre politique étrangère qui ne correspond pas à "l'ordre mondial à l'américaine". De plus, hormis les déclarations publiques, ces passages sont fixés dans les doctrines fondamentales des USA où la Russie est positionnée comme un défi aux aspirations de l'Amérique, une menace pour sa sécurité et sa prospérité.

Tout en niant clairement le droit de la Russie au rôle d’État puissant insistant sur ses intérêts nationaux, nos collègues américains évoquent leur intention de promouvoir inéluctablement leur propre influence dans le monde, essentiellement par la force. Cette disposition est notamment centrale dans la Stratégie de sécurité nationale américaine publiée récemment.

Pour préserver le caractère incontesté de leur statut d'unique superpuissance, qui se réduit rapidement ces dernières années, les USA ont l'intention d'obtenir un avantage militaire "écrasant", de développer leur système de défense antimissile, d'entretenir et de moderniser leurs moyens nucléaires. En fait, avec la nouvelle administration Trump apparaît une ligne à laquelle Washington se tient depuis plusieurs années visant à renforcer la puissance militaire pour garantir sa domination sur tout adversaire et une projection sans obstacle de la force dans différentes régions du monde.

En partant de cet objectif, le Pentagone intensifie continuellement son activité en Europe de l'Est, dans les pays baltes, au Proche- et Moyen-Orient, ainsi qu'en Asie-Pacifique. En coopération avec ses alliés de l'Otan, Washington regroupe des potentiels militaires de plus en plus près de la frontière russe et procède à un déploiement déstabilisant d'armements conventionnels dans des régions sensibles pour notre sécurité.

Sous des prétextes complètement faux et en partant de faits inexistants sur une prétendue menace d'agression potentielle venant de la Russie, on assiste à un accroissement de la présence militaire américaine sur le "flanc Est" de l'Otan, y compris de l'aviation et du matériel blindé lourd, et la structure appropriée s'élargit. Cette activité est menée dans le cadre de l'"Initiative pour le réfrénement en Europe" approuvée par le Président américain Donald Trump, dont le montant du financement a augmenté en 2018 de 3,4 à 4,6 milliards de dollars.

Dans les eaux frontalières de la Russie, les incursions provocatrices de navires américains sont devenues plus fréquentes, et le niveau élevé d'intensité des vols de reconnaissance près de nos frontières se maintient. Un vaste programme d'exercices est mené en Europe centrale et de l'Est, sachant que les bombardiers stratégiques américains y participent de plus en plus souvent. L'arme nucléaire américaine reste présente sur le continent européen,  et des membres non nucléaires de l'Otan participent aux entraînements pour l'usage de cette arme en violation des accords internationaux.

En un mot, les USA conquièrent activement l'espace à proximité immédiate de la Russie. En Europe de l'Est le Pentagone a envoyé des unités blindées supplémentaires de niveau brigade: 3 300 militaires, près de 90 chars et 150 véhicules de combat d'infanterie, d'autres engins lourds, ainsi que plus de 2 000 hommes du personnel de vol et technique de l'armée de l'air et près de 80 hélicoptères. Au total, sur le continent européen, les forces américaines disposent de plus de 65 000 unités de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine. On modernise d'urgence l'infrastructure pour accueillir ces renforts.

De plus, on constate le renforcement permanent du système global de l'ABM américain en Europe et en Asie. La construction d'un site antimissile se termine en Pologne, en plus du site déjà déployé en Roumanie. Une batterie antimissile américaine de systèmes THAAD est déployée en Corée du Sud.

Le système de déploiement avancé des forces armées américaines s'est étendu en Eurasie le long du périmètre des frontières russes. En Extrême-Orient, les Américains se sont solidement installés au Japon (près de 60 000 militaires) et en Corée du Sud (près de 30 000 militaires). Sous prétexte d'une menace nord-coréenne, les militaires ont intensifié les préparatifs militaires en Asie du Nord-Est. Au Moyen-Orient, les sites et les effectifs militaires américains sont déployés en Irak, en Afghanistan, en Arabie saoudite, en Turquie, aux Émirats arabes unies, au Qatar,  et ils se trouvent en Syrie sans l'accord des autorités légitimes du pays. La liste est loin d'être exhaustive.

L'étendue de la présence russe et américaine militaire à l'étranger est complètement incomparable, notamment en termes de dynamique d'expansion. Je voudrais également noter qu'il n'existe pas la moindre base ou d'autres sites russes à proximité des USA, tandis que l'activité du Pentagone et de ses alliés le long des frontières de la Russie ne fait que croître et atteint une ampleur sans précédent.

En attisant la prétendue "menace russe", Washington tente de resserrer plus étroitement les rangs autour de lui. Ces dernières années, il y a manifestement une incertitude quant à l'importance de cette pression sur la Russie, et c'est pour stimuler ce resserrement des rangs qu'il faut toute cette histoire médiatique concernant une éventuelle attaque, agression ou saisie de territoire par la Russie.

Il faut également y chercher un calcul commercial: le pari a été fait pour pousser les alliés à accroître significativement leurs dépenses militaires et les pousser à acheter du matériel américain en grande quantité. Tout cela est flagrant.

Bien sûr, nous constatons l'attention particulière que les USA portent aux pays d'Asie centrale. Le retour des troupes américaines en Afghanistan est utilisé par Washington comme prétexte pour relancer les négociations avec les pays de la région pour approfondir la coopération dans le domaine sensible de la sécurité. Par le passé, des sites logistiques militaires des pays de l'Otan avaient déjà été créés en Asie centrale pour l'"opération afghane". Nous voudrions rappeler que les USA ont installé au Kirghizistan une base aérienne entièrement fermée au contrôle des autorités locales. Plus tard, pendant le processus de retrait de la base, Washington a menacé de réduire l'aide destiné à ce pays via les structures internationales contrôlées. En profitant de l'immunité diplomatique les Américains faisaient transiter par la base des centaines de tonnes de fret. Pendant les élections législatives au Kirghizistan en octobre 2015, sous la forme de courrier diplomatique un "chargement spécial" de 150 tonnes non soumis au contrôle a été transporté dans le pays. Le Kirghizistan avait fait à l'époque de nombreux commentaires et publications. En parallèle, les USA ont tenté d'influencer l'élection présidentielle dans ce pays en 2017. En particulier, à la veille de la campagne électorale, le Département d’État américain a lancé un projet supposant la création de mécanismes d'interaction permanente avec les partis d'opposition, la surveillance de leur activité et les consultations sur la lutte électorale. En mai 2017, les autorités de la République ont dû exprimer à l'Ambassadeur des USA une protestation officielle concernant l'ingérence de Washington dans les affaires intérieures du Kirghizistan par un soutien aux forces d'opposition destructives dont l'activité vise à déstabiliser la situation dans le pays.

Les USA travaillent très activement avec l'"opposition illégale" dans la région.

Avec l'évolution de la crise en Ukraine, les ONG de la région ont commencé à recevoir des sommes conséquentes. Ces structures étaient impliquées dans différents lobbys. En particulier, on a tenté d'influencer les processus d'adoption d'actes législatifs sur le financement des ONG étrangères et d'autres thèmes. Enfin on a laissé entendre que le versement de l'aide extérieure aux pays d'Asie centrale dépendrait du règlement de différentes questions importantes pour Washington.

Les technologies numériques sont activement utilisées pour stimuler les sentiments critiques du public sur les réseaux sociaux. On sait que le journalisme d'opposition en ligne, notamment "spécialisé" dans la négativité par rapport au choix du Kazakhstan et du Kirghizistan au profit de l'intégration eurasiatique et des liens étroits avec la Russie, bénéficie d'un soutien financier. On recherche tout ce qui est négatif pour lui donner un caractère global et dire que l'intégration eurasiatique et les liens avec la Russie ne sont pas la voie dont ces pays ont besoin, qu'il faut choisir une autre voie et renoncer à la coopération avec la Russie.

Des mesures de pression sont utilisées contre les autorités souveraines de la région, notamment des blocages d'actifs ou des saisies de biens. On pourrait citer l'exemple du gel de 23 milliards de dollars appartenant au Fonds du bien-être national du Kazakhstan par la filiale néerlandaise de la banque new-yorkaise Bank of New York Mallon en décembre 2017. Tout est dans les publications des auteurs qui assument la responsabilité de leurs propos.

Nous recevons également des informations sur l'aide apportée aux extrémistes par ceux qui contrôlent réellement la situation et l'espace aérien en Afghanistan. A cause de la ligne visant le maintien du "chaos dirigé", le nord de l'Afghanistan se transforme peu à peu en avant-poste pour les incursions des terroristes contre les pays d'Asie centrale.

Il faut faire preuve d'une grande prudence vis-à-vis de l'activité militaro-biologique des USA, dont nous avons déjà parlé aujourd'hui. C'est également l'un des facteurs d'influence.

C'est une brève réponse aux nouvelles accusations du Secrétaire d’État américain Rex Tillerson proférées à notre égard. Nous pouvons faire plus détaillé - et c'est ce que nous ferons en cas de nouvelles accusations. Malheureusement, je pense qu'elles ne se s'arrêteront pas là.

 

Sur l'évolution de la situation au Venezuela

 

Nous commentons régulièrement la situation au Venezuela. Étant donné que la situation change et évolue, nous recevons des questions. Nous voudrions revenir aujourd'hui sur ce thème.

L'évolution de la situation politique au Venezuela connaît une nouvelle dynamique. Selon les informations rapportées de Caracas et de Santo Domingo, un document final a été mis au point lors de négociations entre le gouvernement et l'opposition. Il reflète les positions mutuellement acceptables pour les deux parties, y compris sur les points les plus complexes. Ce document a été signé par la délégation gouvernementale, puis par le Président Nicolas Maduro. De son côté la délégation de l'opposition a "marqué une pause" et le dialogue, comme l'a déclaré le Président dominicain Danilo Medina, a été, je cite, "suspendu pour une durée indéterminée". Dans cette situation, le Conseil électoral national du Venezuela a annoncé l'organisation de l'élection présidentielle à la date prévue par le projet de compromis: le 22 avril 2018.

A ce sujet, nous voudrions noter ceci.

En ce qui concerne l'évolution de la situation au Venezuela, nous partons toujours du fait que les négociations à Santo Domingo sont une conversation difficile mais très utile et importante pour les destins du pays. Nous sommes convaincus que seuls les Vénézuéliens peuvent déterminer leur propre avenir et les voies de développement de leur pays.

Nous regrettons profondément que cette approche à première vue naturelle ne soit pas évidente pour tous les pays. Nous avons entendu des déclarations concernant le caractère inadmissible a priori de l'élection présidentielle en avril. On encourage ainsi ouvertement la tactique de la partie de l'opposition vénézuélienne qui cherche à boycotter le règlement pacifique des différends intérieurs. Nous trouvons très provocantes les déclarations du Secrétaire d’État américain Rex Tillerson, qui a admis la possibilité d'une participation des militaires au renversement du gouvernement vénézuélien par la force. Cela entre en contradiction avec toutes les déclarations sur l'attachement à la démocratie et les engagements pris par les États de l'hémisphère Ouest quant à l'inadmissibilité et l'impossibilité d'un changement non constitutionnel de l'ordre politique. Il est réjouissant que le commandement des forces armées vénézuéliennes a fermement et catégoriquement rejeté une telle possibilité.

Nous réaffirmons la position russe, selon laquelle les questions relatives au développement intérieur du Venezuela doivent être réglées uniquement par le peuple de ce pays conformément aux procédures juridiques et constitutionnelles sur la base des normes démocratiques et sans ingérence extérieure destructive. Nous pensons que la meilleure manifestation de la liberté du choix serait un scrutin dans les bureaux de vote. Nous pensons que la tâche de toutes les forces politiques responsables consiste à contribuer à un vote populaire pacifique au Venezuela.

 

Sur les déclarations du Ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono concernant le rôle "déstabilisant" de la Russie

 

Nous avons remarqué les déclarations du Ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono sur le rôle prétendument "déstabilisant" de la Russie. Ces déclarations ont été propagées par les médias, la presse japonaise, après son discours pendant une audience au Parlement japonais. Il a repris le fameux thème de Washington selon lequel la Russie "déstabiliserait le monde où existe l'arme nucléaire en élaborant et en cherchant à utiliser des ogives nucléaires tactiques avec des charges de faible puissance".

Nous sommes confus par l'affirmation selon laquelle la Russie développerait de telles armes. On ignore sur quoi s'appuient les déclarations du Ministre japonais des Affaires étrangères. Ce n'est pas la Russie qui développe des charges nucléaires de faible puissance, mais les USA. Ce sont les USA qui créent la bombe nucléaire "modernisée" B61-12 de puissance variable qui peut être réduite au minimum. La doctrine nucléaire des USA qui vient d'être publiée annonce l'élaboration de munitions de "faible puissance" pour de nouveaux missiles de croisière mer-sol en version nucléaire et de missiles balistiques Trident II pour les sous-marins.

Dire que les Américains seraient soi-disant contraints de créer de telles armes en réponse aux prétendues démarches entreprises par la Russie signifie ne pas du tout comprendre le fond de la situation, déformer les faits et préalablement, sous un prétexte totalement inventé, justifier les actes des USA qui, malheureusement, cherchent sciemment à saper les fondements de la sécurité et de la stabilité internationales.

Je voudrais rappeler que depuis plusieurs années, la Doctrine militaire russe limite clairement la possibilité d'utiliser l'arme nucléaire à deux scénarios purement défensifs: en réponse à une agression contre la Russie et (ou) ses alliés avec l'usage de l'arme nucléaire ou d'autres types d'arme de destruction massive; ou pour réagir à une agression avec une arme conventionnelle quand l'existence même de notre État est en péril. De plus, la Doctrine militaire prévoit un "système de dissuasion non nucléaire", ce qui souligne la disposition de la Russie à prévenir les conflits armés en s'appuyant avant tout sur les forces conventionnelles. Dans ces conditions, la justification de la ligne des USA visant à accroître les forces nucléaires en se référant à une prétendue hausse du rôle de l'arme nucléaire dans la doctrine russe est soit une déformation intentionnelle des faits, soit une incompréhension totale du sujet.

De telles déclarations de Tokyo sont directement contraires à l'objectif prioritaire d'instaurer un climat de confiance entre la Russie et le Japon dans le domaine militaro-politique et affectent de manière négative l'atmosphère générale des relations bilatérales, y compris les négociations sur le problème du traité de paix.

Force est de constater également le profond regret et la sérieuse inquiétude que suscite la récente décision du gouvernement japonais d'installer sur son territoire des systèmes de défense antimissile américains Aegis Ashore. Il est évident que le déploiement de ces systèmes représente un pas de plus vers la mise en place à part entière du segment Asie-Pacifique de l'ABM américain mondial et va à l'encontre des efforts pour assurer la paix et la stabilité dans la région.

 

Sur la situation concernant l'enseignement en russe en Estonie

 

Selon des informations en provenance d'Estonie, les autorités de la ville de Keila, sous prétexte d'"optimisation", tentent de supprimer l'unique école russophone de la ville. Malheureusement, nous devons commenter cette situation compte tenu du grand nombre de questions que nous recevons. Nous la considérons comme un parfait exemple de la politique discriminatoire menée en Estonie contre l'enseignement en russe dans le pays.

Nous avons noté à de nombreuses reprises la perversité de cette approche, qui vise manifestement à "estoniser" par la force l'enseignement dans le pays.

Nous espérons que la décision définitive sur le sort de cette école sera prise en tenant compte des besoins des habitants russophones qui représentent un tiers de la population de la ville, ainsi que des recommandations des organisations internationales compétentes de garantir aux minorités nationales le droit de préserver et de développer leur langue.

 

Sur la fermeture du site internet lituanien vatnikas.lt

 

Nous avons noté les articles des médias sur la fermeture, en Lituanie, du site vatnikas.lt dont nous avions parlé il y a près de deux semaines.

Je voudrais rappeler que son objectif consistait à identifier les citoyens lituaniens qui seraient "déloyaux" envers le pouvoir en place, la ligne de la politique étrangère du gouvernement, afficheraient des sympathies envers la Russie ou ne considéreraient pas la période de présence de la Lituanie au sein de l'URSS comme une "occupation". Le site a été créé à l'instar du site des nationalistes ukrainiens Mirotvorets sous la forme d'une "liste noire d'ennemis". Au total, 155 personnes y étaient déjà inscrites. Il y a eu de nombreux messages et commentaires à ce sujet. Il a été manifestement décidé, sous la pression, de fermer le site, ce dont nous vous informons étant donné que nous avions couvert ce sujet.

 

Sur la situation autour du citoyen russe Piotr Levachov

 

Nous avons noté un grand nombre de communiqués, de déclarations et de commentaires faits par l'avocat du citoyen russe Piotr Levachov concernant son interpellation. Nous voudrions également nous exprimer à ce sujet. Même si notre Ambassade aux USA a déjà fait un commentaire, une position officielle du Ministère russe des Affaires étrangères est certainement nécessaire.

Le Ministère russe des Affaires étrangères suit attentivement la situation autour du citoyen russe Piotr Levachov (né en 1980) qui a été interpellé en avril 2017 en Espagne à la demande des USA, où il a été extradé le 2 février par les autorités espagnoles car il y est accusé de fraude sur internet.

A l'heure actuelle, le citoyen russe se trouve dans la prison de Bridgeport, Connecticut. Le Consulat général de Russie à New York est en contact avec son avocat Igor Litvak, et le 6 février il a réussi à s'entretenir avec Piotr Levachov.

Ce dernier s'est plaint de ses conditions de détention: dans sa cellule il n'y a pas de lumière, pas de produits d'hygiène élémentaires, pas de linge et même pas d'oreiller, il y a constamment du bruit en dehors de la cellule - ce qui affecte effectivement son état physique. Les promenades lui sont interdites et il ne reçoit pas de médicaments.

Nous considérons cette situation comme une tentative de faire pression sur le citoyen russe afin de le rendre plus conciliant face à l'enquête américaine. Nous avons déjà exigé de l'administration pénitentiaire qu'elle cesse ce traitement outrageux et offre des conditions humaines à notre concitoyen. Nous chercherons à faire en sorte que ses droits soient garantis à part entière.

Malheureusement, le nombre d'arrestations de nos citoyens dans les pays tiers à la demande des Américains et avec leur participation directe continue de grandir. En 2017 nous avons noté un sursaut: 11 cas avaient été constatés. Il y a une semaine, le Ministère russe des Affaires étrangères a été contraint d'émettre un nouvel avertissement à ce sujet pour les personnes s'apprêtant à partir à l'étranger.

Le plus intéressant est que quand le Ministère russe des Affaires étrangères publie de telles mises en garde (sachant que cela ne concerne pas seulement l'arrestation de citoyens russes à la demande des USA, mais également des situations d'urgence à cause de la situation militaro-politique dans tel ou tel pays), littéralement le lendemain apparaissent de nombreuses caricatures et publications questionnant pourquoi nous mettons en garde, etc.

Après un tel nombre de messages en provenance des proches des personnes qui sont en détention, de lettres des parents, des enfants et des amis disant "aidez-nous, sauvez nos citoyens", après un tel nombre de lettres pour demander une évacuation en situation d'urgence je ne trouve pas que de tels avertissements soient drôles. En effet, on peut laisser libre cours à son imagination – nous sommes des gens libres dans un pays libre. Simplement, quand vous publiez de telles informations, pensez toujours que vous pourriez vous retrouver personnellement dans ces circonstances. Et alors ce sont vos proches et amis qui nous écriront pour demander de faire quelque chose – apporter une contribution dans une situation difficile, aider à revenir dans la Patrie ou apporter une aide médicale urgente. Surtout, il y a encore quelques années le Ministère des Affaires étrangères était précisément critiqué par les journalistes pour un manque cruel d'informations détaillées. Maintenant elles sont suffisantes, mais elles font parfois sourire.

Le risque est parfaitement réel. Les Russes surveillés par les renseignements américains sont souvent attirés sciemment à l'étranger sous différents prétextes, après quoi ils sont arrêtés et extradés aux USA. Tous ces cas sont connus. Là-bas, sous la menace et d'autres méthodes de pression, auxquelles est soumis aujourd'hui Piotr Levachov, on les force à reconnaître leur culpabilité.

Bien sûr, nous exigeons des USA qu'ils fournissent au Russe toute l'aide nécessaire, y compris médicale (conformément à la loi américaine et aux normes internationales). Nous exigeons également des USA qu'ils cessent leur "chasse" à nos citoyens à travers le monde, qui est inadmissible. Cependant, pour l'instant, les USA n'affichent pas une telle disposition.

 

Sur les ressources médiatiques du Conseil des jeunes diplomates

 

Nous citons souvent des informations du Conseil des jeunes diplomates, nous vous invitons à leurs activités. Ils disposent de leurs ressources et aujourd'hui nous sommes prêts à l'annoncer: il y a une rubrique spéciale sur le site (www.smd-mid.ru) et leurs pages sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, Twitter et VKontakte. S'il vous plaît: venez visiter, abonnez-vous, suivez les annonces d'accréditation et les invitations à leurs activités.

 

Réponses aux questions:

Question: En 2017, nous avons fêté les 25 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l'Azerbaïdjan. La Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie a ouvert une exposition consacrée à cet événement. Quel est, selon vous, le rôle des liens culturels dans la diplomatie? Quel concours apportent-ils? Il y a des situations - cela ne concerne pas la nôtre - où les liens culturels servent à maintenir les relations même si ces dernières ne sont pas très bonnes.

Réponse: Nous avons solennellement célébré l'anniversaire que vous mentionnez au niveau du Ministère de affaires étrangères, de nos ambassades et - ce qui est le plus important - de notre société. Indépendamment du nombre d'événements et de cérémonies officiels, l'essentiel est que les gens de nos pays qui sont liés - dans le sens positif de ce mot - par l'histoire, la culture et les traditions communes comprennent que tout est fait pour leur bien.

Quant à la culture, elle est certainement le lien le plus important entre les peuples. Je n'ai pas vu l'exposition, mais j'ai lu des articles à son sujet. On ne peut que saluer son organisation. A mon avis, nous avons besoin de plus d'événements de ce genre. Nous développons avec l'Azerbaïdjan un dialogue humain excellent grâce à des concerts, des expositions, des échanges culturels. Encore une fois, il faut saluer tout cela. De notre côté, nous favoriserons ces initiatives et y concourrons.

Question: Comment pouvez-vous commenter la frappe de la coalition lancée par les États-Unis contre les forces gouvernementales syriennes? Les informations de Moscou coïncident-elles avec la version des Américains qui affirment que les forces gouvernementales syriennes avaient attaqué les opposants syriens la veille? Confirmez-vous les informations des Américains selon lesquelles les Russes avaient été prévenus d'avance de cette riposte?

Réponse: Concernant les échanges d'informations dans le contexte des opérations militaires en Syrie, il faut poser cette question au Ministère de la Défense.

Quant à votre question en général, les informations concernant l'incident d'hier à l'est de l'Euphrate sont certainement analysées à l'heure qu'il est. On vérifie encore une fois les faits pour vous donner ensuite nos estimations officielles et présenter nos commentaires appropriés.

La version des événements présentée par les Américains soulève beaucoup de questions. Premièrement, comment une unité de 500 personnes peut-elle attaquer un état-major en utilisant des chars et des pièces d'artillerie et ne faire au final qu'un blessé parmi les défenseurs? Comment les gens de cet état-major ont-ils pu tenir les 30 minutes nécessaires pour demander un soutien aérien et attendre son arrivée? Comment un laps de temps aussi réduit aurait-il pu être suffisant pour décider de lancer une frappe massive sur les troupes syriennes? Afin d'éclaircir toutes ces questions et de dresser un tableau complet des événements, nous recueillons actuellement les informations nécessaires au niveau de nos experts militaires et du Ministère des Affaires étrangères. Nous vous présenterons nos estimations officielles suite à leur analyse. Mais, encore une fois, il y a beaucoup de questions.

Question: Ksenia Sobtchak, candidate à la présidentielle russe, se trouve actuellement aux États-Unis. Elle a déjà pris part à plusieurs événements pendant lesquels elle a critiqué ouvertement la Russie et sa politique étrangère, ce que certains experts voient comme un appel à renoncer à notre souveraineté. Est-ce que les événements de ce genre, organisés sur le territoire d'un autre pays et impliquant un candidat enregistré à la présidentielle russe, constituent une tentative de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Russie et de sa souveraineté électorale?

Réponse: J'ai déjà parlé en détail des méthodes et de la forme que peut prendre l'ingérence américaine dans les affaires intérieures de différents États.

Question: A-t-on évoqué au niveau Russie-CELAC le lien éventuel entre la visite du Secrétaire d'État américain Rex Tillerson en Amérique latine et les événements au Venezuela?

Réponse: Je n'ai pas d'informations de ce genre. Mais je pourrais demander des précisions. Je vous ai déjà présenté notre position sur les événements au Venezuela. Je veux dire que nous accordons une attention particulière aux événements dans ce pays. Comme nous l'avons souligné au cours des conférences de presse précédentes, nous partons du principe que les processus de démocratisation imposés par les Occidentaux dans le cas du Venezuela doivent viser à une amélioration de la situation dans le pays, et pas à son aggravation.

Question: Le nombre de voyages des Russes aux États-Unis a-t-il diminué suite à l'aggravation des relations bilatérales et aux avertissements lancés par le Ministère des Affaires étrangères?

Réponse: Les textes des conférences de presse contiennent les statistiques concernant le nombre de visas délivrés. Vous pouvez les consulter. Je peux dire que même si l'on constate ces derniers temps une certaine réduction - il faut s'appuyer sur les statistiques et je n'ai pas les données nécessaires, mais je vais vérifier - cela découle uniquement du délai prolongé de délivrance des visas par nos collègues américains. Malheureusement, ils l'ont fait en deux étapes. Il y a six mois, voire plus - au printemps-été - ils ont augmenté la durée de l'examen des documents. Puis, il y a quelques mois, nous avons constaté la deuxième étape: l'augmentation de la durée et la complexification de toute la procédure. Je peux facilement confirmer tout cela car beaucoup de citoyens russes nous envoient des messages. Ils ne nous demandent rien mais indiquent tout simplement - nous avons un département pour les contacts avec les citoyens - que la délivrance des visas américains ne correspond pas aux standards modernes d'encouragement de la communication entre les gens. Mais ce n'est pas à nous qu'il faut adresser cette question. Nos standards de délivrance des visas pour les citoyens américains restent les mêmes malgré la frappe colossale contre notre service diplomatique et le personnel de nos missions sur le territoire américain. Vous vous souvenez certainement de l'expulsion d'un nombre important de diplomates russes. On a également fermé notre consulat général. Tout cela n'a pourtant provoqué aucune modification de la durée ni du format de délivrance des visas russes aux citoyens américains.   

Question: Malgré le fait que la Russie a plus d'une fois démenti avoir aidé les Talibans, Mohammed Stanekzai, chef de la Direction de la sécurité nationale de l'Afghanistan, a indiqué il y a quelques jours que la Russie soutenait les Talibans sous prétexte que ces derniers combattraient Daech. Qu'en pensez-vous? Les déclarations de ce genre pourraient-elles influer sur les relations bilatérales? 

Réponse: Malgré toutes les tentatives de dénaturer notre position sur cette question, elle reste claire et immuable. Nous l'évoquons régulièrement. Je voudrais également attirer votre attention sur le fait que Zamir Kaboulov, représentant spécial du Président russe pour l'Afghanistan et directeur du Deuxième département Asie, l'évoque régulièrement. A mon avis, on ne peut avoir aucun doute concernant la stabilité de notre position. Elle reste constante sur cette question.

Question: Les coprésidents du groupe de l'OSCE sur le Haut-Karabagh se trouvent de nouveau dans la zone de conflit. Ils se sont entretenus hier avec le Président azerbaïdjanais à Bakou et rencontrent aujourd'hui le Président arménien à Erevan pour maintenir le rythme accéléré du processus de paix. Dans ce contexte, on a pourtant appris que l'Azerbaïdjan avait avancé la date des élections présidentielles de six mois. Ces dernières n'auront donc pas lieu en automne mais au printemps, pratiquement dans deux mois. Certains experts estiment que cela pourrait être lié non seulement à des raisons de politique intérieure, mais aussi de politique étrangère. Pensez-vous que ce changement de date de la présidentielle en Azerbaïdjan pourrait influer sur le règlement du conflit dans le Haut-Karabagh, freiner ou intensifier ce processus?

Réponse: Je pense que les élections présidentielles en Azerbaïdjan relèvent des affaires intérieures de cet État souverain. C'est aux Azerbaïdjanais qu'il faut demander des explications sur les motivations, les raisons et les formats de ce scrutin. Ils ont déjà évoqué ces questions.      

Question: Le Ministère russe des Affaires étrangères a exprimé aujourd'hui sa préoccupation quant aux événements provoqués par les USA dans la région de la ville syrienne d'Afrin. Washington envisage en effet d'élargir ses livraisons d'armes destinées aux groupes syriens qu'il contrôle pour, selon lui, "lutter contre Daech". En même temps, Sergueï Lavrov a déclaré hier à Sotchi  que les Américains visaient apparemment la division du pays. Quelles conséquences ces plans et ces scénarios pourraient-ils provoquer? Est-il nécessaire, selon la Russie, de faire quelque chose, de s'opposer à ces projets? Quelles mesures peut-on entreprendre pour prévenir une telle évolution de la situation?  

Réponse: Malheureusement, cette fois votre question est loin d'être originale. Vous avez vous-même expliqué ce qui se passait actuellement dans la région et les dangers potentiels que cela représentait pour la Syrie. Je peux dire que la Russie entreprend en effet des efforts politiques et militaires afin de prévenir ce que vous venez de mentionner: la dissolution du pays, sa transformation en foyer de terroristes et d'organisations terroristes, ainsi que la déstabilisation future de la situation en Syrie et dans la région. J'ai déjà expliqué les approches russes: il s'agit de soutenir par des moyens politiques et militaires les forces syriennes dans leur lutte contre les terroristes qui restent encore sur le territoire du pays. Les détails vous sont régulièrement présentés par le Ministère russe de la Défense.

Le Congrès organisé à Sotchi a donné une impulsion politique très puissante. Ses résultats évidents doivent encore porter leurs fruits dans le cadre des négociations à Genève, où se focalise actuellement le règlement politique de la crise syrienne. Il reste encore à plancher sur le comité constitutionnel. Dans le cadre du travail sur la nouvelle constitution, nos efforts se concentrent également sur le maintien du dialogue avec les acteurs internationaux et régionaux principaux, qu'il s'agisse de pays ou d'organisations internationales. Nous faisons tout notre possible pour favoriser le règlement syrien. A mon avis, du point de vue des contacts politiques, il sera nécessaire de faire attention au Forum de Munich dans le cadre duquel Sergueï Lavrov mènera des pourparlers bilatéraux et prononcera une allocution qui évoquera sans doute ce sujet.

Question: Est-ce que Moscou considère les actions américaines comme une opposition à la politique russe visant la normalisation de la situation en Syrie?

Réponse: Vous savez, j'ai déjà évoqué aujourd'hui en détail ce sujet et présenté des exemples concrets: la tentative de détourner l'attention internationale des résultats de la rencontre de Sotchi ou encore l'utilisation du "dossier chimique" afin de minimiser le bilan de Sotchi et de former de nouveau une attitude négative envers les actions de la Russie. Il s'agit également des tentatives persistantes de pousser les combattants et opposants modérés restants qui soutiennent le recours à la force - tous les groupes semblent actuellement entremêlés - à refuser la voie pacifique. Enfin, cela concerne la création des conditions nécessaires pour que les combattants de Daech pas encore éliminés sur le territoire syrien puissent y rester, directement ou indirectement.

A mon avis, les experts militaires doivent se pencher sur cette question. Mais, comme nous l'avons déjà souligné aujourd'hui, ce contexte permet aux terroristes de mener des combats acharnés et meurtriers, de lancer des provocations et des attentats contre les civils et les militaires syriens. Cette tendance se manifeste de différentes manières. Parallèlement, nous menons un dialogue avec les États-Unis afin de rapprocher nos positions dans le cadre du règlement politique.    

Je voudrais également attirer votre attention sur les détails suivants: le service de presse du Département d'État a annoncé que les États-Unis avaient ignoré le Congrès de Sotchi. Ce n'est pas vrai: leurs représentants y étaient officiellement présents en tant qu'observateurs. Si la demande en était formulée, nous pourrions présenter leurs noms. Il ne s'agit pas de responsables de haut niveau mais c'était le choix des Américains. Autrement dit, ils tentent de mentir, d'imaginer une autre version ou de détourner les faits, même les petits détails que nous pouvons clarifier immédiatement. Encore une fois, tous les propos du Département d'État affirmant que les Américains n'étaient pas présents au Congrès de Sotchi sont faux. Les USA étaient représentés. Nous vous fournirons les noms, si nécessaire, mais il vaut mieux adresser cette question à l'Ambassade américaine à Moscou.   

Il existe beaucoup de faits de ce genre, tant au niveau local que global. Tout cela complique évidemment le progrès vers l'objectif commun, mentionné notamment par les États-Unis. Nous espérons pourtant le meilleur.

Question: Le 6 février, Moscou a accueilli des consultations avec une délégation du Ministère nord-coréen des Affaires étrangères menée par Im Chon Il, chef du premier département Europe. Quels sont les résultats de la rencontre? Quelles questions ont été abordées? A-t-on fixé le plan des événements communs consacrés aux 70 ans des relations diplomatiques entre les deux pays?

Réponse: Concernant les consultations, elle ont en effet eu lieu le 6 février conformément à l'agenda des échanges entre les Ministères des Affaires étrangères au niveau des directeurs des départements territoriaux des deux ministères - russe et nord-coréen. Le département russe est dirigé par Andreï Koulik et son homologue nord-coréen est, comme vous l'avez déjà dit, Im Chon Il.

Les consultations ont porté sur les questions d'actualité relatives à la coopération entre la Russie et la Corée du Nord, notamment sur les préparatifs des événements liés aux 70 ans des relations diplomatiques bilatérales et la situation sur la péninsule coréenne.

Concernant l'agenda de ces événements, je vous présenterai avec plaisir, à l'occasion la prochaine conférence de presse, la liste déjà fixée. Même si elle n'est pas totalement finalisée, je vous parlerai des événements déjà planifiés.

Question: Connaît-on certains détails concernant le statut du Comité constitutionnel? A-t-on établi une date butoir pour la décision de Staffan de Mistura, Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie, sur sa composition?

Réponse: Le cadre, les limites et les mécanismes de fonctionnement de cette institution sont actuellement en cours de formation. La veille de cette conférence de presse, j'ai demandé des précisions sur cette question à nos experts. Ils ont indiqué que nous rendrions publique notre vision finale de la situation dès que nous en aurions la possibilité. Le travail se poursuit et implique notamment l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu Staffan de Mistura. Nous espérons pouvoir bientôt vous expliquer en détail cette question. 

Question: Hier, l'Ambassadeur russe en Biélorussie Alexandre Sourikov, en réponse à la demande de commenter la situation des publicistes russes en Biélorussie, a tenu les propos suivants devant les journalistes de Radio Svoboda: "Moi, en tant qu'Ambassadeur, je suis obligé de parler souvent à des personnes différentes, notamment aux journalistes. Quand je constate chez mes interlocuteurs, y compris les journalistes, de la méchanceté et de l'indécence, je romps tous mes contacts avec eux. Il faut se distancer de ceux qui puent…" Cette déclaration correspond-elle à la position du Ministère russe des Affaires étrangères?

Réponse: Peut-être vaudrait-il mieux vous adresser à l'Ambassadeur, si vous avez des questions supplémentaires? Franchement, je ne comprends pas votre question, ni ce qu'on peut commenter. Certains éléments de cette phrase vous semblent douteux ou inacceptables? Qu'est-ce qui vous a poussé à poser cette question?      

Question: Cette phrase semble un peu dure.

Réponse: En quoi?

Question: Un journaliste est ce qu'il est. Il faut s'entretenir avec lui. Mais dire qu'il "pue"…

Réponse: A mon avis, il a dit autre chose. Il n'y avait pas, dans les propos de l'Ambassadeur, ce que vous y avez ajouté. Il ne faut pas y rechercher ce qui n'existe pas.

Question: La dernière fois, vous avez tenu des propos très positifs sur la Bulgarie. Si les relations entre nos deux pays sont si excellentes, pourquoi un litre d'essence coûte 1,5 euros en Bulgarie? Pourquoi la chaîne russe TVTs a diffusé le film "Remplacement des frères"? Qui donne ces ordres? Concernant le Congrès du dialogue national syrien: les opposants combattent en Syrie mais dansent à Sotchi. Qu'en pensez-vous?

Réponse: Concernant la formation des prix en Bulgarie, il faut poser cette question au Gouvernement de votre pays.  

Concernant les films diffusés par TVTs, il faut contacter la direction de la chaîne. Je n'ai pas vu ce film. Si vous avez des prétentions concrètes, présentez-les car je ne sais pas de quoi il s'agit.

Quant aux événements de Sotchi et à vos partenaires de danse, ce n'est pas à moi de répondre.

Question: Je voudrais également vous remercier pour vos estimations positives concernant les perspectives des relations russo-bulgares. C'est très important pour la Bulgarie. Est-ce que le Président russe Vladimir Poutine se rendra en Bulgarie pour prendre part aux commémorations consacrées aux 140 ans de la libération du pays du joug ottoman?

Réponse: Selon la pratique établie, c'est l'Administration du Président russe et notamment son service de presse qui commente le calendrier de travail du Président russe.

En ce qui concerne la couverture de la coopération russo-bulgare, je suis prête à le faire régulièrement. Envoyez vos questions. J'évoquerai ce sujet avec plaisir.

Question: Quel est le rôle de la Russie dans l'arrêt des frappes turques sur Afrin? Les médias ont indiqué que Moscou avait fermé aux forces aériennes turques l'espace aérien au-dessus d'Afrin.

Réponse: A ce sujet, il vous faut demander des commentaires au Ministère russe de la Défense. Quant à notre estimation politique, nous avons plusieurs fois exprimé notre préoccupation vis-à-vis des événements dans la région.

Question: La Commission européenne a publié cette semaine sa stratégie d'élargissement de l'Union européenne vers les Balkans occidentaux. Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de ce projet? Pourrait-il influer sur les relations de Moscou avec les pays de la région et l'Union européenne?

Réponse: Il nous faut d'abord examiner cette stratégie, après quoi je pourrai vous présenter nos estimations. Quant à nos relations avec les pays des Balkans et les membres de l'UE, elles ont pour nous une valeur considérable. Nous développons nos relations avec ces États et les ensembles d'intégration qui les réunissent.

Notre position sur ce sujet a toujours été claire. Nous tenons évidemment compte du statut de membre et des engagements des pays de l'Union européenne, tout en nous prononçant pour un développement harmonieux sur plusieurs axes au niveau bilatéral comme de l'Union. En ce qui concerne les pays qui ne font pas partie de l'UE mais envisagent d'y adhérer ou d'élargir leur coopération avec elle, nous ne voyons aucun obstacle sur la voie de notre coopération avec eux et ne les obligeons pas à faire un choix du type "avec nous ou contre nous". Nous voulons toujours harmoniser les relations. A notre avis, l'expérience et la pratique montrent que cette voie est possible.

Question: Pouvez-vous commenter la déportation des ouvriers nord-coréens?

Réponse: La Russie est fermement attachée à la mise en œuvre des décisions du Conseil de sécurité de l'Onu, notamment dans le domaine des sanctions. Ces sanctions sont les seules que nous reconnaissons comme légitimes, comme un facteur de pression destiné à résoudre un problème international. Comme on le sait, la résolution 2397 du Conseil de sécurité de l'Onu adoptée en décembre 2017 prévoit le rapatriement de tous les migrants économiques nord-coréens sous 24 mois. Comme nous l'avons déjà souligné, les actions russes suivent strictement les clauses de ce texte. Les ressortissants nord-coréens qui se trouvent dans notre pays de manière légitime pourront poursuivre leur travail jusqu'à la date butoir fixée par le Conseil de sécurité de l'Onu.  

Je voudrais souligner qu'il y a un mois et demi, les médias, notamment occidentaux, nous ont posé énormément de questions concernant les violations présumées de la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu par la Russie qui permettait aux ouvriers nord-coréens de travailler sur son territoire. Nous avons répondu que nous respections la résolution du Conseil de sécurité et que ces travailleurs disposaient de contrats signés. Aujourd'hui que nous avons lancé la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité et que les contrats arrivent à leur terme, les mêmes médias nous demandent pourquoi nous suivons les clauses de la résolution. Ils nous questionnent d'abord sur une chose, puis sur son contraire. Ce qui est très étonnant. Mais tel est le monde dans lequel nous vivons.

Question: L'une des tendances principales de 2017 est la multiplication des rencontres tripartites: Russie-Azerbaïdjan-Turquie, Russie-Iran-Turquie etc. Se poursuivra-t-elle en 2018? Quelle est, selon vous, l'efficacité de ce format? 

Réponse: Ces formats se forment par nécessité. Il existe beaucoup d'autres formats réunissant quatre, cinq, six ou vingt pays. Il s'agit d'un outil nécessaire dans tel ou tel cas concret pour résoudre telle ou telle question. Il s'agit d'un raisonnement pragmatique. On formera d'autres mécanismes si nécessaire. S'ils s'épuisaient après avoir accompli leur objectif, ils occuperaient une place honorable dans l'histoire des relations internationales. C'est un travail ordinaire. Les formats de ce genre sont créés par nécessité. Je doute qu'il faille voir un certain symbolisme dans ce format tripartite. Tout dépend de la nécessité de résoudre telle ou telle question. 

Question: Plusieurs pays, notamment en Occident, ont vivement critiqué l'adoption par la Pologne d'amendements remettant en question la conception de la Shoah et les activités des organisations nationalistes ukrainiennes. Les États-Unis, par exemple, y ont vu une violation de la liberté d'expression. Quelle est la position russe sur cette initiative législative polonaise?

Réponse: Sur cette question, nous ne nous laissons pas guider par la conjoncture actuelle mais par nos approches traditionnelles concernant l'inadmissibilité de toute révision du bilan de la Seconde Guerre mondiale, par notre attitude envers la tragédie de la Shoah. A mon avis, notre position de base concernant le bilan de la Seconde Guerre mondiale ne peut susciter aucun doute chez personne.

Nous sommes évidemment au courant des objections sérieuses de la part d'Israël, ainsi que de plusieurs associations internationales et organisations juives.

En ce qui concerne votre question, je peux dire que toutes les tentatives de diviser l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en deux parties - la "sienne" et l'"étrangère" -  sont en principe incorrectes et contreproductives. Elles auront des conséquences très tristes pour ceux qui tentent aujourd'hui de lancer une révision du bilan de cette tragédie colossale de niveau mondial. Il faut se baser sur les estimations avancées par le Tribunal de Nuremberg concernant ces événements historiques, les atrocités des occupants fascistes, les collaborationnistes et le rôle de l'Armée rouge dans la libération de l'humanité de la "peste brune". Ce procès international basé sur le droit international a posé les fondements du droit international et des relations internationales modernes.

Je voudrais rappeler à ceux qui  l'oublient - malheureusement de plus en plus souvent - que les conclusions du Tribunal de Nuremberg ont été reconnues par toute l'humanité. Le monde entier les a acceptées. C'est la base de notre position.

Franchement, nous avons des choses à dire à ce sujet. Il ne s'agit probablement pas d'une réponse directe à votre question, mais elle concerne dans tous les cas les tentatives de réviser les résultats de la Seconde Guerre mondiale, la division de cette histoire en "sienne" et "étrangère", sa segmentation. Un autre fait est lié au démantèlement illégal du monument en hommage à l'Armée rouge en Pologne. Ces informations ne suscitent chez nous que de l'indignation. Il s'agit d'un arbitraire absolu envers les mémoriaux consacrés aux guerriers soviétiques. Il y a quelques jours, les autorités de la ville polonaise de Dębica (voïvodie des Basses-Carpates) ont mis en pratique leur décision de démolir le monument installé en 1964 à l'occasion des 20 ans de la libération de la ville des forces hitlériennes. Ce fait historique n'a pas pu arrêter le démantèlement.

Il s'agit d'un nouvel acte de vandalisme, qui revêt cette fois un caractère étatique. Nous constatons et dénonçons souvent des cas de profanation de monuments, mais il s'agit d'habitude d'actions de citoyens, d'inconnus, d'organisations sociales - si l'on peut en effet les considérer comme telles. Cette fois, c'est l'État qui se trouve derrière ces faits. Ces actions visent évidemment à détruire l'héritage mémoriel soviétique sur le territoire polonais. Il s'agit de tout un plan, d'une politique. Nous le voyons parfaitement. L'objectif global ou intermédiaire est également tout à fait compréhensible: modifier la mémoire polonaise des véritables événements de la Seconde Guerre mondiale, effacer les traces du rôle libérateur de l'Armée rouge sur le sol polonais.

Nous nous en souviendrons pourtant, malgré tous les obstacles. Et nous en parlerons. Nous appelons à réagir très fermement aux cas de ce genre, qui sont absolument révoltants. Est-ce qu'on peut les considérer autrement que comme une tentative (peut-être même réussie) de réviser le bilan de la Seconde Guerre mondiale? Il s'agit d'un pas petit et très simple vers la révision.

Nous soulignons que la campagne persistante de destruction des monuments dédiés aux exploits des soldats soviétiques en Pologne va à l'encontre des engagements internationaux des Polonais. C'est une action amorale et inacceptable d'un point de vue humain.   

Varsovie porte la responsabilité des incidents de ce genre qui non seulement renforcent l'érosion des relations russo-polonaises, mais heurtent aussi la mémoire des centaines de milliers de descendants des soldats soviétiques qui ont sacrifié leur vie pour la liberté de la Pologne et de l'Europe en général.

Question: Je voudrais poser une question concernant les livraisons illégales d'armes en Syrie. Notre collègue bulgare a mené une série d'enquêtes sur ce thème. Ensuite, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a décidé de lancer une investigation pour apprendre comment 33,8% des armes arrivaient en Syrie depuis l'Europe de l'Est. L'enquête souligne que tous les acteurs de ces livraisons étaient chapeautés par la CIA.

Réponse: Est-ce qu'on a rétabli cette journaliste dans ses fonctions? Pourquoi le Conseil de l'Europe ne veut-il pas s'en occuper? A mon avis, il y a des choses à faire à ce sujet.        

Question: Elle a été illégalement licenciée suite à ses révélations sur le rôle de l'Azerbaïdjan et l'utilisation de vols diplomatiques pour transporter les armes. Les États-Unis se permettent beaucoup d'affirmations et d'accusations relatives à la Russie. Il existe des faits qui se trouvent en accès libre et ont été présentés dans l'enquête de la journaliste. Le Ministère russe de la Défense a plus d'une fois évoqué des faits indiquant la participation américaine à des livraisons d'armes aux terroristes.

Réponse: Pourquoi les représentants amicaux des médias bulgares non moins amicaux nous posent des questions sous forme d'affirmation? Pouvez-vous indiquer clairement ce qui vous intéresse?

Question: Si une enquête est actuellement menée concernant la Bulgarie et la Roumanie, pourrait-on lancer une investigation relative à la participation des États-Unis? Il est très facile d'accuser la Bulgarie de livrer pratiquement des armements vers la Syrie.

Réponse: Puis-je considérer cette question comme un devoir à la maison? Je vous présenterai des explications détaillées lors de la prochaine conférence de presse.

Question: La Chine fête le Nouvel an le 16 février. Nous savons que vous avez écrit une thèse sur cette fête. Envisagez-vous de la célébrer cette année? Si oui, comment? Pourriez-vous dire quelque chose aux Chinois à l'occasion du Nouvel an en russe ou en chinois?

Réponse: Merci pour cette question agréable. J'essaie de célébrer toutes les fêtes, même si je me trouve loin de la Russie ou du pays où elles sont traditionnelles. Ce sera la même chose dans ce cas-là, car la délégation russe se trouvera à Munich le 16 février. Je vous garantis que je commanderai certainement des wontons, le plat qui doit être nécessairement présent sur la table lors de la fête du printemps, qu'on appelle le Nouvel an chinois traditionnel.

Je voudrais présenter mes salutations sincères à nos amis chinois à l'occasion de cette fête heureuse et positive qui réunit les Chinois dans le monde entier. Comme vous avez demandé des félicitations en chinois, je le ferai avec plaisir. (Souhaite une bonne année en chinois) 

 

 


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