Allocution et réponses à la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors de la conférence de presse conjointe suite à ses pourparlers avec Mohammad Javad Zarif, Ministre des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran, Moscou, 2 septembre 2019
Mesdames et messieurs,
Nos pourparlers ont été très substantiels.
Nous avons évoqué la plupart des questions relatives aux relations russo-iraniennes dans le contexte des accords de principe atteints au cours des rencontres des présidents russe et iranien, y compris des ententes obtenues en février dernier à Sotchi et en juin dernier en marge du sommet de l'OSC à Bichkek.
Nous voulons tous les deux renforcer davantage le partenariat dans le domaine politique, économique et social, en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et de politique étrangère en général.
Nous avons constaté avec satisfaction la hausse de 17% des échanges commerciaux au cours des six premiers mois de l'année. Un rôle important dans la consolidation de cette tendance positive revient à la Commission permanente russo-iranienne pour la coopération économique, dont la dernière réunion a eu lieu cet été en Iran et était coprésidée par les ministres de l’Énergie de nos deux pays. Aujourd'hui, les ministres russe et iranien de l’Énergie se rencontrent à Moscou. Nous sommes certains qu'ils évoqueront de manière plus détaillée les objectifs économiques liés à la mise en œuvre des directives concertées par les présidents. Il s'agit de réaliser des initiatives russo-iraniennes prometteuses, avant tout dans le domaine de l'énergie - y compris nucléaire -, des transports, de la coopération industrielle et du partenariat financier et bancaire.
La Russie et l'Iran subissent l'influence des restrictions unilatérales illégitimes introduites par les États-Unis pour bloquer les liens économiques extérieurs de la République islamique d'Iran. Nous nous sommes accordés pour mettre en œuvre des efforts conjoints visant à renforcer la protection des projets commerciaux et économiques conjoints avec l'Iran pour assurer notre indépendance vis-à-vis des transactions en dollars. Le dollar en tant que devise des transactions internationales s'est significativement discrédité non seulement dans nos pays, mais aussi aux yeux de la plupart des autres États. Ces derniers se rendent compte du caractère anormal des actions actuelles de Washington, qui tente d'imposer ses décisions unilatérales, y compris en étudiant la possibilité de réviser les normes de l'OMC pour promouvoir des moyens de concurrence absolument déloyale dans le commerce et obtenir des avantages unilatéraux.
Tout comme nos collègues iraniens, nous estimons que la mise en œuvre de l'Accord provisoire sur la formation d'une zone de libre-échange entre l'Iran et l'UEEA favorisera davantage le développement de nos liens commerciaux et économiques.
Nos deux pays ont intérêt à élargir leur coopération dans le domaine social. Nous envisageons d'organiser d'ici la fin de l'année des événements dans le cadre de Journée de la culture russe en Iran. Nous avons évoqué aujourd'hui les enjeux de la formation d'une base juridique internationale solide pour l'activité du Centre culturel iranien en Russie et du Centre culturel russe en Iran.
Nous avons évoqué en détail les problèmes d'actualité relatifs à l'agenda régional et international. Nos positions sur la plupart des questions sont identiques ou très proches. Nous avons mis l'accent sur la situation autour du Plan d'action global conjoint (JCPOA) sur le dossier nucléaire iranien. Nous avons confirmé notre attachement ferme et de principe à cet accord crucial confirmé par une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu. Nous soulignons de manière univoque que la situation formée autour du Plan résulte directement des initiatives destructrices de l'Administration américaine, qui, non seulement, a quitté cette entente adoptée par le Conseil de sécurité de l'Onu, mais tente aussi d'interdire à tous les autres États membres de l'Onu de respecter cette décision contraignante du Conseil de sécurité. Nous sommes absolument certains que c'est cette politique américaine visant à torpiller l'accord international qui a forcé nos collègues iraniens à suspendre partiellement la mise en œuvre des engagements qu'ils avaient acceptés volontairement dans le cadre du JCPOA.
Nous avons débattu du règlement syrien, notamment dans le cadre des préparatifs du sommet du format d'Astana (entre les présidents russe, iranien et turc) qui devrait avoir lieu mi-septembre sur le territoire turc. Nous avons évoqué la nécessité d'efforts supplémentaires visant à stabiliser la situation sur le terrain en Syrie parallèlement à une lutte antiterroriste sans compromis. Nous avons évoqué la nécessité d'efforts parallèles pour le rétablissement d'après-guerre de la Syrie, ainsi que l'aide au retour des réfugiés et des personnes déplacées. Nous avons examiné les perspectives du processus de paix, notamment du point de vue du lancement le plus rapide possible du Comité constitutionnel. Nous espérons qu'il n'aura plus de tentatives de "mettre des bâtons dans les roues" à ces efforts et que nos collègues à l'Onu ne tarderont plus à adopter la liste concertée par le Gouvernement et l'opposition, ainsi que les règles procédurales élaborées qui sont, à notre connaissance, acceptables pour Damas, les opposants et les représentants de la société civile faisant partie du Comité constitutionnel.
D'une manière générale, je considère que nos pourparlers ont été très utiles, comme toujours. Nous nous sommes accordés pour maintenir nos contacts concernant tous ces problèmes, ainsi que d'autres questions de sécurité régionale, notamment la sécurité et la stabilité dans le Golfe, où l'on constate actuellement des processus compliqués. La Fédération de Russie et la République islamique d'Iran ont intérêt à ce que tous les pays riverains du Golfe et tous leurs partenaires internationaux s'entendent sur des moyens mutuellement acceptables d'assurer la sécurité dans cette région cruciale du monde. Il existe dans ce domaine les initiatives russe et iranienne, qui sont ouvertes et compréhensibles. Nous soutiendrons les accords qui seront basés sur les intérêts de toutes les parties impliquées dans cette région.
Question: Dans quelle mesure l'initiative du Président français Emmanuel Macron devrait-elle être réalisée afin de faire baisser les tensions entre l'Iran et les États-Unis?
Sergueï Lavrov (répond après Mohammad Javad Zarif): Quand le Président russe Vladimir poutine s'est rendu en France il y a quelques semaines à l'invitation d'Emmanuel Macron, ils se sont entretenus longuement au fort de Brégançon, en tête-à-tête, ainsi qu'avec leurs délégations. Emmanuel Macron a mentionné les efforts que lui-même et la France tentaient d'entreprendre afin de sauver le Plan d'action global conjoint. Vladimir Poutine a soutenu cette attitude du leader français en soulignant que cette initiative devrait viser la mise en œuvre complète du JCPOA, sans aucuns ajouts ni soustractions. Toutes les idées supplémentaires qui pourraient apparaître dans ce contexte doivent être débattues isolement, sans toucher aux obligations de toutes les parties dans le cadre du JCPOA.
Nous espérons que cette initiative utile du Président français sera fructueuse. Nous sommes reconnaissants envers nos amis iraniens pour les informations confidentielles détaillées et leurs estimations de l'état actuel de ce processus.
Question: Avez-vous évoqué des questions liées au programme balistique de Téhéran, ainsi qu'à la présence iranienne dans la région? A ce que nous sachions, il s'agit de la condition principale posée par les États-Unis et leurs alliés régionaux - notamment par Israël - pour progresser dans les négociations sur le programme nucléaire iranien. Certains évoquent même un nouvel accord.
Sergueï Lavrov: En ce qui concerne le lien entre, d'un côté, les efforts visant le rétablissement du respect des principes de base du JCPOA, et, de l'autre, les questions concernant le programme balistique de l'Iran et la situation dans la région du point de vue du rôle de la République islamique, j'ai déjà mentionné ce sujet en répondant à la question précédente. Tout comme nos amis iraniens, nous estimons fermement qu'il est nécessaire de respecter les ententes, surtout les accords contraignants confirmés par une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu. C'est de ce point de vue que nous analysons les initiatives entreprises par nos collègues français. Nous leur souhaitons du succès. Comme je l'ai déjà dit, nous nous échangeons des estimations, notamment dans le contexte des contacts de l'adjoint de Mohammad Javad Zarif aujourd'hui à Paris. Nous continuerons de coopérer de manière étroite sur le maintien et la mise en œuvre des engagements de toutes les parties dans le cadre du JCPOA.
En ce qui concerne le thème du programme balistique de l'Iran et la situation dans la région, si je comprends bien, nos collègues iraniens ont déjà expliqué que - parallèlement à la confirmation de l'intégrité et du caractère contraignant du JCPOA - ils étaient prêts à examiner n'importe quelle proposition concernant le développement futur du dialogue. Cela est parfaitement naturel à nos yeux. Si quelqu'un avait l'idée d'organiser un forum pour évoquer de nouvelles initiatives, nous ne la refuserions jamais et ne tenterions pas de préétablir les résultats des débats. Afin d'être stable, toute entente doit s'appuyer sur le consensus de toutes les parties intéressées. Cela concerne les débats sur le programme balistique de l'Iran qui se développe en conformité stricte avec le droit international et ne fait l'objet d'aucune interdiction. Cela concerne également les discussions sur la situation dans la région.
Question (adressée à Mohammad Javad Zarif): Les médias ont récemment annoncé que l'Arabie saoudite saluait les négociations sur la sécurité dans le Golfe. Les États-Unis évoquent eux aussi cette question. Pouvez-vous confirmer ces informations? Quels sont les liens avec l'initiative russe de sécurité collective et votre initiative pour la sécurité dans le Golfe?
Sergueï Lavrov (répond après Mohammad Javad Zarif): Nous devons être réalistes. Cette région suscite beaucoup de préoccupations dans tous les pays qui la composent, en Europe, aux États-Unis et en Russie. Nous sommes préoccupés par l'escalade des tensions visant la confrontation, par le fait que que tout un nombre d'initiatives ne vise pas à atteindre des compromis mais à augmenter les tensions et à provoquer la confrontation. On constate beaucoup d'idées concernant l'organisation de certaines patrouilles dans la zone du Golfe, ainsi que des détroits d'Ormuz et de Bab-el-Mandeb. Ces initiatives se laissent guider dans une grande mesure par le principe "ami-ennemi": tout le monde doit nécessairement être "pour" ou "contre" quelqu'un. Mais ce n'est pas la position russe. Nous promouvons depuis longtemps notre conception de sécurité dans le Golfe. Il est nécessaire de rechercher des solutions uniquement via un dialogue respectueux et d'égal à égal qui ne pose aucune condition préalable et implique tous les pays riverains du Golfe. Je pense notamment au Conseil de coopération des États arabes du Golfe et de la République islamique, avec une participation active des acteurs extérieurs, par exemple de la Ligue arabe, de l'Organisation de la coopération islamique ou des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu. D'autres participants extérieurs sont également possibles.
Tout cela doit se développer sur la base d'un dialogue égalitaire et respectueux. Notre position, soutenue encore une fois par nos collègues iraniens, prévoit notamment la recherche de ces formats et de ces approches de la résolution des problèmes du Golfe. Ce n'est évidemment pas la seule partie de la région qui exige des efforts supplémentaires en matière de paix. Il y a aussi le problème palestinien - que nous avons évoqué aujourd'hui - la situation en Irak, en Afghanistan, au Yémen ou en Libye. Tous ces foyers de conflit doivent d'abord être examinés uniquement du point de vue de l'organisation du dialogue entre tous ceux qui pourraient aider à créer les conditions nécessaires pour des négociations politiques inclusives dans toutes ces zones visant à rechercher la concorde nationale et des solutions se basant sur les ententes existantes et les résolutions de l'Onu. Toutes les tentatives de désigner d'avance des coupables et des responsables dans ces foyers - tout comme dans n'importe quel autre conflit - ne peuvent en rien influer sur la situation dans la région de manière positive. Nous défendrons la nécessité d'un processus coopératif, égalitaire et respectueux et ne soutiendrons pas les conceptions et les schémas unilatéraux et conflictuels.
Question (adressée aux deux ministres): Parallèlement à vos pourparlers à Moscou, une délégation du Ministère iranien des Affaires étrangères mène des consultations relatives au Plan d'action global commun à Paris. Dans quelle mesure les initiatives de ce genre pourraient-elles favoriser le maintien du JCPOA? Et dans quelle mesure le troisième pas de l'Iran vers la réduction de ses obligations dans le cadre du plan pourrait-il persuader les Européens de respecter leurs engagements? Quelle est l'importance du rôle de la Russie dans ce contexte?
Sergueï Lavrov (répond après Mohammad Javad Zarif): Je peux ajouter que nos partenaires américains, soutenus par certains de leurs alliés régionaux, tentent ouvertement de provoquer l'Iran. Les Américains ont annoncé qu'ils ne considéraient plus le JCPOA comme obligatoire, mais exigent toujours de l'Iran un respect absolu de tous ses engagements dans le cadre du plan.
Je voudrais rappeler encore une fois que le JCPOA représente un équilibre très délicat d'intérêts, d'engagements et de compromis. Il ne peut pas être divisé en éléments dont certains seraient obligatoires alors que les autres ne le seraient pas. C'est absolument exclu. Nous comprenons parfaitement que les initiatives que l'Iran est forcé d'entreprendre pour la suspension partielle de ses engagements volontaires dans le cadre du JCPOA résultent directement des actions inacceptables des États-Unis vis-à-vis de ce texte majeur approuvé par le Conseil de sécurité de l'Onu. Nous constatons des tentatives évidentes d'inciter l'Iran à violer le régime de non-prolifération et à torpiller sa coopération avec l'AIEA afin, visiblement, d'obtenir un prétexte pour mette en œuvre des scénarios de recours à la force que nous dénonçons résolument et qui seraient sans aucun doute désastreux pour toute la région. C'est pourquoi nous soulignons la retenue de nos collègues iraniens, leur respect strict de toutes les normes du droit international existantes dans le domaine de la non-prolifération des armes de destruction massive, nucléaire en l'occurrence. Nous espérons que cette attitude de l'Iran sera dûment appréciée par tous les autres membres du JCPOA.
Question (adressée à Mohammad Javad Zarif): Geir Pedersen, envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie, a annoncé jeudi dernier sa volonté de se rendre prochainement en Iran. Avez-vous déjà planifié une rencontre avec lui? Aura-t-elle lieu avant le sommet tripartite Russie-Iran-Turquie qui devrait se dérouler le 11 septembre? Si oui, quelles questions envisagez-vous d'évoquer?
Soutenez-vous l'idée de Geir Pedersen d'organiser un forum commun réunissant les formats d'Astana et dudit "Petit groupe sur la Syrie"? Si oui, quand serait-il, selon vous, utile d'organiser ce forum à Genève?
Les États-Unis et les Talibans sont actuellement proches de la signature d'un accord de paix dans le pays, prévoyant un retrait partiel des forces étrangères. Que pensez-vous du progrès des négociations entre les États-Unis et les Talibans? Quelle est la position iranienne sur cette question compte tenu du fait qu'une partie des troupes devrait tout de même rester en Afghanistan?
Sergueï Lavrov (répond après Mohammad Javad Zarif): En ce qui concerne les perspectives des rencontres entre le format d'Astana et les membres du "Petit groupe sur la Syrie", nous ne nous opposons jamais - le Président russe Vladimir Poutine l'a déjà souligné à plusieurs reprises - à aucun format sur aucune question. L'essentiel est que ces rencontres soient utiles.
Rappelons que les émissaires du "Petit groupe" (nos collègues français et allemands, notamment le président français Emmanuel Macron et la Chancelière allemande Angela Merkel) ont initié en octobre dernier une rencontre avec la Turquie et la Russie en tant que représentants du format d'Astana. La France et l'Allemagne représentaient le Petit groupe. Cette réunion a eu lieu à Istanbul, et nos collègues français et allemands avaient appelé avec insistance la Russie et la Turquie à favoriser la formation la plus rapide possible du Comité constitutionnel, pratiquement terminée à la fin de l'année dernière. Quand la Russie et la Turquie, soutenues par nos collègues iraniens, ont garanti l'adoption de la liste finale par le Gouvernement et l'opposition, ce sont nos collègues du Petit groupe sur la Syrie qui se sont adressés au Secrétaire général de l'Onu - c'est un secret de Polichinelle - pour l'appeler à ne pas confirmer cette liste car il leur semblait que plusieurs noms devaient en être retirés et remplacés par d'autres. Autrement dit, le Comité constitutionnel aurait pu commencer à travailler il y a pratiquement un an.
Pour répondre à la question de madame la journaliste sur l'attitude des ministres présents envers l'idée d'organiser des contacts entre le format d'Astana et le Petit groupe, je voudrais souligner que nous sommes prêts à n'importe quels contacts. L'essentiel est de comprendre leur valeur ajoutée. Si les efforts, ébranlés par le torpillage du lancement des travaux du Comité constitutionnel en décembre dernier, se réalisaient enfin, si le Comité était annoncé et présenté, s'il se réunissait à Genève et adoptait ses règles et ses procédures, il serait possible de couronner ce processus par l'organisation d'une rencontre entre les représentants du Petit groupe sur la Syrie et du format d'Astana. Mais organiser cette rencontre uniquement pour organiser une rencontre ne serait pas très utile, à mon avis. C'est ce que nous avons dit ouvertement à Geir Pedersen en réponse à sa proposition d'organiser une telle rencontre le plus rapidement possible.
Question: Est-ce que la Russie et l'Iran ont des positions similaires sur la zone de désescalade envisagée par la Turquie et les États-Unis?
Sergueï Lavrov: Je voudrais souligner plusieurs aspects. Nous soutenons toujours toutes les ententes qui favorisent le processus, permettent d'atténuer l'intensité des combats, d'alléger les souffrances de la population civile, de créer les conditions nécessaires pour la résolution des questions humanitaires et la promotion du règlement politique.
Nous suivons attentivement les négociations entre les États-Unis et la Turquie sur le maintien de la sécurité à la frontière turco-irakienne. Le Président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui s'est rendu la semaine dernière en Russie pour s'entretenir avec le Président russe Vladimir Poutine, a présenté des informations détaillées sur le découlement des négociations, ainsi que sur les questions toujours irrésolues. Nous nous intéressons au déroulement de ces négociations pour plusieurs raisons. Premièrement, comme nous l'avons déjà dit, nous reconnaissons les intérêts légitimes de la Turquie concernant la sécurité de ses frontières. Deuxièmement, nous reconnaissons la nécessité de décisions qui permettront d'éviter de transformer la question kurde en nouveau problème sérieux pour toute la région. Troisièmement, nous voulons que toutes les décisions adoptées dans le contexte des négociations turco-américaines respectent les intérêts des tribus arabes qui habitent traditionnellement sur le territoire concerné, c'est-à-dire à l'Est de l'Euphrate. Finalement - cet élément est pourtant prioritaire - nous ne soutiendrons que les décisions qui respecteront pleinement la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie.