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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 2 septembre 2021

1716-02-09-2021

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov au 2e marathon éducatif "Nouvelles connaissances"

 

Vendredi 3 septembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours devant les participants au 2e marathon éducatif "Nouvelles connaissances".

Ce marathon, qui se déroule du 1er au 3 septembre, impliquera toute la Russie. Pendant cette activité, le gouvernement du pays, les personnalités politiques, les leaders dans le domaine des affaires, de la science, de la culture et du sport prononceront des discours et communiqueront avec des élèves et des étudiants russes dans le cadre de six sections éducatives: Connaissances, Sport, Histoire et culture, Science et technologies, Monde numérique et médias, Affaires. La diffusion sera organisée depuis les studios de six villes du pays (Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, Sotchi, Kazan, Vladivostok).

Plus de 5.000 conférenciers organiseront des cours dans des écoles russes, aussi bien dans les grandes villes que dans les recoins isolés de notre pays. À l'événement appelé "Partage tes connaissances" participeront des chercheurs renommés, des ministres, des gouverneurs, des entrepreneurs, des collaborateurs de compagnies et d'associations qui ont réussi dans la vie et peuvent maintenant revenir à l'école pour partager leur expérience avec la jeune génération.

Sergueï Lavrov parlera des réalités actuelles de la diplomatie dans le cadre de la section "Connaissances" sur la plateforme principale du marathon au Centre d'exposition à Krasnaïa Presnia,.

La diffusion de l'allocution sera, comme d’habitude, accessible sur le site du Ministère et nos pages sur les réseaux sociaux.

 

Sur la réunion à venir de la Commission gouvernementale pour les expatriés

 

Vendredi 3 septembre se déroulera une nouvelle réunion de la Commission gouvernementale pour les expatriés sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

À cet événement participeront des membres de la Commission, dont des représentants des organes fédéraux et régionaux du pouvoir exécutif, des députés et des sénateurs russes, des dirigeants d'associations et de fondations.

Il est prévu, entre autres, d'évoquer la préparation du 7e Congrès mondial des expatriés (Moscou, 15-16 octobre), les résultats du suivi public dans le domaine des relations avec les compatriotes, et d'analyser l'expérience du travail avec la diaspora russe de l'Association des avocats de Russie.

 

Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec Ibrahima Khalil Kaba, Ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l'étranger de la Guinée

 

Mardi 7 septembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec Ibrahima Khalil Kaba, Ministre guinéen des Affaires étrangères et des Guinéens de l'étranger, qui se rendra en visite de travail à Moscou du 6 au 8 septembre.

Il est prévu d'évoquer le renforcement de la coopération mutuellement avantageuse dans les secteurs politique, commercial, économique, et social, entre autres.

Une attention particulière sera accordée à l'élargissement du partenariat d'affaires dans les secteurs prometteurs tels que l'exploration géologique et l'exploitation des ressources minières, l'infrastructure, l'énergie, les transports, la pêche et l'agriculture.

Un échange d’avis en profondeur est prévu sur l’ordre du jour régional et international, notamment sur le règlement des situations de crise et la lutte contre le terrorisme en Afrique, ainsi que la lutte contre la propagation de maladies infectieuses dangereuses, y compris le Covid-19 et la fièvre Ebola. Il est prévu d'aborder en détail les axes de coopération à l'Onu et dans d'autres formats multilatéraux, ainsi que la progression de la coopération russo-africaine dans le contexte de la préparation du 2e sommet Russie-Afrique en 2022.

 

Sur le Forum international antifasciste

 

Les 8 et 9 septembre à Moscou se déroulera le Forum international antifasciste 2021 à l'occasion de la Journée internationale à la mémoire des victimes du fascisme, qui sera consacré aux 80 ans du début de la Grande Guerre patriotique et aux 75 ans de la fin du procès de Nuremberg.

Malheureusement, même aujourd'hui, 80 ans après le début de la Grande Guerre patriotique, l'humanité est de nouveau confrontée à des manifestations de fascisme. Les événements qui se déroulent dans certains pays suscitent à juste titre l’indignation des vétérans de la Grande Guerre patriotique, des victimes du fascisme, des anciens prisonniers en bas âge des camps de concentration fascistes et des habitants de Leningrad assiégée, ainsi que d'autres représentants de la communauté internationale victimes du fascisme. C'est pourquoi l'un des objectifs principaux du Forum international antifasciste consiste à prévenir le monde de la menace réelle du fascisme, qui fait de nouveau parler de lui.

Pendant le travail du Forum sera présenté un rapport du Comité d'organisation sur les manifestations actuelles du fascisme dans différents pays, ainsi que sur les formes et les méthodes de lutte efficace contre celui-ci au sein de la société. Seront également évoquées les questions relatives à la falsification de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Grande Guerre patriotique, à l'aide morale, juridique et matérielle aux victimes du fascisme, à l'éducation patriotique de la jeune génération, et d'autres.

Le programme du Forum inclut une visioconférence internationale avec la participation en direct des représentants de plusieurs pays étrangers dont: l'Autriche, l'Arménie, la Biélorussie, la Bulgarie, l'Allemagne, Israël, le Kazakhstan, la Lettonie, la Lituanie, la Moldavie, la Pologne, la Serbie, la Slovénie, les États-Unis, l'Ouzbékistan, l'Ukraine, la France et l'Estonie.

Des salutations du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov seront envoyées aux organisateurs et aux participants au Forum international antifasciste.

 

Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Vincent Biruta, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Rwanda

 

Vendredi 10 septembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Vincent Biruta, qui se rendra en visite de travail à Moscou les 9 et 10 septembre.

Il est prévu d'évoquer les axes principaux du développement du partenariat russo-rwandais dans les domaines politique, commercial, économique, et social, entre autres. Une attention particulière sera accordée à la progression de la coopération d'affaires mutuellement avantageuse, notamment dans les secteurs de l'énergie et de l'usage du nucléaire pacifique, de l'exploration géologique, des technologies numériques, ainsi que de la préparation de cadres rwandais dans les universités russes.

Les deux interlocuteurs échangeront leurs avis sur l’ordre du jour régional et international, notamment sur le maintien de la paix et le déblocage des situations de crise en Afrique, la lutte contre les nouveaux risques et défis tels que le terrorisme international et l'extrémisme.

 

Pour l'anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale

 

Vendredi 3 septembre, notre pays célèbre une journée de gloire militaire: la Journée de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945), le plus grand conflit armé dans l'histoire de l'humanité qui a emporté la vie des dizaines de millions de personnes. La Seconde Guerre mondiale est devenue la plus grande tragédie de l’histoire, qui s'est répercutée sur le destin des générations qui l’ont suivie.

L'instauration de cette fête par décret du Président de la Fédération de Russie du 24 avril 2020 a permis de rétablir la justice historique et de refléter dignement la contribution décisive de l'URSS à l’achèvement au plus vite de cette guerre sanglante, et au retour à la vie pacifique.

L'acte de capitulation inconditionnelle de l'Allemagne nazie signé dans la nuit du 8 au 9 mai 1945 a mis un terme aux activités militaires sur tous les fronts européens. Le seul allié réel de l'Allemagne restait le Japon militariste, qui a poursuivi les opérations en Extrême-Orient et dans l'océan Pacifique. Les actions victorieuses des forces armées soviétiques contre l'armée du Guandong en Mandchourie et les unités japonaises à Sakhaline et sur les îles Kouriles ont été un événement clé dans la défaite du Japon militariste.

Les résultats de la guerre sont fixés dans l'acte de capitulation du 2 septembre 1945 et dans la Charte de l'Onu, dont le Japon est devenu membre en 1956.

Force est de constater avec regret que Tokyo refuse à ce jour de reconnaître à part entière la réalité historique établie et à partager les appréciations reconnues des causes, des circonstances et des résultats de la Seconde Guerre mondiale.

Le 3 septembre, nous rendons hommage au courage, à l'héroïsme et au sacrifice des soldats soviétiques, de tous les peuples et des républiques fraternelles de l'URSS qui ont apporté une contribution décisive à l’issue victorieuse de cette terrible guerre. Ses leçons montrent qu'il n’est possible de contrer les intentions de haine qu’en unissant les forces qui défendent la liberté et l'indépendance nationale.

Notre objectif commun aujourd'hui consiste à préserver la vérité historique. C'est d'autant plus important dans les conditions actuelles, à l’heure où les tentatives ne cessent pas de réécrire l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, de changer ses résultats et de diminuer le rôle de l'Union soviétique dans la victoire sur l'Allemagne nazie et le Japon militariste.

Nous espérons que cette commémoration rappellera une fois de plus à l'humanité l'immense prix qui a été payé par l'URSS et d'autres puissances alliées pour établir l'ordre international pacifique qui est maintenu depuis plus de 75 ans.

 

Sur l'organisation à Arkhangelsk de festivités à l'occasion du 80e anniversaire de l'arrivée en URSS du premier convoi de l'Arctique

 

Du 29 au 31 août, Arkhangelsk a accueilli des festivités consacrées aux 80 ans de l'arrivée de Grande-Bretagne en URSS du premier convoi de l'Arctique: Dervish. Le programme des festivités a compris un défilé naval, un dépôt de fleurs devant le monument aux participants aux convois de l'Arctique de 1941-1945, la conférence internationale scientifique et pratique "Lend-Lease et convois de l'Arctique: de la coopération régionale à la coalition mondiale" et le rassemblement solennel "Milles sous le feu de la Victoire".

À ces événements ont participé les ambassadeurs de Grande-Bretagne et de Norvège accrédités dans notre pays. Le Ministère russe des Affaires étrangères était représenté par le directeur du Deuxième département européen, Sergueï Beliaev.

Pendant les festivités, le fil conducteur portait sur l'importance de préserver la mémoire de l'exploit héroïque des gens qui ont défié les mers austères de l'Arctique et un ennemi impitoyable. Les convois de l'Arctique sont devenus un exemple de coopération réussie sans précédent entre les pays membres de la coalition antihitlérienne qui, malgré toutes les grandes divergences idéologiques, ont réussi à s'unir autour d’un objectif commun: lutter contre le fascisme.

Il est réjouissant que les peuples de la Russie et de la Grande-Bretagne restent liés par une attitude respectueuse envers la mémoire des participants aux événements de l'époque. A l’occasion de cette date anniversaire, notre Ambassade à Londres a félicité les vétérans britanniques qui sont encore parmi nous et qui ont transmis, à leur tour, leurs meilleurs vœux aux participants aux festivités à Arkhangelsk.

Nous voudrions profiter de l’occasion pour exprimer également notre sincère gratitude aux vétérans marins qui ont forgé la Grande Victoire. De tout notre cœur, nous vous souhaitons santé, bonheur et bien-être.

 

Sur la profanation d'un cimetière soviétique en Pologne

 

Nous venons d'apprendre qu’un nouvel acte de vandalisme avait été commis cet été dans le cimetière militaire soviétique de la ville de Rawicz en Pologne, où sont enterrés plus de 1.500 soldats soviétiques tués dans les combats pour la ville et ses environs en janvier 1945. Qui sont ces gens qui commettent de tels actes terribles? Ils y vivent, certainement. Ce ne sont pas des individus envoyés là-bas d'autres continents, mais des habitants de Rawicz, des descendants des habitants de cette ville. 1.500 personnes ont donné leur propre vie pour leur avenir. Sur l'obélisque au centre du cimetière, les vandales ont écrit avec de la peinture des inscriptions et des images illisibles. On ignore dans quelle "ferveur" ils ont agi.

Bien que le maire de la ville ait condamné ce délit et promis que les autorités pallieraient ses conséquences, rien n'a été fait à ce jour pour remettre le monument en état.

Il est regrettable de constater que des actes de vandalisme visant des monuments soviétiques en Pologne continuent de se produire régulièrement. Il s'agit du quatrième cas rien que cette année. Ce n'est pas non plus la première fois que le cimetière soviétique de Rawicz est vandalisé, où les autorités ont déjà restauré deux tombes et une plaque de marbre après une requête du Consulat général de Russie à Poznan en 2020.

Nous remarquons que souvent, les autorités polonaises ne rapportent même pas les faits de vandalisme comme le prescrit l'article 3 de l'Accord intergouvernemental sur les cimetières et les lieux de mémoire des victimes des guerres et des répressions, et qu’ils sont révélés par des médias régionaux, des citoyens concernés ou sur les réseaux sociaux, souvent avec beaucoup de retard. Parce que les notifications sur tous les cas troublent le tableau paisible généralement présenté à Varsovie d'un prétendu respect envers les cimetières des guerriers soviétiques tués dans ce pays. Il n'y a pas d'autre explication à cela.

 

Sur la situation en Afghanistan

 

L'épopée afghane de presque 20 ans des États-Unis et de l'Otan s'est terminée sans gloire. Ce n'est pas un simple échec, c'est une catastrophe. Les problèmes de longue date - terrorisme, trafic de stupéfiants, bas niveau de vie de la population locale - n'ont pas pu être réglés. Beaucoup de choses n'ont fait que s'aggraver. Après leur départ, les forces étrangères n'ont pas réussi à laisser un système politique stable: avec l'arrivée des talibans au pouvoir, il sera fondamentalement reformaté, de toute évidence. "L'accord final" de la présence militaire de la coalition internationale a été un nouveau cas de mort de civils après l’attaque d'un drone américain, qui a entraîné l'effondrement d'un immeuble résidentiel et la mort de 9 personnes, dont 6 enfants. Nous condamnons fermement un tel usage aveugle de la force.

Nous sommes préoccupés par la hausse de la tension socioéconomique en Afghanistan liée à la suspension de l'aide financière et matérielle des sponsors traditionnels parmi les pays occidentaux. L’incertitude persiste concernant la reprise du travail des établissements publics et des banques. À Kaboul et dans d'autres grandes villes grandit la colère contre la politique des talibans qui a entraîné une hausse des prix des produits de première nécessité, de la nourriture et du carburant. C'est pourquoi nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures effectives pour empêcher une crise humanitaire en Afghanistan. De notre côté, nous étudions la possibilité d'envoyer à Kaboul une aide humanitaire russe.

Selon les informations rapportées de Kaboul, les talibans engagent des démarches visant à créer un nouveau système politique dans le pays. Sachant que nous prônons la constitution au plus vite d'un gouvernement de coalition inclusif avec la participation de toutes les forces ethno-politiques de l'Afghanistan, y compris les minorités nationales. Nous notons également la déclaration du haut fonctionnaire des talibans Shahabuddin Delawar, qui a appelé les pays étrangers qui ont fermé leurs missions diplomatiques à reprendre leur travail. Ce signal témoigne de la disposition des talibans à développer les liens avec la communauté internationale.

L'Ambassade de Russie à Kaboul continue de travailler en régime normal. La situation relative à la garantie de la sécurité de ses collaborateurs et des bâtiments est sous contrôle à l'étape actuelle.

 

Sur la situation en Éthiopie

 

Nous sommes préoccupés par l'évolution de la situation en Éthiopi, pays ami, où se sont intensifiés les combats entre l'armée gouvernementale et le Front de libération du peuple du Tigré à proximité immédiate de Semera, centre administratif de la région d'Afar.

L'acheminement de l'aide humanitaire internationale a été suspendu dans l'aéroport de cette ville, qui est un centre logistique important. Le Front de libération du peuple du Tigré continue d'essayer de contrôler à Afar la route stratégique qui relie l'Éthiopie au Djibouti, ce qui risque d'aggraver la situation humanitaire déjà difficile et d'augmenter le flux de réfugiés.

Nous estimons que les deux belligérants doivent immédiatement cesser le feu afin de stopper l'effusion de sang, d'améliorer la situation humanitaire, d'entamer la stabilisation socioéconomique et de faire revenir les déplacés internes dans leur foyer.

Nous saluons la nomination, le 26 août, de l'ancien président du Nigeria au poste de Haut représentant de l'Union africaine pour la corne de l'Afrique. Nous espérons qu'à ce poste il apportera une contribution efficace aux efforts visant à normaliser la situation humanitaire au nord de l'Éthiopie.

Nous appelons la communauté internationale et les organisations régionales à soutenir les démarches du gouvernement éthiopien dans la recherche de solutions pour régler la situation intérieure afin de rétablir la paix dans le Tigré et la vie normale de la population. Nous partons du principe que le rôle décisif en ce sens revient aux Éthiopiens avec la contribution, avant tout, de la communauté africaine.

 

Sur la conférence ministérielle sur la Libye en Algérie

 

Les 30 et 31 août, la capitale algérienne a accueilli une conférence des pays voisins de la Libye à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, de l'Egypte, de la République du Congo, du Niger, du Soudan, du Tchad et de la Libye elle-même, ainsi que l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye Jan Kubis, le Secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit et le Commissaire chargé aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'Union africaine Bankole Adeoye.

L'objectif principal annoncé du forum était d’apporter une contribution aux Libyens pour une réconciliation nationale au plus vite et le règlement au plus vite de la grave crise militaro-politique qui perdure depuis 2011. Dans ce contexte a eu lieu un échange d'avis intéressé sur la mise en œuvre des résolutions 2510 et 2570 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que des décisions correspondantes des conférences internationales organisées à Berlin en janvier 2020 et en juin 2021. Les interlocuteurs réunis en Algérie sont convenus de poursuivre leurs efforts pour promouvoir le processus de paix en Libye sous l'égide de l'Onu, et ont souligné la nécessité de renforcer les mesures de confiance afin de créer des conditions favorables pour organiser en Libye des élections nationales prévues le 24 décembre 2021. La prochaine conférence devrait avoir lieu au Caire.

La Russie a toujours souligné le rôle particulier des voisins de la Libye dans le règlement global du conflit militaro-politique interlibyen. Nous avons prôné et prônons leur participation active et conséquente aux efforts internationaux collectifs pour contribuer à faire progresser le processus de paix dans ce pays. Nous saluons l'initiative opportune de l'Algérie d’organiser un événement aussi représentatif sur son territoire. Nous réaffirmons notre disposition à renforcer la coopération avec les voisins de la Libye au profit du rétablissement au plus vite de la paix et de la sécurité sur le sol libyen, ce qui contribuera à son tour à la normalisation de la situation dans toute la région du Sahara-Sahel.

 

Sur l'actualisation de la Conception russe de la garantie de la sécurité collective dans le Golfe

 

Au milieu des années 1990, la Russie a présenté sa vision de la sécurité collective dans le Golfe. Depuis, notre Conception a été mise à jour plusieurs fois en fonction de la dynamique d'évolution de la situation dans cette région stratégique du monde.

Parmi les principes centraux de l'initiative russe mentionnée, nous soulignons traditionnellement l'universalité, le déroulement par étapes et le multilatéralisme en tant que moyen de garantir la participation de toutes les parties intéressées à la prise et à l'accomplissement des décisions en s'appuyant sur l'attachement au droit international au respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États.

La Russie a terminé en août le travail d'actualisation de la Conception en coordination avec ses partenaires dans la région. Sa version mise à jour est focalisée sur l'adoption d'un programme d'actions communes à long terme visant à renforcer la stabilité et la sécurité, notamment par des mesures de confiance, la création de mécanismes pour régler les litiges et les conflits, ainsi que la détermination des repères principaux et des paramètres de la future architecture de l'interaction interétatique dans le Golfe. Ce document prévoit l'établissement d'une coopération multilatérale dans le secteur militaro-politique et la promotion d'une coopération économique, sociale, écologique et dans d’autres domaines.

La nouvelle version de la Conception est publiée en accès libre sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères. Elle a été envoyée aux capitales de la région et diffusée en tant que document officiel du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies.

Après la normalisation de la situation épidémiologique, une table ronde internationale sera organisée à Moscou à l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie pour une discussion substantielle sur le document. Nous comptons sur la participation active à cette discussion des représentants intéressés de la communauté d'experts internationale.

 

Sur le non-respect de la loi russe par les plus grandes compagnies informatiques

 

Le non-respect, par les plus grandes compagnies informatiques (principalement situées sous juridiction américaine), des exigences des organes compétents russes de bloquer et de supprimer le contenu illégal est devenu systémique.

Les injonctions déjà envoyées aux sièges de Google et d'Apple pour interdire l'accès aux ressources reconnues comme extrémistes dans leurs applications en ligne ont été ignorées. Nous ne pouvons pas admettre une situation dans laquelle des géants de l'internet, sans respecter la législation du pays sous la juridiction duquel ils travaillent, choisissent eux-mêmes les requêtes à satisfaire, les ressources à conserver ou à supprimer. Il est d’autant plus inacceptable que la ségrégation politique et la politique du dominant guident la prise de décisions qui, selon notre point de vue et celui de tous ceux qui respectent le droit international, devrait se fonder sur une base légale. Rappelons, par exemple, que contrairement aux affirmations d'attachement aux principes de libre accès à l'information, rien n'a empêché Apple de fermer, à la demande des renseignements ukrainiens, l'accès aux ressources de plusieurs médias et réseaux sociaux russes sur le territoire de ce pays. Quand ils veulent, ils peuvent. Le plus important, c'est la volonté, mais elle ne peut pas s'appuyer sur la conjoncture politique, surtout quand il est question de la liberté d'expression, de la régulation du contenu médiatique, etc.

Sur fond de cette attitude frivole, voire indifférente envers les lois russes, les compagnies mentionnées font preuve d'un respect bien plus rigoureux et d'une disposition au dialogue avec les autorités des pays d'accueil de leurs sièges, et des pays occidentaux dans l'ensemble. Ils savent ce qui arriverait si elles ne se pliaient pas aux prescriptions. De plus, elles prennent même des mesures pour une autorégulation responsable. Quand il n'est pas nécessaire de leur rappeler, d'envoyer des requêtes, de répéter publiquement des demandes, elles appliquent elles-mêmes la législation nationale. Sachant que dans ces mêmes pays nous assistons à des exemples d'approche politisée. On peut citer notamment la situation dans laquelle, par des restrictions arbitraires, Apple et Google ont retiré de l'espace médiatique les réseaux sociaux tels que Parler. Une pure politisation du problème.

Nous pensons qu'un tel comportement hautain et sélectif, tout comme la négligence ostentatoire vis-à-vis des multiples requêtes des autorités compétentes russes par rapport au contenu reconnu comme extrémiste, est particulièrement inadmissible dans le contexte des processus électoraux actuels. Les partenaires américains ont exprimé plusieurs exigences, préoccupations et même menaces de ne pas s'ingérer dans leurs affaires intérieures et dans leurs élections. Il y avait tout une liste de réclamations envers la Russie. Nous avons essayé de dire qu'il existait des formes de communication civilisées, des canaux de liaison appropriés. Et surtout, que nous avions besoin d'exemples et de preuves que la Russie avait pu d'une manière ou d'une autre s'ingérer (ou s'ingérait déjà), selon Washington, dans les élections. De quoi est-il question concrètement? Ils n'ont pas fourni d'exemples, mais la rhétorique continuait.

Maintenant, voilà un cas précis où nous montrons, expliquons et attirons l'attention des autorités américains sur le fait que les preuves existent. Sauf qu'elles ne témoignent pas de "tentatives" d'ingérence russe ou d'influence sur les processus politiques aux États-Unis, mais du contraire. Des personnes morales, des compagnies et des structures américaines créent d'une manière ou d'une autre des circonstances qui peuvent être interprétées comme une tentative d'ingérence non seulement dans les affaires intérieures, mais également le processus politique électoral. C'est ce que disent également plusieurs organes russes du pouvoir exécutif. Les communiqués à ce sujet ont été publiés aujourd'hui.

La complaisance continue des monopoles informatiques américains vis-à-vis de la diffusion de contenus interdits peut être légitimement interprétée comme une ingérence dans les affaires intérieures de l'État russe. Dans ces circonstances, nous sommes pour le moins découragés par l'afflux permanent d'accusations démagogiques complètement infondées d'ingérence dans les affaires intérieures des États-Unis.

Nous appelons instamment à satisfaire dûment les exigences de Rospotrebnadzor et du Parquet russe envoyées une nouvelle fois aujourd'hui aux compagnies mentionnées.

Dans un contexte plus large, nous partons de la nécessité de créer et de développer un milieu juridique plus ordonné pour une activité bienveillante et responsable des opérateurs informatiques de juridictions étrangères sur le territoire russe, ce à quoi est appelée à contribuer la loi sur l'activité des personnes étrangères sur le réseau de l'information et des communications Internet sur le territoire de la Fédération de Russie qui entrera en vigueur le 1er janvier 2022. Nous espérons qu'avec l'ouverture de leurs représentations conformément aux normes de cette loi, le dialogue entre l'État et les géants étrangers de l'internet passera au niveau supérieur, en accord avec la demande publique.

Même sans notre publication, il existait suffisamment de communiqués cités (notamment les déclarations de Roskomnadzor). Nous avons accordé une attention supplémentaire à ce sujet pour que les partenaires américains ne disent pas, par la suite, qu'ils n’étaient pas au courant. Maintenant c'est sûr qu'ils sont au courant. Il y a des faits. S'il faut préciser des nuances ou des détails, nous répondrons volontiers aux questions. Nous sommes ouverts au dialogue.

 

Sur la campagne contre la représentation de la chaîne RT en Allemagne

 

Nous sommes choqués par le commentaire Hendrik Zörner, porte-parole de l'Association des journalistes allemands, suite au refus des autorités du Luxembourg de délivrer une licence pour la diffusion satellite de la version allemande de la chaîne russe RT. Il ne s'agit pas d'un responsable de parti politique qui possède son propre ordre du jour politisé, pas d'un leader clandestin de mouvement nationaliste, mais du porte-parole de l'Association des journalistes allemands. Le représentant du principal syndicat des médias allemands a salué cette décision du Luxembourg à l’encontre de toutes les normes d'éthique et de décence élémentaire.

Je voudrais citer quelques phrases et expressions utilisées par le porte-parole de l'Association des journalistes allemands. Hendrik Zörner ne parlait pas à titre individuel mais au nom de sa structure. Il a qualifié de "victoire pour le monde de la radio, le journalisme et tous les téléspectateurs" la privation des spectateurs allemands d'accès à l'information de l'opérateur médiatique russe, populaire là-bas. Il a ainsi "béni" un nouvel acte de censure, d'atteinte à la liberté d'expression alors que son pays, l’Allemagne, souligne constamment le respect de la liberté d'expression et prend soin des journalistes. Nous sommes choqués. La contradiction est flagrante.

On peut dire infiniment que tel ou tel média nous déplaît, mais pour qu’il nous déplaise il faut des preuves que de cette manière il ne respecte pas les définitions et les normes conformément auxquelles un média doit travailler. Ce n'est pas simplement une question de goût ou d'opinion politique qui doivent ou non coïncider avec d'autres journalistes. C'est une question de conformité de l'activité du média avec la législation intérieure du pays et les engagements internationaux de l'État. Vos (je m'adresse à l'Association des journalistes allemands) opinions personnelles, préférences et visions ne jouent aucun rôle en l'occurrence. Citez des faits concrets sur la base desquels vous n'appréciez pas la chaîne RT en tant que journalistes. Peut-être parce qu'elle est plus populaire que certains médias qui font partie de votre Association? Une banale jalousie? Il faut savoir se tenir, mobiliser les forces, aller de l'avant, prouver sa compétitivité, au lieu de tirer un représentant du pouvoir par la veste, d'exiger le recours à des ressources administratives et, seulement ainsi, de gagner la bataille concurrentielle.

De telles déclarations suscitent des questions quant à la compétence de leur auteur. Ce n'est pas la première fois que M. Zörner s’exprime ainsi. Voici un autre exemple de ses déclarations, pas pour lui (il s'en souvient, je pense), pas pour le public, mais pour les collègues des organisations internationales qui ne trouvent pas eux-mêmes ces propos pour leur donner une appréciation.

Je demande à la Représentante de l'OSCE pour la liberté des médias Teresa Ribeiro de s'exprimer sur cette déclaration du porte-parole de l'Association des journalistes allemands. "Ceux qui travaillent pour RT ont dit adieu au journalisme critique et indépendant." Hendrik Zörner est même préoccupé par la présence de RT sur internet. Apparemment, la chaîne russe est à ses yeux la menace principale qui émane de l'espace numérique.

En général, nous constatons des attaques contre les médias venant des branches du pouvoir dans différents pays, mais en ce sens l'Allemagne fait exception. Nous voyons que les journalistes allemands persécutent leurs collègues, leur ont littéralement déclaré la guerre. S'ils ne considèrent pas les journalistes russes comme leurs collègues, ce n'est pas le problème des journalistes russes. C'est le problème des correspondants allemands, des médias allemands, de leurs associations et, au fond, de Berlin. Il s'avère que dans un pays démocratique qui se considère comme épris de liberté, il existe des gens qui disposent de ressources pour influencer l'opinion publique. Ils utilisent des méthodes inadmissibles, notamment la persécution et les insultes directes visant des journalistes. S'il existe des preuves, des données ou des informations qui témoignent que les journalistes allemands peuvent avoir des raisons de ne pas apprécier la chaîne RT pour des raisons professionnelles, nous vous prions de les publier et de nous les fournir. Sinon, soyez dignes de votre profession. Soyez des journalistes, pas des propagandistes.

La rhétorique de l'Association des journalistes allemands est révélatrice du point de vue de l'atmosphère générale de diffamation et de persécution attisée intentionnellement autour de RT en Allemagne à l'initiative des autorités locales, malgré les récents démentis de la Chancelière allemande Angela Merkel. Des représentants officiels allemands refusent publiquement aux collaborateurs de RT le droit de s'appeler journalistes. Des obstacles sont créés pour que la rédaction de la chaîne en Allemagne ne puisse pas bénéficier de services bancaires normaux. On nous dit que les autorités officielles n'ont rien à voir là-dedans, mais nous avons d'autres informations. Des publications portant atteinte à la réputation des médias russes sont faites. Tout cela a lieu dans un pays qui prône la liberté des médias et d'expression comme étant une valeur indéniable et la pierre angulaire d'une société démocratique et pluraliste.

Les circonstances de l'examen de la requête de RT par les autorités du Luxembourg suscitent également des questions. Des communiqués font surface dans l'espace médiatique concernant des consultations entre les autorités luxembourgeoises et allemandes faisant appel aux représentants des services de renseignement des deux pays, dont le contenu est indirectement mentionné par les déclarations de responsables allemands prenant la forme de pression non dissimulée.

L'agression mal cachée contre la chaîne RT a créé des réflexes de permissivité envers les médias russes, comme en témoigne la négligence des prescriptions de la justice allemande pour le journal Die Welt qui semble respecté. Le 17 août déjà, sur décision des tribunaux de Berlin et de Francfort, le journal devait supprimer de ses sites les publications diffamatoires consacrées à la chaîne RT. Malgré les affirmations allemandes concernant le respect de la loi, cela ne s'est toujours pas produit. La réponse à la question de savoir pourquoi est évidente: ils ont créé l’atmosphère appropriée. Les médias et les représentants du gouvernement agissent de concert.

Le silence total des organisations internationales compétentes est révélateur sur ce fond. Nous avons présenté suffisamment d'informations aujourd'hui pour que l'OSCE s'intéresse à ce qui se passe en Allemagne avec la chaîne RT. Nous pouvons en fournir d'autres. Il est temps de réagir à de telles violations scandaleuses de la liberté des médias. Nous attendons de ces structures une réaction appropriée dans le cadre de leurs mandats. Il sera impossible de le taire, nous le rappellerons. Nous appelons instamment les autorités allemandes à cesser de bafouer les droits des médias et des journalistes russes et à respecter les engagements internationaux en matière de pluralisme d'opinions. Puisqu'ils s'intéressent tant à la situation en Russie, nous voudrions qu'avec la même ardeur ils se penchent sur la situation en Allemagne. Il y a de nombreux problèmes à traiter, notamment en matière de liberté d'expression.

 

Sur la décision du BIDDH de l'OSCE de ne pas observer les élections législatives en Norvège

 

Voici un autre exemple féérique dépassant même la qualification de doubles standards. Nous avons dit plusieurs fois que les doubles standards étaient révolus. Il s’agit ici d’une absence totale de tout standard, d'un chaos total dans un secteur important.

Le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) de l'OSCE est une structure qui doit surveiller les élections. Les observateurs du BIDDH de l'OSCE ont décidé de ne pas surveiller les élections législatives en Norvège. La politique du BIDDH de l'OSCE vis-à-vis de l'organisation de l'observation des processus électoraux "à l'Est" et "à l'Ouest" de Vienne continue de susciter la stupéfaction et des questions.

Nous voudrions comprendre où sont les standards auxquels nous ne "correspondons" jamais, selon leur point de vue, auxquels ils se réfèrent constamment et qui n'existent pas en principe.

Voici un nouvel exemple: la décision de la direction du BIDDH de ne pas organiser l'observation des élections législatives norvégiennes prévues le 13 septembre 2021. Sachant que les experts du Bureau (notamment à l'issue de la récente visite de la mission pour évaluer les besoins d'observation) ont encore des reproches vis-à-vis du système électoral norvégien, tandis que les recommandations antérieures du BIDDH ne sont toujours pas observées. On pourrait penser que tous les problèmes de la Norvège relatifs aux processus électoraux et au déroulement des élections sont réglés, que toutes les remarques sont prises en compte (99,9% de tous les problèmes sont réglés, et qu’il reste 0,1% juste parce que c'est complètement ennuyeux). Mais ce n'est pas le cas. Alors pourquoi le Bureau refuse-t-il d'observer les élections dans ce pays? Ce n'est pas intéressant? Ce n'est pas pareil?

Cette position du BIDDH contraste avec la volonté immuable d'envoyer de nombreux "débarquements" d'observateurs à court et à long terme dans les pays de l'espace postsoviétique, même en dépit des restrictions épidémiologiques dues au Covid-19.

Nous attirons une nouvelle fois l'attention de la direction du BIDDH sur toutes les lacunes de sa méthodologie électorale, qui ne pourront être corrigées qu’en élaborant des normes et des standards communs d'observation électorale en concertation avec tous les États parties de l'OSCE.

 

Sur la déclaration des membres de la Commission européenne à l'occasion de la Journée européenne de commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires

 

Nous avons remarqué la récente déclaration des membres de la Commission européenne, Vera Jourova et Didier Reynders, à l'occasion de ladite Journée européenne de commémoration des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires. Depuis plus de dix ans, l'UE cherche à inculquer la tradition de la célébrer annuellement à la date de la signature du pacte de non-agression entre l'Allemagne et l'URSS de 1939.

Une personne non avertie qui ne connaît pas très bien l'histoire pourrait se demander: n'y a-t-il eu aucun régime autoritaire et totalitaire avant 1939?

Tout cela est fait avec de nobles slogans sur les "valeurs européennes" garantissant la liberté vis-à-vis du totalitarisme et de l'autoritarisme. Poursuivant un but noble à première vue, Bruxelles avance de manière irresponsable des approches révisionnistes de notre histoire commune en mettant un signe d'égalité entre le fascisme et le communisme.

Cette déclaration stipule, entre autres, que "le 23 août, l'UE rend hommage à la mémoire des victimes des régimes totalitaires en Europe et à ceux qui ont combattu ces régimes".

Camarades qui travaillent à la Commission européennes, on ne peut pas bannir la logique de manière aussi impitoyable. À un moment donné elle se vexera, et ne vous rendra plus visite.

Nous voudrions demander aux représentants hauts placés de la Commission européenne qui ont signé ce chef-d'œuvre: de quelle manière rendent-ils hommage aux victimes du nazisme ce jour-là dans les pays baltes, qui glorifient régulièrement les vétérans de la SS? Dans les pays membres de l'UE où sont détruits les monuments aux soldats de l'Armée rouge qui ont donné leur vie pour vaincre la peste brune? Ou bien, pour les auteurs de cette déclaration, les citoyens soviétiques tués par les collaborateurs nazis et nos guerriers libérateurs ne font pas partie de la catégorie des "Européens respectés" et méritent donc le mépris? Apparemment, les "commissaires politiques" bruxellois ne songent même pas à de telles contradictions évidentes dans leur élan visant à faire oublier les décisions du procès de Nuremberg. La logique est bafouée. Ils ne songent pas non plus aux conséquences éventuelles d'une telle cécité historique. Et aux conséquences qu'elle a déjà provoquées.

Nous sommes évidemment solidaires de ceux qui honorent sincèrement la mémoire de ceux qui ont donné leur vie dans la lutte contre l'idéologie de haine fasciste et ses vestiges, sans céder aux provocations pseudo-historiques. Le 23 août était également un prétexte tangible pour cela. Ce jour-là, il y a 78 ans, la bataille de Koursk - l'une des plus grandes et importantes batailles de la Seconde Guerre mondiale ayant conduit à la défaite de l'Allemagne nazie - s'est soldée par la victoire de l'Armée rouge. Voilà en ce qui concerne les standards et les principes virtuels, n’existant que sur le papier, qui se raniment uniquement au cours de telles réflexions sans scrupules. C'est une histoire vraie et vivante, un immense prix a été payé - celui des vies humaines.

 

Sur le 6e forum médiatique de la mer Caspienne

 

Vendredi 10 septembre à Astrakhan se déroulera le 6e forum médiatique de la mer Caspienne organisé par le gouvernement de la région d'Astrakhan, le Centre d'études internationales et politico-sociales Mer Caspienne-Eurasie et le Centre de politologie Nord-Sud avec le soutien de Rostourism et de Rossotroudnitchestvo.

C'est une tribune unique pour échanger les expériences, évoquer les nouveaux axes de développement du journalisme régional et international, et créer un champ d'information commun à tous les pays de la région de la mer Capsienne (Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Russie, Turkménistan).

Le thème du forum actuel porte sur les communications ethnoculturelles dans l'espace médiatique et sur le tourisme écologique et ethnoculturel.

Pendant les discussions, une attention particulière sera accordée à l'élaboration de recommandations pratiques et aux initiatives concernant le développement du secteur touristique en s'appuyant sur les ethno-marques des États caspiens et des territoires limitrophes russes, à la création et à l'échange d'informations ethno-touristiques et écologiques utiles, d'expérience, d'informations entre les rédactions des médias des pays de la région caspienne, etc.

Nous invitons à participer à ce forum les journalistes, les représentants du pouvoir public responsables de la politique de l'information, de la coopération internationale et du développement du tourisme, ainsi que des experts, des chercheurs et des politologues, des responsables d'associations et d'organisations de jeunesse des pays de la région caspienne.

Nous participerons également à ce forum. Sachant que (j'espère que rien ne l'empêchera) nous relancerons la pratique des conférences de presse délocalisées. Par conséquent, notre prochaine conférence de presse régulière se déroulera en marge du forum au format hydride, étant donné que certaines personnes se connectent depuis l'étranger ou n'ont pas la possibilité de participer en présentiel à cause des restrictions. Il y aura des journalistes locaux, peut-être certains viendront d'autres régions et il sera possible de se connecter et de poser une question. Nous mettrons tout en œuvre pour cela.

 

Sur les règles d'entrée dans les pays étrangers au vu de la pandémie de coronavirus

 

Je voudrais attirer votre attention sur le fait que sur le site du Ministère sont publiées des informations mises à jour sur les règles d'entrée dans les pays étrangers au vu de la pandémie de coronavirus à la date du 31 août 2021.

S'y trouvent des informations détaillées sur la visite des pays des Amériques du Nord et du Sud, d'Europe, d'Afrique, du Proche- et Moyen-Orient, d'Asie et d'Océanie, de la CEI, ainsi qu'en Géorgie, en Abkhazie et en Ossétie du Sud.

Nous appelons tous ceux qui prévoient prochainement des voyages à l'étranger à prendre connaissance de ces informations mises à jour et à suivre nos pages sur les réseaux sociaux, ainsi qu’à consulter l'application Assistant à l'étranger.

 

Sur le tournoi de golf caritatif international

 

Vendredi 10 septembre, au Moscow Country Club, filiale de la Direction générale du service du corps diplomatique (GlavUpDK) auprès du Ministère russe des Affaires étrangères, se déroulera le 25e tournoi de golf caritatif international. Il s'agira de l'un des événements marquants de la célébration des 100 ans de la Journée de la création de la Direction générale du service du corps diplomatique.

Le tournoi prévoit la participation des représentants de la Direction générale du service du corps diplomatique, des institutions régionales et fédérales, du corps diplomatique, de sportifs et d’artistes connus, ainsi que des fondateurs et des ambassadeurs de fondations caritatives.

A ce tournoi joueront des diplomates de différents pays, des représentants de l'élite d'affaires et politique, des professionnels et des amateurs de golf, des juniors.

Ce n'est pas la première fois que cet événement est organisé, c'est pourquoi il attire l'attention.

Vous pouvez consulter des informations supplémentaires sur le site de la Direction générale du service du corps diplomatique (GlavUpDK).

 

Réponses aux questions:

Question: Vassili Nebenzia a déclaré que la résolution du Conseil de sécurité sur l'Afghanistan ne tenait pas compte de questions importantes du point de vue de la Russie. Le Ministère russe des Affaires étrangères envisage-t-il de promouvoir ses initiatives relatives au règlement afghan sur les plateformes internationales?

Réponse: Nous avons souligné à plusieurs reprises, notamment dans le contexte de l'examen du problème afghan, que la lutte contre le terrorisme international (surtout le combat contre Daech) et le trafic de stupéfiants étaient des thèmes traditionnels pour nous. La dernière résolution du Conseil de sécurité sur l'Afghanistan ne tenait pas suffisamment compte de la menace de la part de Daech et d'autres organisations terroristes, ce qui a notamment été mentionné dans l'intervention du Représentant permanent de la Russie à l'Onu Vassili Nebenzia.

Comme nous l’avons déjà formulé par le passé, nous nous prononçons de manière cohérente pour le développement de l'Afghanistan en tant qu'État pacifique, indépendant et économiquement prospère. Nous constatons que l'évacuation spontanée de l'Afghanistan menée par les pays occidentaux pourrait se répercuter sur le bien-être du pays au cours de la nouvelle étape historique. Nous sommes convaincus que ce sont les pays occidentaux, qui ont défini la forme de leur présence sans s'appuyer sur le mandat du Conseil de sécurité de l'Onu et n'ont jamais présenté aucun rapport sur cette dernière au Conseil de sécurité et à la communauté internationale, qui portent la responsabilité principale de cette initiative et de tout ce qui a été laissé en "héritage" par les talibans.

Question: Les leaders des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni ont annoncé les conditions de la légitimation internationale des talibans. Quelle est la position de la Russie vis-à-vis de la reconnaissance diplomatique des nouvelles autorités afghanes?

Réponse: Nous appelons à la formation en Afghanistan d'un gouvernement inclusif de coalition réunissant toutes les forces ethniques et politiques du pays, notamment les minorités nationales. La question de la reconnaissance officielle de nouvelles autorités ne se posera qu'après la fin de ce processus.

Question: Le Ministère a annoncé qu'il évoquait le problème des réfugiés avec les voisins de l'Afghanistan. Comment pourrait-il être résolu dans un avenir proche selon vous?

Réponse: Nous constatons des risques sérieux de l'introduction de terroristes et d'extrémistes se faisant passer pour des réfugiés dans les pays de la région, notamment dans les États d'Asie centrale. Les nouvelles autorités afghanes feront bientôt face à la nécessité de garantir de bonnes conditions de vie aux Afghans, ce qui exigera notamment, à un certain moment, de résoudre naturellement le problème migratoire.

Question: Que pensez-vous des débats émotionnels sur les réseaux sociaux concernant les récents propos de parlementaires russes indiquant que l'aggravation de la situation en Afghanistan devrait pousser l'Asie centrale vers la Russie?

Réponse: Nous avons reçu beaucoup de questions à ce sujet. Je suis prête à vous donner une réponse complexe. Je voudrais d'abord répondre de manière officielle, en évoquant la position de la Russie sur cette question, pour ajouter ensuite une approche "moins officielle".

Nous constatons actuellement, notamment à l’approche des futures élections législatives dans notre pays, des débats actifs concernant la politique étrangère de la Russie, les relations internationales et l'histoire dans le contexte des processus mondiaux contemporains. Beaucoup de propos sont tenus dans le domaine de la politique étrangère. Il est nécessaire de comprendre que les déclarations relatives à la politique du pays et à sa position officielle ne sont tenues que par des représentants officiels de l'exécutif. Énormément de propos ne sont que des manifestations d'opinion personnelles ou de positions politiques d'un groupe de personnes. On ne peut pas donc les considérer comme un point de vue de l'État, la position et l'opinion officielles de la Fédération de Russie. Car ces points de vue peuvent évidemment coïncider, mais peuvent également se contredire. 

Tous les États d'Asie centrale sans aucune exception sont des partenaires stratégiques de la Russie. Ce fait est stipulé non seulement par des déclarations publiques, mais aussi par des accords interétatiques dédiés. Conformément aux engagements communs, notre coopération se base sur le respect mutuel de la souveraineté, la non-ingérence dans les affaires intérieures, le bon voisinage, l'égalité des droits et le respect réciproque des intérêts. A quoi il faut également ajouter nos engagements dans le cadre des Nations unies, de la Communauté des États indépendants, de l'Organisation du Traité de sécurité collective, de l'Union économique eurasiatique et de l'Organisation de coopération de Shanghai.

La Russie et les pays d'Asie centrale sont reliés par une histoire commune, des liens culturels et humains étroits, ainsi que par un tissu dense de relations commerciales et économiques. Nos leaders, ministères et d'autres institutions appliquent conjointement des efforts cohérents visant à assurer la protection et le développement qualitatif de ces liens privilégiés, à surmonter les défis et les menaces communs, y compris par des efforts conjoints si cela répond aux intérêts de l'État qui fait face à un problème compliqué. Il existe énormément d'exemples de ce genre. Le Covid-19 a montré notre attitude sincère envers les difficultés de beaucoup de pays, notamment dans la région susmentionnée. N'est-ce pas évident? Est-ce que cela n'est pas visible? Est-ce qu'il ne faut pas se laisser guider par cela? Est-ce que notre soutien, notre aide et nos actions actifs ne l'emportent pas sur quelques propos étranges et isolés de la réalité, qui ne reflètent pas notre position officielle? La réponse est claire.

En tant que personne qui considère la parole comme son outil, je peux bien comprendre qu'une phrase retentissante peut parfois attirer l'attention. Mais il faut bien prendre en compte de l'auteur et des objectifs de la phrase, qui ne reflète pas forcément la position du pays. Beaucoup de personnes disent qu'elles comprennent que des propos politiques ne constituent pas une opinion officielle du pays, mais estiment que ces derniers reflètent la position du peuple. Ce n'est pas le cas. Nous avons à plusieurs reprises exprimé notre soutien sincère non seulement en tant qu'État, mais aussi au niveau des organisation humanitaires et sociales. Ce fait constitue la preuve la plus marquante de notre approche réelle. Quant aux provocateurs, ils existeront toujours et partout. Qui plus est, les propos de ce genre pourraient ne pas résulter de la volonté de piquer ou d'offenser, mais de la méconnaissance et de la non-compréhension de certains faits, ou d’une interprétation erronée de ces derniers. D'autre part, certains provocateurs pourraient tenter de gonfler ces déclarations afin de promouvoir leurs propres intérêts. Il faut toujours apprendre le fond de l'affaire, analyser, ne pas qu'il existe des faits sur lesquels on peut s'appuyer pour tirer des conclusions. Nous apprécions nos relations, l'approche que je viens de présenter. Je pense que nos amis d'Asie centrale apprécient eux aussi leurs relations avec notre pays.  

Nous sommes toujours prêts à aider dans une situation difficile, ce qui est régulièrement confirmé par nos actions, surtout pendant la première étape de la pandémie. Nous avons tenu beaucoup de propos à sujet, et vous avez vu autant de vidéos et d'actualités des agences de presse.

Nous appelons à réagir calmement aux propos, disons, "inhabituels" et dictés par des circonstances, à s'appuyer sur des faits réels. Il ne faut pas tout ignorer, mais faire la différence entre la conjoncture politique provisoire et l'attitude profonde du pays et de son peuple.

Nous avons des fondements solides.

Question: Que pensez-vous du rapport du bureau du directeur du renseignement national des États-Unis sur les origines du coronavirus?

Réponse: J'ai vu le rapport du bureau du directeur du renseignement national des États-Unis sur les origines du coronavirus ayant provoqué la pandémie du Covid-19. Malheureusement, sa publication s'est soldée par de nouvelles insinuations concernant cette question importante et strictement scientifique.

La Russie a toujours appelé à éviter la politisation de la recherche de l’origine de la nouvelle infection au coronavirus. Cela ne fait qu'accentuer les tensions dans la société et sur la scène internationale, et empêcher l'élaboration d'approches communes de la lutte contre la propagation de l'infection.

Il est, selon nous, nécessaire de se focaliser sur le développement de la coopération internationale visant la victoire contre la pandémie, au lieu d'utiliser cette tragédie humaine afin de régler des comptes au niveau interétatique et de manipuler l'opinion publique.

Nous comptons sur un travail conjoint avec tous les pays intéressés afin de prévenir dans le futur d’autres situations d'urgence dans le domaine de la santé publique, et développons la coopération avec nos partenaires en matière d'environnement, de génétique, d'immunologie, etc.

Nous avons à plusieurs reprises constaté cette volonté agressive de politiser la question. Et nous avons dit à chaque fois qu'il fallait attendre le verdict de la science au lieu d'écouter des hypothèses politiques, qui peuvent même être très bonnes mais sont absolument infondées. Les hommes politiques ont le droit de tirer des conclusions et de prendre des décisions, mais ces dernières doivent s'appuyer sur les données scientifiques, les matériaux obtenus de manière scientifique dans le cadre de procédures appropriées. C'est la seule clé possible de ce mystère.

Question: Ankara et Erevan s'échangent depuis quelques semaines des gestes indiquant leur volonté de rétablir les relations dans le contexte des nouvelles possibilités dans la région en raison du règlement du conflit dans le Haut-Karabakh. Ainsi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le 25 août la possibilité d'une "nouvelle page" dans les relations entre Ankara et Erevan et la participation éventuelle de l'Arménie à la plateforme des six dans la région. Le Premier ministre Nikol Pachinian a répondu qu'Erevan était prêt à examiner positivement cette question. Quelle est l'opinion de Moscou sur l'amélioration éventuelle des relations entre la Turquie et l'Arménie? Est-il prêt à assurer la médiation entre Ankara et Erevan sur cette question? À quel point, selon la Russie, le progrès de ce règlement est-il lié à la résolution de questions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie?

Réponse: Nous avons constaté l'échange récent de gestes positifs entre Erevan et Ankara. La Russie a toujours promu la normalisation des relations turco-arméniennes et a participé par le passé aux efforts de médiation en ce sens. Nous avons contribué à la signature, en 2009, des "Protocoles de Zurich" prévoyant l'amélioration par étapes des relations entre l'Arménie et la Turquie sans aucune condition préalable. Je pense que vous vous souvenez bien de l'histoire des "notes" de Sergueï Lavrov. La Russie a joué efficacement le rôle de médiateur ayant assuré le bilan positif de cette rencontre. Malheureusement, les initiatives concertées par les parties avec la médiation de la Russie n'ont pas été mises en œuvre. Mais cela ne dépendait que de la bonne volonté de chaque État.

Nous sommes toujours prêts à favoriser le rapprochement entre ces deux États voisins sur la base du respect mutuel et de la prise en considérations des intérêts de l'autre partie. Nous estimons que la normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans le contexte des déclarations signées par les leaders russe, azerbaïdjanais et arménien le 9 novembre 2020 et le 11 janvier 2021 devrait favoriser la paix, la stabilité et la prospérité dans la région.

En ce qui concerne la plateforme des six que vous avez mentionnée, il s'agit, si je le comprends bien, du lancement d'un mécanisme de consultations régionales réunissant l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Géorgie, la Russie, l'Iran et la Turquie. Nous estimons que ce format répondrait aux intérêts de tous les participants potentiels et pourrait contribuer au renforcement de la confiance et de la coopération économique dans le Caucase du Sud.  

Question: Igor Khovaïev, nouveau coprésident russe du groupe de Minsk de l'OSCE, s'est récemment entretenu avec Djeyhoun Baïramov, ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères. Moscou a accueilli le 31 août une rencontre des ministres russe et arménien des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Ararat Mirzoïan. Le Président russe Vladimir Poutine s'était auparavant entretenu avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. Faut-il s'attendre à de nouveaux progrès dans le règlement entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan après ces rencontres? Envisagez-vous d'organiser de nouvelles rencontres avec vos collègues azerbaïdjanais?

Réponse: Tout ce que vous avez mentionné témoigne du fait que le règlement dans le Haut-Karabakh et la normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie restent au centre de l'attention de Moscou et de notre politique active dans ce domaine, tout comme ils sont des sujets centraux de la politique de Bakou et d'Erevan, notamment au niveau élevé et au sommet. 

Les efforts principaux de la Russie se focalisent sur la mise en œuvre des accords tripartites que je viens d'évoquer. Nos priorités sont les missions humanitaires dans le Haut-Karabakh, la désescalade à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, ainsi que le déblocage des liens économiques et de transport dans le Caucase du Sud.

Nous soutenons l'intensification du travail des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE pour le règlement dans le Haut-Karabakh sur la base du mandat existant et du respect des nouvelles réalités régionales. Nous estimons que cette "troïka" pourrait favoriser la confiance entre Bakou et Erevan, ainsi que la résolution de questions humanitaires, ce qui pourrait assurer la transition vers l'examen des problèmes politiques. Igor Khovaïev, nouveau coprésident russe du groupe de Minsk de l'OSCE, effectue actuellement une tournée dans la région: il s'est entretenu avec les dirigeants azerbaïdjanais et devrait bientôt avoir des contacts similaires à Erevan. Nous vous tiendrons informés.  

Question: Comment la Russie envisage-t-elle les perspectives de règlement du litige autour de la nomination d'un nouveau Haut représentant en Bosnie-Herzégovine? Moscou est-il prêt à continuer à soutenir Banja Luka dans son refus de reconnaître la candidature imposée de Christian Schmidt et, si oui, de quoi serait-il question?

Réponse: Nous avons fait remarquer plusieurs fois que nos collègues du Comité directeur du Conseil de mise en œuvre de la paix en Bosnie-Herzégovine avaient rejeté plusieurs fois le compromis proposé par Moscou et Pékin appelant à assurer la légitimité nécessaire du Haut représentant pour la Bosnie-Herzégovine en termes de droit international, et avaient procédé à la "nomination" sans précédent du candidat allemand Christian Schmidt en contournant le Conseil de sécurité des Nations unies et en l'absence d'un consensus aussi bien au sein de la communauté internationale que parmi les parties bosniaques. Malheureusement, les Balkans n'ont pas eu de chance du point de vue avec le mépris fréquent des décisions et des mécanismes du Conseil de sécurité des Nations unies par les pays occidentaux.

Nous voudrions souligner de nouveau que Christian Schmidt ne peut pas être considéré comme Haut représentant sans l'approbation du Conseil de sécurité des Nations unies. Notre position n'a pas changé. Son activité à ce titre, qui plus est en utilisant des "pouvoirs extraordinaires" (pouvoirs de Bonn) est illégitime, risque d'entraîner des conséquences négatives pour le règlement post-conflit en Bosnie-Herzégovine, et est susceptible de saper tous les progrès réalisés en ce sens en vingt-cinq ans, ce qui est contraire aux accords de Dayton et met en péril leur mise en œuvre.

En tant qu'État garant de l'accord de paix sur la Bosnie-Herzégovine et membre du Comité directeur, la Fédération de Russie réaffirme son soutien immuable aux postulats fondamentaux de ce document juridique international pour garantir la paix et la stabilité dans les Balkans, l'équité des trois peuples constituants de la Bosnie-Herzégovine et des deux entités avec de larges pouvoirs constitutionnels, un dialogue, un compromis et un consensus entre eux. Le protectorat extérieur de la Bosnie-Herzégovine souveraine et indépendante, sous la forme de l'institution du Haut représentant, est obsolète depuis longtemps. Cette position ne date pas d'hier. Il s'est transformé d'un mécanisme de règlement des problèmes en une source de problèmes. Le sort du pays doit être décidé uniquement par ses peuples sans ingérence ni leçons de l'extérieur.

Comme par le passé, nous sommes prêts à une coopération constructive avec toutes les parties intéressées afin de promouvoir un ordre du jour positif pour la Bosnie-Herzégovine sur la base des principes de Dayton.

Question: Comment pourriez-vous commenter la rencontre du Président américain Joe Biden et du Président ukrainien Vladimir Zelenski le 1er septembre à la Maison Blanche?

Réponse: Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a déjà commenté cette rencontre. C'est pourquoi je ne voudrais pas commenter la rencontre en soi. Bien évidemment, deux États souverains ont le droit de développer leurs relations. Mais puisque la situation en Ukraine fait partie de l'agenda international, des organisations internationales et qu’un rôle significatif est joué par les États-Unis dans l'évolution de la situation en Ukraine, je peux dire que l'utilisation de Kiev par Washington en tant qu'arme antirusse pourrait entraîner des conséquences regrettables et très prévisibles. En l'occurrence, je veux parler des conséquences pour l'Ukraine. Elles sont déjà flagrantes: c'est la perte d'orientation dans ses propres intérêts nationaux, le dysfonctionnement de l'État, la substitution des intérêts et des fonctions de l'État ukrainien par les intérêts et les fonctions de l'État américain, ou encore la perte de l'identification historique. L'Ukraine (je fais allusion au régime de Kiev), en développant les relations avec d'autres pays, doit être guidée par les intérêts et la volonté du peuple ukrainien et non par les intérêts et la volonté de l'establishment politique. Vous pouvez lire des commentaires plus détaillés à ce sujet dans les textes des discours du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov de ces deux dernières semaines. Tout est accessible sur notre site.

Question: Comment la fuite des Américains d'Afghanistan affectera-t-elle la Russie (immigration, dépenses supplémentaires, stratégie dans cette région, etc.)? Pouvez-vous également commenter l'aspect humanitaire de ces actions et des événements, qui sont dramatiques et tragiques pour l'avenir de toute la région?

Réponse: Nous pensons que les États-Unis et l'Occident dans l'ensemble, malgré un retrait précipité d'Afghanistan, continuent d'assumer la principale responsabilité de la situation dans ce pays, et pour que la situation politique n'y dégénère pas en crise totale. Il est possible de citer plusieurs expressions idiomatiques pour caractériser le rôle joué par les États-Unis et l'Otan dans ce pays et dans cette région, sur ce qui s'y passait et comment la situation évoluera, mais je n’en citerais probablement qu'une seule: à charge de revanche.

Les pays occidentaux ont expérimenté sans contrôle pendant 20 ans, alors qu'ils devaient se soumettre et réaliser le mandat du Conseil de sécurité des Nations unies. Ils ont une "dette" envers l'Afghanistan dans tous les sens du terme. Il sera impossible de prétendre qu'ils sont partis dans la précipitation et que ce fut tout, que l'histoire s’est terminée ainsi. Cela serait peut-être possible si nous vivions il y a 50 ans, quand il n'y avait pas autant de moyens de communication et qu’il était possible d'imposer une réalité inexistante via des médias contrôlés. Nous assistons à cette réalité aujourd'hui. C'est pourquoi il sera impossible d'inventer quoi que ce soit. Le monde entier a vu ce que l'Otan avec les États-Unis en tête y ont fait. Nous ne voyions pas ce qu'ils y faisaient, mais le résultat a surpris le monde entier. C'est pourquoi il sera impossible de prétendre qu'ils n'assument la responsabilité de tout cela, qu'ils n'ont pas une dette envers le peuple afghan, qu'ils n'ont pas engendré un problème mondial aussi bien pour la région que pour les différents continents.

A l'étape actuelle, l'inquiétude est suscitée évidemment par la possibilité d'intrusion d'éléments terroristes et extrémistes sur le territoire des pays voisins de l'Afghanistan, notamment en Asie centrale. Ils pourraient y pénétrer sous couvert de slogans humanitaires et d'appels à aider les réfugiés afghans, etc. En principe, nous avons de l'expérience, aussi bien nous que vous en tant que journalistes et États qui ont participé aux différentes organisations antiterroristes dans différentes régions du monde. Nous avons tous de l'expérience et une idée sur comment cela peut se passer. Nous pensons que la communauté internationale, et avant tout les sponsors occidentaux traditionnels de l'Afghanistan, doivent apporter une aide effective à la population de ce pays afin de réduire ou de stopper les flux migratoires.

Question: Le monde grec vit une grande perte aujourd'hui. Le compositeur légendaire, patriote et antifasciste Mikis Theodorakis est décédé. Il appréciait beaucoup l'Union soviétique et ses peuples, il était lié à la Russie. Comment le Ministère russe des Affaires étrangères pourrait-il commenter cette perte?

Réponse: Cette nouvelle a été vraiment triste pour moi. Nous ne pouvons pas changer le monde, mais à chaque fois nous ressentons de la douleur quand des proches nous quittent. Mikis Theodorakis était effectivement pour moi un homme avec la musique duquel j'ai grandi, j'ai grandi avec son nom.

La Grèce sait probablement que dans notre pays, il était non seulement populaire mais également apprécié. Ses œuvres et sa biographie étaient étudiées dans nos écoles. C'était il y a quelque temps, quand il était déjà connu, sans encore être une légende mondiale. À l'époque déjà il était apprécié, connu et étudié dans les écoles moscovites ordinaires, et pas seulement dans les établissements musicaux spécialisés. Je ne pense pas que c'était son but. Je pense qu'il créait simplement, mais il a réussi quelque chose d'étonnant. C'est sa musique qui est devenue l'un des symboles de la Grèce pour les citoyens russes, pour la population de notre pays.

Je trouve qu'il éprouvait des sentiments particuliers pour notre pays. C'était un amour réciproque. Il avait déclaré dans une interview: "Mon lien avec la Russie en tant qu'homme, peintre et révolutionnaire est très fort. Je ressens constamment de l'admiration et de la gratitude pour le pays qui a fait tant de sacrifices pour sauver le monde du nazisme." Mikis Theodorakis a reçu plusieurs récompenses soviétiques et russes.

Sa mort est une perte irréparable non seulement pour le peuple grec, pour le monde entier, mais également pour nous en particulier. Nous le connaissons et l'apprécions. Cet amour ne disparaîtra pas avec son décès.

Question: Le Président américain Joe Biden, en qualifiant le retrait des forces américaines d'Afghanistan de "mission de miséricorde", a déclaré que les États-Unis renonçaient à la restructuration du monde par la force. La "mission de miséricorde" a emporté de nombreuses vies humaines. Ce qui fait penser à une autre opération des États-Unis (les bombardements de la Yougoslavie) avec un nom similaire, "Ange miséricordieux". Que pense la Russie d'une telle déclaration et lui inspire-t-elle confiance concernant les objectifs et les actions des États-Unis? Ou est-ce plutôt un détournement d'attention?

Réponse: Il y a deux options: soit ils ne connaissent pas la signification du terme "miséricordieux", soit il y a une substitution des notions. Cela ne concerne pas seulement le terme de "miséricorde". La même question se pose pour le terme "démocratie".

Question: Il a été rapporté que le Conseil de sécurité des Nations unies avait adopté une résolution sur l'Afghanistan et que la Russie et la Chine s’étaient abstenues parce que leurs amendements n'avaient pas été intégrés. Quelle est la raison de la non-intégration des amendements russes?

Réponse: J'ai déjà commenté ce thème aujourd'hui. Le Représentant permanent de la Russie auprès de l'Onu, Vassili Nebenzia, en a parlé en détail. Ce n'est pas à nous qu'il faut demander pourquoi ils n'ont pas été intégrés. Notre objectif consistait à refléter dans cette résolution des éléments clés du point de vue des intérêts de notre pays, mais également des intérêts globaux de la région et du monde. Nous cherchions à remplir notre objectif. Par conséquent, cette question s'adresse aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies qui ne les ont pas intégrés.

Question: En disant renoncer à la restructuration du monde par la force, les États-Unis allouent de nouveau près de 60 millions de dollars pour une "aide militaire" à l'Ukraine. Compte tenu de la violation continuelle des Accords de Minsk par le régime de Kiev et des bombardements de la population civile du Donbass, cette "aide" est-elle un prétexte pour soulever la question d'un embargo militaire imposé à l'Ukraine?

Réponse: Nous avons commenté ce fait plusieurs fois en utilisant de hautes expressions, des formulations du droit international, des citations pour confirmer notre position. Parfois certains demandent: qu'y a-t-il de mal à une aide, qui plus est à hauteur d'une grande somme pour les besoins militaires, si des livraisons sont effectuées? Nous disons constamment que l'Ukraine se trouve dans une phase de conflit armé intérieur actif. C'est un problème insurmontable, et ce n’est pas le premier président à y faire face. La demande que cesse ce conflit est l'idée principale avec laquelle arrivent les candidats à la présidence et dans les organes législatifs. C'est précisément avec quoi les politiques "achètent" et "échangent" les voix des électeurs en Ukraine. C'est l'ordre du jour principal. Nous avons déjà dit tout cela. Il n'y a rien de mal à proposer aux amis et aux invités d'ajouter du sucre dans le thé. Si vous mettez devant eux une sucrière entière, cela témoigne de votre générosité, montre que vous prenez soin d'eux, que vous êtes prêts à tout donner, le meilleur. Sauf une chose: la personne à laquelle vous le proposez ne doit pas souffrir de diabète. Vous lui proposez toujours de plus en plus de sucre. Vous le persuadez qu'en ajoutant du sucre dans son thé vous faites une bonne chose. Cette comparaison pourrait peut-être montrer toute la nuisance du flirt avec Kiev, pas avec la population mais avec le régime de Kiev, avec la politique dans ce pays.

En effet, nous sommes préoccupés par les actions des États-Unis et d'autres pays membres de l'Otan visant à soutenir les sentiments militaristes agressifs à Kiev, ce qui affecte très négativement et directement le déroulement du processus de paix, entraîne une escalade des activités militaires. Nous avons déjà analysé en détail cette situation lors de nos conférences de presse, le fait que déjà six exercices conjoints se sont déroulés cette année en Ukraine avec des pays de l'Alliance. Ceci étant, les manœuvres Defender Europe 2021 ont été les plus importantes depuis 25 ans. Elles ne règlent aucun problème. Ceux qui, du côté de l'Otan, cherchent à montrer et à enseigner quelque chose à Kiev, feraient mieux d'apprendre eux-mêmes. Nous avons observé leurs "compétences" en Afghanistan. Ce qu'ils y ont perpétré… Il est honteux de proposer à qui que ce soit de l'aide et une contribution à la formation. Eux-mêmes devraient travailler des choses fondamentales. Car il était question d'un retrait, pas d'une opération de sauvetage, pas de la garantie de la sécurité de la région, mais de la fin de leur propre présence là-bas qui s'est transformée en massacre tragique.

Les instructeurs occidentaux, dont la présence en Ukraine ne fait que s'élargir, forment activement les militaires ukrainiens aux activités militaires, notamment en milieu urbain. C'est indéniablement ce dont le peuple ukrainien a actuellement besoin. Impossible de faire sans pour surmonter la Covid-19, renforcer l'économie, régler le problème de la division de la société. Il ne reste plus qu'à apprendre à tout le monde à combattre en milieu urbain et tous les problèmes se règleront d'eux-mêmes.

Des armements et du matériel sont livrés en Ukraine. Tout cela est directement contraire à l'engagement de Kiev à retirer les unités étrangères et le matériel militaire du territoire ukrainien, conformément aux Accords de Minsk (paragraphe 10). Mais en même temps nous savons bien quelle est l'attitude des autorités ukrainiennes envers ce document. Elles ne la cachent pas.

La situation se complique d'autant plus que les pays occidentaux s’obstinent à ne pas vouloir reconnaître le fait que dans l'Est de l'Ukraine nous faisons face à un conflit armé purement intérieur. Il se déroule entre le régime ukrainien actuel (qui est arrivé au pouvoir après le coup d'État anticonstitutionnel en février 2014), d'un côté, et les habitants du Donbass, de l'autre. Ces derniers ont refusé de reconnaître la légitimité du gouvernement nationaliste siégeant à Kiev.

La thèse imposée par la propagande ukrainienne sur le prétendu conflit entre l'Ukraine et la Russie est nécessaire au régime de Kiev pour rejeter sur Moscou le règlement de ses propres problèmes politiques et économiques, et avoir la possibilité de tendre constamment la main aux protecteurs occidentaux: "Donnez ci, donnez ça." En fait, cela témoigne de "l'utilisation" de l'Ukraine en tant que facteur et arme antirusse. Pour les superviseurs occidentaux de Kiev, avant tout pour les États-Unis, c'est un prétexte pour décréter des restrictions illégales, exercer une pression politique et maintenir une "tension contrôlée" devant les frontières de la Russie en cherchant à endiguer le développement de notre pays.

Des représentants ukrainiens tout à fait officiels, notamment des conseilleurs du bureau du Président ukrainien, sont allés jusqu'à dire que ce n’était plus un "conflit entre la Russie et l'Ukraine", ce qui est faux (il existe même un document correspondant signé par l'Ukraine), mais qu'il fallait le qualifier de "conflit russo-russe". On parle dans ce cas de point critique de la maladie. C'est un signe qui témoigne d'une inadéquation totale des gens qui étaient appelés à régler la crise, et qui ne font que l'aggraver.

La communauté internationale doit reconnaître la présence d'une guerre civile en Ukraine et exiger un embargo sur les livraisons d'armes dans ce pays qui extermine sa propre population, qui interdit les partis d'opposition et la dissidence, qui anéantit la presse libre et les journalistes. Et pour cela, on leur fournit des armes en telle quantité.

Nous espérons qu'il reste encore en Occident des représentants politiques sains d'esprit qui éprouvent, non pas en paroles mais en actes, des sentiments sincères pour l'Ukraine, un sentiment de sympathie et non de haine, et qui ne permettront pas aux "faucons" de Washington et de certaines capitales européennes de déstabiliser davantage la situation en Europe.


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