Conférence de presse d'Artem Kojine, Directeur adjoint du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 23 mars 2018
Sur la visite de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Ouzbékistan
Du 26 au 27 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra à Tachkent pour participer à la Conférence internationale de haut niveau sur l'Afghanistan "Le processus de paix, la coopération dans le domaine de la sécurité et la coopération régionale".
Moscou considère cette Conférence comme un grand événement international appelé à contribuer au processus de réconciliation nationale et de stabilisation de la situation en Afghanistan pour faire suite aux efforts entrepris notamment dans le cadre du format de Moscou et du Groupe de contact OCS-Afghanistan.
Plusieurs entretiens bilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sont prévus en marge de la Conférence.
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le représentant spécial du Président chinois, membre du Conseil d’État et Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi
Du 27 au 28 mars, le représentant spécial du Président chinois, membre du Conseil d’État et Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi sera en déplacement en Russie. Mercredi 28 mars, il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Les deux chefs de diplomatie échangeront leurs points de vue sur l'état et les perspectives de développement du partenariat russo-chinois stratégique. Ils évoqueront la coopération bilatérale dans les affaires internationales et les problèmes régionaux les plus d'actualité.
Déclaration du Ministère russe des Affaires étrangères
La déclaration adoptée jeudi 22 mars par le Conseil européen concernant l'incident chimique de Salisbury est regrettable. La formulation utilisée par l'UE, attribuant à la Russie la responsabilité des faits uniquement parce qu'"il n'y a pas d'autre explication alternative plausible" est en fait une accusation infondée contre nous. La disposition du Conseil européen à être d'accord avec la version britannique des circonstances de l'incident de Salisbury ne peut s'expliquer que par la volonté de soutenir la Première ministre britannique Theresa May qui s'est retrouvée dans une position difficile. Par ailleurs, nous notons que cette version des événements contient chaque jour de plus en plus d'incohérences, de la rapidité incroyable de détermination par les Britanniques de l'"origine russe" des toxines découvertes sur les lieux de l'attentat contre Sergueï Skripal et sa fille à la pression exercée sur les collaborateurs du laboratoire chimique de Porton Down par les autorités britanniques - ce qu'a découvert la presse.
Nous n'avons encore reçu, de la part des autorités britanniques, aucune conclusion qui exigerait de nous, comme nous le suggère le Conseil européen, de "donner des réponses" concernant les événements tragiques de Salisbury. Nous sommes entièrement prêts à travailler avec les Britanniques, cependant les autorités britanniques esquivent la coopération. Nous pensons qu'il serait possible de poursuivre l'échange d'avis dans le cadre d'une structure internationale compétente – l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Nous pensons que les dirigeants de l'UE, s'ils voulaient sincèrement aider l'enquête, devraient inciter les partenaires britanniques à entamer des consultations constructives avec les autorités russes dans le cadre des procédures de l'OIAC prévues dans ce genre de cas. D'autant plus que l'entretien du dialogue et de la coopération dans le but de renforcer les instruments internationaux dans le domaine de la non-prolifération, notamment la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), est directement prévu non seulement par la Stratégie globale de l'UE de 2016, mais également par la "feuille de route" pour l'espace commun de sécurité extérieure UE-Russie.
Nous regrettons qu'au lieu de cela l'UE ait préféré suivre le sillage d'une nouvelle campagne antirusse déroulée par Londres et par ses alliés américains avec un but évident: mettre un obstacle de plus sur la voie de la normalisation de la situation sur le continent européen.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
La situation en Syrie reste difficile.
L'attention de la communauté internationale reste rivée sur la Ghouta orientale. Une opération antiterroriste de l'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, s'y poursuit. Son objectif consiste à éliminer, à Damas, la menace terroriste qui émane des bandes du Front al-Nosra qui ont pris le contrôle de cette banlieue densément peuplée de la capitale syrienne. La particularité de l'opération est que pour qu'elle réussisse il faut séparer les terroristes de la population civile utilisée par ces derniers comme bouclier humain.
Avec la contribution du Centre russe pour la réconciliation des belligérants, il a déjà été possible d'évacuer plus de 80 000 civils de la Ghouta orientale par les couloirs humanitaires spécialement mis en place. C'est une grande partie de la population de cette région. Les habitants ont été évacués sous l'observation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) qui n'ont pas constaté d'infractions au droit international durant l'évacuation.
Cet exode était volontaire, personne n'a subi de violence ou de pillage de la part des militaires syriens et des forces de sécurité qui assuraient ce processus. Une fois libérés, les gens pleuraient à cause des souffrances qu'ils avaient subies alors qu'ils étaient otages des terroristes. La haine envers les bandes armées qui tuaient arbitrairement la population civile, prenaient ses biens, s'attribuaient l'aide humanitaire et forçaient les gens ordinaires à mourir de faim débordait.
A proximité des communes de Dumeir, d'Adra et de Hirjillah, le gouvernement syrien a mis en place trois camps pour l'accueil de déplacés internes. Les militaires russes participent activement aux démarches pour les pourvoir en nourriture, en literie et en premiers soins médicaux. Nous espérons que la communauté internationale se joindra activement à ces efforts.
Les terroristes ont activement empêché l'évacuation de la population des zones d'affrontement, intimidaient les gens, et tiraient sur les couloirs humanitaires en comprenant que la présence dans la Ghouta orientale d'un grand nombre de civils restreignait les activités des forces gouvernementales cherchant à éviter les victimes innocentes.
Différents quartiers de Damas continuent d'essuyer des bombardements réguliers. Mardi 20 mars, des combattants de la commune d'Aïn-Terma dans la Ghouta orientale, contrôlée par le groupe Faylaq al-Rakhmane, ont tiré un missile contre le marché de Kachkoul. 37 personnes ont été tuées, 35 ont été blessées.
A l'heure actuelle, l'armée syrienne a libéré près de 80% du territoire de la Ghouta orientale. Conformément à l'accord conclu avec la contribution du Centre russe pour la réconciliation des belligérants, l'évacuation de combattants de groupes armés illégaux de Harasta, dans la province d'Idleb, a commencé jeudi 22 mars.
Dans les communes libérées de la Ghouta orientale, les militaires syriens ont découvert plusieurs usines artisanales de production de munitions et des récipients contenant des substances toxiques, notamment du chlore. Il est question de 40 tonnes de substances chimiques, ce qui témoigne de l'envergure des provocations préparées par les terroristes.
La ville d'Afrin, au nord-ouest de la Syrie, a été occupée dans le cadre de l'opération des forces armées turques "Rameau d'olivier" dimanche 18 mars. Le commandement de troupes kurdes, ayant conscience de leur responsabilité pour le sort des habitants locaux, a décidé de quitter la ville sans opposer de résistance. Les combattants des groupes armés illégaux syriens ont commencé à piller la population. Il n'a été possible de faire cesser les troubles que quelques jours plus tard grâce aux actions déterminées de l'armée turque qui a arrêté plus de cent maraudeurs.
Nous constatons l'absence de progrès concrets dans la mise en œuvre des termes de la résolution 2401 du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la situation à Raqqa dans le camp de Roukban pour les déplacés internes. Je rappelle que l'accès à ce point sur la carte de la Syrie est contrôlé par les militaires américains et qu'il reste fermé aussi bien pour les représentants légitimes des autorités syriennes que pour l'Onu et les médias indépendants. Pendant la réunion du groupe international pour l'aide humanitaire à la Syrie, vendredi 16 mars à Genève, le coordinateur de l'Onu en Syrie Ali al-Zaatari a réaffirmé la disposition de ce pays, du CICR et du CRAS à commencer la livraison de l'aide humanitaire à Roukban après l'obtention de garanties de sécurité écrites des Américains.
Nous avons l'intention de poursuivre les efforts pour remplir les termes de la résolution 2401 du Conseil de sécurité des Nations unies visant à renforcer le régime de cessez-le-feu et à améliorer la situation humanitaire sur tout le territoire syrien tout en luttant de manière déterminée contre les terroristes, et nous appelons toutes les parties à y contribuer pleinement.
Nous travaillons progressivement sur la voie politique pour régler la crise en Syrie. Vendredi 16 mars à Astana s'est tenue la réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Iran et de la Turquie en tant que pays garants du respect du cessez-le-feu en Syrie. Les ministres sont convenus de continuer d'apporter une contribution aux Syriens dans le rétablissement de l'unité du pays et pour un règlement politique de la crise sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies en créant notamment le Comité constitutionnel et en lançant son travail à Genève tel que le prévoient les décisions du Congrès du dialogue national syrien de Sotchi.
En marge de la réunion ministérielle dans la capitale du Kazakhstan s'est également déroulée la première réunion du Groupe de travail pour la libération de détenus/otages, la remise des corps des défunts et la recherche des disparus avec la participation de représentants de l'Onu et du CICR. Le lancement de son travail a apporté une contribution importante au processus de rétablissement de la confiance entre les Syriens et à la normalisation de la situation en Syrie dans l'ensemble.
Sur l'évolution de la situation en Afghanistan
La situation en matière de sécurité en Afghanistan nous inquiète fortement. Les talibans mènent des activités terroristes actives, commettent systématiquement des attaques dans différentes régions du pays et conservent sous un contrôle total ou partiel jusqu'à la moitié du territoire du pays.
L'activité du groupe terroriste Daech interdit en Fédération de Russie reste un facteur important de la dégradation de la situation en Afghanistan. Les terroristes augmentent continuellement le nombre de combattants dans le nord du pays. L'objet de notre préoccupation particulière est la création par Daech, au nord de l'Afghanistan, d'un réseau de camps pour former des combattants, notamment des ressortissants d'Asie centrale, de Russie et d'autres pays. Nous constatons aussi bien une coopération que des affrontements entre Daech et les talibans au nord et dans l'est de l'Afghanistan.
Nous sommes inquiets par la hausse de l'activité terroriste. Fin janvier, une série d'attentats sanglants s'est produite en Afghanistan, qui ont fait plus de 200 morts et plus de 400 blessés.
Mercredi 21 mars s'est produit un nouvel attentat près de l'Université d’État de Kaboul, le premier jour du Nouvel an afghan Navrouz, qui a emporté 33 vies. L'attentat a été supposément perpétré par un kamikaze extrémiste de Daech.
Nous condamnons fermement cette action barbare. Nous exprimons à nouveau nos condoléances aux parents et aux proches des personnes tuées dans l'attentat et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés.
Sur la mort d'un grand groupe de citoyens indiens tués par des combattants du groupe terroriste Daech interdit en Russie
Nous exprimons nos sincères condoléances aux parents et aux proches des 39 citoyens indiens capturés en 2014 en Irak et finalement tués par des combattants du groupe terroriste Daech interdit en Russie. Cette information regrettable a été officiellement confirmée par le Ministère indien des Affaires étrangères.
Nous exprimons notre solidarité avec le gouvernement et le peuple de l'Inde amicale dans le combat déterminé contre le terrorisme et l'extrémisme. Ce crime sanglant confirme la justesse de la position de la Russie concernant la nécessité de former un large front antiterroriste international avec la participation de tous les pays.
Sur la sécurité aérienne dans la région de la mer Baltique
Nous restons préoccupés par l'activité accrue des vols de l'aviation militaire des pays membres de l'Otan, ainsi que de la Suède et de la Finlande, à proximité de nos frontières dans la région de la mer Baltique. Les deux tiers des vols de l'aviation nationale des pays de l'Otan, de la Finlande et de la Suède en septembre-novembre 2017 ont été effectués avec transpondeurs éteints. Ces actions pourraient entraîner des incidents dangereux aux lourdes conséquences.
De son côté, la Russie a beaucoup fait pour réduire la tension dans la région. Dans le cadre du groupe de travail d'experts pour la coopération civilo-militaire agissant sous l'égide de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a été mis au point en 2017 un itinéraire hors-piste pour l'aviation militaire russe de Saint-Pétersbourg à Kaliningrad et inversement. Conformément aux mesures prises de son plein gré par le Ministère russe de la Défense pour assurer la sécurité aérienne, les vols sont effectués avec transpondeurs allumés en conformité avec les plans de vol fournis préalablement.
Pour réduire les éventuelles causes d'incidents de vol, des recommandations pour régler les situations conflictuelles dans l'espace aérien de la région utilisé par l'aviation civile et militaire ont été mises au point et sont entrées en vigueur.
Malheureusement, nous ne voyons pas de démarches réciproques de la part des pays membres de l'Otan. Actuellement, le mandat du groupe dans le cadre de l'OACI est pratiquement épuisé. En dépit de sa promesse, l'Alliance ne semble pas disposée à entamer une discussion d'experts à ce sujet au format du Conseil Otan-Russie. C'est précisément un format dans le cadre duquel il serait possible d'évoquer tous les aspects militaires de ce problème, ce qui contribuerait à la diminution de la tension globale entre l'Otan et la Russie. Nous constatons la réticence des otaniens à aller plus loin dans les mesures convenues par le groupe de travail d'experts pour la coopération civilo-militaire.
De plus, nous notons que les pays de l'Otan ne remplissent pas les recommandations convenues. Ainsi se poursuit la pratique des "interceptions" risquées et injustifiées quand des vols de l'aviation russe sont effectués par un groupe après avoir transmis le plan de vol et avec des transpondeurs allumés.
On a l'impression que les pays d'Europe et les USA n'ont pas besoin de transparence réelle dans les mesures de confiance concrètes au-dessus de la mer Baltique et dans ses eaux. Leur objectif consiste à accroître de manière incontrôlée leur potentiel militaire.
Quant à la Russie, nous réaffirmons notre disposition à évoquer les solutions pour réduire la tension dans la région de la mer Baltique et à des consultations constructives sur ce problème, aussi bien bilatéralement avec tous les pays intéressés qu'au format du Conseil Otan-Russie pour mettre au point les recommandations afin de prévenir les incidents dans le ciel et en mer.
Sur la suspension, par l'Ukraine, du Programme de coopération économique avec la Russie
L'Ukraine, et avant tout son gouvernement, sont un fournisseur permanent de nouvelles qu'il serait dommage de ne pas commenter.
Par exemple, récemment, les autorités ukrainiennes ont annoncé une autre victoire sur le bon sens: on a rapporté que le cabinet ministériel ukrainien avait décidé de suspendre le Programme de coopération économique entre la Russie et l'Ukraine pour 2011-2020.
On assiste clairement à la mise en œuvre continuelle et obstinée, par le régime de Kiev, de son "objectif stratégique": infliger un préjudice maximal à sa propre économie. En renonçant à toute coopération avec la Russie, les autorités ukrainiennes actuelles, dans leur élan antirusse, détruisent de leurs propres mains l'héritage de l'URSS dans les domaines des hautes technologies et des technologies de pointe - dans l'industrie nucléaire et l'énergie nucléaire, dans la construction de fusées, dans les technologies spatiales, dans l'industrie aéronautique, dans les transports, dans le secteur militaro-industriel. Tout ce dont le peuple ukrainien a pu être fier, à juste titre, à une époque.
La rupture des liens économiques et commerciaux avec la Russie n'est aucunement comblée par les quotas misérables alloués par l'Union européenne pour les livraisons en UE de matières premières ukrainiennes "stratégiques" – du miel, des champignons, des jus, du lait concentré, des céréales, des tomates et de la viande de volaille. Sous nos yeux se déroule la désindustrialisation de l'Ukraine. Et visiblement, les choses ne s'arrêteront pas là. On peut s'attendre aux exigences des superviseurs-"bienfaiteurs" occidentaux que l'Ukraine augmente les tarifs de gaz pour les consommateurs, lève l'interdiction de vendre des terres agricoles, autorise les fournitures en UE de rondins de bois, etc. A terme, Kiev sera également forcé d'acheter à un prix excessif du gaz de schiste liquéfié américain comme c'est actuellement le cas avec le charbon américain.
En observant les agissements peu adéquats des autorités ukrainiennes, on ne peut souhaiter qu'avec regret et compassion aux habitants de l'Ukraine de nouveaux "communiqués victorieux" de Kiev. Pour une certaine raison, nous sommes certains qu'ils auront encore suffisamment de prétextes pour cela.
Les observateurs internationaux indépendants présents en Crimée pendant l'élection présidentielle russe ont été inscrits sur la liste des "personnes suspectes" du site extrémiste ukrainien "Mirotvorets"
Les données personnelles des observateurs internationaux indépendants qui se trouvaient en Crimée pendant l'élection présidentielle russe ont été ajoutées à la banque de données du site "Mirotvorets", dont le serveur est actuellement basé aux USA. Dimanche 18 mars, il a publié les noms des observateurs étrangers d'Italie, d'Espagne et de Suède. Par la suite ont été ajoutés les noms de trois observateurs de Chypre. Les observateurs indépendants de Finlande, d'Allemagne, de Norvège et d'Italie qui s'étaient déjà rendus en Crimée avaient été inscrits sur la liste de "Mirotvorets" avant le 18 mars. La note explicative publiée sur le site indique que les étrangers auraient "violé la frontière nationale ukrainienne en toute conscience" et "participé à des activités propagandistes".
Nous voudrions noter que les structures des droits de l'homme de l'Onu avaient déjà attiré l'attention sur la violation, par ce site, du droit à la vie privée et à la présomption d'innocence, et suggéré à Kiev de mener une enquête appropriée et de fermer le serveur. Des préoccupations similaires sont exprimées dans le rapport de la Mission de surveillance de l'Onu des droits de l'homme en Ukraine paru en septembre 2017: le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme y souligne l'absence de progrès dans l'enquête pénale visant le site "Mirotvorets" et appelle les autorités ukrainiennes à lancer une enquête immédiate et efficace sur les infractions relatives à son activité. Le dernier rapport de la Mission de surveillance, publié en mars, contient les mêmes appels. Il souligne que même si la police ukrainienne a ouvert une enquête pénale, l'affaire n'est pas allée plus loin.
En 2016 déjà, la représentante de l'OSCE pour la liberté des médias de l'époque, Dunja Mijatovic, avait exprimé à Kiev ses préoccupations suite à la publication, sur le site "Mirotvorets", d'informations personnelles de journalistes accrédités dans le Donbass - ce qui entraînait une menace pour leur vie.
La réticence des autorités ukrainiennes à mener une enquête efficace sur l'activité du fameux site et à prendre les mesures appropriées enfreint leurs engagements dans le cadre du Conseil de l'Europe fixés par la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales et la Convention sur la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel. Il s'agit manifestement non seulement d'une utilisation et de la diffusion de données à des fins illégales, mais également d'une violation du droit à la vie privée.
La Cour européenne des droits de l'homme, dans sa pratique, part du principe que dans de tels cas la protection pratique et efficace par l’État de la vie privée d'un individu consiste à prendre des mesures efficaces pour identifier et poursuivre les transgresseurs, ce qui n'a pas été fait: le site continue de fonctionner avec la complaisance flagrante des autorités ukrainiennes. Le nombre de données personnelles de citoyens d'autres pays, et notamment de l'UE, augmente chaque semaine sur le site.
De toute évidence, c'est ainsi que l'Ukraine remplit ses engagements dans le cadre du Conseil de l'Europe, de l'Onu et de l'OSCE en continuant à soumettre à un risque mortel ses propres citoyens et les citoyens étrangers. A l'heure actuelle, tous les observateurs inscrits dans la base sont déjà rentrés dans leur pays. Selon eux, les élections en Crimée se sont déroulées au niveau approprié et sans sérieuses infractions. La réaction d'opposition de Kiev en est une parfaite confirmation.
Sur un nouveau délit des nationalistes radicaux ukrainiens
Nous avons également appris avec indignation un nouvel acte barbare des nationalistes radicaux ukrainiens, qui ont profané le monument au général Nikolaï Vatounine à Berditchev, dans la région de Jitomir: des casseurs à tendance fasciste ont, en plein jour, brisé la plaque mémorielle, profanant de manière impunie la mémoire du général sous le commandement duquel l'Armée rouge a libéré l'Ukraine des occupants allemands.
Nous condamnons fermement cet acte de délinquance commis par des personnes se disant "patriotes". Nous sommes certains que ces actes honteux et d'autres agissements du même genre ne sont pas soutenus par les millions de citoyens ukrainiens dont les pères et les grands-pères ont sauvé le monde de la "peste brune". Une nouvelle fois, nous appelons les autorités ukrainiennes à prendre les mesures nécessaires pour protéger les symboles de la victoire de nos peuples dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945, et à cesser la politique de complaisance envers les extrémistes.
Sur les accusations visant la Russie concernant des attaques de hackers
Nous avons noté la cohue qui a repris en Allemagne et les thèses sur l'implication de la Russie dans un prétendu piratage, par des hackers russes, d'un système de communication informatique du gouvernement allemand. On dit que l'attaque aurait endommagé des données sensibles - les informations de service du Ministère des Affaires étrangères et du Ministère de la Défense de l'Allemagne.
Nous remarquons qu'au cours des longues années de campagne occidentale concernant la prétendue cybermenace émanant de Moscou, personne ne nous a jamais demandé d'expliquer la situation ou d'y réagir. Au lieu de profiter des possibilités du dialogue politique, d'utiliser des canaux diplomatiques, les formats de coopération de partenariat des renseignements et d'aide juridique au niveau des forces de l'ordre - ce qui a été proposé plusieurs fois par la Russie - on a misé sur la ressource publique, sur les accusations gratuites nous visant sans la moindre preuve tangible.
Cela donne l'impression que l'hystérie antirusse est attisée intentionnellement, notamment pour justifier les dépenses pour la prétendue "défense" dans l'espace virtuel, y compris pour créer des "cyberforces avec des QG" avant tout pour préparer, dans le cadre de la stratégie offensive, des frappes contre l'infrastructure internet d'un ennemi supposé - sous-entendu la Russie.
Notre réponse à ces actions consiste à confirmer notre disposition à une discussion sérieuse sur tous les problèmes préoccupants à la table des négociations.
La Russie propose un ordre du jour constructif: l'élaboration de règles de conduite responsable dans l'espace informatique, la conclusion d'une entente pour y prévenir des incidents, ainsi que l'élargissement et l'approfondissement des mesures de confiance dans ce domaine afin de mobiliser le potentiel des plateformes multilatérales de négociations.
Nous espérons que les partenaires reviendront sur la voie de la recherche de réponses conjointes aux cybermenaces dans le cadre du dialogue sur les plateformes internationales et au niveau bilatéral.
Sur la pseudo-investigation du Time concernant la prétendue "contribution russe" à la création de la cryptomonnaie vénézuélienne Petro
Nous avons noté le fake paru dans le Time - parmi tous les autres qui apparaissent de nos jours comme des champignons après la pluie - prétendant être un scoop sur l'origine russe de la cryptomonnaie vénézuélienne Petro. Evidemment, cette "enquête exclusive" sur la prétendue implication des autorités russes dans le lancement de Petro est un mensonge. Le Ministère des Finances a donné son commentaire au Time à ce sujet. Il se résumait à ceci.
Le Ministère russe des Finances n'avait et n'a absolument rien à voir avec la cryptomonnaie vénézuélienne Petro, les autorités financières russes n'ont participé d'aucune manière à ce projet. Le 21 février 2018 à Moscou, le Ministre vénézuélien de l’Économie et des Finances Simon Zerpa a effectivement remis au Ministère russe des Finances Anton Silouanov une brochure sur la cryptomonnaie Petro, mais uniquement pour d'informer les partenaires russes de ce projet. La question d'un usage quelconque de la cryptomonnaie dans la coopération russo-vénézuélienne n'a été soulevée ni évoquée par aucune des deux parties.
Nous voudrions demander aux journalistes du Time et à leurs confrères qui s'intéressent à ce sujet d'utiliser uniquement des informations officielles vérifiées, car les sources auxquelles vous vous référez si souvent soit ne connaissent pas le sujet, soit désinforment intentionnellement.
Nous voudrions également attirer l'attention sur le fait que conformément à la Constitution russe, le rouble émis par la Banque de Russie est l'unique moyen de paiement légal dans notre pays. L'émission et l'usage de tout autre moyen de paiement est illégal en Russie. Anton Silouanov a parlé en détail, dans une récente interview à la chaîne Russia Today (un lien sera fourni dans le sténogramme de notre conférence de presse), des possibilités d'utilisation sous telle ou telle forme des technologies de blockchain dans les opérations financières de l’État russe.
Sur le lancement d'une vague de démantèlement massif de monuments aux guerriers-libérateurs soviétiques sur le territoire polonais
Nous sommes indignés par le lancement d'un démantèlement massif des monuments aux guerriers soviétiques qui ont donné leur vie pour libérer et sauver de la destruction ce pays et son peuple pendant la Seconde Guerre mondiale.
Nous avons appris que le démantèlement avait déjà commencé ou était terminé dans les villes polonaises suivantes: Inowroclaw (voïvodie de Couïavie-Poméranie), Pulawy (voïvodie de Lublin), Skierniewice (voïvodie de Lodz), Strzegom (voïvodie de Basse-Silésie) et Choszczno (voïvodie de Poméranie occidentale).
C'est une violation flagrante, par la Pologne, de l'Accord intergouvernemental bilatéral sur les cimetières et les lieux de mémoire des victimes de guerres et de répressions du 22 février 1994, une démonstration insolente de l'irrespect outrageant envers l'histoire de la lutte conjointe des peuples de nos pays contre les occupants nazis.
La situation est d'autant plus cynique que les raisons de cette "hâte" sont purement financières. La fameuse loi polonaise sur la "décommunisation" prescrivant la suppression de tous les sites commémoratifs et historico-culturels qui ne conviennent pas, pour des raisons idéologiques au gouvernement polonais actuel, prévoit une indemnité du budget polonais pour ceux qui élimineront l'héritage historique mémoriel dans les délais établis, c'est-à-dire avant le 31 mars.
Nous constatons avec douleur que ces notions prennent le dessus sur l'intégrité humaine, l'hommage à la mémoire et les engagements internationaux du pays.
Sur les contremesures de la Russie face au démantèlement des monuments en Lituanie
Pendant la dernière conférence de presse, l'agence de presse Sputnik a posé une question concernant les contremesures de la Russie face au démantèlement des monuments en Lituanie. Nous voudrions dire ce qui suit.
Avant tout, il faut noter que le procès sur les pierres tombales érigées sur les tombes des guerriers de l'Armée rouge et de l'Armée impériale russe au cimetière d'Antakalnis se poursuit et que le verdict final n'a toujours pas été prononcé. C'est pourquoi l'association lituanienne d'histoire militaire "Soldats oubliés" espère tout de même d'empêcher le démantèlement des monuments mentionnés.
Mais en principe, si des profanations étaient commises contre les sites commémoratifs russes en Lituanie, nous jugerions parfaitement possible de prendre des contremesures, notamment vis-à-vis de l'activité commémorative de la Lituanie sur le territoire russe.
Sur les règles d'entrée en Macédoine pour les citoyens russes
Le Ministère macédonien des Affaires étrangères a informé de la décision prise par le gouvernement macédonien le 13 mars d'annuler les exigences de visa pour les citoyens russes effectuant des voyages de courte durée en Macédoine pour une année supplémentaire.
Conformément au règlement en vigueur, pour se rendre en Macédoine il suffit aux citoyens russes d'avoir un passeport international en vigueur et une assurance. Ce règlement s'applique uniquement aux voyages de courte durée, ce qui suppose la présence sur le territoire macédonien sans visa moins de 90 jours tous les six mois, à compter de la date de la première visite.
La pratique des voyages sans visa pour les Russes en Macédoine, instaurée plus tôt par Skopje, est prolongée jusqu'au 15 mars 2019.
Réponses aux questions:
Question: Peut-on considérer le fait que l'armée turque a récemment occupé plusieurs localités de l'agglomération d'Alep, contrôlées par le passé par les forces syriennes, comme une violation des accords d'Astana sur la formation des zones de désescalade en Syrie?
Ma deuxième question concerne les propos du Premier Ministre finlandais Juha Sipilä tenus suite à la rencontre que l'on sait à Bruxelles. Il a indiqué que la Finlande n'avait encore pris aucune décision sur le renvoi éventuel de diplomates russes, mais que plusieurs pays européens avaient déjà décidé de le faire. Il a notamment mentionné la France, la Pologne et les pays baltes. Quelle sera la réaction du Ministère russe des Affaires étrangères?
Réponse: Concernant la première question, je voudrais souligner que toutes les ententes obtenues à Astana ont été évoquées assez en détail lors des conférences de presse d'Alexandre Lavrentiev, Ambassadeur spécial et Envoyé spécial du Président russe pour le règlement syrien. Toutes les informations correspondantes ont été publiées sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères et sur nos pages officielles sur les réseaux sociaux.
Envoyez-nous, s'il vous plaît, la liste des localités que vous avez mentionnées, pour que nous soyons en mesure de vous répondre. Dans ce cas-là, il faudra faire des précisions concernant des lieux concrets.
Je ne vais pas évoquer en détail le renvoi de diplomates européens de Moscou, ni l'expulsion de diplomates russes. Nous n'avons aucune information sur ce thème à l'exception des annonces des médias, de vos collègues. Personne ne nous a envoyé aucun message officiel à ce sujet. Nous nous pencherons sur cette question dès qu'on nous contactera.
Question: Selon nos informations, l'UE a décidé de rappeler son Ambassadeur en Russie Markus Ederer pour consultations. Que pensez-vous de l'appel de la Première Ministre britannique Theresa May à réagir sévèrement à incident de Salisbury? Selon vous, l'UE a-t-elle déjà adopté une décision sur les mesures antirusses, comme l'avait demandé Theresa May?
Réponse: Concernant les propos de la Première Ministre britannique Theresa May, je voudrais souligner que j'ai commencé cette conférence de presse par une déclaration sur ce thème. Vous pourrez donc consulter notre position à ce sujet dans le compte-rendu de la conférence. Quant au départ de diplomates étrangers et la décision de rappeler l'Ambassadeur européen en Russie Markus Ederer pour consultations, les médias sont notre seule source d'informations. Personne ne s'est adressé à nous de manière officielle.
Question: Faut-il s'attendre à des modifications de la Conception de la politique étrangère de la Fédération de Russie adoptée par le Président russe Vladimir Poutine le 30 novembre 2016, ou des lignes directrices de la politique étrangère russe, suite à la récente présidentielle? Plus précisément, je veux parler de la coopération avec les pays du Caucase du Sud. Ou la politique étrangère continuera-t-elle tout simplement de s'appuyer sur la Conception de 2016?
Réponse: C'est un sujet trop global. Si vous voulez obtenir une réponse détaillée, nous pourrons vous la présenter spécialement. Je peux seulement dire que la politique russe, fondée sur le respect des normes du droit international, restera inchangée et sera menée, tout comme par le passé, en conformité avec les normes internationales universellement acceptées.
Question: Est-ce que les représentants des Talibans participeront à la conférence de Tachkent?
Réponse: Je n'ai pas d'informations à ce sujet. Je vais me renseigner pour vous répondre plus tard.
Question: J'ai deux questions. Que pensez-vous des changements au sein de l'Administration du Président américain Donald Trump, notamment de la nomination du nouveau conseiller pour la sécurité internationale John Bolton, considéré comme un "faucon"?
Nous constatons que l'affaire Skripal est une sorte de ligne de partage en ce qui concerne l'attitude des pays du monde envers la Russie et la Grande-Bretagne. L'Union européenne soutient officiellement le Royaume-Uni, mais refuse d'adopter des mesures fermes. Quels pays soutiennent la Russie? Lors de la dernière conférence de presse, nous avons constaté que la Serbie et le Venezuela étaient du côté de Moscou. La Chine et l'Inde ont soutenu la Russie au Conseil de sécurité de l'Onu. Les pays de la CEI, de l'OTSC et de l'UEEA expriment-il leur solidarité avec les positions de Moscou?
Réponse: Ce n'est pas à nous, mais aux Américains qu'il faut poser votre première question. Nous ne nous ingérons pas dans les affaires intérieures des autres pays. Nous travaillerons avec ceux qu'ils ont nommés.
Concernant l'affaire Skripal, on a déjà tenu beaucoup de propos à ce sujet. Vous connaissez déjà en détail la position russe. Vladimir Ermakov, Directeur du Département de la non-prolifération et du Contrôle des armes du Ministère russe des Affaires étrangères, a récemment organisé une conférence de presse très détaillée. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lui aussi évoqué en détail ces questions, notamment lors de la conférence de presse suite à ses pourparlers avec le Ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono. Je peux vous dire que nous ne savons pas exactement si cette "affaire" existe en réalité ou pas. Aucune preuve n'a été présentée, aucun fait. Pour le moment, tout se limite à des propos creux.
En ce qui concerne le soutien à la Russie dans tel ou tel domaine, notamment dans le dossier que vous venez de mentionner, il est accordé par les pays qui respectent le droit international, s'appuient sur les normes de l'Onu et se comportent de manière civilisée.
Question: Dans le contexte de la dernière conversation téléphonique entre le Président russe Vladimir Poutine et le Président américain Donald Trump, les médias ont indiqué que les ministres des Affaires étrangères avaient été chargés d'organiser prochainement un sommet bilatéral. Tout cela a provoqué les rumeurs sur le licenciement éventuel du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Existe-il un lien entre ces faits?
Réponse: Ce n'est pas pour la première fois que vous assistez à nos conférences de presse. Nous ne commentons pas les rumeurs, car il s'agit précisément de rumeurs. Il ne faut pas perdre notre temps à cela. En ce qui concerne les préparatifs des rencontres spéciales à tel ou tel niveau, suivez les sources d'information officielles.