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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 17 août 2017

1535-17-08-2017

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue égyptien Sameh Choukri

 

Lundi 21 août, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri en déplacement dans la capitale russe.

Les chefs de diplomatie continueront d'échanger leurs points de vue sur un large éventail de questions régionales et internationales pour faire suite aux pourparlers des ministres de la Défense et des Affaires étrangères au format 2+2 au Caire le 29 mai. Une attention particulière sera également accordée aux aspects d'actualité du renforcement des relations russo-égyptiennes.

L’Égypte est l'un des principaux partenaires de la Russie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nos pays sont liés par des traditions de longue date d'amitié et de coopération mutuellement bénéfique, par la proximité et la coïncidence de leurs approches sur les principaux problèmes régionaux et internationaux. En dépit des troubles dans l'économie mondiale ces dernières années et des processus turbulents complexes au Moyen-Orient, les relations russo-égyptiennes diversifiées se développement continuellement. Les deux pays entretiennent un dialogue politique actif, y compris au sommet et à haut niveau, et développent de nouvelles sphères et formes de coopération dans les domaines économique, culturel et social.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri évoqueront notamment le règlement des situations de crise au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, y compris en Syrie, en Libye et au Yémen. Une attention particulière sera accordée à la lutte contre les nouveaux risques et défis auxquels sont confrontés à l'heure actuelle les pays de cette région, en mettant l'accent sur l'unification des efforts dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. Les interlocuteurs analyseront les solutions permettant de réduire le niveau du potentiel de conflit, notamment les perspectives de mise en place au Moyen-Orient d'une zone exempte de l'arme de destruction massive. Bien sûr, les ministres examineront en profondeur le problème de déblocage du processus de paix israélo-palestinien.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Secrétaire d’État du Vatican Pietro Parolin

 

Le Secrétaire d’État du Vatican Pietro Parolin sera en Russie du 20 au 24 août. Durant cette visite, il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Il est prévu d'évoquer les thèmes internationaux d'actualité, notamment la lutte contre les nouveaux risques et défis et le règlement des conflits régionaux.

Une attention particulière sera accordée à la situation en Syrie, en Libye et dans d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, avant tout face à la nécessité d'un règlement pacifique des crises, de la lutte contre les catastrophes humanitaires, de la protection des chrétiens dans les zones de conflit et de la lutte contre le terrorisme international.

Le Ministre russe expliquera au Secrétaire d’État la position russe sur le dossier ukrainien, attirera son attention sur les actions destructrices des autorités de Kiev qui font l'impasse sur leurs engagements dans le cadre des Accords de Minsk, ainsi que sur la situation humanitaire difficile des habitants du Sud-Est de l'Ukraine.

A l'agenda bilatéral, une place centrale sera réservée à la coopération dans le domaine de la culture, des liens sociaux, de la science, de l'éducation et de la santé. Cette année, la galerie Tretiakov a organisé une exposition unique des collections des Musées du Vatican "Roma Aeterna. Les chefs-d'œuvre de la Pinacothèque vaticane. Bellini, Raphaël, Le Caravage". Un autre grand événement est prévu – l'exposition historique et documentaire "Les Romanov de Russie et le Vatican, 1613-1917" prévue pour décembre prochain à Moscou.

L'Institut d'histoire universelle de l'Académie des sciences de Russie, conjointement avec le Comité pontifical des sciences historiques, met en œuvre plusieurs projets consacrés à l'histoire des relations de l’État russe avec le Vatican.

Dans le domaine de la santé se développent les liens professionnels entre les établissements médicaux russes et du Vatican qui soignent des enfants atteints de maladies graves.

 

Sur la visite en Russie de Prak Sokhonn, Ministre d’État et Ministre cambodgien des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale

 

Prak Sokhonn, Ministre d’État et Ministre cambodgien des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, se rendra en visite en Russie du 22 au 25 août pour s'entretenir avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et participer à la 10e réunion de la Commission intergouvernementale russo-cambodgienne pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique.

Les chefs de diplomatie évoqueront en détail l'état et les perspectives de développement de la coopération bilatérale dans différents domaines avec un accent sur la mise en œuvre des accords conclus au cours des dernières années au sommet. Ils compareront également leurs positions concernant les questions régionales et internationales d'actualité.

La visite de la haute délégation cambodgienne en Russie est appelée à contribuer au renforcement de la coopération entre les deux pays dans les domaines pratiques, ce qui répond parfaitement aux intérêts à long terme de nos pays, aux tâches de sécurité et au développement durable en Asie du Sud-Est et en Asie-Pacifique dans l'ensemble.

 

Sur la visite en Fédération de Russie de la Ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha

 

La Ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha sera en visite en Fédération de Russie du 24 au 25 août.

Son entretien avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est fixé au 25 août. Ils évoqueront l'état et les perspectives de développement des relations bilatérales, y compris la coopération commerciale et économique. Les chefs de diplomatie échangeront leur avis sur les problèmes régionaux et internationaux d'actualité avec un accent sur le règlement de la situation sur la péninsule coréenne.

 

Sur la situation dans la péninsule coréenne

 

La spirale de confrontation continue de se dérouler autour de la péninsule coréenne.

Le 5 août, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité la résolution 2371 reflétant la préoccupation de la communauté internationale au vu des essais de missiles qui se poursuivent en Corée du Nord. La Russie continuera de remplir ses engagements internationaux, y compris les termes de la nouvelle résolution.

Tous les États membres de l'Onu doivent la remplir à part entière. L'article 28 souligne l'attachement du Conseil de sécurité des Nations unies au règlement pacifique, diplomatique et politique de la situation, l'importance d'un travail conjoint sur l'apaisement des tensions sur la péninsule coréenne. Les efforts de toutes les parties intéressées sont nécessaires pour contribuer au lancement d'un dialogue global pour un règlement complexe de ce problème.

Malheureusement, ces dernières années, nous avons souvent assisté à une situation où les États s'impliquaient dans le conflit seulement après le déclenchement d'une phase chaude. C'est alors qu'on organise d'urgence des conférences, qu'on élabore des plans pour sauver la situation, aider les réfugiés et régler bien d'autres questions. On voudrait que les acteurs intéressés par le règlement de la situation sur la péninsule coréenne soient plus nombreux justement maintenant, que ceux qui peuvent d'une manière ou d'une autre contribuer à régler le problème prennent conscience de toute la folie de ce à quoi appelaient plusieurs fois les politiques qui prônent le scénario de force vis-à-vis de cette région.

C'est avec un immense regret que nous constatons l'inverse ces derniers temps. Plusieurs capitales menacent ouvertement d'utiliser la force, on entend des déclarations très dangereuses disant que certains pays sont prêts à un conflit armé. Nous déclarons résolument que toute tentative de régler par la force le problème de la péninsule coréenne entraînera une tragédie d'ampleur colossale, un très grand nombre de victimes parmi les populations de tous les belligérants, ainsi qu'une catastrophe humanitaire, économique et écologique.

Nous appelons tous les pays à la retenue, à entreprendre des efforts réels pour empêcher la dégradation de la situation jusqu'au point de non-retour. Nous travaillons de manière appropriée avec les pays membres des négociations à Six. En coopération avec nos partenaires chinois, nous insistons sur l'absence d'alternative au règlement pacifique de l'ensemble des problèmes de la péninsule coréenne. Nous appelons tous les membres responsables de la communauté internationale à soutenir les idées de la "feuille de route" sino-russe pour le règlement du problème coréen, dont les principales dispositions sont fixées dans la Déclaration conjointe des ministères des Affaires étrangères de la Russie et de la Chine du 4 juillet publiée sur le site officielle du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Nous constatons avec satisfaction les tendances positives dans l'évolution de la situation militaro-politique en Syrie, le renforcement du régime de cessez-le-feu et le début du fonctionnement des zones de désescalade: dans le sud-est du pays, dans la Ghouta orientale et au nord de la province de Homs. Au "format d'Astana" les experts planchent sur la mise en place d'une zone de désescalade à Idleb. Les démarches concrètes entreprises sur la base du Mémorandum du 4 mai et des accords conclus à Amman et au Caire, y compris le déploiement des unités de police militaire russe dans les zones convenues le long de la ligne de démarcation des belligérants dans les zones de désescalade, permettent de compter sur une amélioration significative de la situation humanitaire et une installation progressive de ponts de confiance dans la société syrienne. Cela offre une opportunité de concentrer bien plus d'efforts qu'avant sur la lutte contre les terroristes de Daech et de Nosra.

L'armée syrienne repousse Daech dans le désert syrien, dans la vallée de l'Euphrate et au sud-est de la Syrie. La commune de Sukhnah, qui a longtemps servi de bastion aux djihadistes, a été entièrement libérée des terroristes le 12 août. L'offensive avance également en direction de Deir ez-Zor, bloquée depuis 3 ans.

L'ennemi résiste, tente de se regrouper et se prépare à de nouveaux affrontements.

En ce sens, nous sommes particulièrement préoccupés par la situation à Idleb où les troupes de Nosra, profitant d'une trêve relative, ont réussi à accroître leur potentiel opérationnel et imposent leurs règles à d'autres groupes armés illégaux et à la population locale au sein de laquelle croît la protestation. Nosra a réussi à construire rapidement à Idleb 14 prisons, essentiellement dans les locaux des usines avicoles pillées, où ils enferment la population pour des "crimes" aussi graves que la parenté avec les militaires, les policiers ou avec les fonctionnaires gouvernementaux. On provoque des affrontements sanglants avec des groupes armés qui participent au "processus d'Astana". Au final, Idleb a été submergée par une nouvelle vague de violence et d'anarchie criminelle. En témoigne la mort de sept activistes du bureau local de la Défense civile syrienne, organisation plus connue sous le nom de "Casques blancs", la semaine dernière suite à une attaque à Sarmin. Le Ministère russe des Affaires étrangères avait déjà donné une appréciation claire à l'activité des Casques blancs. Nous n'avons pas changé d'avis. Toutefois, nous ne pouvons pas rester indifférents au massacre de sang-froid de personnes désarmées.

Il faut mettre un terme à la situation que je viens d'évoquer. La Russie, avec d'autres garants du "processus d'Astana", poursuivra ses efforts pour que l'accord sur la mise en place à Idleb d'une zone de désescalade soit mis en pratique au plus vite et pour offrir aux habitants de cette province syrienne la possibilité de se débarrasser de l'impunité des terroristes et des éléments criminels.

 

Sur l'évolution de la situation en Afghanistan

 

Malheureusement, la situation relative à la sécurité en Afghanistan continue de se dégrader. Bien que, selon le Pentagone, l'armée de l'air américaine ait effectué plus de 1 600 frappes aériennes contre l'opposition armée au premier semestre, ses combattants continuent d'assiéger de nouvelles villes. En particulier, ces dernières semaines les extrémistes ont pris le contrôle des villes de Janikheil (province de Paktiyâ), de Taiwara (province de Ghor) et de Fâryâb (province de Ghormach). Le niveau d'activité terroriste reste élevé. Sur fond de détérioration de la situation militaire se renforcent les sentiments de protestation au sein de la société afghane.

Nous constatons des tentatives de déclencher dans ce pays un conflit interethnique. A cet égard, nous sommes très inquiets des communiqués sur le massacre de civils hazâra du village de Mirza Olang dans la province de Sar-é Pol. Selon les témoins, ce crime n'a pas été commis par les talibans locaux mais par des combattants étrangers qui avaient été projetés par des hélicoptères inconnus.

On continue de constater des vols d'hélicoptères non identifiés également sur le territoire contrôlé par les extrémistes dans d'autres provinces du nord de l'Afghanistan. Ainsi, il y a des preuves que le 8 août quatre hélicoptères ont décollé de la base aérienne du 209e corps de l'armée nationale afghane de Mazâr-e Charîf pour se rendre dans la région prise par des combattants dans la ville d'Aqcha de la province de Djôzdjân. Il est à noter que les témoins de ces vols ont commencé à disparaître du champ de vision des forces de l'ordre. On a l'impression que le commandement de l'Otan contrôlant le ciel afghan refuse obstinément de remarquer ces incidents.

Nous attirons l'attention de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan sur la nécessité d'une enquête minutieuse sur chacun de ces cas.

 

Sur l'évolution de la situation au Kenya

 

Les élections générales se sont déroulées au Kenya le 8 août, avec la participation de plus de 77% des électeurs. Le président sortant Uhuru Kenyatta a été réélu avec plus de 54% des suffrages.

Les observateurs internationaux, y compris les représentants de l'Union africaine, de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) en Afrique de l'Est, de la Communauté d'Afrique de l'Est, du Marché commun de l'Afrique orientale et australe, ont positivement évalué l'organisation des élections et ont constaté l'absence d'incidents et d'infractions graves.

La situation dans le pays après l'annonce des résultats reste calme dans l'ensemble.

Moscou est satisfait du déroulement réussi des élections au Kenya et confirme sa disposition au renforcement des relations traditionnelles d'amitié et de coopération diversifiée mutuellement bénéfique entre nos pays.

 

Sur l'évolution de la situation politique au Venezuela

 

Selon différentes sources, on assiste au Venezuela aux premiers signes de diminution de la confrontation entre l'opposition et les partisans du gouvernement. Les premiers travaux de l'Assemblée nationale constituante ont conduit à plusieurs décisions pratiques pour redresser la situation politique, notamment celle de préparer et d'organiser des élections régionales au mois d'octobre. Les partis de la coalition d'opposition ont déjà fait part de leur intention d'y participer. Selon les observateurs, il s'agit d'un pas vers le règlement des problèmes socioéconomiques et des différends accumulés dans la société vénézuélienne, dans le cadre d'un processus démocratique et conformément aux normes constitutionnelles.

Sur ce fond, nous sommes préoccupés par la position de certains dirigeants mondiaux qui ne remarquent pas les nouvelles réalités politiques en cours de formation au Venezuela. Les tentatives continues de déstabiliser la situation et de faire pression sur les autorités vénézuéliennes sont extrêmement destructrices car elles menacent l'équilibre fragile établi. Il devient de plus en plus évident que ces agissements n'ont pas pour objectif la paix et la prospérité dans ce pays, mais l'aspiration à réaliser ses propres idées politiques ambitieuses qui n'ont rien à voir avec la vie des habitants du Venezuela.

Nous jugeons inadmissible l'utilisation de sanctions économiques unilatérales illégales, dont les résultats affecteront avant tout les couches de population les plus vulnérables. Les menaces d'utiliser la force militaire étrangère pour "stopper la tragédie qui se déroule au Venezuela" (déclaration du Président américain Donald Trump du 11 août) sont encore plus inacceptables. Ces démarches vont à l'encontre des principes du droit international sur la non-ingérence dans les affaires intérieures d’États souverains et sur l'abandon de l'usage unilatéral de la force. Nous considérons ces déclarations comme une attaque non seulement contre Caracas, mais également contre la région dans l'ensemble. C'est pourquoi la plupart des pays latino-américains, y compris ceux qui adoptent une ligne anti-Chavez très ferme, ont fermement condamné ces intentions et se sont prononcés pour l'absence d'alternative au règlement pacifique de la crise vénézuélienne. En témoignent les déclarations publiques des représentants officiels, des chefs d’État ou des chefs de diplomatie de ces pays et les nombreux contacts des représentants et diplomates russes avec leurs homologues de cette région.

Nous sommes convaincus que les Vénézuéliens sont capables de régler eux-mêmes leurs problèmes avec le soutien créatif de la communauté internationale responsable, sans formules imposées de l'extérieur sous la forme d'ultimatums.

 

Sur la situation autour du processus de paix du Haut Karabagh

 

On nous a demandé de commenter la situation autour du processus de paix du Haut Karabagh.

La Russie a toujours soutenu les mesures visant à réduire la tension dans la zone du conflit du Haut Karabagh. Les coprésidents ont parlé de la nécessité de démarches concrètes en ce sens à plusieurs reprises, ce thème a été évoqué aux sommets de Vienne (mai 2016) et de Saint-Pétersbourg (juin 2016). Dans le même temps, la mise en œuvre des mesures proposées par les médiateurs dépend de la bonne volonté des belligérants. De notre côté, nous faisons tout pour stabiliser la situation et créer les conditions pour poursuivre les négociations visant à régler le conflit. C'est cette approche qui a prédominé pendant l'entretien entre les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie à Moscou en avril dernier.

Actuellement, les coprésidents travaillent à la préparation du prochain sommet sur le Haut Karabagh. A cet effet, ils ont organisé des pourparlers à Bruxelles avec les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie en juillet. Les consultations se poursuivront en marge de la prochaine session de l'Assemblée générale des Nations unies à New-York durant la seconde moitié de septembre. A leur issue une déclaration appropriée sera faite.

Je voudrais souligner une nouvelle fois ce dont nous parlons régulièrement à tous les niveaux: en Russie, on accorde une attention particulière au thème du Haut Karabagh, il fait partie de nos priorités en politique étrangère et figure dans le Concept de politique étrangère de la Fédération de Russie.

 

Sur la situation épidémiologique en Turquie

 

Compte tenu des cas de plus en plus fréquents de contamination des vacanciers par l'entérovirus Coxsackie dans les stations balnéaires du sud de la Turquie, les agences Rostourism et Rospotrednadzor ont mis en garde les citoyens russes contre la situation épidémiologique défavorable dans ce pays, et particulièrement à Serik, Kemer, Manavgat, Alanya, Antalya et Side.

Au 14 août, 14 cas d'infection avaient été constatés parmi les civils russes - exclusivement des enfants de moins de 10 ans. Une gastroentérite a été également diagnostiquée chez 361 touristes russes (dont 337 étaient des enfants de moins de 10 ans).

A l'heure actuelle, une évacuation d'urgence des citoyens russes ne se justifie pas.

L'Ambassade de Russie à Ankara est en contact permanent avec les autorités sanitaires turques afin d'obtenir des informations exhaustives sur l'évolution de la situation épidémiologique.

La Turquie se dit prête à recevoir des spécialistes russes pour évaluer la situation relative à la propagation du virus et le niveau de la menace à la santé des citoyens russes dans les stations balnéaires.

Je voudrais rappeler également que compte tenu de la situation, conformément à l'article 14 de la loi fédérale 132-FZ du 24 novembre 1996 sur les fondements de l'activité touristique en Fédération de Russie, un touriste a le droit d'exiger de changer (y compris la destination ou les délais du séjour) ou de rompre l'accord sur la réalisation du produit touristique en Turquie. Sachant que les frais encourus ne doivent pas être retenus par le prestataire.

Nous continuons de suivre attentivement l'évolution de la situation en Turquie. Je voudrais souligner une nouvelle fois que les établissements diplomatiques russes sur le territoire de ce pays sont en contact permanent non seulement avec les autorités turques, mais également avec les citoyens russes qui ont besoin d'aide. Les numéros des lignes vertes sont disponibles sur les sites officiels du Ministère russe des Affaires étrangères et de l'Ambassade de Russie en Turquie. Ils peuvent être activement utilisés en cas de besoin.

 

Sur la situation concernant l'arrestation du citoyen russe Renat Bakiev en Turquie

 

Après la parution de communiqués sur la prétendue arrestation d'un citoyen russe en Turquie, l'Ambassade de Russie à Ankara a immédiatement envoyé des requêtes aux autorités compétentes turques. Nous avons réussi à obtenir une notification officielle des autorités turques sur l'arrestation, le 29 juillet, du citoyen russe Renat Bakiev soupçonné de "complicité avec l'organisation terroriste Daech". Sur décision du tribunal turc, il a été placé en garde à vue le 10 août et se trouve actuellement dans un établissement pénitentiaire.

L'Ambassade de Russie en Turquie suit attentivement le respect des droits procéduraux du citoyen russe Renat Bakiev, apporte un accompagnement consulaire à cette affaire et continuera d'accorder au détenu la contribution nécessaire.

Le Ministère russe des Affaires étrangères tient cette question sous contrôle.

 

Sur les essais cliniques post- inscription du vaccin russe GamEvac-Combi contre le virus Ebola en République de Guinée

 

Le 9 août ont commencé les essais cliniques post-inscription du vaccin russe contre le virus Ebola GamEvac-Combi en Guinée.

Vous le savez, l'épidémie d'Ebola en Afrique occidentale a touché essentiellement trois pays: la Guinée, le Sierra Leone et le Liberia. Selon l'OMS, Ebola a touché 28.600 personnes, dont plus de 11.300 en sont mortes.

Les chercheurs russes ont fait partie des premiers à répondre à l'appel du gouvernement guinéen pour aider à lutter contre l'épidémie d'Ebola. En réponse à la requête officielle du gouvernement guinéen d'aide russe dans la lutte contre Ebola, en août 2014 un avion spécial du Ministère russe des Situations d'Urgence a envoyé en Guinée un groupe de spécialistes et deux modules de laboratoire du complexe mobile des brigades antiépidémiques spécialisées.

La compagnie RousAl a pris en charge l'accueil et le déploiement de l'hôpital infectieux de campagne de 200 places offert par la Russie, a organisé et financé la formation de cadres médicaux militaires compétents pour son fonctionnement.

Le 14 janvier 2016 a été annoncée la mise au point du vaccin russe GamEvac-Cmbi, un vaccin vectoriel combiné contre la maladie à virus Ebola élaboré par les scientifiques du Centre fédéral de recherche en épidémiologie et en microbiologie Gamaleya.

Le 15 février 2016, le vaccin russe a été présenté à l'OMS à Genève. Il se distingue par la longue immunité qu'il donne à l'individu vacciné sans sérieux effets secondaires.

En juillet 2017, des équipements et des vaccins ont été livrés de Russie en Guinée. L'institut Gamaleya a préparé et envoyé plus de 1 000 doses de vaccins pour commencer la vaccination. Le travail préparatoire a été mené pour mobiliser des volontaires guinéens. A ces fins, le Ministre guinéen de la Santé a signé un décret sur la création du Comité national pour la vaccination regroupant des chercheurs et des spécialistes russes et guinéens chargés de l'organisation et du déroulement des recherches sur place avec la participation de volontaires.

La vaccination de 2 000 volontaires guinéens et les essais cliniques post- inscription du vaccin russe contre le virus Ebola GamEvac-Combi dureront en Guinée jusqu'à fin 2018.

Des informations plus détaillées à ce sujet seront publiées sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur les déclarations antirusses du Directeur de la CIA Mike Pompeo

 

Nous ne pouvions pas passer à côté et ne pas commenter la déclaration du Directeur de la CIA Mike Pompeo prononcée le 24 juin dans une interview à NBC sur les prétendues «tentatives russes de saper la démocratie américaine depuis des années» et la soi-disant «ingérence» de notre pays dans les élections américaines. Manifestement, selon lui, cette ingérence dans les élections américaines a constitué l'apogée des longues années de tentatives russes de saper la démocratie américaine.

Nous savons que le thème de l'ingérence des Russes dans le processus électoral est devenu le sujet médiatique américain favori, une idée fixe. Les propagandistes antirusses se sont servis de ce thème. Il prend de plus en plus d'ampleur et il est évoqué dans les déclarations des représentants officiels qui tentent de nous accuser d'actions illégales sans avoir fourni la moindre preuve à ce jour. On voudrait rappeler quelques pages "marquantes" de leur histoire. Contrairement aux Américains, nous disposons de faits réels.

Il n'est un secret pour personne que, depuis le début des années 1990, les USA expriment leur intention de créer en Russie une "démocratie à la Jefferson". Sauf que la tâche en elle-même est complètement contraire aux idées de Thomas Jefferson – l'un des pères fondateurs de la nation et de la démocratie américaine. Nous savons tous qu'il appelait à respecter les formes de gouvernement choisies par d'autres peuples et déclarait que les USA n'imposeraient pas leur volonté où que ce soit. Il se trompait. Thomas Jefferson qualifiait d'"hautaine, bestiale et indigne" l'idée de pouvoir dicter à un pays indépendant la forme de sa gouvernance. Apparemment, les idéologues de l'Amérique de notre époque connaissent très mal leur propre histoire et les fondements de leur État si la notion d'"exportation de la démocratie" et d'"intervention humanitaire" est devenue pour eux non seulement la méthode préférée de politique étrangère agressive, mais fait également partie intégrante du concept national. Des dizaines de pays à travers le monde souffrent depuis des décennies de s'être vus imposés par les Américains des modèles de structure étatique pour tenter de niveler tous les pays selon le même modèle sans tenir compte de leurs particularités et spécificités. Cette politique, ces expériences, ne sont pas inoffensives. Rien que ces dernières années l'Afghanistan, l'Irak, la Libye, l’Égypte, la Syrie et l'Ukraine ont été victimes de ce concept. Faut-il dire qu'Al-Qaïda dans toutes ses hypostases, Daech et d'autres groupes radicaux terroristes de tout courant religieux ont grandi précisément sur le terrain fertile créé par les Américains, voire sont les émanations directes de ces forces.

La première "zone grise" via laquelle les USA tentent d'influencer depuis des années les processus politiques dans le monde entier sont les injections financières généreuses sous formes de projets ou de bourses dans de nombreuses fondations et ONG. La Russie est pratiquement en tête de ces financements. Différentes organisations gouvernementales et non gouvernementales, comme le Corps de la paix, l'Agence américaine pour le développement international, l'Institut national démocratique, l'Institut républicain international et bien d'autres structures similaires, élargissent depuis des décennies leurs réseaux d'agents afin de pénétrer dans l'establishment politique et la communauté médiatique russe et influencer l'opinion publique. Selon certaines informations, rien que dans les années 1990 les USA ont dépensé à ces fins près de 5 milliards de dollars.  Il est très étrange qu'en tenant de telles propos M. Pompeo oublie que de nombreuses décisions supposant l'attribution de moyens financiers ont été signées par des fonctionnaires de sa propre agence.

Il est étrange que Washington oublie qu'à la veille des présidentielles en Russie en 1996, la Réserve fédérale américaine, sous le faux prétexte "d'éviter l'agitation autour de l'échange de billets de banque de 100 dollars" a introduit à l'ambassade américaine à Moscou 500 millions de dollars en liquide. Pendant quelques nuits, le personnel de la CIA de l'ambassade, sous la direction de Michael Sulick, dormait littéralement sur des sacs d'argent pour le protéger. Puis l'argent était envoyé depuis la mission diplomatique à bord de voitures par parties à des particuliers. Qui était financé à l'époque avec cet argent? Je pense qu'un jour, nous le saurons aussi.

Ce ne sont que quelques exemples de l'activité diversifiée des USA visant à saper la stabilité dans différentes régions du monde et là où l'on n'est pas disposé à suivre les instructions américaines. Nous n'osons pas espérer que M. Pompeo s'arrête dans sa rhétorique – cela relève du domaine fantastique. Il faut simplement savoir que chaque "salut" trouvera une "réponse". Nous sommes prêts.

 

Sur la fermeture du domaine d'un site néonazi sur le territoire de la Fédération de Russie

 

Nous avons noté que les médias avaient relayé le 16 août l'information selon laquelle le site néonazi américain The Daily Stormer avait pris un nom de domaine russe. L'Ambassade de Russie à Washington a reçu de nombreuses requêtes. Tout à coup, les journaux ont tous appris qu'il existait un tel nom de domaine. A cet égard, je voudrais attirer votre attention sur la décision de Roskomnadzor de faire clôturer le site sur le territoire de la Fédération de Russie. Nous soutenons entièrement la déclaration de cette organisation.

Nous voudrions souligner une nouvelle fois que l'idéologie extrémiste et la propagande de ces idées n'ont pas leur place dans notre pays. Dans ce domaine, nous mènerons une politique responsable, nous lutterons contre les manifestations de haine et de suprématie raciale, quelles qu'en soient les origines. Nous appelons les autorités d'autres pays à agir aussi rapidement et fermement envers les sites de ce genre qui diffusent, avec la complaisance des organismes étrangers compétents, un contenu reconnu comme extrémiste par les tribunaux russes.

C'est intéressant! Chaque fois que la Fédération de Russie fait des déclarations officielles sur son territoire, sur les plateformes d'organisations internationales, organise des présentations dans les pays où s'ouvrent des sites extrémistes qui œuvrent en Russie pour appeler à l'extrémisme sur son territoire, personne ne souhaite couvrir ces questions. Personne ne le remarque même. Il y a encore 5-10 ans, pratiquement tous les jours apparaissaient des sites, y compris dans les pays scandinaves, qui appelaient, et certains existent encore, à l'activité extrémiste, notamment sur le territoire du Caucase du Nord russe. Il était impossible de se faire entendre par les médias. Ce sujet n'existait pas dans l'espace médiatique occidental. Quand la Russie essayait d'expliquer sa position, on nous disait qu'on portait atteinte à la liberté d'expression. Nous ne portons aucune atteinte. La liberté d'expression est sacrée pour nous. Mais nous combattrons l'extrémisme.

 

Sur le projet international de rénovation du musée du mémorial de Sobibor

 

Le Comité international de gestion, responsable des travaux de rénovation du musée du camp de la mort nazi de Sobibor, a interdit à la Russie de participer à ce projet: c'est une manifestation scandaleuse d'"amnésie politique".

Il est tout à fait évident que la représentation lors de cérémonies solennelles ne peut pas se substituer à une participation à part entière aux travaux du comité, destinés à déterminer la conception du futur mémorial, à organiser les travaux sur les lieux et à en contrôler le financement. On a privé la Russie d'accès à ces consultations en annulant de manière gênée l'invitation envoyée plus tôt, alors même que nous avions plus d'une fois souligné notre volonté d'apporter une contribution considérable, y compris financière, à la construction du mémorial afin d'immortaliser la mémoire des détenus de cette "fabrique de la mort" hitlérienne, éliminée notamment grâce à l'exploit d'un soldat de l'Armée rouge.

La position officielle de Varsovie ne nous a pas surpris - nous y sommes habitués depuis longtemps. Tout le monde est au courant de la politique russophobe des autorités polonaises et de leur attachement au révisionnisme historique antirusse. Nous allons en parler dans le détail un peu plus tard.

Quoi qu'il en soit, nous sommes perplexes, incrédules et étonnés face à la facilité avec laquelle ceux qui étaient censés être nos partenaires dans le cadre du projet - les Pays Bas, la Slovaquie et Israël - ont changé de position concernant la participation russe. Nous avons entendu depuis des années et à tous les niveaux - y compris publiquement - des discours soulignant l'impossibilité de nier la contribution de l'Armée rouge à la victoire sur le fascisme. On nous assurait que notre participation au projet de rénovation du musée bénéficierait d'un soutien infaillible. Et quel est le résultat?

Nous avons donc été obligés d'inviter les chefs des missions diplomatiques des pays mentionnés à Moscou pour des explications et un entretien sérieux.

Dans tous les cas, il faut faire preuve de conscience. Je voudrais souligner qu'Israël fait lui-aussi partie du groupe des pays qui ont eu une conduite honteuse dans ces circonstances. Il ne faut pas altérer, en faveur de la conjoncture politique, ce qui doit rester pour toujours dans l'histoire - car notre mémoire collective des victimes et des héros de la Seconde Guerre mondiale doit rester éternelle. Qui plus est, nous appelons les organisations juives et internationales à partager publiquement leur vision de la situation. Car nous n'avons rien entendu de tel. Ceux qui examinent habituellement à la loupe des événements n'ayant aucun lien avec le nationalisme ou l'extrémisme restent silencieux au moment où leur voix devrait être entendue de manière prioritaire.

Nous sommes toujours ouverts à une coopération honnête avec nos partenaires étrangers sur les questions relatives au mémorial. Néanmoins, il est, selon nous, absolument inacceptable de transformer la mémoire sacrée de gens qui ont combattu le fascisme en arène de règlement de comptes politiques.

 

Sur les propos du Ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski sur la Seconde Guerre mondiale

 

Witold Waszczykowski, Ministre polonais des Affaires étrangères, a déclaré que l'Union soviétique avait «considérablement favorisé» le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est pas la première fois que nous entendons, de la part des politiciens polonais, cette thèse d'une prétendue responsabilité égale" de l'URSS et de l'Allemagne nazie dans le déclenchement du premier conflit mondial. Nous nous sommes toujours exprimés de manière claire, ferme, mais délicate, nous avons corrigé nos collègues polonais, leur avons expliqué nos préoccupations, nos opinions et nos positions sur cette question. D'après nous, il leur serait utile de se rafraîchir la mémoire sur certains faits bien connus - quand ils ne sont pas occupés à proférer des accusations antirusses.

Durant les années 1930, l'URSS se présentait comme un opposant ferme au fascisme. Cela a été démontré par de nombreuses déclarations des dirigeants soviétiques, des mesures pratiques visant à combattre les nazis allemands et leurs complices en Espagne et à Khalkin Gol, le soutien soviétique au combat antifasciste du mouvement communiste international. Qui plus est, c'était la Pologne qui présentait l'Allemagne au sein de la Société des nations et qui, à deux reprises - en 1934 et en 1936 -, a rejeté la proposition française de Pacte oriental de non-agression. Cette logique a mené au rapprochement germano-soviétique de Munich en septembre 1938, permettant à la Pologne de s'approprier d'une partie de la Tchécoslovaquie démembrée.        

Fidèle à ses engagements envers la Tchécoslovaquie, l'Union soviétique a mobilisé des dizaines de divisions, pendant que certains groupes opérationnels recevaient l'ordre de se diriger vers la frontière nationale. Pourtant, en 1938 et en 1939, Varsovie a refusé net de laisser passer les troupes soviétiques via son territoire, aggravant ainsi la situation avec les répercussions graves que l'on sait pour le destin de l'Europe.

Dans ce contexte international inédit, l'Union soviétique faisait face à la perspective d'une guerre sur deux fronts, ce qui l'a forcée à accepter la proposition de Berlin d'un pacte de non-agression. Aujourd'hui, on tente cependant de présenter les tentatives de Moscou d'éviter le conflit ou au moins de reporter son déclenchement comme une preuve d'une certaine «complicité» avec les plans de conquête de l'Allemagne hitlérienne.

Il est profondément regrettable que les tentatives de justifier leur révisionnisme historique en niant l'exploit de l'Armée rouge et sa mission libératrice en Europe poussent les hauts responsables polonais à proférer des mensonges directs et à tenir des propos offensifs. Il est certainement plus facile dans ce contexte de persuader ses citoyens de la nécessité de détruire les monuments soviétiques en tant qu'«héritage de l'occupation» de la Pologne. Quoi qu'il en soit, toute manipulation de l'histoire a un effet boomerang et frappe, tôt au tard, ses auteurs.     

 

 

Sur la tentative de profanation d'un mémorial militaire soviétique à Berlin

 

Le 14 août a été constatée une tentative de profanation contre le mémorial militaire soviétique du parc Tiergarten à Berlin. Un homme, supposément un citoyen allemand, se conduisait de manière manifestement grossière et criait des slogans insultants.

Il a été arrêté par la police. Son identité a été établie. Les forces de l'ordre ont lancé une enquête pour infraction administrative.

L'ambassade de Russie à Berlin a adressé au Ministère des Affaires étrangères allemand et au Sénat berlinois la demande de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éviter de nouveaux incidents de ce genre à l'avenir.

Au-delà de ce cas de barbarie d'un élément radical isolé, il est nécessaire de souligner que les autorités de l'Allemagne et de ses Länder réagissent habituellement assez rapidement à ces situations, font preuve d'une attitude respectueuse envers la mémoire des soldats soviétiques qui ont libéré l'Europe et le monde du fascisme, se soucient de la préservation et de la bon maintenance des cimetières et des mémoriaux soviétiques. Les hauts responsables allemands incluent à l'agenda de leurs visites en Russie des événements visant à rendre hommage aux soldats soviétiques morts au cours de la Grands Guerre patriotique, déposent des gerbes sur leur tombeau.    

Dans ce contexte, nous ne pouvons pas accepter les propos de l'article publié le 15 août par Rossiïskaïa gazeta qui affirme que l'Allemagne a oublié les exploits des soldats soviétiques et les souffrances des prisonniers de guerre soviétiques. Ce n'est pas le cas.

Nous voudrions donc attirer l'attention des représentants de la communauté journalistique sur la nécessité de couvrir ce thème de manière plus correcte et plus objective, de faire preuve de davantage de bonne foi en ce qui concerne les faits. Il faut savoir séparer les actions des néonazis et de vandales isolés de la politique publique des autorités allemandes dans ce domaine. 

 

Sur le nouvel événement visant à héroïser le nazisme en Estonie

 

On nous a demandé de commenter les jeux militaires et sportifs "Erna Raid 2017", organisés du 11 au 13 août en Estonie.

Cet événement célèbre de fait les "exploits" du groupe de sabotage Erna qui agissait à l'arrière de l'Armée rouge en août 1941. Il est organisé en Estonie pour la 18e fois déjà. Il se déroule avec l'aide du Ministère estonien de la Défense et est orienté de manière propagandiste vers la jeunesse estonienne.

Il est très regrettable que cette démarche honteuse qui profane la mémoire de nombreuses victimes du fascisme réunisse également les militaires britanniques du bataillon multinational de l'Otan déployé en Estonie. Tout cela pose la question suivante: l'apparition des Britanniques à Erna est-elle un hasard ou la suite logique de la publication récente, sur la page de l'Alliance sur Twitter, d'une vidéo sur les "frères de la forêt" dont de nombreux représentants ont combattu pour l'Allemagne hitlérienne?

La Russie condamne résolument toutes les manifestations de la glorification du nazisme. Nous regrettons que l'Otan n'ait pas voulu tirer les conclusions nécessaires du passé tragique, et ne fasse qu'encourager ses protégés baltiques à organiser ces activités dangereuses, qui sont loin d'être des jeux d'enfants.

 

Sur le changement de nom du parc Tolboukhine à Bucarest

 

Certains médias roumains ont rapporté la volonté qu'avaient certains responsables du pays de changer le nom du parc Tolboukhine à Bucarest.

Nous espérons que cette initiative blasphématoire échouera afin de ne pas écorcher la mémoire des milliers de soldats soviétiques qui ont sacrifié leur vie pour libérer ce pays du fascisme il y a plus de 70 ans. Il faut rappeler que c'est Fiodor Tolboukhine, commandant du groupe Sud de l'armée soviétique, qui a remis la médaille de la Victoire №16 au roi roumain Michel Ier, faisant de lui l'un des cinq chevaliers étrangers ayant été décoré de cette distinction exceptionnelle.

Il faut souligner la contribution considérable à la coopération russo-roumaine de la Commission intergouvernementale bilatérale dans le domaine de la mémoire militaire, qui travaille en conformité avec l'accord sur le statut des cimetières militaires russes sur le territoire roumain et des cimetières militaires roumains sur le territoire russe signé le 8 novembre 2005 à Bucarest. Il faut noter également que les représentants de Bucarest ont créé en Russie - avec le soutien russe - deux sites mémoriels en hommage aux soldats roumains morts au cours de la Grande Guerre patriotique et pendant l'après-guerre: dans le village de Rossochki dans la région de Volgograd en octobre 2015 et dans la ville de Novochakhtinsk dans la région de Rostov en mai dernier.

Nous espérons que les autorités roumaines couperont court à toute tentative de réécrire l'histoire et afficheront leur volonté de poursuivre une coopération fructueuse dans le domaine de la mémoire militaire. 

 

Sur les amendements adoptés en Lettonie qui obligent les élèves des écoles des minorités ethniques à passer les examens exclusivement dans la langue officielle de l’État

 

Le gouvernement letton a récemment soutenu les amendements proposés par le Ministère de l’Éducation du pays, privant les élèves des écoles des minorités ethniques de la possibilité de passer les examens dans leur langue maternelle.

Cette initiative discriminatoire, adoptée sans tenir compte de l'opinion des représentants des écoles des minorités ethniques et de la communauté pédagogique, constitue une nouvelle étape du projet méthodique de Riga visant à éliminer la langue russe des domaines divers de la vie de ce pays multinational. Il ne s'agit pas de la première initiative provocatrice envers les minorités du pays: on peut citer également les amendements à la loi Sur l'éducation permettant de limoger les professeurs "déloyaux" envers la Lettonie, ou encore le projet de loi "Amendements au Code des infractions administratives" prévoyant l'augmentation des amendes pour la non-utilisation de la langue lettone par les responsables des services municipaux, entre autres.

On a donc envie de poser une question rhétorique: comment s'explique le silence des organisations internationales spécialisées, qui sont toujours si vigilantes et loquaces quand il s'agit des problèmes prétendus de la Fédération de Russie dans ces domaines? 

 

Sur le XIXe Festival mondial de la jeunesse et des étudiants

 

La Russie accueillera le XIXe Festival mondial de la jeunesse et des étudiants du 14 au 22 octobre 2017 à Sotchi. Ce n'est pas la première fois que la Russie organise une fête de telle envergure. Nombreux sont ceux qui se souviennent des festivals de la jeunesse de 1957 - j'ai lu des publications sur ce dernier - et de 1985 - je m'en rappelle très bien - qui ont fait partie des événements les plus importants de l'histoire de ce mouvement. Tous les deux avaient été organisés à Moscou. Les récits historiques et les témoignages indiquent qu'il s'agissait non seulement d'événements de grande envergure, mais également d'une véritable fête pour les jeunes et les étudiants.

Je voudrais rappeler que le site officiel du festival russia2017.com poursuit l'accréditation des journalistes et des blogueurs. Nous comptons sur une présence élargie des représentants de la communauté médiatique. Les accréditations sont ouvertes jusqu'au 31 août. Comme il ne reste que deux semaines, les journalistes qui envisagent de couvrir cet événement n'ont plus de temps à perdre. 

Nous vous attendons tous au festival de la jeunesse et des étudiants. Pour que tout le monde s'y amuse bien!

 

Réponses aux questions:

Question: Pourriez-vous expliquer comment la partie russe envisage de contrôler la réduction des effectifs au sein des représentations diplomatiques des États-Unis en Russie? La partie américaine devra-t-elle présenter une liste des employés renvoyés?

Réponse: La partie américaine a indiqué qu'elle présenterait une réponse officielle à la proposition russe dans les délais fixés. Nous attendons des déclarations officielles et des explications des Américains. Je ne connais pas la forme exacte de leur réponse. Nous l'avons plus d'une fois mentionné dans le cadre de nos contacts diplomatiques.

Question: Aujourd'hui, Igor Morgoulov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a pris part aux consultations russo-japonaises concernant la mise en place d'une activité économique commune dans les Kouriles du sud. Constatez-vous un rapprochement des positions sur l'organisation d'une telle activité et sa forme juridique?

Réponse: Le communiqué relatif à cette question sera publié sur le site du Ministère après sa rédaction par les experts.

Question: Le New York Times a dévoilé hier le nom de l'auteur du code malveillant ayant servi de base aux attaques contre les membres du Comité national du Parti démocrate des USA. Le hacker ukrainien a déjà été arrêté par les autorités ukrainiennes et figure en tant que témoin dans l'investigation du FBI. Malgré ces faits, le quotidien ne cesse d'accuser les services russes de tous les maux. Pouvez-vous commenter cette situation? N'entre-t-elle pas en résonance avec l'affaire des moteurs de missiles nord-coréens, dont on a déjà prouvé que c'est Kiev qui en avait transmis les technologies à Pyongyang mais dont on accuse toujours la Russie?

Réponse: En ce qui concerne les accusations américaines concernant l'ingérence russe prétendue dans les élections, les piratages et les cyberattaques, nous les avons commentées assez souvent, précisément et à tous les niveaux.       

Dans quelques mois ce sera déjà l'anniversaire des élections après lesquelles l'administration sortante de Barack Obama avait accusé la Russie de piratage. Comme vous vous en souvenez parfaitement, un mois après le scrutin ils avaient expulsé des diplomates russes et adopté des mesures punitives. Ces derniers temps, j'ai pourtant une question: s'ils sont si sûrs de ces faits, ne veulent rien écouter, ne présentent aucun fait ni changent de position, ont-ils pris les mesures administratives nécessaires aux États-Unis, au sein de l'administration et des institutions publiques américaines? Ont-ils limogé ceux qui avaient été responsables de ces fuites au sein des structures appropriées? Les USA sont, depuis des années, les leaders mondiaux en matière de technologies internet et de protection de l'information. C'est un pays majeur ayant des possibilités illimitées.

En 2005, quand nous travaillions avec nos collègues de l'ambassade des États-Unis à l'Onu, j'ai été frappée par le fait que, contrairement aux diplomates russes, tous les employés américains avaient des portables marqués d'un signe spécial. Ils ont répondu que tous les appareils utilisés par le personnel de l'ambassade - du chef au simple salarié - devaient être vérifiés par les services appropriés. Tout cela pose donc la question suivante: a-t-on licencié ceux qui avaient été responsables de l'ingérence d'un État étranger dans leurs élections? Avez-vous entendu parler de telles licenciements? Une telle situation n'exige pas de punition administrative mais une investigation pénale. Si l'on suit la logique américaine, le pays a dépensé pendant des années des fonds énormes - vous pouvez vous-mêmes étudier les données sur le financement de la cybersécurité, des technologies d'information et de la sécurité - pour ce qui s'est avéré absolument inefficace compte tenu du fait qu'une poignée de hackers a réussi à changer la situation dans tout un pays. Je n'ai jamais entendu parlez de licenciements, ni d'affaires retentissantes impliquant les personnes qui s'étaient occupé de la sécurité de l'information aux USA pendant les huit années de présidence de Barack Obama. Tout le monde sait que la sécurité de l'information fait partie de la sécurité nationale de tout État. A-t-on puni qui que ce soit? En avez-vous entendu parler? Personne n'a rien entendu, car il ne s'est rien passé. Il n'existe qu'un responsable hypothétique à l'étranger, sans aucun coupable dans le pays. Autrement dit, personne aux USA n'a subi aucune punition pour avoir été absolument incapable de faire face aux menaces cybernétiques extérieures.

Je voudrais souligner qu'il ne s'agit pas d'un petit pays qui a délégué sa sécurité à une alliance, à un groupe de pays ou à un État plus fort jouant le rôle de protecteur, mais du pays leader dans le domaine technologique. L'absence d'investigation sur les responsables de la sécurité informatique de l’État prouve seulement que toutes leurs accusations contre la Russie sont du n'importe quoi. Ils avaient besoin d'un prétexte, d'une cible politique, d'un outil permettant de maintenir ce thème au premier plan pour régler leurs comptes en politique intérieure. 

En ce qui concerne la situation déjà évidente autour des liens de l'Ukraine avec la Corée du Nord et l'apparition des technologies nucléaires ukrainiennes sur le territoire nord-coréen, ainsi que de nouvelles tentatives de Kiev de rejeter la responsabilité sur Moscou, je suis prête à parier que le régime au pouvoir en Ukraine accusera bientôt la Russie d'avoir organisé le deuxième Maïdan. Cela semble ridicule mais ce sera sans doute le cas. Ils diront que la Russie se trouve derrière les autorités actuelles de Kiev et ceux qui  sont arrivés au pouvoir en 2013-2014 suite au coup d’État dans le pays. Ils diront que la Russie a organisé tous les changements actuels sur l'arène politique de l'Ukraine et ses réformes folles. Mais d'abord, ils découvriront la "main du Kremlin" derrière le Maïdan. Ils trouveront donc encore une fois l'ennemi global quand la situation atteindra son apogée, qu'il n'y aura plus rien pour distraire la population et que les ressources permettant actuellement de maintenir tant bien que mal la situation s'épuiseront.

Question: Je voudrais obtenir des précisions concernant la résolution 2371 du Conseil de sécurité de l'Onu interdisant aux autres pays d'accueillir des ouvriers nord-coréens. Est-ce que la Russie accueillera les ouvriers nord-coréens pour remplir les emplois vacants ou toute coopération dans ce domaine sera-t-elle stoppée?

Réponse: Votre question n'est pas correcte. La Russie ne peut pas ignorer la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu car elle est l'un de ses membres permanents et reste attachée au droit international. La Fédération de Russie a voté pour cette résolution. Comme vous le savez, même si la Russie s'était abstenue le texte adopté devrait être obligatoirement mis en œuvre. Tous les points de la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sont contraignants.

Si vous vous intéressez aux nuances et aux aspects concrets, formulez la question de manière appropriée et je consulterais les experts. Nous vous présenterons alors notre position sur les détails concrets de la mise en œuvre de la résolution.

Question: Des directives concrètes concernant la coopération russo-azerbaïdjanaise ont-elles été adressées au Ministère russe des Affaires étrangères suite à la rencontre entre les présidents russe et azerbaïdjanais à Sotchi?

Réponse: Comme vous le savez, le bilan des rencontres au sommet est évoqué par l'Administration du Président russe. Nous sommes évidemment ouverts sur le plan de l'information, mais pas assez ouverts pour commenter les directives éventuelles du Président au Ministère russe des Affaires étrangères.

Question: Nos rivaux font-ils actuellement peser une menace sur les entreprises russes? Y a-t-il des précédents? Comment le Ministère des Affaires étrangères réagit-il?

Réponse: Il est étrange que vous posiez cette question en 2017 – il fallait le faire plus tôt.

Quand la dite "politique d’isolement de la Russie" venait de commencer en Occident, notamment à Washington, et que les premiers signes de cette politique étaient apparus, j'étais oratrice invitée dans le cadre d'un événement international organisé par la communauté médiatique, puis j'ai parlé avec les journalistes couvrant les questions internationales. Nous avons parlé de cette approche étrange qui, à l’époque, n’était pas encore aussi agressive et marquée. J’ai demandé pourquoi, du point de vue des journalistes européens, se passait-il ce qui se passait, pourquoi subissions-nous des attaques de Washington et d’autres pays plus ou moins dominés par les USA? Jamais, ces 20 dernières années, on n’a été satisfait de nous: on trouvait toujours des problèmes, fictifs pour la plupart, et ce qui avait lieu était extrapolé à l’échelle politique globale. Les journalistes m’ont répondu que c’était évident car tout cela se déroulait, entre autres, dans le cadre d’une concurrence économique et financière dure et pour empêcher les investissements potentiels réels sur le territoire de la Fédération de Russie. Comme vous le comprenez, la Russie est un eldorado pour les petites et moyennes entreprises, pour les investissements étrangers. Un très grand nombre de secteurs n’y existaient pas il y a encore 30 ans.

Aujourd’hui on y trouve beaucoup de choses intéressantes et attirantes qui peuvent apporter d’importants revenus financiers et des dividendes. L’exacerbation permanente de la situation contre la Russie, la création d’une image de notre pays comme d’un ennemi, est, entre autres, un coup contre nos investisseurs potentiels. Si nous disons que les entreprises travaillant en Russie pratiquement en mode manuel sont soit sorties de notre marché, soit ont vu se dresser un maximum d’obstacles à leur travail, alors que dire des investisseurs qui cherchent à placer leur argent sur le marché mondial? Telle était la réponse des journalistes occidentaux.

Nous en avons également beaucoup parlé. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit régulièrement, dans ses interviews et discours, que nous avions entre nos mains des preuves montrant comment certains menaient une politique visant à empêcher les entreprises (petites, moyennes et grandes) de venir en Russie, notamment du côté des responsables et des organisations américaines – cela allait de l’intimidation à la création de conditions insupportables pour l'activité des entreprises désireuses de travailler avec nous. Nous savions que les ambassades américaines envoyaient des lettres aux ministères de l’Économie et des Finances des pays d’accueil dans le monde entier pour évoquer l’impossibilité, le risque de participation ou la mise en garde contre la participation des représentants du pays et de ses représentants d’affaires aux forums russes, notamment économiques. Nous avons appris tout cela après l’organisation de différentes activités, forums et conférences d’affaires en Russie. Vous savez parfaitement à quel point sont nombreuses les délégations de différents pays d’Amérique latine, d’Asie, d’Afrique, et à quel point la représentation des USA est faible, même si beaucoup de choses nous lient – un très grand nombre de personnes de citoyenneté russe ou américaine, des familles, des proches... Nous avons un immense potentiel mais les délégations qui viennent ici sont minimisées à l’absurde et le niveau de représentation des responsables officiels est bas. Tout cela reflète la politique de réfrènement, ciblée ou établie, basée sur ses propres visions concurrentielles.

Question: Dans la presse américaine et sur les réseaux sociaux, certains associent la "droite alternative" impliquée dans les violences à Charlottesville en Virginie à la Russie et même au Président russe Vladimir Poutine. Nous savons que le Ministère russe des Affaires étrangères ne commente pas les problèmes intérieurs des USA, mais puisqu’en l’occurrence on accuse la Russie, vous avez peut-être quelque chose à dire?

Réponse: Et là, c’est nous aussi? Je le sais indirectement car des collègues m’ont dit hier que notre Ambassade avait reçu des questions identiques de différents médias américains sur telle ou telle forme d’implication et la capacité d’influencer la situation du côté de la Russie. Ils ont peut-être reçu des thèses et certains médias, pour laver leur conscience, ont décidé de demander à l’Ambassade – "c’est la Russie aussi cette fois ou nos diplomates ont décidé de se reposer?"

Tout cela s’inscrit dans le concept d’exacerbation complètement étrange et sauvage de l’hystérie antirusse aux USA. On sait pourquoi c’est fait. L’establishment est divisé en principe, il y a un problème en son sein. La situation postélectorale ne s’apaise pas du tout, tout ne fait que s’aggraver. C’est pourquoi le "cheval" sur lequel s'était bâtie la politique d’un candidat est devenu le thème principal après les élections. D’ailleurs, nos pronostics se réalisent. Ce thème ne sera pas abandonné, il sera exacerbé sous tous les angles possibles et imaginables.

Question: Hier, le Ministère des Affaires étrangères de la Syrie a annoncé que des armes chimiques de fabrication américaine et britannique avaient été retrouvées dans les bases reprises aux combattants anti-Assad. Qu'est-ce que cela pourrait signifier? Comment cela pourrait-il affecter la coopération antiterroriste en Syrie?

Réponse: Premièrement, cette information doit être vérifiée au plus vite par les organisations internationales compétentes, comme cela a été annoncé hier à l’Onu par le Représentant permanent de la Russie Vassili Nebenzia. Des commentaires en ce sens ont été faits par le Ministère des Affaires étrangères également.

Deuxièmement, ce n’est pas la première fois qu'on soupçonne les pays occidentaux, notamment les représentants des pays faisant partie de la coalition menée par les USA, de fournir des armes et de soutenir les groupes terroristes, les extrémistes et les combattants. Cette information requiert la plus grande attention et une vérification immédiate.

Telles sont les réalités du monde contemporain: tout secret est rapidement connu de tous. Ces derniers temps, nous avons eu de nombreuses confirmations que ce que le monde occidental cachait était révélé, et que ce qui était nié il y a 5-7 ans se confirmait aujourd’hui. Il ne fait aucun doute que cette information pourrait être parfaitement fondée. Mais il existe des institutions internationales spécialisées, qui doivent entamer la procédure appropriée.

Question: Des exercices militaires russo-indiens se tiendront cet automne. Les médias occidentaux et indiens associent leur déroulement à la détérioration des relations entre l’Inde et la Chine alors que le conflit perdure dans la région frontalière du Doklam. Pouvez-vous exprimer la position russe à ce sujet?

Réponse: La Fédération de Russie n’organise pas de manœuvres militaires ou d’autres activités dans le cadre d’une coopération à cause d’une détérioration des relations de certains pays avec lesquels nous entretenons des relations diversifiées et variées. Nous organisons des exercices militaires et d’autres activités dans le cadre de nos relations avec nos voisins et d’autres pays partenaires. Nous le faisons ouvertement, nous fournissons les informations appropriées aux pays intéressés. Je pense que ce genre d'association est déplacé en l’occurrence.

Nous avons d’excellentes relations avec la Chine, nous développons nos liens avec tous les pays de la région. Je pense que de telles déclarations et tentatives de pervertir la situation relèvent de la provocation. Si besoin, nous présentons les informations nécessaires pour mettre le plus vite possible un terme à toutes les spéculations sur ces questions.

Je voudrais noter également que les liens russo-indiens dans le domaine militaire sont un élément important du partenariat stratégique privilégié particulier entre nos pays. Depuis 2005, nous organisons tous les ans des manœuvres militaires bilatérales et, depuis 2007, des exercices navals.

Les exercices conjoints Indra 2017 se dérouleront sur le territoire russe (dans le district militaire Est) en octobre prochain. Nous pensons qu’il faut souligner tout particulièrement que cette activité est planifiée et annuelle. Nous pensons qu’il est absolument incorrect de faire le lien avec l’état des relations sino-indiennes, comme je viens de le dire en détail. Il est possible de demander des précisions au Ministère russe de la Défense, ce que je vous suggère de faire.

Nous sommes certains que New Delhi et Pékin, en tant que membres responsables de la communauté internationale, pourront trouver des solutions mutuellement acceptables pour régler au plus vite la tension survenue entre eux.

Question: Vous avez dit que l’hystérie antirusse était exacerbée aux USA. Et concernant la déclaration du directeur de la CIA Mike Pompeo, vous avez dit que "chaque salutation aurait une réponse". Croyez-vous en l’amélioration des relations entre la Russie et les USA? Si oui, comment? Si non, pourquoi?

Réponse: Une telle discussion nécessiterait deux heures de temps. Vous ne voyez pas vous-même? Nous ne faisons pas que voir. Vous savez, parfois on voit sans rien dire. Mais nous voyons, nous parlons très activement, nous appelons et nous proposons. Sachant que nous n’avons pas fermé la porte aux USA même sous l’ancienne administration, même aux moments les plus extrêmes et étranges. Nous avons toujours dit que la priorité restait l’interaction et la coopération là où elle était mutuellement bénéfique et utile. Notre seule condition était le respect du droit international, une coopération basée sur le respect réciproque et surtout sur la base de la Charte de l’Onu. Nous l’avons toujours souligné, même quand la raison de tel ou tel comportement de l’administration était claire. Nous n’avons jamais fermé la porte même quand on affichait une attitude ouvertement outrageuse à notre égard.

Je pense que l’expulsion des diplomates russes fin décembre 2016 et le blocage de l’accès à notre propriété sur le territoire américain a été un exemple flagrant. La Russie n’a réagi ni de manière émotive ni immédiatement. Elle a laissé aux USA plus de six mois pour régulariser la situation en ne s’appuyant pas sur les émotions, les élans et la vengeance, mais pour sortir de cette situation sans perdre la face. Vous savez comment cela s’est terminé. La nouvelle administration n’a rien fait. On peut dire qu’on bloque son travail, qu’on l’empêche de le faire, mais un fait reste un fait. Nous avons marqué cette pause au maximum pour donner l’opportunité de passer de la confrontation à l’interaction. Même si je souligne à nouveau que cette confrontation était unilatérale. Même après le déclenchement de la politique de sanctions et la proclamation des «croisades» contre la Russie avec des slogans d’isolement, nous avons toujours souligné notre attachement à la coopération. Vous le savez, les USA s’adressaient très souvent à la Russie là où ils en avaient besoin, pratiquement tous les jours depuis deux ans. Le dialogue était entretenu.

Je voudrais reformuler ce que vous avez dit. Nous ne voyons pas simplement les domaines où nous pourrions coopérer. Honnêtement, nous ne voyons aucun problème global pour coopérer avec les USA dans tous les domaines, ce que nous faisions jusqu'à ce que la situation se dégrade. Alors cette question ne s’adresse pas à nous. Notre vision n’a pas changé.

Nous comprenons parfaitement la structure intérieure des USA, nous comprenons que depuis dix ans Washington a de plus en plus besoin de la politique étrangère pour régler les problèmes intérieurs. C'est pourquoi c’est avec une grande dose de patience et parfois même de sarcasme sain que nous prenions les événements qui s’y produisaient. Nous étions prêts et restons prêts à la coopération sur les crises internationales, le déblocage des relations bilatérales, à commencer par la sécurité en passant par l’économie, la sphère humanitaire et la politique. Mais nous n’avons pas changé de position. Quelque chose se passe aux USA.

Question: Depuis un mois, on a beaucoup parlé du démantèlement des monuments en Pologne (230 monuments en hommage aux soldats soviétiques de l’Armée rouge qui ont libéré la Pologne), de la culpabilité de l’Union soviétique dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Vous en avez parlé également. Vous avez dit qu’à «chaque salutation il y aurait une réponse». Quand y aura-t-il une telle réponse? La pause n’a-t-elle pas trop duré?

Réponse: Premièrement, il est très important de comprendre que beaucoup de choses sont faites spécialement pour provoquer des actions disproportionnées. Ces dernières années, nous avons entendu des déclarations extrêmement dures (il n’est pas seulement question de la Pologne, nous en avons entendues de la part de Washington et d’autres capitales) qui tablaient sur le manque de patience, y compris à Moscou, pour répondre et pour expliquer. Soit la main tremblerait, soit des actions émotives seraient entreprises. Nous savons parfaitement qu’il existe des démarches et des actions auxquelles il faut réagir immédiatement, sans délai. Il existe des choses auxquelles on peut répondre en laissant à nos collègues le temps de réfléchir pour redresser la situation - je viens d’en parler. Et il existe des situations où il faut simplement expliquer et essayer de le faire sans émotions, même si on voudrait passer aux sentiments et aux émotions, mais tout cela avec les faits en mains. C’est pourquoi dans chaque cas concret sera prise une décision: parfois il s'agira d'une réponse symétrique, parfois non, parfois cela passera par des explications et des rappels à nos collègues, partenaires et voisins qui se permettent une telle rhétorique en disant que même s'ils sont des «astres», il existe des taches noires sur leur surface.

Question: Cette semaine, le Président iranien Hassan Rohani a déclaré que si les USA continuaient de décréter de nouvelles sanctions contre Téhéran, l’Iran romprait l’accord nucléaire car il aurait perdu tout son sens. Selon la Russie, quels risques présente cette nouvelle escalade du conflit américano-iranien? Est-ce que le Ministère des Affaires étrangères étudie l’éventualité d’une rupture réelle de l’accord nucléaire, et que peut-on faire pour l’empêcher?

Réponse: L’accord nucléaire a été mis au point par plusieurs États et groupes d’État. Vous vous souvenez bien sûr du rôle très actif de l’Union européenne pour régler cette situation. Nous savons parfaitement qu’il existe un balancier politique aux USA, dont les oscillations dépendent de l’arrivée de telle ou telle administration. Mais le plus intéressant est que si auparavant il oscillait d’un côté à l’autre, aujourd’hui il semble le faire de manière non systémique. C’est pourquoi l’évaluation de l’accord par l’administration se déroule précisément dans le cadre des changements politiques qui ont eu lieu à Washington.

L’attitude russe envers les accords conclus a été exprimée. La Russie a participé très activement à leur mise au point, sachant qu’à certaines étapes elle a tout fait pour que ce conflit ne passe pas en phase chaude.

Même si vous vous souvenez de toutes les déclarations faites dans différentes capitales occidentales (notamment à Washington) selon lesquelles le problème nucléaire iranien nécessitait une solution de force et aucune autre. Je me souviens très bien de ces déclarations, en particulier celle du Représentant permanent des USA auprès de l’Onu John Bolton. Nous avons toujours adopté la même position publiquement et lors des négociations, c’est pourquoi même aujourd’hui ce thème ne change absolument pas pour nous. En ce qui concerne la position de Washington, il est toujours très facile de tout gâcher et ces dernières années nous l’avons constaté à plusieurs reprises. Il est très difficile de faire revenir la situation sur la voie de la paix, sur la voie des négociations. Comme on l'a vu ces dernières années, Washington y arrivait très rarement.

Question: C’est aujourd’hui votre première rencontre avec les journalistes après vos vacances - gardez-vous une bonne impression de vos congés?

Réponse: Tout à fait, premièrement parce que ces vacances ont eu lieu - c’est toujours important. En effet, j’ai reçu de nombreuses questions sur leur déroulement. J’ai été recherchée sur la côte méditerranéenne, quelqu’un m’a vue en Europe, d'autres en Asie.

J’étais sur le territoire russe, j’ai passé deux magnifiques semaines à Jeleznovodsk. Il y a d’excellentes stations balnéaires dans le Caucase du Nord russe, que je recommande à tout le monde. Et surtout, ces vacances sont annuelles. Les derniers jours, j’ai voyagé et visité Piatigorsk et d’autres curiosités locales. J’ai beaucoup aimé.

Je compte un jour y organiser une conférence de presse pour y amener tout le monde. Je pense que vous ne serez pas contre.

 

 


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