Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 20 janvier 2022
Sur les pourparlers à venir entre Sergueï Lavrov et Hossein Amir Abdollahian, Ministre des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'entretiendra le 20 janvier avec son homologue iranien Hossein Amir Abdollahian, qui accompagnera le Président iranien Ebrahim Raïssi à Moscou dans le cadre de la première visite de ce dernier en Russie.
Ils envisagent d'évoquer l'état et les perspectives des relations russo-iraniennes, notamment différents aspects de la coopération dans le domaine économique en mettant l'accent sur le progrès de la mise en œuvre des principaux projets bilatéraux.
Les deux ministres devraient également débattre de plusieurs questions d'actualité internationale, notamment des négociations de Vienne sur le rétablissement du Plan d'action global conjoint sur le dossier nucléaire iranien, ainsi que d'autres sujets régionaux.
Sur les pourparlers à venir entre Sergueï Lavrov et le Secrétaire d'État américain Antony Blinken
Genève accueillera le 21 janvier les négociations entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d'État américain Antony Blinken. Ils envisagent notamment de débattre en détail de deux projets d'accords fondamentaux - le Traité entre la Fédération de Russie et les États-Unis d'Amérique sur les garanties de sécurité et l'Accord sur les mesures de maintien de la sécurité entre la Fédération de Russie et les États membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord - présentés par la Russie le 15 décembre 2021.
L'entretien portera sur le bilan des négociations entre les délégations interministérielles de la Russie et des États-Unis à Genève le 10 janvier dernier, des débats au niveau de l'Otan (Bruxelles, 12 janvier 2022) et de l'OSCE (Vienne, 12 janvier 2022), ainsi que sur de nouvelles initiatives éventuelles. La Russie veut notamment que les États-Unis présentent le plus rapidement possible une réponse écrite aux documents russes avec des commentaires sur tous les articles de ces derniers.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à "l'heure du gouvernement" à la Douma d'Etat de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie
Le 26 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à "l'heure du gouvernement" dans le cadre d'une séance plénière de la Douma au sujet des "Questions d'actualité de la politique étrangère de la Fédération de Russie". Le Ministre répondra aux questions des députés.
Je voudrais rappeler que les rencontres annuelles du Ministre avec les parlementaires permettent d'améliorer la coopération entre les pouvoirs exécutif et législatif, d'évoquer la situation internationale actuelle et de trouver des moyens d'améliorer l'efficacité de la mise en œuvre de la politique étrangère de la Russie.
Sur la situation en Ukraine
Des médias et des responsables occidentaux et ukrainiens avancent encore plus activement ces derniers temps des spéculations sur la prochaine "invasion" russe de l'Ukraine. Telle est leur formulation. Nous sommes convaincus que cette campagne vise à donner médiatiquement un prétexte aux préparatifs de leurs propres provocations de grande envergure - notamment militaires - qui pourraient se solder par des répercussions tragiques pour la sécurité régionale et globale.
Nos craintes sont malheureusement confirmées par les dernières publications des médias se référant à des structures officielles, des sources, etc. Le Royaume-Uni livre depuis quelques jours des armes en Ukraine à l'aide de ses avions de transport militaires. Il y a eu six vols au total - et on sait qu'un avion peut transporter jusqu'à 77,5 tonnes de fret. Il s'agit donc d'environ 460 tonnes d'armes. Comme on le sait, les Britanniques livreront notamment des systèmes antichars destinés à être utilisés dans l'environnement urbain. Qui plus est, c'est au combat urbain que les militaires ukrainiens s'entrainent, sous la direction d'instructeurs occidentaux, sur le polygone de Iavorov dans la région de Lvov.
Le Canada a envoyé plus de 200 combattants de ses forces spéciales sous le prétexte de protéger son ambassade et d'encadrer l'évacuation des diplomates en cas de situation d'urgence.
Ce sont cependant les États-Unis qui fournissent "l'aide" militaire - c'est comme ça qu'ils l'appellent - la plus importante. Washington a notamment livré en Ukraine 30 systèmes antichars Javelin et 180 missiles depuis quelques mois. Les médias ont annoncé plus tôt que l'Ukraine attendait en janvier un lot d'armements d'un montant de 20 millions de dollars. Selon les responsables du Pentagone, le volume de l'aide militaire octroyée par les États-Unis à l'Ukraine de 2014 à fin 2021 se chiffre à 2,5 milliards de dollars. CNN a annoncé avant le Nouvel an que Joe Biden avait octroyé à l'Ukraine 200 millions de dollars supplémentaires à ces fins. Le budget militaire américain de 2022 débloquera encore 300 millions de dollars pour l'aide à l'Ukraine.
L'Ukraine considère cette aide comme une carte blanche pour l'organisation d'une opération militaire dans le Donbass. Son armée bombarde sans cesse la population civile à l'Est du pays. Selon les données de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE, le nombre des violations du cessez-le-feu a dépassé les 3.000 cas depuis le début de l'année.
Nous sommes obligés d'attirer encore une fois l'attention sur le néonazisme débridé en Ukraine. Ainsi, la municipalité de Kiev a récemment rebaptisé un arrêt de bus portant le nom du général Nikolaï Vatoutine, libérateur de la capitale ukrainienne des forces hitlériennes, en l'honneur de Roman Choukhevitch, chef de l'Organisation des nationalistes ukrainiens qui a servi dans la SS. De quoi avez-vous encore besoin? Est-il nécessaire de citer d'autres exemples pour démontrer la nature de la situation? Edouard Dolinski, antifasciste éminent et chef du Comité juif ukrainien, a annoncé qu'il avait reçu des menaces de mort de la part des ultranationalistes. Mais personne ne veut le voir ou l'entendre. La montée des tendances néonazies en Ukraine ne suscite malheureusement aucune réaction de nos partenaires occidentaux ou des organisations internationales spécialisées.
Nous appelons les pays occidentaux à mettre fin à leur campagne médiatique antirusse agressive, à cesser de favoriser la militarisation de l'Ukraine et d'attirer ce pays vers l'Otan, et à rediriger leurs efforts pour encourager le régime de Kiev à mettre en œuvre les accords de Minsk et d'autres engagements internationaux.
A l'occasion de la Journée de la République de Crimée
Je voudrais féliciter tous les habitants de notre pays à l'occasion de la Journée de la République de Crimée.
Le 20 janvier marque la fête de la Journée de la République de Crimée, qui a été instaurée en 2009 et confirmée par une loi de la République en 2014. Nous félicitons les habitants de cette région russe pour cette fête, nous leur souhaitons santé, paix et prospérité au sein de notre Patrie commune, la Russie.
Nous considérons cette date et l'anniversaire du Printemps criméen qui approche comme une excellente occasion de rappeler la lutte de plus de 20 ans des habitants de la péninsule pour l'autodétermination, pour la justice. La fameuse démocratie que nous inculque en théorie l'Occident, qui en pratique oublie complètement ses engagements et promesses. Ici, la démocratie a triomphé dans au sens le plus élevé de ce terme. Ces efforts de 20 ans ont conduit les Criméens dans leur havre natal en 2014. Les principales étapes de cette cause véritablement noble constituent la chronologie de la volonté grandissante et des espoirs des habitants de Crimée et de Sébastopol sur le chemin du retour à la maison.
Pendant la période de présence de la Crimée au sein de l'Ukraine (1990-2014), le statut juridique de la région a changé plusieurs fois à cause des conflits entre les autorités de la République et celles de Kiev. Rappelons et expliquons à nos partenaires occidentaux, à la communauté internationale, comment la situation a évolué.
Le 12 novembre 1990, lors d'une session extraordinaire du Conseil régional criméen des députés du peuple, il a été décidé d'organiser un référendum sur la transformation de la région de Crimée en République socialiste soviétique autonome de Crimée, qui existait jusqu'en 1945 et faisait partie de la RSFSR. Un référendum s'est tenu le 20 janvier 1991 (date choisie pour marquer la fête). Plus de 93% des habitants se sont prononcés pour le rétablissement de la République socialiste soviétique autonome de Crimée en tant qu'entité de l'URSS.
Kiev a décidé de prendre l'initiative aux Criméens. Le 12 février 1991, le Conseil suprême de la République socialiste soviétique d'Ukraine a adopté une loi sur le rétablissement de la République socialiste soviétique autonome de Crimée au sein de la République socialiste soviétique d'Ukraine. Quatre mois plus tard, ces changements ont été apportés à la Constitution de la République socialiste soviétique d'Ukraine de 1978. La volonté des Criméens a été déformée, mais leur lutte, leur noble cause, s'est poursuivie.
Le 5 mai 1992, Simferopol a adopté l'Acte sur l'autonomie étatique de la République de Crimée, fixant le droit d'élire le président, le gouvernement et la Cour suprême, d'avoir sa citoyenneté et de valider les langues nationales.
Le 13 mai 1992, le parlement ukrainien a reconnu les décisions du parlement criméen de proclamer l'Acte sur l'autonomie étatique et l'organisation du nouveau référendum comme étant contraires à la Constitution ukrainienne et les a suspendues.
Le 14 juin 1993, le Conseil suprême de Crimée a instauré la fonction de Président de la République de Crimée. De février 1994 à mars 1995, ce poste était occupé par Iouri Mechkov, qui a remporté les élections avec 72% des voix. Le 27 mars 1994, un nouveau référendum a été organisé en Crimée où la majorité des habitants de la péninsule a soutenu les initiatives du président élu. Elles étaient orientées vers une intégration étroite à notre pays.
La Commission électorale centrale et le Président ukrainien ont de nouveau proclamé illégal le référendum du 27 mars 1994. La Constitution de Crimée imposée par Kiev en 1995 ne mentionnait plus la fonction du président ni la souveraineté.
Les Criméens se souviennent des violations permanentes des droits et des libertés par l'Ukraine, des attaques contre la langue russe, de l'imposition artificielle d'opinions et de valeurs historiques étrangères, des plans de déploiement des forces de l'Otan, des exercices organisés par des forces qui déclaraient ouvertement que la Russie était leur ennemi. Tout le monde se souvient du risque d'invasion des radicaux du Maïdan. Tout cela a prédéterminé la décision solidaire des habitants de la péninsule de se réunifier avec la Russie lors du référendum du 16 mars 2014.
La Crimée et Sébastopol se sont transformées au cours de ces dernières années. Je m'y suis rendue plusieurs fois en mission et à titre personnel. J'ai vu comment le travail battait son plein. Le gage d'un développement fructueux réside dans l'entente interethnique, dont les bases sont posées dans la Constitution de la République de Crimée. Le russe, l'ukrainien et le tataro-criméen sont des langues officielles - je le rappelle à ceux qui ne le savent pas - la diversité culturelle est garantie, leur développement et enrichissement équitable est garanti. N'est-ce pas un bon exemple pour le régime de Kiev? La Crimée a réussi, l'Ukraine y arrivera également. En avant!
Sur la "Politique spatiale globale de l'Otan"
Le 17 janvier a été publié un document appelé "Politique spatiale globale de l'Otan". À première vue, tout va bien: "espace", "politique", "globale", "Otan". Ce document définit les priorités et les axes de travail de l'Alliance vis-à-vis de l'espace extra-atmosphérique. Les personnes non averties, n'ayant pas de regard professionnel sur de telles choses, pourraient ne pas y voir de menace. Mais il faut lire attentivement. Le diable est dans les détails. Le document est tendancieux et, en réalité, provocateur. Il est mis en œuvre dans le cadre des directives destructives des puissances spatiales membres de l'Otan, États-Unis en tête, visant à déployer des armes dans l'espace, à utiliser la force ou la menace d'en faire usage contre des engins spatiaux d'autres pays et à transformer l'espace en arène d'activités militaires. C'est un exemple flagrant d'absence de vérité dans les affirmations sur les intentions pacifiques de l'Alliance. Voici un détail concret, qui n'est pas si anodin car il s'agit tout de même de l'espace.
C'est ce qui explique l'affirmation, dans le document, de la possibilité de recourir, si besoin, au mécanisme de l'article 5 du traité atlantique (défense collective) en réponse aux attaques dans l'espace, depuis l'espace ou vis-à-vis de l'espace. Cela délie de facto les mains aux pays de l'Otan pour utiliser, si besoin, des armes cinétiques et non cinétiques dans l'espace, car c'est l'Otan qui qualifierait telles ou telles actions dans chaque cas concret en tant qu'"attaque".
Il s'agit clairement d'une nouvelle tentative de légitimer l'usage de la force dans l'espace, ce qui est contraire à l'objectif approuvé par la communauté internationale d'empêcher une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. Apparemment, les pays de l'Otan jugent "responsable" une telle approche vis-à-vis de l'espace.
La "politique spatiale globale de l'Otan" confirme encore une fois la justesse et la pertinence des propositions russes sur les garanties de sécurité juridiquement contraignantes, ainsi que la nécessité de nos initiatives promues avec un large soutien d'autres États visant à empêcher une course aux armements dans l'espace. Il s'agit de l'élaboration d'un instrument juridiquement contraignant qui interdirait de déployer dans l'espace tout type d'armement, l'usage de la force ou la menace d'en faire usage dans l'espace, depuis l'espace ou vis-à-vis de l'espace, ainsi que de l'engagement, par les États membres de l'Onu, de ne pas déployer en premier des armes dans l'espace.
Sur la situation actuelle en Afghanistan
Nous prenons note du succès des actions antiterroristes de Kaboul, qui ont conduit à l'élimination de l'ancien chef de la cellule terroriste afghane de l'Etat ƒislamique, Aslam Farooqi, et à l'arrestation d'un certain nombre de membres de l'organisation terroriste Hizb-ut-Tahrir dans la province de Takhar. Nous appelons les autorités afghanes à intensifier ces efforts, et en particulier à se focaliser sur l'activité terroriste dans les provinces septentrionales frontalières de nos voisins d'Asie centrale.
Le développement des humeurs protestataires à caractère ethnique dans le Nord du pays constitue une source d'inquiétude. Ces dispositions ont été alimentées par l'arrestation d'un chef de guerre taliban d'origine ouzbèke, accusé d'avoir commis des actes illégaux. Nous espérons que les nouvelles autorités ne succomberont pas aux provocations des éléments destructeurs pour attiser la discorde interethnique afin de déstabiliser la situation à un moment aussi difficile pour le pays.
Sur la condamnation à perpétuité d'un "réfugié" syrien en Allemagne
Un "réfugié" syrien a été condamné à la prison à perpétuité en Allemagne: les médias ont informé que le procès du ressortissant syrien Anwar Raslan, qui avait précédemment obtenu le statut de réfugié en Allemagne, s'est terminé le 13 janvier de cette année.
Il s'est révélé qu'en tant qu'officier du contre-espionnage syrien en 2011-2012, il avait abusé de sa position pour tuer, torturer et violer des détenus à la prison Al-Khatib de Damas. Ayant certainement senti que ces crimes ne pourraient être cachés, Anwar Raslan a trahi son serment et est passé du côté des groupements terroristes. En décembre 2012, il a été transporté par avion en Jordanie avec sa famille, puis en Allemagne en 2014 en tant que "réfugié". Les autorités allemandes l'ont arrêté en 2019.
Après plus de deux ans d'enquête et de procès, Anwar Raslan a été condamné à la prison à perpétuité par la Cour d'appel provinciale sur la base de nombreuses preuves à charge.
Nous n'avons pas pris connaissance du dossier de manière approfondie, mais nous ne mettons pas en doute la bonne foi de la Thémis allemande. Le bourreau, violeur, traître et partisan des terroristes a eu ce qu'il méritait, comme on dit.
Nous sommes convaincus que s'il s'était trouvé en République arabe syrienne, il aurait été jugé sur place. Le fait est qu'en Syrie, il aurait probablement encouru la peine de mort pour des crimes similaires, ce qui, en vertu des règles de l'UE, rend l'extradition impossible. Ainsi, l'application de la juridiction universelle à cet homme, si on peut encore le qualifier ainsi, lui a de facto sauvé la vie.
Dans le contexte de ce procès très médiatisé, que certains adversaires irréconciliables de Damas tentent de politiser - ce criminel aurait "servi le régime Assad", etc. - des questions se posent sur les monstres qui sont parfois accueillis à bras ouverts en Occident sous la couverture de "partisans de l'opposition", de démocrates déclarés, de défenseurs des droits de l'homme et des libertés, de porteurs des valeurs libérales, etc. Ces derniers reçoivent toutes sortes de privilèges simplement parce qu'ils seraient rattachés à l'opposition au "régime" syrien. Il n'est pas difficile de supposer que ces histoires d'octroi du statut de réfugié vont se poursuivre - je veux parler de l'octroi du statut de réfugié à des personnes qui n'ont rien à voir avec les droits de l'homme, qui sont des terroristes, des combattants, des extrémistes ou simplement des criminels.
Il est nécessaire de rétablir des contacts interétatiques normaux avec la République arabe syrienne et de mettre en place une coopération internationale constructive pour résoudre le problème des réfugiés. Cette interaction doit être civilisée, pour le bien commun et afin d'éviter à l'avenir de tels incidents juridiques quand le statut de réfugié - incluant une aide financière, un soutien moral - est accordé à de telles personnes ou à des non-humains.
Sur l'anniversaire de la percée du blocus de Leningrad
Comme vous le savez, nous accordons une attention particulière au thème de la mémoire historique. Ces jours-ci, il est impossible de ne pas se souvenir du siège de Leningrad, des personnes qui ont héroïquement tenu bon et de celles qui les ont libérées.
Le 12 janvier 1943, les troupes soviétiques ont lancé une opération offensive sous le nom de code "Iskra". L'objectif des unités de l'Armée rouge était de percer le blocus de Leningrad.
À partir du 8 septembre 1941, la deuxième plus grande ville de l'Union soviétique a subi un siège cruel, intentionnellement organisé par les nazis. Le blocus a duré 872 jours. Pendant cette période, environ un million de personnes sont mortes à Leningrad. Le blocus ne peut être qualifié autrement que comme l'un des plus grands crimes contre l'humanité de l'histoire. Il n'y a et ne peut y avoir de pardon pour les nazis qui ont décidé de briser la ville, de l'écraser, en exterminant intentionnellement des centaines de milliers de citoyens pacifiques.
Cette époque est révolue mais la tactique consistant à frapper les civils pour briser leur volonté et atteindre ses objectifs perdure. Ça ne vous rappelle rien?
Plusieurs tentatives de percer le siège de Leningrad ont été entreprises, comme vous le savez. Mais ce n'est qu'en janvier 1943, quand les forces principales de la Wehrmacht ont été attirées vers Stalingrad, que ces efforts ont porté leurs fruits tant attendus.
L'offensive d'Iskra a été menée par deux fronts soviétiques: le front de Leningrad et le front de Volkhov. Le 18 janvier 1943, les troupes des deux fronts se sont rencontrées à proximité du camp de travailleurs n° 1, ce qui a permis de créer un corridor. Les ingénieurs soviétiques ont construit une ligne de chemin de fer temporaire à travers ce corridor dans les plus brefs délais afin de fournir à la ville tout ce dont elle avait besoin. Dans des conditions hivernales difficiles (sous les bombardements et par des températures glaciales), une véritable voie ferrée reliant la gare de Polyany à Chlisselbourg a été construite en 17 jours seulement. Les premiers trains sont partis vers Leningrad (il m'est très difficile de revenir à cette époque, car chaque année, aussi paradoxal que cela puisse paraître, la tragédie et l'ampleur de ce que notre pays a vécu deviennent plus aiguës) avec de la nourriture et des munitions; l'approvisionnement en électricité a pu être amélioré. La percée du blocus a soulagé les citoyens, assuré le ravitaillement des troupes qui les défendaient et de la population civile.
D'ailleurs, près de Saint-Pétersbourg, dans le district de Kirov de la région de Leningrad, sur la rive gauche de la Neva, près du pont Ladoga se trouve un musée-panorama intitulé "La percée". Il raconte l'histoire de la bataille de Leningrad et présente un tableau des événements dramatiques du 13 janvier 1943 - le deuxième jour de l'opération Iskra. La gigantesque toile-diorama s'étend sur 500 m².
En tant que Ministère des Affaires étrangères, nous recommandons ce musée, le mémorial du cimetière Piskaryovskiy et de nombreux autres monuments et sites historiques à tous les visiteurs de notre pays, y compris aux membres des corps diplomatique et à nos collègues diplomates. Comme vous le savez, Saint-Pétersbourg abrite de nombreux consulats de pays étrangers. Sans visiter ces monuments, sans comprendre la tragédie de cette époque et les exploits réalisés par le peuple soviétique, il est impossible de comprendre notre pays et notre peuple.
Malheureusement, aujourd'hui, à l'heure où l'histoire de ce grand exploit est réécrite par certains, même les faits qui semblent connus de tous doivent être rappelés et racontés à nouveau. Nous le ferons. Je suis convaincue que ceux qui prennent connaissance des récits historiques de cette époque et apprennent les horreurs que les habitants de Leningrad ont dû endurer dans la ville assiégée par les nazis n'auront plus besoin d'être convaincus de quoi que ce soit.
Sur le 50e anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques avec la République populaire du Bangladesh
Le 25 janvier marquera les 50 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la République populaire du Bangladesh.
Nos pays sont liés par des liens d'amitié de longue date, dont les fondements ont été posés en 1972 quand l'URSS a soutenu la lutte de libération nationale du peuple du Bangladesh et a fait partie des premiers Etats à reconnaître son indépendance. Aujourd'hui encore, les Bangladais chérissent le souvenir des exploits des marins soviétiques qui ont débarrassé les eaux du port de Chittagong des mines et des navires coulés en 1972-1974.
A l'étape actuelle, nos pays entretiennent un dialogue politique actif, qui repose sur les principes d'égalité et de respect mutuel. Je vous rappelle que le Bangladesh est un partenaire commercial majeur de la Russie en Asie du Sud - les échanges commerciaux bilatéraux dépassant 2,5 milliards de dollars par an. De grands projets sont en cours, notamment la construction de la première centrale nucléaire du Bangladesh à Rooppur. Le mécanisme de la commission intergouvernementale Russie-Bangladesh sur le commerce, la coopération économique, scientifique et technologique, mis en place en 2017, fonctionne de manière fructueuse. Sa dernière réunion en date s'est tenue le 15 décembre 2021.
Nous félicitions nos amis bangladais à l'occasion de cet anniversaire important de nos relations!
Réponses aux questions:
Question : Quelles tâches le Ministère russe des Affaires étrangères a-t-il confiées au nouvel ambassadeur russe en Biélorussie, Boris Gryzlov? Quand peut-on s'attendre à son arrivée à Minsk?
Réponse: Boris Gryzlov a l'intention d'arriver à Minsk et de prendre ses fonctions avant la fin du mois.
En ce qui concerne les tâches du nouveau responsable de l'Ambassade, la disposition générale des diplomates russes est d'œuvrer pour le développement de la coopération entre nos pays et nos peuples sur tous les axes.
La nature spécifique de nos relations avec la Biélorussie implique des exigences supplémentaires. La nomination d'un homme politique et d'État de premier plan au poste d'ambassadeur à Minsk souligne l'importance particulière que les dirigeants russes accordent aux relations avec ce pays frère. Je voudrais attirer l'attention sur l'interview de Boris Gryzlov publiée par l'agence TASS le 18 janvier, dans laquelle il expose en détail sa vision des tâches et la manière dont il envisage de les accomplir.
La Biélorussie est pour la Russie un allié clé et un partenaire stratégique. Nous construisons ensemble l'État de l'Union, tout en coopérant activement au sein des associations d'intégration régionale - la CEI, l'OTSC et l'UEE. Les économies de nos pays sont étroitement liées. Le commerce bilatéral et la coopération interrégionale et transfrontalière se développent activement. Ensemble, nous réalisons des projets de grande envergure dans les domaines de l'industrie, de l'énergie et des sciences. Nos pays sont liés par l'obligation de défendre conjointement les frontières occidentales de l'État de l'Union.
A la base de notre coopération reposent les relations étroites entre les citoyens de la Russie et de la Biélorussie, une histoire et une culture partagées, des traditions et des valeurs communes. Notre tâche est de contribuer à les renforcer davantage, afin que les Russes et les Biélorusses aient les mêmes possibilités au sein de l'État de l'Union.
La priorité la plus importante dans les activités de l'ambassadeur de Russie, de l'ambassade dans son ensemble et de tous nos établissements en Biélorussie est de garantir la ligne de politique étrangère commune entre la Russie et la Biélorussie. Il est bien connu que nos pays partagent les mêmes vues sur les principaux problèmes internationaux et régionaux. Dans les circonstances actuelles, il est doublement important que la coordination des mesures de nos pays en politique étrangère ne connaisse pas de failles.
Je voudrais profiter de l'opportunité que vous me donnez en posant cette question. Je voudrais, notamment par l'intermédiaire de votre agence, même si c'est un peu en avance, féliciter nos collègues diplomates en Biélorussie pour leur prochaine fête professionnelle, qui aura lieu le 22 janvier.
Question: Pouvez-vous commenter les récentes déclarations de la porte-parole du département d'État américain concernant les exercices russo-biélorusses sur le territoire de la Biélorussie; le projet de Constitution de la Biélorussie, dans lequel il disent étudier la possibilité de déployer des armes nucléaires russes en Biélorussie; et leurs déclarations selon lesquelles la Biélorussie joue un rôle déstabilisateur dans la région?
Réponse: Les représentants américains mettent constamment en avant l'éducation parmi leurs plus grandes prouesses. Quand on entend les déclarations des officiels américains, on peut s'interroger sur la qualité du système éducatif aux Etats-Unis. Soit il s'agit d'une mauvaise compréhension de la réalité, soit d'une ignorance des faits, soit d'une incapacité à tirer des conclusions à partir des faits. On ne peut pas accepter ce que disent nos partenaires américains, qui ignorent tout de la situation, des réalités de la Biélorussie, tout ce qui se passe autour de ce pays, à la frontière de ce pays. Ce faisant, ils mettent l'accent sur une sorte de composante politique, en faisant appel à certains "faits" qui ne sont pas des faits. Il est impossible d'entrer dans le détail de tout cela.
Voici un exemple pour illustrer cette thèse. Hier, le Président des Etats-Unis a tenu une conférence de presse. Regardez quelles questions ont été posées sur la situation en Ukraine. Tous les journalistes, qui articulaient clairement (nous ne pouvons pas les avoir mal compris), ont dit que la Russie allait attaquer l'Ukraine. Ils ont fait passer cela pour un fait totalement vérifié. En plus de cela, sur la base de cette thèse qu'ils ont présentée comme un fait, ils ont demandé au Président américain comment les autorités allaient réagir, quels plans étaient élaborés pour repousser la Russie. La thèse elle-même ne constitue pas un fait. Elle a été lancée dans l'espace de l'information américain par le biais de fuites, de sources et de déclarations officielles, puis, comme dans un incubateur, a été alimentée par une sorte d'analyse dans les médias américains, avant d'être formulée à nouveau sous forme de question aux mêmes politiciens américains. Il y a la réalité et il y a la spéculation, qui est présentée comme la réalité, comme des faits, en raison de la propreté de sa répétition.
Une grande partie de ce que nous entendons actuellement de la part des représentants de Washington ne peut même pas être compris par leurs collègues américains. Tout cela est tellement déconnecté de la situation.
Il y a quelques jours, Victoria Nuland a déclaré qu'ils avaient 18 scénarios si la Russie attaquait l'Ukraine. J'ai l'impression que tout le monde a été choqué par cette information: le Département d'Etat, la Maison Blanche et les services de sécurité américains. Quels sont ces 18 scénarios? D'où les a-t-elle tirés? Remarquez comme personne n'a rien trouvé à dire à ce sujet quand on leur a posé des questions.
De telles déclarations sont à mettre "dans le même panier".
Question: Le Président Alexandre Loukachenko a déclaré que 30.000 militaires étaient concentrés à proximité de la frontière biélorusse du côté de la Pologne et des pays baltes. Comment la Russie évalue-t-elle la situation à la frontière de l'État de l'Union? Quelles mesures est-elle prête à adopter pour réduire les tensions?
Réponse: Cela s'inscrit dans la continuité du thème soulevé par les journalistes biélorusses à l'instant. Selon certaines informations, la Pologne a regroupé plusieurs dizaines de milliers de ses militaires à la frontière biélorusse. Je me demande quand les journalistes et les politiciens américains, les représentants de l'État, vont commencer à dire que la Pologne va attaquer la Biélorussie. N'est-ce pas justement leur logique? Si des militaires se déplacent vers la frontière de quelqu'un, alors qu'ils se trouvent sur leur propre territoire, c'est un signal clair qu'il faut attaquer. Quand cela va-t-il se produire? Ou est-ce différent? Ou ce qui est permis à la Pologne ne l'est pas à tous les autres? Un pays membre de l'Otan peut déplacer ses forces militaires à la frontière d'un pays non membre de l'Otan sans s'expliquer et selon sa propre décision ou, par exemple, à la demande de Bruxelles. Mais le pays vers la frontière duquel ces troupes se déplacent a l'interdiction catégorique d'agir de la même manière. Autrement dit, si un pays de l'Otan procède à une telle reconfiguration de ses forces armées, c'est normal et correct, car l'Otan est "pour la paix". Mais quand l'autre partie voit de telles manœuvres et pense également à sa propre sécurité en réponse à ce qui se passe, alors c'est immédiatement un signe d'agression. C'est, au mieux, un "miroir déformant". C'est un manque total de logique. Il ne s'agir même pas d'hypocrisie, de doubles standards, mais simplement d'un manque de logique.
Nous partageons les préoccupations de nos alliés biélorusses concernant le renforcement militaire de l'Otan le long des frontières extérieures de la Biélorussie. Il s'agit de la frontière commune de l'État de l'Union et de l'OTSC. La Pologne, la Lituanie et l'Ukraine déploient de manière ostentatoire des forces armées, des équipements militaires et construisent des infrastructures aux frontières. Ils ne s'embarrassent pas d'explications. Il est évident que ces actions sont provocatrices, mais ils ne jugent pas nécessaire de s'expliquer, de se justifier. Nous sommes bien conscients qu'il s'agit de provocations à la chaîne.
La Russie et la Biélorussie sont contraintes de réagir de manière adéquate, notamment par des patrouilles conjointes dans l'espace aérien, des manœuvres d'entraînement et des exercices conjoints réguliers.
Où est la presse américaine? Est-elle à court de papier ou d'espace internet pour décrire l'agression de la Pologne, les manœuvres qui menacent ses voisins sur leur territoire? N'y a-t-il de place pour rien d'autre que le mot "Russie"?
Je tiens également à rappeler que la décision de procéder à une vérification non programmée des forces de réaction de l'État de l'Union va dans le même sens. Le 18 janvier, le vice-Ministre de la Défense de la Fédération de Russie, Alexandre Fomine, a exposé en détail la conception des prochaines manœuvres, notamment le prochain exercice "Union Resolve 2022", du 10 au 20 février. Vous pouvez consulter les documents à ce sujet sur les ressources du Ministère russe de la Défense.
Je tiens à souligner que, contrairement à nos collègues occidentaux, nous ne cachons pas nos plans, nous agissons ouvertement, nous expliquons, nous répondons aux questions. Dans le cadre de cette transparence volontaire, nous parlons du déroulement d'exercices visant à renforcer la défense commune de l'État de l'Union.
Je dis cela aussi parce que nos collègues américains ont déjà réussi à publier un autre "thriller" sur "une attaque russe contre l'Ukraine depuis le territoire de la Biélorussie". Il ne fait aucun doute que la propagande occidentale répétera avec zèle ce récit de Washington dans les semaines à venir. Il n'est pas impossible que cela soit fait pour créer une toile de fond informationnelle à la préparation de ses propres plans de provocation à grande échelle, dont la mise en œuvre pourrait avoir les conséquences les plus graves.
Question: Aujourd'hui le 20 janvier marque la Journée de la République de Crimée. A cet égard, on aimerait demander ce qu'il serait possible de faire (peut-être avec les agences fédérales, en premier lieu le Ministère russe des Affaires étrangères) pour que la voix de la Crimée soit plus souvent entendue sur les plateformes internationales? Selon vous, quelles sont les perspectives à court et à long terme en matière de reconnaissance internationale de notre péninsule?
Réponse: Le Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie s'efforce de garantir la participation des représentants de la population de Crimée aux forums internationaux. L'année dernière, des Criméens se sont exprimés lors d'une "formule Arria" à l'Onu et ont pris part à des événements dans le cadre du Conseil des droits de l'homme et de l'OSCE. C'est l'un des moyens. Ces pratiques ont porté leurs fruits. Nous continuerons d'assurer la participation active des représentants des ONG et des médias de Crimée sur l'arène internationale.
En ce qui concerne la reconnaissance internationale. Nous voyons les efforts titanesques de l'Occident collectif, qui construit de véritables barrages pour que la vérité sur la Crimée, sur la vie qui s'y développe, sur les réalisations et les problèmes qui rythment son quotidien, ne perce pas dans l'espace informationnel. Nous voyons leurs plans échouer chaque jour. Regardez le nombre de livres qui ont été publiés, y compris dans les pays de l'Occident collectif par leurs propres auteurs, faisant la rétrospective historique des événements de Crimée. Je fais référence à la fin du XXe - début du XXIe siècle, dont j'ai parlé aujourd'hui. Ces livres ne sont pas écrits et publiés par des auteurs russes puis promus à l'étranger, mais rédigés par les publicistes, politologues et experts étrangers qui ont plongé en profondeur dans cette problématique.
Un grand nombre d'événements et de conférences, de tables rondes, sont organisés. Des délégations se déplacent. Il y a des restrictions liées à la pandémie, mais dans ce cas les participants passent "en ligne". Y participent des représentants de ces mêmes pays dont les gouvernements, soumis à de fortes pressions, continuent de nier la réalité, alors que le public et les experts manifestent un intérêt croissant pour la situation dans cette région russe.
Je rappelle que les représentants politiques et les dirigeants d'un certain nombre de pays se prononcent également en faveur de l'acceptation de la réalité, tout en maintenant des approches différentes. Ils commencent à comprendre les réalités. Le travail va continuer. Nous resterons ensemble - je parle des différentes branches du gouvernement, de la société civile et des journalistes - pour maintenir le cap et faire connaître la vérité au plus grand nombre. Beaucoup parlent d'"obtenir la reconnaissance". C'est un défi, sans aucun doute. Après tout, il ne s'agit pas seulement de faire avancer les choses; il s'agit de faire en sorte que la vérité, les faits, se fraient un passage comme un "rayon de soleil" éclaire un espace sombre. C'est de cette manière que cette vérité va percer et contribuer à la compréhension de la situation dans cette région russe.
Plus nous entendons les politiciens occidentaux le nier, plus nous réalisons que nous faisons ce qu'il faut. Jamais nous ne changerons d'avis, jamais nous ne ferons marche arrière - qu'ils en soit avisés. Jamais.
Question: Les articles 4 et 7 de l'Accord sur les mesures visant à garantir la sécurité entre la Fédération de Russie et les États membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, dont la Russie discute actuellement avec l'Otan, concernent-ils la coopération militaire entre la Turquie, membre de l'Otan, et l'Azerbaïdjan? Surtout que l'Alliance a dit vouloir poursuivre à l'avenir un dialogue politique de haut niveau et une large coopération pratique avec l'Azerbaïdjan.
Réponse: Le postulat principal de la politique étrangère russe reste le développement d'une coopération internationale équitable qui tiendrait compte des intérêts des autres pays plutôt que de conduire à la domination d'une "mentalité de bloc". La sécurité et la stabilité doivent être assurées pour tous, et pas seulement pour un groupe de pays. C'est ce que l'on appelle l'indivisibilité de la sécurité.
Nous partons du principe que toute action, en particulier dans le domaine militaire, ne doit pas contredire les principes fondamentaux que sont l'indivisibilité de la sécurité en Europe, et le refus de renforcer sa propre sécurité au détriment de celle des autres, comme l'ont confirmé à plusieurs reprises les documents adoptés dans le cadre Otan-Russie et de l'OSCE (y compris au plus haut niveau).
Quel que soit le pays ou le groupe de pays que vous nommiez, cette position de principe de la Russie s'applique à tous.
Au cours des dernières décennies, l'Otan a clairement décidé de sacrifier ces principes au bénéfice de son bloc et de ses plans militaires. Ils ont continué à exploiter nos États voisins, notamment par le biais de "programmes de partenariat". L'Alliance a officiellement inscrit la "dissuasion" de la Russie dans sa politique, ainsi que son propre renforcement et ses activités militaires. C'est la raison pour laquelle nous considérons qu'elle est dirigée contre la Russie et que, dans les textes du Traité et de l'Accord, nous avons utilisé les formulations adéquates pour caractériser les activités militaires et la coopération militaire.
Question: La Russie est préoccupée par le fait que la "troïka" des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ne puisse pas se rendre dans le Haut-Karabakh, a déclaré le 17 janvier le Représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE, Alexandre Loukachevitch. Ceci étant, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré précédemment que Bakou ne permettrait pas au groupe de Minsk de l'OSCE de traiter du règlement de la question du Karabakh, car cette question serait close selon lui. A quand peut-on s'attendre à une visite des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE dans le Haut-Karabakh? Et que pense Moscou des déclarations selon lesquelles le Groupe de Minsk ne sera pas autorisé à s'occuper du règlement de la question du Karabakh? La Russie pense-t-elle également que "la question est close"?
Réponse: La Russie, en tant que coprésidente du groupe de Minsk de l'OSCE, soutient la poursuite du travail de ce format conformément à son mandat et en tenant compte des nouvelles réalités régionales apparues après 2020. Cette position est totalement partagée par nos partenaires du Groupe de Minsk, les États-Unis et la France. C'est ce que reflète la déclaration conjointe des Ministres des Affaires étrangères des États coprésidents du groupe de Minsk du 7 décembre 2021.
Ce document appelle Bakou et Erevan à accueillir les coprésidents dans la région dès que possible, afin de leur permettre d'évaluer la situation sur le terrain et de faire des progrès tangibles dans la réalisation des initiatives humanitaires discutées lors des réunions de la "troïka" avec les Ministres des affaires étrangères d'Azerbaïdjan et d'Arménie.
À la suite des contacts susmentionnés, qui ont eu lieu en septembre et novembre 2021 à New York et Paris respectivement, les coprésidents ont transmis aux deux ministres, en marge de la réunion du Conseil ministériel de l'OSCE à Stockholm le 2 décembre 2021, des propositions d'ordre du jour réalistes et équilibrées en vue d'une interaction plus poussée. Il s'agissait de résoudre les problèmes humanitaires urgents, avant tout dans le domaine socio-économique. Nous attendons une réaction officielle des parties, y compris sur la question de la possibilité de reprendre les visites de la "troïka" dans la région.
Question: Le président azéri Ilham Aliev a menacé le 12 janvier 2022 d'arrêter la candidate à la présidence française Valérie Pécresse à son retour de Stepanakert pour s'être déplacée dans le Haut-Karabakh. Quelle est la position de Moscou vis-à-vis de ces menaces? Est-ce que cela serait possible, d'un point de vue technique, dans la zone de responsabilité des forces de la paix russes?
Réponse: Les relations entre l'Azerbaïdjan et la France ne peuvent être commentées que par les représentants de ces deux pays. Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet.
Je vais parler encore une fois de nos approches de base de la situation sur le terrain, de la visite de ces territoires.
Rappelons que les forces de maintien de la paix russes ont été déployées le long de la ligne de contact et du corridor de Latchin sur la base de la Déclaration des leaders de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie sur un cessez-le-feu complet et l'arrêt de toutes les hostilités dans la zone du conflit du Haut-Karabakh du 9 novembre 2020. Les troupes russes contrôlent le corridor de Latchin conformément au point 6 de la Déclaration. L'Azerbaïdjan garantit quant à lui la sécurité du déplacement des citoyens, des véhicules et des marchandises dans les deux directions par le corridor de Latchin.
Le commandement du contingent militaire russe a défini les modalités de déplacement dans la zone de l'opération de maintien de la paix, y compris pour les étrangers et les employés des organisations et des missions internationales. Les Azerbaïdjanais et les Arméniens connaissent parfaitement ces règles. Ainsi, les troupes russes doivent être dument averties en cas de tel déplacement.
Question: Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a soutenu l'intégrité territoriale de l'Ukraine au cours de sa visite à Kiev et a évoqué avec Vladimir Zelenski la création d'un corridor de transport qui relierait les pays de l'Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM). Quelle est l'attitude de la Russie concernant cette déclaration, le soutien azéri à l'Ukraine et la tentative de Bakou et de Kiev de mobiliser le GUAM, un projet de facto antirusse?
Réponse: Nous estimons que les relations bilatérales constituent une affaire intérieure des États concernés. Il est important que ces liens ne soient pas orientés contre d'autres pays. Il s'agit de notre position de principe dans la construction des contacts avec d'autres pays. Nous attendons la même approche de la part de nos partenaires.
La visite du président azéri à Kiev le 14 janvier a été évoquée en détail lors de l'entretien téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et le président azéri Ilham Aliev, qui s'est déroulé le 18 janvier à l'initiative de l'Azerbaïdjan.
Question: La Corée du Nord lance activement des missiles balistiques depuis deux ou trois mois, ce qui constitue une menace très sérieuse pour l'État japonais. Il s'agit à mon avis d'une violation évidente de la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu à ce sujet. Quelle est la position russe à ce sujet?
Réponse: Notre position de principe sur tous les aspects du règlement coréen est bien connue. Elle n'a pas changé.
Nous promouvons de manière cohérente une résolution exclusivement pacifique et diplomatique des problèmes de la péninsule coréenne avec la participation de toutes les parties intéressées et un rôle actif des Nations unies. Dans ce contexte, la Russie et la Chine, comme vous le savez, ont présenté un nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité de l'Onu. Ce projet vise le rétablissement du dialogue politique au niveau bilatéral, ainsi que dans le cadre des négociations à six. Nous estimons que la communauté internationale et les États impliqués doivent se focaliser sur les aspects politiques du règlement, ce qui devrait notamment contribuer à réduire les tensions militaires en Asie du Nord-Est. Nous présentons non seulement des estimations des événements, formulons des propositions pratiques pour faire retomber la tension, mais nous nous positionnons également ainsi dans le cadre de nos approches de principe.
Question: Est-ce que ce problème figurera à l'ordre du jour des négociations entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays au cours de la visite de Sergueï Lavrov au Japon? Il a récemment indiqué qu'il envisageait une telle visite.
Réponse: Je voudrais vous rappeler la réponse du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à une question posée en conférence de presse par l'un de vos confrères japonais sur la possibilité d'une telle visite. Je pense qu'il ne faut évoquer l'ordre du jour d'une visite concrète que quand il y aura un travail pratique sur les plans d'une telle visite et les négociations. La question du maintien de la sécurité dans la région Asie-Pacifique, notamment en matière de défis et menaces résultant de l'élargissement de la coopération militaire et politique entre le Japon et les États-Unis, est évoquée de manière personnelle dans le cadre des contacts bilatéraux, avant tout au niveau des conseils de sécurité des deux pays. Compte tenu des raisons objectives liées à la propagation de la Covid-19, les contacts de ce genre n'ont pas eu lieu ces derniers temps. Nos ambassades travaillent toujours. Nous comptons sur leur reprise au fur et à mesure de la maîtrise de la pandémie.
Le problème de la stabilité régionale et de la stabilité générale occupe certainement une place spéciale dans les contacts bilatéraux et les négociations entre les chefs de diplomatie des deux pays.
Question: Si Sergueï Lavrov se rendait au Japon, évoquerait-il avec son homologue japonais les préparatifs d'une rencontre personnelle entre le Président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Fumio Kishida?
Réponse: Il existe en russe plusieurs proverbes concernant les projets hypothétiques. Une telle hypothèse n'est pas encore tout à fait juste. Il vaut mieux s'informer du fait que les pays concertent l'ordre du jour des négociations, s'ils travaillent déjà sur l'organisation de ces négociations. Je vous assure que dès que ce processus revêtira une dimension pratique, nous vous présenterons toutes les informations relatives à l'ordre du jour des négociations.
Question: Je trouve que l'Union économique eurasiatique (UEE) n'est pas suffisamment représentée au niveau international. Il y a quelques années, quand les conférences de presse de Sergueï Lavrov étaient encore "en direct", j'avais demandé comment la communauté internationale réagissait à cette union. Il disait que les choses avançaient difficilement. Il est étrange qu'ils se soient étonnés de "l'entrée" des forces russes au Kazakhstan il y a deux semaines. Pourquoi une telle réaction? Peut-être que nous expliquons mal, qu'il faut faire plus d'efforts et dire que nous sommes ensemble, que nous sommes une force à prendre en considération. Et que même s'ils ne le veulent pas, ils devront quand même en tenir compte.
Réponse: Pourquoi l'opération conjointe des forces de l'OTSC pour stabiliser la situation au Kazakhstan à la demande des autorités de ce pays a été perçue ainsi? Parce que c'est le cas pour tout. Prenez n'importe quel thème qui n'est pas lié seulement à la Russie et à l'espace postsoviétique, mais aussi à la situation sur le continent africain ou en Asie: est-il présenté différemment dans les médias de l'Occident collectif que sous un angle politique bénéfique pour eux? Bien sûr que non. Regardez ce qui se passe maintenant. Prenez un thème qui est censé unir tout le monde, qui est un rayon d'espoir dans la situation actuelle difficile: le sport. Les Jeux olympiques à venir en Chine. Que peut-on inventer d'autres que de se demander comment la Chine organisera ces Jeux dans les conditions de propagation du nouveau variant du coronavirus, comment les pays arriveront à respecter les exigences épidémiologiques pendant les entraînements et la participation aux compétitions, à quoi faut-il s'attendre de la part des sportifs dans ces conditions? Voilà ce qui devrait remplir l'espace médiatique. Regardez ce qui se passe maintenant. On demande: qui de la délégation officielle se joindra au boycott et qui ira aux Jeux? On est en 2022. Les gens sont mis à l'épreuve par la pandémie, cherchent à répondre à la question de savoir comment survivre, comment inventer un moyen efficace pour lutter contre les nouveaux virus. Et pendant ce temps, au lieu d'utiliser un ordre du jour positif pour offrir de l'espoir à beaucoup de ceux qui ne peuvent pas le trouver, on organise une nouvelle intrigue malhonnête autour des Jeux olympiques. C'est une nouveauté? Bien sûr que non, ça a toujours été comme ça. Dans les pays "alignés", les olympiades se déroulent plus ou moins bien. Quelles que soient les difficultés rencontrées, quels que soient les échecs des organisateurs, tout s'y passera bien. Il n'y a pas de problèmes des droits de l'homme, de questions humanitaires ni de corruption. Tout est parfait. Dès qu'il est question du déroulement des plus grandes activités sportives sur le territoire de pays qui ne font pas partie d'un "bloc" ou ne sont pas membres de l'Occident collectif, soit on trouve immédiatement des questions réelles ou des problèmes qui sont simplement exagérés, soit on invente des problèmes inexistants, soit on combine les problèmes réels aux questions intentionnellement mythologisées.
C'est la même chose avec la situation autour du Kazakhstan. L'Occident collectif, les structures des droits de l'homme et les spécialistes humanitaires ont fermé les yeux pendant les événements les plus dramatiques quand les actions des extrémistes, des combattants et des personnes spécialement entraînées maîtrisant des armes ont fait dégénérer les protestations pacifiques en véritables massacres, en affrontements. Ils n'appelaient pas à apaiser la situation, ne critiquaient pas les extrémistes, ne qualifiaient pas les combattants de combattants. Soient ils n'en parlaient pas, soient ils se contentaient de communiqués évasifs. Dès que le gouvernement du Kazakhstan a maîtrisé la situation avec l'aide collective légitime de l'OTSC s'inscrivant parfaitement dans le cadre du droit international, une attaque médiatique a commencé comme sur ordre, ils ont commencé à appeler à apaiser la situation, alors qu'elle était déjà apaisée, à la retenue, alors que toute la situation ne le nécessitait plus. Ils ont immédiatement commencé à dire que les autorités limitaient prétendument les médias dans leur travail. Autrement dit, personne n'a vu comment des extrémistes s'introduisaient dans les rédactions, prenaient en otage des journalistes, les retenaient pendant plusieurs heures, exigeaient d'eux d'émettre sur les ondes, exprimaient des menaces de mort et, parfois, les mettaient à exécution. Mais dès que la situation s'est normalisée, ils ont directement ou indirectement critiqué le pouvoir. Ca a toujours été comme ça. Et ça continuera. Pourquoi? Parce que c'est bénéfique, la conjoncture, ce que couvre cette pseudo-activité, les propos sur des valeurs inexistantes ou seulement en paroles, la création de prémisses garantissant leurs propres intérêts conjoncturels.
L'Organisation du Traité de sécurité collective, en réalité, se renforce de plus en plus en tant que structure clé pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région. Il est évident que dans les conditions de l'instabilité globale, d'élargissement de conflits régionaux, le rôle et la nécessité d'efforts de l'OTSC ne feront que grandir.
Regardez comment, pendant les événements au Kazakhstan, le mainstream médiatique occidental s'est complètement déconnecté du thème afghan. Comme si l'Afghanistan ne se trouvait pas à la frontière des pays d'Asie centrale mais sur un autre continent. Un journaliste occidental plus ou moins éduqué ne pouvait-il pas comprendre que la déstabilisation de la situation couplée à un afflux d'extrémistes, de combattants se faisant passer pour des migrants du territoire afghan pourrait entraîner un effondrement général, l'apparition de cellules terroristes et organisations militaires encore plus terribles qu'auparavant? Comme si personne ne pouvait réunir deux faits évidents et comprendre que les actions immédiates, ponctuelles, légitimes et efficaces du Kazakhstan (je parle du gouvernement de ce pays) et de l'OTSC ont simplement empêché une chaîne de terribles et grandes catastrophes dans la région. Pas dans un pays en particulier, mais dans la région. Tout à coup, tous les experts occidentaux ont tenté de ne pas remarquer ce thème. Sachant qu'ils parlent de l'Afghanistan tous les jours depuis six mois. Disons honnêtement qui des citoyens américains est au courant de la proximité géographique du Kazakhstan, des pays limitrophes, de l'Afghanistan et des problèmes combattus par les pays de la région et les organisations comme l'OTSC et l'OCS: le trafic de stupéfiants et tout ce qui y est lié, le trafic d'armes. Qui sait que c'est une région unie par ces terribles problèmes que nos pays combattent depuis des décennies? Bien sûr qu'ils ne le savent pas. Si un journal américain s'était permis de réfléchir à ce sujet, je pense que chaque citoyen des États-Unis et d'autres pays de l'Otan applaudirait debout à l'opération qui y a eu lieu. Ils auraient également appelé leurs "idéologues" à empêcher tout aussi efficacement et dans le cadre légal les menaces pour leurs propres pays. Nous avons vu leurs tentatives de mener de telles "campagnes" pour garantir la sécurité et leur résultat. La nécessité d'efforts de l'OTSC ne fera que grandir au vu de l'instabilité globale qui se maintient et de la propagation des conflits régionaux.
Pendant les événements de crise au Kazakhstan, l'Organisation a fait preuve de sa capacité à agir rapidement, résolument, strictement dans le cadre du droit. Tout le monde a vu le résultat. Des thèses ont été immédiatement lancées (comme sur ordre dans les médias occidentaux et via les organisations en Asie centrale sous le contrôle des structures de l'Occident et de l'Otan): "Ce sera un autre Afghanistan", "occupation", ces "soi-disant forces de maintien de la paix sont en réalité des forces d'occupation et ne partiront jamais". Vous pensez que quelqu'un a présenté des excuses, a écrit des démentis pour justifier leurs propres articles pour dire qu'ils avaient tort? Qu'ils se sont a minima trompés, mais qu'en réalité ils ont menti? Bien sûr que non. Cette même locomotive médiatique mensongère continue d'avancer et avancera. La fiole de Colin Powell et le discours du secrétaire d'État américain au Conseil de sécurité des Nations unies au début des années 2000 sont devenus son symbole.
Au sommet de l'OTSC du 10 janvier 2022, les membres du Conseil de sécurité collective ont constaté que les résultats obtenus n'auraient pas été possibles sans un travail coordonné, productif et intéressé de tous les États membres. L'OTSC se dote constamment de moyens supplémentaires qui permettent de renforcer la barrière contre les différentes menaces, notamment terroristes et extrémistes. Les forces de maintien de la paix de l'Organisation s'entraînent chaque année, notamment pour participer à terme aux opérations de maintien de la paix de l'Onu.
Nous comprenons que certains partenaires et collègues occidentaux n'ont pas apprécié que l'OTSC ait prouvé la présence à sa base d'un mécanisme efficace et sollicité de prévention de menaces terroristes extérieures. Nous le comprenons également.
L'expérience de l'OTSC est extrêmement sollicitée, elle sera attentivement analysée pour renforcer les efforts des alliés pour lutter contre les tentatives d'ingérence extérieure destructive dans la zone de responsabilité de l'Organisation.
Nous notons l'intérêt grandissant pour l'établissement de contacts avec l'OTSC. La création au sein de l'Organisation des statuts de partenaire et d'observateur ouvre de nouvelles opportunités pour approfondir la coopération avec les pays intéressés et les organisations internationales.
En ce qui concerne l'Union économique eurasiatique mentionnée, elle est un acteur responsable du système commercial international, elle mène une activité non conflictuelle et non discriminatoire respectant les normes de l'OMC. L'adhésion à l'UEE est volontaire et équitable.
Nous partons du principe que les chiffres et les faits objectifs parlent d'eux-mêmes des succès et de la signification de l'intégration eurasiatique, notamment au niveau international. L'UEE a montré sa capacité à résister et à surmonter les véritables épreuves mondiales, notamment non économiques, par exemple la pandémie de Covid. En 2021 s'est produite une hausse record des indicateurs macroéconomiques des cinq pays membres par rapport à 2020 et à 2019 année pré-pandémique.
L'UEE est une organisation internationale réussie d'intégration économique régionale. Le large réseau de contacts de l'UEE avec les partenaires étrangers dans le cadre de la coopération commerciale et d'affaires, ainsi que la participation à son activité avec le statut d'observateur témoignent de sa reconnaissance sur la scène internationale.
Question: Selon vous, une flambée comparable à celle du Kazakhstan pourrait-elle se produire prochainement dans la région?
Réponse: Cette question doit être adressée aux experts qui s'occupent de ce problème. Nous nous concentrons dans le cas présent sur les efforts collectifs qu'il est possible de mettre en œuvre pour prévenir, éviter ou contenir ces menaces.
Question: Lors de la dernière conférence de presse, j'avais posé une question sur l'Ouzbékistan, son rôle dans les processus d'intégration.
Réponse: Je me souviens de votre question. En ce qui concerne l'adhésion des États aux différentes structures d'intégration, je répéterai ce que j'ai dit. Cette question doit être adressée à l'Ouzbékistan. L'Ouzbékistan contemporain se développe avec succès, coopère de manière fructueuse avec ses voisins au niveau bilatéral et au sein de groupements régionaux tels que la CEI et l'OCS, et interagit activement à l'UEE en tant qu'observateur.
En ce qui concerne nos relations bilatérales, l'Ouzbékistan est un partenaire stratégique et un allié de la Russie. Nos relations bilatérales se basent sur le Traité sur les fondements des relations interétatiques, de l'amitié et de la coopération (1992). Il existe également un certain nombre de documents plus récents, à savoir le Traité de partenariat stratégique (2004) et le Traité sur les relations interalliées entre la Russie et l'Ouzbékistan (2005). Nous caractérisons la coopération bilatérale comme large, intensive et impliquant un dialogue politique de confiance. Elle est traditionnellement amicale et se développe progressivement dans différents domaines.
Cette année, nous célébrerons ensemble le 30e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos pays (20 mars 1992). Mais nos relations historiques, culturelles sont beaucoup plus riches et anciennes. Nous avons convenu d'un vaste programme de manifestations conjointes pour marquer cette date, avec un certain nombre d'événements culturels prévus dans les capitales et les régions de Russie et d'Ouzbékistan.
S'appuyant sur les principes fédérateurs que sont l'amitié et l'assistance mutuelle, l'égalité et le respect des intérêts de chacun, la Russie et l'Ouzbékistan ont pour objectif d'approfondir davantage l'ensemble des liens bilatéraux en 2022 dans les domaines politique, commercial et économique, socioculturel, ainsi que dans d'autres sphères d'interaction.
Question: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il considérait la perspective d'une prétendue invasion de l'Ukraine par la Russie comme étrange, car l'Ukraine était un pays fort et que la Russie, pour pouvoir le faire, devait "examiner la situation dans le monde et la situation dans son propre pays". Comment le Ministère russe des Affaires étrangères a-t-il pris cette déclaration? Moscou envisage-t-il la possibilité d'une rencontre entre Vladimir Poutine et Vladimir Zelenski à Ankara, à l'invitation de Recep Tayyip Erdogan?
Réponse: Il me paraît étrange de commenter les déclarations d'un représentant d'un autre pays évoquant nos projets. On entend en permanence les représentants d'autres pays parler de ce que nous aurions l'intention de faire. Je pense que vous devez écouter ce que la Russie dit elle-même. Nous nous sommes exprimés sans équivoque et clairement sur cette question, sur la base de nos approches qui ne datent pas d'hier. Nous nous appuyons sur nos positions de principe pour construire nos relations internationales, nos contacts bilatéraux. Il est donc préférable de poser la question des plans de la partie russe. Pourquoi commenterions-nous les diverses déclarations de personnes qui ne mettent pas en œuvre la politique russe, qui n'appartiennent pas à notre service public?
Nous sommes bien conscients que la Turquie et l'Ukraine entretiennent et développent des relations bilatérales. À mon avis, il est plus important d'évoquer ce qui a été fait dans ce contexte particulier. Si la Turquie veut contribuer au développement de l'Ukraine en tant qu'État, de ses institutions politiques et à la résolution du conflit, il serait préférable d'utiliser ses liens amicaux avec ce pays pour l'encourager à remplir ses obligations internationales sous la forme du paquet de mesures de Minsk, qui vise clairement à améliorer la situation en Ukraine.
Question: Les médias ont rapporté que les Ministres des Affaires étrangères russe et allemand lors de la rencontre ont évoqué l'ordre du jour afghan. Quels axes ont été étudiés précisément? Le thème de la reconnaissance du gouvernement taliban a-t-il été abordé?
Réponse: Je voudrais mettre l'accent sur deux points essentiels: la sécurité et la dimension humanitaire. C'est ce dont a parlé le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de la conférence de presse qui a suivi les pourparlers que vous avez mentionnés. Nous partageons avec l'Allemagne des approches communes des questions les plus fondamentales de l'ordre du jour afghan, à savoir la lutte contre les menaces du terrorisme et du trafic de drogue, les risques d'augmentation des flux migratoires et la nécessité de fournir une aide humanitaire à la population. Cette question a été discutée tant dans le contexte bilatéral que dans celui de la contribution aux efforts internationaux.
Question: Bruxelles prépare un document intitulé "Boussole stratégique" (The strategic compass) qui servira de base à la stratégie de l'UE en matière de défense, de sécurité, et de lutte antiterroriste, entre autres. Selon les médias, la dernière version de ce document n'est pas tendre avec la Russie. Comment le Ministère russe des Affaires étrangères envisage-t-il de construire les relations avec l'UE?
Réponse: Il n'est pas correct de commenter un document qui n'a pas encore été publié en tant que projet adopté ou officiel. Nous sommes naturellement familiers des "fuites", des commentaires, etc.
Bruxelles présente ce document comme le précurseur d'une doctrine politico-militaire qui permettra d'atteindre la quintessence de la compréhension des menaces auxquelles l'UE est confrontée dans un environnement sécuritaire en perpétuelle évolution. Un large aperçu de la vision de l'évolution du monde contemporain sera présenté. Il servira probablement de base à une répartition, au niveau institutionnel, des ressources de l'UE et des États membres pour relever collectivement les nouveaux défis.
Ces dernières années, l'UE a été confrontée aux résultats des expériences géopolitiques des États-Unis et de leurs alliés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cela a entraîné une déstabilisation de la situation sur le continent européen et un changement de la situation dans les États membres de l'UE: une crise migratoire mondiale sans précédent, une escalade de l'activité terroriste et criminelle, une "sonorité" nouvelle des problèmes de la criminalité organisée, du trafic de drogue et d'autres défis et menaces.
En ce qui concerne les informations parues dans les médias selon lesquelles, dans certaines sections de ce document de l'UE (non encore publié), la Russie apparaît comme l'une des principales sources de menaces pour l'Union européenne, nous ne commentons pas les "fuites". Nous avons entendu cette approche de la part de Josep Borrell et d'autres "deuxièmes voix", ainsi que des médias "servant" l'UE et l'Otan à Bruxelles. C'est stupide. Quelle menace vient du territoire de la Russie? Qui plus est existentielle? Ils avancent certaines thèses selon lesquelles nous menacerions leurs valeurs - qu'ils ne peuvent eux-mêmes formuler - et leur unité - qui n'existe pas physiquement.
Nous avons l'intention de construire notre ligne de manière mesurée et équilibrée, en nous appuyant sur les actions concrètes de l'UE. Si Bruxelles continue de faire preuve de complaisance envers le camp est-européen et balte en développant sa politique étrangère et sa planification militaire autour du mythe de la "menace russe", et en ajustant ses propres capacités à ce "mythologème", nous ne resterons pas indifférents. Il ne faut se faire aucune illusion. Au contraire, si nous constatons que Bruxelles désire repenser sa ligne sur la Russie d'une manière pragmatique, raisonnable et mutuellement bénéfique, nous répondrons et chercherons ensemble un terrain d'entente. Il n'y a rien de nouveau dans cette position.
Question: Pourquoi ne pas inviter Bruxelles, à l'occasion, à résumer les résultats intermédiaires du processus d'intégration européenne de l'Ukraine? L'une des républiques les plus prospères de l'ancienne Union soviétique est tombée à la dernière place en termes d'indicateurs. Après tout, le désir de Kiev de se rapprocher de l'Europe était réciproque; l'UE l'a ouvertement démontré en 2013-2014 en offrant à l'Ukraine une solution en ces termes: "Soit l'une, soit l'autre". Moscou avait alors proposé une solution "et l'UE, et la Russie".
Réponse: Cette constatation est évidente. La dégradation de la situation en Ukraine ne peut être dissimulée. Peu importe le nombre de sommets où ils tentent de "passer sous silence" la situation, peu importe le nombre de "plateformes de Crimée" qu'ils utilisent pour détourner l'attention de leur propre population, peu importe le nombre de fois où ils répètent les mots "progrès économique" et "agression russe" - l'horrible réalité en Ukraine est toujours évidente pour tout le monde. Les derniers fans du régime de Kiev, qui se sont complètement solidarisés avec tous ses crimes, ont perdu patience. Ils comprennent où cet État s'est effondré. "L'appareil" a complètement perdu le contrôle et est parti en vrille. Tout le monde comprend cela.
Il y a une différence entre voler et tomber. Il y a également une nuance essentielle entre la liberté et le chaos. Pendant longtemps, les politiciens ukrainiens ont utilisé le mot "liberté" pour détruire leur propre État. Savaient-ils ou non qu'ils détruisaient le pays et ses institutions de gouvernance? Laissons l'histoire en juger et le prouver. Mais un fait est un fait. Ils ont utilisé le mot important de "liberté" comme couverture pour mener des politiques qui ont conduit au chaos dans tous les domaines de la vie et ont déstabilisé la situation autour de l'Ukraine. La gouvernance de l'État a été perdue. Si on peut parler d'État aujourd'hui. Le territoire et la population sont là, mais pas les institutions de gouvernance. Même si on les appelle ainsi, elles ne peuvent rien faire. Cela ne se manifeste pas seulement dans la sphère politique, mais partout. Au mieux, c'est absurde. En réalité, c'est une absence d'approche systémique, de gouvernance.
Vous avez raison de dire qu'au moment de l'effondrement de l'URSS, l'Ukraine était l'une des républiques de l'Union les plus développées. Elle est sortie de l'Union soviétique sans aucun problème. Certains journalistes présents aujourd'hui vivent et travaillent dans les États indépendants qui étaient autrefois des républiques soviétiques. Ils se souviennent bien de la façon dont leurs pays actuels ont été confrontés à d'énormes problèmes (conflits armés, frontaliers et internes). L'Ukraine en est sortie comme une république prospère, riche et développée qui est devenue un État. Nous voyons ce qu'il en reste. Une guerre fratricide déchire ce territoire depuis de nombreuses années. On l'attribue déjà à tout sauf au manque de bonne gouvernance, caractéristique d'un État.
L'Occident est bien conscient qu'un régime corrompu, oligarchique et compradore s'est formé en Ukraine. Ils ne le disent pas en public. Périodiquement, cela ressort à travers des "sources" et des "fuites". À la suite de leurs visites, on sait que des émissaires occidentaux ont essayé de persuader ou de régler quelque chose "en mode manuel". Ce n'est déjà plus possible. Tout d'abord, la situation de chaos en Ukraine leur est bénéfique à bien des égards. Deuxièmement, admettre leur propre erreur (quand l'Ukraine s'est vue proposer un choix "soit l'un, soit l'autre") revient à admettre qu'ils n'ont aucun potentiel en matière de leadership mondial.
Revenons à la situation au moment de l'effondrement de l'URSS. C'est justement le bien-être qui a été utilisé par les nationalistes dans leur propagande pour la sortie de l'Union. Nous vivrions mieux, disaient-ils, et des opportunités s'ouvriraient si nous arrêtions de "nourrir Moscou". Alors que si vous regardez les transferts interbudgétaires, en fait la RSS d'Ukraine était subventionnée par le centre de l'union, c'est-à-dire en grande partie aux dépens de la Russie, de la RSFSR. Mais qui cela intéressait-il?
Au cours de toutes ses années d'indépendance, l'élite ukrainienne n'a jamais montré qu'elle comprenait les dangers des politiques orientées vers le chaos. Des tentatives ont été entreprises pour rassembler le pays, l'intégrer ou harmoniser les liens et les contacts véritablement bénéfiques pour se développer pleinement. Dans le même temps, au cours de toutes les années d'indépendance, aucun des hommes politiques ukrainiens n'a fait preuve d'une véritable autonomie ou d'une volonté de défendre cette dernière. D'un côté, ils ont quitté l'URSS avec le désir d'être indépendants, mais de l'autre, ils se sont immédiatement rendus directement dépendants de toute une série de structures et d'organisations. Il y avait une orientation clairement pro-occidentale. Pas comme une ligne indépendante, mais sous le diktat du "grand frère" et en application obéissante de tout ce qui était imposé. Même contre les intérêts du peuple.
Les partis et mouvements "orange" sont la conséquence d'un profond manque de confiance quant à leur propre force. On dirait que les nationalistes ukrainiens appellent à la croissance de la conscience de soi de la nation, tout en manifestant un complexe d'infériorité et l'attente que "l'Occident nous aide". C'est paradoxal, mais c'est comme ça.
Pour l'Occident, L'Ukraine ne présente aucune valeur indépendante. Elle est nécessaire comme tête de pont géopolitique contre la Russie, comme moyen pour les monopoles occidentaux de réaliser des profits économiques. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans une interview accordée à la radio BBC le 10 janvier, a réaffirmé que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne "n'était pas à l'ordre du jour". Personne ne traite le régime de Kiev d'égal à égal. Je ne parle même pas du peuple ukrainien. L'Occident collectif a démontré sa véritable attitude en enflammant constamment la situation dans ce pays, plutôt qu'en utilisant son influence et ses capacités pour stabiliser cette situation.
L'accord d'association UE-Ukraine conclu en 2014 est unilatéral et désavantageux pour l'Ukraine. Il renforce la spécialisation du pays dans l'agriculture et les matières premières dans la division mondiale du travail, et son rôle dépendant en tant que source de main-d'œuvre bon marché et marché d'écoulement pour les biens et services de l'UE. Personne du côté de l'UE, de l'Otan ou de l'Occident ne veut ou n'a l'intention de voir la spécificité, l'identité ou la valeur intrinsèque de l'Ukraine.
Au nom de la perspective mythique de l'adhésion à l'UE, incarnée par l'accord d'association avec l'UE, en 2013-2014 les milieux pro-occidentaux d'Ukraine (contrôlés par l'Occident) ont sacrifié la stabilité intérieure, se sont emparés du pouvoir de manière inconstitutionnelle lors d'un coup d'État et ont provoqué un conflit civil et une fracture dans le pays. Nous avons vu comment la Crimée et le Donbass avaient coté contre cette tournure des événements, pendant que dans d'autres villes du Sud-Est de l'Ukraine des manifestations pacifiques étaient réprimées, tant par des bandes nationalistes que par le SBU. Quand la Maison des syndicats d'Odessa a été incendiée et que 50 personnes y ont trouvé la mort, personne à Kiev ou dans les capitales de ses curateurs occidentaux ne s'est souvenu des droits de l'homme. Comme aujourd'hui.
Ces mesures ont été prises à contre-courant des calculs de plusieurs économistes selon lesquels l'effet économique positif pour l'Ukraine de la participation à l'Espace économique commun de la Biélorussie, du Kazakhstan, de la Russie et de l'Ukraine, dont l'accord de création a été signé par les présidents en 2003, serait beaucoup plus important que pour les autres participants. Par ailleurs, contrairement à l'accord d'association avec l'UE qui obligeait Kiev à adhérer aux orientations de politique étrangère de l'Union européenne, les projets d'intégration eurasiatique ne lui imposaient pas de telles obligations politiques. Le bénéfice était purement économique.
En résultat de la politique pro-occidentale de Kiev, les liens industriels et scientifiques-innovants avec la Russie et d'autres États membres de l'intégration eurasiatique ont été presque entièrement détruits. Les coentreprises de haute technologie proposées par la Russie, avec des effets synergiques, par exemple dans l'industrie nucléaire ou la construction aéronautique, sont restées "lettre morte". Les décisions prises par les autorités ukrainiennes ces dernières années ont réduit au minimum la liberté de circulation entre l'Ukraine et la Russie, qui, contrairement aux États membres de l'UE, parlent la même langue. Les liens sociaux, familiaux et amicaux entre les citoyens de nos pays ont été subit des dommages colossaux.
Pour lui rendre justice, on peut dire qu'à certaines périodes de son histoire contemporaine l'Ukraine a tenté de mettre en œuvre le modèle d'intégration économique "à la fois avec la Russie et l'UE". Notre pays, guidé, entre autres, par les dispositions des feuilles de route pour les espaces communs entre la Russie et l'UE approuvées en 2005, était prêt à étudier cette option, dans la mesure où la formation de tels espaces garantissait la préservation de l'intégrité des liens historiquement noués dans le cadre de l'évolution des processus d'intégration. Toutefois, l'UE n'a pas été en mesure de surmonter ses propres positions politiques, ses ambitions et sa logique défectueuse, qui exigeaient que les pays de ce que nous définissions à l'époque comme notre "voisinage commun" se définissent selon le principe "soit avec nous, soit contre nous". Une déclaration caractéristique a été faite à la veille du sommet du Partenariat oriental fatidique de Vilnius en novembre 2013 par le Ministre des Affaires étrangères de la présidence lituanienne du Conseil de l'UE de l'époque, Linas Linkevičius. Il a dit: "C'est la bataille géopolitique de l'Europe, et nous devons avoir le dessus en Ukraine". Aujourd'hui, l'Otan et l'UE nous disent qu'il ne devrait pas y avoir de zones d'influence et que Moscou chercherait de nouveau à diviser l'Europe en sphères d'influence. C'est la citation exacte. Maintenant, ils vont dire que Linas Linkevičius exprimait son opinion personnelle? C'est hypocrite.
Résultat de cette bataille: l'Ukraine se retrouve au creux de la vague, face à une porte fermée sur le seuil (ou la porte de derrière?) de l'Union européenne. Personne ne veut s'occuper de l'énorme volume de problèmes. Encore moins parallèlement à la montée en puissance des processus d'intégration eurasiatiques. C'est de leur faute s'ils se sont retrouvés dans cette situation. Je ne parle pas des personnes, mais des politiciens.
L'Ukraine n'est pas le seul exemple de résultats douteux, non pas de l'orientation pro-occidentale mais de l'introduction de personnes qui servent les intérêts occidentaux sous l'apparence de politiciens et de personnalités d'orientation nationale suivant la voie correspondante. Nous observons dans les pays baltes, ainsi qu'en Moldavie et en Géorgie, à peu près les mêmes processus de perturbation des relations de coopération interhumaine avec la Russie, de désindustrialisation et de migration massive de la main-d'œuvre vers l'Ouest.
Pour comprendre la situation, il faut lire l'histoire immortelle de Nicolas Gogol, Taras Boulba. De préférence, dans le lexique original, où les "Russes" dans la traduction ukrainienne sont appelés "Russes" par l'auteur lui-même et non "Ukrainiens" ou "Cosaques". Il s'agit d'un ouvrage essentiel pour comprendre la tragédie de l'Ukraine. Il montre comment les conditions préalables historiques décrites dans ce livre sont mises en pratique aujourd'hui, à quoi tout cela a mené.
Nous souhaitons à l'Ukraine fraternelle de surmonter les difficultés actuelles, de se souvenir de ses vraies valeurs et de ne pas se laisser guider par des intérêts fictifs, et surtout étrangers.
Question: De quelles autres méthodes diplomatiques la Russie dispose-t-elle encore dans ses relations avec l'Occident?
Réponse: En plus de quelles autres? Une encyclopédie pourrait être publiée à ce sujet. La méthode de base est le professionnalisme, renforcé par la responsabilité vis-à-vis de la construction des relations internationales.
Question: Pourquoi les médias américains continuent-ils d'alimenter la tension née de la situation à la frontière russo-ukrainienne?
Réponse: Afin de créer un contexte informationnel permettant de justifier les provocations des nationalistes ukrainiens, des combattants, du SBU et des forces armées ukrainiennes. Ce pays est alimenté en armes et on y envoie des personnes camouflées en instructeurs, dont l'objectif n'est manifestement pas une solution pacifique à la crise intérieure ukrainienne. Ils font tout pour déstabiliser la situation dans cette région située à proximité immédiate de notre pays.
Il faut voir comment les conflits régionaux ont commencé. Toujours avec des provocations. La façon dont l'Occident collectif se comporte actuellement (en particulier dans le contexte de l'Ukraine) illustre une fois de plus ce comportement provocateur.
Question: Cette année marque le 20e anniversaire de l'OTSC. La brillante opération de l'OTSC au Kazakhstan, comparée à la fuite des États-Unis d'Afghanistan, rend l'OTSC attractive et montre ses capacités réelles et efficaces dans l'environnement difficile que nous connaissons aujourd'hui. La question d'un éventuel élargissement de l'OTSC a été soulevée sur les réseaux. Y a-t-il des perspectives à cet égard? Des négociations sont-elles en cours? Plusieurs États ont été mentionnés. Par exemple, Cuba. Pouvez-vous le confirmer ou l'infirmer?
Réponse: Il faut faire la distinction entre les matériaux analytiques et de divertissement.
Tout cela est écrit dans la charte de l'OTSC. Quiconque souhaite adhérer doit en faire la demande. Depuis un an et demi, les chefs d'État ont signé un protocole qui modifie la Charte et, outre les membres à part entière, des statuts de partenaire et d'observateur ont été créés. Cette information a été diffusée aux pays concernés. L'OTSC suscite un grand intérêt.