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Briefing du porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch, le 19 juin 2014

1474-19-06-2014

Je tiens à commencer mon briefing par un rappel d'une perte douloureuse qui a subi le monde du journalisme russe et le peuple russe. Le journaliste de la VGTRK Igor Korneliouk et le preneur du son Anton Volochine ont trouvé la mort près de Lougansk dans un tir de mortier des forces ukrainiennes. Vous avez eu l'occasion de prendre connaissance avec la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères à ce sujet. Pour nous tous, c'est une grande perte.

Je vous demande d'observer une minute de silence afin de rendre hommage à I.Korneliouk, A.Volochine et autres journalistes morts et blessés en Ukraine (les participants du briefing se lèvent).

 

Sur la visite de travail du ministre russe des Affaires étrangères en Arabie Saoudite

 

Les 20-21 juin le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite à Djeddah, en Arabie saoudite, à l'invitation de son homologue saoudien, Saoud al-Fayçal, où il s'entretiendra avec les dirigeants saoudiens.

Lors de ces contacts les ministres envisagent de discuter de la situation en Syrie et autour d'elle, la situation en Irak, les questions de sécurité dans le golfe Persique, ainsi que des aspects importants de la coopération russo-saoudienne, y compris le dialogue politique et la coopération dans le domaine économique et commercial.

 

Au sujet de la XXIIIème réunion du Conseil des chefs des sujets de la Fédération de Russie auprès du ministère russe des Affaires étrangères

 

Le 20 juin, à la Maison de Réception du MAE de Russie sous la présidence du ministre russe des Affaires étrangères S.Lavrov, aura lieu la XXIIIème réunion du Conseil des chefs des sujets de la Fédération de Russie auprès du Ministère des Affaires étrangères de Russie. L'ordre du jour comprend deux questions majeures: « Sur le rôle de la coopération inter-régionale dans le développement des processus d'intégration dans la CEI» et «Sur la facilitation de la réinstallation des compatriotes».

L'événement se déroulera en présence des membres du Conseil - les chefs des régions russes, des hauts fonctionnaires de l'administration présidentielle de la Fédération de Russie et des organes fédéraux du pouvoir exécutif.

 

Sur la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de Russie et Fidji

 

Les 26-28 juin le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de Fiji, I.Kubuabola, effectuera une visite de travail en Russie à l'invitation de son homologue russe, Sergueï Lavrov. Le 27 juin les deux chefs de diplomatie s'entretiendront à Moscou.

La visite aura lieu dans le contexte du 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques russo-fidjienne que nous célébrons cette année. Les ministres se pencherons sur l'ordre du jour bilatéral en mettant l'accent sur la mise en œuvre des accords conclus lors de la visite officielle en Russie du Premier ministre de Fiji V.Bainimarama (le 27 juin – le 1 juillet 2013), ainsi que sur les perspectives de renforcement de la coopération dans les affaires internationales, y compris la préparation de la prochaine rencontre entre S.Lavrov et des hauts représentants des États insulaires du Pacifique Sud en marge de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, qui aura lieu en septembre prochain.

 

Sur la situation en Ukraine

 

Le 18 juin, lors d'une conférence de presse à Bakou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait la lumière sur les derniers évènements. Je tiens à ajouter que, malheureusement, malgré toutes les déclarations des dirigeants ukrainiens sur la volonté d'entamer un dialogue et mettre fin à l'opération militaire, l'escalade du conflit prend une nouvelle dimension, le flux de réfugiés augmente, les habitants de Lougansk, Kramatorsk et d'autres régions souffrent.

Ce matin, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier ont eu une conversation téléphonique. Nous avons régulièrement des contacts avec les ministres des Affaires étrangères des États occidentaux sur le sujet ukrainien. De notre côté, nous avons mis une fois de plus l'accent sur la nécessité d'une cessation immédiate des opérations militaires dans le Sud-Est du pays et le début d'un véritable dialogue national. Nous avons exprimé notre préoccupation suite à certaines déclarations des autorités de Kiev qui témoignent de tentatives de remplacer le dialogue national avec la participation égale de toutes les régions par les plans de la répression violente de protestations dans les régions de Donetsk et Lougansk.

Les ministres ont souligné la nécessité de suivre strictement les principes convenus dans la déclaration de Genève du 17 avril et qui ont été développés dans la « feuille de route » de la présidence suisse de l'OSCE.

 

Sur l'activité de la mission spéciale de surveillance de l'OSCE en Ukraine

 

Nous continuons de suivre de près le travail de la mission spéciale de surveillance de l'OSCE en Ukraine, de la part de laquelle nous nous attendons toujours à une contribution active au règlement de la crise politique interne dans ce pays sur la base de la Déclaration de Genève du 17 avril dernier et la « feuille de route » de la présidence suisse de l'OSCE.

Malheureusement, dans le travail de la Mission spéciale il y a des défauts en ce qui concerne l'objectivité et l'exhaustivité de ses rapports quotidiens. Les faits que la partie ukrainienne utilise des avions militaires, des armes lourdes et de munitions prohibées contre la population civile, destruction de nombreux biens de caractère civil ne sont pas dans le champ de vision des observateurs. Le dernier rapport (pour la période de 4 à 16 juin), par exemple, ne contient pratiquement pas d'informations sur des milliers de réfugiés qui se rendent en Russie.

Nous sommes convaincus que la tâche principale des observateurs constitue à enregistrer de manière impartiale des incidents dans le domaine de sécurité et les droits de l'homme de ce pays. Pour cela il y a des conditions objectives. La mission est pleinement fonctionnelle en termes de personnel et de logistique. La Verkhovna Rada a ratifié le mémorandum garantissant la sécurité des observateurs et il est entré en vigueur, bien qu'avec un retard important.

Nous comprenons les difficultés objectives du travail des observateurs de l'OSCE en Ukraine, dont les dirigeants ont pris un cours à la répression violente de contestations dans le Sud-Est du pays, dans des conditions où les événements de mai à Odessa et à Marioupol, l'attaque aérienne sur Lougansk, les massacre à Donetsk, la destruction de Slaviansk et de Kramatorsk, des détentions, des violences et des meurtres des journalistes russes, exerçant leurs fonctions, sont devenus tout à fait banales.

Dans le cadre de la poursuite de l'opération punitive dans le Sud-Est du pays, il n'est guère possible de garantir pleinement la sécurité de la mission du personnel international. La sécurité est le principal obstacle à la libération des employés de missions de Lougansk et de Donetsk, qui y sont détenus de la fin de mai, et parmi lesquels il y a un Russe.

Nous avons souligné à maintes reprises notre préoccupation particulière par ce fait et confirmé la volonté de contribuer à leur libération dans le cadre des mesures possibles. Cependant, la responsabilité principale pour leur sort repose sur les autorités de Kiev, qui doivent mettre fin à la violence, et créer les conditions nécessaires pour la libération des observateurs.

Par ailleurs, je tiens à évoquer la situation humanitaire désastreuse dans l'est de l'Ukraine, dont la gravité a été confirmée par le Secrétaire général de l'OSCE Lamberto Zannier, après ses entretiens avec les réfugiés ukrainiens lors de sa visite à la région de Rostov le 12 juin dernier. Nous espérons que les dirigeants de la mission de l'OSCE vont également accorder une attention particulière à cette question. De la mission de surveillance de l'OSCE nous attendons un analyse en profondeur et des rapports objectifs sur la situation avec les réfugiés, ainsi que des actions décisives afin de contribuer à l'ouverture de corridors humanitaires, qui, malgré les déclarations répétées de Kiev, et n'ont pas été créés.

Nous croyons que les efforts internationaux pour aider à résoudre la crise ukrainienne interne, y compris le travail de la Mission spéciale de l'OSCE en Ukraine, devraient se concentrer sur sa résolution par des moyens politiques, via un dialogue national inclusif entre toutes les forces politiques et les régions ukrainiennes. Il est évident qu'une telle chance apparaîtra seulement après la cessation immédiate de l'opération punitive des autorités ukrainiennes.

 

Au sujet du travail sur le projet de résolution consacrée à l'Ukraine au Conseil de sécurité de l'ONU

 

En raison de l'escalade dramatique du conflit armé et la situation humanitaire difficile dans les régions du sud-est de l'Ukraine, le 16 juin la Russie a remis au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution remanié sur la situation en Ukraine.

L'initiative russe exige l'arrêt immédiat de la violence, qui fait plusieurs victimes principalement parmi la population civile. La partie la plus vulnérable de la population souffre, notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées, tous ceux que l'armée ukrainienne est censée protéger.

Les dispositions du document portent sur les aspects politiques et humanitaires de la situation en Ukraine. Une version remaniée de la résolution a pris en compte les commentaires des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, présentés lors des travaux sur le projet russe précédant sur la situation humanitaire dans le Sud-Est. Nous avons fait quelques changements concernant l'activité de l'OSCE, y compris les références à l'appui de l'engagement du Conseil de sécurité de l'ONU à la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

Le texte contient des dispositions relatives à la nécessité de la cessation immédiate des hostilités, la mise en place des corridors humanitaires pour le retrait des civils en toute sécurité et l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire. On y exprime aussi une préoccupation particulière au sujet que l'armée ukrainienne utilise des armes « inhumaines » telles que les bombes au phosphore et des obus d'artillerie non guidées. On rappelle que le gouvernement ukrainien est garant de la sécurité de la population civile. Nous condamnons fermement la détention illégale de membres de la mission d'observation de l'OSCE, ainsi que des journalistes qui travaillent en Ukraine. Le Conseil de sécurité des Nations Unies appelle à leur libération immédiate et exige à assurer la circulation sans entraves. On exhorte à la mise en œuvre des accords de Genève sur l'Ukraine et la « feuille de route » de l'OSCE.

Nous sommes perplexes suite au fait que plusieurs membres occidentaux du Conseil de sécurité ne cessent de rechercher des prétextes pour entraver au maximum le travail sur le projet russe qui offre une possibilité réelle de lancer le processus de règlement de la crise en Ukraine par des moyens politiques à travers un large dialogue national et une réforme constitutionnelle nécessaire de longue date.

Nous exhortons les membres du Conseil de sécurité à soutenir le projet russe, prouvant ainsi leur attachement à un règlement pacifique de la crise en Ukraine.

 

Sur la situation en Syrie

 

La situation en Syrie après la tenue des élections présidentielles le 3 juin dernier, met en évidence les intentions des autorités syriennes à améliorer le climat politique dans le pays à travers la mise en œuvre d'un ensemble de mesures de renforcement de la confiance. Dans le cadre de l'amnistie générale annoncée après le vote, plusieurs milliers de personnes ont été libérés. Les autorités judiciaires travaillent activement à l'examen des cas des détenus dans les prisons syriennes à travers le pays. A l'issue de cette importante mission, ils ont la chance de revenir à la vie normale. Le gouvernement a même permis aux personnes désertées des rangs de l'armée syrienne de revenir à l'exécution du service militaire, sans l'imposition de sanctions.

La conclusion qu'on peut tirer sur la base des évènements en Syrie après les élections, c'est que la société syrienne préserve l'unité nationale et ne montre aucun signe de schisme ethno-religieux, malgré les provocations des extrémistes.

L'armée syrienne continue d'étendre la zone de contrôle au sud d'Alep et effectue « le nettoyage » des membres de groupes armés illégaux de Gouta Orientale, dans la banlieue de Damas, et dans les provinces de Deraa, Deir-ez-Zor, Idlib. La ville de Kassab à la frontière syro-turque a été libérée des groupes radicaux. 250 familles arméniennes, qui avaient quitté le village pour échapper aux massacres extrémistes, ont regagné leurs foyers.

Les djihadistes, y compris du groupe de « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL), résistent violement aux forces gouvernementales. La pratique criminelle de poursuite des minorités ethniques religieuses, des exécutions de masse, des tortures violentes et des attaques terroristes avec l'utilisation des kamikazes constituent la « carte de visite » de ce groupe.

L'ancien émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a récemment estimé qu'au cours des trois derniers mois l'EIIL a organisé plus de 100 attaques terroristes en Syrie et environ 1000 attentats en Irak. Après avoir occupé les territoires au nord de l'Irak, en particulier la ville de Mosul, et des stocks importants de munitions et d'armes, y compris de la fabrication américaine, les combattants de l'EIIL ont transféré la partie de matériel militaire à leur «front syrien ».

Je tiens à noter un certain nombre de rapports des médias sur l'échec du plan du groupe extrémiste Jabhat al-Nusra en alliance avec le Front islamique et d'autres groupes extrémistes d'organiser une attaque de grande envergure sur Damas avec l'utilisation des substances toxiques. Le 14 juin, près de la ville de Katana, au sud de la capitale syrienne, les forces aériennes de Syrie ont bombardé son siège opérationnel, responsable pour la mise en œuvre de l'attaque. Selon les rapports des journalistes, lors d'une attaque sur les grands rassemblements de gens, le bâtiment du parlement, d'autres installations administratives, les terroristes ont prévu d'utiliser du gaz sarin, acheté dans l'un des pays européens.

Nous constatons la tendance inquiétante de dislocation de l'opposition armée d'orientation laïque et son rattachement à des groupes extrémistes.

Ces derniers jours les troupes extrémistes ont commis des attaques au mortier aveugles dans diverses parties de la Syrie, et ont tué 8 enfants à la ville d'Idlib.

Néanmoins, dans ces conditions-là les autorités syriennes et certains groupes de l'opposition continuent à utiliser une pratique des «pacifications locales», qui permet à sauver des vies, alléger les souffrances de la population civile et donne de l'espoir à une normalisation rapide de la situation. Il s'est avéré que dans certaines régions syriennes contrôlées par les rebelles, par exemple, le quartier Waer, suite à des accords conclus entre les autorités locales et l'opposition armée, on est parvenu à tenir le vote dans le cadre de la dernière campagne présidentielle.

Nous exhortons nos partenaires internationaux à respecter le choix démocratique du peuple syrien, à poursuivre les efforts visant à promouvoir un règlement politique et diplomatique dans ce pays, à reconsidérer les intentions d'accroître le soutien à l'opposition armée en Syrie, ce qui aurait de lourdes conséquences négatives.

 

Sur la situation humanitaire en Syrie

 

Moscou suit de près l'évolution de la situation en Syrie, y compris dans le domaine humanitaire. Dans le cadre de recherche d'un règlement politique et diplomatique pour la crise syrienne, la Russie continue de faire des efforts pour surmonter ses graves conséquences humanitaires.

L'ONU estime qu'actuellement dans le pays il y a plus de 9 millions de personnes qui ont besoin d'aide humanitaire. Le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays constitue environ 6 millions de personnes, et quelques 3 millions de Syriens ont trouvé le refuge dans les pays limitrophes, principalement la Turquie, le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Egypte.

La situation humanitaire en Syrie reste très préoccupante. En même temps, malgré les difficultés liées à la fourniture d'une assistance à la population dans un contexte de combats continus, on poursuit le travail sur l'augmentation du volume des opérations humanitaires en Syrie. Le gouvernement syrien est directement impliqué dans ce processus, y compris à travers le renforcement de sa politique de «pacification», qui permet de stabiliser la situation dans les régions d'acheminement de l'assistance humanitaire.

La population syrienne en masse tend à quitter les territoires occupés par l'opposition et à se déplacer dans les zones contrôlées par le gouvernement, où la situation est plus sécurisée. Même aujourd'hui, la grande majorité de la population syrienne demeure dans les zones sous la responsabilité des forces gouvernementales, où toute personne dans le besoin reçoit l'assistance nécessaire des agences humanitaires locales, ainsi que de la part des Nations Unies.

Les principaux problèmes liés à l'acheminement de l'aide humanitaire sont constatés dans les régions syriennes où l'accès est difficile en raison de l'éloignement, de la destruction des infrastructures et du refus de l'opposition de laisser passer les convois humanitaires dans les localités sous leur contrôle. Selon les estimations, environ 3,5 millions de personnes y résident toujours. A peu près 242 mille personnes restent dans le territoire assiégé dans une zone de combat. La fragmentation des groupes armés d'opposition et le manque de coordination dans leurs rangs entravent sérieusement les efforts pour conclure des accords sur l'acheminement et l'accompagnement des convois humanitaires dans les zones instables, et entraînent souvent l'échec de ces opérations.

À la fin mai, l'Australie, la Jordanie et le Luxembourg, avec le soutien de pays-membres occidentaux de l'ONU, ont lancé une initiative d'une nouvelle résolution sur la Syrie, relative à l'accès humanitaire. Au départ la partie russe s'est prononcée contre ce document, estimant que les décisions adoptées précédemment dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies étaient suffisantes pour résoudre efficacement des problèmes humanitaires graves dans le pays. Cependant, la Russie a finalement accepté de participer à l'examen d'un projet de la résolution pour éviter une division au sein du Conseil de sécurité et guidée par le désir d'accélérer la fourniture de l'aide humanitaire à la population syrienne dans le besoin. Ce document doit faciliter les livraisons d'aide transfrontalières en Syrie depuis les pays limitrophes. Je tiens à souligner la nécessité de conformer les futures opérations transfrontalières aux normes des Nations Unies sur cette question, qui, en particulier, a été confirmée dans la résolution 2139 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 22 février dernier sur la situation humanitaire en Syrie. Tout d'abord, il s'agit de respecter la souveraineté de la Syrie et tenir compte de l'avis de son gouvernement au cours d'opérations humanitaires. Il va de soi qu'il ne peut être question d'aucune mesure de contrainte, notamment d'actions militaires, prévues par le chapitre VII de la Charte des Nations unies.

Nous partons du fait qu'à ce stade-là, il faut mettre l'accent sur les aspects pratiques du travail efficace à l'intérieur de la Syrie, plutôt qu'essayer de détourner la question à des instances internationales, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous sommes également convaincus que le succès final des efforts internationaux dans ce domaine dépend en grande partie des résultats du processus politique intersyrien dans le cadre de la «Genève-2», sur la reprise rapide duquel nous continuons à insister.

 

Sur la situation au Liban

 

Le Liban, dont le système politique est basé sur les principes de pluralisme et d'ouverture, doit maintenant faire face aux menaces multiformes engendrées suite au conflit sanglant en Syrie voisine et autres crises régionales.

La Russie a toujours soutenu l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'unité du Liban. Nous rendons hommage à la contribution de l'Organisation des Nations Unies dans la promotion de la sécurité dans le pays, principalement dans la région de la frontière israélo-libanaise. Nous considérons que ce sont les Libanais eux-mêmes qui doivent résoudre toutes les questions de l'ordre du jour national conformément à la Constitution en vigueur, à travers le dialogue entre toutes les forces politiques et religieuses du pays.

Nous espérons que la tendance positive vers la consolidation de la société libanaise, qui s'est manifestée dans la formation et le bon fonctionnement du gouvernement du Premier ministre Tammam Salam, auront un nouvel élan via un accord entre les principales forces politiques du pays sur une candidature du premier président de la République libanaise. Nous savons que les Libanais savent négocier, si personne ne les empêche.

Nous soutenons les efforts actifs de l'armée libanaise et les forces de l'ordre pour contrer les menaces et les défis terroristes qui visent à attiser des conflits inter-religieux dans le pays. Nous constatons avec satisfaction que la situation en matière de sécurité s'est nettement améliorée, en particulier dans les zones à risques. Dans le cadre du travail actif du Groupe international d'appui au Liban, la délégation russe, composée de représentants du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense, a participé à la Conférence internationale de soutien aux forces armées de la République du Liban, qui s'est tenue à Rome le 17 juin dernier.

Nous comprenons les énormes problèmes sociaux et économiques rencontrés par le gouvernement libanais dans le cadre de l'afflux d'un million de réfugiés syriens dans le pays avec la population de 4 millions de personnes. La Russie continue à fournir une aide humanitaire à Beyrouth, mais le vrai moyen de sortir de la situation consiste, selon nous, dans l'arrêt immédiat des hostilités en Syrie et le rétablissement de la paix dans ce pays, ce qui créerait des conditions favorables pour le retour des réfugiés syriens dans leur patrie.

 

Sur l'évaluation de la démilitarisation chimique en Syrie

 

La Russie apprécie la finalisation de l'opération de retraits des composants d'armes chimiques de Syrie, réalisée avec la participation active de la communauté internationale. Nous nous félicitons du niveau d'interaction atteint entre Damas et la mission conjointe de l'ONU-OIAC dans la mise en œuvre des décisions pertinentes du Conseil exécutif de l'OIAC et la résolution 2118 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans le démantèlement des arsenaux chimiques, qui à ce jour-là est presque réduit à zéro: les installations de fabrication d'armes chimiques ont été détruites, ainsi que les moyens de leur acheminement, l'évacuation d'ypérite, unique gaz de combat prêt à être utilisé, est achevée.

En date du 18 juin 2014, 93% des stocks de précurseurs et de composants d'armes chimiques ont été transférés hors de Syrie dans un contexte politique et militaire extrêmement difficile. Au début de juin, le navire norvégien « Taiko » chargé d'une cargaison de produits chimiques toxiques a quitté la Méditerranée orientale. Selon le plan, les produits chimiques, qui sont à bord, doivent être acheminés aux entreprises en Finlande et aux États-Unis, où ils seront détruits sous la supervision d'experts de l'OIAC.

Cependant, il reste encore en Syrie environ 7% des composants d'armes chimiques, qui sont stockés à l'une des installations de stockage. Ils seront évacués dès que la situation en matière de sécurité se stabilise et le risque d'attaque des militants de l'opposition armée au convoi transportant les agents chimiques, ce qui aurait des conséquences extrêmement dangereuses.

 

Sur la situation tendue dans les territoires palestiniens

 

Le 12 juin trois adolescents israéliens, étudiants de l'institution religieuse « Makor Haïm», ont disparu près de Hébron, dans « la zone C» contrôlée par Israël, en Cisjordanie du Jourdain. Les dirigeants israéliens ont presque immédiatement accusé le Hamas de leur disparition. À leur tour, les représentants du Hamas ont déclaré de leur innocence dans l'enlèvement.

Lors des opérations de recherche menées par Israël, auxquelles ont participé plusieurs milliers de militaires, plus de 200 Palestiniens ont été arrêtés, dont le président du Conseil législatif palestinien Aziz Dweik et environ 20 parlementaires. Les autorités israéliennes ont bloqué un certain nombre d'autoroutes, ont introduit un couvre-feu à Hébron et Bethléem, et dans la partie sud de la Cisjordanie. Le 16 juin, suite à une fusillade dans un camp de réfugiés de Jalazoune, près de Ramallah, un palestinien de 21 ans a été tué et plusieurs personnes ont été blessées.

La situation dans la bande de Gaza s'aggrave. Son territoire a été bombardé par l'armée israélienne les 16-17 juin. On rapporte d'un certain nombre de blessés du côté palestinien et de la destruction d'un certain nombre d'infrastructures. Les militants islamistes de l'enclave ont tiré plusieurs roquettes qui ont été interceptées par le système anti-missile israélien Iron Dome.

Nous sommes profondément préoccupés par la dégradation de la situation dans les territoires palestiniens. Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle des trois Israéliens enlevés. Les Palestiniens sous arrestation administrative doivent être libérés. Nous demandons instamment à toutes les parties concernées de faire tout leur possible pour désamorcer la situation, de prendre des mesures pour la revenir à la normale.

 

Sur la situation avec les citoyens russes, victimes d'accidents de la route en Inde

 

Permettez-moi de vous rappeler que le 10 juin dernier, dans la région indienne d'Uttarakhand, 13 citoyens russes ont été victimes d'un accident de la route, dont 2 ont trouvé la mort, Rima Michuk et Alexandre Kluchkine, et une personne a été portée disparue, Alexandre Prokopiev.

Grace aux mesures prises par notre ambassade en Inde en collaboration avec les autorités locales, le 11 juin les victimes ont été évacuées à New Delhi, où ils ont reçu des soins médicaux nécessaires. Le même jour (le 11 juin), le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue indien, Mme Sushma Swaraj, a exprimé sa reconnaissance pour l'assistance fournie.

Actuellement, quatre citoyens russes suivent un traitement à l'Institut des sciences médicales de l'Inde. Alice Gribova de Nijni-Novgorod, qui a été le plus grièvement blessée (elle a reçu une fracture par compression de la colonne vertébrale), a subi l'opération le 13 juin dernier à l'hôpital indien. La citoyenne russe est dans un état grave, mais stable. Actuellement nous discutons de la question du transport de nos citoyens à Moscou.

 

Sur la conférence de haut niveau du forum « Asie-Europe » à Saint-Pétersbourg

 

Les 3-4 juillet Saint-Pétersbourg accueillera une conférence de haut niveau du forum Asie-Europe (ASEM) sur le dialogue interculturel et interreligieux sous le slogan « L'harmonie entre les civilisations comme une condition préalable au développement durable ». La conférence est organisée par le Ministère de la Culture de la Fédération de Russie, avec le soutien actif du ministère russe des Affaires étrangères.

Nous attachons une grande importance à la participation au forum, que nous considérons comme un mécanisme utile afin de renforcer la confiance et la compréhension entre l'Asie et l'Europe. Selon nous, il est nécessaire d'élargir la coopération pratique au sein de l'ASEM, la promotion du dialogue dans les domaines de l'énergie et la sécurité alimentaire, la création d'une infrastructure moderne, la promotion des petites et moyennes entreprises.

Permettez-moi de vous rappeler que l'initiative d'organiser une conférence sur le dialogue interculturel et interreligieux a été proposée par le Premier ministre russe Dmitri Medvedev lors du sommet de l'ASEM à Vientiane en 2012. Lors de l'événement à Saint-Pétersbourg on prévoit d'examiner les questions importantes telles que la préservation et le développement de la diversité culturelle et civilisationnelle, le respect des traditions nationales, le rôle du gouvernement et des médias dans la construction de l'harmonie entre les civilisations, et un certain nombre d'autres questions.

Les chefs des ministères et départements des pays membres de l'ASEM, ainsi que des représentants d'organismes publics et religieux vont assister à la réunion. A l'issue de la conférence les participants vont adopter une déclaration, où seront fixés le bilan des discussions et des recommandations aux gouvernements pour renforcer l'interaction interreligieux et interculturel.

Sur toutes les questions relatives à l'organisation de l'événement et l'accréditation des médias, je vous invite à contacter le service de presse du ministère de la Culture de la Fédération de Russie.

 

Des réponses aux questions des médias:

Question: En Irak la situation s'aggrave de jour en jour. Le groupe de l'Etat islamique en Irak et au Levant devient de plus en plus actif, il a l'intention d'étendre son influence dans d'autres pays et de saisir leur territoire. Comment pourriez-vous commenter « les images » que nous voyons dans ce pays?

Réponse: Je n'appellerais pas ça des « images ». En Irak la situation est vraiment tragique, et elle montre une fois de plus les conséquences des aventures de grande envergure, menées en contournant les décisions collectives de la communauté internationale.

Le 17 juin, le site du MAE de Russie a publié un commentaire détaillé sur la situation en Irak. À ce jour, nous restons dans le cadre de ces évaluations. Je vous suggère de le lire une fois de plus.

Question: Comment pourriez-vous commenter la décision de la Verkhovna Rada sur la démarcation unilatérale de la frontière avec la Fédération de Russie?

Réponse: Ce sujet est vivement discuté dans les médias. Selon la pratique internationale établie, la démarcation de la frontière d'Etat est un processus bilatéral entre les Etats limitrophes. La démarcation unilatérale ne peut pas être juridiquement contraignant de l'autre côté, et donc n'atteignent pas l'objectif principal.

Permettez-moi de vous rappeler que, conformément à un accord bilatéral avec l'Ukraine, signé le 17 mai 2010, nous avons créé la Commission de démarcation commune, qui s'inscrit dans les règles et les principes qui doivent guider les États au cours de leurs travaux respectifs.

Nous partons du fait que l'Ukraine s'est engagée à procéder à la démarcation de la frontière dans le cadre de ce mécanisme. La partie russe de la Commission a toujours démontré sa volonté de s'engager dans le dialogue et de travailler ensemble. Les membres de la Commission se sont rendus à Kiev, mais malheureusement, en raison de la faute de la partie ukrainienne, les négociations ont échoué. Nous espérons que les autorités ukrainiennes vont s'abstenir de procéder à la démarcation de la frontière de façon unilatérale en violation des engagements internationaux existants.

Question: En avril dernier le ministre des Affaires étrangères du Japon Fumio Kishida aurait dû se rendre en Russie. Cependant, la visite a été reportée. Y a-t-il des informations quand elle peut avoir lieu?

Le président russe Vladimir Poutine s'est dit surpris par des sanctions japonaises contre la Russie. Pourriez-vous présenter la position du ministère russe des Affaires étrangères en ce qui concerne cette mesure prise par les dirigeants japonais? Comment cela peut affecter le développement des relations bilatérales?

Réponse: En ce qui concerne les perspectives de la visite du ministre nippon des Affaires étrangères en Russie, nous sommes en contact avec la partie japonaise. Ces questions sont envisagées au niveau diplomatique. Pour l'instant je ne suis pas en mesure de préciser la date. Nous menons un dialogue avec des collègues japonais sur cette question.

Nous avons à plusieurs reprises exprimé l'attitude négative aux sanctions prises de manière unilatérale. Notre réaction est négative, et ce point de vue a été porté à l'attention de la partie japonaise. Il est clair que de telles actions ne peuvent pas affecter l'atmosphère de notre dialogue avec Tokyo. Néanmoins, nous nous attendons à la politique réfléchie des dirigeants japonais et nous croyons que lors d'un choix des méthodes dans les relations avec tel ou tel pays, le Japon sera guidée par ses propres décisions, sans tenir compte des engagements alliés, ni des conseils des autres acteurs.

Question: Récemment, les médias ont rapporté que L'Irak a demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes contre les insurgés sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Quel est l'attitude de la Russie à cette demande? Est-il nécessaire d'avoir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour une telle action?

Réponse: Votre question nous ramène à l'histoire récente de l'aventure militaire en Irak, qui s'est tenue sans sanction du Conseil de sécurité des Nations Unies, et dont les fruits nous récoltons maintenant. Je suis convaincu que toute mesure de force ou l'influence militaire - même si demandé par l'État concerné - doit être impérativement autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU. C'est alors seulement que ces mesures sont légitimes et répondent aux principes de la Charte des Nations Unies.

Sinon, nous risquons d'obtenir une deuxième tragédie irakienne, qui aura des conséquences non seulement au niveau régional, mais au niveau international.

Question: Aujourd'hui, on a rapporté que le gouvernement ukrainien va attirer des entreprises européennes à la gestion du système de transport de gaz. Cette mesure permettra aux autorités ukrainiennes de réduire l'intérêt des pays de l'UE à la construction du «South Stream». Comment pourriez-vous commenter cette situation?

Réponse: Vous connaissez notre position sur la coopération gazière avec l'Ukraine et les arrangements, qui, malheureusement, n'ont pas pu être réalisés à travers des négociations avec les collègues ukrainiens. Si je me rappelle bien, nous avons offert à la partie ukrainienne de parler sérieusement sur les problèmes de son système de transport de gaz, y compris dans le format trilatéral (Russie-Ukraine-UE). La Commission européenne a cependant estimé que cela s'applique uniquement aux relations entre l'Ukraine et l'UE.

Sans la participation de la Russie, ces questions ne peuvent pas être résolues par définition, puisque la part des fournitures du gaz russe vers l'Europe est très importante. Sans le facteur russe, le système ukrainien de transport de gaz, dans tel état qu'il est maintenant, susciterait à peine l'attention des européens.

Question: Dans le cadre des sanctions, y a-t-il des changements dans les plans du président russe à se rendre au Japon cet automne?

Réponse: En ce qui concerne le calendrier des visites du chef d'Etat, je vous invite de contacter le Service de presse du Président de la Fédération de Russie.

Question: Quelle est l'évaluation officielle du ministère russe des Affaires étrangères des événements survenus le 14 juin dernier à Lougansk, lorsqu'un avion ukrainien IL-76 a été abattu, et les représentants de la République populaire de Lougansk ont revendiqué la responsabilité de cette attaque?

Réponse: Dans le cadre de cette situation nous avons publié beaucoup de commentaires. Je recommande de prêter attention aux évaluations du ministère russe des Affaires étrangères publiées sur notre site officiel, ainsi qu'aux autres sources d'information.


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