Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 25 novembre 2021
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Inde et de la Chine
Vendredi 26 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la 18e réunion des ministres des Affaires étrangères au format Russie-Inde-Chine (RIC) en visioconférence.
Les ministres évoqueront le renforcement des bases multilatérales de l'ordre mondial contemporain, notamment dans le contexte de l'interaction entre les trois pays dans le cadre des organisations régionales et internationales, avant tout l'Onu, le G20, l'OCS et les Brics.
Une attention particulière sera accordée à la consolidation des efforts pour lutter contre la prolifération du coronavirus et à la recherche de solutions pour emprunter une trajectoire stable de reprise post-pandémique.
Les ministres échangeront leurs avis sur les problèmes d'actualité tels que la garantie de la stabilité stratégique mondiale, la lutte contre les risques et défis en matière de sécurité, ainsi que l'évolution de la situation en Afghanistan, au Myanmar et au Moyen-Orient.
Il est également prévu d'aborder les perspectives de réalisation du potentiel de la coopération pratique du format RIC dans différents domaines.
Il est prévu d'adopter un communiqué commun à l'issue de la réunion.
Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec les participants au programme Dialogue au nom de l'avenir de la Fondation Gortchakov
Mardi 30 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontrera les participants au programme scientifique et éducatif annuel Dialogue au nom de l'avenir de la Fondation de soutien de la diplomatie publique Gortchakov en visioconférence.
Ce projet a commencé en décembre 2011. Sur cette plateforme de discussion, de jeunes experts de Russie et d'autres pays échangent ouvertement leurs avis sur les aspects actuels des relations internationales. Cette année, le programme de la Fondation se focalise sur la sécurité internationale, et 60 représentants des milieux sociopolitiques des pays de la CEI et de l'étranger y participeront. Le format de la réunion permettra aux participants d'enrichir leur vision de la situation actuelle sur la scène internationale et de recevoir des explications sur les sujets qui les intéressent dans le cadre d'une communication directe avec le Ministre.
Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec Carlos França, Ministre des Affaires étrangères du Brésil
Mardi 30 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontrera le Ministre brésilien des Affaires étrangères Carlos França, qui se rendra en visite officielle à Moscou du 28 novembre au 1er décembre.
Les deux ministres aborderont l'agenda bilatéral, l'élargissement de la coopération dans différents domaines ainsi que les principaux aspects de la collaboration sur la scène internationale. À l'issue des pourparlers est prévue la signature du Plan de consultations politiques interministérielles pour 2022-2025.
Le Brésil est un partenaire stratégique aussi bien en Amérique latine que sur la scène internationale dans l'ensemble. Nos pays interagissent activement à l'Onu, au sein du groupe des Brics, du G20, et dans le cadre d'autres formats multilatéraux. Les relations russo-brésiliennes ont résisté à l'épreuve du temps et se développent traditionnellement sur la base de l'amitié et du respect mutuel, de la prise en compte équitable des intérêts réciproques.
La visite du Ministre brésilien des Affaires étrangères Carlos França se présente comme un nouveau pas important dans le renforcement du partenariat stratégique, dont nous avons fêté les 20 ans l'an dernier.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à "l'heure du gouvernement" au Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours dans le cadre de "l'heure du gouvernement" pendant la réunion plénière du Conseil de la Fédération le 1er décembre sur le thème "Les priorités de la politique étrangère de la Fédération de Russie", et répondra aux questions des sénateurs.
Les rencontres annuelles du Ministre avec les législateurs permettent d'augmenter le niveau d'interaction entre les branches exécutive et législative du pouvoir, d'échanger les avis sur la situation internationale actuelle et de trouver une solution pour renforcer l'efficacité de la mise en œuvre de la politique étrangère du pays.
Sur la visioconférence internationale interpartite "Les défis mondiaux du XXIe siècle: la dimension interpartite"
Mercredi 1er décembre, le parti politique russe Russie unie, à l'occasion de ses 20 ans, organise la visioconférence internationale interpartite "Les défis mondiaux du XXIe siècle: la dimension interpartite", avec la participation de plus de 30 partis de différents pays d'Asie, d'Afrique, d'Europe et d'Amérique latine.
Un discours vidéo du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov adressé aux participants à la conférence est prévu dans le cadre de cet événement.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil des ministres de l'OSCE
Les 2 et 3 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov compte participer à la 28e réunion du CMAE de l'OSCE, qui se tiendra à Stockholm.
Les interlocuteurs parleront des résultats et des perspectives de l'activité de l'Organisation dans les dimensions militaro-politique, économico-écologique et social de la sécurité, ainsi que de la contribution au règlement de conflits dans l'espace de l'OSCE, notamment dans l'Est de l'Ukraine, en Transnistrie et au Haut-Karabakh, et dans le cadre de la coprésidence des Discussions de Genève sur la stabilité en Transcaucasie. L'un des thèmes à l'ordre du jour portera sur l'évolution de la situation en Afghanistan, qui possède depuis 2003 le statut de partenaire asiatique de l'OSCE pour la coopération.
Nous nous attendons à ce que cette discussion contribue au rétablissement de l'atmosphère de confiance et de la culture du dialogue, à la hausse du profil de l'Organisation dans la lutte contre les menaces transnationales, et à ce qu'elle permette d'élaborer des approches de consensus sur les questions d'actualité.
Pour le CMAE, la Russie a préparé un projet de déclaration sur la lutte contre l'usage d’internet à des fins terroristes. Nous comptons sur son soutien. Dans l'ensemble, le travail est mené sur plus de 20 projets de documents ministériels.
Des rencontres bilatérales de Sergueï Lavrov avec des ministres de plusieurs États membres, la direction de l'OSCE et d'autres organisations internationales sont prévues en marge de la réunion du Conseil des ministres.
Je peux parler de certaines d'entre elles dès maintenant, nous vous informerons de toutes les rencontres quand le calendrier sera établi.
Les rencontres avec les ministres des Affaires étrangères de l'Espagne, de la Serbie, de l'Autriche, avec le Secrétaire général de l'OSCE et le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ont été confirmées.
Cette liste n’est pas exhaustive. Le calendrier est en cours de mise au point. Nous vous tiendrons informés en temps voulu.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov aux pourparlers entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Russie et de l'Inde au format "2+2"
Lundi 6 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou s'entretiendront à New Delhi avec leurs homologues indiens, Subrahmanyam Jaishankar et Rajnath Singh. Il s'agira de la première rencontre de ce genre au format "2+2" avec les partenaires indiens.
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense évoqueront les principaux sujets régionaux et internationaux, notamment la situation dans la région Asie-Pacifique, les dossiers afghan et syrien, et échangeront leurs avis sur l'interaction au sein de structures telles que l'OCS et le groupe RIC.
Il est prévu d'organiser à terme des consultations dans ce format de manière régulière, alternativement en Russie et en Inde.
Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec Lazar Comanescu, Secrétaire général de l'Organisation de coopération économique de la mer Noire
Mercredi 8 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontrera le Secrétaire général de l'Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN) Lazar Comanescu. Pendant son voyage à Moscou, ce dernier rencontrera également la direction de la Douma d'État, les milieux d'affaires russes et les partenaires intéressés.
Il est prévu d'aborder un large éventail de questions d'actualité relatives à l'activité de l'OCEMN, notamment les présidences russes à venir de six mois de l'OCEMN et de son Assemblée parlementaire, ainsi que les projets d'organisation du sommet des pays membres de cette Organisation à l'occasion de ses 30 ans en 2022.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à la Réunion générale des membres du Conseil russe pour les affaires internationales
Jeudi 9 décembre se tiendra la Réunion générale annuelle des membres du partenariat à but non lucratif Conseil russe pour les affaires internationales avec la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, président du Conseil de tutelle du Conseil russe pour les affaires internationales. Compte tenu des 10 ans de ce dernier, célébrés en 2021, les participants feront non seulement le bilan du travail de cette année et approuveront le plan pour l'année prochaine, mais évoqueront également les principaux résultats pour toute la période de son activité.
Traditionnellement, Sergueï Lavrov prononcera un discours dans lequel il exprimera l'avis actuel sur la situation dans les affaires internationales et les axes prioritaires de la politique étrangère russe.
Le Ministère russe des Affaires étrangères tient en grande estime le format d'interaction établi en dix ans avec le Conseil russe pour les affaires internationales, qui est non seulement un centre reconnu d'expertise en politique étrangère, mais également une plateforme pour un large dialogue sur les principaux problèmes mondiaux. Un échange permanent d'informations d’actualité et analytiques permet au Conseil de mieux s'orienter sur les questions actuelles de la politique étrangère, et aux collaborateurs du Ministère des Affaires étrangères d'obtenir des informations supplémentaires, des renseignements intéressants et parfois un point de vue alternatif sur les processus à l’œuvre dans le monde.
Sur les nouvelles sanctions américaines contre le gazoduc Nord Stream 2
Les nouvelles sanctions législatives adoptées par l'administration américaine contre les compagnies associées au gazoduc Nord Stream 2 ressemblent à une véritable obsession, car le projet est en phase finale de préparation avant sa mise en service.
Les arguments sur le caractère purement commercial de ce gazoduc, qui est effectivement crucial pour la stabilité énergétique et la compétitivité de l'Allemagne et de l'UE dans l'ensemble, sont bien connus. Nous les avons énoncés régulièrement, notamment aux partenaires américains. Mais on remarquera que, d'une main, les États-Unis construisent hypocritement une barrière aux exportations d'hydrocarbures russes sur le marché européen - et le font de manière très hypocrite - et, de l'autre, demandent à la Russie et aux pays producteurs de pomper davantage pour faire baisser les prix chez eux. C'est le même pays qui fait tout cela. En disant "pays" je fais allusion aux représentants politiques, pas à la population américaine qui ne devine même pas à quel point les intérêts nationaux des États-Unis sont éloignés de ce que certains représentants de l'establishment politique essaient d’en faire.
La situation confirme que Washington ne prête pas du tout attention aux intérêts de ses propres alliés et n'en est pas vraiment préoccupé. En fait, rien ne le préoccupe. C'est pourquoi certaines voix en Allemagne décrivent les actions des États-Unis directement contre le Nord Stream 2 comme contraires à l'esprit du partenariat bilatéral. Comment peut-on le commenter autrement? Reste à savoir si ces voix seront entendues par les politiciens et les médias américains, qui sont par réflexe opposés à toute coopération avec la Russie, même quand c'est bénéfique pour Washington.
La position russe reste inchangée: les sanctions unilatérales antirusses sont illégitimes et n'affectent pas tant nos intérêts que ceux des États-Unis eux-mêmes, et dans le cas du Nord Stream 2, des alliés des américains - l'UE, l'Allemagne - aussi bien collectivement qu'individuellement.
Sur la situation en Ukraine
La situation dans le Donbass reste très alarmante. Les "têtes brûlées" du régime de Kiev, ressentant une impunité totale, prônent un règlement par la force de la crise ukrainienne intérieure. La situation s'attise dans la zone du conflit. Nous continuons de recevoir des informations sur l'usage d'armements interdits par les Accords de Minsk, qui sont livrés en Ukraine par les pays de l'Otan. Outre les drones de combat Bayraktar, on fait à présent mention de lance-missiles antichars Javelin. Les autorités ukrainiennes et leurs sponsors ne sont pas du tout offusqués que de tels actes entraînent de multiples destructions et victimes parmi les civils.
Selon les rapports de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine, en une semaine le nombre de violations du cessez-le-feu a augmenté de 95%. Sachant que 75% des victimes parmi les civils et la grande majorité des destructions de l'infrastructure civile concernent certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk. Les rapports de la Mission spéciale d'observation témoignent d'activités offensives de l'armée ukrainienne dans la région des communes de Granitnoïe et de Staromarievka. Selon les observateurs, les militaires ukrainiens dans cette région ont avancé leurs positions renforcées d'au moins un kilomètre.
Les déclarations infondées faites ces derniers temps par les États-Unis et d'autres pays de l'Otan selon lesquelles la Russie se préparerait à "attaquer" l'Ukraine attisent la situation. On entend un véritable "chœur". Pas immédiatement, mais Kiev s'est joint à ce "chœur". Les autorités ukrainiennes ont d'abord nié une telle activité à la frontière. Des déplacements et des manœuvres ont eu lieu sur notre territoire, mais certainement pas à la frontière avec l'Ukraine. Il est évident que l'objectif d'une si vaste campagne médiatico-politique consiste à attiser l'hystérie antirusse. Tout cela est censé détourner l'attention de la situation socioéconomique et politique en dégradation dans le pays vers de prétendues "menaces temporaires" de l'extérieur.
En témoigne la récente déclaration du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba. Il s'est plaint que le "facteur russe" continuait prétendument de jouer un rôle important dans l'adhésion de son pays à l'Otan, car certains membres de l'Alliance continuaient de voir l'Ukraine à travers le prisme de la Russie. C'est de l'antilogique. Ils devraient comprendre que la position ne s'explique pas tant par le facteur russe que par le facteur européen. L'adhésion de l'Ukraine à l'Otan ne renforcera pas la sécurité du continent européen. Le Ministère ukrainien des Affaires étrangères l'ignore peut-être, mais il reste en Europe des spécialistes qui connaissent bien la géopolitique et comprennent la valeur ajoutée qu'apporterait l'adhésion de l'Ukraine à ces structures. Ils ont calculé tous ces risques et comprennent que de telles démarches ne feraient qu'approfondir les lignes de démarcation et enfreindraient le principe oublié de sécurité indivisible.
Les autorités ukrainiennes continuent de saboter l'accomplissement de leurs engagements dans le cadre des Accords de Minsk. La dernière réunion du Groupe de contact et de ses sous-groupes de travail des 23 et 24 novembre s'est terminée une nouvelle fois sans résultat à cause des approches non constructives de Kiev.
Malheureusement, nos collègues du format Normandie d'Allemagne et de France, qui prônent publiquement le règlement au plus vite de la situation dans le Donbass, continuent d'éviter de donner leur avis de principe sur le comportement de Kiev et rejettent sur la Russie la responsabilité de l'absence de progrès dans les négociations. Nous avons entendu de telles fantaisies qu'il a fallu publier notre correspondance pour éclaircir toute cette histoire et désavouer toutes ces accusations.
La réaction synchronisée des représentants officiels des ministères des Affaires étrangères de l'Allemagne et de la France à la publication de notre correspondance sur la préparation d'une réunion ministérielle au Format Normandie est très parlante. Berlin et Paris ont déclaré de nouveau de manière infondée que la Russie aurait refusé de participer à une telle réunion. Où est-il écrit, dans les documents publiés, que la Russie refusait d'organiser une rencontre? Y a-t-il une seule ligne? Peut-être que c'est écrit entre les lignes? Il est impossible de diverger autant entre la réalité virtuelle et réelle. C'est surprenant parce que nous n'avons exprimé un tel refus ni à l'oral ni par écrit, et nous avons poursuivi le travail sur l’ordre du jour et le projet de document final. Ces publications en témoignent clairement. La déformation de notre position que se permettent Berlin et Paris confirme apparemment la justesse de notre démarche de publier ces documents.
Nous appelons l'Allemagne et la France à cesser leurs spéculations politiques, les campagnes conjoncturelles qui déforment la réalité et à songer sérieusement à inciter Kiev à tenir ses engagements. Il serait bénéfique de commencer à commenter régulièrement ce qui s'y passe. Ne pas apporter un accompagnement et un soutien médiatique aux actions du régime de Kiev bénéfiques pour l'Occident, mais commenter chaque jour ce qui se passe sur la ligne de contact: toutes les pertes parmi la population civile, tout ce qui se passe concernant la sécurité, la rhétorique agressive des représentants officiels de Kiev et des personnalités politiques et publiques, les atteintes à la liberté d'expression, la fermeture de médias, la persécution de militants de la société civile. Simplement tout commenter. Après tout, c'est ce qui se passe régulièrement vis-à-vis de la Russie. Tout ce que nous faisons suscite toujours un intérêt malsain. Maintenant, il est possible de se focaliser également sur Kiev puisque l'Allemagne et la France en assument la responsabilité. Alors que les autorités ukrainiennes, si elles tiennent vraiment au sort des habitants du pays, doivent cesser immédiatement l'effusion de sang dans le Donbass, instaurer un dialogue direct avec Donetsk et Lougansk sur la mise en œuvre des Accords de Minsk.
Je rappelle que les Accords de Minsk font partie d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et sont obligatoires pour toute la communauté internationale.
Sur la situation actuelle au Venezuela
Le 21 novembre 2021 au Venezuela se sont déroulées les élections des dirigeants régionaux et des municipalités, ainsi que des parlementaires locaux. Nous félicitons nos amis vénézuéliens à l'occasion de cet événement important.
Le scrutin a impliqué plus de 300 observateurs internationaux de 55 pays du monde, ainsi que de l'Union européenne, du Secrétariat de l'Onu et de la Fondation Carter (États-Unis). Des experts russes ont également observé les élections. Selon eux, le vote s'est déroulé calmement, sans infractions considérables, en stricte conformité avec la législation et les normes sanitaires et épidémiologiques.
Nous saluons la participation de représentants d’un large éventail de partis d'opposition à ces élections. Ces derniers ont présenté plus de 67.000 candidats. Nous le considérons comme une manifestation de la maturité de la politique vénézuélienne et du retour de la lutte intérieure dans le domaine électoral légitime. Ce progrès a été assuré dans une grande mesure par la coopération constructive entre le gouvernement et l'opposition dans le cadre des négociations intra-vénézuéliennes à Mexico.
Certains pays ignorent sciemment les faits mentionnés et tentent encore une fois de mettre en doute la légitimité des élections au Venezuela. Des propos de ce genre, devenus monnaie courante, sont absolument infondés et confirment seulement que leurs auteurs n'ont aucun lien avec la réalité. Nous répétons encore une fois que c'est le peuple vénézuélien, porteur de la souveraineté nationale, qui a le droit exclusif de définir sa voie de développement. Les autres États doivent respecter son choix et prévenir toute ingérence dans ses affaires intérieures.
La Russie continuera de promouvoir résolument le règlement politique des divergences intérieures vénézuéliennes par les Vénézuéliens eux-mêmes conformément à la Constitution et sans influence destructrice extérieure. Nous y appelons tous les membres responsables de la communauté internationale.
Sur la situation actuelle en Afghanistan
Les autorités afghanes continuent de faire des efforts afin d'assurer le fonctionnement des services publics et sociaux. Il y a de nouvelles nominations dans le secteur public. Le Ministère des Finances a annoncé le début du paiement des salaires aux fonctionnaires afghans pour les trois derniers mois. Le pouvoir a fixé de nouvelles règles de travail des médias impliquant le respect des valeurs et des normes islamiques.
Une attention spéciale est accordée à la normalisation de la situation humanitaire. Le gouvernement provisoire a garanti l'accès libre des employés des missions humanitaires, y compris des femmes, aux populations ayant besoin d'aide.
Le 18 novembre dernier, des vols spéciaux du Ministère russe de la Défense ont transporté à Kaboul le premier lot d'aide humanitaire russe (des aliments et des objets de première nécessité) se chiffrant à 36 tonnes. La Russie continuera d'octroyer son aide humanitaire à la population afghane.
Sur le "sommet pour la démocratie"
Nous avons reçu beaucoup de questions des médias concernant notre attitude envers l'initiative du Président américain Joe Biden d'organiser du 9 au 10 décembre 2021 le "sommet pour la démocratie" en visioconférence.
Cet événement est axé sur la confrontation et la division, constitue une nouvelle étape de la mise en œuvre de la politique américaine visant à idéologiser la nature des relations internationales dans l'esprit de la conception d’un "ordre fondé sur des règles".
Sous la couverture du slogan de la promotion de la démocratie, les États-Unis forment un nouveau "club" dans le cadre de leur opposition aux pays qui gardent toujours leur indépendance par rapport à l'Occident collectif - avant tout la Russie et la Chine. Cette lutte sera menée par l’intermédiaire d’une ingérence dans les affaires intérieures des États indépendants et souverains sous des prétextes tels que la lutte contre la corruption, la protection des droits de l'homme ou la mise en œuvre des standards démocratiques. Ils avanceront également beaucoup d'autres slogans solennels ou conceptions magnifiques à première vue. Les États-Unis usurpent de fait le droit de définir qui mérite ou non le statut de démocratie. Tout cela semble absolument cynique et ridicule dans le contexte des problèmes évidents liés à la démocratie et aux droits de l'homme aux États-Unis et en Occident en général.
Cette initiative d'organiser un "sommet pour la démocratie" constitue un élément de la grande stratégie des États-Unis visant à torpiller le rôle des Nations unies et de créer dans le cadre de formats universels - notamment le G7 et l'Otan - des coalitions de partenaires - de satellites américains, en réalité - sur un large éventail de sujets, allant du changement climatique aux vaccins en passant par la diplomatie militaire et les blocs militaires régionaux (QUAD et AUKUS).
Je voudrais rappeler que les États-Unis ont déjà utilisé le même principe - des propos sur les "bons" et "mauvais" de l'histoire - dans le cadre de la formation de la coalition anti-irakienne au début des années 2000. Ils ont utilisé les mêmes slogans - la démocratie, la liberté, les droits de l'homme -, ont raconté des histoires à toute la communauté internationale, ont tenté de persuader des pays de manière individuelle à rejoindre leur coalition. Tout cela pour former un semblant de "front large" et prouver que ce ne sont que les États-Unis et leurs alliés qui comprennent la nature de la démocratie et savent comment aménager un État souverain et indépendant conformément aux principes démocratiques. Même à un État tel que l'Irak, qui a sa propre histoire, ses hauts et bas, ses victoires et défaites. Nous connaissons bien la conclusion de cette histoire, suivie d'une campagne révélatrice ayant élucidé les véritables raisons de l'occupation de ce pays. Nous n'avons pas oublié les répercussions terribles de cette aventure américaine qui a détruit l'État irakien. Sans parler des exécutions extrajudiciaires de civils, de la violation de toutes les normes du droit international. Tout a été détruit. L'État irakien s'est effondré. Mais le pire est que tout cela a déstabilisé la situation dans la région. Cela a provoqué plus tard la formation de Daech sur les ruines des forces armées et des services irakiens. Cela a provoqué le chaos global dans la région, des milliers, des dizaines voire des centaines de milliers de réfugiés, de migrants et de personnes déplacées dans la région et dans une zone plus large, y compris sur le continent européen. Aujourd'hui ou à cette époque, les États-Unis utilisent les mêmes formules pour affirmer que les pays démocratiques doivent obligatoirement se retrouver du "bon" côté de l'histoire, réunir leurs efforts et lancer cette campagne. Aujourd'hui, on tente d'oublier, d'ignorer cette histoire: personne n'a subi aucune punition pour les destructions et les millions de morts dans la région et en Irak plus concrètement. Les États-Unis, le Royaume-Uni et les autres membres de la coalition n'ont évidemment offert aucune compensation financière. Maintenant, nous constatons une nouvelle idée: créer un semblant d'union large de "bons" pays qui sont démocratiques du point de vue des États-Unis, pour mettre ensuite en pratique toutes ces conceptions et doctrines idéologiques dans ce cadre.
La mise en œuvre du projet de "sommet pour la démocratie" aggrave les tensions internationales, torpille l'architecture mondiale basée sur l'Onu et menace le potentiel du G20. Elle va également à l'encontre des efforts conjoints de la lutte contre la pandémie, de la reconstruction des économies après la crise, de la neutralisation des menaces et des dangers transfrontaliers.
La formation même d'une telle structure idéologique signifie notamment la reconnaissance de la réalité de la multipolarité du monde moderne, y compris de l'existence de centres de force autonomes à l'extérieur des États-Unis. Nos partenaires américains et occidentaux ont reconnu le caractère polycentrique du monde même s’ils rejetaient par le passé cette idée de Moscou, affirmaient qu'un monde polycentrique était absolument impossible. La réalité a fait ses preuves. Ceux qui veulent démocratiser les relations internationales et former un ordre du monde polycentrique ne doivent pas favoriser les ambitions de Washington à l'étape actuelle, cruciale, du développement mondial.
Sur l'examen de la requête biélorusse par l'Organisation de l'aviation civile internationale
Compte tenu de l’adoption de restrictions illégales contre l'aviation biélorusse par plusieurs pays occidentaux, Minsk a saisi l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) pour demander d'examiner ce problème au plus vite.
Sous différents prétextes et sans tenir compte des règles de procédure en vigueur au sein de l'Organisation, plusieurs pays occidentaux - ceux-là mêmes qui se considèrent comme démocratiques - cherchent à ranger toute cette histoire "dans un tiroir" pour éviter d'aborder ce thème très inconfortable pour eux. À leur initiative, l'examen de la requête du Bélarus a été reporté à la prochaine session du Conseil de l'OACI, qui se tiendra en 2022. Quel prétexte formel a été choisi? Le fait que le Rapport du Groupe créé par l'OACI suite à l'incident avec un avion de Ryanair en mai dernier ne serait pas encore prêt. Le fait que la préparation du Rapport ne soit pas directement liée aux questions soulevées par les autorités biélorusses n'est pas pris en compte. Ce thème a simplement servi il y a quelques mois pour tirer des conclusions de longue portée, proférer des accusations, inventer de nouveaux moyens de pression et d'ingérence dans les affaires d'un pays souverain. Et ce thème a été immédiatement oublié dès qu'il n'était plus d'actualité, qui plus est avec l'apparition de nombreuses questions désagréables pour les partenaires occidentaux qui l'avaient activement promu. En l'occurrence, ce n'est pas une perte d'intérêt: des efforts sont entrepris pour bloquer tout débat à ce sujet.
On notera que la partie intéressée, la Biélorussie, n'avait pas été invitée à la réunion où cette décision a été prise. En effet, à quoi bon? Après tout, c'est de la Biélorussie que l'on avait l'intention de parler. Par conséquent, pourquoi l'inviter?
Cette situation pousse à tirer certaines conclusions: ceux qui ont imposé des sanctions contre la Biélorussie n'arrivent pas à trouver d’arguments convaincants pour justifier leur politique vis-à-vis de Minsk. De toute évidence, ils comptent utiliser à ces fins les résultats du travail du Groupe de l'OACI. De notre côté, nous comptons sur l'objectivité et l'impartialité des membres du Groupe.
Dans cette optique, la Biélorussie témoigne immuablement de sa volonté de coopérer avec l'OACI et de sa disposition au dialogue, comme elle le fait depuis les premières minutes de cet incident. Nous appelons les pays occidentaux à revoir leurs approches et à lever les restrictions illégales décrétées contre l'aviation biélorusse. Il faut tout de même avoir un certain honneur (sans parler de conscience morale).
Sur les approches du pouvoir polonais concernant le règlement du problème des migrants à la frontière avec la Biélorussie
Nous avons attiré plusieurs fois l'attention sur le traitement extrêmement violent, par les autorités polonaises, des personnes demandant l'asile bloquées sur leur chemin vers l’UE à la frontière polono-biélorusse. Les correspondants russes et étrangers qui travaillent du côté biélorusse ont constaté de multiples cas d'utilisation de moyens spéciaux (canons à eau, matraques, gaz lacrymogène) par des gardes-frontières polonais contre des migrants (dont des femmes et des enfants). Ainsi que des moyens de pression psychologique: des haut-parleurs, des projecteurs aveuglants, des menaces, des invectives, sans parler de moyens physiques. Les journalistes ont assisté à une expulsion de force de personnes qui s'étaient retrouvées sur le territoire polonais vers le territoire biélorusse. Beaucoup d'entre vous l'ont vu. Ces informations, si elles sont exactes, peuvent témoigner d'une violation intentionnelle des normes du droit international et européen par Varsovie.
Bien que la situation à la frontière ait connu une légère amélioration grâce au lancement d'un dialogue direct de Berlin et de Bruxelles avec Minsk, Varsovie n'a manifestement pas l'intention de renoncer à la pratique de pression brutale contre les migrants afin de les intimider et les faire rentrer chez eux, où ils pourraient être menacés. Les amendements approuvés par le parlement polonais à la loi sur la protection de la frontière permettent de facto de maintenir dans la région frontalière des restrictions disproportionnées identiques à l'état d'urgence actuel.
Dans la pratique, cela signifie que la région vers laquelle sont tournés les regards du grand public international restera opaque pour les médias et les organisations des droits de l'homme.
Les journalistes et les collaborateurs des ONG ne seront tout simplement pas admis à approcher de la frontière du côté polonais. C'est une situation unique. Les journalistes peuvent approcher et les ONG, les acteurs humanitaires et caritatifs peuvent travailler du côté de la Biélorussie, qui "ne fait pas le bien" du point de vue de l'Occident collectif. Et nous assistons à une situation diamétralement opposée du côté de la Pologne, "démocratique" en tant que membre de l'UE tout aussi démocratique. Comment est-ce possible? Peut-être que ce thème sera abordé au sommet pour la démocratie? Comment se fait-il que ceux qui étaient pendant tant d'années attachés aux valeurs démocratiques, les promouvaient, se considéraient en droit de châtier et de gracier les autres pays et populations pour le respect ou non des normes et principes respectifs, se montrent aujourd'hui sous un jour si monstrueux?
Nous notons que l'accès a également été refusé aux collaborateurs de l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures Frontex, qui proposaient leur aide aux forces de l'ordre polonaises. Les Polonais ont visiblement des choses à cacher. Même aux garde-frontières de l'UE dont le siège, ironie du sort, se situe à Varsovie. En effet, tout est sens dessus dessous démocratiquement parlant.
Nous appelons les autorités polonaises à prendre les mesures nécessaires pour cesser les actions de force illégales envers ces personnes qui ne sont pas venues de gaieté de cœur et pas à la recherche de divertissements. Ils souffrent d'un manque de nourriture et des conditions météo difficiles. Nous attendons des autorités polonaises une enquête minutieuse et digne de confiance sur tous les excès de ce genre qui ont eu lieu, ainsi que des poursuites juridiques contre tous les responsables impliqués.
Nous espérons que les organisations internationales des droits de l'homme exprimeront un avis juridique approprié sur les actions des autorités de la Pologne.
Point de situation concernant le retour de la propriété diplomatique russe aux États-Unis
Le Ministère russe des Affaires étrangères continue de tout faire pour reprendre possession des six sites appartenant à la Russie aux États-Unis qui, malgré leur statut diplomatique garantissant l'immunité, ont été saisis par les autorités américaines entre 2016 et 2018 en violation de leurs engagements juridiques internationaux. Nous faisons tout pour renverser cette situation.
Lors des contacts avec des représentants officiels américains, nous soulignons le caractère inadmissible de telles actions hostiles, exigeons de rendre les terrains et les bâtiments au propriétaire légitime en autorisant l'accès aux diplomates russes, à qui l’on refuse régulièrement les inspections de la propriété saisie. Il faut les laisser entrer pour évaluer l'état de l'immobilier et le préjudice infligé. À ce jour, même la simple possibilité de ne pas entraver au moins l'inspection visuelle des locaux n’est pas offerte malgré les promesses faites de régler ce problème au niveau du Département d'Etat américain.
Dans le même temps, quand cela concerne la propriété diplomatique américaine dans d'autres pays, le Département d'Etat américain change de tactique et insiste sur son immunité. Comment est-ce possible? Nous avons déjà parlé du communiqué de presse récemment adopté par le Conseil de sécurité des Nations unies à l'initiative des États-Unis condamnant l'invasion et la prise par les Houthis du bâtiment de l'ancienne Ambassade des États-Unis au Yémen.
Nous avons soutenu ce document et confirmé que nous considérions cette action comme une violation scandaleuse des principes fondamentaux de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, en particulier l'intouchabilité et l'immunité. Nous partons du principe que Washington commencera à appliquer une telle approche envers soi-même pour le retour inconditionnel de la propriété russe saisie. Sans cela, il est impossible de normaliser nos relations bilatérales avec les États-Unis, empoisonnées par les obstacles et les conflits juridiques causés par Washington.
Sur le citoyen russe Alexeï Nikiforov, accusé d'espionnage au Danemark
Le 17 novembre, le tribunal du district Ouest du Danemark a maintenu la décision prise le 10 mai par le tribunal d'Aalborg, qui avait condamné à trois ans de prison ferme le citoyen russe Alexeï Nikiforov, accusé de travailler pour les renseignements russes. Notre compatriote n'a pas reconnu sa culpabilité.
Force est de constater que la justice danoise a fait preuve d'une réticence totale à examiner cette affaire de manière impartiale et dépolitisée. Le tribunal a ignoré les arguments de l'avocat du citoyen russe sur le caractère infondé des accusations avancées, s’inscrivant dans la lignée russophobe du gouvernement actuel du pays.
Cette décision a créé un précédent dangereux. À présent, nos chercheurs au Danemark risquent de devenir les victimes d'une telle "chasse" aux citoyens russes de la part des renseignements danois. Cela ressemble beaucoup à la fameuse "chasse aux sorcières", qui a déjà sa place dans un certain contexte historique.
Cela donne l'impression que Copenhague détruit sans réfléchir le peu de domaines des relations bilatérales où il y avait encore une dynamique positive, notamment la coopération scientifique et technique.
Le Ministère russe des Affaires étrangères suit de près la situation d'Alexeï Nikiforov et fera tout pour sa libération anticipée. L'Ambassade de Russie au Danemark continue d'apporter au citoyen russe toute l'aide consulaire et juridique nécessaire.
Sur la condamnation d'Alexeï Greitchus, responsable d'une association de jeunesse lituanienne
Une sentence a été prononcée récemment en Lituanie sur l'affaire d'"espionnage" visant l'activiste Alexeï Greitchus.
En agissant ainsi, ce pays balte perpétue les persécutions dans l'esprit de l'époque du maccartisme dans le cadre d'affaires pénales montées de toutes pièces.
Cette fois, les répressions ont touché un citoyen lituanien qui était l'organisateur de la marche "Régiment immortel". Poursuivre une personne pour une telle activité est une véritable insulte aux sentiments des habitants des pays baltes qui conservent la gratitude et le respect envers tous ceux qui sont tombés dans la lutte contre le fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sur l'inauguration d’une statue de Léon Tolstoï à Séoul
Le 22 novembre, une cérémonie solennelle d'inauguration d’une statue du grand écrivain russe Léon Tolstoï s'est déroulée à Séoul dans le cadre de la réalisation du programme d'activités du projet culturel international "Saisons russes" en République de Corée. Etaient présents le conseiller du Président de la Fédération de Russie et arrière-petit-fils de l'écrivain Vladimir Tolstoï, l'Ambassadeur de Russie en République de Corée Andreï Koulik, le vice-Ministre sud-coréen de la Culture, du Sport et du Tourisme Oh Young-woo, des personnalités culturelles et artistiques, ainsi que des représentants des milieux d'affaires.
La sculptrice, Ekaterina Pilnikova, diplômée de l'Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, a réussi à saisir avec conviction l'image de Léon Tolstoï notre compatriote éminent, dont les œuvres sont bien connues et appréciées dans le monde entier, notamment en Corée du Sud.
Nous espérons qu'après la statue d'Alexandre Pouchkine, dont l'inauguration a eu lieu à Séoul en 2013, le buste de Léon Tolstoï érigé dans un parc pittoresque dans la partie centrale de la capitale sud-coréenne deviendra également une attraction touristique importante pour les Séouliens et les visiteurs de la ville.
Sur les 35 ans de l'adoption de la Déclaration d'amitié et de coopération avec la République du Bénin
Le 25 novembre marque les 35 ans de la signature à Moscou, pendant la visite du Président du Bénin Mathieu Kérékou, de la Déclaration d'amitié et de coopération entre l'URSS et la République populaire du Bénin. Ce document a confirmé l'aspiration des deux pays au renforcement progressif de l'interaction multidimensionnelle, a posé des fondations solides pour le développement contemporain de tous les liens russo-béninois.
Nous apprécions le caractère traditionnellement amical des relations avec le Bénin. Nous sommes satisfaits par la dynamique du dialogue politique à haut niveau et au sommet. En octobre 2019, le Président du Bénin Patrice Talon a participé au travail du forum économique et du sommet Russie-Afrique à Sotchi. En novembre 2016, le Ministre béninois des Affaires étrangères et de la Coopération Aurélien Agbénonci se trouvait en visite de travail à Moscou. Des consultations interministérielles sont régulièrement organisées dans le cadre du Protocole signé en 2000.
Un grand travail a été effectué au cours des dernières décennies pour intensifier la coopération dans les domaines commercial, économique et des investissements. Nous considérons l'exploration géologique, la production conjointe et la transformation des hydrocarbures, ainsi que l'énergie, comme des domaines prometteurs. Nous avons l'intention de poursuivre la formation de cadres nationaux béninois dans les universités russes. Plus de 2.500 spécialistes du Bénin ont suivi une formation dans notre pays.
Nous confirmons notre disposition inchangée à poursuivre le développement global et le renforcement des liens russo-béninois traditionnellement amicaux.
Sur l'anniversaire de la signature de l'accord franco-soviétique sur la formation du régiment Normandie-Niémen
"L'Accord entre les représentants de l'Armée rouge et le représentant du commandement militaire de la France combattante sur la participation d'unités aériennes françaises aux opérations en Union soviétique" ("Normandie-Niémen") a été signé le 25 novembre 1942 à Moscou.
Le Président du Comité national de la France combattante, Charles de Gaulle, a annoncé au début de la guerre sa volonté d'envoyer un contingent militaire français au commandement de l'Armée rouge pour mener une lutte conjointe sur le front germano-soviétique. Le 1er septembre 1942, Charles de Gaulle a signé un décret sur la formation du régiment "Normandie" constitué de pilotes volontaires.
Le 1er décembre 1942, le journal Pravda a publié un communiqué sur l'arrivée des pilotes français qui devaient combattre l'Allemagne nazie. Les Français ont transféré en URSS 72 volontaires: des aviateurs et des mécaniciens. Avec 17 techniciens et mécaniciens soviétiques, ils ont formé le régiment Normandie, du nom d'une région française. Le régiment a été stationné dans la ville d'Ivanovo. Les pilotes ont rapidement maîtrisé les avions soviétiques Iak et ont commencé les vols de combat le 5 avril 1943.
Le régiment a participé à la bataille de Koursk, à la libération de Smolensk, à l'offensive Bagration en Biélorussie et à la libération de la Lituanie. C'est après cette dernière opération que le nom de l'unité a été changé: elle a été rebaptisée "Normandie-Niémen" en hommage à sa démonstration de courage lors de la traversée du fleuve Niémen en novembre 1944.
Les pilotes français ont fait preuve de qualités professionnelles et d’un héroïsme exceptionnels. Ils ont effectué plus de 5 000 vols, ont participé à 867 combats aériens, ont détruit 273 avions nazis et en ont endommagé encore 80 pendant la guerre. Tous les pilotes ont reçu des décorations soviétiques, et quatre aviateurs ont obtenu la médaille de Héros de l'Union soviétique. Des pertes étaient évidemment inévitables: 42 aviateurs sont morts au combat.
Le régiment est revenu en France avec les avions offerts par le commandement soviétique. D'après un message de TASS publié en juin 1945, "les avions et les armes aériennes que les pilotes français ont utilisé courageusement et avec succès sur le front germano-soviétique" ont été transmis au régiment comme un geste d'amitié entre les peuples soviétique et français. Aujourd'hui, on peut dire avec certitude que la participation de pilotes français à la Grande Guerre patriotique n'est pas qu'un symbole de la lutte internationale contre le nazisme. Les membres du régiment sont restés dans l'histoire comme des frères d'armes, une véritable équipe, des héros qui ont réellement contribué à la victoire commune.
Sur la proclamation de la république en Barbade et l'investiture du premier président à l'occasion des 55 ans de l'indépendance de ce pays
Le 30 novembre, la Barbade fête les 55 ans de son indépendance. À cette occasion, le pays deviendra une république le 29 novembre et sa première présidente, Sandra Mason, sera investie.
L'histoire de cet État caraïbéen revêt beaucoup de traits caractéristiques qui avaient marqué le mouvement de toute la région de l'époque de la dépendance coloniale vers le statut moderne d'État souverain et démocratique. Ce chemin long et difficile a culminé avec l’indépendance complète de la Barbade, qui a renoncé au système de pouvoir monarchique au sein du Commonwealth pour devenir une république. Dans ce contexte, les efforts du peuple de la Barbade pour la formation de son identité et d’un vecteur de développement indépendant méritent sincèrement le respect.
Les relations actuelles entre nos pays s'appuient des traditions d'amitié et de coopération mutuellement avantageuse. La Barbade est un partenaire prometteur de la Russie non seulement au niveau bilatéral, mais aussi dans le cadre de la CARICOM. Nous partageons le même attachement aux principes de multilatéralité et de respect au droit international, et coopérons de manière constructive à l'Onu.
Nous sommes prêts à poursuivre le développement des liens bilatéraux dans les domaines d'intérêt commun tels que le commerce, l'économie, les investissements, la culture, les liens humains, le tourisme, etc.
Nous félicitons le peuple et le gouvernement de la Barbade à l'occasion de cette fête et de l'instauration de la république, et Sandra Mason pour son élection à la présidence. Nous leur souhaitons bien-être et prospérité.
Réponses aux questions:
Question: La cour d'appel d'Allemagne a ordonné d'extrader aux États-Unis le musicien et DJ russe Denis Kaznatcheïev, accusé de blanchiment d'argent. Selon plusieurs militants des droits de l'homme, de graves infractions procédurales ont été commises. Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de cette décision de la cour allemande? Quelles démarches seront entreprises par la Russie pour que cette décision soit révisée?
Réponse: Depuis plus d'un an, la justice américaine exige des autorités allemandes qu’elles extradent aux États-Unis le musicien russe Denis Kaznatcheïev, qui réside en Allemagne et est accusé par les États-Unis d'être impliqué dans des opérations de blanchiment d'argent via internet. Notre citoyen, qui se trouve assigné à domicile depuis des mois, nie avoir commis ces crimes. Les avocats du Russe ont récemment informé les collaborateurs consulaires de l'Ambassade de Russie dans la capitale allemande de la décision du 4e Collège des affaires pénales du tribunal de Land de Berlin du 4 novembre 2021 d’approuver sa délivrance aux Américains, malgré les nombreuses objections juridiques fondées exprimées par la défense de Denis Kaznatcheïev dans le cadre de ce procès.
Compte tenu de ces éléments, nous exprimons une protestation catégorique à l'éventuelle extradition du citoyen russe par les autorités allemandes vers les États-Unis. Avant tout, la Russie n'a jamais reconnu ni ne reconnaîtra à terme la juridiction extraterritoriale des organes judiciaires américains et d'autres pays. De ce fait, nous considérons les efforts de Washington pour placer en détention par le biais de tiers et le déplacement forcé sur son territoire de Denis Kaznatcheïev ainsi que de nombreux autres Russes (rappelons les affaires Viktor Bout et Konstantin Iarochenko) comme des "kidnappings politiques" visant à afficher l'auto-attribution par l'État américain du "droit du plus fort". Les forces de l'ordre russes n'ont reçu aucune requête des États-Unis concernant l'activité criminelle supposée du citoyen russe, ce qui nous donne des raisons de douter de la véracité de la version concernant les raisons purement pénales et juridiques de ses poursuites par les renseignements américains. Question logique: s'il existe des faits qui témoignent, selon les États-Unis, de sa culpabilité, pourquoi ne pas les fournir aux autorités russes et aux forces de l'ordre de la Fédération de Russie?
Nous avons parlé avec les autorités allemandes via les canaux diplomatiques plusieurs fois de la situation de Denis Kaznatcheïev. Nous avons attiré l’attention des collègues allemands sur le fait évident que dans le cadre de la "chasse aux Russes" politisée qui se poursuit aux États-Unis, et notamment aux "hackers russes", le Russe ne pouvait pas compter sur un procès juste et impartial de la justice américaine et qu'il serait condamné à la peine la plus ferme et disproportionnée par rapport aux chefs d'inculpation. Pour cette raison et pour des notions d'humanisme, nous sommes convaincus que l'affaire de Denis Kaznatcheïev doit être examinée par un tribunal allemand. Nous sommes certains que Berlin ne peut pas contester le droit du citoyen à une protection juridique réelle et non formelle pour défendre ses intérêts légitimes et sa réputation, dont il sera forcément privé aux États-Unis.
Selon nos informations, les avocats de Denis Kaznatcheïev ont l'intention de contester cette décision du tribunal allemand du 4 novembre. Les collaborateurs consulaires de notre Ambassade en Allemagne se trouvent en contact direct avec le Russe et sa défense. Nous continuerons de suivre attentivement l'évolution de la situation. Si les autorités allemandes extradaient le citoyen russe avant le passage de son affaire devant toutes les instances d'appel prévues par la législation allemande et le droit international, elles deviendraient de facto complices d'une grave action antirusse, ce qui serait pris en compte par la Russie dans son interaction avec l'Allemagne sur les questions concrètes qui intéressent Berlin.
Question: Les représentants talibans ont annoncé leur disposition à nommer de nouveaux collaborateurs des missions diplomatiques de l'Afghanistan à l'étranger. En cas de changement de personnel à l'ambassade afghane à Moscou, la Russie approuverait-elle ces nominations? Et quelle est actuellement la communication de la Russie, via les canaux diplomatiques, avec les nouvelles autorités de l'Afghanistan?
Réponse: Nous avons vu les communiqués de presse sur les projets des talibans de nommer de nouveaux représentants dans leurs missions étrangères. Nous n'avons pas reçu de requêtes officielles à ce sujet. Le Ministère des Affaires étrangères n'a reçu aucune notification de la partie afghane, c'est pourquoi il est trop tôt pour faire des déclarations quelconques.
L'Ambassade de Russie à Kaboul a établi une interaction constructive avec le gouvernement afghan intérimaire, notamment avec les représentants du Ministère des Affaires étrangères de ce pays. L'Ambassadeur de Russie en Afghanistan, Dmitri Jirnov, commente régulièrement toutes les rencontres et les pourparlers. Nous entretenons des contacts de travail en accomplissant des tâches actuelles telles que la livraison d'aide humanitaire russe en Afghanistan. Nous interagissons étroitement en réglant les questions à l'ordre du jour.
Question: Le Premier ministre géorgien Irakli Garibachvili a déclaré que les conditions n'étaient pas encore réunies pour des contacts directs avec le gouvernement russe, que cela ne devait pas être une rencontre juste pour se rencontrer. Y a-t-il actuellement des conditions que la Russie pourrait proposer à Tbilissi pour rétablir les relations diplomatiques, et quelles sont les perspectives d'organisation de contacts bilatéraux?
Réponse: Ce n'est pas la Russie qui a rompu les relations diplomatiques avec la Géorgie. C'était une initiative de Mikhaïl Saakachvili. C'est ce qui détermine notre approche de cette question.
Question: Vous avez commenté récemment les déclarations de Joe Biden et de Barack Obama, qui critiquaient la Russie pour ses "efforts insuffisants" dans la lutte contre les émissions. Peut-on s'attendre à une opinion détaillée de la Russie à l'issue de la conférence de Glasgow? Il serait intéressant de savoir comment nous percevons, dans ce contexte, la position des États-Unis et la position de l'UE. Quels sont les maillons faibles que la Russie identifie chez eux?
Réponse: Pendant des années, les partenaires américains nous ont critiqué pour la prétendue désinformation répandue par des hackers, mais cet ordre du jour semble épuisé aujourd'hui et ils ont commencé à nous critiquer pour les émissions. Quoi qu'on fasse, ils trouveront toujours un prétexte pour critiquer.
La position russe sur l'agenda climatique international était et reste cohérente. Il faut savoir et comprendre, en couvrant nos approches, que quand nous parlons de cohérence cela ne signifie pas que la position de la Russie, une fois élaborée et fixée, ne change plus parce qu'elle est en béton. Tout cela ne s'appuie pas sur l'obstination ou l'intransigeance. Ce n'est pas le cas. La position russe ne s'appuie pas sur une orientation idéologique mais sur des faits, notamment sur des approches juridiques sur lesquelles doit se construire la position de l'État dans les affaires internationales: l'apparition de nouvelles informations factuelles, leur incorporation, le traitement au niveau analytique et l'utilisation des conclusions (après le travail nécessaire) dans l'élaboration de la position. L'agenda climatique est un exemple marquant, d'une part, de la cohérence de la position russe (on sait comment elle est établie) et, d'autre part, elle tient compte des nouvelles informations, des élaborations des scientifiques, des nouvelles statistiques, de la situation dans les relations internationales. Cette position ne dépend pas de la conjoncture, du fait qu'un certain groupe de certaines forces impose uniquement ses intérêts, puis change avec le début d'une approche de l'autre côté. Elle tient compte des intérêts nationaux de notre pays et les combine aux efforts de la communauté internationale sur la base du droit et des données scientifiques.
J'attire de nouveau votre attention sur le commentaire publié sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères le 22 novembre et sur le fait que notre position n'est pas soumise à la conjoncture politique. Malheureusement, c'est précisément l'approche que nous constatons chez nos partenaires américains. Avec l'arrivée de nouvelles personnalités politiques, opérateurs économiques ou acteurs, la position des États-Unis dans les affaires internationales sur le dossier climatique peut changer jusqu'à s’inverser.
Nous remarquons la déclarativité, le populisme et la contradiction dans pratiquement tous les commentaires des représentants politiques occidentaux. Ils sonnent de manière alarmiste en parlant de la nécessité de renforcer les "ambitions" des efforts engagés. Que cela signifie-t-il en pratique? Que cachent ces grands mots? La communauté internationale a débouché sur une entente globale à l'issue de la conférence de Paris sur le climat. Son importance ne doit pas être diminuée au profit des objectifs égoïstes et des "ambitions" climatiques des États-Unis et de certains pays européens.
De notre côté, nous avons tout fait pour que les décisions de la conférence de Glasgow soient une continuité logique de l'accord de Paris. Nos experts ont apporté une grande contribution à la prise de décisions primordiales notamment sur les forêts et l'exploitation des terres, sur le renforcement de l'efficacité des échanges d'unités d'hydrocarbures. Ce travail doit se poursuivre, être mené ensemble sans chercher sciemment chez les autres des "points faibles". Les spécialistes doivent interagir en permanence. S'il existe des questions, des problèmes ou des points de divergence, il faut chercher des points de convergence.
Il est inadmissible que les pays occidentaux engagent des actions non compétitives et protectionnistes contre les fournisseurs de matières premières et d'hydrocarbures, qui sont de facto un "écran vert" pour promouvoir leurs intérêts économiques, pour que le dossier climatique ne soit pas politisé.
Question: Des communiqués sur la rencontre entre les dirigeants de la Russie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan circulent sur internet. Comment se déroulent les relations trilatérales?
Réponse: Pendant la dernière conférence de presse, nous avons parlé en détail du travail actuel, de la manière dont les efforts trilatéraux sont réalisés en pratique. Les commentaires des réunions au sommet sont la prérogative de l'Administration du Président de la Fédération de Russie.
La Russie fait tout pour engager des démarches afin de renforcer la stabilité et d’établir une vie pacifique dans cette région. Une attention particulière est focalisée actuellement sur la reprise et le développement des liens commerciaux, économiques et de transport.
Question: Dans son rapport annuel sur la liberté de religion dans le monde, le Département d'Etat américain a inscrit la Russie sur la liste des pays enfreignant la liberté de religion. Les résultats du rapport l'associent au fait que le pays a commis des violations systématiques, continues et scandaleuses de la liberté de religion. Comment le Ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il ce rapport?
Réponse: Une petite précision chronologique. Le rapport annuel sur la protection des droits des croyants dans le monde a été publié par le Département d'Etat américain en mai dernier. La Russie avait alors rapidement réagi. Le Ministère russe des Affaires étrangères a publié sur son site le 24 mai un commentaire de l'ambassadeur itinérant du Ministère russe des Affaires étrangères Guennadi Askaldovitch, qui parle d'une appréciation préconçue et non objective de la politique de la Russie dans le domaine religieux. Mais les Américains sont allés plus loin. Le 17 novembre dernier, le Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, dans le cadre de la législation nationale, a présenté une liste d'États et d'entités non étatiques qui "préoccupent" Washington en termes de garantie de la liberté de religion. Désormais, la Russie figure sur la liste des États qui inquiètent particulièrement les Américains car elle commettrait prétendument des "violations systématiques et scandaleuses de la liberté de religion".
Dire que l'avis américain ne correspond pas à la réalité et ne concorde pas avec les faits est une appréciation très légère, selon moi. C'est une nouvelle attaque préméditée des États-Unis contre notre pays et plusieurs autres États. Manifestement, ceux qui sont en charge de ce sujet s'appuient sur les informations non vérifiées de gens qui "absorbent" les subventions et ont une orientation antirusse. Les auteurs n'ont aucune idée de la vie en Russie, de nos joies et de nos malheurs. Ils pourraient apprendre bien des choses en venant et en communiquant.
En tant qu'État multiconfessionnel, la Russie adopte une attitude responsable de la mise en œuvre de la politique dans le domaine des relations religieuses. Nous avons souligné plusieurs fois notre expérience historique. Elle nous enseigne qu’il faut adopter une attitude prudente, attentive et responsable de la régulation en la matière. Nous avons également appelé nos partenaires américains à suivre cette règle. Mais les États-Unis, comme l'indique leur politique, sont tout simplement incapables d'entendre l'argumentation de leurs collègues de la communauté internationale et poursuivent obstinément leurs tentatives de dicter leur volonté au monde entier. Et à chaque fois, elle est différente. Cette arrogance n'étonne pratiquement plus personne. Il est devenu évident depuis longtemps que l'administration américaine politise intentionnellement le secteur religieux, ne cherchant qu'une chose: sous couvert de la préoccupation pour les droits des croyants, avoir la possibilité d'influencer d'autres pays, de les punir ou de les encourager, de les motiver à commettre certaines actions. Ils punissent ceux qui refusent de suivre le sillage de leur politique, ceux qui ne reconnaissent pas leurs doctrines et concepts. C'est un nouvel instrument d'influence, de pression et d'ingérence dans l’ordre du jour national. C'est indéniablement une approche sans issue.
Question: Précédemment, la chaîne CNN a rapporté que les États-Unis comptaient envoyer en Ukraine des conseillers militaires et des armes sur la toile de fond d'informations selon lesquelles la Russie planifierait prétendument une attaque. Il est également rapporté que Washington parlait déjà avec les partenaires américains de nouvelles sanctions contre la Russie. Que pense le Ministère des Affaires étrangères de tels projets des États-Unis? La Russie a déjà exprimé sa position sur les communiqués concernant la prétendue "invasion" planifiée de l'Ukraine au niveau public, mais prévoit-on des contacts diplomatiques avec les partenaires américains et européens pour leur faire comprendre sa vision de la situation?
Réponse: Si vous regardez CNN, vous devez savoir que nous avons déjà "attaqué" plus d'une fois l'Ukraine. Et que des "chars sillonnent les champs ukrainiens". En regardant CNN, cela se produit déjà depuis plusieurs années. Nous y avons "fait" tellement de choses. C'est pourquoi il vaut mieux éviter de se référer aux informations de cette chaîne. Nous avons été contraints tellement de fois de désavouer et de percer à jour "solennellement" leurs fakes.
Les États-Unis et les pays de l'Otan prônent en paroles le règlement au plus vite du conflit dans le Donbass, mais dans les faits ils remplissent ce pays - je fais allusion au régime de Kiev - en armes, qui sont utilisées dans la région contre ceux qu'il qualifie de ses propres citoyens dont, soi-disant, il se préoccuperait. Au nom de ces mêmes personnes le régime de Kiev supplie la communauté internationale de lui apporter constamment une certaine assistance et de le protéger contre la Russie. Tout cela est fait au nom des gens contre lesquels les armes fournies par l'Occident sont utilisées. Un terrible cercle vicieux. On ne fournit pas seulement des armes. On organise des exercices des États-Unis et de l'Otan avec l'armée ukrainienne. Le développement militaire global de ce pays se poursuit. Les Accords de Minsk sont complètement oubliés. Tout ce qui concerne les droits de l'homme n'est pas du tout appliqué en Ukraine, comme s’il y avait une note de bas de page - toutes ces déclarations et règles sur les droits de l'homme s'appliquent partout sauf en Ukraine.
On assiste à une déstabilisation générale de la situation. Les risques d'escalade grandissent.
En ce qui concerne les sanctions américaines, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov les a commentées il y a quelques jours pendant le forum "Agenda international des affaires russes: défis, risques, stratégie d'interaction avec l'État", en disant ceci: "Un signe de notre temps est que depuis de nombreuses années, la plupart des États occidentaux, Américains en tête, ont recours à des restrictions unilatérales motivées par des considérations politiques, imposées pour tout et sans raison". C'est l'un des derniers commentaires faits par les hauts représentants de la Russie.
Question: Le Vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a annoncé précédemment qu'un sommet des présidents russe et américain faisait actuellement l’objet de préparatifs méticuleux. Évoquez-vous des rencontres ou négociations préliminaires entre les deux chefs de diplomatie?
Réponse: Nous avons un format très clair. C'est l'Administration du Président russe qui commente les négociations au sommet.
Question: Est-ce que l'Arménie assurera le contrôle douanier sur les communications futures entre l'Azerbaïdjan et le Nakhitchevan?
Réponse: Nous soulignons la nécessité d’une mise en œuvre cohérente des ententes des leaders russes, azéri et arménien du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021, notamment des clauses concernant le déblocage des liens économiques et de transport dans le Caucase du Sud. Ce travail est assuré par le Groupe de travail tripartite coprésidé par les vice-premiers ministres des trois pays.
Toutes ces questions ont été évoquées hier lors de la visite du Vice-Premier ministre russe Alexeï Overtchouk à Erevan et à Bakou. Les efforts visant à déboucher sur des ententes en matière de déblocage des liens de transport dans la région en respectant l'équilibre des intérêts de tous les acteurs ont de bonnes perspectives.
Nous estimons que le transport international via les itinéraires débloqués sera effectué sur la base des accords internationaux et des législations nationales de tous les pays.
Question: Vagan Ounaïan, porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, a annoncé le 23 novembre 2020 que l'Arménie avait demandé la médiation de la Russie dans la normalisation de ses relations avec la Turquie. La Russie a-t-elle déjà évoqué ce sujet avec la Turquie? Y a-t-il des résultats dans ce domaine?
Réponse: Je peux confirmer que l'Arménie a demandé notre médiation entre Erevan et Ankara. La Russie a intérêt à ce que les relations turco-arméniennes se normalisent, fait des efforts dans ce domaine et est prête à favoriser ce processus dans le futur. Le lancement de ce dernier devrait favoriser l'assainissement de la situation globale dans la région, la formation d’une atmosphère de confiance et de bon voisinage, qui est très importante aujourd'hui.
Dès qu'il y aura de nouveaux éléments concrets, nous vous en informerons si cela ne nuit pas au processus, sensible, de négociations.
Question: Les réseaux sociaux russes et arméniens évoquent activement la demande arménienne d'aide russe au cours de la récente invasion des forces armées de l'Azerbaïdjan sur le territoire de l'Arménie. Y a-t-il bien eu une requête officielle des autorités arménienne au niveau de l'OTSC ou des accords bilatéraux?
Réponse: Nous l'avons déjà commenté lors de la dernière conférence de presse, ainsi que le 16 novembre dernier. Le secrétariat de l'OTSC a réagi à la situation.
Une médiation efficace de la Russie a permis de lever rapidement les tensions à la frontière. Nous continuons de surveiller attentivement la situation à la frontière. Nos militaires et gardes-frontières maintiennent des contacts avec leurs collègues arméniens et azéris.
Question: Lors de la récente réunion élargie du Collège du Ministère russe des Affaires étrangères, le Président russe Vladimir Poutine a évoqué le problème des compatriotes comme l'un des objectifs prioritaires. Pouvez-vous donner des détails? Est-ce que le Président a donné des directives? À quoi faut-il s'attendre? Une question d'actualité est la facilitation de l'obtention de la nationalité russe. Est-ce que le Ministère des Affaires étrangères a la possibilité ou le droit d'influer sur ce processus? Est-il possible d'obtenir la nationalité russe via des missions russes à l'étranger, sans entrer sur le territoire de la Russie?
Réponse: Il s'agit d'un sujet très vaste, sur lequel travaillent le Ministère des Affaires étrangères, toutes nos ambassades et l'agence Rossotroudnitchestvo. Le Département pour le travail avec les compatriotes et les unités territoriales du Ministère s'occupent eux aussi de cette question via leurs propres canaux.
Nous menons un travail quotidien colossal visant à protéger les intérêts des citoyens et à les soutenir dans différents domaines. Nous développons nos contacts avec des associations de compatriotes. Nous avons invité à une réunion aujourd'hui une association d'avocats qui aidait les citoyens russes à l'étranger. Ce sujet a également été évoqué d'un point de vue pratique: il s'agit des modalités du soutien juridique octroyé aux gens qui se retrouvent dans une situation difficile en raison de leur interpellation, etc.
C'est l'une des priorités du travail de notre ministère. Nous travaillons via les conseils de coordination des organisations de compatriotes russes ou de manière individuelle. Les problèmes des communautés russes ont été évoqués au cours du VIIe Congrès mondial des compatriotes russes à l'étranger qui s’est tenu les 15 et 16 octobre 2021 à Moscou. Cet événement a réuni environ 400 dirigeants d'associations de compatriotes de 102 pays. Il y avait également vos compatriotes, deux militantes slovaques. Des représentants du pouvoir, des fondations et des régions russes, qui ont intérêt de coopérer avec la diaspora (cela mérite une mention spéciale), ont également participé aux travaux du Congrès. Ce dernier a permis d'évoquer un grand nombre de projets dans le domaine de la protection des droits et des intérêts légitimes des compatriotes à l'étranger, du soutien et de la promotion de la langue et de la culture russes à l'étranger, du développement des liens entre les communautés étrangères et les régions russes, de l'élargissement de la coopération économique et du développement des médias russophones. Tout cela sera mis en pratique. Un autre événement visant à consolider le monde russe, à développer des liens régionaux, horizontaux, a été la XIVe Conférence régionale de compatriotes russes des pays d'Europe organisée les 28 et 29 octobre 2021 à Vienne. La vice-présidente du Conseil de coordination des compatriotes de Slovaquie a également pris part à cet événement.
En ce qui concerne les mesures concrètes, nous corrigerons et adapterons nos approches en fonction des nouveaux défis auxquels font face nos compatriotes et le monde entier. Nous constatons aujourd'hui un nouveau sujet (il existait par le passé, mais dans une mesure moins importante): la pression sur les militants de la diaspora russe. Nous l'avons déjà évoqué aujourd'hui avec l'association d'avocats. Le Conseil de coordination des organisations de compatriotes russes aux États-Unis a été obligé de suspendre ses activités la semaine dernière en raison des persécutions de la part des services de sécurité américains. Les compatriotes ont le droit légitime de maintenir des liens avec leur patrie, de garder leur identité culturelle, de soutenir la langue russe. Ce droit est bafoué dans tout un nombre de pays, surtout dans les pays baltes et en Ukraine. Nous intensifierons nos efforts afin de prévenir la discrimination de nos communautés à l'étranger, et utiliserons notamment des plateformes internationales à ces fins.
Nous continuerons de soutenir des projets culturels et humains de compatriotes russes, leurs initiatives visant l'élargissement et l'approfondissement de la coopération entre les sociétés civiles de la Russie et des pays de séjour. Les portes des missions diplomatiques russes et des Centres russes de science et de culture sont ouvertes, bien que beaucoup de pays font face au confinement, et la situation épidémiologique empêche donc ce travail. Dans tous les cas, des contacts virtuels sont toujours possibles. Nous maintenons des contacts malgré les évolutions de la pandémie.
En ce qui concerne la nationalité et la facilitation de son obtention, selon la loi fédérale №62-F3 du 31 mai 2002 "Sur la nationalité de la Fédération de Russie", la nationalité russe peut être accordée, en contournant l'exigence de séjour permanent en Russie, aux apatrides qui ont été citoyens soviétiques, ont vécu ou séjournent toujours dans les pays de l'ex-URSS sans avoir obtenu la nationalité de cet État, ou aux enfants mineurs de mariages mixtes à l'extérieur de la Fédération de Russie.
Au cours des dix premiers mois de 2021, les consulats russes ont lancé la procédure d'octroi de la nationalité russe à plus de 2.200 apatrides et à plus de 21.000 enfants nés de mariages mixtes à l'étranger.
Le décret du Président russe № 622 du 31 octobre 2018 a adopté la Conception de la politique migratoire de la Fédération de Russe pour 2019-2025. L'objectif principal réside dans l'immigration volontaire en vue du séjour permanent en Russie des compatriotes russes à l'étranger, ainsi que de toutes les autres personnes capables de s'intégrer efficacement à la société russe.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette conception, le Ministère des Affaires étrangères participe activement à l'élaboration de projets de loi fédéraux visant la simplification des règles et des procédures existantes d’obtention de la nationalité russe. Nous pouvons notamment citer parmi les dernières modifications l'annulation de l'exigence de renoncer à une autre nationalité éventuelle en cas de délivrance du passeport russe, ou l'octroi facilité de la nationalité aux catégories suivantes de demandeurs:
- les promus des universités russes;
- les spécialités qualifiés dont les métiers sont en demande dans l'économie russe;
- les citoyens de la Biélorussie, de la Moldavie, du Kazakhstan et de l'Ukraine;
- les étrangers ou les apatrides mariés aux citoyens russes, séjournant sur le territoire russe et ayant des enfants communs dans ce mariage.
Le Ministère a contribué à l'adoption d'une loi permettant d'octroyer le titre de séjour ou la nationalité russe aux certaines catégories de demandeurs sans l'exigence d'obtenir préalablement un permis de séjour provisoire. Cela concerne notamment les personnes originaires de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, les ex-citoyens de l'URSS, les individus ayant un parent ou un enfant qui est citoyen russe et séjourne en Russie, ou les étrangers reconnus comme porteurs de la langue russe.
Question: Les USA envisagent un boycott diplomatique des Jeux olympiques prévus en février prochain à Pékin. Le président américain Joe Biden a déclaré que cette option était à l’étude. Quel est votre commentaire? Quel est leur véritable objectif ?
Réponse: Notre position de principe consiste à ne pas politiser la question de la tenue des Jeux olympiques, où que ce soit, y compris en Chine. Nous estimons que le sport et la politique sont deux sphères distinctes.
Nous n’avons aucune raison de douter que la Chine sera en mesure d'organiser cet événement sportif au plus haut niveau tout en tenant compte des contraintes épidémiologiques existantes.
Nous constatons que les États-Unis, en avançant régulièrement des prétextes fallacieux ou sans rapport avec l’agenda sportif, entreprennent des démarches ou lancent des campagnes d'information et des campagnes politiques visant à perturber ou à compliquer la tenue des Jeux olympiques dans les pays sur lesquels les États-Unis veulent exercer une pression et une influence quelconque.
La Russie a fait l'objet de campagnes d'information similaires de la part des États-Unis lorsque les Jeux olympiques d'hiver ont été organisés à Sotchi. Je pense que vous vous en souvenez: publications dans les médias, déclarations des dirigeants, tout un "chœur" de journalistes, d'activistes américains, d'analystes politiques, etc. Certains athlètes engagés ont également appelé au boycott, à la pression sur notre pays et à d'autres mesures. Nous sommes passés par tout cela. Ces Jeux Olympiques ont été magnifiques, c'était un événement de grande envergure qui a laissé une trace significative dans l'histoire du mouvement olympique.
Nous vous souhaitons tout le succès et de ne pas céder à de telles provocations, d’organiser cet événement au nom de la paix, dans l’intérêt des athlètes et des amateurs de sport, d’offrir aux gens cette belle fête et de tout faire pour que, dans ce cas de figure précis, le bien triomphe sur le mal.
Question: La situation en Éthiopie est difficile. Que compte faire la Russie pour la régler ? Un certain nombre de pays (France, Turquie) ont averti leurs citoyens de la possibilité d'une évacuation. La Russie envisage-t-elle d'évacuer ses citoyens ?
Réponse: La situation militaire et politique en République démocratique fédérale d'Éthiopie reste compliquée. L'escalade de la confrontation armée entre les troupes gouvernementales et les unités du Front de libération du peuple du Tigré et de l'Armée de libération oromo est très préoccupante.
La Russie soutient pleinement les efforts de la communauté africaine pour régler le conflit éthiopien interne. Nous partageons l'approche du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, qui a souligné lors de sa réunion extraordinaire du 8 novembre dernier la nécessité d’instaurer un cessez-le-feu le plus rapidement possible afin de mettre fin à l'effusion de sang et de créer des conditions permettant de surmonter les conséquences humanitaires des hostilités.
Nous espérons une aide active à la sortie de crise de la part du Haut Représentant du Président de la Commission de l'Union africaine pour la région de la Corne de l'Afrique, l'ancien Président de la République fédérale du Nigeria O.Obasanjo. Le 23 novembre dernier, il a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Moscou. Lors de cet entretien, une attention prioritaire a été portée à la recherche des moyens de stabiliser la situation en Éthiopie.
Au regard de la détérioration de la situation en Éthiopie, nous avons conseillé aux citoyens russes de ne pas se rendre dans ce pays sans nécessité absolue. Un avertissement a été publié à cet effet sur le portail d'information du ministère russe des Affaires étrangères. Quant à l'éventuelle évacuation des Russes, nous suivons de près la situation et sommes en contact permanent avec l'ambassade de Russie à Addis-Abeba. Toute solution à cet égard sera prise en fonction des besoins. Nous analysons rapidement toutes les informations qui nous parviennent.
Question: La semaine dernière, Bakou a accueilli la première réunion du Conseil d'experts russo-azerbaïdjanais organisée, côté russe, par le Conseil russe des affaires internationales. Comment le ministère russe des Affaires étrangères voit-il cette initiative bilatérale et, plus généralement, le développement des contacts russo-azerbaïdjanais dans leur ensemble au niveau politique, diplomatique et des experts ?
Réponse: Nous saluons la première réunion du Conseil d'experts russo-azerbaïdjanais sur le thème "Le partenariat stratégique russo-azerbaïdjanais en tant que facteur important du développement post-conflit et de la coopération régionale", qui s'est tenue à Bakou les 19 et 20 novembre. L'événement a permis de discuter non seulement de la coopération bilatérale mais aussi de l'interaction dans la région dans son ensemble.
De telles réunions au niveau des experts complètent harmonieusement les contacts politiques et diplomatiques intensifs et renforcent les efforts officiels visant à trouver des solutions mutuellement bénéfiques pour stabiliser la situation dans la région et normaliser les relations entre Bakou et Erevan. Pour ainsi dire, ils enrichissent les efforts politiques en avançant un ordre du jour plus spécifique et réaliste.
Nous pensons qu'il est important d’avancer vers le lancement d'un dialogue d'experts trilatéral Russie-Azerbaïdjan-Arménie.