Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 22 juillet 2021
Sur la réunion du Conseil mondial de coordination des compatriotes russes
Le Conseil mondial de coordination des compatriotes russes se réunira en ligne mardi 27 juillet, avec le soutien du Ministère russe des Affaires étrangères. Je rappelle que le Conseil mondial est le principal organe exécutif du Congrès mondial des compatriotes.
Les participants évoqueront la préparation du 7e Congrès mondial des compatriotes prévu les 14 et 15 octobre à Moscou, ainsi que l'activité visant à défendre les intérêts de la diaspora, à soutenir et à promouvoir le russe, et d'autres questions d'actualité pour nos compatriotes. A part sera abordée l'interaction en matière d'information avec les organisations d'expatriés russes dans le contexte des élections législatives à venir à la Douma d’État.
Sur la commémoration prévue devant la Chapelle orthodoxe russe sur la route du col de Vrsic (Slovénie)
Des activités traditionnelles de commémoration se dérouleront samedi 31 juillet en Slovénie devant le mémorial aux guerriers russes de la Première Guerre mondiale, à la Chapelle orthodoxe russe du col de Vrsic dans les Alpes. Ce monument historique érigé par des prisonniers de guerre russes en 1916 est devenu célèbre en tant que symbole de l'amitié russo-slovène il y a cinq ans, quand le Président russe Vladimir Poutine a participé aux festivités à l'occasion du 100e anniversaire de la chapelle.
Une cérémonie annuelle est organisée devant la Chapelle orthodoxe russe par l'Ambassade de Russie en Slovénie, par le Groupe d'amitié Slovénie-Russie et la mairie de Kranjska Gora. Elle contribue au renforcement de l'entente entre nos peuples et à la préservation de la mémoire historique.
Cette année, la délégation russe est dirigée par le vice-Président du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, Konstantin Kossatchev.
Sont attendus de hauts dirigeants slovènes, des hiérarques de l’Église orthodoxe russe et de l’Église catholique slovène, des représentants du grand public et des journalistes. Les festivités se déroulent sous la supervision honoraire du vice-Premier ministre et Ministre slovène du Développement économique et des Technologies, Zdravko Pocivalsek.
Sur la plainte internationale déposée par la Russie contre l'Ukraine à la Cour européenne des droits de l'homme
La Fédération de Russie a déposé une plainte internationale contre l'Ukraine à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Cela faisait longtemps que cette démarche devait être entreprise. Depuis le coup d’État illégal en Ukraine, la situation en matière de droits de l'homme non seulement ne s'est pas améliorée dans le pays malgré les attentes des "combattants pour l'indépendance", mais s'est dégradée. Aucune enquête n'est menée à ce jour sur les crimes commis par les autorités du Maïdan et leurs complices au tout début de la crise en Ukraine - il est question de l'incendie de la Maison des syndicats d'Odessa, du déclenchement de l'opération dite antiterroriste par Kiev contre son propre peuple, de la non-fermeture de l'espace aérien ayant entraîné le crash du vol MH-17 et d'autres crimes.
A ces infractions se sont ajoutées de nouvelles exactions qui se poursuivent de manière systémique à ce jour: "l'ukrainisation" totale de l'éducation et des médias (nous en parlerons en détail aujourd'hui) malgré les engagements internationaux en matière de défense des droits des minorités nationales, les persécutions de journalistes jugés "indésirables", le blocus de l'eau de la Crimée et bien d'autres - la liste est pratiquement interminable.
Tout cela témoigne, selon la terminologie de la CEDH, de l'établissement en Ukraine d'une "pratique administrative" (je souligne qu'il s'agit de la terminologie de la CEDH), ce qui signifie une complaisance systématique, au niveau des autorités officielles, à l'égard des violations de la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales non seulement par les organes du pouvoir, mais également par des citoyens au niveau individuel.
Pourquoi la Fédération de Russie a-t-elle agi maintenant? Pendant des années, nous avons reçu régulièrement de la part des citoyens et des organisations (aussi bien russes qu'ukrainiennes) des requêtes, des appels et même des prières de traduire Kiev devant la justice internationale pour ses actes illégaux. Des critiques ont été souvent exprimées: l'Ukraine a déjà déposé plusieurs plaintes contre la Russie, quand la Russie ferait-elle la même chose? Si l'on met de côté les manigances incontrôlées de Kiev, qui sont déjà de l'ordre de l'obsessionnel, je voudrais souligner que la retenue de la Russie pendant toutes ces années ne témoigne pas de l'absence d'arguments ou de preuves. Au contraire, nous avons accumulé une immense quantité d'informations et cette masse phénoménale de preuves sera utilisée à la Cour: rien n'a été oublié malgré toute la volonté de Kiev.
Moscou a toujours été d'avis que la saisie d'instances judiciaires était une mesure extrême à laquelle il n'était possible de recourir qu'en cas d'urgence. D'un côté, c'est motivé par le respect de notre pays envers les instances internationales, de l'autre, par l'aspiration à trouver d'autres moyens pacifiques pour régler le litige sans passer par un tribunal. Mais toute patience a des limites. L'impunité totale du régime de Kiev (qui le savourait) et l'inaction des structures internationales fermant les yeux sur les nombreuses exactions lui ont délié les mains. En traduisant l'Ukraine en justice internationale pour violation systématique des droits de l'homme (les innombrables plaintes individuelles contre l'Ukraine témoignent de l'ampleur de ces crimes), la Russie cherche à protéger l'ordre européen, la valeur principale du Conseil de l'Europe. Nous en avons tant entendu parler.
Nous espérons que la CEDH fera preuve d'indépendance et d'apolitisme en examinant la plainte russe et analysera en détail les preuves des violations des droits de l'homme par le régime de Kiev.
Sur l'entrée en vigueur de nouvelles normes linguistiques discriminatoires en Ukraine
L'ukrainisation forcée et la réduction de l'espace pour l'usage du russe et des langues des minorités nationales continuent.
Le 14 juillet 2021, la Cour constitutionnelle de l'Ukraine a pris une décision politisée et a reconnu comme constitutionnelle la loi scandaleuse sur la garantie du fonctionnement de l'ukrainien en tant que langue nationale officielle, malgré le fait que ses termes soient manifestement contraires à la Constitution du pays et qu'elle ait été adoptée avec de sérieuses infractions au règlement du Parlement ukrainien. La demande en ce sens avait été faite encore en 2019 par un groupe de députés ukrainiens, principalement de la "Plateforme d'opposition - Pour la vie".
Difficile d'aller plus loin à première vue. Mais il s'avère qu'il existe encore des secteurs qui n'ont pas été touchés par l'ukrainisation: les cinémas en ligne. Ils n'ont pas pu jouir longtemps de leur liberté et ont été finalement touchés par le contrôle du "Big Brother". Le 15 juillet 2021, un projet de loi a été déposé au Parlement ukrainien pour obliger les cinémas en ligne à diffuser en ukrainien 75% des films produits et/ou diffusés pour la première fois après le 16 juillet 2021 auxquels l'accès est possible depuis le territoire ukrainien.
Le 16 juillet 2021 en Ukraine sont entrées en vigueur les nouvelles normes de la loi "linguistique" mentionnée. L'ukrainisation forcée porte maintenant sur le secteur culturel et du divertissement, le secteur touristique, la production cinématographique, la diffusion de films, de séries au cinéma et à la télévision, l'édition de livres, les concerts et le théâtre, ainsi que les musées.
Les films non ukrainophones diffusés à la télévision ou au cinéma doivent être obligatoirement doublés en ukrainien. Des quotas sont instaurés sur le nombre de séances de films non doublés (en présence de sous-titres ukrainiens) au cinéma, qui ne doivent pas excéder 10% par mois. Quand l'histoire du Maïdan a commencé, on disait que c'était ce que le peuple souhaitait. Et que les changements qui s'opéraient en Ukraine étaient voulus par le peuple. Le peuple ukrainien ne peut-il pas décider lui-même sans quota dans quelle langue il lui est plus agréable, intéressant et confortable de regarder des films, de lire des livres, de visiter des musées, de lire les inscriptions sous les tableaux? Ou faut-il obligatoirement adopter des lois? Avec ces mesures, Kiev a prouvé qu'il n'agissait pas selon la volonté de la population mais selon la volonté d'un certain groupe d'individus représentant clairement une minorité dictant par la force sa volonté à la majorité. Premièrement, cela va à l'encontre des principes démocratiques. Deuxièmement, cela prouve que tout ce qui a été dit sur le fait que le peuple pouvait exprimer sa volonté uniquement à travers le Maïdan et les révolutions de couleur étaient mensongers. Et les décisions prises au sommet concernant le quota pour entendre l'ukrainien, le russe et d'autres langues servaient à imposer la volonté de la minorité et pas de la majorité. Ce n'est pas un constat de la volonté de la majorité mais l'imposition de la volonté de la minorité.
En ce qui concerne les maisons d'édition, elles doivent publier en ukrainien au moins 50% de leur tirage annuel, à l'exception des publications dans les langues des peuples autochtones et les langues officielles de l'UE. Les peuples de l'UE sont peut-être des habitants autochtones de l'Ukraine? Le régime de Kiev pourrait aller jusque-là.
Il devient obligatoire de passer un examen d'ukrainien pour ceux qui comptent travailler dans la fonction publique, dans les organes d'autonomie locale ou obtenir la citoyenneté ukrainienne.
Certains députés ukrainiens du parti proprésidentiel "Serviteur du peuple" ont entrepris des tentatives timides de retarder l'entrée en vigueur d'une partie de ces normes, mais pas du tout dans le but de protéger les droits de leurs citoyens parlant russe et les langues des minorités nationales mais dans leur propre intérêt financier, commercial, égoïste. La nécessité de doubler en ukrainien les séries et les films russes, notamment réalisés par le Studio Kvartal-95, fera subir d'importantes pertes à l'industrie télévisuelle. D'un autre côté, ils trouveront certainement un moyen de compenser. Il était également prévu de reporter l'examen obligatoire de langue nationale pour occuper des postes dans la fonction publique.
Cependant, sous la pression de la minorité nationaliste, les "serviteurs du peuple" ont rappelé leurs amendements et n'ont pas soutenu les propositions faites plus tôt par leurs collègues d'accorder la possibilité d'étudier dans sa langue natale à tous les niveaux, y compris les universités, non seulement pour les Ukrainiens et les peuples autochtones mais également pour d'autres ethnies, ainsi que d'annuler les amendes pour la violation de la loi linguistique.
Le Président ukrainien Vladimir Zelenski a signé hier une loi tout aussi discriminatoire sur les peuples autochtones de l'Ukraine, que nous avons déjà commentée. Ses termes étaient présents dans le projet de loi. J'ai vérifié pendant deux heures, elle n'a pas été publiée, je n'ai pas vu le texte final, mais nous espérons qu'ils ne la cacheront pas.
Nous sommes déçus que les structures de l'OSCE et du Conseil de l'Europe continuent de fermer les yeux sur la discrimination systémique de la population russophone en Ukraine. J'en ai parlé en commentant la plainte de la Russie à la CEDH. Vienne et Strasbourg font clairement preuve de complaisance envers Kiev en refusant d'entendre les préoccupations de la Russie et d'autres États. De tels doubles standards sont contraires aux missions de ces organisations et mettent à mal leur autorité en tant que formats européens.
L'entrée en vigueur de nouvelles normes de la loi sur la langue nationale est une autre atteinte à l'aspiration des citoyens ukrainiens à parler russe - la langue natale de la majorité de la population de ce pays. Ces nouvelles démarches discriminatoires des autorités ukrainiennes sont contraires à la CEDH, à la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et à la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales.
Les termes des documents fondamentaux adoptés à la CSCE/OSCE sont ignorés.
Je peux assurer que nous avons l'intention de poursuivre nos efforts pour attirer l'attention des mécanismes de défense des droits de l'homme de l'OSCE et du Conseil de l'Europe sur les infractions scandaleuses des engagements ukrainiens dans le cadre de ces organisations en matière de défense des droits des minorités nationales et linguistiques.
Nous continuerons d'exiger du Coordinateur des projets et de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine de surveiller la situation des minorités nationales, de refléter correctement toutes les atteintes à leurs droits et libertés dans ses rapports.
Sur l'entente entre les États-Unis et l'Allemagne concernant le Nord Stream 2
Malgré les tentatives de politiser le projet Nord Stream 2, bénéfique pour les Européens, en faisant entrave à sa réalisation suivant des intérêts géopolitiques et économiques, ce que Washington continue de faire activement, le gazoduc entrera bientôt en service. Quelles que soient les décisions étranges prises sous la pression des États-Unis, comme ce fut le cas lors des récentes négociations américano-allemandes, elles sont incapables de se substituer à la réalité objective de la "dernière ligne droite" de la construction de ce grand projet. Il est conforme aux normes du droit international, aux règlements de l'UE et à la loi des États côtiers, notamment à l'agenda climatique "vert" dont on parle tant actuellement.
Laissons sur la conscience de leurs auteurs les clichés concernant une "agression russe". Nous pouvons seulement répéter que la Russie n'a jamais utilisé les fournitures d'hydrocarbures ou le transit en tant qu'arme - et n'a pas l'intention de le faire. Au contraire, nous prônons continuellement la dépolitisation de la coopération énergétique et son développement entre tous les pays conformément aux principes de respect des intérêts des partenaires et de profit mutuel.
Nous ne sommes pas opposés à la création d'un Fonds vert pour l'Ukraine sous supervision allemande. Si Kiev espère que l'Occident pourra satisfaire les besoins de la population et de l'économie du pays grâce aux investissements dans l'énergie renouvelable solaire et éolienne, cela concerne le gouvernement et le peuple de l'Ukraine à qui le gouvernement a tant promis. La contribution ukrainienne ambitieuse à la lutte contre les changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne sera que saluée par la Russie. La déclaration des États-Unis et de l'Allemagne nous a montré qui gérerait le développement du secteur énergétique ukrainien et comment. C'est contraire aux postulats fondamentaux de Washington et de l'UE concernant la souveraineté de l'État, la souveraineté de son industrie et de ses secteurs, la souveraineté de la prise de décisions dans les secteurs stratégiques pour chaque État. En parlant du soutien de la stabilité du secteur énergétique de l'Ukraine, Washington et Berlin ont manifestement oublié que ce n'était pas Moscou mais Kiev qui avait décidé de cesser formellement les fournitures de gaz russe. Nous n'avons jamais eu l'intention de ne pas acheminer le gaz en Ukraine ou via l'Ukraine. Cette question est purement commerciale et c'est la prérogative des entités concernées.
Bien évidemment, il est assez étrange d'entendre de la part d'États prétendant défendre les principes de l'économie de marché des affirmations selon lesquelles la compagnie russe devrait obligatoirement signer un nouveau contrat de transit de gaz via l'Ukraine au moins sur dix ans sans tenir compte de sa composante économique. Avez-vous déjà entendu une telle chose? Peut-être que d'autres pays se sont adressés aux compagnies énergétiques américaines en leur suggérant ou en les forçant à fournir des hydrocarbures à d'autres pays ou sur le marché intérieur selon les conditions d'États qui n'ont rien à voir avec ces compagnies. Sachant que de telles déclarations sont faites sur fond de restrictions unilatérales illégales et de règles artificielles limitant le travail de cette compagnie et de menaces de prendre de nouvelles mesures allant jusqu'au blocage des exportations d'hydrocarbures en Europe. Il serait intéressant d'observer la réaction de nos partenaires occidentaux si Moscou exigeait par ultimatum de signer un contrat à long terme pour acheter une grande quantité de gaz russe.
Nous espérons que le bon sens prendra tout de même le dessus et qu'il sera possible de trouver une solution raisonnable basée non pas sur des spéculations politiques, des phobies ou des mythes, mais sur des calculs économiques pragmatiques. Nous sommes convaincus que le Nord Stream 2 fonctionnera de manière fiable et fournira une énergie abordable aux consommateurs européens tout en renforçant la sécurité énergétique de notre continent européen commun.
Sur la restriction d'accès à une publication sur le site de la Radio tchèque
Quelques mots concernant la "diplomatie sur Twitter". Mardi 20 juillet, le Ministre tchèque des Affaires étrangères Jakub Kulhanek a écrit sur sa page Twitter: "Je suis surpris par la décision des organes russes de bloquer le site de Radio Prague International et je ne la comprends pas. Avec la Radio tchèque, nous exigerons des autorités russes des explications concernant cette ingérence de censure absurde."
Absurde, évidemment. Mais ce n'est pas le cas. La décision évoquée par le chef de la diplomatie tchèque n'existe pas. Malheureusement, ce n'est pas la première fois que Jakub Kulhanek déforme les faits. Peut-être que l'ambassade tchèque à Moscou ne l'informe pas correctement.
Je vais expliquer quelle est la situation en réalité. Conformément à une décision de Rospotrebnadzor, Roskomnadzor a inscrit le 2 juillet le lien de la publication faite sur le site du service russophone de la Radio tchèque sur le Registre commun des informations interdites. Encore une fois: le lien d'un article, pas tout le site. C'est une nuance de taille.
L'information interdite suivante se trouve sur ce lien conformément à la décision de Rospotrebnadzor: "...est publié un article intitulé "Jan Palach et ses adeptes" qui contient des informations sur des moyens de commettre un suicide". Ce qui est interdit par la législation russe.
Roskomnadzor a envoyé trois requêtes (les 2, 5 et 8 juillet) à l'opérateur du site d'hébergement et à l'administration de ce site concernant la nécessité de supprimer le contenu interdit. Le 15 juillet, la directive de Roskomnadzor de bloquer le lien de l'article en question est entrée en vigueur et a été appliquée par les opérateurs.
Je souligne une nouvelle fois que l'administration de ce site n'a pas répondu aux exigences de Roskomnadzor, l'information interdite n'a pas été supprimée à ce jour.
A cet égard, il faut exiger des explications de l'administration du site tchèque et non des structures russes. C'est elle qui refuse de se plier aux prescriptions de nos organes publics. Dès que le fragment mentionné dans la lettre sera supprimé sur le site, l'article sera débloqué. Comme vous avez pu le comprendre au vu des faits apportés, il n'est pas question du travail de la Radio tchèque.
Si le Ministre tchèque des Affaires étrangères est si inquiet pour le sort de ce média, nous suggérons d'informer la direction de Radio Prague tchèque de la nécessité de respecter la loi russe. Et il n'y aura pas de problèmes.
Sur les récentes déclarations du directeur du MI5 Ken McCallum
Notre attention a été attirée par les déclarations du directeur du MI5, Ken McCallum, relayées par les médias britanniques, concernant les menaces pour la sécurité de la Grande-Bretagne qui émaneraient des "actions (cyberattaques, désinformation, etc.) d’États hostiles", dont notre pays fait partie, selon lui. Sachant que toutes les thèses de l'auteur sont formulées dans le fameux style du "highly likely": aucune preuve ni fait concret, seulement des réflexions sur de prétendues "menaces hybrides". Tout cela n'est confirmé par aucun exemple. En revanche, cela crée un fond médiatique négatif qui impacte de manière destructive le dialogue interétatique et le développement normal des liens bilatéraux.
Nous avons dit plusieurs fois qu'il ne faisait pas sens pour nous de commenter de telles affirmations. Nous jugeons important de mener un dialogue responsable et d'opérer avec des faits concrets. Si les autorités britanniques ont quelque chose à apporter, non seulement au micro et sur les réseaux sociaux sous la forme de bavardage inutile, mais sous la forme d'informations concrètes, alors ces dernières sont les bienvenues. Envoyez-les via les canaux appropriés.
Je rappelle que la Russie a proposé plusieurs fois à différents niveaux à Londres d'organiser des consultations interservices bilatérales sur la sécurité internationale de l'information. Cette proposition a notamment été formulée à Moscou en décembre 2017 pendant un entretien de Sergueï Lavrov avec le chef de la diplomatie britannique de l'époque, Boris Johnson.
Depuis des années, nous ne cessons de souligner que Moscou respecte immuablement le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays. Nous n'avons pas d'intentions hostiles envers le Royaume-Uni.
Ceci étant, nous avons averti plusieurs fois Londres que l'hystérie antirusse initiée eu Royaume-Uni se retournerait au final contre ses auteurs. A cet égard, nous voudrions rappeler l'absence de perspectives du placement de la russophobie au rang de politique d’État et l'importance de construire un dialogue basé sur le respect mutuel et la prise en compte des intérêts réciproques.
Sur la situation à Haïti
Nous continuons de suivre attentivement la situation à Haïti, où la crise politique a atteint un seuil dangereux après l'assassinat odieux du Président Jovenel Moïse.
Nous remarquons certains mouvements dans cette situation. Le nouveau cabinet a pris ses fonctions sous la direction d'Ariel Henry. Son équipe a pour mission - difficile - de stabiliser la situation intérieure, de mettre en place un dialogue inclusif entre les forces politiques haïtiennes, de chercher des solutions mutuellement acceptables pour faire revenir le pays sur le chemin constitutionnel, et enfin de devenir un "gouvernement d'entente nationale".
Tout en souhaitant de la réussite au nouveau premier ministre et en croyant en sa riche expérience politique, nous ne pouvons pas ne pas commenter une circonstance importante. La constitution du gouvernement s'est déroulée sous un contrôle politique ferme d'un groupe de pays menés par les États-Unis. C'est un fait objectif et non dissimulé qui témoigne qu'à terme, le nouveau gouvernement haïtien devra agir sous une certaine direction de l'extérieur.
Se référant uniquement aux informations ouvertes, nous voudrions noter également les informations publiées sur l'importante implication de citoyens étrangers directement dans l'assassinat brutal du Président d'Haïti. Il est question d'un groupe de militaires colombiens et de la société militaire privée (SMP) américaine CTU Security LLC. Nous avons remarqué que cette dernière circonstance, à savoir la participation d'une telle SMP aux événements tragiques à Haïti, était activement cachée dans les commentaires d'experts américains. D'où une question logique: pourquoi? Pourquoi ne pas commenter? Pourquoi ne pas parler de l'implication de la SMP américaine à la une des journaux? Le thème de l'ingérence de la Russie dans l'ordre intérieur américain ne pourrait-il pas céder de la place? Ou il existe des soupçons qu'il ne faut pas éveiller ce thème aux États-Unis et que le public international ne doit pas être impliqué dans l'analyse de l'incident à Haïti, où le président a été tué? Nous connaissons les journalistes américains honnêtes qui devraient accorder une attention particulière à ce sujet.
Nous sommes encore loin des conclusions claires. Il serait préférable que l'enquête à Haïti sur la mort du Président ne soit pas engagée, autant que faire se peut dans les réalités actuelles. Néanmoins, nous la suivrons attentivement.
Sur un plan plus large le problème est que l'histoire martyrisée de ce pays a connu des périodes de "gestion extérieure". Cette pratique n'a apporté rien de bon à ses habitants.
Nous espérons que les Haïtiens parviendront eux-mêmes à rompre ce cercle vicieux, à surmonter la méfiance réciproque des forces politiques en agissant de manière autonome, à déboucher sur la constitution d'organes publics légitimes par un vote démocratique, entamant ainsi un mouvement vers la relance du pays.
Sur la situation actuelle au Mali
Nous suivons attentivement l'évolution de la situation au Mali. Malheureusement, les informations rapportées sont inquiétantes. Le 20 juillet, après la prière festive à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha dans la mosquée principale de la capitale Bamako, un inconnu a tenté de poignarder le Président de la transition Assimi Goïta. Le malfaiteur a été arrêté par la sécurité du chef de l’État. Heureusement, Assimi Goïta n'a pas été touché. Selon la déclaration de l'administration présidentielle, une enquête a été ouverte sur cet incident.
Moscou condamne fermement les attentats contre le dirigeant de l’État malien. Nous soutenons la ferme disposition de Bamako à prendre toutes les mesures nécessaires pour identifier toutes les personnes impliquées dans ce crime, les arrêter et les traduire en justice.
Nous considérons cet incident comme une nouvelle tentative des forces destructives d'empêcher l'évolution de la situation politique au Mali sous l'égide des autorités de transition. Nous espérons que le gouvernement malien réussira à réaliser son plan de consolidation de la société et à organiser dans les délais prévus, le 27 février 2022, des élections démocratiques avec la contribution de la CEDEAO et de l'Union africaine.
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie continuera de participer de manière constructive aux efforts internationaux visant à stabiliser la situation au Mali, et elle a l'intention de poursuivre son soutien global à Bamako au niveau bilatéral.
Sur la situation actuelle en Afrique du Sud
Nous continuons de suivre l'évolution de la situation politique en Afrique du Sud suite aux manifestations provoquées par l'arrestation de l'ex-président du pays Jacob Zuma le 7 juillet. Nous regrettons les nombreuses victimes parmi les civils (plus de 200 personnes) causées par les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs régions du pays.
Nous pensons que l'un des facteurs déterminant d'une telle évolution de la situation a été l'existence de profonds problèmes socioéconomiques, qui se sont aggravés à cause de la prolifération du coronavirus.
Nous espérons que grâce aux démarches successives entreprises par les autorités de l'Afrique du Sud, ces dernières parviendront à normaliser la situation et à la faire revenir dans le champ constitutionnel.
Sur la situation concernant le barrage de la Renaissance en Éthiopie
Nous suivons attentivement la situation concernant le barrage de la Renaissance construit par l’Éthiopie sur le Nil bleu. Nous comprenons l'importance de ce thème aussi bien pour Addis-Abeba que pour l’Égypte et le Soudan en aval.
Pendant la réunion ouverte du Conseil de sécurité des Nations unies à ce sujet le 8 juillet, la Russie a adopté une position équidistante par rapport aux divergences entre les trois pays concernant le remplissage et le fonctionnement de l'usine hydraulique. Nous pensons qu'il faut chercher une solution à travers des négociations trilatérales sous l'égide de l'Union africaine.
Il est, à nos yeux, absolument nécessaire de poursuivre les consultations entre les parties après la seconde étape de remplissage du réservoir du barrage, notamment compte tenu de la disposition à de telles consultations exprimée par l’Éthiopie. Nous espérons que la plateforme de négociations supervisée par le président de l'Union africaine, le Président de la RDC Félix Tshisekedi, reprendra prochainement son travail. Nous appelons toutes les parties à adopter une approche responsable du règlement du litige fluvial et nous comptons sur un résultat mutuellement avantageux et rapide dans l'esprit du principe primordial "une solution africaine aux problèmes africains".
Sur la publication du projet de rapport de l'OIAC sur la mise en œuvre de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en 2020
Vous le savez, pendant la 97e session du Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), lors de la présentation du projet de rapport de l'OIAC sur la réalisation en 2020 de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), il s'est avéré que le paragraphe 1.41 de ce document affirmait que le 20 août 2020 déjà, le Secrétariat technique de l'OIAC avait envoyé à la demande de l'Allemagne un groupe pour apporter une aide technique à cause des suspicions d'empoisonnement d'Alexeï Navalny. Sur le plan pratique, cela signifie que l'Allemagne était urgemment inquiète par le sort du blogueur le jour même, quand il a présenté des premiers signes de détérioration de son état de santé d'abord à bord du vol 2614 Tomsk-Moscou, puis dans le service toxicologique de l'Hôpital municipal 1 d'Omsk où il a été hospitalisé le 20 août 2020 après l'atterrissage d'urgence de l'avion, c'est-à-dire bien avant son transport, le 22 août 2020, à la clinique de la Charité et le diagnostic du 24 août 2020 d'"empoisonnement par des inhibiteurs de cholinestérase", ainsi que la conclusion faite ensuite, le 2 septembre 2020, par le laboratoire de l'Institut de pharmacologie et de toxicologie de la Bundeswehr concernant son empoisonnement par une substance militaire de la gamme Novitchok.
Si l'on se rappelle de l'ordre des déclarations officielles faites à l'époque par les autorités allemandes, contenant des accusations mensongères à notre égard, on se dit que c'est probablement la raison pour laquelle Berlin a aussi rapidement "travaillé" ce sujet.
Au lieu du Secrétariat technique, l'Allemagne s'est empressée d'expliquer les "révélations" concernant la date du 20 août 2020 par une erreur technique qui aurait été commise par négligence pendant la préparation du rapport. Comme si le rapport était préparé par l'Allemagne et pas l'OIAC. Peut-être que c'était effectivement le cas? Dans les documents du Secrétariat technique (ST) de l'OIAC sur le prétendu empoisonnement d'Alexeï Navalny par des substances militaires chimiques se manifeste la "main" plutôt de Berlin que des collaborateurs du ST. Ce qui nous donne: le rapport de l'OIAC est commenté par l'Allemagne, tout comme les "inexactitudes" commises. Les mêmes questions peuvent être posées sur les autres documents. Qui écrit tout cela et à la place de qui? De quel droit? Berlin insistait sur le caractère indéniable du fait que la demande officielle adressée au Directeur général du ST de l'OIAC d'apporter une aide technique conformément au paragraphe 38 (e) de l'article VIII de la CIAC avait été faite par Berlin le 4 septembre 2020, ce qui a été confirmé plusieurs fois par les sources officielles. Maintenant on peut dire tout ce que l'on veut. Le 4 septembre c'est une chose, mais la date apparue dans le rapport actuel (20 août) en est une autre. C'est difficile à confondre et à qualifier d'erreur.
Nous pensons (et nous l'avons déclaré plusieurs fois) que cette nouvelle révélation dans l'affaire sur le prétendu empoisonnement d'Alexeï Navalny doit être examinée de près. Il faut enfin faire la lumière sur les origines de cette provocation clairement mise en scène qui avait pour objectif de ternir le nom de notre pays et en principe de saper définitivement la renommée de l'OIAC. C'est pourquoi nous saluons l'initiative de Vassili Piskarev et de sa Commission de la Douma d’État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie pour enquêter sur l'ingérence de pays étrangers dans les affaires intérieures russes, d'utiliser le potentiel de l'interaction interparlementaire afin d'attirer une attention supplémentaire des députés du Bundestag et des forces raisonnables de l'OIAC sur les incohérences qui entourent ce thème depuis le début. Les messages signés par Vassili Peskarev adressés au Président du Bundestag Wolfgang Schäuble et au Directeur général du Secrétariat technique de l'OIAC Fernando Arias seront prochainement envoyés aux destinataires. Nous espérons qu'ils seront dûment analysés et que les députés de la Douma d’État représentant le peuple russe recevront une réponse exhaustive.
A cet égard, je voudrais rappeler que nous n'avons reçu aucune réaction claire à huit demandes et lettres du Parquet de la Fédération de Russie envoyées en 2020-2021 aux forces de l'ordre allemandes de fournir des preuves matérielles et des explications au sujet de différentes circonstances liées à "l'empoisonnement" du blogueur. Tout aussi inconsistantes étaient les réponses du gouvernement allemand aux nombreuses requêtes similaires des députés du Bundestag.
On se souvient également de la position douteuse du ST de l'OIAC qui, en réponse aux exigences fondées des autorités russes de dévoiler la formule de la substance toxique soi-disant retrouvée dans les échantillons du blogueur par les experts de l'Organisation, a "pointé" sur Berlin qui, à son tour, n'a rien trouvé de mieux que de nous renvoyer à La Haye, bouclant ainsi le cercle vicieux. Nous avons également entendu une version selon laquelle Alexeï Navalny aurait personnellement "bloqué" la remise des informations le concernant à la Russie. Tous les acteurs de cette étrange mise en scène se renvoient la balle. De plus, le ST de l'OIAC, pour des raisons formelles, a empêché la réalisation de l'initiative russe d'envoyer dans notre pays des experts de l'Organisation pour interagir avec des spécialistes russes afin d'examiner les résultats des analyses d'Alexeï Navalny pour déterminer les signes d'un éventuel crime commis sur le territoire de la Fédération de Russie. Nous étions prêts à accueillir les experts, tout a été fait. Maintenant nous savons qu'un plus grand nombre d'incohérences va manifestement être découvert. Sachant que nous voulons obtenir des réponses aux anciennes et aux nouvelles questions qui se posent.
Nous espérons que la voix des parlementaires russes appelant à chercher ensemble la vérité et des décisions raisonnables pour assainir les relations russo-allemandes et réduire la tension dans le dialogue avec l'OIAC sera entendue.
Sur les nouvelles informations concernant le rôle de la direction du Secrétariat technique de l'OIAC dans la falsification des conclusions du rapport final de la mission d'enquête spéciale de l'Organisation sur l'incident de Douma (Syrie)
Nous avons remarqué la publication dans les médias d'une interview d'anciens membres de la mission d'enquête spéciale de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) sur l'incident chimique dans la ville syrienne de Douma du 7 avril 2018. Ces publications abordent plusieurs questions que nous soulevons depuis longtemps et régulièrement aussi bien au Conseil de sécurité des Nations unies qu'à l'OIAC.
Nous rendons hommage au courage personnel des anciens collaborateurs du ST de l'OIAC Ian Henderson et Brian Whelan qui, malgré la pression exercée par le groupe connu de pays consolidés par les "valeurs" euro-atlantiques, se battent depuis deux ans pour préserver l'autorité de l'Organisation qui a obtenu le prix Nobel de la paix. Ils ont dévoilé au grand jour les manipulations du rapport sur l'incident de Douma, duquel la direction de cette structure internationale autrefois purement technique a effacé plusieurs faits concrets, témoignages et avis d'experts. Comment est-ce possible? Si le 20 août a remplacé à la va-vite le 4 septembre par "faute de frappe", il ne leur coûte rien de supprimer des informations importantes du rapport pour sa publication. C'est simple. Nous avons vu à présent comment cela était fait. Les falsifications ont servi à appuyer les conclusions antisyriennes qui, à leur tour, ont servi à justifier l'agression du 14 avril 2018 perpétrée contre Damas par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France en transgressant la Charte de l'Onu.
Nous continuons d'exiger de la direction du ST de l'OIAC de mener une enquête intégrale et globale sur cette situation qui a significativement sapé la confiance en l'Organisation.
L'OIAC doit s'occuper de l'interdiction des armes chimiques et de la régulation de l'activité dans ce secteur, pas de falsifier. Mais c'est l'inverse qui se produit: plusieurs collaborateurs de l'OIAC semblent avoir oublié leur principal ordre du jour - le contrôle de l'interdiction des armes chimiques.
Sur les principaux résultats de la 47e session du Conseil des droits de l'homme
La 47e session du Conseil des droits de l'homme (CDH) s'est déroulée en ligne du 21 juin au 14 juillet 2021.
Pendant la session a été abordé un large éventail de questions relatives à l'ordre du jour international dans le domaine des droits de l'homme. Notamment le rôle de la société civile dans la lutte contre la Covid-19, l'accès des filles au droit à l'éducation, l'impact négatif de la corruption sur l'exercice des droits de l'homme, le renforcement de la coopération internationale en matière de droits de l'homme, les nouvelles technologies numériques et les droits de l'homme, l'éradication de la violence envers les femmes et les filles, la contribution au développement à l'exercice des droits de l'homme et d'autres sujets.
A l'issue de la 47e session du CDH ont été adoptées 25 résolutions thématiques et nationales, notamment sur la situation des droits de l'homme en Biélorussie, en Birmanie, en Syrie, en Ukraine, en Érythrée et dans la région du Tigré (Éthiopie).
Les participants ont approuvé les résultats de la procédure d'Examen périodique universel de l'Australie, de l'Autriche, de la Géorgie, du Liban, de la Mauritanie, de Nauru, du Népal, d'Oman, du Rwanda, de Sao Tomé-et-Principe, de Saint-Kitts-et-Nevis, de Sainte-Lucie, et des États fédérés de Micronésie.
Des experts ont été nommés aux postes de rapporteurs spéciaux concernant l'impact de la dette extérieure sur les droits de l'homme, la violence envers les femmes, les droits des personnes atteintes d'albinisme, le droit à la vie privée, ainsi qu'au sein du Groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires et le Groupe de travail sur les personnes d'ascendance africaine.
La délégation russe a profité de la discussion pendant la 47e session du CDH pour faire comprendre aux partenaires internationaux l'importance d'établir un dialogue international constructif sur l'encouragement et la protection des droits de l'homme, le respect des particularités nationales, culturelles et historiques de chaque État pendant les transformations démocratiques sans imposer à qui que ce soit des systèmes de valeurs empruntés, ainsi que l'inadmissibilité d'appliquer la fameuse politique des doubles standards et de politiser le travail du Conseil. La Russie s'est fermement opposée aux tentatives de plusieurs pays occidentaux de s'ingérer par le biais des décisions du CDH dans les affaires intérieures de pays souverains, de faire pression sur les gouvernements nationaux, d'exprimer ses revendications territoriales.
Pour la première fois depuis le fonctionnement du CDH a été adoptée, avec le soutien de la Russie, une déclaration commune d'un groupe d’États exprimant leur inquiétude concernant l'exercice du droit de réunion pacifique dans les pays d'Europe occidentale et aux États-Unis.
Pendant la session, la Fédération de Russie a attiré plusieurs fois l'attention du Conseil sur la situation, inadmissible au XXIe siècle, quand les pays européens les plus touchés par l'idéologie fasciste mènent une politique de ségrégation en fonction de l'origine ethnique, religieuse et linguistique. Nous avons clairement posé au CDH la question relative à l'inadmissibilité d'utiliser les droits de l'homme au profit des intérêts conjoncturels politiques et économiques par certains pays.
Sur la situation concernant le monument aux légionnaires lettons de la Waffen-SS en Flandre
Nous avons remarqué les débats publics qui ont commencé en Belgique au sujet d'un monument en hommage aux légionnaires lettons de la Waffen-SS érigé en 2018 dans la commune flamande de Zedelgem.
Je rappelle que depuis plus de deux ans, malgré les multiples protestations des citoyens et des associations de Belgique, y compris des associations de vétérans, se trouve un monument en hommage aux légionnaires SS qui ont été détenus entre 1945 et 1946 dans un camp de prisonniers de guerre à cet endroit dans la commune de Zedelgem en Flandre occidentale. Le monument a été érigé par les autorités municipales de Zedelgem en coopération avec le Musée de l'occupation de la Lettonie. Cependant, à présent, compte tenu de l'attention portée à cette glorification scandaleuse des collaborateurs nazis, la question relative à l'avenir de ce monument a été soumise au parlement de la Flandre. On appelle à juste titre à "démanteler immédiatement cette construction haineuse".
En même temps, certains tentent de présenter les choses comme si ce monument "immortalisait l'aspiration du peuple balte à l'indépendance et à la démocratie, qui n'a rien à voir avec la glorification du nazisme". Cela peut aller loin. On constate une tendance, dans certains pays européens, à réévaluer les œuvres d'Adolf Hitler et ainsi de suite. Mais il y a la décision du tribunal de Nuremberg.
Nous condamnons toutes les formes de glorification des complices nazis et des collaborationnistes en tout genre, le blanchissement et la défense d'anciens membres de l'organisation Waffen-SS qui sont perfidement hissés au rang de participants au "mouvement de libération nationale". Il ne faut pas oublier qui étaient les légionnaires SS. Ils étaient des complices directs des crimes de guerre nazis qui ont rejoint le régime hitlérien ayant perpétré le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité. Les autorités de la commune belge de Zedelgem ne pouvaient pas ignorer la véritable nature de l'activité de la légion lettone Waffen-SS et l'expliquent maladroitement par leur volonté de faire l'éloge de la "liberté" générale, soi-disant sans mettre l'accent sur un groupe particulier ou des prisonniers de guerre. Une logique monstrueuse.
Riga promeut d'autres thèses. Sur le Musée de l'occupation, partenaire de Zedelgem pour inaugurer le monument, il est directement écrit que ce "monument de la liberté est consacré aux légionnaires lettons". Ce n'est donc pas une liberté abstraite, mais un monument aux collaborationnistes des troupes fascistes et nazies.
Nous espérons que les autorités locales belges prendront la bonne décision du point de vue historique et juste envers les victimes de la Seconde Guerre mondiale, qui respecterait la mémoire des millions de morts.
Sur l'aide accordée au Kirghizistan au niveau du PAM de l'Onu
Dans le cadre de la cotisation spéciale de la Fédération de Russie au Programme alimentaire mondial (PAM) de l'Onu pour la période 2020-2021, à hauteur de 8 millions de dollars, un nouveau chargement d'aide alimentaire - 945 tonnes de farine de blé vitaminée - est arrivé la semaine dernière dans la ville d'Och au Kirghizistan. Sur décision des commissions spéciales auprès des organes locaux, la nourriture sera distribuée à 31.500 familles défavorisée qui vivent au Sud du Kirghizistan.
Plus tôt, en avril et en juin 2021, à Bichkek et Och ont été acheminées 1.084 tonnes de farine de blé et 365 tonnes d'huile de tournesol pour être distribuées à 32.500 familles en grande difficulté et à 78.000 élèves de différentes régions du Kirghizistan.
Ces actions s'inscrivent dans la continuité des efforts de la Russie pour aider le Kirghizistan à régler ses problèmes de sécurité alimentaire en utilisant le potentiel du PAM de l'Onu.
La Fédération de Russie est le plus grand donateur du PAM de l'Onu au Kirghizistan aussi bien en termes de financement que de contribution technique. Depuis 2008, la Russie a alloué au soutien des programmes alimentaires au Kirghizistan près de 96 millions de dollars, qui ont permis à plus d'un million de citoyens kirghizes de recevoir de l'aide. Le projet du PAM de l'Onu visant à fournir de la nourriture chaude aux écoliers est largement connu et il est réalisé au Kirghizistan entièrement grâce au financement russe. Sa réalisation a permis d'accorder un accès à des petits déjeuners chauds à plus de 400.000 enfants dans 800 écoles de la république aujourd'hui.
Sur la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies sur la circulation routière
Mercredi 21 juillet, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté à l'unanimité le projet de résolution sur l'organisation en 2022 d'une réunion de haut niveau de l'Onu sur la circulation routière. La Russie et la Côte d'Ivoire étaient les coordinateurs des négociations sur le texte de ce document. Notre pays soutient successivement l'activité de l'Onu, notamment en matière de sauvetage des vies sur les routes et de création d'un milieu citadin sûr. Nous avons initié la réunion de haut niveau de l'Onu sur la circulation routière. Ce secteur de la coopération internationale a connu une évolution à l'Onu précisément grâce à la Russie. Ainsi, en 2009 à Moscou, s'est déroulée la première Conférence internationale de l'Onu sur la circulation routière. Il a posé des repères stratégiques pour les efforts de la communauté internationale, notamment l'objectif de diviser par deux la mortalité sur les routes dans le monde d'ici 2030. Nous soutiendrons nos partenaires dans ce travail difficile mais important, notamment au niveau des agences compétentes de l'Onu et de ses commissions économiques régionales.
Sur le 30e anniversaire des relations ANASE-Russie
Cette semaine, nous avons célébré deux dates importantes: le 30e anniversaire des relations ANASE-Russie et le 25e anniversaire du dialogue à part entière avec l'Association qui est passé au niveau de partenariat stratégique au sommet de Singapour en 2018.
Le développement des liens avec l'ANASE fait indéniablement partie des priorités de notre politique en Asie. Les axes principaux de la coopération sont déterminés pendant les réunions des dirigeants. Les ministres des Affaires étrangères et de l’Économie se réunissent au moins une fois par an. Pendant sa visite à Jakarta il y a deux semaines, Sergueï Lavrov a organisé avec son homologue indonésien en visioconférence une réunion avec les chefs de la diplomatie des dix membres à l'occasion de cette date anniversaire.
En trois décennies a été créée une base juridique et contractuelle solide pour les relations ANASE-Russie, une structure multiniveau ramifiée de mécanismes de dialogue. Et ce travail se poursuit. Cette année a déjà été marquée par le lancement de deux nouvelles plateformes pour une interaction ciblée: les Consultations entre les hauts représentants qui supervisent la sécurité et le Dialogue sur la sécurité des technologies de l'information et des communications, ainsi que la signature du mémorandum sur la réaction d'urgence.
Le lien stratégique ANASE-Russie est un facteur important pour garantir la stabilité et la durabilité du développement dans la région Asie-Pacifique. Son importance est d'autant plus grande dans le contexte de la pandémie. Nous adoptons des positions proches sur la scène internationale, nous aspirons à la création dans la région d'une architecture de sécurité stable, inclusive, équilibrée et transparente basée sur les normes et les principes du droit international. La Russie souhaite renforcer le rôle central des Dix dans les affaires régionales, participe activement à l'activité des associations ANASE-centrées du Sommet de l'Asie orientale, au Forum régional de l'ANASE sur la sécurité et à la Réunion des ministres de la Défense de l'ANASE avec les partenaires de dialogue.
La tendance à la reprise des échanges après les difficultés provoquées par la pandémie invite à l'optimisme. Nous comptons la valider à travers le développement des secteurs d'innovation et de pointe, le soutien aux efforts du secteur privé avec la contribution du Conseil d'affaires ANASE-Russie, ainsi que le renforcement de la coopération au niveau UEE-ANASE.
Ce qui nous aide à mieux nous connaître et nous comprendre est l'activité des structures non gouvernementales telles que le Centre de l'ANASE auprès du MGIMO, le Réseau ANASE-Russie de centres de recherche, ainsi que l'organisation régulière de sommet de jeunesse et d'autres activités conjointes.
Sur la publication de l'annuaire Messager diplomatique pour 2020
L'annuaire Messager diplomatique pour 2020 préparé par le Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères vient d'être publié.
Ce recueil inclut des discours, des interviews et des articles de presse du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov répartis selon les rubriques concernant les questions centrales de la politique étrangère de la Russie de l'année dernière en russe et en anglais. Comme toujours, l'annuaire a été rédigé à partir de publications et de photos du site du Ministère russe des Affaires étrangères.
Ce recueil est destiné avant tout à nos collègues diplomates, aux spécialistes internationaux et à tous ceux qui s'intéressent à la politique étrangère actuelle de la Russie.
Le Messager diplomatique est publié en tirage limité. Chaque livre est accompagné par une copie CD. Il est également possible de se familiariser avec la version numérique de l'annuaire sur le site officiel du Ministère.
Réponses aux questions:
Question: Que pense la Russie de la situation relative au processus de paix chypriote compte tenu des récents événements liés à l'ouverture du quartier de Varosha, notamment à la lumière de la récente visite du Président turc Recep Tayyip Erdogan au Nord de Chypre?
Réponse: Autant que je m'en souvienne, la même question a été posée par le média grec Open TV.
Nous suivons attentivement la situation relative au processus de paix chypriote et autour du quartier fermé de Varosha, dans la ville de Famagouste. Le changement de régime de Varosha et ses conséquences pour les perspectives du processus de paix chypriote suscitent une grande inquiétude. La position russe est bien connue. Nous trouvons inadmissibles toutes les actions unilatérales allant à l'encontre des résolutions 550 (1984) et 789 (1992) du Conseil de sécurité des Nations unies et créant des complications supplémentaires pour la reprise des négociations sur le dossier chypriote.
La Fédération de Russie prône systématiquement le règlement du problème chypriote dans le cadre du droit international établi par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui prévoit la création à Chypre d'une fédération bicommunautaire bizonale avec une entité juridique, une souveraineté et une citoyenneté internationales communes. Nous ne soutenons pas l'idée d'une modification unilatérale des fondements actuels des négociations, d'un changement du modèle de règlement. Nous pensons que la décision définitive doit être trouvée par les communautés elles-mêmes sans pression extérieure, sans imposer de solutions toutes prêtes ni de calendriers temporaires. Nous exprimons notre position fondamentale à tous les partenaires sans exception et nous nous y tenons dans notre travail au Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous espérons que les modalités de règlement du problème chypriote approuvées par le Conseil de sécurité seront reflétées dans la prochaine résolution sur la prolongation du mandat de la Force armée de l'Onu à Chypre, dont le projet est à l'étude du Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie soutient immuablement l'activité de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) compte tenu du rôle de stabilisation nécessaire de cette mission. C'est ainsi que nous la percevons.
Dans le cadre de l'Onu ainsi que des contacts bilatéraux, nous continuerons de défendre la ligne visant à créer des conditions extérieures favorables pour déboucher sur un progrès sur le dossier chypriote. Nous pensons que la reprise au plus vite des négociations intercommunautaires sur le règlement définitif du problème chypriote permettrait de créer une atmosphère constructive contribuant à trouver un compromis également concernant Varosha.
Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire de faire participer les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à la discussion sur les aspects extérieurs du processus de paix, et de remplacer le système actuel de garanties extérieures de sécurité de l'île, archaïque, par les garanties de l'Onu.
Question: Que pouvez-vous dire de l'approbation, par le gouvernement tchèque, du projet de loi pour verser des indemnisations dans le cadre de "l'affaire Vrbetice"?
Réponse: C'est évidemment absurde. Toute cette situation est absurde et barbare. Ce sujet datant de sept ans, depuis les explosions dans des entrepôts militaires tchèques dans la commune de Vrbetice et la prétendue implication de services russes dans cet incident - sans la moindre preuve - hante Prague. A tel point que les autorités de ce pays ont promis à leurs citoyens et aux communes touchés par les explosions de 2014 une certaine indemnisation. C'est leur droit. En revanche, pour une raison qu'on ignore, elles ont décidé de prendre cet argent à la Russie. A cet effet, le gouvernement tchèque a même approuvé un projet de loi en ce sens. En fait, cela ressemble à une plaisanterie. Vous savez, quand quelqu'un veut quelque chose mais n'a pas d'argent, il entreprend de le prendre à ceux qui ne sont pas impliqués dans l'affaire. C'est effectivement une situation digne d'une histoire drôle.
Les représentants politiques tchèques vivent dans une réalité parallèle. Oui, nous savons que des législatives sont prévues en République tchèque en octobre. Nous comprenons que la situation au sein de la société tchèque est difficile, que les différents partis doivent marquer des points. Les relations avec la Russie ont toujours été un facteur important de la bataille politique dans ce pays où, manifestement, personne ne trouve l'ordre du jour national excitant. Il est si fade et ennuyeux qu'on cherche constamment une "source d'inspiration" en Russie. Malheureusement, dans le contexte de "l'affaire Vrbetice", Prague s'est montré au monde de manière peu attrayante, digne d'une histoire drôle.
Question: Depuis le 14 juillet, dans la zone d'Eraskh à la frontière azéro-arménienne, les forces armées azéries organisent presque chaque jour des provocations en ouvrant le feu sur les positions arméniennes ou les communes frontalières. Suite à une provocation azérie, la balle d'un tireur d'élite a tué un militaire sous contrat arménien et, le 19 juillet, le chef de la communauté du village frontalier d'Eraskh a été blessé. Pour la première fois depuis la seconde guerre de l'Artsakh, l'Azerbaïdjan a également utilisé des mortiers en plus des armes à feu. Quel est votre réaction à l'attaque des forces armées arméniennes par l'Azerbaïdjan, à l'attaque de la population civile de la communauté frontalière d'Eraskh?
Le Président azéri Ilham Aliev, exprimant de nouveau des revendications territoriales, a déclaré: "La déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 stipule: tous les réfugiés doivent revenir sur leur terre natale. Notre terre natale, c'est Zanzegour, notre terre natale c'est Sevan, Erevan. Nous reviendrons, bien sûr." Que pouvez-vous dire sur ces propos dans la mesure où la déclaration mentionnée concernait uniquement l'Artsakh mais pas les territoires de la République d'Arménie?
Le premier ministre arménien par intérim affirme que Bakou empêche le déblocage des communications de transport dans la région, qui était prévu par la déclaration trilatérale. Que pouvez-vous dire du fait que l'Azerbaïdjan refuse d'accorder le corridor Arménie-Géorgie-Azerbaïdjan-Russie en transgressant la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020?
Réponse: Tous les problèmes que vous avez évoqués sont suivis depuis longtemps par les médias, c'est pourquoi je ferai un commentaire général.
La Fédération de Russie, qui entretient des relations proches à la fois avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan, accorde une attention particulière à la situation à la frontière azéro-arménienne et, évidemment, à la situation au Haut-Karabagh où a été déployé notre contingent de maintien de la paix. La Russie continue d'apporter une grande contribution au maintien de la stabilité et à la normalisation de la vie pacifique au Haut-Karabakh, au règlement des problèmes sociaux, y compris au retour des prisonniers de guerre, de réfugiés et des corps, ainsi qu'à créer des mesures de confiance entre Bakou et Erevan. Nous continuons de travailler à la garantie d'un accès à la région pour les missions du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et de l'Unesco.
Nous sommes préoccupés par tous les signes d'escalade de la tension dans certaines zones de la frontière azéro-arménienne. Bien évidemment, cela affecte très négativement la situation régionale, ne contribue pas à la normalisation du dialogue entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie et conduit à des pertes injustifiées parmi les civils des deux pays. A cet égard, je voudrais présenter des condoléances aux parents et aux proches du militaire arménien tué et souhaiter un rapide rétablissement à tous les blessés lors des incidents frontaliers.
Notre position est bien connue: les incidents frontaliers doivent être réglés uniquement avec des mesures politiques et diplomatiques. Il est primordial de s'abstenir d'une rhétorique conflictuelle et de méthodes de force. Un système de travail laborieux est nécessaire pour trouver des compromis. C'est ce que nous incitons les deux camps à faire.
Nous sommes convaincus qu'une désescalade durable ne sera possible qu'en initiant sans plus attendre un travail pour délimiter la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, avec sa démarcation. Nous sommes prêts à appuyer tous ces efforts par nos informations cartographiques. La Russie a préparé plusieurs documents susceptibles de faire passer la discussion dans un cadre constructif. En ce moment, les contacts à ce sujet se poursuivent au niveau des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que des services frontaliers des trois pays.
La stabilité régionale était un point central de l'ordre du jour des pourparlers entre le Président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre arménien par intérim Nikol Pachinian du 7 juillet et le Président azéri Ilham Aliev du 20 juillet. Résultat: malgré la difficulté et l'ampleur des problèmes dans la région, les dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie ont réaffirmé leur détermination à poursuivre l'activité commune afin de trouver des solutions optimales, ont exprimé leur ferme attachement à la mise en œuvre successive et globale des accords du 9 novembre 2020 qui ont stoppé l'effusion de sang, et ceux du 11 janvier qui ont ouvert la voie au déblocage des communications dans le Caucase du Sud.
Nous notons avec satisfaction que le groupe de travail trilatéral créé conformément à l'entente entre les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Fédération de Russie sous la coprésidence des vice-premiers ministres a organisé plusieurs cycles de discussions substantielles qui ont "mis les pendules à l'heure" sur le terrain, et prévu des mesures nécessaires au rétablissement des communications économiques et de transport. Nous espérons qu'il pourra reprendre prochainement ses réunions. Cela permettrait de passer à une réalisation par étapes des projets d'infrastructure communs, ce qui correspond parfaitement aux intérêts de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de tout le Caucase du Sud.
Question: Le représentant spécial du Président russe pour l'Afghanistan Zamir Kaboulov a déclaré que la Russie possédait des preuves d'interaction entre les autorités américaines et les combattants de Daech. Est-ce que Moscou compte dévoiler ces preuves à la communauté internationale, par exemple en présentant un rapport devant les organisations internationales, notamment à l'Onu?
Réponse: Au cours de ces dernières années, sous la forme de commentaires de presse officiels, d'interviews et de déclarations, nous avons régulièrement attiré et attirons encore l'attention de la communauté internationale sur ce thème en nous référant aux déclarations des organes de pouvoir afghans, notamment des députés, des gouverneurs, des chefs de districts, ainsi que des talibans. En parlant de preuves, nous les avons citées plusieurs fois. Nous ne le faisons pas selon la tradition anglo-saxonne en montrant des fioles au Conseil de sécurité des Nations unies, qui s'avèrent être des fakes, mais en s'appuyant sur des informations. Je peux rappeler de quoi il s'agit.
Les vols d'hélicoptères sans signes distinctifs constatés depuis 2017 dans la région d'activité des combattants de Daech, notamment au nord de l'Afghanistan, suscitent de nombreuses questions. Nous avons fait plusieurs déclarations. Selon les sources afghanes, ces aéronefs ont servi à acheminer aux troupes de Daech des effectifs, des armements et des munitions, et à évacuer des terroristes tués et blessés des champs de bataille. Nous avons révélé ces informations au grand public, nous avons dit qu'elles devaient faire l'objet d'une attention de près des structures spécialisées et de toutes les parties impliquées. Nous le disions déjà et je voudrais souligner de nouveau qu'une telle activité n'aurait pas pu se dérouler à l'insu des États-Unis et de l'Otan qui contrôlaient entièrement l'espace aérien de l'Afghanistan.
De tels cas ont été constatés dans les provinces de Faryab, de Badghis et de Sar-é Pol. A l'Est du pays à Nangarhar et à Kounar, ainsi que dans la province Nord de Djozdjan, ont eu lieu des frappes aériennes ciblés de l'armée de l'air américaine contre les positions des talibans qui entraient en conflit avec Daech. Une telle sélectivité témoigne clairement d'une interaction.
Nous pensons que ces informations suffisent pour une conclusion fondée concernant une coopération entre les États-Unis et Daech. En ce qui concerne la transmission de ces informations à l'Onu, nous les avons déjà exprimées et elles peuvent déjà être utilisées.
Question: La leader de l'opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa a récemment déclaré qu'elle souhaitait le dialogue avec la Russie. Sachant que dans le milieu d'experts, la critique de la politique étrangère russe est fréquente alors même qu'elle soutient très rarement les forces d'opposition dans d'autres pays, contrairement aux États-Unis. En grande partie c'est un "pathos" de la Russie sur la scène internationale, que nous prônons la souveraineté et l'interdiction de s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays. Cette position changera-t-elle? A quelles conditions Moscou pourrait accepter le dialogue avec Svetlana Tikhanovskaïa?
Réponse: Ce n'est pas le "pathos" de la politique étrangère russe ou de la Fédération de Russie. C'est le droit international. C'est fixé dans la Charte des Nations Unies. Nous sommes membre de l'Onu, du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous sommes attachés aux normes du droit international, c'est avant tout la Charte de l'Onu, les résolutions du Conseil de sécurité et tout ce qui est accumulé par l'humanité depuis la création de l'Onu. Il n'y a rien de pathétique. C'est une pratique de la vie pour plusieurs États depuis des décennies. Pourquoi cela a été fait? Il n'y avait pas de pathos dans cette décision. Il y avait du pragmatisme pour empêcher des conflits entre les États qui auraient pu conduire à une nouvelle guerre.
La mise au point de la structure et la Charte de l'Onu a commencé avant la Seconde Guerre mondiale. Cela s'est soldé par la création et l'ouverture du siège et le début du travail des États membres après la guerre. L'objectif n'était pas pathétique mais pragmatique: garantir les conditions pour que les pays et les populations règlent les problèmes, les litiges et les mésententes en s'appuyant sur des règles communes fixées dans les documents juridiques. Ne pas inventer à chaque fois des règles "adaptées" qui seraient pratiques dans certains cas, et ensuite y renoncer ou refuser aux autres la possibilité d'utiliser équitablement ces règles, mais qu'il existe le même droit pour tous. Il est possible de l'interpréter différemment, de le défendre, d'adopter des changements par consensus, de le développer. Cela doit être un processus consolidé ayant la même base: le droit international.
C'est pourquoi je ne peux pas accepter votre argument concernant le fait que c'est une "position pathétique". Cela part de la réalité, pour empêcher de nouvelles souffrances, préserver la vie et la paix.
Passons au thème de la Biélorussie. Vous avez bien noté dans votre question que la Russie soutenait rarement les forces d'opposition à l'étranger. Nous ne soutenons pas, dans l'ensemble, les forces d'opposition ou d'autres forces. L'opposition dans un pays souverain est l'affaire de la population de ce pays. Seuls les gens qui vivent sur le territoire de tel ou tel pays ont le droit de décider s'il faut ou non soutenir l'opposition, quelle force politique leur est la plus proche, pour qui voter et qui n'est pas considéré comme un représentant politique sérieux. Cette question ne concerne pas un autre État, c'est la prérogative exclusive de la population du pays concerné. C'est ce qui nous distingue des États-Unis qui ont pour habitude de s'ingérer sans vergogne dans les affaires intérieures d’États souverains, y compris en soutenant l'opposition non systémique.
Nous organisons des contacts avec des structures d'opposition. Cela peut être un parti politique qui n'est pas au pouvoir mais représenté à l'assemblée législative qui participe au dialogue social. Ou cela peut être une force politique qui ne constitue pas un parti, mais qui participe au processus politique intérieur en étant déclarée comme telle ou, par exemple, étant soutenue par des structures internationales. Oui, nous entretenons des contacts avec de telles forces. Elles sont diverses. Cela ne signifie pas du tout que nous soutenons leur idéologie ou leur forme d'activité. Il existe différentes situations où cela est bénéfique à l’État concerné, pas à une force politique à part, à un parti ou un groupe, mais à tout l’État.
Nous venons d'évoquer la situation en Afghanistan. Oui, nous y soutenons le dialogue interafghan, c'est pourquoi nous sommes en contact avec les différentes forces participant à ce processus politique en Afghanistan. Il existe une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant les pays à adopter une telle approche. Ici tout est clair et légal, je ne suis pas certaine que ce soit pathétique: c'est digne.
Nous respectons effectivement la souveraineté et l'indépendance d'autres pays et n'avons pas l'intention de faire comme nos partenaires occidentaux qui tentent de réaliser à travers le monde, notamment dans l'espace postsoviétique, la théorie et la pratique des révolutions de couleur afin de faire arriver au pouvoir des forces sur lesquelles ils misent, qui ne représentent pas leurs propres intérêts nationaux mais les intérêts d'autres pays ou groupes de pays.
En ce qui concerne la Biélorussie, nous ne voulons pas contribuer à légitimer des opposants fugitifs. Les processus intérieurs en Biélorussie sont une affaire intérieure du pays. Malheureusement, les représentants de l'émigration biélorusse, dont Svetlana Tikhanovskaïa, ne proposent pas un ordre du jour constructif unificateur pour surmonter la crise dans le pays, ignorent les démarches entreprises par Minsk pour lancer une réforme constructive, ce qui est extrêmement important pour l’État. Au contraire, nous voyons (ce n'est pas seulement une réflexion théorique mais aussi une analyse des faits) qu'ils font tout pour déstabiliser la situation dans la république, pour porter préjudice à l'économie. Prenez l'exemple des appels, adressés à la communauté occidentale, à décréter de nouvelles sanctions contre la Biélorussie, l'économie et les citoyens de ce pays. Est-ce que cela sert à consolider la société, est-ce bénéfique pour la Biélorussie en tant qu’État ou est-ce que cela s'inscrit dans la réalisation des intérêts nationaux?
Nous estimons que les personnes appelant à durcir les sanctions contre leur propre pays et population n'ont pas d'avenir politique. Nous partons du principe que seuls les citoyens biélorusses et leurs représentants légaux, et non les "leaders des forces démocratiques" autoproclamés et leurs superviseurs occidentaux, ont le droit de décider du sort de leur pays.
L'histoire a connu différents exemples. Mais en l'occurrence il est évident que derrière les politiciens biélorusses soi-disant autonomes, qui sont en dehors du pays actuellement, se trouvent des forces qui n'ont rien à voir avec ce pays. Elles organisent entièrement la vie, l'activité, le financement, la protection et l'activité politique. Il ne faut pas parler des figures politiques autonomes qui représentent telle ou telle partie de la société biélorusse, mais des forces en dehors de la Biélorussie qui ont recruté parmi les citoyens de ce pays des figures utiles pour mettre sur pieds leur propre ordre du jour.
Question: Que pouvez-vous dire des appels de Johana Govorkova, éditrice en chef du site d'information tchèque Forum24, à rompre les relations diplomatiques avec la Russie et à bloquer le site de l'agence de presse Sputnik en République tchèque?
Réponse: En ce qui concerne les déclarations de Johana Govorkova au sujet de la rupture des relations diplomatiques, cela incombe tout de même à d'autres institutions d'un État souverain.
Mais en ce qui concerne les appels de la journaliste à fermer tel ou tel média, c'est ahurissant. J'étais toujours consciente de la solidarité journalistique, du fait que malgré les difficultés et les différentes situations les journalistes se soutenaient, défendaient les intérêts de la communauté journalistique.
En l'occurrence, nous assistons à une éthique journalistique complètement déformée. Deuxièmement, la citoyenne tchèque mentionnée profère une rhétorique belliqueuse. Elle parle d'une guerre qui doit être gagnée par la République tchèque. J'ignore à qui ce pays fait la guerre. Peut-être que c'est le cas mais nous ne le savons pas.
Peut-être que cette rédactrice en chef d'un site d'information tchèque l'ignore, mais à Moscou, en Russie, travaillent des journalistes tchèques dans les mêmes conditions que d'autres journalistes étrangers, tout comme leurs collègues russes. Ils profitent de toutes les possibilités accordées par la loi russe aux journalistes, participent à des émissions de télévision. Ils le font régulièrement.
Je n'ai jamais entendu dire qu'ils étaient confrontés à des difficultés. Et il n'y a certainement jamais eu d'appels (je n'en ai pas connaissance) de journalistes russes ou d'associations journalistiques russes à fermer, à expulser ou à cesser le travail des médias tchèques.
D'un autre côté, vous savez que quand des journalistes russes sont discriminés sur le territoire d'autres pays nous réagissons de manière appropriée. Je ne suis pas certaine que la journaliste mentionnée pensait aussi loin ou qu'elle pensait aux conséquences d'une telle démarche comme, par exemple, le blocage de l'agence de presse Sputnik en République tchèque. Mais puisqu'elle n'y a pas pensé, je peux en parler.
Dans tous les cas, quand il est question de violations discriminatoires illégales des droits des médias russes, des journalistes russes, de leur travail à l'étranger, nous ne le laissons pas sans réponse. L'époque à laquelle nous ne faisions qu'appeler, expliquer, attendre la raison, est révolue. Dans le cas présent, si les droits de nos journalistes sont enfreints, cela s'ensuit d'une réponse appropriée.
J'espère que les choses n'iront pas jusque-là. Cela ne sera certainement pas notre choix. Je pense que vous le savez. J'espère que vous pourrez transmettre au public tchèque que la Russie respecte effectivement, véritablement et sincèrement ses engagements de protéger la liberté d'expression et la possibilité, notamment pour les journalistes étrangers, de travailler librement et de remplir professionnellement leurs fonctions sur le territoire de notre pays. Nous voudrions que cela soit réciproque.
Question: Zamir Kaboulov, directeur du Deuxième département Asie du Ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que les talibans étaient prêts pour un compromis politique. De quels compromis est-il question et ont-ils été évoqués pendant l'entretien entre Sergueï Lavrov et le Président afghan Ashraf Ghani?
Réponse: Premièrement, Zamir Kaboulov n'est pas seulement directeur du Deuxième département Asie du Ministère russe des Affaires étrangères, il est également le représentant spécial du Président russe Vladimir Poutine pour l'Afghanistan.
Quand nous parlons de la possibilité d'un compromis entre les parties impliquées dans le conflit afghan, nous faisons avant tout allusion aux négociations de paix interafghanes. C'est ce processus qui doit déboucher sur l'élaboration et la détermination des contours du futur ordre étatique de l'Afghanistan, ainsi que sur la constitution d'un gouvernement temporaire inclusif avec la participation de toutes les forces ethniques et politiques de ce pays. Les talibans sont prêts à un tel dialogue. Du moins nous nous référons à leurs déclarations. Malgré la cérémonie d'ouverture des négociations organisée à Doha en septembre 2020, leur phase substantielle n'a toujours pas commencé. Le mouvement réciproque des belligérants afghans vers un compromis est basé sur l'accord du 29 février 2020 entre les États-Unis et les talibans, qui prévoit la libération de tous les détenus par les parties concernées.
Lors des contacts, notamment pendant leur dernière visite à Moscou, le 8 juillet, les talibans ont confirmé leur disposition à évoquer les questions mentionnées avec la délégation du Président afghan Ashraf Ghani.
Le processus de paix interafghan a été également abordé par Sergueï Lavrov qui s'est entretenu, le 16 juillet, avec le Président afghan Ashraf Ghani à Tachkent en marge de la conférence internationale "Asie centrale et du Sud: interconnexion régionale. Défis et opportunités".
Je voudrais souligner que ce soir, à environ 20 heures, sera publiée une interview de Zamir Kaboulov sur un large éventail de questions relatives au processus de paix interafghan, à ses aspects touchant au droit international et aux contacts des représentants russes avec les parties.
Question: Que pouvez-vous dire au sujet des récents amendements du Parlement lituanien à la loi sur la situation juridique des étrangers, qui sont susceptibles de détériorer les conditions de séjour des migrants entrés dans le pays?
Réponse: Nous avons remarqué que des médias ont relayé l'information sur les nouveautés législatives de Vilnius. Elles durcissent nettement les conditions de séjour des migrants en Lituanie: elles prévoient une détention jusqu'à six mois, interdisent de quitter le lieu d'hébergement après l'arrivée dans le pays, et surtout elles limitent le droit de contester la décision d'accorder un asile et autorisent l'expulsion des migrants jusqu'à l'examen définitif de leurs appels.
Deuxièmement, ces nouveautés ont déjà été sérieusement critiquées par les organisations des droits de l'homme, notamment par la Croix-Rouge lituanienne. Ces structures pensent que de telles décisions sont contraires aux principes fondamentaux du droit international. Difficile de ne pas être d'accord.
Le plus étonnant est qu'il s'agit des autorités lituaniennes, qui aiment tant positionner leur pays comme un "espace de démocratie" et osent même apprendre les "valeurs démocratiques" à d'autres pays. Voici un défi concret et pratique auquel la Lituanie est confrontée. Oui, c'est un défi, mais il faut appliquer ces fameux principes démocratiques proclamés depuis des années par la Lituanie, au lieu d'agir à l'encontre de ses engagements dans le cadre du droit international.
Cet espace soi-disant démocratique s'avère peu hospitalier pour les personnes qui sont venues en Europe pas tant pour trouver une vie meilleure qu'en raison de l'impossibilité de rester là où étaient passées la "main" et la "jambe" des gardiens occidentaux de la démocratie.
Les infractions des normes de base en matière de droit d'asile ont également des airs de chauvinisme. Nous voudrions savoir si une réaction de Bruxelles suivra. Quant aux structures lituaniennes qui ont élaboré ces nouveautés, je voudrais leur donner un conseil. La prochaine fois que cet État votera pour en soutien à une décision d'intervention des États-Unis ou de l'Otan dans des pays souverains, il faudra penser aux conséquences que tout cela peut entraîner.
Car la migration du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord en Europe a précisément résulté d'une série d'interventions, de transgressions de la souveraineté et d'actions aventuristes des pays membres de l'Otan. Je n'ai pas entendu que la Lituanie avait voté contre. J'ai seulement entendu que la Lituanie soutenait toujours le "grand frère" et l'Otan dans l'ensemble dans ce genre de décisions.
C'est pourquoi, étant donné que ces décisions aventuristes n'ont pas été condamnées ni même discutées par la Lituanie, mais simplement exécutées, toute la partie UE et Otan de l'Europe doit désormais assumer sa responsabilité pour les résultats de ces actions arbitraires commises dans d'autres régions du monde. Les gens arrivent en nombre en Europe non pas à cause de la bonne vie ou pour y voir des monuments de culture et d'architecture internationale, mais parce que leurs pays sont en état de guerre, leurs pays sont détruits, parce qu'il ne reste plus rien de leur pays et qu'ils cherchent une possibilité de survivre. Ce sont les conséquences d'une politique erronée et en grande partie criminelle des pays de l'Otan et de l'UE mentionnés.
Question: Il a été récemment rapporté que le Ministère russe de la Santé était prêt à évoquer avec l'UE la reconnaissance réciproque des certificats vaccinaux. C'est une question importante car elle fait partie de celles utilisées par la russophobie pour discréditer la Russie. Des dizaines de milliers de personnes ont été vaccinés dernièrement avec Sputnik V en UE, par exemple en Hongrie, en Slovaquie, ainsi qu'en Allemagne, à Saint-Marin et dans d'autres pays d'où arrivent des personnes en Russie pour se faire vacciner avec le Sputnik V. Il s'agit clairement d'une discrimination des personnes vaccinées par le Sputnik V. Mène-t-on des négociations sur la reconnaissance réciproque des vaccins entre la Russie et l'UE?
Réponse: Une telle interaction est en cours avec plusieurs pays au niveau bilatéral. Vous le savez, nous étions initialement ouverts, immédiatement après la percée et la création du vaccin, non seulement au dialogue et à l'échange mutuel d'informations mais également à la production de notre vaccin sur le territoire d'autres États, aux fournitures humanitaires et commerciales, à tout genre d'interaction. Avant tout, cela concernait la reconnaissance réciproque des vaccins.