Sténogramme de la conférence de presse de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, à propos des résultats de la politique étrangère en 2004 au Centre de presse du MAE de la Russie (Moscou, le 19 janvier 2005)
Traduction non-officielle du russe
S.V.Lavrov: Bonjour!
Heureux de vous saluer а cette confйrence de presse. Je veux souhaiter а ceux, а qui je ne l'ai pas encore fait, une bonne annйe nouvelle et du succиs dans leur travail. Nous apprйcions les rapports ouverts et bienveillants, йtablis avec le corps journalistique, et espйrons continuer de les dйvelopper dans cette mкme clй.
L'annйe passйe n'a pas йtй simple tant pour la Russie que pour toute la communautй internationale. Elle a йtй marquйe par des йvйnements tragiques dans notre pays et dans d'autres pays. En gйnйral, nйanmoins, si l'on examine le bilan de l'annйe, on le considиre comme efficace pour notre vie intйrieure, notre dйveloppement йconomique et notre politique йtrangиre. Nous avons cherchй а lier йtroitement au maximum notre ligne de politique йtrangиre avec le rиglement des problиmes de dйveloppement socio-йconomique de la Russie, faire rapprocher tout ce que nous faisons dans l'arиne internationale des besoins et des intйrкts des gens.
La stable йconomie croissante appuie sыrement, а son tour, les positions internationales de la Russie. Aujourd'hui, nous avons plus de possibilitйs de dйvelopper non seulement le dialogue politique avec d'autres pays, mais appuyer ce dialogue par des projets concrets de coopйration йconomique et d'investissements. Cela concerne aussi les relations avec nos proches partenaires, les йtats – membres de la CEI. Cela concerne les relations de la Russie avec la majoritй des йtats europйens, les pays de l'Asie-Pacifique, du Proche-Orient, de l'Amйrique Latine et, bien sыr, des Etats-Unis. Ainsi, notre politique, que nous caractйrisons de multivecteur, s'appuie sur les rйelles possibilitйs de la Russie, ses intйrкts et les mкmes intйrкts rйciproques de nos partenaires pratiquement dans toutes les rйgions du monde.
Nos contacts internationaux montrent que la majoritй йcrasante des йtats de la planиte sont intйressйs а ce que la Russie continue de jouer un rфle actif dans les affaires internationales. Il existe, certes, aussi ceux qui se mйfient de la Russie et appellent mкme а s'y opposer presque, а s'opposer а l'activitй russe dans l'arиne internationale. Vous ne serez peut-кtre pas йtonnes, si je qualifie cette approche d'appel а la renaissance de la confrontation. Nous ne cйderons pas. Ils ne pourront pas nous provoquer. Les principes de notre politique йtrangиre restent invariables. Nous allons continuer de dйfendre nos intйrкts fermement, de maniиre consйcutive, mais constructive, responsable, sans en venir а la confrontation. Nous sommes persuadйs que c'est la seule voie, puisque l'йchelle et le sens des problиmes qu'affronte la communautй internationale ne permettent pas le luxe d'en venir а la confrontation et d'abandonner le partenariat multilatйral collectif dans l'йlimination des menaces et dйfis que nous affrontons tous. C'est а partir de ces positions que nous abordons les futures manifestations importantes, qui auront lieu dans les premiers mois dйjа de cette annйe, y compris la rencontre russo-amйricaine au sommet en Slovaquie, la cйlйbration du soixantenaire de la Victoire sur le fascisme, les sommets Russie – Union Europйenne et G8, ainsi que plusieurs autres manifestations de politique йtrangиre, prйvues en 2005.
La rйcente tragйdie en Asie du Sud et du Sud-Ouest a encore une fois montrй que le malheur d'autrui n'existe pas. La rйponse de la communautй internationale a une fois de plus montrй le besoin de l'union des efforts dans la lutte contre le terrorisme, la prolifйration d'armes de destruction massive, d'autres nouveaux menaces et dйfis, la lutte contre les cataclysmes naturels, dans la coopйration pour liquider leurs consйquences.
Je me contenterai de cette introduction, et utilisons notre temps а ce que vous puissiez poser les questions qui vous intйressent.
Question: Les opinions des experts divergent dans l'йvaluation de l'annйe passйe pour la Russie dans l'arиne internationale. Les uns l'appellent une rйussite, d'autres donnent des apprйciations absolument opposйes. Je voudrais savoir, qu'en est-il en rйalitй?
Et une seconde question. Jeudi, aura lieu l'investiture de G.Bush, Prйsident des Etats-Unis. Comment la Russie entend-elle construire ses rapports avec ce pays pour les 4 annйes а venir? Quelles dйcisions concrиtes attend-elle du sommet а Bratislava, et que pensez-vous de la dйclaration d'hier de C.Rice que les USA entendent prкter plus d'attention aux problиmes de politique intйrieure de la Russie et, en particulier, au dйveloppement de la dйmocratie dans notre pays?
S.V.Lavrov: Comme j'ai dйjа dit, l'annйe n'a pas йtй simple pour la Russie et les autres йtats. Je ne vais pas йnumйrer les йvйnements de l'annйe passйe. Ils sont bien connus et ont vraiment exigй une rйaction rapide et les dйcisions non standard. Mais je suis du cфtй de ceux qui estiment ces rйsultats positifs pour la Russie et sa politique йtrangиre. J'ai dйjа notй que la justesse de la ligne du caractиre multivecteur de notre activitй dans l'arиne internationale s'est entiиrement confirmйe. Cette ligne s'appuie sur le pragmatisme, la garantie de nos intйrкts nationaux, avant tout, la sйcuritй du pays, sur la crйation des conditions extйrieures favorables au maximum pour le dйveloppement de l'йconomie et l'augmentation du niveau de bien-кtre des citoyens russes. Sur toutes ces pistes, on a obtenu des rйsultats substantiels: la base de droit de nos relations avec les voisins russes et d'autres pays s'est consolidйe, la base concernant le rйgime et l'amйnagement de la frontiиre russe se consolide aussi. La garantie de la sйcuritй est un aspect important. Rien qu'hier, on a fait un pas supplйmentaire: on a signй le Traitй de la frontiиre d'йtat avec le Kazakhstan, qui est la frontiиre bilatйrale la plus longue dans le monde moderne!
Nos йchanges йconomiques, nos liens militaro-politiques avec nos partenaires et alliйs dans l'espace de la CEI se sont renforcйs. Je citerai l'accord uni sur l'espace йconomique unique de quatre pays – de la Russie, de l'Ukraine, de la Biйlorussie et du Kazakhstan, le devenir et le renforcement de l'Organisation du Traitй sur la sйcuritй collective (OTSC), la crйation d'une nouvelle base militaire russe au Tadjikistan en complйment de celle de la Kirghizie. Ces deux bases garantissent l'efficacitй de l'OTSC en ce qui concerne le mйcanisme de rйaction rapide aux menaces et dйfis dans le cadre de ce Traitй. En gйnйral, l'intйrкt а ce que la CEI devienne plus efficace augmente. Le processus des rйformes de la Communautй avance afin de dйvelopper, en parfaite conformitй avec ses Statuts, les processus d'intйgration selon le degrй de disponibilitй des pays–membres а telle ou telle forme d'intйgration, qu'elle soit йconomique ou militaro–politique. Ici, а cфtй de l'OTSC et l'Espace йconomique commun, je citerai la CEEurAs. La Communautй elle-mкme est considйrйe par tous ses membres comme un forum important de la concertation des positions, de l'йchange de vues, de la dйfinition des pistes stratйgiques de la coopйration de nos йtats dans les domaines, oщ leurs intйrкts coпncident.
On a poursuivi les efforts de rиglement des conflits dans l'espace de la CEI. Je qualifierais de facteur positif le fait qu'а peine quelqu'un espиre-t-il actuellement pour de bon la possibilitй de rйgler ces conflits par voie militaire, par la force. Le fait que les tentatives de l'annйe derniиre d'appliquer ces mйthodes а certains conflits sur le territoire de la CEI aient йchouй et montrй leur contre-productivitй, constitue sans doute une conclusion importante pour l'avenir. Je crois qu'actuellement, toutes les parties concernйes prфnent fermement le besoin des mйthodes politiques, diplomatiques, pacifiques de rиglement de ces conflits compliquйs. C'est lа le bilan de l'annйe passйe et une conclusion importante pour l'annйe en cours.
Nous avons consolidй notre interaction avec les Etats-Unis. Dans la lutte contre le terrorisme, nous devons кtre alliйs. Nous n'avons simplement pas d'autre issue. Nos deux pays sont leaders de la coalition antiterroriste globale. L'annйe passйe, nous avons fait un apport supplйmentaire а son renforcement. Sur la base du projet russo-amйricain, le Conseil de sйcuritй de l'ONU a approuvй la rйsolution importantissime 1540, qui a formulй un nouveau principe important de la lutte contre la terreur pour toute la communautй internationale, y compris le besoin d'une approche plus responsable а l'inadmissibilitй de l'arrivйe d'armes de destruction massive entre les mains des terroristes et le besoin d'йlever les barriиres fiables sur cette voie dans chaque pays avec l'utilisation des possibilitйs des organisations rйgionales. Nous estimons cet aspect aussi comme assez important.
La Russie avec les USA et les pays europйens leaders et d'autres pays est devenue acteur а part entiиre de l'initiative dans le domaine de la sйcuritй de la lutte contre la prolifйration d'armes de destruction massive.
Notre pays a dйveloppй un dialogue assez utile avec les Etats-Unis sur la stabilitй stratйgique. Les deux йtats possиdent un plan d'actions trиs concret sur pratiquement toutes les pistes de la garantie de la sйcuritй, du dйveloppement de l'interaction йconomique et autre dans les rapports bilatйraux, approuvй par leurs prйsidents.
Nos rapports avec l'Union Europйenne se sont dйveloppйs. Bien que, peut-кtre, ayons-nous prйfйrй que ce processus soit plus intense. Cependant, nous nous rendons compte des difficultйs qu'ont affrontйes les pays de l'UE et de l'Union Europйenne en gйnйral vu l'йlargissement de cette communautй et ses profondes rйformes, y compris le processus en cours de l'entrйe en vigueur de la nouvelle Constitution de l'Union Europйenne.
Nous notons aussi la substantielle consolidation de nos relations avec les pays de l'Amйrique Latine et de l'Asie-Pacifique. Nous ne faisons pas que dйvelopper les liaisons bilatйrales avec les йtats de ces rйgions, mais йtablissons les rapports avec leurs groupes sous-rйgionaux, participons aux processus d'intйgration, qui s'y dйveloppent activement. Je soulignerai une fois de plus que cela ne se passe pas, parce que nous voulons simplement йtendre nos liens sur tel ou tel pays ou rйgion, mais parce que ces processus s'appuient sur un intйrкt rйciproque. Nous le sentons de la part de nos partenaires et y rйpondons sur la base de nos propres intйrкts. Leur coпncidence est flagrante dans le domaine йconomique, dans le domaine de coopйration dans la problйmatique de la sйcuritй rйgionale et globale. Nous le sentons dans nos contacts avec l'Amйrique Latine et l'Asie-Pacifique.
L'annйe passйe a confirmй que l'ONU (et c'est la position consйcutive de la Russie) est le forum irremplaзable non seulement pour concerter les actions, mais pour coordonner les pas pratiques de tous les йtats, le rиglement des conflits, la lutte contre le terrorisme et la prolifйration d'armes de destruction massive. J'ai dйjа parlй de la rйsolution importante du Conseil de Sйcuritй sur la problйmatique de non-prolifйration des ADM. Je citerai encore la rйsolution du CS de l'ONU n° 1566, qui a йtй adoptйe а l'initiative de la Russie peu de temps aprиs la tragйdie de Beslan. Elle a prйcisй les paramиtres des exigences envers tous les йtats dans la lutte antiterroriste, y compris le besoin des normes uniques de l'йvaluation des actions des personnes accusйes d'кtre impliquйes dans l'activitй terroriste. Nous croyons que sur cette piste encore du renforcement des йlйments multipartites dans la politique mondiale, la position russe a йtй assez efficace l'annйe passйe.
Concernant votre seconde question, j'ai dйjа citй le prochain sommet а Bratislava parmi les йvйnements les plus importants du futur proche. Il permettra а V.V.Poutine, Prйsident de la Fйdйration de Russie, et а G.Bush, Prйsident des USA, d'йchanger de vues et d'йvaluations sur le cours de l'exйcution des accords, qui ont йtй obtenus а leurs rencontres prйcйdentes. Ces accords, comme je l'ai dйjа soulignй, sont assez concrets et ont йtй йnoncйs sous forme de missions aux dйpartements appropriйs des deux йtats. Il existe le plan et le calendrier d'actions appropriйs. Les deux prйsidents verront l'exйcution de ces accords en pratique. Leur dialogue sera assez vaste. Ils vont discuter les problиmes bilatйraux liйs aux йchanges commerciaux et а la coopйration d'investissement. Dans ce domaine, l'an dernier, on a fait beaucoup. Les compagnies amйricaines augmentent leur prйsence sur le marchй russe, et les compagnies russes s'installent sur le marchй amйricain. Ils auront а discuter d'autres problиmes des affaires bilatйrales, d'autant plus que les projets sont aussi d'envergure. En plus des relations bilatйrales, il existe la problйmatique internationale, qui, certes, occupera une place trиs importante au sommet de Bratislava. La lutte contre le terrorisme, la non-prolifйration d'armes de destruction massive, la lutte contre le trafic de drogue, le crime organisй – voilа les sujets du dialogue international, dans lesquels la Russie et les USA sont tout simplement obligйs de jouer le rфle leader а force de leur potentiel et de leurs intйrкts dans l'arиne internationale. Je pense que l'on abordera aussi les problиmes liйs au besoin d'augmenter la prйparation de la communautй internationale aux cataclysmes naturels de type du tsunami en Asie du Sud et du Sud-Ouest. Ces entretiens sont menйs depuis assez longtemps. La Russie en la personne de notre MSE a plusieurs fois proposй de rйflйchir а la crйation d'une agence globale de lutte contre les cataclysmes naturels et, peut-кtre, dans les conditions actuelles, cette initiative pourra-t-elle recevoir un dйveloppement supplйmentaire compte tenu des maillons faibles, dйtectйs dans le systиme mondial de coopйration des йtats dans ce domaine. Certes, on aura un йchange de vues avec nos collиgues amйricains dans le cadre du sommet de Bratislava sur la problйmatique des conflits rйgionaux dans diverses parties du globe. A force de plusieurs raisons, les USA et la Russie sont les acteurs du mйcanisme du rиglement de chacun d'entre eux pratiquement. Peut-кtre а une petite exception prиs, le dйveloppement des affaires au Proche-Orient et autres points chauds de la planиte, dйpend beaucoup de nos pays.
Concernant mon attitude envers la dйclaration de C.Rice, nouveau Secrйtaire d'Etat des USA, sur le fait qu'elle prкterait plus d'attention а la situation intйrieure en Russie, y compris l'йtat de la dйmocratie et la situation avec les droits de l'homme, je ne peux que dire que cela n'a rien de nouveau pour nous. Le Dйpartement d'Etat des USA publie rйguliиrement des rapports sur l'йtat des choses avec les droits de l'homme dans divers pays. Ces apprйciations ne coпncident pas toujours avec celles des autres йtats, y compris la Russie. Nous notons que c'est une sorte de tradition amйricaine. Nous suivons aussi attentivement les autres йtats s'acquitter de leurs obligations internationales dans le domaine des droits de l'homme. Peut-кtre que nos critиres y seront communs, basйs sur les documents existants а ce propos, signйs par la Russie, les USA et les autres йtats. Certes, notre situation intйrieure est notre affaire intйrieure. La vie de la Russie se dйveloppe sur la base de la Constitution russe et des dйcisions, que les dirigeants russes prennent en conformitй avec elle. Si les dйcisions de quelqu'un au niveau national dans tel ou tel pays commencent а contredire les obligations internationales, vient le temps de la prйoccupation de la communautй internationale. Je ne crois pas que, dans certains cas, un intйrкt pareils puisse influer sur les relations de la Russie et sur sa politique. Si l'on nous adresse la critique constructive, nous l'йcoutons toujours. Mais si on utilise l'analyse de notre situation intйrieure pour essayer de nous faire revenir tous а "la guerre froide", nous ne serons jamais d'accord. Je ne pense pas que ceux qui, ces derniers mois, cherchent а travers les mйdias а prйsenter ce qui se passe en Russie presque comme le recul au totalitarisme, agissent а bon escient. Peut-кtre que d'aucuns n'aiment pas que la Russie se renforce, d'autres rйpugnent а voir la Russie devenir toujours plus autonome sur les plans politique et financier. Mais je suis persuadй que de pareilles tentatives de certains d'utiliser les mйdias pour la promotion de ces points de vue ne trouveront pas de support auprиs des politiques sйrieux, et nous connaissons Condoleeza Rice comme un politique sйrieux. A peine l'administration amйricaine abandonnera-t-elle le cap qui a йtй formulй par les deux Prйsidents et vise le dйveloppement de partenariat entre nos deux pays. Pour le moins, nous n'avons pas de doutes а ce propos.
Question: Quels rйsultats rйels a-t-on rйussi а obtenir dans la cause de la lutte contre le flйau principal - le terrorisme international? O. ben Laden est en cavale, en Irak et en Afghanistan, ce sont explosion sur explosion, et en Europe et aux USA se baladent des types comme A.Zakaпev.
S.V.Lavrov: J'ai dйjа mentionnй certains rйsultats concrets dans la lutte contre le terrorisme l'an dernier. Ce sont les rйsolutions importantes, concrиtes du Conseil de Sйcuritй de l'ONU visant l'augmentation des exigences envers tous les йtats dans la mise en pratique des dйcisions existantes de renforcement de la coalition antiterroriste globale, de l'inadmissibilitй de l'arrivйe des armes de destruction massive et des moyens de leur acheminement entre les mains des terroristes. Ce sont le renforcement de l'Initiative de sйcuritй dans le domaine de la prolifйration d'armes de destruction massive, l'interaction de la Russie et de l'OTAN sur les problиmes antiterroristes, y compris la signature, en dйcembre dernier а Bruxelles, du plan d'actions conjoint dans le cadre du Conseil Russie-OTAN pour la lutte contre le terrorisme, qui prйvoit l'йchange en confiance de l'information et les manoeuvres et entraоnements communs, la mise au point des dйtecteurs d'explosifs et d'autres manifestations strictement concrиtes, qui йlиvent notre partenariat antiterroriste dans le cadre du Conseil Russie-OTAN а un nouveau niveau. C'est aussi la participation de la Russie а l'opйration "Efforts actifs" en Mйditerranйe, qui est appelйe а ne pas admettre la contrebande des matйriaux, qui peuvent кtre utilisйs par les terroristes dans leurs buts. C'est aussi la dйcision des pays du bassin de la mer Noire de faire orienter le mйcanisme existant de coopйration, le soi-disant "Blackseafor", а la lutte contre le terrorisme et la non-prolifйration des ADM. Ces dйcisions sont prises, et elles seront mises en pratique, y compris а travers le patrouillage collectif par les vaisseaux de guerre des pays de "Blackseafor" du bassin de la mer Noire. Ce sont les manoeuvres conjointes, tenues en Russie en commun avec nos partenaires de l'OTAN: "Avaria – 2004" et "Kaliningrad – 2004". C'est le renforcement de la problйmatique antiterroriste dans le dialogue de la Russie avec les USA, l'Union Europйenne et plusieurs autres pays. On a crйй des groupes stratйgiques de perfectionnement de la coopйration bilatйrale dans la lutte antiterroriste, ils travaillent, se rйunissent en sйances avec la participation des Ministиres des affaires йtrangиres, des services spйciaux et d'autres dйpartements intйressйs а ce genre d'activitй. L'йchange de l'information est assez utile. Dans plusieurs cas, on a rйussi а prйvenir les tentatives de prйparation et de la perpйtration des attentats. Donc, je vois d'assez grandes rйalisations dans ce domaine. Certes, la menace du terrorisme est maintenue, mais personne n'a dit que la lutte contre le terrorisme serait rapide. Pour qu'elle ait plus de succиs, il faut, bien sыr, abandonner les doubles normes dans ce domaine et considйrer de faзon unique tous ceux qui forment, inspirent les terroristes et, certes, ceux que perpиtrent les attentats. A ce propos, nous attendons que ceux qui l'on soupзonne d'appartenance а l'activitй terroriste soient extradйs vers les pays qui l'exigent. D'autant plus que la rйsolution du CS de l'ONU n° 1566, adoptйe aprиs Beslan, ce dont j'ai dйjа parlй, souligne directement le besoin de considйrer ce genre de personnes а partir des positions uniques. Dans l'idйal, il serait correct de dresser une liste commune de tous ceux que l'on soupзonne d'activitй terroriste. La Russie a apportй cette proposition au Conseil de Sйcuritй. On est en train de l'examiner, et un groupe spйcial а йtй crйй pour йtudier ce problиme.
Question: Combien, selon vous, la structure de la CEI est-elle efficace, puisque, ces derniers temps, on entend pas mal de critique а l'adresse de cette union, en particulier, des autoritйs gйorgiennes? Est-ce que tout fonctionne normalement dans cette union, et n'exige-t-elle pas de rйformes?
Et une seconde question. Va-t-on discuter les problиmes aigus comme la crйation du centre antiterroriste conjoint en Gйorgie et la signature du Grand accord carde pendant votre visite en Gйorgie? Attendez-vous une percйe dans les rapports aprиs votre visite, un rйchauffement dans les relations russo-gйorgiennes?
S.V.Lavrov: Concernant la CEI, j'ai dйjа mentionnй en bref que nous sentons tous les pays de la Communautй avoir de l'intйrкt а la faire plus efficace. Ces souhaits ont bien une base. Plusieurs dйcisions, qui ont йtй prises depuis le moment de la formation de la CEI, sont restйes sur le papier, avaient un caractиre dйclaratif. Il existe plusieurs problиmes affйrents а la surcharge de l'ordre du jour des sйances du Conseil des chefs des йtats et du Conseil des chefs des gouvernements. La tendance commune dans le processus des rйformes de la CEI, c'est la tвche de dйcharger le Conseil des chefs des йtats et le Conseil des chefs des gouvernements afin que nos leaders puissent se concentrer au cours de leurs rencontres sur les problиmes stratйgiques de coopйration, la dйtection des domaines, oщ leurs intйrкts coпncident et existe une rйelle possibilitй pour les actions conjointes. Tout en comprenant que les problиmes sectoriels, qui avaient rйguliиrement йtй proposйs jusqu'а prйsent а l'examen des chefs des йtats, pourraient кtre rйsolus au niveau des ministиres appropriйs, que ce soit celui des affaires йtrangиres, de l'Intйrieur, de la Dйfense, les dirigeants des services spйciaux ou des organes de maintien de l'ordre. Tous ces ministиres ont leurs structures dans le cadre de la CEI. Comme le montre la pratique, et, en particulier, la derniиre sйance du Conseil des ministres de l'Intйrieur, ces mйcanismes fonctionnent avec assez de succиs а la solution des tвches qui tiennent а coeur de tous les pays. Dans les conditions modernes, cela se fait surtout sentir dans le domaine de maintien de l'ordre. Dans le mкme temps, il existe des organes sectoriels qui se rencontrent au cas pas cas ou, en gйnйral, ne se rйunissent pas du tout et semblent ne pas avoir de problиmes concrets pour leur discussion en commun. Il vaudrait peut-кtre mieux liquider ces organes. Ce travail est menй. En contact avec tous les membres de la Communautй, nous faisons l'inventaire de la liste des organes auxiliaires de la CEI et prйparerons les initiatives appropriйes au futur sommet des chefs des йtats.
Il y a des domaines, oщ l'on sent de l'intйrкt а rendre la CEI plus structurйe. Et un de ces domaines est la coopйration humanitaire dans sa plus large acception, y compris la culture, l'art, le cinйma, le thйвtre, l'йducation, la science, le sport ou le tourisme. Pour plusieurs de ces pistes, existent des documents cadre et, peut-кtre, le temps est-il venu de voir s'il vaut bien les concrйtiser et conclure des accords, qui faciliteraient les йchanges dans le domaine de l'йducation, la coopйration de soutien des langues des pays de la CEI dans le cadre de la Communautй, l'organisation des festivals de cinйma et de thйвtre, des compйtitions sportives. La Coupe de football de la Communautй, qui se passe actuellement а Moscou, est une compйtition trиs populaire. Pourquoi ne pas penser а organiser des compйtitions pareilles pour d'autres sports. Nous pensons а tout cela. Les conclusions prйliminaires, que nous pouvons faire sur la base des premiers contacts avec nos partenaires de la CEI, disent que nous pourrons faire les rйformes, tout en maintenant les principes de base de la CEI, notamment: bйnйvolat, possibilitй d'une intйgration а vitesse diffйrente. Nous trouverons en mкme temps des choses, pour lesquels la vie mкme pousse nos pays а la coopйration plus йtroite.
Concernant ma visite en Gйorgie, nous nous sommes entendus, sauf erreur, de la faire le 18 fйvrier. J'espиre qu'avant encore, reprendront les pourparlers sur le Grand traitй et les autres problиmes de nos relations bilatйrales, y compris la crйation des centres antiterroristes avec l'utilisation de l'infrastructure, qui existe actuellement en Gйorgie, dont celle des bases militaires russes actuelles. Malheureusement, les pourparlers sur le Grand traitй n'ont pas йtй menйs depuis plusieurs mois. Cependant, nous espйrons que, sous peu, avant ma visite encore, on aura des contacts supplйmentaires avec la partie gйorgienne, au cours desquels sera poursuivie la discussion de tout l'ensemble de nos relations bilatйrales, ce qui permettra d'accйlйrer la reprise du travail а ce traitй.
Question: Serguйi Viktorovitch, vous avez dйjа dit que "la guerre froide" n'aura pas lieu. Mais tout de mкme, je vis en Russie depuis 13 ans dйjа et je vois que les rapports entre nos pays sous V.V.Poutine et G.Bush ne sont pas aussi chauds qu'ils avaient йtй sous B.N.Eltsine et B.Clinton. Ne croyez-vous pas que, tout de mкme, nos rapports soient devenus plus froids, et que les gens se regardent plus en ennemi qu'en ami?
Et une seconde question. Comment les changements politiques, survenus en Russie ces derniers mois, dont a parlй V.V.Poutine, Prйsident de la Russie, influent-ils sur l'image de la Russie а l'йtranger?
S.V.Lavrov: Je ne pense pas que les rapports entre les prйsidents V.V.Poutine et G.Bush soient moins chauds qu'entre les prйsidents B.N.Eltsine et B.Clinton. De plus, il faut comprendre ce que nous entendons par lа, en parlant de leur chaleur. Les rapports peuvent кtre trиs chaleureux et mкme chauds, sans qu'ils se transforment en affaires concrиtes. Et ils peuvent кtre amicaux, normaux, bons, sans "surchauffe", mais qui favorisant le partenariat йgal, le dialogue et la coopйration dans les choses concrиtes.
Je peux vous dire que notre йvaluation des relations des deux prйsidents correspond au second modиle – les relations de respect mutuel des deux leaders, qui sont disposйs personnellement l'un а l'autre. Ils se rencontrent, peuvent discuter tout problиme, recevoir des rйponses et considйrer avec respect leurs positions rйciproques. Les prйsidents peuvent s'entendre sur la maniиre de continuer а construire les rapports. C'est une autre chose que ces accords ne sont pas toujours pleinement mis en pratique, comme le voudraient les prйsidents. Il arrive que la bureaucratie cherche а y apporter des corrections. Nous croyons que c'est une erreur, et allons obtenir de maniиre consйcutive que toutes les dйcisions, qu'ont prises nos leaders, soient consciencieusement mises en pratique. On en parlera aussi, comme je l'ai dйjа dit, а Bratislava.
Je n'ai pas entendu dire qu'en Russie, un segment important de l'opinion publique se mette а considйrer les Etats-Unis en tant qu'ennemi. Mкme dans les annйes les plus dures, oщ, aprиs la Seconde guerre mondiale, a commencй la "guerre froide", nous n'avons pas considйrй les Etats-Unis comme un ennemi. Les deux pays avaient le terme "adversaires en puissance". Cela йtait causй par le fait que les potentiels de missiles nuclйaires des USA et de l'URSS йtaient йnormes, mais dans la conscience des simples gens, la majoritй йcrasante des Russes, je le crois, ne considиrent pas les Etats-Unis comme ennemi.
Concernant nos rйformes de politique intйrieure, comme on l'a plusieurs fois soulignй, et tout observateur peut s'en rendre compte, elles sont rйalisйes en stricte conformitй avec la Constitution de la Fйdйration de Russie, avec le principe de fйdйralisme, qui y rйside. Le fait que ces rйformes soient conformes aux principes du fйdйralisme a йtй rйcemment confirmй par la Commission de Venise du Conseil de l'Europe. On a а ce propos les apprйciations des observateurs йtrangers.
Concernant l'image de la Russie. Certes, nous voulons tous кtre perзus dans le monde. C'est un dйsir naturel, et chaque pays devra vouloir кtre perзu normalement dans le monde. En l'occurrence, cela ne fait pas notre objectif en soi. On mиne les rйformes pour consolider notre pays et rйpondre aux dйfis а la cohйsion de notre pays, que nous sentons rйellement, et conformйment а sa place dans le monde. Elles sont nйcessaires pour que le pouvoir fonctionne plus efficacement et contribue au dйveloppement de l'йconomie, cela dit, non seulement dans le complexe de l'йnergie et des combustibles, mais aussi dans le domaine des hautes technologies. Cela exige vraiment une attention йtatique sйrieuse а tous les niveaux, y compris rйgional. Pour que le pouvoir tienne plus compte des besoins des gens, on crйe la Chambre publique. Le monde a besoin d'une Russie forte, puisque c'est dans l'intйrкt de tous, dans l'intйrкt d'une lutte plus efficace contre le terrorisme, contre les armes de destruction massive et les nouveaux dйfis. Et si ceux qui le comprennent, voient dans ces rйformes du positif pour notre pays et pour le sort du monde, nous croyons que cette йvaluation est correcte. Pour ceux qui croient qu'une Russie forte n'est pas de leur intйrкt, peut-кtre que notre image se prйsente autrement. Mais je rйpиte, ce ne sont plus nos problиmes.
Question: Comment apprйciez-vous la future visite de B. al-Assad, Prйsident de Syrie, en Russie? Commentez le bruit autour de la vente des missiles а la Syrie.
S.V.Lavrov: B. al-Assad, Prйsident de la Syrie, visitera la Russie pour la premiиre fois aprиs son arrivйe а ce poste en 2000. La Syrie est un de nos partenaires importantissimes au Proche-Orient. Nous sommes liйs avec ce pays par des bons rapports de longue date. Nous attachons une grande importance а la visite du point de vue de l'examen de tout l'ensemble de notre coopйration bilatйrale. Nous espйrons que l'on va signer plusieurs accords dans le domaine de commerce et d'йconomie, qui permettront de consolider la base de droit dans nos liens, et les accords, consacrйs au dйveloppement de notre coopйration dans le secteur de l'йnergie, du transport, dans l'industrie mйtallurgique et extractive.
Certes, on va discuter en dйtail la situation au Proche-Orient. La Syrie est un des йtats clй pour rйgler la situation proche-orientale, qui devra englober non seulement les rapports palestino-israйliens, mais aussi les pistes syro-israйlienne et libano-israйlienne. La Russie, tout comme Syrie, prфne de maniиre consйcutive prйcisйment l'approche globale au rиglement proche-oriental, la non-ignorance de chacun de ses aspects. Il ne peut кtre que celui d'ensemble, et toute tentative d'isoler tel ou tel autre йlйment de l'image gйnйrale ne font que rendre plus difficile et ajourner le moment, oщ le rиglement deviendra possible.
Concernant, comme vous avez dit, "le bruit autour des missiles", j'ai dйjа eu la possibilitй de commenter cette situation, tout comme S.B.Ivanov, Ministre de la dйfense de la Russie. Notre coopйration avec la Syrie est large, globale. Elle comprend la coopйration militaro-technique. Mais jamais dans nos liens sur cette piste, nous n'avons dйpassй le cadre de nos obligations internationales, jamais livrй d'armes qui soient interdites par nos obligations internationales ou dont telle ou telle quantitй dйstabiliseraient la situation dans la rйgion des conflits. Tous ces principes sont fixйs dans la lйgislation russe, et nous nous guidons strictement sur elle dans nos rapports avec tous les pays, y compris, bien sыr, la Syrie.
Question: Ces derniers temps, quand j'ai parlй aux investisseurs allemands, j'ai eu l'impression que les conditions ont changй, et qu'ils ont des doutes quant а investir en Russie. Vous, en tant que Ministre des affaires йtrangиres de la Russie, que pouvez-vous faire pour faire changer cette impression?
Quels rapports espйrez-vous organiser avec le nouveau Prйsident de l'Ukraine?
S.V.Lavrov: Franchement, je n'ai pas entendu mes collиgues allemands dire que leur business avait commencй а avoir des doutes quant aux investissements en Fйdйration de Russie. Au contraire, les projets et les souhaits de certaines compagnies allemandes concernant les investissements en Russie sont maintenus. Tout cela a йtй confirmй au cours de la visite, en dйcembre dernier, de V.V.Poutine, Prйsident de la Fйdйration de Russie, en RFA. En parlant а mes collиgues des autres pays, y compris les reprйsentants des business amйricain, europйen, asiatique, latino-amйricain, je sens que leur intйrкt aux investissements en Russie est non seulement maintenu, mais augmente. Cet intйrкt a pour facteurs essentiels le maintien, pendant plusieurs annйes dйjа, de l'excйdent de notre budget. Cette annйe, le montant de l'excйdent du budget fait plus de 4% du PIB. Un autre facteur important est aussi la croissance continue du fonds de stabilisation, ce qui sert d'une des garanties de la stabilitй de l'йconomie russe. De plus, la rйcente dйcision de la Russie de proposer а nos partenaires du Club de Paris de payer avant terme la majeure partie de la dette russe a йtй reзue par les membres de ce Club comme un tйmoignage йvident de ce que l'йconomie russe se dйveloppe de maniиre stable. Je sens que tous ces facteurs feront augmenter l'intйrкt des investissements en Russie. Telle est mon йvaluation de la situation. Je rйpиte n'avoir pas entendu mes collиgues allemands ou autres faire d'autres йvaluations. Nous lisons dans les mйdias beaucoup de publications dans le sens de la prйoccupation, que vous venez d'йnoncer. J'ai dйjа abordй le sujet de ces publications, et je ne crois pas que toutes soient йcrites avec de bonnes intentions. C'est ainsi que nous les considйrons.
Concernant l'Ukraine, V.V.Poutine, Prйsident de la Russie, a plusieurs fois soulignй que nous respecterons le choix du peuple ukrainien. Cela concerne pleinement V.A.Youchtchenko, qui a gagnй les derniиres йlections prйsidentielles en Ukraine. Il a plus d'une fois dit, qu'il voulait faire sa premiиre visite en tant que Prйsident de l'Ukraine en Fйdйration de Russie. La Russie et son Prйsident rйpondront, bien sыr, а ce dйsir.
Les relations entre nos pays sont immensйment plus profondes et larges que la conjoncture, qui a existй au cours de la longue campagne йlectorale en Ukraine. Ces rapports sont dйfinis par l'histoire, la gйographie, l'йconomie, la culture et les destins des gens. Et nos peuples ne se doivent que d'intensifier ces rapports dans tous les domaines. Je sais qu'en Ukraine il y aura а peine un politique, qui mиne les affaires avec la Russie autrement. Et en Russie, il y aura а peine un politique, qui considиre le dйveloppement des relations avec l'Ukraine et le peuple ukrainien autrement qu'en partenaire, qu'en voisin. Donc, je pars de ce que ces intйrкts objectifs rйsideront а la base de nos relations dans l'avenir.
Question: Votre commentaire а propos des paroles du prйsident amйricain G.Bush, qu'il n'excluait pas les hostilitйs en Iran. Quelles mesures la Russie dйploiera-t-elle alors pour prйvenir le pire scйnario du dйveloppement de la situation?
S.V.Lavrov: En parlant de l'Iran, je veux souligner avant tout, que tous les principaux participants des nйgociations et contacts, visant le rиglement du problиme nuclйaire de ce pays, partent unanimement de ce qu'il devra utiliser les mйthodes politiques et diplomatiques. Toutes les possibilitйs existent pour cela. Cela a йtй confirmй par la sйance du Conseil des gouverneurs de l'AIEA en novembre dernier, oщ l'on avait examinй l'entente, obtenue entre les pays europйens: la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, d'une part, et l'Iran de l'autre. Elle a йtй soutenue par la Russie aussi, qui avait des contacts parallиles avec le trio europйen et l'Iran. On s'est entendu de geler le programme d'enrichissement de l'uranium en Iran et de poursuivre une coopйration йtroite, sans sujets fermйs, entre l'Iran et l'AIEA. Si toutes les parties s'en tiennent aux accords obtenus, et ils supposent le dйveloppement de la coopйration et le dialogue avec l'Iran dans les domaines йnergйtique, йconomique et dans celui du rиglement de la situation dans la rйgion, je suis persuadй que nous obtiendrons le rйsultat espйrй. Je ne crois pas utile de parler, mкme comme hypothиse, des situations, qui puissent surgir au cas, oщ quelqu'un se rйsout а user d'autres mйthodes que diplomatiques et politiques. Je rйpиte, je suis persuadй que le rиglement pacifique, politique du problиme iranien est possible sur la base des accords obtenus, de la prise en compte rйciproque des intйrкts et du respect rйciproque. La Russie fera tout pour les mettre en pratique.
Question: Monsieur le Ministre, nous avons l'information qu'en fйvrier, aura lieu votre visite en Azerbaпdjan. Quels problиmes seront-ils discutйs? Va-t-on examiner avec l'administration azerbaпdjanaise le problиme du Haut Karabakh?
S.V.Lavrov: Le 2 fйvrier est prйvu ma visite en Azerbaпdjan. Bien sыr que nous allons discuter l'йtat de notre coopйration bilatйrale. C'est une coopйration vraiment trиs ramifiйe, qui englobe tous les domaines de la vie: commerce, йconomie, investissements et liaisons culturelles. Une grande attention sera prкtйe а la prйparation а la visite d'I.G.Aliev, Prйsident de l'Azerbaпdjan, en Russie dans la seconde moitiй de fйvrier. Nous discuterons la prйparation des rйformes de la Communautй des Etats Indйpendants. Le rиglement de Karabakh sera sыrement abordй. La Russie est membre du trio des coprйsidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, qui possиde le mandat d'assistance а la recherche de l'issue autour du Haut Karabakh. Nous notons que, ces derniers mois aprиs la rencontre d'I.G.Aliev, Prйsident d'Azerbaпdjan, et de R.S.Kotcharian, Prйsident d'Armйnie, а Astana en septembre dernier, et leur rencontre lа-bas avec V.V.Poutine, Prйsident de la Fйdйration de Russie, ont point, je le crois (je le dirai avec un optimisme pondйrй) certains avancements positifs. Les reprйsentants de l'Armйnie et de l'Azerbaпdjan, y compris les ministres des affaires йtrangиres, sont en contact entre eux, et les coprйsidents du Groupe de Minsk les y aident, et, je le rйpиte encore une fois, selon nos йvaluations optimistes, mais pondйrйes, le processus avance dans le bon sens. Bien sыr qu'а Bakou, nous allons йchanger de vues sur le cours de ce processus et la maniиre а l'aider а se terminer.
Question: Serguйi Viktorovitch, V.V.Poutine, Prйsident de la Russie, a mis en doute la possibilitй des йlections dйmocratiques en Irak sous l'occupation. Comment allez-vous rйpondre aux commentaires de plusieurs observateurs, en particulier dans le monde arabe, que, soi-disant, la Russie a mis en doute la possibilitй de tenir les йlections dйmocratiques? Est-ce que cela signifierait leur non-reconnaissance? Comment voyez-vous les relations entre la Russie et l'Irak aprиs les йlections?
S.V.Lavrov: Nous йvaluons simplement l'information que nous avons. Je suis persuadй qu'elle est accessible pratiquement а tout le monde. En Irak chaque jour, а mesure que la date des йlections – le 30 janvier 2005 – approche, la situation dans le domaine de la sйcuritй s'aggrave. Un йnorme contingent militaire multinational s'y trouve, qui essaie de contrфler la situation dans le pays et de rйgler plusieurs problиmes qui y apparaissent. En Irak, a йtй prolongй l'йtat d'urgence, qui comprendra aussi le 30 janvier. A peine pourait-on qualifier ces conditions d'ordinaires pour la tenue des йlections. On peut mкme les qualifier d'extraordinaires. C'est pourquoi il n'y a pas lieu de dire que ces йlections vont absolument correspondre aux normes. Nйanmoins, si le Gouvernement provisoire de l'Irak, malgrй toutes ces circonstances, confirme tout de mкme le besoin de la tenue des йlections et qu'elles auront lieu, quel que soit alors leur rйsultat, c'est le peuple irakien qui devra dйterminer la lйgitimitй de ces йlections, et pas des observateurs, des groupes indйpendants. Nous partons du fait qu'en principe, on a extrкmement besoin d'йlections pour entamer au plus vite le rйel processus de l'йtablissement de la souverainetй du peuple irakien dans son pays. Il faut qu'apparaisse un organe, qui soit йlu, quitte а ne pas l'кtre dans les conditions idйales, mais par les Irakiens mкmes. Ce sera dйjа une nouvelle phase dans le processus de rйtablissement de la souverainetй. Pour l'instant, ce processus patauge trиs sйrieusement. Avant tout, faute de la possibilitй d'йtablir le dialogue panirakien, entamer le processus de rйconciliation nationale, pour faire quoi on a besoin de l'interaction du Gouvernement provisoire de l'Irak avec tous les groupes politiques, religieux, ethniques, y compris l'opposition. Comme je l'ai dйjа dit plusieurs fois, il y a un an encore, nous avons commencй а souligner le besoin de ce dialogue interirakien, celui d'entamer le processus de rйconciliation nationale avant que de former le Gouvernement provisoire de l'Irak. A cette йtape-lа, on йtait plusieurs а partager cette idйe. Mais le Gouvernement provisoire de l'Irak avait йtй formй autrement, pas sur la base de dialogue. Nйanmoins, l'idйe de ce dialogue et le besoin de rйconciliation et d'accord national est fixй dans la rйsolution 1546 du Conseil de Sйcuritй de l'ONU.
Je rйpиte, malheureusement, pour l'instant, il n'y a pas eu d'avancement, bien qu'а la confйrence а Sharm el-Sheikh en novembre dernier, tous ses participants, y compris les voisins de l'Irak et les pays du G8, la Chine, le Secrйtaire Gйnйral de l'ONU, se soient prononcйs pour le dйbut de ce dialogue avant les йlections. Cela n'a pas rйussi pour plusieurs raisons, c'est pourquoi, je rйpйterais encore une fois, si les йlections ont tout de mкme lieu, c'est le peuple irakien avant tout qui devra dйterminer leur lйgitimitй, pas une partie venue d'ailleurs. Mais nous partons du fait que, dans tous les cas, l'entente nationale est sans alternative pour l'Irak. Et plus vite commencera le processus rйel dans ce sens, et mieux cela vaudra. Nous serons prкts а y accorder toute sorte d'assistance.
Question: Aprиs la nomination de V.I.Kalioujny ambassadeur de la Russie en Lettonie, et ses dйclarations, on a commencй а penser que les intйrкts prioritaires russes en Lettonie sont йconomiques, y compris le port de Ventspils. En est-il vraiment ainsi? Et la seconde question, quand sera signй le traitй sur la frontiиre avec la Lettonie?
S.V.Lavrov: Nos intйrкts dans les rapports avec la Lettonie sont les mкmes que dans les rapports avec tous nos voisins, et avec n'importe quel pays en principe. Nous voulons que les rapports soient normaux, ceux de bon voisinage, qu'ils soient mutuellement avantageux et se basent sur les normes gйnйralement reconnues, sur les obligations de nos pays sur le plan international.
L'йconomie est, certes, une des principales composantes dans toute sorte de relations bilatйrales. Nous sommes intйressйs а l'extension de la coopйration mutuellement avantageuse. Nous sommes aussi intйressйs а rйgler tous les problиmes entre la Russie et la Lettonie, y compris la signature du traitй sur la frontiиre et, en gйnйral, la concertation des principes de nos relations. Le Prйsident V.V.Poutine a proposй de signer le traitй sur la frontiиre le 10 mai а Moscou. Ce jour-ci, se tiendra ici le sommet Russie – Union Europйenne. Compte tenu de ce que les traitйs sur la frontiиre avec la Lettonie et l'Estonie sont dйjа prкts depuis longtemps, et que nos collиgues de l'Union Europйenne ont plusieurs fois manifestй de l'intйrкt а la signature de ces traitйs, le jour de la tenue du sommet Russie – UE sera une bonne raison pour signer les traitйs sur la frontiиre d'йtat avec la Lettonie et l'Estonie. Nous avons aussi proposй d'adopter, parallиlement а ces traitйs, les Dйclarations, respectivement, russo-lettonne et russo-estonienne, sur les bases des relations. Le document similaire avec la Lituanie a dйjа йtй signй depuis plusieurs annйes. Ces dйclarations dйfiniraient tous les principes fondamentaux qui serviraient de base pour nos liens, y compris, certes, les problиmes des droits de l'homme et des minoritйs nationales. Nous avons transmis les projets des documents appropriйs а nos collиgues en Lettonie et en Estonie. Nous espйrons avoir leur rйaction sous peu afin de pouvoir concerter ces documents pour les adopter а Moscou le 10 mai.
Question: Serguйi Viktorovitch, la derniиre dйclaration du Ministиre des affaires йtrangиres de la Gйorgie sur l'arrкt du monitorage de la frontiиre russo-gйorgienne par la mission de l'OSCE a provoquй une nouvelle vague d'accusations de la Gйorgie par la partie russe du soutien des terroristes et de ce qu'ils se trouvent dans les gorges de Pankissi. Expliquez-nous, quelle est la position du MAE.
S.V.Lavrov: La Russie a initiй а l'OSCE la question pour arrкter le monitoring de la mission sur la frontiиre russo-gйorgienne. Cette mission a jouй son rфle а une certaine йtape, oщ cette frontiиre йtait insuffisamment bien contrфlйe par nos deux pays. Elle y avait plus d'importance politico-psychologique, parce que, malheureusement, sur le plan pratique, elle ne contribuait pas а la rйduction du nombre des violations de cette frontiиre. La mission de l'OSCE la patrouillait selon un horaire strictement dйfini suivant les itinйraires dйfinis а l'avance, qui йtaient bien connus de tous ceux qui pouvaient vouloir violer cette frontiиre. Parallиlement, les frais de cette mission йtaient importants - plus de 15 millions d'euros. Compte tenu de ce que l'OSCE n'est pas une organisation trop riche, il devient clair que l'on pourrait employer ces ressources avec plus d'utilitй, y compris les besoins de la Gйorgie mкme, par exemple, pour la rйalisation de projets en Gйorgie, dont ceux de renforcement des services frontaliers de ce pays. De notre cфtй de la frontiиre, nous sommes plus prкts а la contrфler par les forces des gardes-frontiиre russes. Donc, il ne fait y voir aucune diversion politique. Ce sont les considйrations strictement pragmatiques, et nos collиgues de l'OSCE, pour le moins dans les entretiens particuliers, reconnaissent que cette mission n'est dйjа plus utile et ne vaut pas ses frais. Concernant les terroristes et l'utilisation par eux des gorges de Pankissi, l'an dernier, on a mis au point la coopйration entre les services frontaliers et ceux de maintien de l'ordre de la Russie et de la Gйorgie. Elle a portй ses fruits. Cependant, ce problиme n'est pas rйsolu jusqu'а la fin. Nous espйrons que, dans le cadre des accords bilatйraux qui existent entre les services de sйcuritй et les gardes-frontiиre correspondants des deux йtats, cette interaction se poursuivra afin de fermer aux terroristes la possibilitй d'utiliser les gorges de Pankissi comme base intermйdiaire, zone de repos, etc.
Question: Comment apprйciez-vous les rйsultats de la rйcente visite de N.Machimura, Ministre des affaires йtrangиres du Japon, а Moscou? En particulier, vous avez dit qu'il fallait construire un pont entre nos pays. Comment le voyez-vous, autrement dit, qu'est-ce que la Russie prйvoit de faire, et que voudriez-vous recevoir, sur le plan de l'йdification de ce pont, de vos collиgues japonais? Que devra-t-on faire pour dйfinir la date de la visite de V.V.Poutine, Prйsident de la Fйdйration de Russie, au Japon?
S.V.Lavrov: J'ai dйjа eu la possibilitй d'йvaluer les rйsultats des pourparlers avec N.Machimura, Ministre des affaires йtrangиres, le jour oщ il se trouvait а Moscou. Je rйpйterai briиvement que j'йvalue ces pourparlers comme assez utiles, avant tout dans ce que nous avons confirmй le besoin de dйvelopper nos rapports sur la base du "plan d'actions", approuvй par V.V.Poutine, Prйsident de la Fйdйration de Russie, et J.Koizumi, Premier Ministre du Japon, en 2003, qui prйvoit le dйveloppement d'une large coopйration mutuellement avantageuse dans tous les domaines entre nos pays avec la poursuite parallиle des nйgociations sur le problиme du Traitй de paix. Je crois que, d'aprиs les rйsultats de ses pourparlers, il existe la comprйhension plus rйaliste de la nйcessitй d'avancer bien sur cette voie, tracйe par nos leaders.
Avant de dйfinir les dates de la visite de V.V.Poutine, Prйsident de la Fйdйration de Russie, au Japon, il faudra comprendre, de quoi elle sera concrиtement remplie. Dans les relations russo-japonaises, il y a beaucoup de sujets dйjа abordйs, ce qui, en cas de leur mise en pratique, permettrait de les йlever а un niveau de qualitй nouvelle. Ce sont les domaines comme le secteur de l'йnergie, l'espace cosmique, les hautes technologies et plusieurs autres choses.
Il existe des accords que l'on pourrait conclure pour donner une impulsion plus sйrieuse а nos liens, au renforcement de leur base de droit. Nous avons йchangй avec mon collиgue japonais de projets de documents que l'on pourrait, selon nous, prйparer pour la visite. Nous nous sommes entendus d'йtudier nos initiatives rйciproques. On a dйjа des propositions qui coпncident sur plusieurs problиmes. On a des initiatives qui seront encore а concerter dйfinitivement. Une fois nos propositions rйciproques йtudiйes, nous йchangerons d'йvaluations et verrons, quel lot d'accords se profile pour la visite du Prйsident V.V.Poutine. A la suite de quoi, on pourra dйterminer les dates de la visite, acceptables pour les deux parties.
Question: Que pourriez-vous dire а propos des relations de la Russie et de l'UE? Est-ce qu'une politique plus active а l'йgard de l'UE est nйcessaire? Que devra faire la Russie, et quoi - l'UE?
S.V.Lavrov: J'espиre que, dans les mois а venir, nous pourrons appliquer l'accord, qui a йtй obtenu au sommet Russie-Union Europйenne а La Haye en novembre dernier, notamment, comme a dit J.P.Balkenende, Premier Ministre des Pays-Bas, nous pouvons sous peu concerter et conclure les "feuilles de route" sur les quatre espaces entre la Russie et l'Union Europйenne. Nous partons du fait qu'il est extrкmement important de terminer ce travail avant le prochain sommet avec l'Union Europйenne а Moscou le 10 mai, mais je rйpиte que le Premier ministre J.P.Balkenende a exprimй l'espoir de pouvoir le faire, et au plus vite. A l'йtape actuelle, c'est l'objectif le plus concret dans nos rapports avec l'Union Europйenne. Concernant la question de philosophe gйnйrale sur ce que devra faire la Russie et quoi - l'Union Europйenne sur le plan de dйveloppement de notre partenariat. Nous sommes intйressйs au dйveloppement de ce partenariat. Nous le croyons un facteur autonome, important dans la politique mondiale. Peut-кtre qu'il faut y parler d'approcher la crйation des quatre espaces communs sur une base йgalitaire. J'y tirerais mкme le parallиle avec la faзon dont nous dйveloppons notre coopйration dans le cadre du Conseil Russie-OTAN, oщ il n'y a pas de blocs, oщ il y a les pays, qui sont prйsents en qualitй nationale. Dans le cadre du Conseil Russie-OTAN, on travaille pour mettre а jour les problиmes communs, pour lesquels tous les pays sont intйressйs а interagir. On travaille sur la base de l'analyse conjointe des problиmes et de l'йlaboration en commun du mйcanisme de la solution de ces problиmes. C'est ainsi que nous aimerions travailler avec l'Union Europйenne aussi, bien que parfois, nos collиgues europйens fassent preuve de dйsir de concerter simplement quelque chose entre eux, et puis d'inviter la Russie а les rejoindre aux conditions, qui ont йtй concertйes а l'intйrieur de l'Union Europйenne. Cela rйpond а peine aux exigences d'aujourd'hui. Nous voulons dйvelopper nos rapports sur la base de l'йgalitй en droit et de profit mutuel. Nous espйrons que c'est ainsi que seront formulйes les "feuilles de route", que c'est ainsi que va йvoluer notre coopйration pour une perspective а moyen terme.
Question: Le 9 mai, on cйlйbrera le soixantenaire de la victoire. Vous et votre gouvernement avez invitй beaucoup de leaders, y compris ceux de la RPDC et de la Corйe du Sud. Dimanche dernier, on a appris en Corйe, que notre Prйsident Roh Moo-hyun entend participer а cette fкte. Je voudrais demander, si vous avez reзu la rйponse de la Corйe du Nord. Et est-il possible, qu'а Moscou ait lieu le sommet des deux leaders de la Corйe du Nord et du Sud? Et une derniиre question encore, concernant les nйgociations sextipartites. Comment les apprйciez-vous, et quelle est la perspective de ces nйgociations?
S.V.Lavrov: On a invitй beaucoup de leaders des йtats, qui avaient participй а la Seconde guerre mondiale, а la cйlйbration du soixantenaire de la victoire le 9 mai а Moscou. La majoritй d'entre eux ont dйjа acceptй l'invitation, et l'on attend les rйponses des autres. J'espиre qu'on va les recevoir bientфt, pour prйparer cette manifestation comme il se doit.
Concernant les contacts йventuels entre nos invitйs le 9 mai а Moscou, si l'on parle de ces contacts sans la participation russe, peut-кtre qu'il vaudrait mieux adresser ces questions aux leaders, qui peuvent effectuer ces contacts ici.
Pour les nйgociations sextipartites, nous espйrons pouvoir les reprendre prochainement. On dйploie les efforts appropriйs sur cette piste. Tous les pays qui participent aux "six" se trouvent en contact permanent et, je rйpиte, j'espиre que, sous peu, ces pourparlers reprendront.
Question: Quelle est la position de la Russie а propos des derniers йvйnements en Rйpublique Serbe et du rфle de la communautй internationale dans les tentatives de faire йchouer le Traitй de Dayton?
S.V.Lavrov: Nous sommes persuadйs, que l'Accord de Dayton devra rester comme base du rиglement bosniaque, avant tout en ce qui concerne l'attitude йgalitaire par rapport а toutes les trois entitйs. Certes, l'Accord de Dayton peut se perfectionner et ne peut rester "un йlйment figй". Cependant, le principe de base а propos du besoin de maintenir l'йquilibre entre les trois groupes ethniques doit rester intangible. Aprиs les dйcisions prises par le "haut reprйsentant", nous sommes entrйs en contact avec lui et lui avons expliquй notre position, qui se base fermement sur l'inadmissibilitй de la violation de cet йquilibre. Il a perзu nos remarques. Nous espйrons que notre dialogue avec lui se poursuivra. Dans tous les cas, il a confirmй son intйrкt а cela. Nous nous sommes entendus du besoin de tenir dans l'avenir plus de consultations avec tous ceux qui йtaient а la source du processus de Dayton et, bien sыr, avec le Conseil de Sйcuritй de l'ONU, qui l'avait approuvй. Donc, nous partons du fait que l'on ne fera pas йchec а Dayton.
Question: Je voudrais demander а propos des nйgociations avec l'Iran sur le problиme des technologies nuclйaires, que mиnent l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Pourriez-vous expliquer la position de la Russie sur le marchй йnergйtique de l'Iran, puisque l'ambassadeur de l'Iran en Russie a rйcemment dit, que la coopйration entre la Russie et l'Iran dйpendait de la position de la Russie et de son ouverture? Ceci est ma premiиre question. La seconde – а propos du terrorisme. Toutes les rйpubliques de la CEI ont soutenu les initiatives de la Russie concernant la lutte contre le terrorisme, mais dans certaines rйpubliques, la lutte contre le terrorisme – c'est la lutte contre leurs opposants politiques. Est-ce qu'en tant que leader de la CEI, la Russie porte une responsabilitй de ces agissements?
S.V.Lavrov: La Russie effectue la coopйration йnergйtique avec l'Iran а cфtй d'autres formes de coopйration йconomique. Nous coopйrons avec l'Iran dans le domaine du secteur de l'йnergie nuclйaire dans le cadre de la mise en pratique du projet de l'йdification de la centrale atomique "Busher". Ce projet est absolument transparent et se trouve sous le plein contrфle de l'AIEA. Nous sommes intйressйs а continuer de dйvelopper cette coopйration avec l'Iran. Nous avons des projets appropriйs en rйponse aux souhaits de la partie iranienne. Nous sommes en йtroit contact avec les pays europйens que vous avez mentionnйs, parlant de leurs nйgociations avec l'Iran. Nous avons maintenu des contacts avec l'administration iranienne aussi. Nos partenaires europйens sont intйressйs а ce que nous concertions nos actions dans le cadre de notre coopйration avec l'Iran. Dans tous les cas, je peux vous dire que nous n'allons pas nous accommoder des tentatives d'utiliser tel ou tel dйveloppement autour du programme nuclйaire iranien pour saper par les moyens illicites, qui ne sont pas ceux de marchй, les positions de la Russie sur le marchй йnergйtique de l'Iran. Nous avons des raisons de craindre de pareilles tentatives. Je rйpиte, nous menons ces entretiens sйrieusement, ouvertement, et sommes prкts а faire concurrence, mais une concurrence honnкte, sans chercher а utiliser des pourparlers politiques pour saper nos positions commerciales rйciproques.
Concernant votre deuxiиme question. Je ne sais, de quelles mesures concrиtes dans le cadre de la CEI vous parlez. Dans le cadre de l'Organisation de coopйration centrasiatique, on s'est entendu de dresser les listes des personnes et organisations, qui sont mкlйes а l'activitй terroriste. Ce travail est menй sur les bases collectives et ne signifie nullement l'addition des listes nationales. Donc, je rйpиte, dans le cadre de la CEI, la lutte contre le terrorisme est fondйe sur la dйtection des organisations et personnes mкlйes а l'activitй terroriste.
Question: Voyez-vous des indices йventuels de "rйchauffement" dans les rapports de l'Estonie et de la Russie а la lumiиre des rйcentes consultations des MAE, oщ il a йtй de nouveau dйclarй que la Russie йtait prкte а signer le Traitй sur la frontiиre, ainsi que ce que vous йtiez prкts а visiter ce pays? Quand cette visite pourrait-elle avoir lieu?
S.V.Lavrov: J'ai dйjа parlй des initiatives, proposйes par les dirigeants russes а l'examen des dirigeants de la Lettonie et de l'Estonie. Ce sont la signature des Traitйs sur la frontiиre et des Dйclarations sur les bases des relations. On est en train d'examiner ces initiatives. Nous espйrons dans un avenir proche recevoir la rйaction de nos collиgues estoniens. Selon leur rйaction, s'il faut faire un travail supplйmentaire, en particulier а la Dйclaration sur les bases des relations, on pourra discuter, quand, oщ et а quel niveau faire ce travail. Je serai prкt а visiter la capitale de l'Estonie а cette fin, tenir encore une rencontre avec mon homologue. Concernant les dates, nous attendons maintenant la rйponse, avant tout а nos propositions.
Question: Monsieur le Ministre, dites, s'il vous plaоt, quelle importance a pour la Russie la participation а la cйlйbration du soixantenaire de la libйration du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau а Oswiecim? Prйvoit-on, en plus de la participation du prйsident V.V.Poutine а cette cйlйbration, des pourparlers sur les problиmes des relations russo-polonaises?
S.V.Lavrov: Auschwitz-Birkenau a йtй libйrй par l'Armйe Rouge. Dans ce camp, se trouvaient et ont йtй mis а mort des millions de gens dйportйes de l'Union Soviйtique. C'est notre mйmoire sacrйe, c'est notre mal commun. Notre tвche commune est de ne pas admettre de nouveaux Holocaustes. C'est de cela que partait le Prйsident V.V.Poutine, quand il a acceptй l'invitation du Prйsident A.Kwasniewski. Ou plutфt, nos deux prйsidents se sont entendus de tenir cette manifestation ensemble. Je pars de ce que, certes, le prйsident V.V.Poutine, quand il se trouvera en Pologne, aura des contacts avec le Prйsident A.Kwasniewski, et qu'ils pourront discuter les problиmes, qu'ils estimeront utiles de discuter.
Question: Cher Serguйi Viktorovitch, on voudrait entendre votre йvaluation du dйveloppement du dialogue russo-italien l'an dernier. Peut-кtre pourriez-vous vous arrкter sur les nouvelles initiatives bilatйrales et globales, que l'on pourrait attendre dans l'avenir?
S.V.Lavrov: J'ai dйjа plusieurs fois йmis au cours de l'an dernier les plus hautes apprйciations du dйveloppement du partenariat russo-italien. L'Italie est un pays, avec lequel nous sommes liйs par des rapports trиs йtroits, on peut dire privilйgiйs. Cela concerne les relations bilatйrales, notre coopйration dans l'arиne internationale, ainsi qu'а l'Organisation des Nations Unies. Dans le contexte de nos relations avec l'OTAN, l'Italie a йtй l'initiatrice de la crйation du Conseil Russie-OTAN, qui fonctionne assez bien, prouvant sa nйcessitй toujours plus. Cela concerne aussi nos relations dans le cadre du dialogue entre la Russie et l'Union Europйenne. L'Italie, avec l'Allemagne, la France, la Belgique, le Luxembourg et d'autres pays aide а ce que ce dialogue aille dans le bon sens. Dans les relations bilatйrales se renforce la composante d'investissements, ce dont nous nous rйjouissons assez. Deux visites du Premier ministre S.Berlusconi en Russie ont eu lieu, de travail et officielle. Les deux se sont terminйes, comme les contacts au niveau des ministres, par des rйsultats concrets. Nos projets pour l'an prochain sont importants. Je suis persuadй que nos leaders se retrouveront plus d'une fois cette annйe et йlиveront nos rapports а un niveau encore plus haut. Nous y sommes intйressйs, nous sentons la fiabilitй de l'Italie en tant que partenaire, la coпncidence des points de vue sur beaucoup de choses, qui se passent au monde, et celle sur le dйveloppement de notre coopйration dans l'йconomie, le secteur de l'йnergie, le domaine de la culture et de l'art. L'exposition "Russie – Italie: а travers les siиcles", qui a йtй ouverte en automne dernier а Rome, vient en fйvrier prochain а Moscou au Musйe A.Pouchkine, et sera inaugurйe le 7 fйvrier. Cet йvйnement sera vraiment assez important dans la vie culturelle de la Russie et dans les liaisons culturelles de la Russie et de l'Italie.
Question: Quel est le rфle de la Russie au Proche-Orient, y compris en Irak, compte tenu de ce que la Russie est co-parrain du processus de paix et membre du groupe du Quatuor des mйdiateurs internationaux? Quel rфle peut jouer la future visite du Prйsident syrien B.al-Assad au renforcement des relations bilatйrales?
Rйponse: La Russie est vraiment membre du Quatuor, qui s'occupe du rиglement proche-oriental. Nous avons participй а la derniиre rencontre des ministres des affaires йtrangиres du Quatuor а Sharm el-Sheikh, oщ l'on a mis au point de bons accords sur la maniиre de continuer le travail dans le processus proche-oriental et, avant tout, dans le rиglement palestino-israйlien. La Russie va chercher activement l'exйcution de ces accords. On y a consacrй les visites du Ministre des affaires йtrangиres russe et de ses adjoints au Proche-Orient, les pourparlers avec l'administration israйlienne et palestinienne ces derniers semaines et mois. Nous croyons que la "feuille de route", adoptйe par le Quatuor et approuvйe par le Conseil de Sйcuritй de l'ONU, est un document sans alternative, visant l'obtention du rиglement palestino-israйlien. Il est extrкmement important dans ce contexte de ne pas se limiter au seul rиglement palestino-israйlien, mais que les pistes syrienne en libanaise restent partie intйgrante du rиglement gйnйral du conflit proche-oriental. C'est ce que visent toutes les dйcisions du Conseil de Sйcuritй de l'ONU. C'est pourquoi, en saluant le futur retrait d'Israлl de Gaza, nous, comme tous les membres du Quatuor, prфnons que cela devienne le dйbut du rйel avancement sur la "feuille de route". Nous avons tout lieu de croire que les dirigeants palestiniens et israйliens sont prкts а ce qu'il en soit bien ainsi, que les pourparlers directs entre les Palestiniens et les Israйliens soient repris sous peu. Certes, pour cela, on a besoin de mettre fin а la violence, et nous faisons dans nos contacts avec les parties les pas nйcessaires, en les concertant avec nos partenaires des Etats-Unis, de l'Union Europйenne et de l'Organisation des Nations Unies.
Pour l'Irak et la visite du Prйsident de la Syrie, j'ai dйjа eu la possibilitй de me prononcer, c'est pourquoi je ne vais pas me rйpйter.
Question: Serguйi Viktorovitch, vous, en particulier, l'avez mentionnй dйjа, et tous nous savons que, ces derniers mois, l'administration amйricaine a critiquй la Russie sur plusieurs problиmes. Ce sont le YOUKOS, l'Ukraine et les rйformes de politique intйrieure, et ainsi de suite. Mais est-ce que tout dans l'activitй de l'administration amйricaine arrange la Russie? Sinon, quoi prйcisйment ne lui convient pas?
S.V.Lavrov: Si vous voulez que ces processus se multiplient, que nous commencions а chercher et а fouiner dans le comportement les uns des autres les choses qui ne nous arrangent pas, ce serait erronй de le discuter а une confйrence de presse. Pas parce qu'il y a des secrets, mais parce que ce n'est pas le format а discuter les prйoccupations rйciproques. J'ai dйjа mentionnй, que les prйsidents V.V.Poutine et G.Bush ont un niveau de confiance et d'amitiй suffisant pour se poser а leurs rencontres toute sorte de questions, donner а ces questions les rйponses honnкtes et franches et percevoir ces rйponses avec comprйhension et respect. C'est pourquoi je pars de ce que ces problиmes seront discutйs dans ce rйgime dans l'avenir.
Question: Cher Segueп Viktorovitch, comment apprйciez-vous l'activitй de l'OSCE? Comment la Russie voudrait-elle rйformer cette Organisation?
S.V.Lavrov: Ce n'est plus un sujet nouveau. Nous voudrions la rйformer de maniиre а ce qu'elle revienne а ses sources et redevienne ce qu'elle avait, en principe, йtй а sa crйation. Autrement dit, l'organisation, qui unit tous ses membres, qui agissent sur la base de l'йgalitй, du respect rйciproque et de la prise en compte des intйrкts sur la base du consensus et dйveloppent la coopйration mutuellement avantageuse sur la base йquilibrйe dans le domaine de la sйcuritй, de l'йconomie et du domaine humanitaire. Ces derniиres annйes, on observe une nette dйrive dans l'activitй de l'OSCE. Les domaines de la sйcuritй et de l'йconomie sont pratiquement abandonnйs. Le domaine humanitaire est considйrй par plusieurs membres de l'OSCE comme leur permettant, sans discuter les problиmes qui intйressent les autres, de centrer l'attention de l'organisation sur le contrфle du dйveloppement de la dйmocratie et l'йtat des choses dans le domaine des droits de l'homme dans les pays de l'ex-Union Soviйtique. Ce n'est pas du tout l'approche, qui a йtй posйe par l'Acte d'Helsinki, oщ l'on crйait la Confйrence sur la sйcuritй et la coopйration en Europe, ni celle qui a йtй fixйe lors de la transformation de cette Confйrence en Organisation. Nous voulons apporter une plus grande clartй dans le mode de fonctionnement de cette organisation. Son approche, par exemple, au monitoring des йlections dans divers pays. Sur sa table, l'OSCE a depuis longtemps dйjа les propositions de la Russie et de plusieurs autres йtats concernant l'йlaboration de la vision commune et les critиres concrets du monitoring des йlections et de l'йvaluation de leur rйsultat, pour que ces йvaluations soient comprйhensibles, pour йviter la situation oщ, dans un cas, un petit groupe d'observateurs - deux dizaines de personnes - prononce immйdiatement le verdict positif, sans pouvoir voir toute la situation. Et dans d'autres cas, ces mкmes petits groupes prononcent un verdict nйgatif. Cela dit, dans les deux cas, la liste des violations possibles peut кtre identique. Il faut faire de maniиre а йviter la subjectivitй, а ce que nous puissions avoir des critиres vraiment objectifs, qui soient comprйhensibles а tous les membres de l'Organisation. On aurait йgalement de l'intйrкt а l'analyse de la pratique йlectorale des pays-membres de l'OSCE. Elle aurait permis d'йviter les tentatives, oщ tel ou tel pays dit – votre pratique йlectorale est diffйrente du mien, c'est pourquoi je suis un pays dйmocratique, et vous – un pays non dйmocratique. Il serait plutфt utile de faire cette analyse. Mais pour des raisons inconnues, nos partenaires йvitent le dialogue sur ces problиmes, tout comme ils йvitent notre initiative d'йlaborer les rиgles de la procйdure de l'OSCE. L'Organisation fonctionne sans rиgles de procйdure, sans budget, approuvй sur une base permanente. Le budget de l'OSCE se prйsente aujourd'hui au cas par cas. Il a йtй formй depuis plusieurs annйes sur la base ad hoc, et l'on continue, sur cette mкme base, de l'approuver chaque annйe. Peut-кtre est-ce aussi mal, si nous voulons que ce soit une vraie organisation, pas une organisation difforme et floue. Nous voudrions que l'OSCE, qui a jouй un rфle trиs important dans la garantie de la sйcuritй europйenne, reprenne ses fonctions dans ce domaine aussi. Nous proposons que l'OSCE fasse une nouvelle analyse comparйe des doctrines militaires des pays-membres. On a fait cette analyse dans le cadre de l'OSCE depuis plus de dix ans dйjа. Elle serait utile а l'йtape actuelle, oщ l'OTAN s'йlargit et les Etats-Unis rйvisent la configuration de leur prйsence militaire а l'йtranger. Peut-кtre que cette analyse des doctrines militaires serait assez utile du point de vue de renforcement de la confiance dans ce domaine importantissime. Donc, notre position а l'йgard de l'OSCE – c'est le dйsir de la consolider sur les bases, sur lesquelles elle a йtй formйe.
Question: Tout rйcemment, le MAE de la Russie a commentй les йvйnements au sud de la Serbie, notant, comme il a йtй dit, que la situation au Kosovo йtait difficile. Est-ce que la Russie est prкte а poser de maniиre plus aiguл la question sur l'exйcution des exigences de la part des autoritйs kosovares? Et une seconde question. Commentez les nouvelles exigences adressйes а Belgrade par La Haye de faire extrader les gйnйraux.
S.V.Lavrov: Il faut comprendre, de quoi on parle en demandant, si la Russie est prкte а poser de maniиre plus aiguл la question sur la nйcessitй d'exйcuter les dйcisions de la communautй internationale dans le rиglement kosovar. S'il s'agit pour nous de faire des dйclarations, exigeant le respect de ces dйcisions, ces dйclarations, nous les avons faites. Mais moi, je crois, que l'on n'a pas extrкmement besoin de poser des questions, mais d'obtenir l'exйcution des dйcisions prises par l'ONU, son Conseil de Sйcuritй а propos du rиglement kosovar. La responsabilitй est immense, puisque les choses au Kosovo ne vont pas comme l'a exigй le Conseil de Sйcuritй de l'ONU. La sйcuritй pour les minoritйs nationales est lа-bas pratiquement absente. Le retour des Serbes et des reprйsentants d'autres minoritйs est infime. Les autoritйs provisoires du Kosovo mиnent ouvertement l'affaire а prйparer le terrain pour l'indйpendance. Les paroles de certains membres de la communautй internationale sur le besoin de faire au plus vite le tour d'horizon de l'exйcution des normes rappelle toujours plus la tentative d'accйlйrer artificiellement le rиglement du problиme du statut du Kosovo avant l'application rйelle de ces normes. Nous en sommes vraiment prйoccupйs. Nous avons plusieurs fois attirй l'attention aux risques, que cache la hвte, d'autant plus les tentatives d'anticiper sur le processus de la dйfinition du statut du Kosovo. Certes, on a besoin, entre autres, du dialogue entre les autoritйs provisoires du Kosovo et toutes les minoritйs. Certes, on a besoin du dialogue avec Belgrade. Sans cela, on ne pourrait pas йlaborer de dйcisions stables а long terme. Nous allons chercher а obtenir de maniиre consйcutive l'application d'emblйe des dйcisions du Conseil de Sйcuritй sur la maniиre а rйgler le problиme du Kosovo et les conditions а crйer et а appliquer au prйalable pour cela.
Concernant la coopйration avec le Tribunal pйnal international pour l'ex-Yougoslavie, la Russie estime que cette coopйration est nйcessaire. Y obligent les dйcisions du Conseil de Sйcuritй de l'ONU. C'est notre position. Parallиlement, nous partons du fait qu'il ne serait pas correct de faire entiиrement dйpendre les perspectives du dйveloppement de la coopйration entre l'Europe et la Serbie du rиglement du problиme de la recherche et de l'arrestation d'un gйnйral.
Question: Serguйi Viktorovitch, comme on sait, а la mi-fйvrier est prйvue votre visite en Armйnie. Quels problиmes essentiels y seront-ils discutйs lors de votre visite? Et de deux. Depuis plus de 14 ans, le principal partenaire stratйgique de la Russie au Caucase – l'Armйnie – n'a pas de liaison ferroviaire avec la Russie. Quelles sont les voies du rиglement de ce problиme?
S.V.Lavrov: Ma visite sera consacrйe, en principe, aux problиmes йvidents du dйveloppement de nos relations bilatйrales, qui sont vraiment polyvalents. En Russie vit et travaille une importante diaspora armйnienne. Il existe le Congrиs des Armйniens de la Russie, tout comme, par exemple, le Congrиs des Azerbaпdjanais vivant en Russie. Au cours de mon voyage а Erйvan sera examinй tout l'ensemble des relations bilatйrales. On discutera, bien sыr, les problиmes de la participation de nos pays а la CEI, а l'OTSC, tous les problиmes des rйformes de la CEI en dйveloppement des consultations, qu'ont dйjа eues les reprйsentants du Ministиre des affaires йtrangиres de la Russie а Erйvan а ce propos avec l'administration armйnienne. Le rиglement de Karabakh sera йvidemment discutй dans la mкme clй, que j'ai mentionnйe, en rйpondant а la question concernant ma visite en Azerbaпdjan. La Russie, en tant que co-prйsident du Groupe de Minsk de l'OSCE, est intйressйe а ce que les parties trouvent des solutions mutuellement acceptables, qui permettent de rйsoudre ce problиme et d'enlever cette йpine de notre ordre du jour.
Concernant la liaison ferroviaire. Vous le savez, cela ne dйpend pas tant de la Russie, que de certains de nos voisins. Nous espйrons que, dans le contexte de l'avancement gйnйral de notre dialogue avec la Gйorgie, nous pourrons rйsoudre le problиme de rйtablissement de la liaison ferroviaire entre Sotchi et Tbilissi, ce qui permettra de lever la vieille prйoccupation bien fondйe de l'Armйnie.
Question: Ces derniers temps, nous entendons parler beaucoup de l'attentat en Arabie Saoudite et, les tout derniers jours, au Koweпt. Est-ce qu'il existe accords ou protocoles avec les pays arabes concernant la lutte contre le terrorisme, et comment apprйciez-vous les mesures, dйployйes par les йtats arabes dans la lutte contre le terrorisme?
S.V.Lavrov: Il est vrai que nous avons avec plusieurs pays des documents, des programmes d'action dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Nous sentons l'intйrкt des arabes йtats, y compris ceux du Golfe, а dйvelopper avec nous l'interaction dans ces problиmes. Nous menons le dialogue а ce sujet pratiquement avec tous les pays de la rйgion, y compris l'Arabie Saoudite. Il englobe les problиmes de la sйcuritй en gйnйral, y compris ceux de la lutte contre le terrorisme. Nous sentons que nos partenaires dans la rйgion, autour du Golfe, dans le monde arabe en gйnйral font des pas dans la lutte contre le terrorisme, pour йviter l'utilisation de leur territoire pour la collecte des fonds, qui vont ensuite au financement de l'activitй terroriste. Ces mesures sont dйployйes. Nous le notons et espйrons leur poursuite.