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INTERVENTION DE R.A.ROMANOV, REPRÉSENTANT DE LA DÉLÉGATION DE LA RUSSIE, À LA 60E SESSION CE LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME DE L'ONU, À PROPOS DU PARAGRAPHE 8 DE L'ORDRE DU JOUR «PROBLÈME DE LA VIOLATION DES DROITS DE L'HOMME SUR LES TERRITOIRES ARABES OCCUPÉS, Y COMPRIS LA PALESTINE», GENÈVE, LE 24 MARS 2004

591-25-03-2004

Traduction non-officielle du russe

Monsieur le Président,

La situation au Proche-Orient reste déjà depuis plus d'un demi-siècle dans le collimateur de l'ONU, continue de créer la menace aux droits et intérêts des peuples de la région. La tension maintenue ne contribue en rien à l'éradication des violations des droits et des libertés de l'homme. Malheureusement, nous devons constater que, pendant toutes ces années, on n'a pas réussi à obtenir des résultats substantiels dans la cause du règlement du conflit palestino-israélien.

Les récents événements tragiques en Israël ont aggravé encore plus la situation déjà compliquée dans la région. La Russie condamne résolument les actions des terroristes contre la population pacifique d'Israël et présente ses profondes condoléances aux familles des morts. Nous sommes persuadés de l'impossibilité d'obtenir les objectifs politiques par les attentats. Les actions des terroristes sapent les efforts de l'établissement de la paix dans la région, créent de nouveaux obstacles sur la voie du règlement politique. Non seulement ils portent la mort aux innocents, mais nuisent aux intérêts nationaux du peuple palestinien, dressent les barrières sur la voie de la création de l'état palestinien.

Nous appelons l'administration palestinienne à déployer les mesures résolues contre les personnes et groupes qui perpètrent et planifient les attentats, ainsi que celles qui renforcent le contrôle de leur territoire.

A son tour, Israël doit abandonner la pratique de la justice sommaire, des pas et actions unilatéraux, qui ne peuvent qu'aggraver la situation, détournant le règlement de la solution de la tâche centrale – l'arrêt de l'occupation des territoires palestiniens et la garantie de la coexistence des deux états – israélien et palestinien – dans les frontières sures et reconnues. C'est dans ce contexte que l'on considère l'édification par Israël du "mur de séparation" sur les territoires palestiniens comme un pas contre-productif, qui sape les efforts pour surmonter la confrontation palestino-israélienne. Le droit d'Israël à la défense de ses citoyens ne devra pas se réaliser par l'annexion des territoires d'autrui et aller à l'encontre des normes internationales du droit humanitaire. Nous appelons les autorités israéliennes à abandonner l'usage disproportionné de la force et à faire des pas efficaces pour alléger le joug économique de la population palestinienne.

Monsieur le Président,

Nous avons déjà plusieurs fois déclaré que l'issue de cette situation ne peut être trouvée qu'autour de la table des négociations, pas dans les frappes et les actions unilatérales. La coordination des efforts des parties augmentera l'efficacité de la lutte contre le terrorisme, allègera la situation de la population sur les territoires occupés. Malheureusement, force nous est de constater que la rencontre longuement préparée des Premiers ministres israélien et palestinien a été de nouveau reportée à une date indéterminée après l'attentat d'Ashdod.

La Fédération de Russie est persuadée que la tâche prioritaire du moment est la reprise du dialogue politique direct entre les parties, car il s'appuie sur les fondations solides – la «feuille de route», adoptée par Israël et par l'AP et approuvée par le Conseil de Sécurité de l'ONU.

Il est évident que la «feuille de route», malgré toutes les difficultés de son implémentation, reste aujourd'hui le programme sans alternative de l'issue de l'impasse de la confrontation, offrant une possibilité unique de réaliser un règlement qui réponde entièrement aux intérêts des peuples israélien et palestinien, et dont la mise en pratique créerait les conditions pour qu'ils vivent dans un monde sûr.

La Russie part de ce qu'il faut effectuer le règlement de la crise proche-orientale sur toutes les pistes de négociations sur la base des principes de Madrid, des résolutions 242, 338, 397 et 1515 du Conseil de Sécurité de l'ONU, de l'initiative arabe de paix et des autres accords existants. Ceci dit, nous espérons que les parties vont faire preuve de bonne volonté et contribuer activement au travail du Quatuor des médiateurs internationaux, dont notre pays fait partie.

Monsieur le Président,

Surmonter la confrontation palestino-israélienne et faire basculer le conflit dans le lit pacifique reste une des tâches prioritaires de la politique étrangère de la Russie au Proche-Orient. En coopération avec toutes les parties concernées, avant tout les partenaires du Quatuor, nous allons poursuivre nos efforts consécutifs pour réaliser un règlement qui garantisse la coexistence pacifique et sure des deux états – d'Israël et de Palestine, une stabilité et une sécurité fiables pour tous les pays et peuples de la région.