Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 6 décembre 2017
Sur les nouvelles méthodes de pression des renseignements américains sur les médias russes
Nous soulevons une nouvelle fois, non seulement devant nos confrères américains mais également devant toute la communauté internationale, la question de la pression sans précédent exercée sur les médias russes par les renseignements américains. Nous parlons des violations des droits des journalistes depuis longtemps. Récemment, nous avons notamment évoqué l'exigence de Washington que la chaîne Russia Today s'enregistre en tant qu'agent étranger et dévoile ses informations internes. Mais visiblement, les hauts fonctionnaires américains cherchent encore de nouvelles voies afin de créer une situation inconfortable pour nos journalistes. Hormis la pression législative, les autorités de ce pays pratiquent activement des méthodes moins formelles mais, apparemment, plus efficaces selon elles. Ces derniers temps les journalistes russes, aux USA entre autres, subissent une forte pression de la part des renseignements américains qui tentent de les recruter.
Ces tentatives sont nombreuses et à plusieurs niveaux. Il est question de l'"approche" de représentants russes aussi bien de médias publics que non gouvernementaux, aussi bien de journalistes russes que de représentants des rédactions des médias russes. Pour des raisons logiques, je ne peux pas citer les noms des journalistes russes concernés, mais je peux décrire un cas concret. D'abord, les renseignements américains proposaient à un journaliste russe de coopérer en le faisant de manière assez correcte, sans pour autant dévoiler la vraie nature de la coopération. Puis, après un refus sans équivoque, ils ont tenté un autre moyen: la corruption. Ensuite, ils sont passés à la pression psychologique, puis simplement à des menaces directes. Ils envahissaient l'espace privé, notamment en dehors du temps de travail et tentaient les mêmes approches à l'égard des membres de la famille de journaliste, qui en principe n'ont rien à voir avec le travail journalistique.
Nous considérons tout cela comme l'élément d'un vaste tableau d'attaque contre la liberté d'expression, comme une agression sur le plan informationnel non seulement vis-à-vis de la Fédération de Russie, mais également comme une atteinte à la liberté d'expression dans le monde entier.
Si nous comprenons bien, pour Washington et les renseignements américains il devient évident en principe que les médias ne sont qu'un instrument dans la réalisation de leurs propres tâches. Si, après de telles pressions et menaces directes - se transformant parfois en tentatives de chantage - les journalistes russes peuvent rapidement s'adresser à l'Ambassade de Russie, au Consulat ou à la Représentation russe dans tout pays pour obtenir toute l'aide et protection nécessaire, il est terrible d'imaginer dans quelle situation se trouvent les médias américains qu'on peut toujours réussir à faire marcher droit. C'est manifestement ce qui est fait par les renseignements américains.
Harlem Désir, représentant de l'OSCE pour la liberté des médias, s'est récemment rendu en Russie. Nous voudrions qu'il remarque cette situation inadmissible pour en tirer les conclusions appropriées.
Bien sûr, un commentaire des autorités américaines serait logique, mais je sais parfaitement ce qui arrivera quand vous poserez cette question au Département d’État américain: ils hausseront simplement les épaules en disant qu'ils n'ont pas connaissance de tels cas et qu'ils ne disposent pas de telles informations. Si vous vous adressiez au FBI (or ce sont les agents de ce service qui ont effectué ces approches et d'autres actes illégaux à l'égard des diplomates russes), ils vous diraient qu'ils ne commentent pas la situation. Pour que cette situation ne se reproduise pas, l'information sera transmise aux autorités américaines durant l'entretien prévu à Vienne entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson. Ils ne pourront plus dire qu'ils n'ont pas de telles informations et qu'ils ne la commentent pas.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil des ministres de l'OSCE
Du 7 au 8 décembre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov compte participer à la 24e réunion du Conseil des ministres de l'OSCE (CMAE) qui se tiendra à Vienne.
Nous comptons sur un dialogue ouvert dans le respect réciproque à un haut niveau politique sur la situation dans le domaine de la sécurité européenne, sur les défis auxquels font face les pays de l'OSCE et sur leurs perspectives de coopération. On s'attend à ce que la discussion contribue au rétablissement de la confiance et à la diminution de la tension militaro-politique dans la région euro-atlantique, aide à mettre au point les approches dans la lutte contre les menaces transnationales, donne une impulsion au règlement des conflits, notamment dans l'est de l'Ukraine, ainsi que rapproche les positions des États sur les questions d'actualité relatives à la coopération économique et sociale.
Parmi les priorités russes que la Russie a l'intention de promouvoir pendant la réunion ministérielle à Vienne figurent la lutte contre le terrorisme et la menace des drogues, la cybersécurité, l'union des processus d'intégration, la protection des valeurs traditionnelles. Côté russe sera soulignée la situation insatisfaisante dans le domaine militaro-politique provoquée par la ligne de l'Otan visant à renforcer son "flanc Est", la violation des droits linguistiques, éducatifs, et de la liberté des médias, ainsi que la montée en puissance de la xénophobie et du néonazisme en Ukraine, aux USA et en UE, notamment dans les pays baltes. En marge du CMAE de l'OSCE, la Russie prépare avec la Hongrie une activité sur la protection des droits des chrétiens. Il est prévu de réaffirmer l'importance de poursuivre les réformes de l'OSCE, y compris l'élaboration de sa Charte et la remise en ordre du travail des institutions et des missions.
Dans le cadre de ces priorités, la Russie a soumis trois projets de décisions du CMAE: sur la lutte contre l'idéologie et la propagande terroriste en soutien à la résolution 2354 du Conseil de sécurité des Nations unies, sur la réforme de la dimension humaine de l'OSCE, ainsi que conjointement avec les partenaires de l'Union économique eurasiatique (UEE) sur l'union des processus d'intégration. Au total, près de 30 projets de documents seront sur la table du CMAE de Vienne. En marge de la réunion sont prévues des entretiens bilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les ministres des États membres, des pays partenaires de l'OSCE et les dirigeants des organisations internationales. Voici quelques-uns des entretiens prévus: avec le Secrétaire d’État du Vatican pour les Relations avec les États Paul Richard Gallagher, avec le Secrétaire d’État de l'OSCE Thomas Greminger, avec le Président par intérim de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE George Tsereteli, avec le Ministre des Affaires étrangères et de la Promotion du commerce de Malte Carmelo Abela, avec le Président en exercice de l'OSCE et Ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz, avec le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson, avec le Chef du Département fédéral des Affaires étrangères de la Confédération suisse Ignazio Cassis, avec le Ministre finlandais des Affaires étrangères Timo Soini, avec le Ministre afghan des Affaires étrangères Salahuddin Rabbani, avec le Ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó, avec le Ministre danois des Affaires étrangères Anders Samuelsen. Nous vous informerons en détail de ces entretiens.
Vendredi 8 décembre, à l'issue de sa participation au travail du CMAE de l'OSCE et de ses réunions bilatérales, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov tiendra une conférence de presse. Nous vous informerons de l'horaire plus tard.
Sur l'entretien des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Inde et de la Chine
Lundi 11 décembre à New Delhi se tiendra la 15e réunion des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Inde et de la Chine. Elle sera présidée par la partie indienne.
Durant cette réunion est prévu un échange substantiel d'avis sur la situation actuelle dans la région et dans le monde, notamment sur la situation en Afghanistan, au Moyen-Orient et sur la péninsule coréenne. Une attention particulière sera accordée au problème de la lutte contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants, ainsi qu'à la garantie de la sécurité informatique. Il est prévu de soulever les questions relatives à la coordination des efforts communs dans le cadre des principales organisations régionales et internationales, notamment l'Onu, les Brics, l'OCS, le G20, la Communauté d'Afrique de l'Est et le forum régional de l'ASEAN.
Les approches convenues sur les thèmes régionaux et internationaux d'actualité seront reflétées dans le Communiqué final conjoint.
En marge de cette activité trilatérale est prévu un entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. Les deux chefs de diplomatie feront le bilan de la coopération russo-chinoise stratégique pour l'année en cours et échangeront leurs avis sur le RIC et d'autres questions internationales d'actualité.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères au vernissage de l'exposition des œuvres d'Ilia Glazounov consacrées au Nicaragua
Mercredi 13 décembre à la Galerie d'art Glazounov de Moscou, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera au vernissage de l'exposition des œuvres d'Ilia Glazounov consacrées au Nicaragua.
En 1983, le peintre s'est rendu à Managua où il a rencontré les membres du Gouvernement de reconstruction nationale, notamment le Président actuel du pays Daniel Ortega. Ce voyage a donné naissance à une série d'œuvres (près de 50 tableaux et dessins) où sont immortalisées les images de la Révolution populaire sandiniste.
L'ouverture de l'exposition est assimilée à l'anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques russo-nicaraguayennes (12 décembre).
A cette présentation sont invités les chefs des missions diplomatiques latino-américaines accrédités à Moscou, les membres de l'Association russe d'amitié avec le Nicaragua, ainsi que les représentants des structures publiques et des milieux d'affaires coopérant avec Managua.
Sur le discours du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pendant l'Heure des questions au Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe
Vendredi 15 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours pendant l'Heure des questions lors de la réunion plénière du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe.
Dans le cadre de l'Heure des questions, il est prévu d'évoquer les problèmes d'actualité de la politique mondiale, notamment la situation en Ukraine et en Syrie, la lutte contre le terrorisme, les processus d'intégration dans l'espace eurasiatique, ainsi que le développement de la coopération diversifiée avec les principaux acteurs des relations internationales.
Les réunions annuelles du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les sénateurs permettent d'accroître le niveau de la coopération entre le pouvoir exécutif et législatif, d'échanger les avis sur la situation internationale actuelle et de prévoir des solutions pour mettre en œuvre plus efficacement la ligne russe en politique étrangère.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
Depuis le 28 novembre à Genève se déroule le 8e cycle des négociations intersyriennes sous l'égide de l'Onu. Durant les discussions difficiles entre les délégations du gouvernement syrien et de l'opposition avec un rôle actif de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura, les parties s'efforcent de trouver des points de consensus afin de parvenir à un règlement politique durable et une normalisation définitive de la situation dans ce pays.
Nous constatons avec satisfaction le maintien des tendances positives dans l'évolution de la situation sur le terrain en Syrie. L'armée syrienne progresse le long de l'ancienne route Hama-Alep. Les unités qui mènent l'offensive depuis le sud-est de la province d'Alep ont repoussé le Front al-Nosra des villages d'Abisan et de Ramlya. Au nord-est de la province de Hama, les forces gouvernementales soutenues par l'aviation russe ont repris plusieurs communes.
Grâce à la proposition russe d'instaurer un cessez-le-feu de deux jours, la situation s'est stabilisée dans la Ghouta orientale. En réponse aux bombardements des combattants contre Harasta et le quartier Bab Mousala de la capitale, l'armée a attaqué avec l'artillerie les positions du Front al-Nosra et du groupe Feylaq al-Rahmane à Jobar et à Aïn Terma. Dans les conditions de la désescalade, après une seconde tentative l'Onu est parvenue à livrer le 28 novembre une aide humanitaire aux habitants de la commune de Nachabiya.
Sur le théâtre des opérations à l'est se poursuit le nettoyage de la rive ouest de l'Euphrate de Daech. Les terroristes de Quria restants se sont retrouvés bloqués dans les quartiers Hasrat et Sayal à l'ouest de Boukamal. Les terroristes tentent de percer l'encerclement.
Des sources sur le terrain rapportent la poursuite de règlements de comptes entre les extrémistes en Syrie. Selon leurs informations, sur ordre du commandement de Hayrat Tahrir al-Cham (nouveau nom du Front al-Nosra) a été lancée une campagne pour éliminer plusieurs chefs de guerre influents accusés de "trahir l'idéologie du terrorisme international" dans la province d'Idleb.
Il faut souligner les récents communiqués de presse accompagnés de photos montrant l'arsenal de Daech retrouvé dans les localités d'Al-Achara, de Soubeïhan et de Salhiya au sud-est de la province de Deir ez-Zor. Les militaires syriens ont saisi plusieurs milliers d'armes d'infanterie, un stock de canons pour des lance-roquettes sol-air, des mitrailleuses de char de gros calibre, des pièces d'artillerie. Parmi les trophées se trouvent des armes américaines et européennes.
Récemment dans les médias britanniques, notamment la BBC, sont apparues des investigations sur le financement du projet d'aide à ce qu'on appelle la Police syrienne libre agissant dans les provinces d'Alep, de Deraa et d'Idleb. Les faits dévoilés par les journalistes de la chaîne indiquent qu'une partie de l'argent se retrouvait en bout de chaîne entre les mains des terroristes du Front al-Nosra qui choisissaient eux-mêmes qui ferait partie des "forces de l'ordre" et sous quelles conditions. Sachant que Nosra inscrivait souvent sur les listes des "âmes mortes" pour obtenir des fonds supplémentaires de la part des sponsors.
Nous trouvons inadmissibles toutes les tentatives de soutenir les extrémistes en Syrie. Nous appelons nos partenaires régionaux et internationaux à respecter la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie. Nous attirons leur attention sur le fait que les Syriens ont besoin d'une plus grande quantité d'aide humanitaire, et d'une contribution à la reconstruction des sites d'infrastructure vitaux économiques, mais certainement pas d'argent et d'armes pour les combattants des groupes armés illégaux liés d'une manière ou d'une autre au terrorisme.
Sur la situation au Yémen
La situation s'est fortement dégradée au Yémen ces derniers jours.
Le blocus de ce pays et les frappes de la "coalition arabe" sur son territoire perdurent. Sur cette toile de fond s'est produite une scission définitive au sein de l'alliance qui contrôle les régions du nord du Yémen entre le mouvement Houthi Ansar Allah et les partisans de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh. Depuis le 29 novembre, de violents affrontements armés ont lieu entre ces forces, à l'épicentre desquels s'est retrouvée la capitale yéménite Sanaa. Le nombre de morts dans les combats de rue a dépassé 200 personnes, et on compte plus de 400 blessés.
Le 4 décembre a été tué Ali Abdallah Saleh, qui avait annoncé la veille qu'il était prêt à entamer les négociations de paix avec la "coalition". Le commandement d'Ansar Allah affirme de son côté que la "lutte contre les traîtres" se poursuit. De leur côté, les partisans de Saleh, y compris les leaders de grandes tribus, veulent venger la mort de l'ancien chef de l’État yéménite et appellent à une "marche" sur Sanaa.
Moscou est très préoccupé par cette évolution très négative de la situation. Le Yémen risque fortement d'être plongé dans un chaos militaro-politique accompagné d'une catastrophe humanitaire sans précédent. Il faut absolument empêcher un tel scénario par la cessation au plus vite du conflit armé et l'initiation d'un dialogue national le plus large possible sous l'égide de l'Onu dans le respect mutuel et la prise en compte des intérêts de toutes les forces politiques yéménites conformément aux normes de base du droit international. Nous espérons que les principaux acteurs régionaux et internationaux joueront de leur influence sur les parties yéménites pour les persuader de cesser la violence et les activités militaires, et de revenir à la table des négociations avant que la situation actuelle extrêmement dangereuse ne devienne irréversible.
De notre côté, nous continuons d'apporter une contribution active à cette tâche. Nous voudrions rappeler que conformément aux conventions internationales en vigueur, la responsabilité de la sécurité des représentations diplomatiques de Sanaa, russe y compris, incombe aux autorités du pays d'accueil, ainsi qu'à toutes les parties impliquées dans le conflit.
Sur l'évolution de la situation en Afghanistan
L'évolution de la situation militaro-politique en Afghanistan ne prête toujours pas à l'optimisme: l'ampleur des menaces que représentent le terrorisme et le trafic de stupéfiants émanant du territoire de ce pays continue de croître. Au centre de notre attention particulière reste l'expansion de la présence de la filiale afghane de Daech et son renforcement dans les provinces du nord du pays, frontalières avec les États d'Asie centrale. Nous y voyons une menace directe pour nos intérêts nationaux. Nous attendons les résultats de l'opération annoncée par le commandant des forces des USA et de l'Otan en Afghanistan John Nicholson pour l'opération contre Daech dans cette région de l'Afghanistan.
La situation en matière de drogues reste extrêmement inquiétante. Nous avons déjà parlé de la taille record des plantations et de la production du pavot opiacé en Afghanistan. Sur ce fond, les annonces d'une opération spéciale pour détruire un laboratoire de drogue dans la province sud de Helmand menée par les forces nationales de sécurité afghanes avec le soutien de l'aviation américaine paraissent modestes. D'après les experts, cette opération ne conduira pas à une réduction significative de la production de drogues parce que les usines détruites peuvent être reconstruites très rapidement. De plus, compte tenu du nombre de provinces produisant de la drogue (selon le rapport de l'ONUDC, 24 des 34 provinces afghanes) nous attendons des actions plus actives et de plus grande envergure dans la lutte contre la drogue non pas dans une province à part, mais dans toutes les régions "contaminées".
Sur la situation entourant Konstantin Iarochenko
Après nos exigences insistantes, le pilote russe Konstantin Iarochenko, kidnappé par les services américains au Liberia et condamné aux USA à 20 ans de prison pour un chef d'inculpation complètement inventé, a enfin reçu une aide médicale appropriée. Il souffre depuis longtemps de plusieurs maladies dont certaines font suite au passage à tabac qu'il a subi au moment de son interpellation. Il vient d'être opéré et se trouve actuellement en convalescence post-chirurgicale.
Nous le considérons comme un point positif mais nous attendons bien plus: son rapatriement en Russie pour des raisons humanitaires, que nous nous efforçons d'obtenir depuis 2010. Pour l'instant, on dirait que Konstantin Iarochenko, tout comme Viktor Bout qui purge également une longue peine dans une prison américaine, sont retenus en otages de Washington. Ce n'est pas une exagération émotive: Victoria Nuland, ancienne secrétaire d’État assistante des USA, a franchement déclaré l'an dernier que les deux Russes, qui ont refusé de reconnaître leur culpabilité au tribunal, "resteront en prison toute la durée de leur peine pour montrer l'exemple". En d'autres termes, ils veulent en faire un exemple pour nos compatriotes qui sont dans le collimateur de la "justice américaine" afin de les rendre plus conciliants. Je voudrais souligner qu'il n'est pas question de crimes réels ou de tentatives de commettre des crimes, mais de provocations fabriquées depuis le départ.
De son côté le Ministère russe des Affaires étrangères poursuit son travail pour faire revenir dans leur pays les citoyens russes condamnés aux USA.
Sur l'organisation en Slovénie d'une conférence internationale pour lutter contre la glorification du nazisme
Vendredi 1er décembre, la ville de Maribor en Slovénie a accueilli la conférence internationale "Les leçons du passé pour un futur prospère" consacrée à une analyse de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale dans le contexte des défis actuels. Des chercheurs, des politiciens et des personnalités publiques de Russie, de Slovénie, d'Autriche, de Serbie, de Croatie et d'autres pays ont participé à cette activité qui s'est déroulée sous l'égide de l'Ambassade de Russie en Slovénie et du Centre scientifique et culturel russe à Ljubljana. Dans les interventions de la vice-Présidente de la commission du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe pour la science, l'éducation et la culture Lioubov Glebova et d'autres orateurs a été soulignée l'importance de la mémoire historique comme un outil de diplomatique publique, la nécessité de combattre continuellement les tentatives de déformer les faits sur les événements de 1941-1945, et l'importance d'enseigner aux jeunes les idéaux de l'antifascisme. La résolution finale, substantielle, a reçu les appréciations adéquates.
Nous considérons la réalisation de cette initiative comme un pas important dans la mise en œuvre du projet russo-slovène d'ouvrir à Maribor un Centre international d'études de la Seconde Guerre mondiale dans le bâtiment de l'ancien camp de concentration nazi pour prisonniers de guerre soviétiques. Nous réaffirmons la disposition absolue de la Russie à poursuivre avec les partenaires slovènes et les autres des efforts diversifiés pour lutter contre la falsification de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et pour empêcher la glorification du nazisme.
Sur l'activité à l'occasion du 20e anniversaire de la création de la Commission conjointe pour l'étude de l'histoire contemporaine des relations germano-russes
Jeudi 30 novembre, au musée germano-russe Berlin-Karlshorst, s'est déroulée une activité solennelle à l'occasion du 20e anniversaire de la création de la Commission conjointe pour l'étude de l'histoire contemporaine des relations germano-russes. Plus de 100 chercheurs, scientifiques et experts y ont participé dont le coprésident de la Commission – l'académicien Alexandre Tchoubarian, directeur scientifique de l'Institut d'histoire universelle affilié à l'Académie des sciences de Russie, et le directeur de l'Institut d'histoire contemporaine Munich-Berlin Andreas Wirsching, Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a adressé aux participants un message de salutations.
La Commission apporte une grande contribution au développement de la coopération historique et commémorative entre la Russie et l'Allemagne. Durant toutes ces années, plusieurs projets conjoints ont été réalisés dans son cadre, notamment la création d'un manuel d'histoire germano-russe, le travail pour découvrir le sort des prisonniers de guerre et des internés des deux guerres mondiales, des prisonniers des camps de concentration et des travailleurs forcés pendant la Grande Guerre patriotique.
Cette structure est un instrument très demandé pour la coopération entre les chercheurs et les scientifiques, elle contribue à l'élaboration d'appréciations objectives des événements du passé, ainsi qu'à la lutte contre les tentatives de falsifier l'histoire au profit de la conjoncture politique - dont nous observons déjà un grand nombre d'exemples.
En juillet, dans le cadre de la réunion anniversaire de la Commission, une activité solennelle similaire avec un colloque consacré au 100e anniversaire de la révolution russe a été organisée à Moscou au Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur l'évolution de la situation en Lituanie concernant le monument en hommage à l'Armée rouge à Vilnius
La situation entourant la plaque commémorative à l'endroit où sont enterrés sept soldats soviétiques au cimetière Antakalnis de Vilnius a connu une nouvelle évolution. Continuant leur pression sur l'Association d'histoire militaire «Soldats oubliés» qui a installé ce monument, les autorités lituaniennes ont infligé une amende à son président Viktor Orlov.
L'illégalité de cette décision ne fait aucun doute. La réinhumation a eu lieu en 2013 avec l'accord de la mairie de Vilnius, or l'Association a été accusée de violer les Règles d'aménagement du patrimoine culturel immobilier important pour les États étranger en vigueur depuis mai 2016. Viktor Orlov a l'intention de contester cette décision en justice.
En mai, avec les fonds du gouvernement de Moscou, une plaque commémorative de marbre noir gravée des noms des défunts avait été installée à l'endroit de l'inhumation, ainsi que le contour de l'étoile à cinq branches à laquelle se sont attaqués nos détracteurs. Je voudrais rappeler qu'en Lituanie il est interdit de propager ou d'afficher des symboles nazis ou communistes dont l'"étoile soviétique à cinq branches" fait partie, mais pas toute représentation en forme d'étoile. Suite à l'absurdité totale de cette norme législative, les réclamations concernant l'étoile ont été pratiquement abandonnées.
Nous espérons que le bon sens prendra tout de même le dessus et que la justice sera rétablie en dépit des efforts destructeurs des autorités lituaniennes qui poursuivent une guerre non déclarée contre la mémoire historique.
Sur l'allocution du conseiller spécial du Président américain Christopher Ford, directeur en chef de l'appareil du conseil de sécurité nationale des USA, à l'ONG Institut Hudson le 14 novembre 2017
Nous avons remarqué le discours du conseiller spécial du Président américain Christopher Ford prononcé à l'ONG Institut Hudson. Il a déclaré que la sortie de la Russie de tous les aspects pratiques de la coopération bilatérale avec les USA pour garantir la sécurité des matériaux nucléaires pourrait conduire à la baisse de la sécurité nucléaire sur plusieurs sites du "vaste et coûteux" complexe nucléaire russe. De plus, d'après les affirmations de Christopher Ford, la Russie aurait prétendument «aidé la Syrie à cacher son potentiel chimique».
En ce qui concerne la sécurité nucléaire physique, voilà une réaction parfaitement prévisible de l'élite politique américaine actuelle aux différentes démarches de la Russie visant à restreindre la possibilité pour les USA de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Fédération de Russie dans un domaine aussi sensible et fondamental pour la sécurité de notre pays que la sécurité nucléaire physique et la protection physique des matériaux nucléaires.
Concernant la déclaration de Christopher Ford au sujet des moyens que la Russie doit dépenser pour entretenir son "vaste et coûteux" complexe nucléaire, comme il l'a dit, nous voudrions souligner que la question relative à l'ampleur de notre complexe nucléaire et aux dépenses pour son entretien est une affaire intérieure de la Fédération de Russie et ne relève pas des compétences du conseiller du Président américain.
Au sujet de la coopération dans le domaine de la sécurité nucléaire et nucléaire physique nous voudrions souligner que la Fédération de Russie est ouverte à une telle coopération sur les plate-formes internationales appropriées avec tous les partenaires étrangers, USA y compris. Nous avons confirmé plusieurs fois par les actes cette disposition et coopérons de manière très productive sur la scène internationale afin de renforcer la sécurité nucléaire physique dans le monde entier.
Cependant, nous avons toujours empêché - et nous continuerons de le faire - les tentatives de nous dicter des approches qui ne correspondraient pas aux intérêts de la Fédération de Russie, l'ingérence dans les affaires intérieures russes sous prétexte de renforcer la sécurité nucléaire physique, ainsi que les tentatives de forcer notre pays à se rallier aux idées élaborées sans tenir compte de notre point de vue. Nous ne permettrons pas non plus d'agir dans ce domaine sensible en Russie en contournant les canaux officiels. Christopher Ford et d'autres responsables américains devront en tenir compte s'ils souhaitent construire une coopération efficace avec la Russie dans le domaine de la sécurité nucléaire et nucléaire physique.
Les accusations avancées par Christopher Ford selon lesquelles la démilitarisation chimique de la Syrie aurait prétendument été mise en scène par la Russie de manière à ce que les autorités syriennes puissent cacher une partie de leurs réserves d'armes chimiques pour en faire usage par la suite sont absurdes.
Un responsable de ce rang ayant suffisamment de sources d'information devrait savoir que la destruction des réserves chimiques syriennes a été placée sous un contrôle international rigoureux et rendue possible grâce à l'accord-cadre russo-américain conclu en septembre 2013 à Genève. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a officiellement confirmé la destruction des réserves d'armes chimiques en Syrie fin 2015.
On peut seulement relever que ce sont justement des déclarations aussi infondées et irresponsables de représentants officiels américains, comme nous le comprenons, qui avaient servi de prétexte pour l'invasion des USA en Irak en 2003, ce qui a été ensuite reconnu comme étant une "erreur". Apparemment, toutes ces leçons tragiques pour son État n'ont pas servi à Christopher Ford.
Sur le déroulement de l'enquête autour de l'assassinat d'Andreï Karlov
Le 19 décembre, une année se sera écoulée depuis l'assassinat de l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie Andreï Karlov en Turquie. Les forces de l'ordre turques poursuivent l'enquête en coopération avec les enquêteurs russes. Les personnes soupçonnées d'être impliquées dans ce crime sont interrogées.
Le Ministère russe des Affaires étrangères et l'Ambassade de Russie en Turquie suivent de près cette question en permanence.
Tout au long de l'année, nous avons régulièrement partagé avec vous les informations sur les activités commémoratives en hommage à Andreï Karlov et le travail mené par le Ministère des Affaires étrangères et les ONG, et nous continuerons de le faire.
Sur l'inauguration d'un buste sculpté d'Alexandre Pouchkine à Budapest
La cérémonie solennelle d'inauguration du buste sculpté d'Alexandre Pouchkine à l'université Eötvös Loránd de Budapest s'est tenue le 22 novembre dans le cadre du programme des Journées de Moscou à Budapest. Il a été érigé près de la chaire de langue russe qui porte le nom de notre grand écrivain et poète. Symboliquement, plusieurs bâtiments de l'université se situent rue Pouchkine. Le sculpteur du buste est le Moscovite Nikolaï Kouznetsov-Mouromski.
La cérémonie d'inauguration s'est tenue en présence de l'Ambassadeur de Russie Sergueev, du recteur de l'université Eötvös Loránd et docteur Borhy Laszlo, des représentants du Ministère des Affaires étrangères de la Hongrie, d'enseignants et d'étudiants de l'université.
L'initiateur du projet est Igor Novosselov, personnalité publique et vétéran de la Grande Guerre patriotique, qui a déjà érigé 34 monuments et bustes sculptés dans le cadre de la diplomatie "populaire" dans 25 pays d'Europe, d'Asie et de l'Amérique.
Selon nous, l'inauguration du monument d'Alexandre Pouchkine en Hongrie est un événement particulièrement important dans le contexte actuel, marqué par des actes fréquents de vandalisme contre différents monuments en Europe de l'Est. Nous sommes reconnaissants au peuple hongrois pour ce geste amical symbolisant l'amitié et la coopération entre nos pays.
Sur l'inauguration en Espagne d'une plaque commémorative à l'occasion du 350e anniversaire de l'arrivée de la première ambassade russe dans ce pays
Mardi 5 décembre, une plaque commémorative a été solennellement inaugurée dans la ville espagnole de Puerto de Santa Maria (communauté autonome d'Andalousie) à l'occasion du 350e anniversaire de l'arrivée en Espagne de la première Ambassade russe dirigée par Piotr Potemkine.
La cérémonie s'est tenue avec la participation de l'Ambassadeur de Russie à Madrid Iouri Kortchaguine, du maire de la ville de Puerto de Santa Maria David de la Encina Ortega, des représentants publics et des milieux académiques. Voici un autre bon signe d'amitié entre nos pays.
Le Moscow Country Club est le meilleur hôtel de golf russe selon le World Golf Award
Les résultats du Prix international de l'industrie du tourisme du golf World Golf Award 2017 ont été dévoilés. Le Moscow Country Club, filiale de la Direction générale du service du corps diplomatique auprès du Ministère russe des Affaires étrangères, a été reconnu comme le meilleur hôtel de golf de Russie.
Chaque année, le World Golf Award évalue la qualité des services des clubs de golf dans le monde. Le prix est attribué pour la 4e fois dans le cadre du concours international principal des réalisations dans le domaine du tourisme World Travel Awards qui existe depuis 24 ans.
En 2018, le Moscow Country Club a prévu un grand événement: l'organisation du Tournoi international de golf Russian Open Golf Championship – Senior qui se déroulera en août.
Sur les fausses déclarations des représentants américains concernant Russia Today
Nous remarquons l'attention portée à la Russie par les représentants du Département d’État américain concernant l'enregistrement de la chaîne russe Russia Today en tant qu'agent étranger. Nous appelons à être plus précis sur les faits, non seulement vis-à-vis de la législation russe mais également de son homologue américaine, et à faire preuve de compétence quand il s'agit de commenter les contre-mesures symétriques russes par rapport aux actions engagées aux USA à l'égard des médias russes.
Nous voudrions attirer l'attention sur l'erreur d'appréciation du Département d’État américain concernant les conséquences de l'enregistrement de Russia Today en tant qu'agent étranger. Par exemple, les représentants du Département d’État américain ont déclaré que "l'enregistrement n'affectait aucunement la possibilité de recueillir les informations et de mener une activité de reportage". C'est faux. Le 29 novembre, la rédaction de Russia Today a reçu une lettre stipulant que la chaîne était privée d'accréditation au Congrès américain précisément parce qu'elle était enregistrée en tant qu'agent étranger. Soit les représentants des USA ignorent leur propre législation, soit ils la connaissent mais induisent tout le monde en erreur.
Nous avons également étudié attentivement la liste des médias enregistrés aux USA en tant qu'agents étrangers. Nous avons également entendu le Département d’État américain dire que tous les médias similaires à Russia Today tombaient sous le coup de cette loi. C'est également faux. Nous voudrions souligner que sur le territoire américain travaillent des médias financés depuis l'étranger, notamment Al Jazeera et France 24. Ils ne sont pas des agents étrangers, ce qui suscite des questions concernant la compétence des individus qui prononcent de telles déclarations au niveau international du côté américain et l'attitude préférentielle par rapport à l'application de cette loi vis-à-vis des médias, notamment Russia Today.
Nous avons beaucoup entendu parler des amendements à la législation russe concernant les médias étrangers financés par des fonds publics. La loi adoptée en Russie crée une base juridique pour enregistrer les médias publics américains qui travaillent en direction de l'audience vivant en Fédération de Russie. Des confrères du Département d’État américain prétendent que cette loi est plus sévère que son homologue américaine. Encore une fois: c'est faux. La loi russe prévoit une responsabilité administrative en cas de non-respect, alors que la loi américaine prévoit une responsabilité pénale.
Les responsables américains disent constamment que la loi sur les agents étrangers est une simple formalité qui n'entraîne aucune conséquence. C'est également faux. En particulier, la chaîne Russia Today a rapporté que son enregistrement en tant qu'agent étranger avait entraîné l'apparition d'obstacles pratiques à son activité. Par exemple, les partenaires de longue date de la chaîne ont commencé à introduire dans les accords des conditions inadmissibles parce qu'ils craignaient des conséquences telles que leur enregistrement en tant qu'agent étranger pour leur collaboration avec Russia Today, qui a été reconnue comme un agent étranger.
Je voudrais réaffirmer ce que nous avons dit à plusieurs reprises et ce qui, pour une certaine raison, échappe tout le temps à l'attention du Département d’État américain et de nos collègues américains: premièrement, nos amendements sont symétriques; deuxièmement, toutes les mesures qui ont été prises ou sont prises aujourd'hui vis-à-vis des médias américains seront levées quand les USA annuleront les mesures qui ont été engagées vis-à-vis de la chaîne russe Russia Today et d'autres médias qui ont fait l'objet de mesures identiques. Cet argument permanent n'entre jamais dans le champ de vision des médias américains ni des responsables de Washington.
Sur la publication d'Amie Ferris-Rotman dans le magazine américain Foreign Policy
Je vous prie de regarder sur nos écrans. Savez-vous qui est-ce? Non? Intéressant. Il est étrange que vous ne puissiez pas la reconnaître, mais moi non plus je ne la connais pas du tout. Je ne la connaissais pas. Plus exactement, nous l'avons vue une seule fois pour lui remettre sa carte d'accréditation de correspondant étranger en mai 2017. Elle ne s'est plus jamais adressée à nous. Il s'agit d'Amie Ferris-Rotman qui travaille pour le magazine Foreign Policy.
Ce n'est pas à moi de vous dire que nous avons de nombreux formats de communication avec les journalistes: les conférences de presse hebdomadaires, les réunions hebdomadaires avec vous sous forme de questions-réponses allant jusqu'au règlement de vos questions techniques, les requêtes et les préparations d'interviews écrites et orales, les demandes de commentaires, les tournées de presse en Russie pour les journalistes étrangers qui ont commencé il y a près de deux ans. Sans parler de la possibilité de m'écrire personnellement et à tout moment un message sur les réseaux sociaux et les différents services de messagerie, de me téléphoner (je crois que pratiquement tout le monde a mon numéro). Nous répondons régulièrement à vos requêtes.
Je disais donc que depuis la délivrance d'une accréditation du Ministère russe des Affaires étrangères, Amie Ferris-Rotman ne s'est jamais adressée au Service de presse du Ministère. Nous ne l'avons jamais vue aux conférences de presse ni à d'autres réunions.
Je n'en parlerais pas et nous ne la connaîtrions toujours pas, probablement avec un plaisir réciproque, si elle n'avait écrit un article dans le magazine Foreign Policy intitulé "Donald Trump éprouve la patience des correspondants étrangers à Moscou". Cet article parle de vous. Je vais vous en parler.
Elle affirme qu'il est devenu plus difficile que jamais pour les correspondants étrangers, c'est-à-dire vous, de travailler à Moscou de toute l'histoire de notre pays. Avez-vous des difficultés? Je vois bien vos visages abattus. D'après l'article, c'est la pire période pour vous, pas pour moi. Pour confirmer cette thèse, Amie énumère les problèmes suivants: les organes publics ne vous reçoivent pas et ne donnent pas de commentaires. Sans mentionner les interviews et les réunions. Bref, tout va mal pour vous.
Mamade Ferris-Rotman sera extrêmement surprise mais pour obtenir un commentaire ou une interview il faut au moins se faire connaître. Par e-mail, par exemple. Nous avons même un fax. Pour les journalistes les plus avancés, comme Amie, ça peut être un SMS. Tout moyen est bon. On peut même faire porter un message. Les moyens de communication modernes et traditionnels permettent de le faire en quelques minutes. Mais elle n'a même pas essayé de le faire! Nous avons tout retourné sans pouvoir trouver une demande. En sept mois d'accréditation en tant que correspondante étrangère du magazine Foreign Policy. Je voudrais mettre un accent sur ce nom. A première vue, c'est le Ministère des Affaires étrangères qui est le département avec lequel Amie doit interagir. Amie, nous sommes ici! Où êtes-vous? Nous vous cherchons et vous attendons! Nous voulons nous reprendre.
D'ailleurs, quand j'ai lu cet article, ce n'est pas pour rien que Sergueï Lavrov m'a qualifiée de "despotique", j'étais vraiment confuse. Puisque nous communiquons avec vous tous les jours j'ai pensé qu'Amie avait effectivement mené un sondage auprès de vous, que vous étiez mal à l'aise pour m'en parler, et que vous aviez dit à Amie qu'il vous était difficile de travailler. Nous avons décidé de mener un sondage. Nous avons téléphoné à 100 journalistes étrangers (peut-être certains d'entre eux sont présents ici). C'était une sélection complètement aléatoire pour demander "Est-il difficile pour vous de vivre et de travailler à Moscou et en Russie en général?". La grande majorité a affirmé qu'elle vivait et travaillait normalement. Il y avait des propositions concrètes mais dans l'ensemble tout le monde était satisfait. Je me permettrai de dire que certains ont noté une amélioration de la qualité de travail du Service de presse du Ministère des Affaires étrangères ces derniers temps avec notamment des réponses plus rapides aux requêtes des correspondants, une contribution rapide au règlement de leurs problèmes, une aide pour établir des contacts et une coopération avec les représentants d'autres services.
Il y a également eu des critiques. D'ailleurs, pour connaître tout cela nous nous réunissons avec vous au moins deux fois par semaine. Nous continuerons de nous améliorer. Je le promets à Amie et à vous.
Je voudrais évoquer également d'autres publications d'Amie Ferris-Rotman. C'est effectivement important. Nous sommes allés encore plus loin. Nous avons pensé que certains passages de ses publications nous critiquaient réellement de manière objective. A première vue, le magazine Foreign Policy doit traiter de politique étrangère. Mais Amie n'est visiblement pas de cet avis. Voici les titres de certains de ses articles:
- "La série Adaptation, version russe de The Americans";
- "La révolution comme un appât pour les touristes chinois";
- "Le prochain objectif de Poutine: la question de l'avortement";
- "Les Russes n'ont pas compris ce dont Weinstein était coupable", vous savez de quoi il parle.
C'est peut-être bien le problème? Peut-être que les articles écrits par Amie Ferris-Rotman n'ont effectivement rien à voir avec la politique étrangère en principe? Alors pourquoi avons-nous été critiqués parmi d'autres organes publics?
Très probablement, dans cet article Amie a simplement énuméré toutes les justifications possibles de son incapacité et de celle des autres à trouver la moindre confirmation à la thèse lassante sur l'"ingérence du Kremlin dans les élections américaines". Beaucoup d'efforts ont été déployés pour remuer cette thèse. En vain – parce que ce n'est pas arrivé! Mais il fallait trouver quelque chose. C'est pourquoi la rédaction, ou elle-même, a insisté pour trouver un responsable à la mission ratée de retrouver une trace russe dans tous les malheurs américains. Il fallait se justifier et dire qu'on les empêchait de travailler.
Amie, nous vous attendons: écrivez, téléphonez, venez et ne mentez pas au public américain en disant qu'il vous est difficile de travailler. Pour qu'il ait été difficile de travailler il aurait déjà fallu commencer à travailler.
Réponses aux questions:
Question: Jeffrey Feltman, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, est actuellement en visite en Corée du Nord pour évoquer les solutions permettant d'apaiser la situation tendue sur la péninsule. Il s'est notamment rendu à l'Ambassade de Russie à Pyongyang. Attendez-vous une dynamique constructive après cette visite?
Réponse: Bien sûr, tous les contacts au niveau diplomatique sont salués quand il est question d'une situation aussi tendue que celle sur la péninsule coréenne. Ils sont associés à certaines attentes.
Question: Les ministres des Affaires étrangères du "quintet caspien" ont terminé hier la mise au point de la Convention sur le statut juridique de la mer Caspienne, et nous voudrions avant tout en féliciter le Ministère russe des Affaires étrangères. Peut-on dès à présent savoir comment la Convention définit le statut de la Caspienne? Comment sera-t-elle divisée? Y a-t-il des informations non publiques quant à la date de son dévoilement?
Réponse: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est exprimé hier de manière très détaillée au nom des États de la Caspienne à l'issue de la mise au point de ce document. Je n'ai rien à ajouter. Le sténogramme de son discours est disponible sur notre site.
Question: Le Président américain Donald Trump a l'intention de reconnaître mercredi Jérusalem en tant que capitale d'Israël et d'annoncer le déménagement dans cette ville de l'ambassade américaine de Tel-Aviv. C'est ce qu'ont annoncé les représentants de la Maison blanche en conférence de presse. Quelle sera la réaction du Ministère des Affaires étrangères à ce déménagement? Comment affectera-t-il la sécurité dans la région?
Réponse: Le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov vient de commenter cette situation en notant que la Russie jugeait prématuré de commenter l'éventuelle reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d'Israël par le Président américain Donald Trump, mais qu'elle était préoccupée par le risque de complication de la situation. Je reprends les citations des agences de presse. Vous pouvez étudier et vérifier la source de cet organe supérieur.
Bien évidemment, il faut d'abord attendre l'annonce même de la reconnaissance ou du nom qui sera donné à cette démarche par nos collègues américains. Je voudrais simplement rappeler les principes fondamentaux de l'approche russe en la matière, qui est exprimée notamment dans la Déclaration du Ministère russe des Affaires étrangères du 6 avril 2017: il est question de l'attachement aux décisions de l'Onu sur les principes du processus de paix, y compris au statut de Jérusalem-Est en tant que capitale du futur État palestinien. Je voudrais répéter que pour l'instant, nous ne commentons pas ces intentions des USA. J'ai simplement rappelé que notre position de principe à ce sujet était régulièrement exprimée.
Question: Y a-t-il des informations plus précises sur le calendrier des entretiens de Sergueï Lavrov avec le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson? A-t-on prévu un contact avec la presse à l'issue du CMAE de l'OSCE, hormis la conférence de presse que vous avez déjà mentionnée?
Réponse: En ce qui concerne l'entretien prévu avec Rex Tillerson, il est question du 7 décembre dans l'après-midi. L'heure exacte pourrait changer.
Quant au contact avec la presse, vous savez que nous invitons toujours les médias aux entretiens et aux allocutions d'ouverture. Ce qui peut également être considéré comme un contact avec la presse. Des commentaires sont parfois faits à l'issue des entretiens bilatéraux. Ce n'est pas prévu, mais cela peut arriver. Mais les principaux résultats du CMAE de l'OSCE seront annoncés pendant la conférence de presse dont j'ai parlé.
Question: Pouvez-vous commenter la situation en Macédoine où, en fin de semaine dernière, ont été arrêtés des représentants de l'opposition qui avaient participé en avril 2017 à l'organisation de manifestations anti-Otan? En réalité ils ont été arrêtés pour leur implication dans l'incident au parlement.
Réponse: Je n'ai aucune réaction à ce sujet. Je peux demander des précisions aux experts. S'il y a quelque chose, je vous en informerai.
Question: Je me dois de poser la question de l'exclusion de l'équipe olympique russe des compétitions sous le drapeau national de la Russie. De nombreux sportifs, politiciens et citoyens sont d'avis que c'est davantage une décision politique que sportive. D'après vous, des forces politiques ont-elles exercé une pression sur le Comité olympique? Comment pouvez-vous commenter cette situation?
Réponse: Nous assistons à une vaste campagne agressive contre la Russie dans plusieurs domaines. Nous avons parlé aujourd'hui des médias et de la pression qu'ils subissaient. Il existe une forme ouverte de pression: l'application sélective des lois, notamment par les USA. Et il existe la partie immergée de cet "iceberg" quand on agit vis-à-vis des journalistes avec les méthodes que je viens de décrire telles que l'annulation des accréditations, le "lavage" permanent dans les médias, la mention des médias russes dans le contexte de la propagande et de la "machine médiatique du Kremlin", les accusations de fake news permanentes, etc.
Sur l'exemple des médias, vous voyez à quel point cette campagne est vaste et globale. Et on assiste à la même situation dans le sport avec des accusations infondées et la privation de la possibilité de participer aux compétitions pour les sportifs. C'est un nouveau terme: la "responsabilité collective" dans le mauvais sens du terme, qui s'est étendue sur les sportifs russes.
La même campagne médiatique avait eu lieu avant les JO de Sotchi. Ce n'est plus une campagne médiatique mais un évincement de facto de la Russie du sport mondial. Il y avait visiblement de grands espoirs que les JO de Sotchi échouent, que l'équipe russe offre une mauvaise prestation. Les JO se sont très bien déroulés, les athlètes ont fait une excellente prestation. Les spectateurs, les supporters, les équipes: tout le monde était satisfait. Par conséquent, il a fallu passer au plan B auquel nous assistons actuellement. Et ces domaines sont nombreux – pas seulement le sport, les médias, et pas seulement la politique, bien sûr. C'est une grande offensive.
Je pense que c'est dû au fait que la tentative directe d'isoler la Russie, annoncée comme une marche sur notre pays, a échoué. L'isolement a été raté mais il y a de la volonté, des forces et des capacités. Il serait préférable de les utiliser dans d'autres domaines comme la lutte contre le terrorisme, contre la pauvreté, inventer quelque chose pour lutter contre les catastrophes naturelles, trouver des moyens pour reconstruire les infrastructures détruites par des catastrophes naturelles, pour empêcher des catastrophes anthropiques. Mais ce n'est pas intéressant - c'est inutile. Dans ces domaines il faut travailler, investir beaucoup de moyens et voir si on y parvient.
La cible de l'attaque a été choisie: la Fédération de Russie. L'attaque a lieu sur plusieurs fronts. Ils sont allés jusqu'au point de dire (c'est très ridicule et triste à la fois) qu'en Syrie ce ne serait pas la Russie mais les USA qui auraient "évincé" et "pressé" les terroristes. Ici aussi on essaie de voler, de prendre, de "presser", de dire que la Russie a tué la population civile d'Alep alors que les Américains combattaient les terroristes. C'est une absurdité absolue. Mais nous en sommes également témoins.
Évidemment, il faut aussi mentionner la guerre contre les monuments appelée à remettre complètement en question l'histoire, voire à "rayer" de l'histoire mondiale la contribution de l'URSS et des peuples qui la peuplaient à la victoire contre le fascisme. Une campagne globale se déroule également dans ce sens. C'est ainsi que je le vois.
Vous avez dit qu'il y avait notamment des éléments de pression politique. C'est évidemment le cas. Les questions de dopage ne datent pas d'hier ni d'aujourd'hui ni de 2014 ni de Sotchi. Regardez le très grand nombre de sportifs de nombreux pays qui ont été disqualifiés pour dopage, y compris dans le cadre des JO. Y avait-il une telle réaction des structures olympiques – du Comité olympique ou d'autres représentants du sport? Jamais. Et avez-vous vu à l'égard d'autres sportifs quelque chose de semblable à la volonté (qui a été annoncée comme une décision prête) d'organiser une cérémonie solennelle de nouvelle remise des récompenses? C'est pourtant le cas aujourd'hui.
Le sujet des mécanismes de pression et de l'utilisation d'instruments politiques n'est pas tout à fait une question qui s'adresse à moi, mais si nous avions des informations je les partagerais. J'ai exprimé ma position personnelle sur les réseaux sociaux.
Question: Je voudrais poser une question concernant la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Italie. Quelles conclusions ont été tirées après cette activité? A-t-on pu évoquer le thème de la Libye qui est très sensible pour nous?
Réponse: Vous avez vu que cette discussion était ouverte. Tous les thèmes prioritaires ont été évoqués. Bien sûr, la situation en Libye et dans la région dans l'ensemble a été évoquée aussi bien pendant les pourparlers bilatéraux qu'en marge de la conférence Rome: Dialogue méditerranéen sur les problèmes en Méditerranée organisée une nouvelle fois par l'Italie. Ce thème a été également soulevé pendant les entretiens bilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec ses collègues étrangers qui assistaient à cet événement.
Malheureusement nous constatons - et ce n'est pas de l'auto-appréciation mais un constat forcé - que nous avions raison il y a quelques années en disant qu'en menant des expériences au Moyen-Orient et en Afrique du Nord de nombreuses puissances risquaient d'engendrer des problèmes, y compris chez eux. Et c'est ce que nous voyons aujourd'hui. Ces "expériences" dans tous les sens du terme, malheureusement avec une tonalité négative, illogiques, déplacées, sans analyse, ont entraîné la situation actuelle. Elle fait qu'à chaque conférence de presse nous parlons avant tout des pays comme la Syrie, la Libye, le Yémen, l'Irak et bien d'autres pays de la région, de l'expansion du terrorisme, de la "liaison de la ceinture terroriste" qui était impensable auparavant entre le Moyen-Orient et l'Asie mineure et centrale. Cette "ligne terroriste commune" relie déjà le Moyen-Orient et l'Afghanistan. A présent il faut lutter contre les cellules qui étaient particulièrement actives ces dernières années au Moyen-Orient et sur le territoire afghan.
Toutes ces questions ont été soulevées à plusieurs reprises durant la dernière décennie par les autorités russes, par les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, par nos experts. Il est possible de trouver les extraits et les idées relatives à ce thème dans le discours de Munich du Président russe Vladimir Poutine, dans son discours à l'Onu, dans les déclarations des représentants russes au Conseil de sécurité des Nations unies. Les discours prononcés pendant la conférence de Munich sur la sécurité et les appels à unir les efforts et les capacités pour lutter non seulement contre le terrorisme, mais également résoudre la question du flux de réfugiés de cette région en Europe, qui y crée de nombreux problèmes, sont restés sans réponse. Parfois on en riait, parfois on les ignorait. On voudrait enfin qu'on ne songe plus mais qu'on engage des efforts communs actifs. Nous y sommes prêts malgré tout.
Question: La semaine dernière, le Président russe Vladimir Poutine a chargé le Ministère russe des Affaires étrangères de créer un groupe de travail interministériel incluant des représentants d'ONG pour élaborer des recommandations afin d'assurer une protection juridique efficace des citoyens russes à l'étranger. Que compte faire le Ministère des Affaires étrangères?
Réponse: Je peux dire que le Président a effectivement attiré l'attention sur cette question. A titre de document, cette consigne du Président russe a été envoyée au Ministère des Affaires étrangères et nous l'avons reçue il y a quelques jours. A présent le Ministère des Affaires étrangères y travaille. Cette consigne en est au stade d'examen interdépartemental, les experts y travaillent. Une attention significative est accordée à ce sujet étant donné que c'est une consigne du Président et parce qu'il entre dans le cadre de notre travail prioritaire avec les compatriotes.
Dès que nous pourrons partager nos appréciations (avant tout nous devrons bien sûr rendre compte à l'Administration du Président russe), compte tenu de l'attention de la presse et des compatriotes nous fournirons des commentaires appropriés.
En ce qui concerne la protection des droits des compatriotes, je voudrais attirer l'attention sur le récent discours de Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil de tutelle du Fonds de soutien et de protection des droits des compatriotes résidant à l'étranger qui s'est tenue le 28 novembre 2017, où il a évoqué en détail la protection des droits des compatriotes.
Question: En tant que journaliste qui travaille ici depuis deux ans je voudrais dire que la Russie est le pays le plus ouvert aux journalistes. Je peux le prouver: mes collègues en Europe et aux USA n'ont souvent pas la possibilité de voir le chef de l’État, qui plus est de lui poser des questions. Alors qu'en sept mois j'ai posé deux fois des questions au Président russe Vladimir Poutine et je l'ai vu 10-15 fois. J'ai également vu 6-7 fois le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Dans quel autre pays y a-t-il une aussi grande conférence de presse comme chez Vladimir Poutine, où il est possible de prendre une interview exclusive au Ministre des Affaires étrangères? Il est également très facile d'obtenir une accréditation en Russie: l'attitude envers nous est ouverte et bonne, on est prêt à nous aider.
Réponse: Merci beaucoup. Cela fait plaisir à entendre.
Question: Selon certaines informations, l'Onu a l'intention de fermer le Programme alimentaire mondial pour le Donbass faute d'argent. D'après vous, dans quelle mesure les fonds sont répartis équitablement pour ce programme? A quoi est dû ce manque d'argent?
Réponse: Je demanderai des précisions aux experts et je vous répondrai.