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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 17 septembre 2020

1481-17-09-2020

 

Point de situation sur le coronavirus

 

Malheureusement, la situation du coronavirus continue de rester au centre de l'attention des gouvernements de tous les pays sans exception, des organes de la santé et des milieux scientifiques. La dynamique de la prolifération du pathogène dans certains pays et régions ne diminue pas et ne devient pas plus prévisible. La courbe de la morbidité reste ascendante. Récemment, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré un nouveau record journalier – une hausse de plus de 308.000 nouveaux cas de contamination. Le nombre total d'infectés depuis le début de la pandémie s'approche de la barre de 30 millions. Ce ne sont plus seulement les cas isolés de nouveaux "sursauts" de morbidité dans les zones relativement calmes sur le plan épidémiologique qui inquiètent. Malheureusement, ils deviennent nombreux.

C'est pour l'axe prioritaire et sans alternatif des efforts collectifs de toute la communauté internationale reste l'élaboration d'un vaccin fiable, sûr et efficace contre la Covid-19. A l'heure actuelle, les chercheurs dans le monde ont élaboré près de 180 de ses modifications, dont plus de 30 sont en différentes phases d'essais. La Russie est ouverte à une large coopération extérieure dans ce domaine, elle est prête à interagir avec tous les partenaires intéressés, à apporter l'aide nécessaire dans le cadre de la pandémie, comme elle l'a montré en apportant la possibilité de coopérer sur ses propres élaborations.

Nous saluons l'appel réitéré cette semaine par le Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres à revoir la politique des sanctions et des restrictions unilatérales contre certains pays, qui exercent un impact catastrophique sur leur situation économique et sociale, sapent le potentiel de réaction opportune et adéquate au coronavirus.

 

Sur la remise par la Russie au Tadjikistan de 3.000 tonnes de farine vitaminée

 

Le 11 septembre 2020, la Russie et le Programme alimentaire mondial de l'Onu (PAM) ont transmis au Tadjikistan 2.000 tonnes de farine vitaminée de production russe. Encore 1.000 tonnes seront acheminées dans la république d'ici la fin du mois. Le fret humanitaire a été livré à Douchanbé grâce à la cotisation russe au fonds du PAM dans le cadre du Mémorandum signé entre le Ministère russe des Situations d'urgence et le PAM pour 2020-2021. En 2020, la Russie alloue 5 millions de dollars au Tadjikistan à ces fins. Le montant total de l'aide alimentaire de la Fédération de Russie aux personnes dans le besoin au Tadjikistan depuis 2005 s'élève à 82,5 millions de dollars.

De plus, depuis 2012, la Fédération de Russie a alloué 28,3 millions de dollars supplémentaires pour la réalisation au Tadjikistan d'un projet du PAM pour développer le système de nutrition scolaire durable.

Ce n'est pas une information isolée. En réalité ces faits sont très nombreux. Nous vous en parlerons périodiquement.

 

Sur l'aide au rapatriement de citoyens russes

 

Sans interruption, depuis le 19 mars (6 mois, 27 conférences de presse), nous vous informons de l'aide au rapatriement de citoyens russes par des vols de rapatriement (on peut les appeler ciblés) dont ont profité plus de 312.000 personnes – des citoyens russes et d'autres pays, avant tout de la CEI.

D'ici la fin du mois sont prévus des vols, entre autres, du Kazakhstan, de Chypre et du Japon. Sachant que je voudrais rappeler que la communication aérienne internationale a déjà été rétablie avec plusieurs pays (soumise à certaines restrictions): le Royaume-Uni, l'Egypte, les EAU, la République des Maldives, la Tanzanie, la Turquie et la Suisse.

Les règles d'entrée en Fédération de Russie pour les citoyens étrangers sont maintenues dans l'ensemble. En même temps, à l'issue de la réunion du 10 septembre 2020 du Centre opérationnel sous la direction de la vice-Première ministre Tatiana Golikova il a été décidé de lever les restrictions pour certaines catégories, ce qui a été approuvé par le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine sous la forme d'amendements aux décrets du gouvernement 635-r du 16 mars et 763-r du 27 mars.

Conformément aux documents signés, à partir du 15 septembre les citoyens de la Fédération de Russie et de l'Ossétie du Sud pourront traverser sans obstacles la frontière dans les deux sens.

De plus, l'entrée dans notre pays et la sortie sont désormais autorisées aux membres d'équipage de navires se trouvant dans les ports russes par la voie routière, aérienne, ferroviaire et maritime.

Les restrictions pour la traversée de la frontière russe ne concerneront pas les spécialistes qui participent au contrôle de la qualité des équipements fabriqués par les compagnies russes dans le cadre de contrats liés à la construction de centrales nucléaires à l'étranger dans le cadre d'accords internationaux de la Russie avec les partenaires étrangers.

La libre traversée de la frontière est également autorisée pour ceux qui participent aux travaux pour la certification de nouveaux avions et l'entretien de la navigabilité des appareils d'origine nationale exploités par les compagnies russes.

 

Sur la participation de la Fédération de Russie à la semaine de haut niveau de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations unies

 

Du 22 au 29 septembre, à New York se déroulera la semaine de haut niveau de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Il s'agit de l'événement politique international central de l'année pour examiner l'ensemble des problèmes actuels, qui réunit traditionnellement les chefs d'Etat, de gouvernement et les ministres des Affaires étrangères.

Par ailleurs, cette année, sur fond de pandémie de coronavirus qui perdure, le travail de la semaine se déroulera principalement à distance.

Compte tenu de la date anniversaire de la session, la délégation de notre pays est dirigée par le Président russe Vladimir Poutine, qui tiendra un discours vidéo le premier jour de l'événement.

Malgré les circonstances extraordinaires, c'est un calendrier de travail chargé qui attend les pays membres. Hormis les débats politiques généraux en marge de la semaine de haut niveau est prévue une série de discussions à part sur plusieurs questions internationales importantes.

Le 21 septembre se tiendra une activité de haut niveau à l'occasion du 75e anniversaire de la création de l'Onu. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'adressera à ses participants au nom des Etats membres de l'Organisation du Traité de sécurité collective.

Pour le 23 septembre est prévue une activité consacrée à la crise humanitaire au Yémen. Toutefois, comme nous l'avons déclaré à plusieurs reprises, la tendance à la hausse du nombre de rencontres informelles sur la plateforme de l'Assemblée générale sur certains sujets nationaux se reflète peu sur la situation réelle des choses dans les pays concernés.

Plusieurs activités seront consacrées à la santé. Le 23 septembre, le thème de l'une d'entre elles sera "Le progrès et les actions multisectorielles pour atteindre des objectifs mondiaux pour éliminer la tuberculose".

Le 24 septembre se tiendra une réunion sur l'activité de l'Equipe spéciale interorganisations pour les maladies infectieuses et sa coopération avec les Etats membres dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 et après celle-ci. La participation du Ministre russe de la Santé Mikhaïl Mourachko est prévue aux deux discussions.

Une série d'autres activités aura lieu.

Dans l'ensemble, je voudrais dire que la session actuelle de l'Assemblée nationale se tiendra dans les conditions d'accumulation dans le monde du potentiel conflictuel, d'approfondissement des lignes de démarcation et de hausse de la méfiance entre les Etats. Les normes fondamentales du droit international fixées dans la Charte de l'Onu sont sérieusement mises à l'épreuve.

Sont flagrantes les tentatives de plus en plus actives de certains pays d'imposer des solutions alternatives et sans consensus en contournant l'Onu afin de reprendre la domination perdue et freiner le processus naturel du passage à une véritable multipolarité. La pratique de mesures unilatérales illégales (nous le savons bien), notamment coercitives, s'élargit.

Dans ce contexte la Russie continue de prôner le renforcement du rôle de coordination central de l'Onu dans la politique mondiale et le respect rigoureux des principes de sa Charte. Nous faisons allusion à la focalisation des efforts sur le renforcement du vecteur visant à établir un ordre mondial multipolaire, à promouvoir un agenda unificateur positif, à chercher des réponses adéquates aux défis et aux risques actuels, à instaurer une sécurité égale et indivisible en respectant rigoureusement la souveraineté et les droits des peuples au développement autonome.

Nous vous informerons évidemment des activités de la session anniversaire de l'Assemblée générale des Nations unies et de la participation russe. Nous publierons les discours, les messages vidéo de nos représentants et vous parlerons du déroulement du travail.

 

Sur la visite de Nyamtseren Enkhtaivan, Ministre des Affaires étrangères de la Mongolie, en Fédération de Russie

 

Du 20 au 22 septembre, le Ministre des Affaires étrangères de la Mongolie Nyamtseren Enkhtaivan se rendra en visite en Fédération de Russie. Il s'agit de la première visite à l'étranger du chef de la diplomatie mongole après la constitution du nouveau gouvernement de ce pays en juillet dernier.

Le 21 septembre, durant l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue mongol seront évoquées en détail les questions centrales de l'agenda bilatéral, la mise en œuvre des accords à haut niveau et au sommet sur le développement de la coopération mutuellement avantageuse dans le domaine commercial, économique, de transport, d'infrastructure, énergétique et social, le renforcement de la coopération sur la scène internationale et dans les affaires régionales. Il est prévu d'échanger les points de vue sur la préparation du plan d'activités conjointes consacrées à la célébration en 2021 du 100e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos pays.

Dans le cadre de cette visite aura lieu une cérémonie d'échange de lettres de ratification du Traité sur les relations amicales et le partenariat stratégique global entre la Fédération de Russie et la Mongolie, qui a été signé à Oulan-Bator le 3 septembre 2019.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la visioconférence des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie

 

Le 24 septembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la visioconférence des chefs de diplomatie des pays membres de la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA).

L'ordre du jour de la réunion prévoit une discussion sur les perspectives de la coopération dans le cadre de la CICA, notamment dans la lutte contre le nouveau coronavirus et le développement postpandémique, ainsi qu'un échange d'avis sur les thèmes régionaux et internationaux d'actualité.

Pendant cette activité aura lieu la passation de la présidence du forum du Tadjikistan au Kazakhstan.

 

Sur la situation actuelle en Biélorussie

 

Nous suivons attentivement la situation en Biélorussie, les déclarations des représentants de l'opposition, les manifestations qui se poursuivent et les actions de soutien des autorités en place. Nous comptons sur la normalisation au plus vite de la situation et sur la reprise de l'ordre constitutionnel dans le pays.

La position russe sur les événements en Biélorussie après l'élection présidentielle reste inchangée. Elle a été confirmée par le Président russe Vladimir Poutine pendant la réunion entre les deux chefs d'Etat à Sotchi ce 14 septembre. Nous répétons et réaffirmons: Alexandre Loukachenko est le Président légitimement élu, qui a été félicité une nouvelle fois par le Président russe Vladimir Poutine à Sotchi avec la victoire aux élections. Nous respectons le choix fait par le peuple biélorusse fraternel. Cela concerne aussi bien ceux qui ont voté pour le Président sortant que pour d'autres candidats.

Nous prônons le règlement de la situation dans le calme à travers un dialogue national sans conseils et pression de l'extérieur. Il est inadmissible d'imposer la contribution et des services de médiation unilatéraux.

Nous soutenons l'initiative du Président du Belarus pour la réforme constitutionnelle dans le pays visant à libéraliser le système politique. Nous savons que le travail pratique est déjà mené dans ce sens.

Le travail a également commencé sur la réalisation des accords du sommet de Sotchi. Cela concerne l'attribution au Belarus d'un prêt de 1,5 milliard de dollars. Le Belarus deviendra le premier pays qui recevra le vaccin russe contre le coronavirus. Les questions relatives à l'acheminement d'hydrocarbures russes seront réglées constructivement. S'est intensifié le travail des autorités compétentes pour la reprise de la communication de transport entre nos pays, ainsi que le travail des commissions interministérielles et des entreprises sectorielles. Nous poursuivons la préparation pour le prochain Forum des régions de la Russie et du Belarus, qui se tiendra les 28 et 29 septembre à Minsk, où seront organisés les contacts entre les dirigeants des régions de la Fédération de Russie et du Belarus.

En cette période difficile la Russie continuera d'apporter son soutien au gouvernement et au peuple du Belarus, qui est notre allié stratégique le plus proche.

 

Sur la situation actuelle en Syrie

 

Malgré les succès dans la lutte contre le terrorisme international sur le sol syrien martyrisé, avec un rôle clé des militaires russes, la situation dans le pays est encore loin d'être stable.

Les organisations terroristes Hayat Tahrir al-Cham (héritiers d'al-Nosra) et Hurras ad-Din (filiale syrienne d'Al-Qaïda) se sont retranchées dans la province d'Idleb. Leur activité est partiellement contenue par la présence dans la zone d'Idleb de militaires turcs et les patrouilles russo-turques sur la route M-4 entre Saraqeb et Jisr al-Choghour. Cependant, Ankara tarde à remplir ses engagements dans le cadre du mémorandum turco-russe signé le 5 mars 2020.

Nous poursuivons l'élimination des vestiges de bandes de Daech, qui font régulièrement parler d'elles des deux côtés de l'Euphrate. Les terroristes profitent pleinement de la présence d'enclaves d'un rayon de 55 km autour de la base militaire américaine illégale d'Al-Tanf, ainsi que de la zone d'"intérêts pétroliers" de Washington sur les terres de tribus arabes à l'Est de l'Euphrate. Les autorités légitimes syriennes restent privées d'accès à ces régions du pays et donc de la possibilité d'y rétablir un ordre élémentaire.

L'"administration" autoproclamée du Nord-Est de la Syrie soutenue par les Etats-Unis, où les Kurdes locaux jouent le rôle principal, fait preuve d'une hésitation qui risque d'entraîner de lourdes conséquences pour l'unité de la Syrie. D'un côté, son gouvernement rejette fermement les accusations de séparatisme, mais, de l'autre, mène des jeux dangereux avec les Américains, signe avec eux des contrats illégaux, en complaisant au pillage des hydrocarbures à l'Est de l'Euphrate. Tout cela est fait alors que le peuple syrien a cruellement besoin de ces ressources pour rétablir le fonctionnement normal du secteur énergétique du pays.

En même temps, la tendance à la normalisation de la situation se renforce sur la majeure partie de la Syrie contrôlée par le gouvernement légitime. Les autorités prennent des mesures pour surmonter les conséquences difficiles du conflit armé. Cependant, le potentiel sur lequel elles s'appuient est significativement réduit par la violation de l'intégrité territoriale du pays et, évidemment, par la rupture des liens administratifs.

Sans oublier l'impact des sanctions unilatérales antisyriennes sévères des Etats-Unis et de leurs alliés. Sachant que les restrictions américaines, notamment après l'entrée en vigueur de l'Act Caesar, sortent loin du cadre de la juridiction nationale des Etats-Unis, en créant des barrières pour le commerce international. Sur le plan politique ces mesures ralentissent le processus de paix syrien, notamment le travail du Comité constitutionnel à Genève, et sur le plan humanitaire cela se traduit par des souffrances supplémentaires du peuple syrien. Même dans les conditions de pandémie Washington a refusé de faire des exemptions humanitaires en maintenant la ligne d'étouffement économique de la Syrie, aussi bien de l'Etat dans l'ensemble que du peuple syrien.

La visite du 7 septembre à Damas d'une haute délégation russe sous la direction du vice-Premier ministre russe Iouri Borissov et du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov était consacrée à une discussion détaillée avec les autorités du pays sur la coordination bilatérale afin de promouvoir le processus de paix en Syrie, le rétablissement de l'unité nationale et le relèvement du pays après la guerre. L'information détaillée à ce sujet a été publiée sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.

Je voudrais réaffirmer que la Russie est prête, en s'appuyant sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies, à continuer d'apporter au peuple syrien son aide afin de surmonter les défis politiques et socioéconomiques dangereux sur la voie de construction d'une Syrie renouvelée et moderne dans l'intérêt de tous ses citoyens.

 

 

Sur les nouvelles révélations concernant la mort de civils suite aux bombardements néerlandais du territoire irakien en 2015

 

Plus tôt, le Ministère russe des Affaires étrangères s'était déjà exprimé sur les actions des militaires néerlandais dans la commune irakienne de Hawija, où en juin 2015 des frappes aériennes ont fait plus de 70 morts parmi les civils.

Il s'avère que les Pays-Bas sont également impliqués dans un autre incident tragique – en septembre 2015, des avions F-16 de l'armée de l'air royale ont bombardé deux maisons résidentielles à Mossoul les prenant pour un poste de commandement de Daech.

Cela a été révélé par l'avocate néerlandaise Liesbeth Zegveld, qui défendait plus tôt les droits des habitants de Hawija dans les procès contre l'Etat néerlandais, et actuellement elle prépare une nouvelle plainte contre le Ministère néerlandais de la Défense – cette fois au nom d'un haut responsable de la représentation chinoise de la compagnie Huawei à Mossoul, citoyen irakien Basim Razzo. Sa famille a été tuée par ce bombardement.

Après de longues discussions le Ministère néerlandais de la Défense a reconnu sa responsabilité et a accepté d'indemniser la victime à hauteur de 1 million d'euros. Cependant, Basim Razzo a engagé l'avocate car il n'a pas reçu l'argent promis.

L'histoire des frappes aériennes contre Hawija et Mossoul témoigne de la forte réticence du gouvernement néerlandais à assumer la responsabilité pour les victimes civiles malgré la présence de preuves irréfutables et les témoignages des actions commises par les forces armées néerlandaises frôlant des crimes de guerre. En même temps, les Néerlandais se permettent d'accuser sans gêne la Russie et, comme ils disent, le "régime Assad" d'"inhumanité et de destruction intentionnelle de sites civils en Syrie". Il s'agit clairement d'une nouvelle tentative de manipuler l'opinion publique et d'une manifestation scandaleuse de doubles standards.

 

Sur les déclarations du Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell concernant les plans de l'UE pour élaborer des sanctions Navalny

 

Les déclarations concernant les plants de l'UE d'instaurer un régime global de sanctions pour la violation des droits de l'homme dans le monde et l'intention de lui donner le nom d'Alexeï Navalny ont été faites pendant la session plénière du Parlement européen ce 15 septembre.

Notre position sur l'inadmissibilité d'éroder les principes de base du droit international et de saper les prérogatives du Conseil de sécurité des Nations unies par le biais de sanctions unilatérales illégitimes incessantes de Bruxelles et de Washington est bien connue.

Nous considérons les débats sur l'utilité d'accorder à ce régime de sanctions le nom d'Alexeï Navalny uniquement comme une tentative non dissimulée d'apporter aux nouvelles restrictions de l'UE une orientation antirusse notoire. Sachant que tout cela se déroule sur fond de rejet continu de nos propositions faites à Berlin pour élucider ensemble cette affaire sous des prétextes absolument fictifs.

La nature des déclarations faites à cet égard à Bruxelles prête à penser que nos partenaires occidentaux ne sont pas du tout intéressés par l'établissement de la vérité. Et l'objectif réel de la campagne médiatique propagée en UE à l'initiative de certaines forces politiques consiste manifestement à garantir l'irréversibilité de la ligne destructive adoptée par l'UE vis-à-vis de notre pays.

Nous espérons que le bon sens prendra tout de même le dessus en UE et que nos partenaires renonceront à la pratique de désignation arbitraire des coupables et tireront des conclusions désormais uniquement en s'appuyant sur des faits réels et confirmés.

 

Sur les appels de la Première ministre du Danemark Mette Frederiksen d'entamer une nouvelle discussion sur la construction du Nord Stream 2

 

La nouvelle tentative des autorités danoises d'empêcher la construction du gazoduc Nord Stream 2 suscite pour le moins la confusion.

Je voudrais rappeler qu'à l'étape actuelle la construction du Nord Stream 2 se trouve en stade final, il est prêt à plus de 90%. Le 6 juillet, l'Agence danoise pour l'énergie a approuvé la demande du consortium Nord Stream 2 AG pour faire participer à la construction du gazoduc dans la zone économique exclusive du Danemark des navires à ancrage dynamique. A noter que l'agence n'a pas soutenu les nouvelles idées du gouvernement politique en parlant de l'impossibilité de retirer son accord. De cette manière, toutes les autorisations pour terminer la construction, notamment du côté danois, sont présentes.

Il est évident qu'en l'occurrence il s'agit d'une concurrence déloyale. Washington promeut fermement son gaz naturel liquéfié onéreux sur le marché européen au détriment des compagnies et des consommateurs européens, alors que le Danemark utilise le camouflage politique et joue le rôle de lobbyiste des projets américains. Cette ligne non constructive de Copenhague, selon nous, pourrait se refléter négativement sur l'atmosphère générale des relations bilatérales.

 

Sur l'intention du Parquet polonais d'initier l'arrestation de contrôleurs aériens russes

 

Nous, les médias, ainsi que le public avons remarqué le communiqué du porte-parole du Parquet polonaise que ce dernier a demandé au tribunal d'arrêter les contrôleurs aériens russes qui travaillaient à l'aéroport de Smolensk le 10 avril 2010 au moment du crash de l'avion présidentiel polonais.

Cela fait plusieurs années que la Pologne propage instamment la version conspirationniste de l'événement tragique et mène une nouvelle enquête sur le crash aérien afin d'en accuser la Russie, alors qu'en 2011 déjà ses raisons ont été clairement déterminées dans le rapport du Comité intergouvernemental d'aviation (IAC), dont les conclusions ont été reconnues par les autorités polonaises: en raison d'une mauvaise visibilité les pilotes polonais, malgré les mises en garde des contrôleurs aériens, ont décidé de faire atterrir l'avion à l'aéroport de Smolensk, ce qui a causé la catastrophe. Des années plus tard, en ignorant les faits, Varsovie pousse la situation jusqu'à l'absurde, s'efforce de marquer des points politiques sur la tragédie et d'en accuser la Russie.

Il ne faut pas s'étonner de cette nouvelle action complètement absurde des autorités polonaises. Dans l'atmosphère de russophobie qui règne dans le pays les structures publiques remplissent souvent simplement une "commande politique". Nous appelons les partenaires à cesser ce spectacle et la persécution de contrôleurs aériens russes. Toutes les tentatives de Varsovie d'obtenir leur extradition sont vaines – conformément à notre Constitution la Russie "n'a pas le droit d'extrader ses citoyens à qui que ce soit quelles que soient les circonstances".

Et dans l'ensemble, à ceux qui ont les nerfs solides je conseille de lire sur le site du Comité intergouvernemental d'aviation le décryptage de la conversation entre les pilotes et les contrôleurs aériens.

 

Sur l'anniversaire de l'indépendance de la République du Chili

 

Ce 18 septembre marque le 210e anniversaire de l'indépendance de la République du Chili. Nous félicitons avec cette fête le peuple chilien qui a parcouru un chemin difficile de lutte contre la dépendance coloniale vers l'obtention du droit de disposer de lui-même.

Avec la République du Chili nous entretenons de bonnes relations de coopération depuis longtemps basées sur les principes d'équité, de respect mutuel et de pragmatisme. Le dialogue politique se développe continuellement, notamment à l'Onu et à l'APEC, nos liens se développement dans le domaine commercial, économique, culturel et social.

Je me joins aux vœux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov adressés à son homologue chilien Andrés Allamand Zavala pour transmettre au nom du Ministère à nos amis chilien des vœux de paix, de prospérité et de bien-être.

 

 A l'occasion de la fête nationale de l'Ossétie du Sud – Journée de la République

 

Ce 20 septembre, la République d'Ossétie du Sud célèbre sa fête nationale – la Journée de la République. Il y a 30 ans, le Conseil des députés du peuple de la région autonome d'Ossétie du Sud a adopté la Déclaration sur la souveraineté nationale. Traditionnellement, nous enverrons au gouvernement de l'Ossétie du Sud les vœux du gouvernement de la Fédération de Russie.

L'Ossétie du Sud a franchi un parcours difficile dans l'établissement de la structure étatique. Une étape cruciale a été marquée par la décision prise par la Fédération de Russie le 26 août 2008 de reconnaître son indépendance.

Le 9 septembre 2008, nos pays ont établi les relations diplomatiques, le 17 septembre 2008 a été signé le Traité d'amitié, de coopération et d'entraide, et le 18 mars 2015 – le Traité d'alliance et d'intégration.

Au cours de ces années la République est indéniablement devenue un Etat souverain, a obtenu de grands succès dans la constitution du système d'organes publics, du développement économique et social. Comme en témoigne notamment les votes des citoyens sud-ossètes aux élections de différents niveaux dans le cadre des procédures démocratiques de vote établies, pratiquement une double croissance du PIB depuis six ans et bien d'autres indicateurs. Avec la contribution active de la Fédération de Russie ont été restaurés et construits de nombreux sites d'infrastructure, notamment détruits pendant l'agression géorgienne, des dizaines d'établissement d'importance sociale.

Malgré les restrictions liées à la prolifération du coronavirus nous poursuivons la réalisation du vaste Programme d'investissement pour contribuer au développement socioéconomique de l'Ossétie du Sud pour 2020-2022.

La Fédération de Russie contribue activement au renforcement des positions de l'Ossétie du Sud en politique étrangère, à l'élargissement de ses liens internationaux. Nous sommes convaincus qu'hormis la Russie, l'Abkhazie, le Nicaragua, le Venezuela, le Nauru, le Tuvalu et la Syrie, qui ont reconnu l'indépendance de la République, le groupe de pays qui adoptent une attitude impartiale envers les nouvelles réalités géopolitiques en Transcaucasie continuera de s'élargir.

 

Sur le 60e anniversaire de l'indépendance de la République du Mali

 

Le 22 septembre, la République du Mali célébrera le 60e anniversaire de son indépendance. Suite au récent renversement du gouvernement le pays traverse une période difficile dans son histoire. Nous comptons sur le retour au plus vite du Mali à une forme de gouvernance civile basée sur le dialogue national inclusif orienté sur l'organisation, après une brève période de transition, d'élections démocratiques libres avec la contribution de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et de l'Union africaine.

Le peuple malien, avec lequel nous avons des relations d'amitié et de coopération de longue date, connaît un riche passé historique, des coutumes et des traditions uniques. L'expansion coloniale sur le territoire du Mali actuel a commencé avec la France pendant la seconde moitié du XIXe siècle. La population était recrutée de force dans l'armée française, les taxes démesurées suscitaient la colère des habitants locaux. Des révoltes armées ont eu lieu plusieurs fois sur les territoires occupés. En 1946, les futurs premiers présidents du Mali et de la Côte d'Ivoire, Balla Keita et Félix Houphouët-Boigny, ont fondé le parti Union soudanaise, qui a pris la tête du mouvement colonial. Après une longue lutte le Mali a acquis en 1960 son indépendance en s'engageant sur la ligne socialiste. Avec l'aide de l'Union soviétique de grands projets ont été réalisés dans le pays, notamment une usine de ciment, la société des mines d'or de Kalana, le stade dans la capitale de Bamako, l'hôpital Gabriel Touré, l'aérodrome de Gao, plusieurs établissements scolaires nationaux, des travaux géologiques d'envergure ont été menés, 9.000 ha de nouveaux terrains ont été aménagés pour la culture de riz. Des milliers d'enseignants, de médecins et d'autres spécialistes soviétiques travaillaient au Mali. Plus de 10.000 Maliens ont obtenu des diplômes d'études supérieures dans notre pays.

Nous espérons que les liens russo-maliens à l'épreuve du temps continueront de se développer productivement dans l'intérêt des peuples des deux pays. Nous voudrions délimiter le peuple amical malien avec sa fête nationale, lui souhaiter de la réussite dans la réconciliation nationale, le rétablissement au plus vite du pays, la paix, la prospérité et le bien-être.

 

Réponses aux questions:

Question: Le Secrétaire général de l'Onu a appelé la Russie et les Etats-Unis à s'entendre au plus vite sur la prolongation du Traité sur la réduction des armes stratégiques, qui exprime en février 2021, de cinq ans. Y a-t-il un progrès à ce sujet ou les contacts avec la partie américaine sur ce thème sont interrompus? Sous quelles conditions la Russie est-elle prête à prolonger le Traité, sachant que le département d'Etat américain a déjà avancé ses conditions (l'absence d'un moratoire sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire en Europe, la participation de la Chine)?

Réponse: Des représentants russes officiels ont exprimé plusieurs fois notre position à ce sujet. Cela fait longtemps que dans les contacts avec les Etats-Unis et publiquement nous nous prononçons pour la prolongation du START. Fin 2019, les Etats-Unis ont reçu notre proposition officielle d'examiner cette question dans les plus brefs délais. Nous sommes prêts à prolonger le START sous sa forme signée pour la durée prévue, c'est-à-dire de cinq ans, et sans conditions préalables. De cette manière, la balle est actuellement dans le camp des Etats-Unis.

Nous constatons avec regret que les Américains tentent d'associer la prolongation du START aux questions qui n'ont rien à voir avec son fond et sa forme. Ces actions n'ajoutent pas d'optimisme aux perspectives de cet accord.

Question: L'Arménie, qui mène une politique de colonisation illégale des territoires occupés de l'Azerbaïdjan, mène ces derniers jours une politique d'installation des Arméniens du Liban sur ces terres. La semaine dernière, sur les réseaux sociaux a été relayée l'information sur l'installation d'une famille libanaise dans la ville de Choucha, qui possède une grande importante historique et spirituelle pour le peuple azerbaïdjanais. En menant la politique de colonisation illégale l'Arménie tente de changer la situation démographique sur les territoires occupés de l'Azerbaïdjan. La politique de colonisation illégale est une grossière violation du droit humanitaire international, dont la Convention de Genève de 1949. Selon la quatrième Convention de Genève sur la protection de la population civile pendant la guerre, l'Etat occupant ne doit pas déplacer sa population civile sur les territoires occupés. Que peut dire le Ministère russe des Affaires étrangères à ce sujet?

Réponse: Nous avons entendu parler de l'intention de facto des autorités du Haut-Karabakh d'installer des Arméniens qui ont quitté le Liban sur les territoires contrôlés. Nous avons lu des communiqués que deux familles libanaises ont fait part de leur volonté de s'installer dans le Haut-Karabakh. Nous ne disposons pas d'informations vérifiées sur l'affluence réelle de réfugiés libanais dans le Haut-Karabakh et sur le territoire autour.

Nous partons du principe qu'aujourd'hui il faut se concentrer sur la reprise des négociations visant à régler le problème du Haut-Karabakh, notamment les problèmes de réfugiés et de déplacés internes dans la région. Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE se sont consultés le 14 septembre par téléphone avec les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie pour leur transmettre des propositions des médiateurs concernant les démarches à suivre dans le processus de paix du Haut-Karabakh, y compris l'organisation pour commencer de rencontres séparées du "trio" avec chaque ministre. Nous comptons sur la réaction positive des parties.

Question: Le Ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi a rencontré le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en marge de la conférence de l'Organisation de coopération de Shanghai la semaine dernière. Quelles sont les chances pour l'avancement des relations bilatérales et quels sont les points clés de l'entente entre le Pakistan et la Russie? Qu'en est-il de la coopération bilatérale sur la situation au Cachemire et en Afghanistan?

Réponse: Pendant la conférence de presse du 13 août nous avons apporté un commentaire détaillé sur l'état actuel des relations russo-pakistanaises. La position exprimée reste d'actualité. Cependant, plusieurs événements importants ont eu lieu depuis.

Ainsi, le 10 septembre 2020, en marge de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCS, Sergueï Lavrov a rencontré le Ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, pour la deuxième fois en deux ans (la dernière fois en décembre 2018 à Moscou). Les deux ministres ont évoqué une nouvelle fois en détail les perspectives du partenariat russo-pakistanais, notamment dans le domaine politique, antiterroriste, commercial et économique. Ils se sont entendus pour poursuivre le travail nécessaire pour faire passer nos relations au niveau supérieur. Avant tout, ils sont convenus de tout faire pour faire passer sur le plan pratique le projet phare de construction du gazoduc Nord-Sud reliant Karachi à Lahore.

Les deux ministres ont également abordé l'agenda international, notamment la situation en Afghanistan. Dans ce contexte je voudrais noter que c'est la coopération coordonnée de partenariat entre les principaux acteurs, dont la Russie et le Pakistan, qui a permis d'assurer le lancement ce 12 septembre à Doha des négociations interafghanes directes.

Question: Après Sergueï Lavrov, Mike Pompeo s'est rendu à Chypre et a ouvertement exigé de suspendre les entrées de navires militaires russes dans les ports chypriotes, en association l'activité de la Russie à Chypre au blanchiment d'argent. Que pouvez-vous dire sur ces exigences?

Réponse: Votre question doit être adressée à ceux qui avancent ces exigences et ceux à qui elles s'adressent. Nous pensons que, premièrement, les Etats-Unis ne devraient pas s'ingérer dans nos relations bilatérales avec Chypre. Deuxièmement, nous avons toujours dit et disons que la coopération avec tel ou tel pays n'est jamais dirigée contre les intérêts d'autres pays. Nous suggérons à Washington de se tenir au même principe.

Question: Le gouvernement grec a annoncé une ouverture primaire des frontières pour un certain nombre de visiteurs de Russie pour la période du 7 au 21 septembre avec une révision à suivre. Ce délai est pratiquement écoulé sans réponse des autorités officielles de la Fédération de Russie aux requêtes grecques. Le "silence" de la Russie est-il lié à la position globale de la Russie à l'égard des pays de l'UE concernant l'ouverture des frontières ou, peut-être, reflète-t-il un bas niveau de coopération entre Athènes et Moscou?

Réponse: Le niveau de nos relations avec Athènes ne peut certainement pas être qualifié de bas. Nous ne pouvons pas soutenir une telle formulation. Nos mesures à ce sujet sont prises en charge par les autorités compétentes. En même temps, nous ne pouvons pas ne pas tenir compte de la situation épidémiologique en constant changement, qui ne s'améliore pas dans le monde.

Question: Que pouvez-vous dire sur l'information rapportée par les médias sur la traversée illégale de la frontière estonienne avec la prétendue contribution du Consulat général de l'Estonie à Saint-Pétersbourg par l'entrepreneur russe Alexandre Litreev, qui fait l'objet d'une enquête en Russie?

Réponse: A en juger par les propos d'Alexandre Litreev dans une interview à Radio Free Europe, il s'est rendu de Russie en Estonie encore en mai, malgré l'absence de documents confisqués dans le cadre de l'affaire pénale le visant. Sachant que, selon lui, des collaborateurs de la mission diplomatique estonienne de Saint-Pétersbourg l'ont aidé à traverser la frontière.

Récemment, l'ambassadeur d'Estonie à Moscou Margus Laidre a été convoqué au Ministère russe des Affaires étrangères, des explications ont été exigées de l'Estonie à ce sujet.

 

 

 

 

 

 

 

 


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