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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 25 juin 2020

985-25-06-2020

 

Point de situation sur le coronavirus

 

La situation mondiale liée à la pandémie de coronavirus est toujours instable. Nous sommes préoccupés par la hausse du nombre de personnes contaminées ces derniers jours dans des régions telles que l'Amérique latine, l'Asie du Sud, le Moyen-Orient et l'Afrique, qui a marqué un record depuis le début de l'épidémie.

 

Sur la situation du rapatriement des Russes par avion

 

Cette semaine, nous avons posé un nouveau jalon et, dans le cadre du lockdown mondial, avons entamé le quatrième mois de travail pour contribuer au rapatriement des citoyens russes s'étant retrouvé en difficulté à l'étranger à cause de la pandémie de coronavirus. Depuis le lancement de l'algorithme en vigueur, le nombre de compatriotes rapatriés qui ont exprimé leur désir de rentrer en Russie a déjà dépassé 41.000 personnes. Parmi elles, plus de 36.000 sont revenues par des vols de compagnies russes. Je voudrais noter également que le chiffre annoncé fin mars-début avril d'un peu plus de 30.000 personnes a déjà été géré et surpassé, mais nous recevons de nouvelles requêtes de personnes qui ne planifiaient pas de revenir mais souhaitent rentrer désormais en raison de l'évolution des circonstances. D'où l'adaptation de l'algorithme pour leur offrir une telle opportunité.

Cette semaine, l'accent principal a été mis sur les pays voisins: nous avons organisé des vols de Douchanbé, de Tachkent, de Bichkek, d'Och, de Chisinau, non seulement à destination de Moscou mais également d'autres villes russes. Nos citoyens sont également revenus de Belgrade, de Hô Chi Minh, de Bangkok. La géographie de transit via les hubs européens et asiatiques continue de s'élargir. Le vol retour opéré hier depuis Hong Kong était presque entièrement composé de passagers qui y avaient fait escale après avoir atterri de Nouvelle-Zélande, de Corée du Sud, de Taïwan, de Singapour et des Philippines - près de 60 personnes au total. Via Paris et Francfort, nos compatriotes sont revenus à Moscou d'Australie, de Nouvelle-Zélande, du Canada, de Singapour et d'autres pays. Je voudrais souligner encore une fois que la contribution au rapatriement des citoyens russes est réalisée non seulement par des vols directs, mas également par transit via les pays où les vols retour sont organisés. Pour les prochains vols de Paris et de Londres sont enregistrés des citoyens russes venant de Malte, de Bahreïn, de Grèce, sans parler des destinations éloignées traditionnelles comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada.

Pour la semaine à venir, une attention particulière sera accordée à l'Amérique latine d'où sera organisé un nouveau vol retour difficile. Vous pouvez prendre connaissance de tous les détails sur le site Gosuslugi et sur les sites de nos ambassades. Je peux dire que nous travaillons de manière ininterrompue, 24h/24, pour que le plus grand nombre possible de nos citoyens puisse profiter de ce vol. Malheureusement, les difficultés logistiques objectives ne permettent pas toujours de le faire. Nous comptions vraiment sur la possibilité d'un transit terrestre de Pérou à Quito, mais la réalité a été plus compliquée, même si nous continuons de travailler en ce sens. Quoi qu'il en soit nous essayons de proposer aux citoyens russes des itinéraires optimaux en cherchant à minimiser les risques éventuels pour eux.

Nous continuons de recevoir de nombreuses demandes groupées de la part de nos citoyens. Elles sont toutes prises en compte dans le travail pour établir le calendrier des vols retour. En particulier, les compatriotes qui se trouvent en Chine dans les semaines à venir auront plusieurs possibilités pour rentrer: des vols de compagnies russes et chinoises seront organisés de Shanghai, de Chengdu, de Guangzhou et probablement de Pékin. C'est une brève information derrière laquelle il y a du travail et des efforts très actifs des diplomates russes et des représentants d'autres institutions: du Ministère des Communications, du Ministère des Transports, de Rosaviatsia, de Rospotrebnadzor, du Centre opérationnel. Bien évidemment, tout cela est fait sous l'égide du gouvernement de la Fédération de Russie.

 

Sur l'aide humanitaire russe accordée au Malawi

 

Je voudrais également dire quelques mots sur l'aide humanitaire apportée par la Russie. La représentation du Programme alimentaire mondial de l'Onu à Lilongwe a entamé la répartition de la nourriture acquise grâce aux cotisations de la Fédération de Russie au fonds de cette structure internationale à hauteur d'un million de dollars. Il s'agit de 420 tonnes de nourriture achetées dans notre pays et livrées au Malawi via l'Onu. Elles seront transmises à 40.000 citoyens de ce pays dont la situation sociale est la plus difficile.

C'est une nouvelle contribution de notre pays aux efforts internationaux pour apporter un soutien humanitaire au peuple du Malawi dans les conditions économiques difficiles aggravées par la pandémie de coronavirus.

 

Sur la contribution au développement du système de restauration scolaire au Tadjikistan

 

La Russie et le Programme alimentaire mondial de l'Onu (PAM) entament la réalisation de la troisième et dernière phase du projet conjoint pour le développement d'un système de restauration scolaire durable au Tadjikistan, incluant des programme de rénovation et de rééquipement des cantines, des stages professionnels pour les collaborateurs des écoles tadjikes, ainsi que l'organisation d'une campagne d'information pour promouvoir la nutrition saine. Conformément au décret 1206-r du gouvernement russe du 30 avril, notre pays allouera plus de 11 millions de dollars à ces fins en 2020-2030.

Depuis le lancement de cette initiative au Tadjikistan en 2013, des unités alimentaires ont été rénovées et des stages ont été organisés pour les collaborateurs de près de 60 écoles; 7 boulangeries d'école ont été construites ou rénovées, qui fournissent en pain plus de 60 établissements scolaires; 10 serres ont été installées; et beaucoup d'autres choses ont été réalisées. Pendant toutes ces années, plus d'un demi-million d'élèves de cycle primaire d'environ 2.000 écoles du Tadjikistan étaient alimentés avec de la nourriture russe. La contribution russe au développement du système de restauration scolaire de la République entre 2013 et 2019 s'est élevée à 17,1 millions de dollars.

De plus, il est prévu d'allouer 10 millions de dollars de la cotisation régulière russe au fonds du PAM à l'achat de nourriture pour les écoliers tadjiks en 2020-2021.

L'aide importante apportée par la Russie via le PAM en matière de sécurité alimentaire, dont le montant total depuis 2005 a dépassé 100 millions de dollars, confirme clairement la disposition de notre pays à contribuer au développement du Tadjikistan dans l'esprit du partenariat stratégique et de l'alliance entre nos pays. Voici donc une contribution pratique concrète.

 

Sur le vote concernant les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie à l'étranger

 

Parlons maintenant d'un thème particulièrement d'actualité. Il s'agit du vote sur les amendements à la Constitution russe. Il ne se déroule pas seulement sur le territoire de notre pays. 254 bureaux de vote ont été mis en place dans les représentations diplomatiques et les établissements consulaires russes dans 143 pays et des commissions électorales locales ont été formées pour organiser le vote sur les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie parmi les citoyens russes qui se trouvent à l'étranger.

Il n'est pas possible d'organiser une procédure commune de vote sur les amendements dans tous les pays à cause de la pandémie de coronavirus Covid-19 et des restrictions sanitaires et administratives dans la plupart des pays. Chaque pays a adopté ses propres règles pour combattre la pandémie. Non seulement dans chaque pays, mais même au niveau de différentes régions d'un même pays il existe des consignes et restrictions spécifiques.

De nombreux pays ont restreint la circulation en ville, des établissements diplomatiques sont fermés aux visiteurs, et dans certains pays l'état d'urgence a été décrété à cause de la pandémie, comme vous le savez également. Dans certains pays le couvre-feu n'a pas encore été levé. Nombre de représentations diplomatiques et d'établissements consulaires, en raison de difficultés techniques et en matière de ressources humaines, n'ont pas la possibilité d'organiser le vote tel que c'est fait en Russie - du 25 juin au 1er juillet.

Néanmoins, dans la plupart des ambassades et consulats généraux russes (où sont formées des commissions électorales locales) le vote se déroulera le 1er juillet conformément à la législation de la Fédération de Russie et aux directives de la Commission électorale centrale de Russie en respectant toutes les normes et les règles fixées par les autorités des pays d'accueil. Dans certains pays, malgré les difficultés, sont également prévus des votes anticipés aussi bien pendant les six jours avant la date principale que plus tôt, là où vivent des Russes de manière signifiante. Les questions techniques sont très nombreuses. Je répète: elles sont toutes liées à la situation épidémiologique dans chaque pays concret et seront réglées sur place.

Les informations détaillées sur le travail des commissions électorales locales et les calendriers du vote sont disponibles sur les sites des établissements diplomatiques russes.

 

Sur la rencontre russo-américaine concernant la thématique stratégique

 

Ce 22 juin à Vienne s'est déroulée une rencontre russo-américaine sur la problématique stratégique. Elle a suscité un grand intérêt des médias et des spécialistes des relations internationales. La délégation interministérielle russe était présidée par le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, et la délégation américaine par l'envoyé spécial du Président américain pour la maîtrise des armements Marshall Billingslea.

Les interlocuteurs ont poursuivi la discussion sur la situation en matière de sécurité internationale et de maîtrise des armements, notamment sur les perspectives de prolongation du traité START. La délégation russe a formulé une nouvelle fois les arguments montrant pourquoi la prolongation de cet accord, comme le prévoient ses termes, serait raisonnable et responsable dans les conditions actuelles. Malheureusement, la délégation américaine ne nous a rien dit de nouveau à ce sujet.

Un autre thème important de l'ordre du jour était le maintien de la stabilité et de la prévisibilité dans le contexte de la rupture du Traité FNI. La délégation russe a rappelé l'initiative adressée à l'Otan d'adopter un moratoire réciproque sur le déploiement de missiles terrestres à portée intermédiaire. Les États-Unis cherchent à déployer dans différentes régions du monde des systèmes qui étaient auparavant interdits par le FNI. Nous avons une nouvelle fois averti nos collègues américains de la nature déstabilisante de cette ligne qui risque de provoquer une escalade supplémentaire de la tension et une course aux armements.

Lors de la réunion de Vienne, la Russie a évoqué l'influence déstabilisatrice de l'activité militaire de l'Otan en Europe. Cela entraîne une hausse de la tension et de la méfiance, comme nous l'avons dit plusieurs fois. Nous avons rappelé également nos propositions visant à réduire la tension militaire, qui sont obstinément ignorées par l'Otan. Nous l'avons également souligné plusieurs fois. Dans ce contexte nous avons souligné de nouveau l'importance de cesser les "missions nucléaires conjointes" de l'Alliance, de faire revenir l'arme nucléaire américaine actuellement présente sur le territoire de pays européens sur le territoire des États-Unis et de supprimer l'infrastructure pour son déploiement en Europe. Selon nous, cette démarche contribuerait à une amélioration considérable du climat de la sécurité internationale.

Une attention particulière a été accordée à l'intention des États-Unis d'impliquer la Chine dans les négociations sur la maîtrise des armes nucléaires. Les Américains ont insisté pour que nous soutenions leurs idées de faire passer ces débats au format trilatéral.

La position russe à ce sujet est bien connue du public et, nous l'espérions, des États-Unis, même avant les consultations. Nous l'avons réitérée. La Fédération de Russie est ouverte à un débat multilatéral sur les mesures éventuelles pour garantir la prévisibilité et la retenue dans le secteur nucléaire tout en sachant qu'il serait contreproductif de "forcer" qui que ce soit à participer à de telles discussions. Ces discussions, négociations et consultations doivent être menées sur la base d'un consensus et compte tenu des intérêts et des approches légitimes de tous les pays. Pour poursuivre le travail en ce sens, nous trouvons importante la participation de la France et du Royaume-Uni, alliés des Américains au sein de l'Otan - qui se fait appeler "alliance nucléaire".

Pendant les pourparlers, la Russie a directement déclaré que notre disposition exprimée à Vienne à entendre les approches américaines ne devait pas être interprétée comme un accord ou la disposition de notre pays à apporter des avis ou des commentaires.

Une issue importante de la réunion a été la confirmation, par les participants, de la volonté de poursuivre le dialogue sur la sécurité, la stabilité et la maîtrise des armements. Nous avons déterminé certains thèmes à débattre au format bilatéral lors des rencontres futures.

En particulier, nous avons réaffirmé l'entente, conclue lors du cycle précédent de dialogue stratégique en janvier, concernant l'organisation d'une réunion sur la thématique spatiale. Les experts compétents devront plancher sur toutes les questions liées à la sécurité de l'espace, y compris les risques d'apparition d'armes dans l'espace extra-atmosphérique. Nous soulèverons notamment les questions concernant la Stratégie de défense spatiale des États-Unis. Nous voudrions attirer l'attention sur notre commentaire suite à la publication de sa version ouverte. Je rappelle qu'il a été publié sur le site du ministère des Affaires étrangères le 19 juin.

De plus, il a été convenu aux consultations de Vienne d'organiser une réunion d'experts sur les doctrines militaires et les stratégies nucléaires, notamment sur les questions liées à l'usage de l'arme nucléaire.

Un autre thème prometteur concerne les questions d'inspection et de transparence. Dans son cadre, il est prévu de comparer les approches des parties en la matière et d'essayer de trouver comment les combiner. Bien sûr, ce n'est pas une tâche facile car nos regards sur ces questions divergent sérieusement.

Les interlocuteurs se sont entendus également pour analyser les questions liées à tous les types d'armes capables de remplir des tâches stratégiques et d'affecter la stabilité stratégique. Il s'agit de moyens qui ne sont pas concernés aujourd'hui par des restrictions internationales.

La Russie est disposée à poursuivre le dialogue stratégique. Nous avons l'intention de poursuivre les relations avec les États-Unis en matière de maîtrise des armements sur une base strictement paritaire et en s'appuyant sur le principe de la prise en compte réciproque des intérêts et des préoccupations des parties.

 

Sur l'"excursion historique" du Département d’État américain concernant l'accomplissement par la Russie et l'URSS des traités sur la maîtrise des armements de 1984 à 2020

 

Nous avons remarqué une nouvelle publication du sous-secrétaire d’État américain Christopher Ford, relayée par le Département d’État américain: une "excursion historique" de l'accomplissement par la Russie et l'URSS des traités et des accords sur la maîtrise des armements de 1984 à 2020. Par analogie avec le rapport annuel du Département d’État américain sur le respect des accords internationaux dans ce domaine, Washington tente de nouveau de s'essayer au rôle de "maître" qui estime avoir le droit d'évaluer les "résultats scolaires" des autres pays dans différents secteurs.

Une analyse rapide de cette publication suffit pour conclure qu'il ne s'agit pas d'une analyse sérieuse reflétant la situation réelle dans le domaine de la maîtrise des armements. Comme toujours, les collègues américains (c'est devenu leur carte de visite et leur "bonne tradition") ne citent aucune preuve. Ils se limitent à des accusations infondées contre la Russie et l'URSS. Les avis exprimés, selon nous, sont très tendancieux et préconçus.

Pour quelle raison? L'objectif est évident: il s'agit de créer une image négative de notre pays en tant que "transgresseur répété" des engagements internationaux en matière de maîtrise des armements et, probablement, de détourner ainsi l'attention de la communauté internationale et du public mondial des démarches réelles des États-Unis pour démanteler le système de traités et d'accords en la matière, dont la construction dure depuis des décennies.

D'ailleurs, je voudrais combler une lacune de ce document et rappeler les faits: c'est les États-Unis qui ont détruit le Traité sur l'ABM, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, qui ont renoncé au Plan d'action global commun sur le nucléaire iranien, et qui maintenant ont commencé à démanteler le Traité Ciel ouvert. En parallèle Washington continue, malheureusement, de saper la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires, en annonçant officiellement qu'il n'a pas l'intention de le ratifier.

C'est pourquoi les États-Unis n'ont aucun droit juridique, politique ou moral d'évaluer l'accomplissement des accords sur la maîtrise des armements par d'autres États. Pour cela il existe des mécanismes d'inspection et de contrôle compétents. Dans certains cas ont été créées des organisations internationales spécialisées. La volonté de Washington de s'attribuer exclusivement cette fonction n'a aucune perspective et ne peut pas être utilisée comme prétexte pour formuler des conclusions.

Nous appelons une nouvelle fois les collègues américains à se focaliser sur un dialogue d'experts objectif sur un large éventail de questions relatives à la maîtrise des armements, au désarmement et à la non-prolifération. Ce genre d'accusations publiques infondées est à la limite d'une agression de l'information. Elles sont souvent préconçues, comme cette fois, et ne contribuent ni à trouver des compromis ni à remédier aux préoccupations.

 

Sur la visioconférence d'Andreï Roudenko, vice-Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec les coprésidents des Discussions internationales de Genève sur la sécurité et la stabilité en Transcaucasie

 

Ce jeudi 25 juin, Andreï Roudenko, vice-Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, a participé à une nouvelle visioconférence avec les coprésidents des Discussions internationales de Genève sur la sécurité et la stabilité en Transcaucasie: Toivo Klaar, représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud, Cihan Sultanoğluet, représentante de l'Onu, et Rudolf Michalka, représentant spécial du Président en exercice de l'OSCE pour le Caucase du Sud.

Les interlocuteurs ont poursuivi leur discussion sur les questions d'actualité relatives à la stabilité et à la sécurité régionales dans le contexte des risques liés à la pandémie de Covid-19. Le représentant russe a exprimé sa préoccupation vis-à-vis de la ligne destructive de Tbilissi qui renforce la rhétorique antirusse, anti-abkhaze et anti-sud-ossète notamment sur le thème de la "borderisation", et ce en l'absence de raisons tangibles. Les tentatives de politiser le thème de la lutte contre la prolifération du nouveau coronavirus se poursuivent. Sur cette toile de fond, nous trouvons regrettable le refus des autorités géorgiennes de mener un dialogue constructif avec Soukhoum et Tskhinval sur les problèmes actuels, notamment sur le dossier frontalier.

L'échange de points de vue a confirmé la coïncidence des positions de la Russie et des trois coprésidents des Discussions de Genève en soutien à l'usage maximal des canaux disponibles pour le dialogue.

Un accent a été mis sur l'importance de poursuivre le travail de concert au format des Discussions de Genève et du Mécanisme de prévention et de réaction aux incidents afin d'inciter les parties à faire preuve de retenue et à chercher des compromis pour trouver des solutions mutuellement acceptables.

Nous avons réaffirmé notre disposition à poursuivre les contacts en visioconférence dans la mesure où cela sera nécessaire. Il a été convenu que la date du prochain cycle des Discussions de Genève en contact direct serait déterminée compte tenu de l'évolution de la situation épidémiologique et des recommandations des organes sanitaires de nos pays.

 

Sur le rapport de l'UE sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde en 2019

 

Le rapport de l'UE sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde en 2019 a été validé par le Conseil de l'Europe le 15 juin. Force est de constater que l'UE maintient sa ligne destructive d'instrumentalisation des droits de l'homme et une approche politisée et franchement sélective du respect des droits de l'homme dans le monde. La section consacrée à la Russie est un éventail arbitraire de griefs fantaisistes.

L'avis élogieux au sujet de la situation des droits de l'homme en Ukraine, où la discrimination de la population russophone est érigée au rang de politique nationale, ne tient absolument pas debout.

Traditionnellement, l'UE, cherchant à concurrencer les États-Unis, tente de se présenter comme le principal défenseur des valeurs démocratiques dans le monde. Cela suscite une profonde confusion dans le contexte des problèmes chroniques concernant le respect des droits de l'homme en UE même et dans ses pays membres, où n'a toujours pas été réglé le problème de la non-citoyenneté, où sont flagrants les problèmes liés au respect des droits des minorités nationales et linguistiques sous prétexte de lutter contre la désinformation, où la censure est active, et où se multiplient les persécutions des journalistes à cause de leur activité professionnelle. Tous les experts de l'UE se sont déjà exprimés sur la montée en puissance du néonazisme et de la réincarnation du national-radicalisme.

De cette "qualité" du rapport témoigne également le passage indiquant qu'une nouvelle fois les pays de l'UE se sont abstenus de voter pour le projet de résolution soumis par la Russie et les pays coauteurs dans le cadre de la 74e session de l'Assemblée générale des Nations unies sur la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée. Ce document le présente sans appel comme une "expression unanime du rejet [de l'initiative russe] par les pays membres".

Nous espérons qu'il s'agit de l'avis personnel des auteurs et non de la position des ministres des Affaires étrangères de l'UE qui l'ont validé.

Je pense que si un grand nombre d'habitants des pays de l'UE apprenait que leurs gouvernements ont négativement réagi au document adopté chaque année et visant à empêcher les différentes formes de racisme, ils pourraient poser de nombreuses questions à leurs ministres des Affaires étrangères: qui leur a autorisé à bloquer ou à s'exprimer négativement sur ce document?

Nous espérons que l'année du 75e anniversaire de la Victoire contre le fascisme, les capitales de l'UE sauront faire preuve de volonté politique, regarder par la fenêtre de leurs bureaux, regarder dans la rue et soutenir le projet russe qui a pour objectif d'empêcher la renaissance de l'idéologie de haine sous toutes ses formes.

 

Sur les nouvelles fournitures d'armes américaines en Ukraine

 

Nous avons remarqué les communiqués de presse de l'Ambassade des États-Unis à Kiev sur la livraison en Ukraine d'armes et d'équipements militaires américains, notamment de lance-missiles antichars Javelin, pour un total de 60 millions de dollars.

Les autorités américaines connaissent bien notre avis sur ces démarches de Washington, il n'a pas changé: le gonflement des forces armées ukrainiennes avec des produits militaires ne fait qu'aggraver le conflit dans le Sud-Est du pays en attisant les esprits revanchards du "parti de la guerre" de Kiev.

Ce problème revêt une autre dimension tout aussi dangereuse. Je fais allusion aux exercices militaires annuels américano-ukrainiens Rapid Trident au sol et Sea Breeze dans la zone côtière, ainsi qu'à la présence de 1.500 instructeurs américains sur le polygone de Iavorov et d'autres. Bien évidemment, c'est une grossière violation par Kiev des Accords de Minsk, notamment du paragraphe 10 prévoyant "le retrait de toutes les unités étrangères, du matériel militaire et des mercenaires du territoire ukrainien".

 

Sur une nouvelle démarche du Ministère des Affaires étrangères ukrainien

 

Kiev continue d'inventer différentes théories et de multiplier les déclarations engendrées par une perception déformée de la réalité.

Le Ministère des Affaires étrangères ukrainien s'est distingué hier par une nouvelle déclaration et une note adressée au Ministère russe des Affaires étrangères pour exprimer sa "protestation résolue" suite à l'organisation en Crimée d'un défilé à l'occasion du 75e anniversaire de la Victoire contre le fascisme sans, souligne-t-il, "se concerter" avec Kiev.

Nous voudrions rappeler une nouvelle fois que la Crimée fait partie intégrante de la Fédération de Russie, et que les questions relatives à l'organisation de différentes activités sur son territoire sont et seront prises en charge uniquement par les autorités russes. La question concernant l'appartenance de la Crimée a été définitivement close par les Criméens eux-mêmes lors du référendum de 2014 et n'est pas soumise à discussion. Nous déciderons nous-mêmes, sans votre suggestion, quels héros il faut honorer et comment célébrer nos fêtes.

En ce qui concerne les défilés à Donetsk et à Lougansk, qui sont également mentionnés dans les protestations ukrainiennes, les réclamations de Kiev sont infondées. La Russie ne contrôle pas ces régions ukrainiennes. A ce que l'on sache, les autorités des républiques autoproclamées notifient préalablement la Mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine des activités à venir et des déplacements de matériel militaire. Il est étrange que le Ministère des Affaires étrangères ukrainien l'ignore.

Nous n'avons pas encore reçu l'original de la note de protestation du Ministère des Affaires étrangères ukrainien. Comme les notes similaires antérieures elle sera retournée aux autorités ukrainiennes immédiatement après sa réception. Je voudrais suggérer une fois de plus à Kiev de faire des économies de papier.

 

Sur une "investigation" de la compagnie américaine Graphika

 

Le 16 juin, la compagnie américaine Graphika spécialisée dans l'analyse des informations des réseaux sociaux a publié un rapport consacré à la "désinformation russe". Moscou y est accusé de mener depuis six ans, de 2014 à 2020, une campagne médiatique qui, à l'initiative de l'ONG Conseil de l'Atlantique, a été surnommée "infection secondaire". Selon l'un des auteurs de la prétendue "investigation", Ben Nimmo, l'objectif principal des "efforts russes" aurait consisté à "diviser le camp occidental, discréditer les opposants du Kremlin, semer la discorde entre eux". J'appelle toujours les auteurs de telles phrases sophistiquées à lire simplement les déclarations officielles des représentants, des présidents, des chefs de gouvernement, par exemple des pays de l'Otan, sur les questions d'actualité - la pandémie, les questions économiques, la migration, les réfugiés, la participation aux différentes campagnes. Vous verrez vous-mêmes que Moscou ne cherche pas à diviser le camp occidental, mais qu'au sein de vos propres associations, au sein de la communauté occidentale, il existe des points de vue divergents et parfois diamétralement opposés. Je trouve que c'est un motif de fierté. La démocratie est présente chez vous. En revanche, elle ne peut pas être toujours appliquée compte tenu de la discipline du "bâton" du vote sur divers documents, mais différents points de vue existent et il n'y a rien à diviser.

La compagnie Graphika prétend avoir identifié 2.500 publications (c'est-à-dire en moyenne une par jour) en sept langues sur 300 plateformes - des plus grands réseaux comme Facebook, Twitter, et YouTube, aux forums locaux au Pakistan et en Australie. Il est affirmé que les cibles des attaques d'information russes étaient notamment le gouvernement ukrainien, l'Agence mondiale antidopage, Hillary Clinton et Emmanuel Macron.

Les thèses du rapport de Graphika ont été immédiatement relayées par les principaux médias américain - le Washington Post, le New York Times, et le Wall Street Journal. La nature fictive du problème et l'absurdité des thèses sont flagrantes même au niveau des statistiques de l'ensemble des commentaires quotidiens. Le rapport parle de lui-même: pour un commentaire désigné par Graphika comme "infection secondaire", il y en a 5 milliards rien que sur Facebook. A noter que les auteurs du rapport reconnaissent eux-mêmes que "l'infection secondaire" n'a exercé aucune influence pratique sur le milieu médiatique. Alors pourquoi l'écrire? Qui plus est créer un prétexte médiatique pour l'utiliser à des fins malveillantes.

Ce qui nous amène à une seule conclusion: la diffusion dans l'espace médiatique de cette "investigation" n'est rien d'autre qu'un nouveau sujet propagandiste intentionnellement dirigé contre la Russie. C'est précisément de la désinformation. De telles spéculations sont appelées à maintenir auprès du public américain la fausse présence d'une prétendue "main du Kremlin" qui engendre des conflits, sème la discorde dans la société américaine et la civilisation occidentale.

Cela est tellement absurde que cela ne mériterait même pas d'être commenté, si cela n'avait pas servi de base pour écrire des articles dans la presse. Je répète que ce n'est pas Moscou qui fait de la désinformation, mais ceux qui s'appuient sur ces thèses mensongères.

 

Sur le 45e anniversaire de l'indépendance de la République du Mozambique et de l'établissement des relations diplomatiques entre l'URSS et le Mozambique

 

Il y a 45 ans, le 25 juin 1975, le peuple mozambicain a acquis son indépendance. Le jour même, le Mozambique et l'URSS ont établi des relations diplomatiques.

Notre pays a apporté une aide diversifiée au peuple de ce pays dans la lutte contre l'oppression coloniale. Après la libération nationale, nous avons continué de contribuer largement à l'établissement d'une économie indépendante, à la protection de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce pays africain, à la garantie de son progrès social.

Ces dernières années, les liens bilatéraux basés sur les principes d'amitié, de solidarité et de respect mutuel ont considérablement évolué. Nos pays entretiennent le dialogue politique, la coopération économique se développe, les contacts sociaux s'amplifient.

Bien évidemment, nous sommes disposés au renforcement et à l'approfondissement des relations amicales bilatérales.

 

Sur le 60e anniversaire de la proclamation de l'indépendance de la République de Madagascar

 

Vendredi 26 juin, la République de Madagascar célèbre le 60e anniversaire de la proclamation de son indépendance. Le peuple de cet État est riche d'une histoire séculaire, de traditions et de coutumes authentiques. Du XVe au XVIIIe siècles, le territoire de Madagascar a vu se succéder des royaumes disparates dont l'unification s'est terminée au XIXe siècle. Pendant des années, ses habitants ont lutté contre les tentatives de Paris d'y instaurer sa domination. En 1885, Madagascar est devenu un protectorat, et en 1896 il a été proclamé en tant que colonie française. L'île a été placée sous le contrôle d'un général-gouverneur français, tandis que la reine Ranavalona III et son premier ministre ont été exilés sur l'île de la Réunion, puis en Algérie.

Le processus de décolonisation de Madagascar ne peut pas être considéré comme entièrement achevé, même aujourd'hui, malheureusement. Depuis des années, un objectif important de la diplomatie malgache consiste à rétablir la souveraineté d'Antananarivo sur les îles Eparses dans l'océan Indien près du canal du Mozambique, annexées par la France à trois mois de la proclamation de l'indépendance. La législation et le régime juridique de la République française (2007) s'étendent sur leur territoire représentant un grand intérêt scientifique (pour sa faune et sa flore uniques) et économique (pour ses grandes réserves d'hydrocarbures sur le plateau).

En dépit des résolutions 34-91 (1979) et 35/123 (1980) adoptées par l'Assemblée générale des Nations unies, Paris ne s'empresse manifestement pas de régler ce problème, craignant que le retour des îles à Madagascar crée un précédent pour les revendications d'autres pays sur ses territoires d'outre-mer.

Les relations diplomatiques établies le 29 septembre 1972 entre nos pays continuent de se développer. Nous nous félicitons de la nature traditionnellement amicale de nos relations bilatérales. Au cours de cette période, nous avons réussi à mettre en place un dialogue politique constructif basé sur la proximité de nos positions sur les principaux problèmes actuels. Des contacts actifs sont entretenus au sommet et à haut niveau, notamment au niveau des ministères des Affaires étrangères des deux pays. La base contractuelle juridique de nos relations se perfectionne.

Une impulsion notable a été donnée à notre coopération par la participation de la délégation malgache, sous la direction du Président Andry Rajoelina, au forum économique et au sommet Russie-Afrique (Sotchi, octobre 2019). A l'issue de ces rencontres ont été déterminés les axes d'élargissement du partenariat mutuellement avantageux dans le domaine commercial, économique, des investissements et social. Il existe de bonnes opportunités de coopération dans le secteur de l'agriculture, de l'énergie, de la santé et de l'exploitation des ressources naturelles.

Nous voudrions féliciter nos amis à l'occasion de leur fête nationale et sommes certains que les liens traditionnels d'amitié et de coopération entre Moscou et Antananarivo continueront de se développer au profit des peuples des deux pays, dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en Afrique orientale. Nous souhaitons au peuple amical de ce pays du succès dans la réalisation des objectifs fixés, de la prospérité et du bien-être.

 

Sur le 85e anniversaire des relations diplomatiques russo-colombiennes

 

La Fédération de Russie et la République de Colombie célèbrent aujourd'hui le 85e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques.

 A cette occasion, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et la Ministre colombienne des Affaires étrangères Claudia Blum ont échangé des télégrammes de félicitations.

Dans son message, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov fait remarquer que ces dernières décennies les deux États ont parcouru beaucoup de chemin dans l'établissement de relations amicales et équitables, nous avons établi des traditions de dialogue politique constructif, de coopération mutuellement avantageuse, dont le renforcement correspond aux intérêts des peuples de nos pays et servira à garantir la paix, la stabilité régionale et internationale.

De son côté, la Ministre colombienne des Affaires étrangères a réaffirmé la disposition de son gouvernement à renforcer les liens bilatéraux dans le domaine politique, économique et socioculturel. Elle a remercié la Russie pour sa contribution au processus de paix en Colombie dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies.

Dans le contexte des activités liées à cet anniversaire, le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères a publié à partir de documents tirés des Archives de la politique étrangère de la Russie une exposition de documents et de photos uniques présentant les pages les plus marquantes de l'histoire des relations bilatérales. Ces matériaux sont disponibles en russe et en espagnol.

L'exposition est introduite par des allocutions vidéo du vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov et de l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Colombie en Russie, Alfonso Lopez Caballero.

Nous invitons tout le monde à en prendre connaissance.

                                              

Réponses aux questions:

Question: Le Ministère des Affaires étrangères pourrait-il commenter les émeutes aux États-Unis?

Réponse: Nous pouvons les commenter de nouveau - pour vous donner une réponse courte.

Plus en détail, je peux dire que le Président russe Vladimir Poutine a formulé son évaluation de principe dans une interview récente à la chaîne Rossiya 1. Il en ressort clairement que les événements aux États-Unis, d'une part, sont le reflet de problèmes de longue date, notamment pour surmonter l'inégalité raciale au sein de la société et, d'autre part, le résultat de la forte confrontation politique de ces dernières années. Le chef de l’État russe a souligné qu'en URSS et en Russie contemporaine, la lutte des Afro-Américains pour leurs droits a toujours suscité des sympathies. Mais, évidemment, quand la lutte pour les droits naturels dégénère en chaos et en destruction, cela ne mène à rien de bon. Vladimir Poutine a dit espérer que "les bases fondamentales de la démocratie américaine permettront au pays de sortir de la série de phénomènes de crise".

Le Ministère russe des Affaires étrangères a commenté à différentes occasions les protestations qui ont éclaté dans les villes américaines après le meurtre de George Floyd. Ce n'est pas la première année que nous pointons les lacunes systémiques des États-Unis dans le domaine des droits de l'homme. Il s'agit notamment de la discrimination raciale, ethnique et religieuse, de l'arbitraire policier, du parti pris de la justice, des prisons surchargées, de l'usage incontrôlé des armes à feu et des "moyens de légitime défense" par des particuliers et bien d'autres.

Il est regrettable que malgré ce contexte, d'année en année Washington refuse de renforcer ses engagements dans le secteur social, ne participe toujours pas à la majorité des principaux accords internationaux sur les droits de l'homme, cesse intentionnellement sa participation aux structures internationales compétentes. Ainsi, les garanties des droits de l'homme des Afro-Américains ont été fixées dans plusieurs accords internationaux sur les droits de l'homme. Cependant, leur domaine d'application en ce qui concerne les États-Unis se limite à la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Les autres instruments internationaux qui pourraient être utilisés pour défendre les droits des Afro-Américains, notamment le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes, la Convention sur les droits de l'enfant, n'ont pas été ratifiés par les États-Unis. En parallèle, Washington quitte intentionnellement les formats qui ne lui conviennent pas. Les exemples sont nombreux. Il s'agit notamment de la sortie des États-Unis du Conseil des droits de l'homme de l'Onu, qui a été perçue par de nombreux pays comme un mépris ostentatoire non seulement de l'activité du CDH, mais également du système de l'Onu dans l'ensemble.

De la nature urgente de la situation aux États-Unis témoigne l'organisation, le 17 juin pendant la reprise de la 43e session du CDH à l'initiative du groupe des États d'Afrique, de réunions d'urgence consacrées aux violations des droits de l'homme, au racisme systémique, à la violence policière et à la violence envers les manifestants.

La plupart des participants à la discussion ont sérieusement critiqué les actions des autorités américaines. Les représentants des ONG internationales spécialisées dans le domaine des droits de l'homme ont exigé de créer une mission spéciale pour enquêter sur les violations des droits des individus d'origine africaine par les États-Unis. Ils ont instamment appelé l'administration en place à respecter rigoureusement les termes de la Déclaration et du Programme de Durban d'action pour la lutte contre le racisme de 2001.

Cette réunion extraordinaire s'est soldée par l'adoption d'une résolution du CDH intitulée "La promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales des Africains et des personnes d'origine africaine contre l'usage excessif de la force et d'autres violations des droits de l'homme par les forces de l'ordre".

La gravité et l'actualité du déchaînement du racisme et de l'arbitraire policier aux États-Unis sont pointées pratiquement tous les jours par les procédures spéciales du CDH, qui émettent des déclarations très dures envers Washington.

Le comité pour l'élimination de la discrimination raciale (HCDH) a également utilisé vis-à-vis des manifestations contre le racisme aux États-Unis la procédure de prévention en publiant le 12 juin 2020 une déclaration spéciale dans laquelle il a pointé la violation des droits des minorités raciales et ethniques. Elle exige également de Washington de présenter au plus vite le rapport sur la mise en œuvre de la Convention du HCDH (le délai était fixé au 20 novembre 2017) devant refléter les mesures pour la lutte contre les aspects négatifs mentionnés.

La situation aux États-Unis a attiré l'attention de la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet, qui a appelé Washington à condamner fermement le racisme structurel détruisant la société américaine, et à engager des démarches pour régler les problèmes d'inégalités.

Bien évidemment, nous continuerons de suivre attentivement l'évolution de la situation, de surveiller les actions des forces de l'ordre américaines. Nous partons du principe qu'en menant des activités contre le maraudage et d'autres délits, les autorités ne doivent pas violer la liberté d'expression et de réunion. Nous continuerons d'exiger des États-Unis, qui expriment traditionnellement une préoccupation ostentatoire vis-à-vis d'autres pays, de respecter les normes démocratiques et de garantir la liberté des citoyens chez eux.

Question: Un travail est-il mené actuellement pour rapatrier de Syrie les citoyens russes prisonniers dans le Nord du pays à cause du conflit armé? Plusieurs vols ont été organisés pour libérer des femmes avec des enfants, prévoit-on d'autres vols? Combien de citoyens russes sont-ils encore présents dans cette région, selon les informations du Ministère des Affaires étrangères?

Réponse: Les efforts pour le rapatriement des enfants de citoyens russes qui se sont retrouvés impliqués dans l'activité des organisations terroristes internationales sont coordonnés par le Groupe interministériel sous la direction d'Anna Kouznetsova, Déléguée auprès du Président de la Fédération de Russie pour les droits de l'enfant. Les représentants du Ministère russe des Affaires étrangères participent directement à la réalisation de toutes les procédures prévues par la loi pour identifier les enfants russes, ainsi que l'existence de leurs liens de parenté en Russie (par la méthode de l'identification ADN des enfants, c'est pourquoi a été organisé un prélèvement d'échantillons par des spécialistes du Centre russe d'expertise médicolégale du Ministère russe de la Santé).

Avant la pandémie du nouveau coronavirus et la fermeture des frontières qui a suivie, des représentants du Groupe interministériel se sont rendus plusieurs fois en Syrie et ont réussi à faire revenir 43 enfants. Des prélèvements d'ADN ont été effectués sur 150 enfants pour déterminer leur parenté génétique avec des tuteurs potentiels.

En ce qui concerne le rapatriement de Syrie de mineurs russes, cela implique des difficultés significatives parce que tous ont enfreint plus ou moins la législation locale (franchissement de frontière illégal, complicité avec des organisations terroristes, etc.). Au fur et à mesure que les lieux de détention de ces individus reviennent sous le contrôle de Damas, les forces de l'ordre syriennes comptent enquêter sur chaque cas concret de délits commis par des citoyens étrangers.

A l'heure actuelle, le travail pour déterminer plus exactement le nombre de citoyens russes qui se trouvent en Syrie se poursuit. Nous comptons sur la reprise des activités pour rapatrier les enfants de Syrie immédiatement après la quarantaine mise en place pour lutter contre la pandémie.

Question: Selon des communiqués de presse, trois Russes accusés de séjour illégal ont été arrêtés en Thaïlande. On rapporte que tous les trois sont des membres d'équipage d'un voilier sportif qui était à quai au port de Phuket depuis mars à cause de la quarantaine. Est-ce vrai? Pourquoi ces trois Russes ont-ils été arrêtés? Que risquent-ils? Où se trouvent-ils actuellement? Quelles mesures sont prises par les autorités russes pour régler la situation? Où se trouvent les autres membres d'équipage et dans quel état sont-ils?

Réponse: Selon le Consulat général de Russie à Phuket, l'équipage du voilier Uminoko (7 personnes) se trouvait depuis fin mars 2020 au port de Phuket à bord du voilier mentionné. Compte tenu des mesures prises par les autorités thaïlandaises pour combattre la propagation du nouveau coronavirus, les citoyens russes pouvaient sortir sur la terre ferme seulement pour acheter de la nourriture et de l'eau.

Deux membres d'équipage du voilier, qui ont fait part de leur volonté de rentrer en Russie, ont obtenu avec la contribution du Secrétariat général l'autorisation de traverser la frontière thaïlandaise, mais le 9 juin 2020 ils ont manqué le vol pour revenir en Russie. Ainsi, ces individus ont effectué une entrée dans le pays, après quoi ils ont été placés en quarantaine de 14 jours dans un hôtel conformément à la législation locale. Sachant que les diplomates du Consulat général ont réussi à les exempter du paiement pour l'hôtel en pension complète pendant cette période.

Le 16 juin 2020, trois autres citoyens russes ont été arrêtés par la police migratoire de Phuket pour une sortie non autorisée et la traversée illégale de la frontière thaïlandaise.

Après avoir été informés de l'arrestation de citoyens russes, les collaborateurs du Consulat général ont établi avec eux un contact permanent et ont pris les mesures nécessaires de réaction consulaire. Le 18 juin 2020, des responsables consulaires ont assisté au procès où les accusés ont reconnu leur culpabilité et ont accepté de verser une amende de 5.000 bahts (environ 140 euros). Le Consulat général a également travaillé à la libération sous caution des Russes et à leur transfert en Russie.

Le 22 juin 2020, tous les cinq citoyens russes mentionnés ont quitté le territoire thaïlandais par avion.

Une autre Russe qui faisait partie de l'équipage du voilier Uminoko est rentrée plus tôt en Russie par bateau. A l'heure actuelle, il ne reste plus sur le voilier que son capitaine qui attend la fin de la quarantaine.

Question: Des médias occidentaux ont rapporté que le président Trump étudiait la possibilité d'organiser des essais nucléaires. Qu'en pense la Russie?

Réponse: Je rappelle que pendant la conférence de presse du 28 mai 2020, nous avons déjà commenté les communiqués des médias américains concernant une éventuelle reprise des essais nucléaires aux États-Unis.

Nous ne sommes pas enclins à dramatiser la situation. Après tout, il ne s'agit pas de décisions du gouvernement américain mais de discussions concernant une information non vérifiée se référant à des sources "anonymes".

En même temps, nous sommes préoccupés par la position de Washington vis-à-vis du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et, dans l'ensemble, du régime de non-prolifération et de maîtrise des armements. Nous avons dit que de nombreux signes indiquaient que le terrain était préparé aux États-Unis pour un éventuel retrait de la signature américaine du TICE: la nouvelle doctrine nucléaire américaine publiée en 2018, qui prescrit directement le refus de Washington de ratifier le Traité; la mise en état opérationnel du polygone d'essai du Nevada; ou encore la discussion, largement relayée dans les médias, sur la possibilité de reprendre les essais nucléaires lors de la procédure d'examen du programme d'entretien des munitions nucléaires (Stockpile Stewardship Program) qui semblait "routinière".

Si les États-Unis décidaient effectivement de relancer les essais nucléaires, ce serait un coup irréparable pour tout le système de non-prolifération et de maîtrise des armements.

Je voudrais souligner une nouvelle fois que la Fédération de Russie respecte rigoureusement le moratoire volontaire de 1992 sur les essais nucléaires. Tant que ce moratoire est respecté par d'autres États nucléaires du Traité sur la non-prolifération, il faut tout faire pour que le Traité entre en vigueur. Ce n'est toujours pas le cas à cause de huit pays restants qui retardent la signature et/ou la ratification du TICE. Cela concerne non seulement les États-Unis, mais également le Pakistan.

Question: Selon les informations des médias américains, qui se réfèrent à une déclaration des talibans, l'une des structures de Daech en Afghanistan aurait préparé un attentat contre Zalmay Khalilzad, représentant officiel des États-Unis. Comment cela pourrait-il se refléter sur le processus de paix en Afghanistan?

Réponse: Le représentant spécial du Département d’État américain pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad travaille activement, notamment dans le cadre du trio élargi Russie-Chine-États-Unis, pour inciter les belligérants à remplir au plus vite les conditions nécessaires au lancement des négociations interafghanes directes.

Nous espérons que les autorités afghanes prendront les mesures nécessaires pour empêcher les provocations éventuelles contre le processus de paix en Afghanistan, y compris les attentats contre les diplomates qui contribuent à sa promotion.


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