Die UNO
STÉNOGRAMME DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE D'I.S.IVANOV, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RUSSIE, À L’ISSUE DE SES NÉGOCIATIONS À MOSCOU AVEC J.OBEID, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU LIBAN LE 7 OCTOBRE 2003
Traduction non-officielle du russe
I.S.Ivanov: Mesdames, Messieurs!
Je suis heureux de saluer à Moscou Monsieur J.Obeid, Ministre des affaires étrangères du Liban. Nous avons eu récemment des pourparlers substantiels au Liban. Nous nous sommes entendus de les continuer en Russie, et je suis très heureux que Monsieur le Ministre ait pu venir à Moscou sur mon invitation.
Je dois dire que la principale attention a été prêtée aux problèmes régionaux et internationaux. Concernant nos relations bilatérales, nous avons confirmé qu'elles se développent très constructivement, dynamiquement, reflétant le caractère amical qui existe entre nos pays depuis près de 60 ans dйjà. Nous allons toujours continuer de déployer tous les efforts nécessaires pour une coopération dynamique dans tous les domaines d'intérêt réciproque.
Comme je l'ai dйjà souligné, la principale attention a été prêtée aux problèmes internationaux. Nos pays prônent l'utilisation des mécanismes multipartites dans le règlement des problèmes internationaux sur la base du respect des Statuts de l'ONU et du droit international. Ce principe fondamental, qui a joui d'un large soutien à la session actuelle de l'Assemblée Générale de l'ONU, est entièrement applicable tant au règlement proche-oriental qu'au règlement de la situation autour de l'Irak.
La Russie voit avec anxiété la régionalisation en progrès du conflit israélo-palestinien, c'est-à-dire son extension sur d'autres états. Cette tendance est extrêmement dangereuse, car elle peut aggraver encore plus le règlement du conflit israélo-palestinien et faire échec à la réalisation de la «feuille de route», proposée par le Quatuor des médiateurs. La Russie appelle encore une fois toutes les parties à faire basculer le processus du règlement dans le lit du dialogue politique sur la base de la «feuille de route». Nous estimons aussi nécessaire que la «feuille de route» soit approuvée par le Conseil de Sécurité de l'ONU et acquière ainsi le caractère des mesures obligatoires pour les parties impliquées dans le conflit. Dans l'intérêt de la mise en pratique de la «feuille de route», il faudrait créer un mécanisme international de monitoring qui, avec l'accord des deux parties, permette de contribuer à l'application des stipulations de la «feuille de route». Nous croyons aussi indispensable d'examiner la possibilité de la tenue d'une conférence internationale qui permette de discuter tous les aspects du règlement tant israélo-palestinien que proche-oriental en général, compte tenu des relations israélo-syriennes et israélo-libanaises. Tous ces pas visent un objectif – arrêter le déploiement de la spiralé de violence, l'extension du conflit et le retour du processus de règlement dans le lit politique.
Concernant la situation en Irak, nous croyons d'une importance de principe le rétablissement de la souveraineté de l'Irak et la garantie du rôle dirigeant central de l'ONU dans le processus du règlement politique. C'est l'obtention de cet objectif que doit viser la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU, qu'on est en train de discuter à New York.
Nous sommes reconnaissants au Liban pour le clair soutien de l'initiative du Président de la Fédération de Russie sur l'extension de la coopération avec l'Organisation de la conférence islamique. Nous croyons que l'extension du dialogue entre la Russie et l'Organisation de la conférence islamique répond aux intérêts de la paix, aux intérêts du règlement des problèmes aigus qu'affronte aujourd'hui la communauté internationale. Nous sommes persuadés que ce dialogue sera un élément important de plus du renforcement de la stabilité et de la sécurité internationales.
Question: Monsieur le Ministre, à la lumière de la dernière escalade de la violence d'Israël contre la Syrie, vous attendez-vous à ce que cette escalade englobe d'autres pays du Proche-Orient? Comment voyez-vous ce problème compte tenu du statut de votre pays au Conseil de Sécurité?
Réponse: Comme je l'ai dйjà noté, nous sommes extrêmement préoccupés de l'escalade de la tension dans la région et l'extension du conflit sur le territoire des états voisins. Tout cela ne peut qu'aggraver la situation dйjà extrêmement tendue dans la région. Il faut chercher le règlement du conflit israélo-palestinien dans le cadre des négociations entre les représentants d'Israël et de Palestine, pas dans d'autres pays. La plateforme pour ces négociations est formulée dans la «feuille de route», présentée par le Quatuor des médiateurs internationaux. C'est pourquoi nous proposons, pour arrêter l'extension du conflit, d'adopter la résolution appropriée de l'ONU qui soutienne la «feuille de route» en tant que base du règlement politique du conflit entre Israël et la Palestine.
Question: Comment la discussion du projet de la résolution du CS de l'ONU sur l'Irak avance-t-elle? Quelle est la position de la Russie sur ce projet?
Réponse: Le projet actuel de la résolution sur l'Irak, que l'on discute au Conseil de Sécurité de l'ONU, ne répond pas encore aux aspirations de la Russie. Les états qui, sans la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU, ont commencé la guerre contre l'Irak, affirmaient que leur but était de libérer le peuple irakien de la dictature. Aujourd'hui, en Irak il n'y a pas de dictature, pas de dictateur, et donc, il n'y a aucune base pour ne pas donner au peuple irakien la possibilité de décider lui-même du destin de son pays et de son propre destin. C'est pourquoi nous croyons que ce principe doit clairement figurer dans la résolution sur le rétablissement de la souveraineté de l'Irak, pour que le peuple irakien, soutenu et aidé par les USA, la Russie, les autres états, le rôle central de l'ONU étant, puisse disposer du destin de son pays. C'est bien le principe du rétablissement de la souveraineté qui doit devenir le centre de cette résolution, et notre attitude envers cette résolution sera fonction du degré de sa présence là-bas.
Le 7 octobre 2003