Sur la déformation du déroulement de l'opération spéciale en Ukraine dans les médias français
Les médias français continuent d'inventer des scoops sur le déroulement de l'opération spéciale russe en Ukraine. La télévision et les journaux de la Ve République se sont récemment distingués par une "salve" de leurs canons d'infox.
Ainsi, Thomas Gomart, directeur de l'Institut français des relations internationales, dans une interview au Monde, qualifie l'opération spéciale russe de "guerre coloniale sous protection nucléaire", faisant clairement référence aux réalités très familières à Paris (la France elle-même menait des guerres coloniales il n'y a pas si longtemps). Il est possible de parler de l'opération spéciale dans le contexte du colonialisme seulement dans le sens où les forces russes aident le peuple ukrainien à se soustraire au joug semi-colonial imposé par les administrations de Kiev actuelle et précédente.
En ce qui concerne la "protection nucléaire", M. Gomart se réfère en l'occurrence à la rhétorique des collègues américains de désinformation, qui utilisent souvent cette thèse. La position officielle de la Russie concernant l'usage de l'arme nucléaire est bien connue et n'a rien à voir avec les évènements actuels en Ukraine et dans le Donbass. Il est regrettable que l'expert s'intéressant à ce sujet n'ait pas donné son avis sur les déclarations du gouvernement ukrainien qui, contrairement à ses engagements internationaux, plaidait pour la dotation de l'Ukraine en bombes et ogives nucléaires.
Le quotidien Le Parisien est allé encore plus loin dans ses tentatives de diaboliser la Russie en accusant les forces russes précisément de ce qu'elles combattent. Soi-disant, des "fascistes russes" luttent contre l'armée ukrainienne. Sachant que les auteurs n'ont pas voulu mettre en porte-à-faux leurs experts et représentants officiels (ce qui est logique compte tenu de la sévérité de la législation française en matière de diffamation) et se sont référés à l'allemand Der Spiegel, qui mentionne de prétendus rapports internes du renseignement allemand (certainement une invention, comme c'est souvent le cas du Spiegel). La fantaisie des auteurs de ces fictions allemandes et françaises s'est particulièrement déchaînée quand ils inventaient les noms des groupuscules qui participeraient à l'opération spéciale.
Bien évidemment, les journalistes taisent l'immense nombre de néonazis qui participent réellement arme à la main aux crimes de guerre en Ukraine. Sauf qu'ils se battent du côté de l'armée ukrainienne et possèdent un statut tout à fait légal, à l'instar du bataillon volontaire Azov.
Les Français continuent d'inventer de nouvelles causes du début de l'opération spéciale. La chaîne France 24 n'a pas cherché à réfléchir et a trouvé celle-ci: la tentative de redresser la situation démographique en Russie. Même certains sociologues français (Laurent Chalard et Alain Blum) font des conclusions de grande portée de haut de leur tour d'ivoire de statistiques. Premièrement, nous voudrions rappeler à MM Chalard et Blum que la Russie possède d'autres moyens pour améliorer la situation démographique et, deuxièmement, les objectifs de l'opération spéciale sont bien connus: la protection de la population du Donbass, la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine.
Il est clair que le lecteur français est déjà "fatigué" de ces médias qui exacerbent la menace russe et publient des nouvelles qui se répètent, c'est pourquoi les journalistes doivent "faire monter les enchères". Mais nous voudrions tout de même demander aux médias français d'adopter une approche plus responsable du noble métier des représentants du "quatrième pouvoir" et de commencer à raconter à leur public quelque chose de réellement important.
Par exemple, la vérité.
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