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COMMUNIQUE DU SERVICE DE PRESSE DU PRESIDENT DE LA FEDERATION DE LA RUSSIE

Traduction non-officielle du russe

COMMUNIQUE

DU SERVICE DE PRESSE

DU PRESIDENT DE LA FEDERATION DE LA RUSSIE

Nous transmettons ci-après le texte de la déclaration de V.Poutine, Président de la Fédération de Russie:

"A la charnière entre deux millénaires, le monde atteint une phase importante dans la cause du désarment nucléaire, de la non-prolifération des armes de destruction massive et de la garantie de la stabilité stratégique. Au cours de ces derniers temps, de nombreux acquis ont été indubitablement obtenus dans ce domaine : des décisions d'une extrême importance ont été prises par les participants de la conférence consacrée à l'examen de la mise en oeuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, un dialogue constant sur le sujet de désarmement a été mené au Sommet du millénaire à New York, le Premier Comité de l'Assemblée Générale de l'ONU a approuvé une série de résolutions essentielles. La Russie y a, pour sa part, contribué, en ratifiant le Traité sur la limitation et la réduction ultérieures des armements stratégiques offensifs (START-2), le paquet d'accords, conclus à New York en 1997, dans le domaine de la défense antimissile et le Traité sur l'interdiction universelle des essais nucléaires. Un consensus s'est formé au sein de la communauté internationale qui souhaite ne pas laisser s'instaurer de pause et intensifier le processus de désarmement nucléaire. Il existe un véritable besoin de progrès radical sur cet axe.

La Russie y est prête.

Nous ne voyons pas de motifs qui puissent faire obstacle à une forte réduction ultérieure des armements offensifs stratégiques. Chacun sait que nous avons proposé aux Etats-Unis, y compris au niveau le plus haut, de nous fixer comme but la baisse radicale des stocks nucléaires militaires de nos deux pays à 1500 ogives, ce qui pourra être réalisé en 2008. Et nous n'avons pas atteint nos limites : nous sommes prêts à examiner ultérieurement une réduction plus importante. Nous partageons l'avis, également exprimé aux Etats-Unis, qui dit qu'il n'est absolument pas nécessaire de recommencer à zéro et de mener de longues négociations pour obtenir un tel accord : l'expérience accumulée est grande et les mécanismes contractuels et juridiques définis par START-1 et START-2 existent. Nous espérons que le Congrès des Etats-Unis suivra l'exemple de l'Assemblée Fédérale de la Fédération de Russie et aboutira à la ratification du Traité START-2 et des accords dans le domaine de l'ABM. Mais la tâche principale consiste actuellement, pour les Etats-Unis comme pour la Russie, à avancer ensemble ou sur des voies parallèles vers des plafonds d'ogives nucléaires radicalement plus bas.

Il faudra atteindre ce but tout en maintenant et en renforçant le Traité ABM de 1972. On nous dit que la situation dans le monde a considérablement changé au cours des trois dernières décennies : de nouvelles menaces de missiles sont apparues et il faudra, dit-on, transformer en conséquence le Traité ABM. La situation a effectivement changé, mais pas au point de rendre stérile le Traité ABM et de casser le système existant de stabilité stratégique. Il est possible de prendre des mesures afin d'empêcher la prolifération des missiles et des technologies de missiles sans sortir du cadre du Traité ABM et en agissant avant tout par les voies politiques et diplomatiques. Le dialogue intensif qui se développe entre les Etats-Unis et la République Populaire Démocratique de Corée en est un exemple spectaculaire. On discute dans le format multilatéral des moyens de perfectionner les mécanismes politiques et juridiques de non-prolifération des missiles, on poursuit le travail sur un nouveau code de conduite dans ce domaine, sur la création du Système Global de contrôle des missiles et des technologies de missiles (SGC).

En ce qui concerne les pays qui posent la question de la "grille d'assurance" militaire et technique, nous leurs proposons de nouveau une coopération large dans la sphère du NMD, qui fait partie du Traité ABM. Une amorce de travail technologique existe dйjà à ce sujet. Le Centre moscovite d'échange de données sur le lancement des missiles, que les Etats-Unis et la Russie sont actuellement en train de créer, et qui sera ultérieurement ouvert à tous les pays intéressés, pourrait constituer un élément d'une telle coopération. Nous avons dйjà invité les représentants européens et d'autres à se joindre à ce travail. J'espère que le nouveau gouvernement des Etats-Unis ne s'opposera pas à une telle utilisation du Centre dans l'intérêt du renforcement de la stabilité régionale et globale.

La Russie est prête à poursuivre sans répit le dialogue, commencé il y a plus d'un an, avec les Etats-Unis sur le sujet de l'ABM, lequel provoque des différents entre nous. Un engagement d'examen de toutes les questions relatives au Traité ABM est inscrit dans le Traité même de 1972. En conséquence, nous sommes disposés à la poursuite de telles discussions dans le cadre de la Commission Permanente Consultative, un forum de négociation qui fonctionne avec succès depuis 1973 en accord avec le Traité, en se s'accordant, si nécessaire, sur l'augmentation du niveau de représentativité des parties dans la Commission.

La Réalisation de ce programme, pragmatique et mûrement élaboré, dans le domaine du désarmement nucléaire effectif, proposé par la Russie, permettra de réellement renforcer la stabilité stratégique et la sécurité internationale au seuil du nouveau XXIème siècle."

Moscou, Kremlin, le 13 novembre 2000


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