Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 6 juillet 2023
Sur la crise ukrainienne
Le 30 juin, nous avons commémoré les victimes du pogrom de Lvov. Durant ces jours terribles de 1941, sous la direction de l'administration d'occupation fasciste, les combattants de l'Organisation des nationalistes ukrainiens ont tué plus de 4.000 civils, principalement de confession juive.
Avant même l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne, les membres de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) prévoyaient des purges ethniques et proposaient le programme "L'Ukraine pour les Ukrainiens". Ils collaient des affiches avec ce slogan dans Lvov le jour du pogrom. Ce qui est particulièrement tragique, c'est que ces assassins fascistes sont aujourd'hui glorifiés en Ukraine. Ce sont ces mêmes héros, ainsi que la quête d'identité de l'Ukraine qui se déroulent sous nos yeux. Nous sommes les seuls à résister à cela, tandis que l'Occident le soutient financièrement. Des rues sont nommées en l'honneur de ces monstres moraux, des marches aux flambeaux sont organisées, et la jeune génération est élevée selon leurs idées criminelles.
Aujourd'hui, les néonazis, les continuateurs directs de l'OUN et de Bandera, éradiquent systématiquement les traditions orthodoxes du peuple ukrainien. Le 28 juin de cette année, Vladimir Zelenski a soumis au parlement une proposition de loi visant à déplacer la célébration de Noël du 7 janvier au 25 décembre. J'ai entendu les arguments selon lesquels il s'agirait simplement de modifier des traditions établies et qu'il ne fallait pas y voir une autre logique. Peut-être que ceux qui ne connaissent pas l'histoire ne voient pas cela. Ceux qui sont au courant se souviennent que le 21 décembre 1941, les autorités d'occupation fascistes ont annoncé que la célébration des fêtes de Noël serait simultanée avec les forces armées allemandes, c'est-à-dire les 24, 25 et 26 décembre. Sous la direction des nazis, l'Ukraine perd à nouveau son identité orthodoxe, les gens continuent de se faire voler leur héritage religieux, culturel et historique, et les autorités prennent exemple sur leurs idoles idéologiques - les envahisseurs du Troisième Reich qui ont été pleinement soutenus par les banderites.
En encourageant le nazisme en Ukraine et en fermant les yeux sur les actions du régime de Zelenski, l'Occident ouvre la "boîte de Pandore". Les résultats de cette politique sont déjà visibles. Les nationalistes radicaux à travers toute l'Europe se sont activés et sont stimulés. Ils voient que maintenant non seulement c'est "permis", mais c'est également bien rémunéré. On leur fournit des armes, on leur complait dans tout, on leur permet presque tout. Ils sont traités comme des "enfants terribles" avec lesquels il vaut mieux ne pas négocier, mais les choyer constamment.
Selon de nombreux communiqués de presse, des groupes néonazis participent directement aux troubles en France. Quelqu'un au palais de l'Élysée y a-t-il pensé? Si ce n'est pas le cas, il est temps de le faire. Permettez-moi de soulever un autre sujet de réflexion: les armes fournies à Kiev se retrouvent entre les mains des manifestants et sont utilisées contre la police en France. Le président Emmanuel Macron en a-t-il parlé à son peuple? Ou est-ce gardé secret? Dans ce cas, nous le dirons. Les armes fournies par l'Occident, l'Otan et directement par la France, ainsi que l'argent versé pour soutenir les nationalistes, les néonazis et les fascistes en Ukraine, ne se retrouvent pas seulement sur leur territoire comme un boomerang, mais ils frappent leur propre peuple. Nous disions il y a un an et demi que cela se produirait.
Kiev continue d'utiliser activement des méthodes terroristes. Le matin du 4 juillet de cette année, une tentative a été faite d'attaquer des infrastructures civiles à Nouvelle Moscou et dans la région de Moscou à l'aide de drones. Parmi elles un aéroport accueillant des vols internationaux. Nous ne divisons jamais les gens selon leur citoyenneté, mais il y a un détail. C'est encore une histoire de pays soutenant le régime de Kiev qui doivent dire honnêtement à leurs citoyens qu'ils pourraient devenir victimes d'une attaque terroriste. Grâce au travail précis des moyens russes de défense aérienne et de guerre électronique, ces plans ont été contrecarrés. Quatre drones ont été abattus, un a perdu le contrôle et s'est écrasé. Il n'y a pas de victimes ni de destructions. Ce n'est rien d'autre qu'un autre acte de terrorisme. De tels actes auraient été impossibles sans le soutien financier, technique et logistique de la coalition occidentale dirigée par les États-Unis, qui est en réalité le sponsor des activités terroristes du régime de Zelenski. Parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, trois pays (États-Unis, Royaume-Uni, France) soutiennent les activités terroristes du président ukrainien.
Les combattants des forces armées ukrainiennes frappent régulièrement des quartiers résidentiels de Donetsk avec l'armement fourni par les pays de l'Otan. Les 28 juin et 3 juillet de cette année, deux civils ont été tués et dix autres ont été blessés lors des bombardements ukrainiens, dont cinq enfants. Le 1er juillet, des néonazis ont ouvert le feu avec des lance-roquettes multiples américains Himars sur la ville de Tokmak, dans la région de Zaporojié. Deux civils ont été tués. Le 3 juillet, les forces armées ukrainiennes ont bombardé le village de Troïtskoïe, dans la région de Koursk, détruisant six maisons privées. Le 4 juillet, une puissante attaque a été menée contre Makeïevka. 40 immeubles d'habitation, 12 écoles, 13 jardins d'enfants et 9 établissements médicaux ont été endommagés. On aimerait demander aux médias occidentaux qui publient régulièrement des images de Boutcha, de la maternité de Marioupol, etc., s'ils veulent faire un reportage photographique sur l'utilisation d'armes par leurs régimes? Il ne faut pas être modestes, il faut se motiver. À ce jour, on dénombre 41 blessés, des morts, et 2 enfants de 2 et 7 ans ont été blessés. Est-ce que quelqu'un en Occident en entend parler à travers ses médias? Jamais. C'est un sujet tabou. De "l'autre côté", il n'y a ni morts ni blessés. Il n'y a que les fantaisies de Vladimir Zelenski et de son équipe, qui sont visualisées grâce aux capacités technologiques, y compris celles d'Hollywood.
Le régime de Kiev commet régulièrement les violations les plus flagrantes du droit international humanitaire. Les forces armées ukrainiennes commettent quotidiennement des crimes monstrueux contre les habitants du Donbass et d'autres régions russes frontalières à l'Ukraine.
Les actes odieux commis par les néonazis, y compris pendant les hostilités, ne restent pas impunis. Le Comité d'enquête de la Fédération de Russie enquête sur chaque crime commis, soulignons-le, chaque crime. Sur la base des preuves recueillies, des procès sont en cours à Rostov-sur-le-Don contre les combattants ukrainiens, y compris les membres du bataillon nationaliste Azov interdit, qui sont impliqués dans les sévices et les meurtres des habitants des nouvelles régions russes. Les tribunaux de la RPD et de la RPL ont condamné plus de 30 nationalistes ukrainiens à de longues peines de prison, y compris la réclusion à perpétuité, pour des crimes contre la population civile.
Cette semaine, des sentences ont été prononcées contre des combattants, dont A. Petrenko, qui a abattu un civil à Marioupol avec un fusil de sniper. Deux autres (A. Pinkovski et A. Bardach) ont lancé des grenades dans des habitations à Lissitchansk et Popasna, causant des blessures graves à une femme âgée et des destructions matérielles.
Nous avertissons tous ceux qui aujourd'hui "montent la garde" du régime terroriste de Kiev, qui participent à ses activités, qui exécutent les ordres criminels de Vladimir Zelenski et de ceux qui les élaborent: chaque criminel agissant au service du régime néonazi et de ses soutiens occidentaux sera sévèrement puni conformément à la loi. À ceux qui sont actuellement poussés à de tels actes, "motivés", endoctrinés, ou à ceux pour qui cela leur tient vraiment à cœur (je ne parle pas de l'âme, car ces personnes sont mortes à l'intérieur), nous recommandons vivement de réfléchir à l'avenir (le leur, celui de leurs proches, celui des victimes potentielles) et de faire le seul choix correct: déposer les armes tant qu'il est encore temps et ne pas participer aux activités terroristes du président ukrainien.
Comme l'a déclaré récemment Vladimir Zelenski lors d'une interview avec une chaîne américaine, Kiev n'a aucun secret pour la CIA. Le fait que l'Ukraine soit dirigée est connu depuis longtemps. C'est un fait reconnu. Mais tout ce qui se passe sur le territoire de ce pays est également contrôlé par la CIA et d'autres agences de renseignement américaines. L'Ukraine est depuis longtemps sous contrôle externe et il ne reste aucune trace de sa souveraineté et de son indépendance. Maintenant, Vladimir Zelenski s'en prend au peuple ukrainien. C'est sa mission, cet objectif lui a été assigné. Il est tout à fait naturel que le régime de Kiev n'ait aucun secret pour les services de renseignement étrangers, et il ne peut pas en avoir.
Il est révélateur que le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, la monumentale sculpture de la Mère-Patrie à Kiev, érigée par le gouvernement soviétique le 9 mai 1981 en l'honneur de la libération de la capitale ukrainienne et de l'URSS des envahisseurs germano-fascistes, ait été illuminée aux couleurs du drapeau américain. C'est maintenant ainsi que la patrie est représentée là-bas. Il y a une autre hypothèse quant à la raison pour laquelle cela a été fait. Il y avait de faux historiens en Ukraine qui développaient différentes idées pour stimuler les sentiments nationalistes parmi leurs citoyens. L'une des conceptions du "chercheur" ukrainien Alexandre Doubina était que Christophe Colomb était un natif de l'Ukraine. Peu importe ce que disent les documents, et qu'à l'époque l'Ukraine n'existait pas. Cela n'a aucune importance pour les nationalistes. Christophe Colomb a également été considéré comme un proto-Ukrainien.
Récemment, Vladimir Zelenski a soumis un projet de loi au parlement visant à accorder à l'anglais un statut spécial en tant que langue de communication internationale en Ukraine. L'objectif de ce projet est de favoriser l'utilisation de l'anglais sur l'ensemble du territoire ukrainien dans les sphères publiques de la vie sociale. On affirme que l'adoption de cette loi contribuera prétendument à "activer les processus d'intégration des Ukrainiens dans la communauté européenne". En réalité, ils s'attendent à préparer le territoire de l'Ukraine pour une occupation par ceux qui doivent la diriger. Vladimir Zelenski a refusé au peuple ukrainien la possibilité de gouverner son propre pays. Tout a été vendu et abandonné pour une bouchée de pain: la terre, l'histoire, la propriété, l'industrie, la production. Que reste-t-il? L'air ne peut pas être vendu (bien qu'ils le polluent régulièrement). Ils se sont attaqués à la langue elle-même, qu'ils ont confisquée au peuple autochtone du pays et dénaturée. Maintenant, ils se préparent à accueillir l'occupation avec du pain et du sel (comme dans les années 1940). Il n'y a pas d'autre sens à cela.
Nous sommes déjà habitués à toutes les manigances, mais dans l'affaire de la langue anglaise, le cynisme du régime de Kiev et l'impuissance absolue des personnes vivant en Ukraine dans leur lutte pour leurs droits sont frappants. Il ne s'agit pas des habitants du Donbass. Nous les protégeons, comme nous le faisions toutes ces années. Nous parlons de ceux qui ont sincèrement cru que Vladimir Zelenski, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'UE les guideraient vers un "avenir radieux". Ces personnes n'ont aucune possibilité de réaliser leurs droits fondamentaux. On leur a refusé cela. Il est totalement absurde d'interdire complètement la langue russe, qui est la langue maternelle de millions d'Ukrainiens, et d'introduire l'anglais, qui leur est complètement étranger, sous prétexte d'intégration à l'UE, où l'anglais n'est la langue officielle que dans un seul pays, l'Irlande. C'est absurde. Aucun pays de l'Union européenne n'a fait une telle chose. Pourquoi l'Ukraine le fait-elle? Le régime de Kiev, Vladimir Zelenski, les milliers d'instructeurs et de conseillers militaires qui ont envahi Kiev et les organes gouvernementaux de l'Ukraine, préparent tout pour une occupation. Imaginez la situation suivante: en Suisse, le français est complètement interdit, mais l'anglais est fait l'une des langues officielles "pour une meilleure intégration à l'Union européenne". Personne n'oserait proposer cela là-bas. En Suisse pacifique, un référendum est organisé sur chaque question. Jusqu'à la couleur à peindre sur la clôture de la rue principale. Cela concerne les valeurs que Kiev prétend avoir adoptées comme modèle. Il n'y a rien de tel là-bas. Tout ce qui se passe en Ukraine est une anti-valeur pour les traditions qui subsistent dans l'UE.
Le ministre de la Défense de l'Ukraine, Alexeï Reznikov, a de nouveau confirmé publiquement que pour l'Occident, l'Ukraine est avant tout un terrain d'essai pratique pour tester divers types d'armements. C'est pourquoi l'anglais est introduit. Ils invitent eux-mêmes l'Occident à déployer tout ce qui est possible sur leur territoire. Les intérêts du peuple ukrainien ne sont pas pris en compte. Personne ne demande leur avis. Selon Alexeï Reznikov, en Ukraine, les alliés occidentaux peuvent réellement voir si leurs armes fonctionnent, dans quelle mesure elles sont efficaces et s'il est nécessaire de les moderniser. Je cite: "Pour l'industrie de la défense mondiale, il n'y a pas de meilleur terrain d'essai." C'est dommage que la guillotine ait été inventée avant la création de l'Ukraine. Le pays aurait alors été un terrain d'essai parfait pour la tester. Les politiciens ukrainiens auraient invité les inventeurs à tester leur "création" sur les Ukrainiens. C'est la même chose. Seulement maintenant, l'envergure est plus grande. La guillotine fonctionne sur une personne à la fois, tandis que ces armes (y compris celles à l'uranium appauvri) fonctionnent sur des générations de personnes. Les représentants du régime de Kiev ne se rendent même pas compte qu'en offrant un tel terrain d'essai aux sociétés militaro-industrielles étrangères, ils détruisent complètement leur pays, sa population et toutes leurs aspirations à un avenir pacifique.
Les faits exposés indiquent que les missions et les objectifs de dénazification, de démilitarisation et d'élimination des graves menaces pour la sécurité de notre pays et de nos citoyens, dans le cadre de l'opération militaire spéciale, restent d'actualité et seront remplis.
Sur le 80e anniversaire du massacre de Volhynie
Il y a 80 ans, les 11 et 12 juillet 1943, l'un des épisodes les plus sanglants du nettoyage ethnique de plusieurs mois de la population de Volhynie, connu sous le nom de massacre de Volhynie, a eu lieu. Alors, les combattants de l'OUN-UPA (Organisation des nationalistes ukrainiens - Armée insurrectionnelle ukrainienne) ont simultanément attaqué 150 localités, pour la plupart à majorité polonaise. Des Juifs ont été massacrés à Lvov, et des Polonais en Volhynie.
En seulement deux jours en juillet, plus de 8.000 Polonais sont morts. Il ne sera certainement jamais possible d'établir le nombre exact de ceux qui ont été brutalement tués et torturés (et pas seulement des Polonais, mais aussi des représentants d'autres nationalités, y compris, en particulier, des Juifs et des Tchèques) par des nationalistes ukrainiens. Rien qu'en juillet 1943, au moins 500 villages et localités polonais ont été attaqués, le nombre de victimes était d'au moins 17.000 personnes, ce qui est devenu le point culminant du nettoyage ethnique de la population non ukrainienne de Volhynie par les banderites. Les mêmes qui ont maintenant été proclamés héros de l'Ukraine et dont les slogans sont répétés par les politiciens et les hommes d'État américains.
Selon des historiens indépendants, en 1943, au total de 100.000 à 130.000 Polonais ont été tués, dont certains étaient des citoyens soviétiques à l'époque. Les historiens polonais parlent aujourd'hui de 150.000 tués en 1943-1945. En 2016, le parlement polonais a reconnu les événements à Volhynie comme un génocide du peuple polonais. Chaque année, le 11 juillet, la Journée nationale du souvenir des victimes du génocide commis par les nationalistes ukrainiens contre les Polonais en 1943-1945 est organisée en Pologne au niveau de l'État.
Que font les autorités de Kiev qui se sentent si à l'aise pour réécrire l'histoire? Ils acceptent tout ce que l'Occident leur dit de faire. Ils n'ont aucun problème pour changer le paradigme historique (dans l'analyse et l'évaluation des événements). On peut avouer, se repentir, demander pardon. Mais les autorités actuelles de Kiev tentent de présenter les événements de Volhynie comme une sorte de "conflit polono-ukrainien local". Bien qu'il s'agisse d'un crime de masse planifié d'avance, ce qui est confirmé par des faits historiques. Il s’agit de leur approche systématique. Ils ont fait la même chose à d'autres nationalités, dans d'autres villes. Il ne s'agit pas d'une histoire sur un conflit local, mais sur l'idéologie du nationalisme ukrainien, qui a "traversé" le XXe siècle et "germé" au XIXe siècle. Maintenant il s’agit des Russes, et avant cela il s'agissait des Polonais, des Juifs, des Tchèques et bien d'autres.
Fin 2016, un dossier de documents a été publié sur le site de l'Agence fédérale des archives (Rosarchive), qui peut être utilisé pour retracer l'histoire de l'attitude de Bandera envers les Polonais et autres peuples. La doctrine militaire de l'Organisation des nationalistes ukrainiens de 1938 stipulait déjà que les nationalistes ukrainiens planifiaient un nettoyage ethnique dirigé contre leurs voisins. Ce sont ces plans qui ont été largement mis en œuvre par l'OUN cinq ans plus tard en Volhynie. De quelle histoire locale peut-on parler?
Le 20 mai, le ministère polonais des Affaires étrangères s'est adressé à Vladimir Zelenski pour lui demander de présenter des excuses officielles. Comme il a été souligné, cela "aurait un impact positif sur les relations entre les deux pays". À notre connaissance, aucune excuse (du moins publique) n'a été présentée. Pas étonnant. Après tout, le régime actuel de Kiev est littéralement imprégné du "culte de Bandera" et de ses partisans. Depuis 2014, il met méthodiquement en pratique ses plans antihumains contre les habitants du Donbass et du sud-est de l'Ukraine. Il est étonnant que la Pologne ne le voie pas et ne le comprenne pas. Elle continue de fournir des armes à ceux qui tuaient des Polonais il y a plusieurs décennies sous les mêmes bannières et les mêmes slogans.
Sans trop d’espoir d’être entendus à Varsovie, nous appelons les autorités polonaises, au nom de la mémoire de ceux qui sont morts dans le terrible massacre de Volhynie, à cesser de soutenir aveuglement le régime de Kiev. Les crimes qu'il commet contre les habitants du Donbass, contre les russophones, ne sont rien d'autre qu'une tentative de poursuivre la cause des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale. Et s'ils le font, pourquoi sont-ils meilleurs? Ils deviennent pareils à ceux qui tuaient leurs ancêtres dans les années 1940.
Je voudrais également m’adresser aux parrains occidentaux et aux patrons des autorités ukrainiennes actuelles et leur demander directement: comprenez-vous dans votre ferveur russophobe quel monstre en la personne des partisans contemporains des meurtriers de Volhynie vous avez nourri et encouragé en Ukraine? De tels monstres ne sont jamais rassasiés.
Sur la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la fourniture d'armes à l'Ukraine
Le 29 juin 2023, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la fourniture d'armes à Kiev s'est tenue à l'initiative de la Russie. En tant qu'intervenants de la part de la société civile nous avons invité les journalistes Max Blumenthal (États-Unis) et Chay Bowes (Irlande).
Dans leurs discours, ils ont présenté les faits de l'utilisation d'armes occidentales par le régime de Kiev pour frapper des cibles civiles à Donetsk et commettre des sabotages dans la région de Belgorod. Ils ont cité des preuves d'injection de plusieurs milliards de dollars des fonds des contribuables américains dans des stratagèmes de corruption pour alimenter la guerre contre la Russie par le biais des Ukrainiens. Ils ont résumé que seules les élites occidentales et le complexe militaro-industriel bénéficient de l'escalade du conflit.
De son côté, le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia, a souligné la responsabilité des pays occidentaux du sabotage du règlement de paix, leur incohérence avec le statut d'États neutres en raison de la poursuite de la fourniture au régime de Kiev d’armes américaines et européennes, ainsi que la transformation de l'Ukraine, en fait, en une société militaire privée "de poche".
Les membres occidentaux du Conseil de sécurité de l'ONU, menés par des représentants des États-Unis, ont tenté, dans leur manière habituelle, de rendre la Russie coupable d'avoir déclenché les hostilités en Ukraine, qui ont commencé avec leur soutien du coup d'État anticonstitutionnel de Kiev en 2014, et avant cela, plusieurs séries d'émeutes du Maïdan.
Le reste des participants à la réunion, représentant les pays du Sud global, a de nouveau lancé un ferme appel à la paix, qui est largement entravée par la fourniture à l'Ukraine d’armes occidentales.
Nous continuerons d'attirer l'attention de la communauté internationale, y compris au Conseil de sécurité de l'ONU, sur ce problème.
Sur l'exportation de biens culturels d’Ukraine
La lutte contre l'Église orthodoxe se poursuit en Ukraine. Elle a reçu une nouvelle dimension culturelle. Le 26 juin 2023, le Service russe de renseignement extérieur a annoncé que les objets de valeur et les reliques chrétiens stockés dans la laure des Grottes de Kiev, qui fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco "Kiev: cathédrale Sainte-Sophie et bâtiments du monastère, la laure des Grottes de Kiev", allaient être emportés d'Ukraine vers l'Europe sous prétexte de les protéger des "frappes de missiles de la Russie", bien qu'il n'y ait aucune raison à cela, car l'armée russe évite les frappes sur des cibles civiles, et plus encore, sur les sanctuaires orthodoxes.
Pourquoi est-ce fait? Ce n'est pas la première fois. Il s'agit d'une tradition criminelle des puissances coloniales par rapport au patrimoine culturel national d'autres pays qu'elles considèrent comme leurs colonies. Bien sûr, ils considèrent l'Ukraine précisément comme leur colonie.
Selon les informations disponibles, le Louvre français a déjà accepté pour "stockage temporaire" 16 objets du Musée national des arts de Kiev Bogdan et Varvara Khanenko. 11 d'entre eux ont été envoyés pour restauration. Quatre icônes byzantines datées des VIe-VIIe siècles, se trouvant initialement dans le monastère Sainte-Catherine sur le mont Sinaï, et un panneau de mosaïque du XIIIe siècle représentant Saint-Nicolas sont exposés à Paris. La collection de "reliques culturelles ukrainiennes" va s'élargir: le musée a déjà annoncé son intention d'ouvrir en 2027 un nouveau département dédié à l'art byzantin et chrétien oriental. Ce sont probablement les objets du patrimoine culturel de l'Ukraine qui deviendront la base de la future exposition.
Maintenant passons à la tradition coloniale. Les Occidentaux volent traditionnellement les biens nationaux dans différentes parties du monde, et leurs musées deviennent le dépositaire des biens volés dans les colonies. Il suffit de regarder les départements de l'Égypte ancienne au Louvre ou au British Museum. Posez-vous la question: d'où vient tout cela? Ceux qui étaient dans la salle égyptienne du Musée des beaux-arts Pouchkine savent d'où ces biens culturels sont apparus en Russie. Ils ont été achetés par des marchands et des mécènes. La base de l'exposition au Musée national des beaux-arts Pouchkine, c'est la fameuse collection du marchand Vassili Golenichtchev, qui l'a récupérée, puis elle s'est retrouvée au musée. Il l'a acheté avec son propre argent. Posez de telles questions au Louvre, au British Museum. D'où vient tout ça? Volé? Pillé? Détruit? Puis vendu? C'est ainsi que ces collections étaient constituées.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les collections des musées occidentaux sont beaucoup plus riches que dans les pays d'où elles proviennent. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pratiquement plus rien. Comparez aux musées de l'Égypte, qui tente de rapatrier le buste de Néfertiti du Musée égyptien de Berlin, la statue de la déesse Hatshepsout du Metropolitan, le buste du fils royal Ankhhaf du Musée des Beaux-Arts de Boston, et bien plus encore. La Grande-Bretagne pendant deux siècles (XIXe-XXe siècles) a exporté des milliers d'objets de valeur d'l'Inde (selon le ministre des Affaires étrangères de l'Inde, Subrahmanyam Jaishankar, le montant total exporté d'Inde est d'environ 45.000 milliards de dollars). Le trésor le plus célèbre est le diamant Koh-i Nor (Montagne de Lumière). Ainsi, une nouvelle source de reconstitution des collections privées et publiques a été trouvée.
Des œuvres d'art uniques sont stockées dans la laure des Grottes de Kiev. Je ne parle pas de leur valeur religieuse. Les représentants de cette confession devraient en parler.
De tels plans blasphématoires sont un autre exemple du cap criminel de Vladimir Zelenski visant à détruire les fondements traditionnels de la société ukrainienne. En même temps, il s’agit non seulement du pillage des sanctuaires, mais aussi de la privation du peuple ukrainien de son patrimoine religieux, culturel et historique. Du point de vue de Vladimir Zelenski, tout cela devrait être effacé de la mémoire historique des citoyens ukrainiens. Puis, après quelques années, on leur dira qu'ils n'avaient rien de tout cela. On leur dit maintenant qu'ils n'ont rien à voir avec la Russie et sa culture, qu'ils l'ont été toute leur vie, quand tout le monde n’existait pas. Ils leur diront la même chose à propos des biens culturels, que cela ne leur appartient pas et ce ne sont pas eux. Ils devront venir au Louvre, aux musées britanniques et regarder tout cela comme des touristes ou des réfugiés.
L'Occident pillait toujours ses colonies. L'Ukraine ne fait pas exception. Il ne fait aucun doute que personne n'avait l'intention de rendre tous les objets de valeur exportés. Je recommande à tous de lire l'histoire de la façon dont les diplomates britanniques ont exporté des biens culturels de Grèce. En particulier, comment ils ont littéralement pillé l'Acropole. Ensuite, les autorités grecques ont passé des décennies à essayer de tout récupérer. Elles n'ont pas réussi. Une question se pose également quant au rôle de l'Unesco, en tant qu'organisation qui devrait s'engager dans la préservation des biens et des objets culturels, et non dans le patronage de leur transfert vers des collections privées ou publiques de pays qui n'ont rien à voir.
Sur la participation de ressortissants français au conflit en Ukraine
Nous avons noté les informations parues dans les médias français sur la participation de ressortissants français au conflit en Ukraine. Ainsi, notamment, on rapporte qu'environ 320 Français ont pris part ou participent encore aux hostilités.
Nous avons évoqué à plusieurs reprises la création de mécanismes spéciaux de "recrutement" dans les pays occidentaux, dont la France, qui recrutent des soi-disant volontaires pour participer aux hostilités en Ukraine, mais en fait des mercenaires qui viennent tuer nos citoyens. Nous partons du principe que cela se passe au moins avec la complicité, voire, comme disent nos "amis" anglo-saxons – très probablement, avec le soutien des autorités officielles du pays. La Russie a donné toutes les explications pertinentes à ce sujet par le biais du ministère russe de la Défense. Comme cela a été souligné, en vertu du droit international humanitaire, les mercenaires étrangers ne sont pas considérés comme des combattants, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Nous saluons l'apparition dans l'espace médiatique français de journalistes sensés qui commencent à s'interroger sur le côté légal et moral de ce phénomène. Nous avons noté en particulier la récente publication dans le journal Le Monde, qui conclut que la France "mène une guerre par procuration en Ukraine". Enfin, des informations véridiques sur la dimension de l'implication de leur pays dans le conflit ukrainien commencent à parvenir au grand public français. Où iront ces mercenaires ensuite? Que feront-ils ensuite ou maintenant?
Nous disons depuis longtemps que les pays qui fournissent des armes au régime de Kiev sont en fait des complices de ses crimes de guerre et une partie au conflit en Ukraine. Poursuivant l'augmentation de l'approvisionnement en armes, alors que l'assistance militaro-technique de la France au régime de Kiev par divers canaux a déjà dépassé les 2 milliards d'euros, Paris non seulement prolonge les hostilités, provoquant de nouvelles victimes, y compris parmi la population civile, mais contribue également à l'escalade du conflit, et développe également un marché noir des armes et parraine le crime transfrontalier international. Rien qu'en 2023, la France prévoit de former environ 4.000 nouveaux combattants nationalistes ukrainiens. Et ont-ils réfléchi à l'Élysée où iraient plus tard les combattants ukrainiens formés par la France? Personne à Paris ne le sait? Je vais vous donner un indice. Que personne ne s'étonne que ces mêmes combattants soient remarqués dans les prochains pogroms dans les rues de Paris et d'autres villes françaises. Vous dites que c'est de la fantaisie. Non. Je vais vous donner un exemple - Al-Qaïda. Elle a été bien entraînée par les Américains dans divers bases et camps, généreusement parrainée dans le monde entier et dotée d'armes. À un moment donné, ils suivaient les ordres américains. Puis quelque chose a mal tourné et ils ont commencé à l'appliquer tout ce qu'on leur avait enseigné contre les États-Unis et l'Occident qui les avait créés.
Je suis sûre que les Français comprennent la responsabilité morale de la mort d'un nombre croissant de personnes et les conséquences pour leur propre pays des expériences de l'Élysée.
Sur les émeutes en France
Depuis quelques années, nous étions témoins de violations flagrantes des droits de l'homme et des cas d’arbitraire policier en France. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ainsi que de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme, ont de plus en plus porté leur attention à la croissance de leur nombre. Mais le meurtre d'un adolescent d'origine algérienne de 17 ans par un policier dans la banlieue parisienne de Nanterre la semaine dernière et la vague d'émeutes qui a suivi ont montré au monde la véritable ampleur des problèmes dans le pays qui se dit le berceau des droits de l'homme dans le monde.
La flamme non olympique a fait rage pendant une semaine dans de nombreuses régions et villes de France. Émeutes, vandalisme et pillages ont envahi les plus grands centres du pays - Paris, Marseille, Nice, Lyon, Strasbourg, ainsi que des dizaines, voire des centaines de petites communes. Selon les données officielles, plus de 700 magasins ont été pillés en France, plus de 5.000 voitures ont été incendiées, plus d'un millier de bâtiments administratifs et privés ont été endommagés ou incendiés. Ce sont les "roses" qui se sont rebellées dans le "beau jardin"? Environ 250 commissariats de police et de gendarmerie, une centaine de mairies de villes françaises ont été attaquées.
Face à l'incapacité de contrôler la situation dans de nombreuses villes, les autorités locales ont été contraintes d'instaurer un couvre-feu et de faire arrêter les transports publics. Plus de 3.200 citoyens ont été arrêtés par les forces de l'ordre, dont beaucoup étaient des mineurs. Dans le même temps, plus de 700 agents des forces de l'ordre ont été blessés. Le gouvernement déploie chaque jour jusqu'à 45.000 policiers et gendarmes dans les rues de France, dont beaucoup, selon les médias français, sont dans un état de fatigue extrême.
À cet égard, le ministère russe des Affaires étrangères exprime son extrême préoccupation face à la situation de crise et à la recrudescence sans précédent de la violence en France. Cela témoigne clairement des problèmes aggravés de la société française moderne et la présence de contradictions profondes au sein d’elle. Nous tenons à souligner la nécessité de maintenir strictement les actions des forces de l'ordre dans le domaine juridique, l'inadmissibilité de toute forme de violence policière contre les citoyens, surtout si elle est motivée par l'appartenance ethnique des gens.
Il est impossible de ne pas noter la montée générale en France ces dernières années de la xénophobie, de l'hostilité envers les migrants et des manifestations d'antisémitisme. Les autorités françaises devraient prendre au sérieux la radicalisation croissante de la société et être plus attentives à la montée des sentiments xénophobes et racistes dans le pays. Nous appelons les autorités à établir immédiatement les circonstances du meurtre qui a secoué la France et à prendre les mesures nécessaires pour punir les coupables. La situation en France ne doit pas menacer la sécurité de notre continent européen commun.
Les émeutes qui ont submergé le pays ont une fois de plus reflété l'inadéquation des moralisations qui sortent régulièrement de la bouche de Paris contre les pays gênants, dont la Russie. Nous voudrions recommander aux représentants des autorités françaises, lorsqu'ils se réunissent à nouveau pour critiquer les actions responsables des forces de l'ordre russes ou commencent à dénoncer les violations des droits de l'homme sur un ton de mentorat, de réfléchir à la situation chez eux. Il vaut mieux défendre leurs propres citoyens de l'arbitraire policier et des atrocités des pillards. Je voudrais demander: que pensent le représentant officiel du Secrétaire général de l'ONU, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, ou la directrice de l'Unesco, Mme Audrey Azoulay, des événements en France? Je n'ai pas vu leurs déclarations alarmantes à cet égard. Je suis inquiète.
Sur l'implication des États-Unis dans le conflit ukrainien
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que sur le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères, dans la section "LIVRES BLANCS des crimes des États occidentaux et de leurs alliés", il existe un document avec des traductions en anglais, français, espagnol et allemand sur le taux d'implication des États-Unis dans le conflit en Ukraine.
Le document présente une sélection de faits sur l'implication réelle de Washington dans la création et l'escalade de la crise en Ukraine. Beaucoup de faits, de chiffres et de preuves. Je recommande d'en prendre connaissance.
Extrait des réponses aux questions :
Question: Le Centre international pour la poursuite du crime d'agression a été créé et placé sous l'autorité d'Eurojust. Il regroupera des procureurs des États-Unis, de l'UE, de l'Ukraine et de la CPI, et lors de son inauguration, Ursula von der Leyen a explicitement déclaré qu'elle souhaitait traduire en justice les "bourreaux de Poutine". Peut-on s'attendre à ce que ce centre enquête objectivement et prête attention aux crimes commis dans le Donbass depuis 2014 ?
Réponse: Non, il ne faut pas s'y attendre. Un groupe restreint de pays est en train de créer une sorte d'organe pseudo-juridique dont l'objectif politique n'est absolument pas dissimulé. Par définition, ce "centre" n'aura rien à voir avec la justice, le droit ou l'État de droit. Il s'agit d'un nouvel "observatoire des droits de l'homme en Syrie" qui, rappelons-le, était situé en Grande-Bretagne, dans les locaux d'une ancienne pizzeria. C'est à peu près la même chose. Ils aiment et savent réaliser ces projets. En attendre une quelconque objectivité serait tout simplement naïf et néfaste.
Quant aux crimes commis dans le Donbass, ils font l'objet d'une enquête active de la part des autorités russes chargées de l'application de la loi. Elles enquêtent méticuleusement sur les crimes du régime de Kiev en s'appuyant sur des faits. Des condamnations ont déjà été prononcées. Et l'organisation que vous avez mentionnée n'est qu'une coquille vide parmi tant d’autres dont la tâche est de brasser de l'air et de s'engager dans un travail pseudo-juridique.
Question: Vassili Nebenzia a déclaré que la mission permanente de la Fédération de Russie avait diffusé une lettre à l'ONU réitérant que "nous n'av[i]ons pas l'intention de dynamiter la centrale nucléaire sous contrôle russe". Une demande a également été faite pour influencer Kiev. Ces deux positions ont-elles suscité une réaction de la part du Secrétaire général des Nations Unies, de son Secrétariat et d'autres départements de l'Organisation ?
Réponse: Il n'y a pas eu de réaction publique. Il n'y a pas eu de réaction par le biais de canaux bilatéraux. On ne sait rien d'une éventuelle réaction. Nous n'en savons rien. Nous ne disposons d'aucune information sur ce sujet. Apparemment, le Secrétariat des Nations Unies est totalement indifférent au fait que les autorités ukrainiennes ne renoncent pas à leurs tentatives de sabotage contre la centrale nucléaire de Zaporojie (ZNPP). Leur réticence à le reconnaître ouvertement, malgré les faits cités à plusieurs reprises par la partie russe, ne fait qu'encourager le régime de Zelenski à poursuivre ses provocations terroristes contre la centrale. Il se sent en totale impunité, ayant obtenu une "indulgence" de la part de la communauté occidentale. On a l'impression que ces actions ukrainiennes ne sont non seulement pas condamnées par les organisations internationales, mais qu'elles sont en fait tacitement encouragées par ces dernières.
Dans ces conditions, la Russie continuera à protéger la ZNPP et apportera une réponse extrêmement ferme à toute attaque de l'Ukraine contre la centrale. Une fois de plus, nous demandons aux dirigeants de l'ONU et de l'AIEA de ne pas fermer les yeux sur la situation autour de la ZNPP et d'indiquer clairement qui est responsable de ce qui se passe et d'où vient la véritable menace qui pèse sur la sécurité et le fonctionnement de cette installation civile.
Question: Comment évaluez-vous la situation en France en termes de droits civiques et de racisme à l'égard des minorités ethniques ? Y a-t-il eu des cas de menaces sur la vie ou les biens des Russes pendant les pogroms ?
Réponse: En ce qui concerne les menaces sur la vie ou les biens des Russes, selon l'ambassade de Russie en France et les missions russes à l’étranger situé dans le pays, il n'y a pas d'informations de ce type. Néanmoins nous suivons et contrôlons tout et nous sommes en contact avec les agences françaises concernées. Il n'y a pas eu d'information sur des incidents impliquant des citoyens russes ou sur des victimes parmi eux. Mais nous comprenons que la géographie des troubles est étendue. À cet égard, l'ambassade a recommandé aux citoyens russes dans le pays d'éviter de se rendre dans les quartiers défavorisés et les banlieues des grandes villes, ainsi que dans les lieux où les gens se rassemblent en masse, et de faire preuve de prudence lorsqu'ils vont dehors la nuit. Je voudrais également vous rappeler les numéros de téléphone de nos ambassades.
J'ai déjà commenté la première partie de votre question dans l'introduction. Je ne peux que répéter que ces dernières années, nous avons été témoins à plusieurs reprises de violations flagrantes des droits de l'homme en France. Ce n'est pas seulement notre position, mais aussi la réaction de nombreux experts dans les forums internationaux.
Question: Quels sont les efforts déployés par Moscou pour que la paix entre Bakou et Erevan se fasse spécifiquement sur la plateforme russe ? Comme vous le savez, les parties négocient également sur la plateforme de Bruxelles, y compris avec la participation du président français Emmanuel Macron. Ce dernier a récemment déclaré qu'il exercerait plus de pression sur le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev que ne le fait le premier ministre arménien Nikol Pachinian lui-même sur les questions du Karabakh et de l'Arménie en général, et que personne ne pouvait douter de sa détermination. La réaction de Bakou a été de protester et de déclarer qu'une position aussi agressive à l'égard de l'une des parties empêchait le processus de négociation. Pourriez-vous commenter ce point ?
Réponse: Avant de répondre à votre question, j'aimerais apporter un complément. On a beaucoup parlé aujourd'hui de la Finlande et de l'orientation antirusse choisie par Helsinki. À cet égard, l'ambassadeur de Finlande en Russie, Antti Helanterä, a été convoqué aujourd'hui au ministère russe des Affaires étrangères.
Le ministère a vivement protesté contre la politique antirusse de confrontation menée par les autorités finlandaises et visant à démanteler les relations russo-finlandaises mutuellement bénéfiques qui s’étaient nouées au fil des décennies, à perturber les relations commerciales, économiques et interrégionales multiformes et les contacts directs entre les citoyens, à introduire la discrimination à l'encontre des Russes sur la base de leur origine ethnique lors de la délivrance de visas d'entrée, à entraver le fonctionnement normal des missions russes dans ce pays, notamment en réduisant leur personnel déclarant ses membres persona non grata. Beaucoup de choses ont été dites à l'ambassadeur finlandais.
Pour en revenir à votre question. Elle portait sur les déclarations du président français, Emmanuel Macron, concernant les pressions exercées sur le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev.
On a dit aujourd'hui qu'il n'y avait plus grand-chose qui puisse nous surprendre. Mais parfois, le président Macron y parvient, comme il l'a fait le 28 juin dernier à Marseille, où il a déclaré qu'il mettait plus de pression sur le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev que ne le faisait le premier ministre arménien Nikol Pachinian, et que le dirigeant français était soi-disant le seul à avoir une position claire sur la question du Haut-Karabakh et qu’il était presque le seul à maintenir ce sujet à l'ordre du jour de la communauté mondiale.
Après ces déclarations, on a l'impression que la modestie de M. Macron n'a d'égale que son courage. Nous ne cessons d’admirer ces caractéristiques du président français. Le pathos avec lequel il parle de son rôle personnel et de ses mérites dans le règlement du conflit au Haut-Karabakh et dans d'autres questions encore. Il est dommage qu'il n'ait rien dit sur les résultats concrets d'un travail aussi fructueux. Il y a un processus mais il n'y a pas de résultat. Peut-être n'en a-t-il pas parlé parce que personne n'a jamais vu ces résultats, non seulement dans le cadre de la "médiation" dans le conflit du Haut-Karabakh, mais aussi dans de nombreux autres cas pour lesquels le président Macron s'est engagé à plusieurs reprises. Depuis longtemps, nous ne nous faisons pas d'illusions sur la capacité de la France à apporter une contribution positive à la résolution du difficile problème du Haut-Karabagh. Le sabotage des travaux et l'effondrement du Groupe de Minsk de l'OSCE en 2022, y compris les efforts de Paris ; l'adoption de résolutions à l'automne dernier par l'Assemblée nationale et le Sénat français condamnant "l'agression azerbaïdjanaise" et exigeant des sanctions contre le pays et ses responsables ; la décision initiée par Paris de déployer la mission civile de l'UE en Arménie avec un mandat douteux et sans tenir compte de l'avis de l'Azerbaïdjan sont des exemples frappants de "l'agenda" français dans ce conflit régional qui nécessite des connaissances, du professionnalisme et des actions minutieusement planifiées.
Je peux affirmer que toutes ces démarches démonstratives visant non pas à aider les parties, mais à pousser la Russie hors du processus de règlement et à réaliser ses propres objectifs politiques et parfois simplement électoraux, non seulement n'ont pas eu d'effet positif sur le processus de négociation, mais au contraire ont complètement discrédité le rôle de la France en tant que médiateur dans la normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Mais l'autopromotion est une raison non-négligeable. Chacun fait ses propres choix en la matière. C'est peut-être la seule chose qui leur reste.
Question: Une réunion ministérielle du Bureau de coordination du Mouvement des non-alignés se tient à Bakou. Prenant la parole lors de cette réunion, le Président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a demandé à la France de s'excuser pour ses crimes coloniaux, comme l'ont fait récemment les Pays-Bas. Il a également condamné la manifestation du néocolonialisme dans la politique de la France moderne. Êtes-vous d'accord avec cette demande adressée à la France ? La Russie peut-elle, avec la renaissance du mouvement des non-alignés, devenir le leader d'un monde non occidental ?
Réponse: Nous ne sommes pas seulement d'accord. Nous estimons que si la communauté occidentale s'engage dans le révisionnisme historique et décide de réexaminer des événements historiques qui se sont déjà produits (comme elle le fait avec la Seconde Guerre mondiale en réécrivant son histoire), elle devrait d'abord s'occuper de ses propres actes, généralement criminels, dans le cadre de la politique coloniale. Nous assistons à des tentatives isolées de la part de certains pays ou hommes politiques (dans le cadre d'autopromotion, de campagnes électorales, de "marathons internet" communs par le biais de hashtags et de mèmes) pour aborder avec légèreté le sujet difficile du colonialisme et de leurs propres crimes à l'époque. Ils ont l’impression de s’être en quelque sorte excusés. Ils ont écrit un hashtag, reçu une délégation de personnes qui défendent les droits et luttent contre le racisme, etc. Il leur semble qu'il n'y ait rien d'autre à faire. Cela ne fonctionne pas comme ça.
L'Occident a entamé une lutte, a "déclaré la guerre" à l'histoire, a commencé à la réviser, a reconsidéré les accords fondamentaux qui avaient été conclus à la fin des événements historiques cruciaux et les plus importants, des batailles, des guerres, des tragédies. Si c'est le cas, il nous faut alors "revenir un peu plus en arrière". Trouvez les pages du "manuel d'histoire mondiale" dont les chapitres traitent spécifiquement du passé colonial, regardez-les et partez de là. Peut-être même avant, prenez les Croisades, qui ont été à bien des égards un précurseur ou une partie de cette logique coloniale.
Deuxièmement, en ce qui concerne la France. Il a été dit à maintes reprises que, malheureusement, l'ingérence dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies fait partie de la politique moderne de la France. D'une part, ils traitent toutes les anciennes colonies comme s'il s'agissait de territoires sous leur protectorat. Ils ne permettent pas à d’autres pays de développer pleinement les relations avec ces Etats, les traitant avec un "soin" artificiel que personne n'a demandé. Ils essaient de toutes leurs forces de maintenir leur présence financière, politique, militaire et humanitaire, non pas dans les cas où elle est intéressante et bénéfique pour leurs anciennes colonies, mais pour continuer à exercer leur influence sans laisser entrer qui que ce soit d'autre. Ce besoin est pourtant clairement exprimé par leurs anciennes colonies. Elles en parlent ouvertement. Nous avons régulièrement signalé ce besoin. De nombreux États africains qui avaient des bases françaises tournent leur attention vers d'autres pays qui sont prêts à développer des relations complètes, égales et mutuellement bénéfiques avec eux. Ils n'ont pas ressenti la sincérité ou ont discerné la fausseté de l'approche de Paris dans l’organisation des affaires. Dans le même temps, les pays africains ressentent la pression de Paris pour leur engagement en la matière.
Question: Pourriez-vous commenter la restriction de l'accès aux médias sociaux lors des manifestations en France ? Des observateurs français ont accusé la Russie de se réjouir des troubles dans ce pays. Comment réagissez-vous à ces évaluations ?
Réponse: Ces deux questions sont ridicules. Non pas à cause de la manière dont vous les posez, mais à cause de ce qui est au cœur de ces questions.
J'ai entendu ce qu'ils ont dit à propos des réseaux sociaux, à savoir qu'ils n'en limitaient pas l'accès. Je ne peux donc rien dire. Et s'ils l'ont fait (je pense que c'est possible), alors il y a "deux poids, deux mesures". Encore une fois, nous avons besoin de faits objectifs. Certes, nous allons traiter cette question. Je conseille à chacun de faire son enquête journalistique à ce sujet.
Quant à Paris qui nous accuse de "nous réjouir", je voudrais demander : comment le gouvernement à Paris évalue-t-il la réaction de leur journal Charlie Hebdo à tous les événements qui se déroulent en France et dans le monde ? À quand remonte la dernière fois que l'Élysée ou le Quai d'Orsay ont mis en cause ce journal ? L'a-t-on jamais accusé ? Tout ce dont je me souviens, c'est ceci. "Toute manifestation de satire et d'humour fait partie de la liberté d'expression". C'est ce qu'on nous a dit. Des dizaines et des centaines de personnes ont été tuées dans des tragédies, comme l'accident d'avion au-dessus du Sinaï, où notre avion avec des Saint-Pétersbourgeois à bord qui a été détruit une bombe placée à bord, un acte de terrorisme a donc été commis, or ces tragédies ont été l'occasion de nombreuses blagues et caricatures dans Charlie Hebdo ; nous avons exigé des excuses ou au moins des mots de sympathie, nous n'en avons reçu aucune. On nous a dit que c'était la "culture" française. Nous savons aussi comment répondre à cette "culture". Alors récoltez ce que vous avez semé.
La déclaration du président Macron sur les discordes au sein du gouvernement de la Russie et sur la faiblesse des forces armées du pays, ou les propos de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna sur les "défauts du système russe", ne nous laissent aucune marge de manœuvre pour la sensibilité. Notre réponse est plus douce, mais elle suit le même schéma. Dans ce contexte, notre évaluation des troubles de masse en France, qui ont coûté à l'économie locale, selon diverses sources, jusqu'à 1 milliard d'euros et ont entraîné l'arrestation de plusieurs milliers de citoyens, est tout simplement un modèle de retenue et de tact. Si Paris veut de la délicatesse, il devrait nous donner l'exemple. Nous serions heureux de l'adopter.
Les observateurs français ont bien sûr le droit de tirer des conclusions sur ce qui se passe dans le monde. Contrairement à nos collègues occidentaux, nous n'avons pas la moindre intention de leur dicter la manière de couvrir les processus politiques internes dans leur propre pays. Malheureusement, nous ne pouvons que constater que les actes généralisés de vandalisme commis en France ces derniers jours risquent de détourner le débat public de l'essentiel : le fait qu'un jeune homme de 17 ans ait été tué "intentionnellement" (selon le parquet local) par un policier.
Nous souhaitons donc réaffirmer que nous condamnons fermement le vandalisme et la violence des émeutiers ainsi que l'utilisation irresponsable de méthodes illégales par les forces de l'ordre françaises contre leurs citoyens, et nous demandons aux autorités locales d'établir immédiatement les circonstances entourant le meurtre de ce jeune non armé et de prendre des mesures pour punir les responsables. Nous souhaitons rappeler l'augmentation de l'usage disproportionné de la force et des cas de violations des droits de l'homme par les forces de l'ordre en France. Ce constat a été fait à plusieurs reprises par des organisations non gouvernementales et internationales, dont le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies et, plus récemment, par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, qui a appelé Paris à s'attaquer aux problèmes de racisme et de discrimination au sein des forces de l'ordre françaises. Comme on le voit, si des structures de l'ONU, que la France n'a jamais accusées de partialité, s'intéressent déjà à la situation en France, cela signifie que les autorités françaises devraient se pencher sur leurs propres problèmes au lieu de donner continuellement des leçons aux autres pays.
Question: La Russie évoque souvent la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies pour y inclure des représentants d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Dans la perspective du prochain sommet Russie-Afrique, quels pays du continent – du nord et de l'Afrique subsaharienne – seriez-vous prêts à nommer comme candidats sérieux au Conseil de sécurité des Nations Unies ?
Réponse: La Russie préconise en effet de rendre le Conseil de sécurité plus représentatif des pays en développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, qui revendiquent à juste titre un rôle plus important dans les affaires mondiales dans le contexte de l'émergence d'un ordre mondial multipolaire. En particulier, nous estimons que l'Inde et le Brésil sont des candidats naturels à un "siège" permanent au Conseil en cas d'élargissement des deux catégories de ses membres.
Mais l'augmentation du nombre d'États occidentaux déjà surreprésentés au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies ne renforcera pas son caractère démocratique et ne le rapprochera pas de la construction d'une architecture plus équitable des relations internationales. Par conséquent, les ambitions de l'Allemagne et du Japon d'obtenir une "résidence permanente" au sein de cet organe semblent totalement dénuées de fondement.
Le fait est également que l'Occident a mis en place un système de politique étrangère basé sur les blocs. Les décisions sont prises de manière "consensuelle", sur la base de positions communes. En fait, leur discipline leur est imposée. Mais là n'est pas la question. La question est que les décisions prises au sein de l'Otan doivent être identiques pour être appliquées par tous. Si une décision est prise, elle est appliquée par tous les membres de l'Otan en matière de géopolitique, d'affaires politico-militaires, de relations internationales, etc.
Tout cela est illustré par des exemples concrets des temps modernes. Par conséquent, la question se pose : pourquoi avons-nous besoin de tant de pays alors qu’ils ont une solution unique pour tous ? À mon avis, tous les pays du bloc de l'Otan sont soumis à sa "logique bien rangée". Ils n'y votent même pas, ils n'ont pas de voix dans les affaires du monde, or les décisions sont contraignantes pour tous. Les "grands", à savoir la Grande-Bretagne et les États-Unis, appliquent une approche nuancée qui tient compte de leurs propres buts et objectifs, tandis que pour le reste des États membres de l'Otan il est hors de question non seulement d’élever leur voix, mais d'apporter ne serait-ce que des "ajustements" minimaux à ces décisions dans leur propre intérêt. En général, ils reçoivent tout "prêt à l'emploi" et doivent ensuite le mettre en œuvre à la lettre. Quel est l'intérêt d’augmenter leur présence étant donné leurs points de vue identiques sur ce qui se passe ? Vous voyez comment se passe le vote. De manière identique. Le maximum qu'ils puissent faire (à condition que l’adoption ou le rejet de la décision n'en dépende) est de s'abstenir de voter. Juste pour montrer une certaine diversité au sein du Conseil de sécurité et ne pas avoir l'air caricatural. Quant aux autres questions, elles font l'objet d'une décision (pas d'opinions) identique – une pour tous. Il faut donc en tenir compte.
En ce qui concerne l'Afrique, nous avons toujours insisté sur la nécessité de corriger les injustices historiques commises à l'encontre du continent dans le cadre de paramètres définis par les Africains eux-mêmes. Cela signifie que la décision concernant la nomination de candidats africains à un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies devrait être prise au sein de l'Union africaine, en tenant compte des points de vue de tous les pays du continent.
Notre objectif commun devrait être de parvenir progressivement à un modèle de réformes qui serait acceptable pour la grande majorité des pays et qui, idéalement, bénéficierait du soutien consensuel des États membres. La Russie serait prête à soutenir un tel modèle dans le cadre des négociations intergouvernementales en cours à New York sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Question: Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Verchinine, a déclaré que la Russie ferait valoir que le 18 juillet serait le dernier jour de l'accord sur les céréales. Parallèlement, une source a déclaré à l'agence de presse RIA Novosti que les Nations Unies et la Russie étaient prêtes à tenir des négociations sur l'accord sur les céréales dans un avenir proche, qui pourraient avoir lieu à Genève. Pouvez-vous confirmer ces négociations ? Qu'est-ce qui a été discuté (ou qu'est-il prévu de discuter) ? Peut-on dire que le fait même que les négociations soient en cours nous permet d'être optimistes quant à la prolongation de l'accord sur les céréales ?
Réponse: Il n'y a pas d'optimisme.
En ce qui concerne les contacts à Genève, nous avons publié le 10 juin dernier un commentaire indiquant qu'une nouvelle série de consultations avait eu lieu à Genève le 9 juin : le vice-ministre des Affaires étrangères Serguei Verchinine et les agences et sociétés russes intéressées ont rencontré la délégation des Nations Unies dirigée par la Secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Rebeca Grynspan. Depuis lors, nous avons présenté à plusieurs reprises nos évaluations dans le cadre de contacts avec nos partenaires étrangers. Des rapports et des documents pertinents ont été publiés sur le site web, indiquant que l'accord est devenu purement commercial et n'a plus aucune vocation humanitaire.
Qui plus est, la partie ukrainienne se comporte comme un véritable régime terroriste, notamment en dynamitant le pipeline d'ammoniac. En d'autres termes, ils détruisent des infrastructures civiles qui ont fait également partie de l'accord. Personne ne le condamne. Les paramètres de base qui faisaient partie de l'accord ne fonctionnent pas et n'ont pas fonctionné. Il n'y a donc pas lieu d'être optimiste.
Question: Le blocus de l'Artsakh dure depuis près de sept mois. Les violations azerbaïdjanaises du cessez-le-feu au Karabakh ont fortement augmenté ces dernières semaines. Ces derniers jours, des médias associés aux autorités azerbaïdjanaises ont préparé le public à une opération militaire contre l'Artsakh (et éventuellement contre l'Arménie). Comment les forces de maintien de la paix russes réagiraient-elles à cette opération ? Protègeront-elles la population et le territoire de l'Artsakh ?
Réponse: Nous sommes extrêmement préoccupés par les violations croissantes du cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh et par la poursuite du blocus du corridor de Lachin. Selon les informations disponibles, la situation humanitaire dans la région se détériore. Il est regrettable que la population du Karabakh soit privée de nourriture, de biens essentiels et de médicaments en raison de la coupure de l'approvisionnement. Cela va à l'encontre des accords trilatéraux conclus par les dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, y compris les dispositions de la Déclaration du 9 novembre 2020.
Nous appelons Bakou et Erevan à résoudre tous les problèmes exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, et la partie azerbaïdjanaise à débloquer le corridor de Lachin et à assurer la circulation sans entrave des citoyens, des véhicules et des marchandises à des fins civiles à travers ce corridor.
Quant aux actions des forces russes de maintien de la paix, elles correspondront à l'évolution de la situation "sur le terrain" et seront certainement conformes aux accords conclus entre les trois parties.
Question: L'Azerbaïdjan exige le désarmement de l'armée de défense de l'Artsakh et d'autres structures de sécurité de la république, bien que cela ne figure pas dans la déclaration du 9 novembre 2020. Or, Bakou lui-même viole grossièrement les dispositions de la déclaration trilatérale. Quelle est l'approche de Moscou sur cette question ? Et que compte faire la Russie pour lever le blocus de l'Artsakh et rétablir le plein fonctionnement de la déclaration du 9 novembre, à part des appels publics et non publics à l'Azerbaïdjan ? Le fait est que vous avez critiqué Emmanuel Macron pour ses propos sur la pression exercée sur Bakou, mais nous voyons que Bakou ignore les appels.
Réponse: Voyez-vous que Bakou ignore Macron ?
Question: Non. Même les appels de Moscou. Vous dites tout le temps que la Russie demande et appelle...
Réponse: J'ai tout dit sur les déclarations de Macron. S'il n'avait pas fait autant de déclarations, il n'y aurait pas eu autant de problèmes. C’est également le cas des déclarations de ceux qui se disent médiateurs et qui ne le sont pas. Nous comprenons parfaitement les mécanismes de ces déclarations du président français. Je pense que vous les comprenez également.
Nous nous rendons également compte, et nous le disons publiquement, qu'ils ne sont pas profondément immergés dans le problème pour participer en tant que véritables médiateurs. Ils ne possèdent aucune des qualifications nécessaires pour traiter spécifiquement cette question très difficile, cruciale et problématique.
En ce qui nous concerne, nous maintenons des contacts avec les parties azerbaïdjanaise et arménienne afin de désamorcer la situation dans la région. Ces contacts se poursuivent au niveau politique et par l'intermédiaire du contingent russe de maintien de la paix. Beaucoup dépend des parties elles-mêmes, de leur volonté politique et de leur volonté de se rencontrer à mi-chemin. Pour notre part, nous faisons tous les efforts nécessaires.
Question: Arayik Harutyunyan, le président de l'Artsakh, a récemment déclaré que la reddition anticipée de Berdzor, Sus et Aghavno dans le corridor de Lachin en août dernier – qui a été contraire aux dispositions de la déclaration trilatérale du 9 novembre – a eu lieu sur la proposition des forces de maintien de la paix russes, afin d'éviter des hostilités avec l'Azerbaïdjan. Est-ce le cas ? Pourquoi la partie russe tente-t-elle de résoudre tous les différends et conflits en obtenant des concessions de la partie arménienne et ne peut-elle pas obtenir de Bakou qu'il remplisse les conditions de la déclaration tripartite du 9 novembre ?
Réponse: Nous ne connaissons pas les déclarations que vous avez mentionnées. Nous ne connaissons pas non plus les fonctions que vous avez mentionnées, et je ne les commenterai donc pas. En ce qui concerne les modifications du tracé du corridor de Lachin, je peux dire qu'elles sont intervenues à la suite d'un accord conclu dans le format trilatéral, comme le stipule la déclaration du 9 novembre 2020.
Il me semble que sur cette question particulière, il est tout simplement injuste de parler d'actions incohérentes ou d'actions d'un seul pays ou de deux pays sans tenir compte de l'avis de l'un ou l'autre des membres de la troïka.
Question: Que pensez-vous du récent cycle de négociations de trois jours aux États-Unis entre les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie en vue d'un accord de paix ? Un nouveau cycle de négociations est-il possible avec la médiation du ministre russe des Affaires étrangères ?
Réponse: Nous nous félicitons des progrès réalisés dans les pourparlers sur l'accord de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, comme nous nous félicitons de toutes les mesures positives prises dans ce sens. La partie russe poursuivra ses efforts pour rapprocher les approches des deux parties. La visite dans la région du représentant spécial du ministre pour la normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, Igor Khovaïev, est prévue dans un avenir proche. Si des informations sur une éventuelle réunion trilatérale apparaissent, nous ne manquerons pas de vous en informer.
Question: Votre commentaire sur le retour des Etats-Unis à l'UNESCO a été publié sur le site du MAE le 3 juillet. Vous avez parlé du risque de voir l'UNESCO déstabilisée par les Etats-Unis et du risque de son "ukrainisation artificielle". Quels exemples d'"ukrainisation artificielle" attendez-vous et quels sont les risques posés par des activités destructrices ?
Réponse: Permettez-moi d'expliquer ce qu'est l'"ukrainisation artificielle". La situation autour de l'Ukraine, compte tenu de ses multiples composantes et du fait qu'elle n'est qu'une manifestation de la guerre hybride, est naturellement le sujet central de toutes les plateformes de discussion. C'est le principal point d'attraction de l'attention de l'ensemble de la communauté internationale. Lorsque nous parlons d'"ukrainisation artificielle", nous parlons du fait que ces mécanismes et structures internationaux, ces instruments existants pour résoudre des problèmes absolument concrets et substantiels, sont artificiellement remplis par le thème de l'Ukraine. Toutefois, il ne s'agit pas de trouver une issue à la situation, mais de soutenir, comme on dit en Occident, la "rhétorique", l'idéologie du soutien total au régime de Kiev et d'imposer à tous les autres une vision occidentale de la situation. Par exemple, le sujet des soins de santé est abordé, or quelqu'un (les représentants du monde occidental, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France) commence à parler de la situation en Ukraine non pas dans le contexte des soins de santé ou de ce qui s'y passe, mais en en faisant un "ajout politique". Quand j’étais petite, il y avait la notion de produits vendus "en sus". Lorsqu'il y avait pénurie de marchandises, vous pouviez obtenir une denrée rare mais on vous disait que vous deviez acheter quelque chose dont vous n'aviez pas besoin "en sus". Si vous vouliez acheter un livre intéressant, on vous imposait un livre inutile "en sus". Si vous vouliez acheter un produit rare, on vous imposait un produit non désiré "en sus", et vous étiez obligé de l'acheter, il n’était pas gratuit. C'est la même chose en l’occurrence. Le sujet de l'Ukraine est imposé par l'Occident "en sus" de tout ce que la communauté internationale discute et tente de résoudre, comme un "ajout politique". C'est inacceptable. Cela tue tout le travail.
En ce qui concerne l'approche de Washington envers la situation de l'UNESCO. Il s'agit là d'un autre exemple typique de la pensée conflictuelle. Pensez-y : c'est la même histoire. Nous venons de parler de "l'ukrainisation forcée", et ici nous avons l'imposition de la sinophobie et l'utilisation des mécanismes existants pour s'opposer à quelqu'un. Comment cela est-il possible ? Un pays devrait entrer dans une organisation dont il a été ou veut être membre avec des intentions constructives, avec le désir de créer, d’élaborer, d'ajouter de la valeur et de donner un résultat positif. Mais ce sont les États-Unis qui professent la "logique de la destruction", selon laquelle ils seront partout où ils peuvent contrer quelqu’un. En l’occurrence, ils vont contrer la Chine.
Je voudrais souligner que ces plans sont en contradiction avec les idéaux et les principes de l'UNESCO elle-même. L'Organisation a été fondée pour "contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l'éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d'assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion", comme le stipule son Acte constitutif. C'est écrit dans l'Acte constitutif de l'UNESCO. Les États-Unis arrivent et disent qu'ils ont décidé de "jouer" contre la Chine et qu'ils ont un besoin urgent d'être présents à l'UNESCO, même s'ils ont une dette énorme de 600 millions de dollars. Les États-Unis disent qu'ils pourraient demander au Congrès de payer pour leur précédent séjour au sein de l'organisation, mais ce n'est pas certain. En ce qui me concerne, il s'agit d'une possession démoniaque.
Nous n'excluons pas que, outre la sinophobie inhérente à la diplomatie américaine, des considérations antirusses aient également joué un rôle majeur dans le retour précipité des États-Unis. À cet égard, nous nous attendons à une nouvelle poussée d'"ukrainisation" dans l'ordre du jour de la Convention, du programme et des organes directeurs de l'UNESCO, y compris son Conseil exécutif. Je n'exclus rien dans un avenir proche. Il y aura toutes sortes de "miracles" dans ce sens.
En ce qui concerne la Russie, nous adhérons par tradition à la position constructive et dépolitisée dans le cadre de nos activités menées au sein de l'UNESCO, visant à construire une coopération véritablement multilatérale, inclusive et professionnelle sur un large éventail de questions relatives à l'éducation, à la science, à la culture, aux sports, à la communication et à l'information. Contrairement aux Anglo-Saxons, la diplomatie multilatérale russe n'a pas pour habitude ni pour tradition de "contrer" quelqu'un.