Украина
Commentaire du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères concernant le 5e anniversaire du coup d’État en Ukraine et ses conséquences
Après le coup d’État de 2014, ouvertement soutenu par les États-Unis et plusieurs pays occidentaux, l'Ukraine s'enfonce toujours plus profondément dans l'abîme du chaos politique, de la corruption, de l'arbitraire juridique et du déchaînement du nationalisme agressif.
Ces cinq dernières années, le pays a été frappé par une vague de violence et de crimes commis pour des raisons politiques et idéologiques. Dans la plupart des cas, ils ne font pas l'objet d'une réaction juridique appropriée. L'"affaire des snipers" sur le Maïdan n'a pas fait l'objet d'une enquête objective. La tragédie d'Odessa (mai 2014) n'a pas été élucidée.
Contrairement aux déclarations sur son attachement aux idéaux démocratiques, au respect des droits et des libertés de l'homme, l'Ukraine a de facto ouvert la chasse à tous ceux qui ont leurs propres opinions, différentes de la position officielle. De nombreux médias et journalistes indépendants ukrainiens subissent des persécutions et des répressions. C'est notamment le cas du rédacteur en chef de RIA Novosti Ukraine, Kirill Vychinski.
Les attaques contre les militants des droits de l'homme et les personnalités publiques sont devenues régulières. D'après les informations d'Amnesty International et de Human Rights Watch, plus de 50 crimes visant des activistes civils ont été recensés.
Le scandaleux site ukrainien Mirotvorets, où sont rassemblées les informations personnelles de plus de 120 000 personnes qui désapprouvent la politique de Kiev, est toujours actif.
Kiev continue de cultiver sciemment la division ethnique et idéologique de la société. Le chauvinisme belliqueux et la xénophobie sont élevés au rang de politique officielle. Les complices des nazis et les collaborationnistes - Stepan Bandera, Roman Choukhevitch, Evgueni Konovalets, Andreï Melnik, etc. - sont glorifiés au niveau de l’État. Selon le rapport annuel du ministère israélien pour les Diasporas, l'Ukraine est devenue un leader incontestable en matière d'antisémitisme et d'intolérance envers les personnes d'origine juive.
La situation liée à la discrimination des droits et des libertés linguistiques, éducatifs et culturels de la population russophone et des minorités nationales de l'Ukraine est sans précédent.
Kiev s'ingère perfidement dans la vie ecclésiastique du pays et bafoue grossièrement la liberté de religion, de choix de confession et les sacrements de la foi. Par la création de ladite "Église orthodoxe ukrainienne", les autorités ont aggravé la scission au sein de l'orthodoxie locale, et les Ukrainiens ont été divisés en "bons" et "mauvais". Le feu vert a été donné au partage violent de la propriété ecclésiastique et à la suppression de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique. Ses prêtres sont ouvertement menacés de violences physiques. Ainsi, le nationaliste acharné Dmitri Iaroch, député et conseiller du président ukrainien, incite publiquement à la "chasse aux curés moscovites" et note perfidement qu'ils seront "éliminés avec amour" car les "Ukrainiens sont miséricordieux" par nature. Ces déclarations provocantes sont lourdes de conséquences, qui pourraient aller jusqu'au déclenchement d'une guerre religieuse sanglante.
Tout cela se déroule sur le fond du conflit armé qui couve dans le Donbass. A tout moment, Kiev est prêt à lui redonner une nouvelle vigueur afin d'essayer de reprendre le contrôle de la région, sans se soucier des victimes. Selon l'Onu, le nombre de morts a dépassé 12 000 personnes depuis le début des activités militaires en avril 2014, des centaines de personnes sont portées disparues, et des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de devenir des déplacés internes. Les autorités ukrainiennes maintiennent le blocus commercial, économique, énergétique et de transport du Sud-Est, ce qui aggrave la situation humanitaire déjà difficile dans cette région.
Le nihilisme juridique et l'anarchie qui règnent en Ukraine ne font pas l'objet d'une réaction appropriée des partenaires occidentaux, ce qui ne fait qu'inciter le régime au pouvoir à entreprendre de nouvelles démarches antidémocratiques, ainsi qu'à violer les normes morales et de comportement civilisé. Sans la moindre gêne, Kiev poursuit la pratique vicieuse de ségrégation de ses propres citoyens en reniant ceux qui ont été contraints de partir en Russie pour gagner leur vie. A cause de la lubie des autorités, des millions d'Ukrainiens se trouvant dans notre pays ont été tout à coup privés de leur droit constitutionnel de voter à l'élection présidentielle ukrainienne dans les représentations diplomatiques de l'Ukraine en Fédération de Russie.
De la même manière, sans appel, les autorités ukrainiennes interprètent leurs propres engagements internationaux au sein de l'OSCE en interdisant aux observateurs russes de la mission de surveillance du BIDDH de participer à l'observation des processus électoraux sur le territoire ukrainien.
Nous appelons une nouvelle fois l'Onu, l'OSCE et le Conseil de l'Europe à formuler une appréciation claire des événements en Ukraine, à appeler son gouvernement à revenir dans le champ juridique et à respecter rigoureusement ses engagements internationaux. Les conséquences du refus de Kiev de respecter ces normes pourraient être irréversibles tant bien pour l'Ukraine que pour l'Europe dans l'ensemble.