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Allocution de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la présentation du Département du partenariat avec l'Afrique, Moscou, 4 février 2025

Chers amis,

Chers collègues,

Vos Excellences!

Je souhaite tous vous saluer à la cérémonie d'aujourd'hui. Je transmets mes remerciements aux collègues des pays africains pour avoir si chaleureusement répondu à notre invitation.

L'événement d'aujourd'hui est une occasion vraiment marquante. Merci encore d'être venus célébrer avec nous cet événement important, à savoir la création au Ministère russe des Affaires étrangères du Département du partenariat avec l'Afrique. La décision de sa création reflète l'importance que les autorités de la Russie accordent au développement de la dimension africaine de notre politique étrangère. Cette priorité est inscrite dans le Concept de politique étrangère approuvé par le Président russe Vladimir Poutine en mars 2023. Elle devient de plus en plus significative dans nos actions pratiques sur la scène internationale.

En la Russie, les amis africains ont toujours eu un ami et partenaire fiable et compréhensif. L'amitié et le partenariat entre nous plongent leurs racines dans une longue histoire. Notre pays a soutenu désintéressement les Africains dans leur lutte héroïque contre les métropoles coloniales pour la liberté et l'indépendance, a aidé à l'établissement de jeunes États, au développement économique, au renforcement des capacités de défense, à la formation des cadres nationaux et à la résolution des objectifs sociaux les plus complexes.

Vous pouvez vous rafraîchir la mémoire sur les étapes historiques clés de nos relations en consultant les documents présentés à l'exposition, les photographies des archives du Ministère des Affaires étrangères sur la coopération de la Russie avec les États africains, depuis la période soviétique jusqu'à aujourd'hui, ainsi que sur l'histoire de l'orientation africaine, la structure et les activités de notre Ministère dans son ensemble.

Aujourd'hui, les Africains jouent un rôle de plus en plus important dans la politique et l'économie mondiales, et participent activement à la résolution des problèmes internationaux. La voix collective des pays africains dans les affaires mondiales devient de plus en plus forte et claire. La Russie soutient constamment le renforcement des positions de l'Afrique dans le monde multipolaire qui se forme objectivement sous nos yeux et doit s'appuyer sur les principes de la Charte de l'ONU dans leur ensemble et leur interconnexion.

Actuellement, nos collègues occidentaux sont concentrés sur l'infliction d'une "défaite stratégique" à mon pays par les mains des Ukrainiens, qu'ils approvisionnent en armements modernes pour frapper la Fédération de Russie, pour défendre un régime ouvertement nazi. Un régime qui a interdit tout ce qui est russe, de la langue à la culture, cherche à exterminer la mémoire historique des personnes qui ont créé le Donbass, la Nouvelle-Russie, développé ces terres, à exterminer non seulement l'histoire, mais aussi la mémoire des héros qui ont donné leur vie pour la libération de ces terres de l'occupation fasciste. Dans ce contexte, nos "collègues" occidentaux, parlant des principes de la Charte de l'ONU, exigent le respect du principe de l'intégrité territoriale, oubliant consciemment ses autres principes, notamment l'égalité souveraine des États, l'égalité des droits et l'autodétermination des peuples. Ces principes n'ont jamais été respectés par l'Occident moderne. Je souligne que c'est précisément le principe d'autodétermination des peuples qui était à la base de la décolonisation du continent africain. Il est fondé sur les décisions de l'ONU, dans l'adoption desquelles notre pays a joué un rôle décisif et initiateur.

Les Africains, à un certain stade de l'oppression coloniale, ont décidé qu'ils ne pouvaient pas vivre sous la "direction" des gouvernements des métropoles qui ne représentaient pas les intérêts des peuples africains. De même aujourd'hui, le régime de Kiev ne peut pas prétendre représenter les intérêts des peuples du Donbass et de la Nouvelle-Russie, ni les intérêts de la population de nombreuses autres parties de l'Ukraine.

Nous soutenons l'aspiration de nos amis africains à obtenir une "résidence permanente" au Conseil de sécurité de l'ONU, nous respectons les décisions prises à cet égard par les Africains - le Consensus d'Ezulwini et la Déclaration de Syrte. Nous saluons le développement réussi des structures d'intégration qui se renforcent sur le continent. Nous soutenons le désir de nos amis de déterminer leur propre destin, agissant selon le principe "des solutions africaines aux problèmes africains".

Aujourd'hui, la coopération russo-africaine, que le Président Vladimir Poutine a qualifiée de stratégique dans son article "La Russie et l'Afrique: unir nos efforts pour la paix, le progrès et un avenir prospère", atteint un niveau qualitativement nouveau. Il est difficile de surestimer l'importance des premier et deuxième sommets Russie-Afrique, ainsi que de la première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique qui s'est tenue en novembre dernier. Nous travaillons avec nos amis africains à la mise en œuvre pratique des accords conclus, en nous appuyant sur le Plan d'action adopté à Saint-Pétersbourg à l'été 2023.

Beaucoup a déjà été fait, mais il reste encore plus à faire. Bien que le montant de la coopération commerciale et économique soit en croissance (25 milliards de dollars en 2024), il ne correspond pas encore au potentiel existant. D'autres partenaires de l'Afrique affichent des chiffres nettement plus élevés. Ils nous inspirent à rechercher de nouveaux projets mutuellement avantageux qui renforceront les fondations matérielles de notre partenariat stratégique. Il y a ici de nombreuses perspectives, notamment dans les domaines de l'énergie, de la création de chaînes logistiques de transport, de la formation d'un système fiable de règlements mutuels dans les domaines de haute technologie, y compris l'exploration spatiale, les technologies numériques et l'énergie nucléaire.

Nous sommes prêts à coopérer tant sur une base bilatérale qu'à impliquer dans notre travail des amis et des personnes partageant les mêmes idées de l'Union économique eurasiatique, de la CEI et de l'OCS. Dans le cadre des Brics, les positions de l'Afrique se renforcent. Je suis convaincu qu'elles continueront de s'élargir.

Nous accordons une grande importance au développement des liens entre les structures d'intégration eurasiennes et africaines. Il y a ici de bonnes perspectives. Les liens interparlementaires et interpartis se renforcent. Nous continuerons à soutenir les Africains dans la lutte contre le terrorisme, la création des structures nécessaires à cet effet, dans la garantie de la sécurité alimentaire, la lutte contre les épidémies et la formation de personnel qualifié.

Le nombre d'Africains étudiant dans notre pays, y compris aux frais du budget fédéral, augmente régulièrement d'année en année. Nous comptons sur des résultats significatifs d'ici la prochaine conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique. J'espère qu'elle se tiendra sur le continent africain, comme convenu par les chefs d'État, afin de préparer minutieusement le troisième sommet Russie-Afrique prévu pour 2026.

Je suis d'accord avec ceux qui parlent du retour de la Russie en Afrique. Bien que ce terme suscite certaines associations ambiguës. Je me souviens parfaitement qu'après l'effondrement de l'Union soviétique, plusieurs raisons étaient à l'origine de l'affaiblissement de nos liens et de l'intérêt pour le continent africain. L'une d'elles était objective, c'était la situation financière de l'Union soviétique et des États indépendants qui lui ont succédé, y compris la Fédération de Russie. Elle était absolument désespérée. Nous étions obligés de fermer des ambassades pour économiser l'argent destiné à la politique étrangère.

La deuxième raison était politique. Malheureusement, la direction de la Fédération de Russie, après que la Russie est devenue un État souverain (déjà hors de l'Union soviétique), considérait que les portes de la "civilisation occidentale" lui étaient grandes ouvertes et que tout le reste n'avait aucune importance. C'était une erreur stratégique. C'est maintenant reconnu par tous, y compris au niveau de l'État. Je vous assure que cela a servi de bonne leçon pour la génération actuelle des dirigeants russes et du peuple russe.

Nous sommes convaincus que l'Afrique est notre alliée naturelle dans notre travail commun pour faire respecter les principes de justice et d'égalité dans le monde, tel que s'inscrit dans la Charte de l'ONU.

C'est précisément pour cette raison qu'un autre département consacré aux affaires africaines a été créé au sein du Ministère, à savoir le Département du partenariat avec l'Afrique. Cette décision reflète notre ligne directrice visant à renforcer les liens multiformes dans différents formats avec les États du continent et, plus largement, avec les pays du Sud global, de la majorité mondiale.

Au sein du Ministère, tant ici à Moscou dans l'Administration centrale que dans nos représentations à l'étranger, nous réaffectons des ressources importantes des orientations précédemment consacrées à l'espoir que nos collègues occidentaux se comporteraient décemment et respecteraient le droit international. Mais tous ces espoirs se sont effondrés. C'est pourquoi nous réaffectons les ressources vers les secteurs diplomatiques les plus demandés, consacrés au travail avec les pays de la majorité mondiale. Ce travail se poursuivra.

Nous le coordonnons dans le cadre du Forum de partenariat Russie-Afrique. Ce sera l'objectif principal du Département. Mais au-delà de cela, il s'occupera du développement des relations avec l'Union africaine, d'autres organisations régionales et sous-régionales du continent, des groupes d'États et d'autres structures multilatérales.

Pour compléter le tableau, je dirais que les relations bilatérales ont aussi leur propre valeur intrinsèque et ces questions continueront d'être traitées par le Département du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (en ce qui concerne le nord du continent), ainsi que par l'ancien Département de l'Afrique, qui est maintenant renommé Département des États d'Afrique subsaharienne. Je pense que cette référence géographique plus précise contribuera à l'intensification efficace du travail de ce Département. Il sera entièrement consacré aux relations bilatérales. Le volume de son travail augmentera dans un avenir très proche, même du point de vue de la présence de nos ambassades. En 2024, des ambassades ont été ouvertes au Burkina Faso et en Guinée équatoriale. Dans un avenir proche, les ambassades au Niger et en Sierra Leone reprendront leurs activités. Pour la première fois, une ambassade de notre pays ouvrira au Soudan du Sud. L'ouverture de représentations diplomatiques en Gambie, au Liberia, dans l'Union des Comores et au Togo est prévue prochainement. Tout cela nécessite une grande attention et des ressources importantes. À cet égard, nous ressentons et recevons le plein soutien du Président Vladimir Poutine et du Gouvernement de la Fédération de Russie.

Maintenant, je voudrais conclure mon introduction et laisser le micro et cette tribune à la directrice du Département du partenariat avec l'Afrique, Tatiana Dovgalenko. C'est une dirigeante énergique (je n'ai pas peur de le dire, ce n'est pas un cliché, c'est un fait objectif) de la "nouvelle génération". Elle possède une expérience diversifiée en politique étrangère. Son dernier poste à l'étranger était celui de représentante permanente adjointe de la Russie auprès de l'Unesco. À ce poste, elle a habilement et efficacement défendu les idéaux d'une coopération internationale honnête et, dans l'intérêt de la cause, notamment de la coopération multilatérale, elle a dénoncé les tentatives malhonnêtes de subordonner les activités de l'Unesco en tant qu'organisation universelle aux intérêts d'une minorité agressive qui, sous la direction des États-Unis, du Royaume-Uni et avec le soutien des pays européens, tente ouvertement de "privatiser" les secrétariats des organisations internationales. Cette ligne est négative, nuisible pour toute la communauté mondiale et, malheureusement, elle se manifeste aussi à l'Unesco, qui était censée initialement promouvoir le rapprochement des peuples sur la base de la culture, de la science et de l'éducation.

Travaillant à Paris, Tatiana Dovgalenko a beaucoup fait pour renforcer notre coopération humanitaire et culturelle avec les États du Sud global et de l'Est, y compris avec les pays d'Afrique. Je ne doute pas que dans ses nouvelles fonctions, Tatiana Dovgalenko aura encore plus d'opportunités pour construire des partenariats avec nos amis africains et saura les utiliser efficacement, pour le bien et le renforcement de notre amitié et de notre coopération.

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