Народная Республика Бангладеш
Intervention et réponses aux questions des médias de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, à la conférence de presse conjointe à l'issue des négociations avec D. Moni, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, Moscou, le 6 avril 2011
Chers représentants des médias,
Aujourd'hui nous avons discuté beaucoup de questions concernant les problèmes internationaux et l'ordre du jour régional et, bien entendu, nos relations bilatérales avec Madame D.Moni, Ministre des affaires étrangères de la République populaire du Bangladesh. Un dynamisme très positif a été constaté sur le plan du développement du dialogue politique, tout comme du point de vue des perspectives de la coopération dans le domaine du commerce et de l'économie, des investissements, y compris la réalisation de plusieurs gros projets. L'année prochaine, on célèbrera le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos pays. Nous avons discuté les projets des contacts à des niveaux différents, appelés à donner une impulsion supplémentaire au renforcement ultérieur des liens traditionnellement amicaux entre la Russie et le Bangladesh.
Dans les problèmes de la coopération bilatérale, une attention particulière a été prêtée aux domaines comme l'énergie, le secteur pétrogazier, l'agriculture, le perfectionnement ultérieur de la base de droit. Nous travaillons sur toute une série de documents dont l'accord de coopération dans l'édification d'une centrale atomique sur le territoire du Bangladesh. Le texte de l'accord a été dйjà paraphé en février dernier, nous allons le préparer à la signature.
Je soulignerai le plus important de l'ordre du jour international : nos positions sur les problèmes essentiels du monde contemporain sont similaires. Cela concerne le besoin de respecter strictement le droit international et de renforcer le rôle central de l'ONU dans la solution des problèmes internationaux et régionaux et dans le règlement des conflits par voie diplomatique pacifique. Il a été décidé de faire des pas supplémentaires pour concrétiser et augmenter l'efficacité de la coopération bilatérale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme international et l'extrémisme, il a été entendu de consolider les mécanismes de notre interaction.
La partie russe a exprimé sa haute appréciation du rôle constructif, que joue le Bangladesh dans la cause de l'approfondissement des processus d'intégration en Asie du Sud, dans le règlement des problèmes surgissant sur le sous-continent, dans l'esprit de bon voisinage et de solidarité. Nous estimons que ces approches sont aujourd'hui demandées dans toutes les régions du monde, plus particulièrement compte tenu de l'actualité de la tâche de stabiliser le plus rapidement possible la situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
Je crois que les pourparlers d'aujourd'hui nous ont aidés à avancer dans les rapports Russie-Bangladesh sur toutes les pistes.
Question: Comment pourriez-vous commenter les déclarations du chef de l'état-major du Conseil provisoire libyen sur le mécontentement des rebelles concernant les actions de l'OTAN sur le territoire de la Libye, en particulier que si l'alliance continue d'agir de la sorte sans garantir la protection de la population civile, ils seront obligés de s'adresser encore une fois au Conseil de Sécurité de l'ONU ?
La deuxième question porte sur l'aggravation de la situation au Yémen. L'opposition et l'administration du Yémen sont tombées d'accord sur la tenue des négociations avec la médiation des pays de la zone du Golfe. Cette rencontre devra avoir lieu en Arabie Saoudite. Quelle est votre attitude au fait, que l'opposition et l'administration du Yémen se mettront autour de la table des négociations ?
S.V.Lavrov: Comme tous les diplomates responsables, je ne peux qu'avoir une attitude positive envers le que l'opposition et l'administration du Yémen se rencontrent. Nous nous sommes toujours prononcés pour un dialogue dans le règlement des problèmes au Yémen, dans tout autre pays de la région et, proprement dit, dans les autres pays du monde. Nous étions très préoccupés par l'évolution des événements au Yémen et dans certains autres états, cependant nous avons toujours appelé à la discussion entre les parties. Il est clair que les réformes dans la plupart de ces pays sont indispensables, on ne peut plus tarder à les effectuer, que la population veut des pas plus actifs visant la résolution des problèmes socioéconomiques et la garantie du pluralisme politique. Or, il faut en parler autours d'une table de négociations. On ne peut pas l'imposer par la force militaire. C'est pourquoi nous espérons que le rôle de médiateur du Conseil de coopération des états arabes du Golfe sera demandé et aboutira à des résultats concrets.
En ce qui concerne le problème de la Libye, nous avons entendu les appels de l'opposition adressés à l'OTAN pour qu'elle la soutienne plus activement. S'il s'agit de que ceux qui doivent garantir le régime de la zone d'exclusion aérienne protègent la population civile, comme l'exige la résolution du Conseil de la Sécurité, c'est une chose. Et c'en est tout à fait une autre, si les appels adressés à l'OTAN signifient la demande d'assurer le soutient militaire des forces armées des rebelles. Cela sera dйjà l'ingérence dans la guerre civile, ce qui n'a pas été autorisée par le Conseil de Sécurité. Nous voulons voir clair ce qui se cache derrière ces appels, et, certes, apprendre ce qu'en pensent les pays, qui ont endossé la responsabilité de l'exécution de cette résolution du Conseil de Sécurité.
A propos de la discussion du problème libyen au CS de l'ONU. Indépendamment de la nature des appels provenant de Benghazi ou de Tripoli, le Conseil de Sécurité doit et va examiner le sujet libyen sur la base régulière. Premièrement, en adoptant la résolution 1973, le Conseil de Sécurité a entériné le mandat approprié dont se servent maintenant les pays de l'OTAN et de plusieurs autres états. Ils sont tenus responsables de rapporter l'exécution de ce mandat aux séances du Conseil de sécurité. Deuxièmement, le Secrétaire Général de l'ONU a un Envoyé spécial pour la Libye, qui s'occupe des problèmes humanitaires aussi bien que politiques de la crise actuelle. C'est l'ancien Ministre des affaires étrangères de la Jordanie, M. A. al-Khatib. Avant-hier encore il a parlé à la Séance du Conseil de Sécurité des ses premières impressions du voyage en Libye. Il doit présenter régulièrement de tels rapports et parler, ceci dit, non seulement du côté réel de l'affaire – et il y a là pas mal de choses que nous voudrions clarifier – mais raconter aussi, comment il accomplit la mission consistant à contribuer à la normalisation de la situation pour la diriger vers la piste politique.
Sûrement, il nous serait important à tous de connaître la position de la Ligue des états arabes qui, proprement dit, s'est adressée au Conseil de Sécurité pour demander l'instauration de la zone d'exclusion aérienne, et de l'Union Africaine (U-), qui a adopté également toute une série de décisions concrètes sur la Libye, y compris la création du Comité spécial, composé des Présidents des cinq états africains, concernant le développement actuel de la situation. Le Comité de l'UA entend aller en Libye, visiter l'est aussi bien que l'ouest et voir comment cette Union dont la Libye est membre, peut contribuer à la stabilisation de la situation. Pour le moment, à cause des actions militaires, le Comité en question ne peut pas s'y rendre, mais nous croyons absolument juste l'appel des africains adressé à ceux qui assurent le régime de la zone d'exclusion aérienne de prendre les mesures nécessaires pour réunir les conditions pour un tel voyage.