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Sténogramme de l'interview de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, accordée aux représentants des médias azéris, Moscou, le 27 août 2010

Question: Quelles questions essentielles seront discutées au cours de la future visite de D.A.Medvedev, Président de la Fédération de Russie, en Azerbaïdjan? Quelles sont les priorités de l'ordre du jour actuel des relations bilatérales, quelles sont les perspectives de la coopération multiforme entre l'Azerbaïdjan et la Russie?

Réponse: Nous considérons l'Azerbaïdjan en tant que notre partenaire stratégique important au Caucase du Sud et dans la région de la mer Caspienne. Nos rapports sont en hausse. Ils sont diversifiés, c'est pourquoi toue la gamme des ces rapports est traditionnellement discutée pendant le rencontre des deux dirigeants. Je suis persuadé qu'il en sera ainsi cette fois encore. Les relations personnelles chaleureuses entre les Présidents russe et azéri constituent un facteur important de l'avancement de notre partenariat.

La signature du Traité sur la frontière d'état et du document qui va avec - l'Accord sur l'utilisation rationnelle des ressources d'eau du fleuve Samour - sera le sujet principal de la visite actuelle. Le travail à ces documents importantissimes a été mené au cours de ces dernières années. Je ne crois pas dévoiler un très grand secret en disant que D.A.Medvédev et I.G.Aliev ont fait un apport personnel particulier à cette affaire. Ils ont examiné en détail les principes, qui ont permis finalement d'aboutir à un accord approprié au cours de la rencontre de l'année précédente à Bakou, ce qui a servi de base à la préparation du document légalement contraignant.

Sûrement, les problèmes de la coopération économique en tant que fondations de notre partenariat occupent une place très importante à tous les sommets, au cours de toutes les négociations. Malgré la crise, qui, certes, a touché nos liens commerciaux et économiques, la situation est en train de se redresser. Les échanges commerciaux commencent à s'intensifier. Il y a de bons projets d'investissement, qui continuent de se réaliser avec succès dans l'industrie, le transport et le domaine bancaire. Je suis persuadé que les présidents feront un tour d'horizon de principe de la situation dans ces domaines, et, le cas échéant, donneront une impulsion politique à telles ou telles autres pistes de notre coopération.

 En ce qui concerne les liens humanitaires. C'est un domaine qui est de fait très important pour les simples gens – citoyens de la Russie et de l'Azerbaïdjan. Cette année nous avons commencé un nouveau projet très important. Le forum consacré aux problèmes humanitaires s'est tenu à Bakou. Il a été décidé de l'organiser annuellement sous le patronat des présidents de nos pays.

A partir de l'année passée, une filiale de l'Université d'Etat de Moscou Lomonossov est ouverte à Bakou. Le centre russe de la science et culture, la Maison du livre russe ont été ouverts. Tous cela, aide évidemment à faire avancer le plus activement les liens culturels et humanitaires, je considère donc les perspectives de notre coopération comme très positives. La participation à ces rapports d'un nombre toujours croissant des régions de la Fédération de Russie, qui consolident leurs liens avec les partenaires de l'Azerbaïdjan, est également une circonstance importante. Une telle interaction sur toutes les pistes que j'ai mentionnées répond sans aucun doute aux intérêts de nos peuples et à ceux du renforcement de la stabilité au Caucase du Sud et dans la région Caspienne. J'ajouterai également qu'en plus des rapports bilatéraux, les Présidents examineront sûrement la problématique régionale aussi bien qu'internationale, l'état de nos liens de partenariat, de notre coopération commune au sein des organisations internationales en Europe et au niveau universel, plus particulièrement dans le cadre de l'ONU.

Question: Au cours de la récente visite d'état du Président de la Russie D.A.Medvedev à Iérevan a été signé le protocole sur la prolongation de la validité du Traité interétatique sur la base militaire russe en Arménie. Comme l'a déclaré le Président de la Russie lors de la conférence de presse consacrée aux résultats des négociations officielles, ce protocole «vise le maintien de la paix et de la sécurité au Caucase du Sud et en Transcaucasie en général». Quelle sera l'influence de ce protocole sur l'équilibre militaire des forces dans la région, est-ce que les principes fondamentaux du TFC ne seront pas violés ? Outre cela, quelles menaces potentielles pour Arménie la Russie voit-elle dans la région, et contre qui a-t-elle l'intention de la défendre ?

Réponse: Le protocole dont vous avez parlé prolonge de 49 ans la validité de l'accord sur le séjour de la base militaire russe sur le territoire de l'Arménie. Rien de plus. Il ne modifie ni les fonctions de la base militaire russe en Arménie, ni ses effectifs, qui y font leur service, ni le nombre d'armes, qui se trouvent à cette base. C'est pourquoi on ne peut pas parler des changements quelconques que ce protocole peut apporter à l'équilibre des forces dans la région. On ne peut pas dire non plus que la prolongation de 49 années des fonctions actuelles et des paramètres de la base militaire russe voile quelques accords que ce soit. La garantie des intérêts de la Fédération de Russie constitue l'objectif principal de la base militaire russe. Le maintien de la stabilité au Caucase du Sud et dans la région Caspienne entrent, sûrement, dans le cercle de ces intérêts. Cet objectif initial a été assigné à la base militaire russe, lorsque le traité approprié a été signé. Cet objectif n'a aucunement changé avec la prolongation de cet accord de 49 prochaines années.

Question: La Fédération de Russie est depuis plusieurs années dйjà coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le règlement du conflit au Haut Karabakh et déploie les efforts pour régler ce problème, mais malheureusement, il n'y a pas de résultats visibles pour le moment. Quels pas ultérieurs votre pays peut-il faire dans cette direction ?

Réponse: Peut-être que les résultats ne sont pas visibles, parce que le travail est mené en régime confidentiel. Mais en tant que participant à ce travail, je peux vous dire que les résultats sont quand même là, peut-être pas perceptibles pour le large public. Durant les années où la Russie participe à l'activité des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE avec nos partenaires américains, français, durant les années où la Russie cherche de façon autonome à aider le rapprochement des positions de toutes les parties dans le lit de la position de ce groupe, une réduction importante des litiges a eu lieu. Le travail qui se poursuit aujourd'hui aux principes soi-disant «de base » a apporté certains résultats sur le plan de formules concertées, qui peuvent à l'étape actuelle permettre de fixer l'entente des parties. Cela ne signifie nullement, qu'une fois le travail aux principes de base terminé, tout sera tout de suite résolu. Les Parties participent à ce travail, partant du fait qu'après les principes de base, dans tous les cas, il faudra préparer un document juridique – un accord de paix. Certainement, cela demandera d'entrer plus en détail. Néanmoins, les principes de base en tant que document politique auraient une très grande importance, puisqu'ils montreraient l'orientation à l'obtention de l'entente sous le plan politique. C'est bien à quoi nous essayons de contribuer. La Russie, vous le savez, avant tout à l'intiative de D.A.Medvédev, Président du pays, a tâché au cours de deux dernières années de faire apporter de façon supplémentaire une contribution personnelle- de notre dirigeant à la recherche de l'accord. Au cours des deux dernières années, six rencontres entre les Présidents de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie ont eu lieu. Cette année se sont déroulées deux rencontres – en janvier à Sotchi et en juin à Saint-Pétersbourg. Finalement, on n'a pas réussi à s'entendre sur tout ce qui concerne le projet des principes de base, mais pour une grande partie du texte cependant, il y a la compréhension, que nous avons pratiquement concerté les formules de compromis. Nous avons proposé une chose très simple. Fixer deux ou trois questions comme celles qui demandent une discussion ultérieure, qui ne font pas encore le sujet des formules concertées. Ensuite, noter précisément qu'aucune entente finale n'est possible sans la réponse à ces deux questions. A l'étape actuelle, cela permettrait de fixer le progrès obtenu sur la grande majorité du texte et montrer dans le même temps, que ce problème se maintient et qu'il y a deux ou trois problèmes concrets, qui demandent des efforts supplémentaires, et de consacrer sous cet aspect ce qui a été atteint au jour d'aujourd'hui. Nous y avons été soutenus par les coprésidents. Nous espérons qu'une telle approche réaliste sur la base de l'évaluation pragmatique de la situation actuelle sera finalement approuvée. En tout cas, nous allons continuer notre travail. Je répéterai que l'approbation des principes de base maintenant, avec la fixation des deux ou trois points non concertés pour le moment, enverrait un signal politique très important, attendu par la communauté internationale, en Europe, que les leaders de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan aspirent sûrement au règlement du conflit, à son règlement pacifique, ce dont les coprésidents ont parlé à maintes reprises et dont parle la déclaration soi-disant de Meindorf, signée par les Présidents de la Russie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.

 Je noterai encore une question de principe : à la rencontre du 17 juillet dernier à Alma-Ata «en marge» de la rencontre ministérielle de l'OSCE les coprésidents ont diffusé une déclaration conjointe, ayant noté que pour le moment, les efforts déployés par les parties n'ont pas permis d'obtenir le résultat. Ce sont précisément les parties en conflit qui doivent s'entendre. Les coprésidents ne pourront ni seuls, ni par deux ou trois, ni au niveau des ministres, ni au niveau des présidents résoudre ce problème pour l'Arménie et l'Azerbaïdjan. C'est pourquoi notre position a toujours consisté en ce que nous sommes prêts à utiliser nos possibilités, nos capacités intellectuelles, pour aider à chercher une entente. C'est seulement les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan qui peuvent la trouver.

 Question: Le problème du statut de la mer Caspienne est toujours dans un état suspendu – la Russie, à cause des accords dйjà obtenus avec l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan, a diminué quelque peu son activité. Est-ce que cela signifie que Moscou se limite à un rôle d'observateur ?

 Réponse: Non, pas du tout. Je pense que cette évaluation de notre position n'est pas la bonne. Nous avons, il est vrai, obtenu l'accord avec l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan – nos voisins caspiens – sur la façon à partager le fond. Alors que le plan d'eau et l'espace aérien au dessus de ce territoire ne sont pas encore partagés. C'est précisément cela qui doit devenir le sujet de la Convention sur le statut de la mer Caspienne, à laquelle nous continuons activement de travailler. Naturellement, nous n'existons pas dans le vide juridique, puisque tant qu'il n'y a pas de convention qui fixe le statut juridique de la Mer Caspienne conformément au droit international, les traités irano-soviétiques des années 1921 et 1940 continuent d'agir. Maintenant, évidemment, la signature de la Convention définitive devient d'actualité, ce qui est définie, avant tout, par le fait que trois nouveaux états existent sur la mer Caspienne depuis dйjà presque 20 ans. Aujourd'hui il y a cinq états côtiers au lieu de deux. Il faut sûrement chercher une entente, qui garantisse les intérêts de tous les pays côtiers caspiens. La convention doit le faire.

Nous partons du fait, que toutes les particularités de la mer Caspienne étant, il est important de s'entendre au plus vite sur les problèmes qui touchent à l'utilisation de la mer Caspienne, à la protection de ses ressources, règlent les problèmes de la navigation et de la pêche, de la mise en valeur de ses ressources minérales, la protection de l'environnement. Il faut le faire de manière à ne pas créer de problèmes pour ce plan d'eau fragile sur le plan écologique. Le problème n'est pas que d'aucuns sont moins actifs que les autres, mais que certains de nos voisins caspiennes proposent d'étendre la juridiction nationale sur la zone côtière de la longueur qui ne laissera pratiquement pas de mer libre. C'est peut-être excessif, puisque, même si l'on prend l'océan mondial, la Convention de l'ONU sur le droit de la mer prévoit l'étendue des eaux territoriales de douze milles maximum. La mer Caspienne n'est en général pas une mer ouverte. C'est un plan d'eau clos. Il doit jouir d'un régime spécial, qui en tiendrait compte, avant tout du point de vue de son utilisation rationnelle et attentionnée. Nous sommes prêts aux compromis, prêts à reconnaître le besoin de l'existence de la ceinture territoriale nationale, mais, certes, compte tenu de ce que la liberté de la navigation ne doit pas être mise en question, comme le prévoit en fait le droit international, et compte tenu de ce qu'on ne peut pêcher en mer Caspienne qu'en y laissant du poisson au lieu de la faire disparaître. Ce sont les questions difficiles. Certes, leur règlement exige de la patience. Concernant l'activité ou la passivité, je peux dire que c'est bien à l'initiative de la Russie que nous avons réussi au prix de gros efforts à lancer le processus, qui se passe sous la présidence azéri, de préparation des accords sur les problèmes de la sécurité en mer Caspienne. Nous espérons que sous très peu nous pourrons terminer ce travail, et que l'Accord peut être signé au prochain sommet caspien, qui aura lieu cette fois à la capitale de l'Azerbaïdjan.

La deuxième initiative russe, de l'actualité de laquelle nous sommes absolument persuadés, est la création de l'Organisation de la coopération économique caspienne. Il y a deux ans à Astrakhan a eu lieu la première conférence de coopération économique des états caspiens. Nous croyons qu'il y a toutes les raisons pour examiner les problèmes qui nous unissent, concernant la coopération, le commerce, le transit et plusieurs autres choses, dans le cadre de la structure, qui serait légère, assez souple, mais qui permettra de parler au format quintipartite sur les projets, qui exigent cette coopération multilatérale. Donc, j'espère l'avancement dans les problèmes de la mer Caspienne aussi. Ce sujet est très important, d'autant plus compte tenu de ce que plusieurs états non caspiens seraient enclins à se servir du caractère inachevé de plusieurs problèmes juridiques pour faire avancer ici leurs intérêts sans tenir toujours compte des intérêts des états caspiens.

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