Le 20 novembre dernier, la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, dans une interview accordée à une station de radio locale s'est à nouveau emportée en critiques grossières, devenues coutumières, contre la Russie, en allant jusqu'à qualifier notre pays d'«un Etat terroriste», dans le contexte des événements ukrainiens. Elle a également appelé, sans ambages, à un soutien, y compris un soutien militaire, du régime ukrainien actuel, en déclarant que, si "l'agression russe" ne s'arrêtait pas, alors cette soi-disant "agression" pourrait se répandre au reste de l'Europe et au-delà.

Dans ses propos, Madame Grybauskaite surpasse même les déclarations les plus extrêmes vociférées par les nationalistes radicaux à Kiev. Ces dires ne sont pas propices à la recherche de solutions à la crise ukrainienne, mais, au contraire, ne font que compliquer ces recherches. Dans la plupart des pays, les hommes politiques sensibles, qui ne cherchent pas à plaire à des marginaux, mais qui sont réellement préoccupés par la situation en Ukraine et par ce qui se passe en Europe et dans le reste du monde, sont inspirés par une approche différente et responsable.
La présidente lituanienne ferait mieux de tempérer son zèle, comparable à celui d'un membre de mouvement de jeunesse, et de cesser d'avoir des complexes au sujet de son «passé soviétique", qui semble la contraindre d'être «plus sainte que le pape." La sagesse d'un dirigeant politique ne se mesure pas par une préoccupation obsessionnelle de provoquer des conflits et d'insulter ses voisins, mais par sa capacité de trouver des solutions constructives, en fonction de la situation réelle qui existe en Ukraine, situation créée notamment par la faute des personnalités étrangères, qui, en février, ont soutenu le coup d'état inconstitutionnel, et maintenant, sont en train de pousser les autorités de Kiev sur la voie d'une aventure militaire contre son propre peuple.