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Allocution et réponses à la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors d'une conférence de presse à l'issue des consultations politiques avec les ministres des Affaires étrangères du "trio" de l'Union africaine (Afrique du Sud, Égypte, République démocratique du Congo) en visioconférence, Moscou, 8 juillet 2020

1044-08-07-2020

 

Chers collègues,

Nous avons organisé aujourd'hui les premières consultations politiques au niveau des ministres des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et du "trio" de l'Union africaine. Ce mécanisme a été constitué en conformité avec les décisions du premier sommet Russie-Afrique de l'histoire, qui s'est déroulé à Sotchi en octobre 2019. Trois pays d'Afrique y sont représentés. En l'occurrence il s'agit de l’Égypte, de l'Afrique du Sud et de la République démocratique du Congo (RDC), qui sont l'ancienne, l'actuelle et la future présidentes de l'Union africaine.

La Russie et l'Afrique sont liées par des liens traditionnellement amicaux, un dialogue politique intensif, des liens commerciaux, économiques et d'investissement développés et des plans de plus grande ampleur dans tous ces domaines. Aujourd'hui s'est manifesté à part entière notre intérêt partagé pour le renforcement la coopération dans tous ces secteurs, dont l'économie, les liens humains et les consultations politiques.

Nous avons évoqué l'objectif de développer la coopération au niveau du Secrétariat du Forum de partenariat Russie-Afrique créé auprès du Ministère russe des Affaires étrangères pour établir des contacts quotidiens aussi bien avec les ministères des Affaires étrangères des différents pays d'Afrique qu'avec les mécanismes de l'Union africaine et d'autres structures d'intégration qui existent sur le continent africain. Le Secrétariat sera responsable de l'organisation concrète et de la préparation substantielle de nouvelles initiatives pour le prochain sommet Russie-Afrique prévu en 2022 conformément aux accords de Sotchi. Les chefs d’État réunis à Sotchi ont décidé qu'il était utile d'organiser de tels sommets tous les trois ans.

Nous avons également parlé des besoins énergétiques des pays africains. Ces besoins grandissent rapidement compte tenu du rythme de développement des pays du continent. Nous avons étudié les possibilités de renforcer la sécurité énergétique des Africains, notamment grâce à la coopération avec la Russie dans le domaine des hydrocarbures et notamment de l'énergie nucléaire. Le directeur général de Rosatom, Alexeï Likhatchev, a présenté un projet en ce sens. Le vice-Ministre russe de l'Industrie et du Commerce Alexeï Grouzdev s'est exprimé sur la coopération industrielle pendant notre visioconférence. Les questions formulées aujourd'hui par nos interlocuteurs africains, les initiatives pour savoir comment nous pourrions développer plus efficacement les liens commerciaux, économiques et d'investissement, seront évoquées dans le cadre de l'Association pour la coopération commerciale et économique avec les pays africains. Elle a été fondée le mois dernier précisément au niveau du Secrétariat du Forum de partenariat Russie-Afrique. Cette Association inclut de grandes entreprises russes intéressées par le développement de la coopération avec le continent africain. Hormis Rosatom, il s'agit également d'Alrosa, de Gazprombank, de Transmachholding, ou encore de l'institut de développement Innopraktika. Comme je l'ai dit, l'Association servira de plateforme pour aider les compagnies russes qui veulent travailler dans certains pays africains ou sur la base de leurs liens avec les associations d'intégration sur le continent africain.

Nous avons également accordé aujourd'hui une attention particulière aux questions sociales avec un accent logique sur les problèmes liés à la prolifération du coronavirus. La pandémie a significativement affecté de nombreux aspects des relations interétatiques, l'économie. Cela se ressent également en Afrique. Nos collègues africains s'attendent à ce que ce préjudice soit plus significatif qu'on ne le ressent aujourd'hui.

Des propos de reconnaissance ont été exprimés à la Fédération de Russie pour l'aide déjà apportée par nos institutions compétentes aux pays africains. Nous continuons de recevoir des demandes d'aide supplémentaire. Plus de 30 pays nous ont déjà envoyé de telles requêtes. Nous les traitons avec une attention maximale. Le chef adjoint de Rospotrebnadzor, Alexandre Simanovski, s'est exprimé en détail à ce sujet aujourd'hui.

Nous sommes convenus de poursuivre les efforts afin de contribuer à la lutte contre le coronavirus, notamment au niveau des structures multilatérales africaines et mondiales. Nous contribuerons à la prise de décisions qui intéressent les pays africains dans le cadre de l'Onu, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

Nous avons souligné en particulier l'intérêt mutuel pour poursuivre la coopération dans l'élaboration de vaccins contre ce genre de menaces pandémiques en profitant notamment de l'expérience très utile et efficace de notre coopération (il y a quelques années) dans la lutte contre la fièvre d'Ebola.

Dans le cadre de notre dialogue politique, nous avons accordé une attention particulière au 60e anniversaire de l'adoption de la Déclaration de l'Onu sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, célébré cette année. C'est un document historique qui a joué un rôle primordial pour briser le système du colonialisme mondial. C'est l'Union soviétique qui a joué un rôle crucial pour briser le système du colonialisme mondial. C'est l'Union soviétique qui a joué le rôle principal dans l'adoption de cette Déclaration. Nous avons souligné la nécessité de préserver la vérité historique sur l'époque coloniale. Aujourd'hui, certains collègues occidentaux qui ont connu ce passé lié au continent africain préfèrent oublier les origines des problèmes de l'Afrique contemporaine. Nous jugeons inadmissible d'oublier cette période, tout comme il est inadmissible de fermer les yeux sur la pratique néocoloniale qui se poursuit sur le continent africain et sur la nuisance dont nos interlocuteurs ont parlé aujourd'hui.

Nous sommes d'accord pour dire que la création de l'Onu a joué un rôle décisif dans la préparation du processus de décolonisation, et l'Organisation mondiale est apparue suite à la défaite du nazisme et à la Victoire dans la Seconde Guerre mondiale. Nous notons une corrélation intéressante: ce sont précisément les pays qui tentent de réécrire l'histoire de la Seconde Guerre mondiale qui cherchent à oublier les conséquences du passé colonial pour le continent africain.

Nous sommes également d'accord, et la Russie l'a souligné en particulier, pour dire que le processus de décolonisation ne pouvait pas être considéré comme achevé. La résolution de l'Assemblée générale des Nations unies et les décisions de la Cour internationale exigent de terminer ce processus, notamment en ce qui concerne l'archipel des Chagos où doit être réinstaurée la souveraineté de Maurice. Tout comme doit être réinstaurée la souveraineté de Madagascar sur les îles Éparses, et des îles Comores sur Mayotte. Ce sont des possessions françaises qui conservent ce statut malgré les nombreuses décisions de l'Assemblée générale des Nations unies.

Nous trouvons important de poursuivre sur cette voie les discussions à l'Onu, où fonctionne le Comité spécial de la décolonisation. Avec nos partenaires africains et d'autres, nous promouvront la mise en œuvre des décisions de la communauté internationale.

Dans l'ensemble, les pourparlers ont été très utiles. Nous nous sommes mis d'accord pour préparer des propositions qui permettront d'entamer le travail sur l'ordre du jour du prochain sommet qui, comme je l'ai dit, est prévu pour 2022 conformément à l'entente d'octobre 2019 à Sotchi. Il est également prévu que le prochain sommet se déroule sur le continent africain.

A l'issue de notre travail a été adoptée la Déclaration conjointe relayée par les médias. Nous vous invitons à en prendre connaissance.

Question: Je voudrais poser une question sur la situation en Libye. A cause des contradictions entre les belligérants dans ce pays, et des différends avec les pays qui soutiennent ces belligérants, la situation en Libye inquiète constamment la communauté internationale. Moscou évoque en permanence la nécessité d'un dialogue direct conformément aux résultats de la conférence de Berlin. La Russie a également soutenu l'initiative du Caire: le Ministère russe des Affaires étrangères a commencé récemment à parler de la nécessité de renforcer le rôle de l'Onu dans le règlement de la situation en Libye. Comment est-il possible de mettre tout cela en pratique alors qu'en réalité rien ne change?

Sergueï Lavrov: Il n'existe qu'un seul moyen de mettre cela en pratique: cesser immédiatement les activités militaires et les tentatives des deux camps de faire avancer leurs troupes vers l'Ouest ou l'Est, dans toute direction. Malheureusement, le constat, qui est formulé par tous nos interlocuteurs, de l'absence évidente de solution militaire au conflit libyen, n'est pas mis en pratique. A une certaine étape, en janvier 2020, avant la conférence de Berlin, nous avons invité à Moscou les principaux protagonistes: le commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL) Khalifa Haftar, le chef du Conseil présidentiel et du Gouvernement d'union nationale Fayez el-Sarraj et le président du Parlement de Tobrouk Aguila Salah. A l'époque l'Armée nationale libyenne pensait avoir des positions plus avantageuses sur le terrain et n'était pas prête à signer le document qui était acceptable pour Fayez el-Sarraj. Aujourd'hui, selon nous, l'ANL est prête à signer un tel document sur le cessez-le-feu immédiat, mais cette fois c'est le gouvernement de Tripoli qui refuse de le faire en comptant une fois de plus sur la solution militaire. Voici la raison principale de la situation actuelle.

Avec nos collègues turcs, dans le cadre du dialogue convenu au sommet par les présidents de la Russie et de la Turquie, nous mettons au point des approches qui permettraient d'annoncer immédiatement un cessez-le-feu pour entamer tout de suite le règlement de tous les autres problèmes, notamment ceux qui ont été mentionnés à la conférence de Berlin et réaffirmés à la réunion du Caire dans ladite "déclaration du Caire". C'est le problème principal actuellement.

Nous avons parlé récemment à Moscou avec Aguila Salah, qui est à la tête du Parlement de Tobrouk. Nous poursuivons également les contacts avec Fayez el-Sarraj qui dirige le Gouvernement d'union nationale à Tripoli et, évidemment, avec le maréchal Khalifa Haftar qui commande l'Armée nationale libyenne. Nous envoyons un signal clair: le premier pas, inaliénable et sans alternative, est l'annonce d'un cessez-le-feu total. Nos collègues turcs travaillent en ce sens avec le Gouvernent d'union nationale. J'espère qu'ils parviendront à obtenir la seule solution juste dans les conditions actuelles.

En ce qui concerne le rôle de l'Onu et la nécessité de son activation, oui, nous voulons que le rôle de l'Organisation soit plus actif. Malheureusement, cela fera bientôt six mois que le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye Ghassan Salamé a démissionné, peu de temps après la conférence de Berlin. A ce jour le Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres ne parvient à nommer un remplaçant à Ghassan Salamé. Sa première proposition, quand a été soumise la candidature du Ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, a été soutenue pratiquement par tout le monde, sauf par nos collègues américains. Ils ont refusé de soutenir la candidature algérienne avancée par Antonio Guterres. Après quoi a été proposée une nouvelle candidature, celle de l'ancienne Ministre des Affaires étrangères du Ghana Hanna Tetteh. C'est arrivé il y a presque deux mois, mais le Secrétaire général de l'Onu ne parvient pas à approuver cette candidature pour une raison qu'on ignore. Nous avons l'impression que des représentants américains cherchent à l'"entraver".

Actuellement la situation ressemble à ceci. Après la démission de Ghassan Salamé, la mission de l'Onu est dirigée par le représentant spécial par intérim. Par un concours de circonstances ce délégué par intérim est une citoyenne américaine. Je ne voudrais pas que les États-Unis "tiennent par les mains" le Secrétariat de l'Onu en empêchant la nomination d'un représentant spécial dans l'espoir que leur compatriote remplisse des tâches que nous ignorons.

J'en parle franchement parce que c'est un secret de Polichinelle. J'espère vraiment que l'attachement aux principes du multilatéralisme prendra le dessus dans cette situation et que le Secrétaire général de l'Onu réalisera à part entière sa responsabilité dans le fonctionnement de ce mécanisme. Je suis certain qu'un représentant de l'Union africaine doit être le candidat pour ce poste.

Question: Que pouvez-vous dire du rapport de la commission de l'Onu qui a assimilé les frappes des avions russes et syriens contre les sites d'infrastructure civile à Idleb à des crimes de guerre?

Sergueï Lavrov: Vous faites probablement allusion à la commission qui se fait appeler commission "indépendante" pour enquêter en Syrie. Cette commission n'a pas été créée par consensus. Son mandat suscite de nombreuses questions, tout comme ses méthodes de travail. La décision de créer cette commission a été imposée avant tout par les pays occidentaux qui cherchent à renverser le régime en Syrie. Ils ne l'ont pas caché. Le vote au Conseil des droits de l'homme de l'Onu a créé un mécanisme avec l'objectif suivant: rechercher des informations compromettantes sur Damas et sur ceux qu'ils considèrent comme les alliés de Damas. La commission ne s'est jamais rendue à Idleb, tout comme bien d'autres structures du secteur non gouvernemental auxquelles l'Occident fait appel pour recueillir des informations compromettantes sur les actions du gouvernement syrien légitime. Cette prétendue commission "indépendante" utilise des informations puisées sur les réseaux sociaux, à partir de sources qu'on demande de garder anonymes pour des raisons de sécurité. Ce sont les mêmes méthodes qui sont utilisées actuellement par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). En ce moment même, nos collègues occidentaux cherchent à imposer une résolution basée sur le rapport préparé en bafouant grossièrement la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, sur des informations des réseaux sociaux, provenant de partenaires de la société civile dont ils refusent de révéler les noms et les adresses sous prétexte que cela menacerait leur sécurité. C'est pourquoi nous partons de la nécessité absolue de régler et d'analyser toutes les questions qui concernent le conflit syrien ou autre uniquement à partir des faits concrets, à partir des informations fournies par une structure compétente. Cette commission "indépendante" ne peut pas répondre de ses déclarations, comme cela a déjà été prouvé plusieurs fois.

Question: Le chef du Pentagone Mark Esper a déclaré que depuis son arrivée à ce poste il y a un an, le Ministère américain de la Défense avait "contenu" avec succès les concurrents de Washington - Moscou et Pékin. Que pouvez-vous dire des propos de Mark Esper?

Sergueï Lavrov: Je ne sais pas ce qu'il y a à commenter ici. S'il estime que la tâche principale du Ministère américain de la Défense consiste à "contenir" la Russie et la Chine, alors c'est la philosophie professée par l'administration américaine actuelle. Elle est littéralement possédée par la volonté de "contenir" tout le monde sauf elle-même pour éliminer tout ce qui limite sa liberté d'action ou même l'impunité de l'administration américaine sur la scène internationale, que ce soit le FNI, le Traité Ciel ouvert, le TICE, l'activité de l'Unesco, du Conseil des droits de l'homme de l'Onu ou l'OMS. Si c'est le cas, alors c'est regrettable. Selon une thèse répandue, les militaires sont bien plus prudents que les politiques dans les situations susceptibles de provoquer des conflits, qui plus est chauds.

Cette disposition, cette philosophie du chef du Pentagone suscite évidemment du regret car nous souhaitons le développement d'un dialogue normal avec tous les pays, États-Unis y compris. Les contacts entre Mark Esper et le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou par téléphone étaient très professionnels et respectueux. Nous voudrions que chaque pays du monde, dans sa politique sur la scène internationale, ne se fixe pas pour objectif de "contenir" qui que ce soit, mais de garantir la stabilité stratégique sur la base d'un équilibre des intérêts de tous les pays, y compris, évidemment, de tous les puissances mondiales. Même maintenant, dans le dialogue avec les Américains, ces derniers cherchent à ne pas utiliser le terme de "stabilité stratégique" mais à le remplacer par le terme "rivalité stratégique", autrement dit leur philosophie même indique que les Américains se préparent à des conflits avec tous les pays qui cherchent à défendre leurs intérêts.

C'est néfaste pour les États-Unis eux-mêmes. Peut-être qu'en prétendant que des menaces émanent de la Russie et de la Chine, ils tentent de détourner l'attention de leur population des problèmes frappants que nous observons actuellement aux États-Unis. Cela s'explique peut-être par la période électorale - il faut marquer des points. On ne peut que regretter si cela est fait en supprimant des freins et des contrepoids sur la scène mondiale, en déliant les mains pour diverses aventures dans l'espoir d'obtenir des voix supplémentaires. Nous prônons le dialogue et la stabilité stratégique, comme l'a proposé le Président russe Vladimir Poutine, notamment dans le cadre de son initiative pour réunir le sommet des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Question: Y a-t-il tout de même une chance pour un cessez-le-feu en Libye et pour que les forces du Gouvernement d'union nationale ne franchissent pas la ligne de Syrte et de Jouffa compte tenu des événements d'hier - des frappes ont été rapportées à Jouffa, mais qui n'ont été confirmées par aucun des belligérants?

Sergueï Lavrov: Je ne peux pas chercher à deviner s'il existe une chance pour un cessez-le-feu ou non. Une chance existe toujours, mais il est difficile de dire dans quelle mesure elle sera exploitée. Il y avait également une chance il y a six mois. Tout comme il y a deux, trois et quatre ans quand étaient réunies des conférences sur la Libye à Paris, à Palerme et à Abou Dabi. Puis la conférence de Berlin s'est tenue il y a six mois. Précédée par une rencontre à Moscou. Le document était très simple et direct, sur une page et demie, où l'accord de cessez-le-feu figurait en premier lieu. Cette chance n'a pas été exploitée par l'un des camps invités à Moscou et à Berlin. Maintenant, l'autre camp ne veut pas profiter de cette chance qui reste encore. Cette chance, comme je l'ai dit, n'est pas une simple chance: c'est une exigence sans alternative qu'il faut réaliser si nous voulons entamer le règlement de cette situation en Libye.

En ce qui concerne la situation militaire sur le terrain, savoir quelles forces de quel camp se préparent à franchir telle ou telle ligne: c'est secondaire. Si nous sommes d'accord, et je trouve que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il n'existe pas de solution militaire, il faut simplement s'arrêter. Ensuite il existe des mécanismes déjà en place: le Comité militaire conjoint 5+5, des propositions fixées dans la Déclaration du Caire, notamment la proposition avancée par le chef de la Chambre des députés de la Libye à Tobrouk Aguila Salah, qui s'est récemment rendu à Moscou. Je fais allusion à la mise en place d'organes réellement équitables et collectifs de pouvoir public au sein desquels seront représentées les trois régions historiques de la Libye en s'appuyant sur un équilibre des intérêts. Je trouve que c'est une proposition parfaitement raisonnable.

Question: Est-ce que la Russie est prête à jouer aujourd'hui le rôle de médiateur dans le règlement du conflit autour du barrage de la Renaissance (Éthiopie)?

Sergueï Lavrov: Nous avons proposé aux belligérants notre contribution, y compris technique. Certaines choses qui peuvent être utiles. Ils le savent. Les États-Unis leur ont également proposé leurs services. Plusieurs réunions ont eu lieu aux États-Unis. Nous avons salué le progrès acquis actuellement.

Il est rassurant qu'il y a quelque temps les camps se soient mis d'accord pour accélérer les contacts entre les ministres concernés. A l'initiative de l’Égypte, cette question a été soulevée au Conseil de sécurité des Nations unies. Dans le cadre de ce débat, nous avons appelé à terminer au plus vite le vote sur des approches acceptables pour tous en prenant appui sur les normes du droit international pour ce genre de cas et en tenant compte des intérêts de tous les parties impliquées dans ce litige.

 


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