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Commentaire à la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à l'issue de "l'heure du gouvernement", Moscou, 1er décembre 2021
Question: Vous avez déjà répondu plusieurs fois à des questions concernant le règlement de la crise intérieur ukrainienne. La porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a annoncé des chiffres intéressants aujourd'hui: Kiev a envoyé dans le Donbass 125.000 soldats et officiers. C'est pratiquement la moitié de l'armée ukrainienne. Comment pouvez-vous commenter ces informations et les actions des autorités de Kiev?
Sergueï Lavrov: Ces informations sont apparues depuis assez longtemps. Nous avons attiré l'attention de l'OSCE en la personne de sa Mission spéciale d'observation, au niveau des contacts bilatéraux avec l'Allemagne, la France et d'autres pays occidentaux, sur le fait que le gouvernement ukrainien envoie activement des échelons de militaires et d'armements lourds vers la ligne de contact. Cela s'expliquait d'abord par la nécessité de réaliser la rotation des militaires qui s'y trouvaient pour une période déterminée. Il s'est avéré que des forces supplémentaires y étaient projetées, et que les forces qu'elles étaient censées remplacer ne partaient pas. C'est alarmant. Je pense que les collègues occidentaux le savent parfaitement. L'Ukraine ne fait rien sans les mettre au courant et sans leur soutien. Ce sera l'une des questions que j'évoquerai demain avec les collègues occidentaux dans le cadre du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE à Stockholm. Je leur demanderai ce qu'ils pensent de la situation.
Question: Que pense Moscou de la déclaration du Président biélorusse Alexandre Loukachenko faite dans une interview sur la reconnaissance de la Crimée comme russe? Moscou s'attend-il à ce que Minsk formalise cette reconnaissance? Que doit faire la Biélorussie pour cela?
Sergueï Lavrov: Il ne faut rien faire pour cela. Il ne faut adopter aucune loi. La Biélorussie n'entretient pas simplement des relations diplomatiques, mais des relations d'allié avec la Fédération de Russie. Et même les pays qui ne possèdent pas un tel format de lien avec la Russie n'ont pas besoin d'adopter des actes législatifs spéciaux.
Un État qui interagit avec nous doit automatiquement reconnaître que la Russie possède son propre territoire sur lequel s'étendent les pouvoirs du gouvernement. Si quelqu'un ne l'a pas compris, Alexandre Loukachenko a clairement dit que la Crimée faisait partie de la Russie. C'était toujours le cas de facto, et c'est devenu de jure après le référendum de 2014.