14 novembre 201920:41

Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 14 novembre 2019

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Sur la visite de travail du Ministre des Affaires étrangères de la République de Biélorussie, Vladimir Makeï, en Fédération de Russie

 

Lundi 18 novembre 2019, le Ministre biélorusse des Affaires étrangères Vladimir Makeï se rendra en visite de travail en Russie à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Dans le cadre de ce déplacement se tiendra la réunion annuelle conjointe des cabinets des ministères des Affaires étrangères de la Russie et du Belarus.

Cette visite se déroule en prévision de la célébration du 20e anniversaire de la signature du Traité sur l’État de l'Union.

Il est prévu d'aborder un large éventail de questions relatives à la coopération bilatérale en politique étrangère. Les deux chefs de diplomatie analyseront les résultats de la mise en œuvre des programmes d'actions mutuelles dans le domaine de la politique étrangère depuis la création de l’État de l'Union. Les deux ministres accorderont une attention particulière à la sécurité, notamment à l'activité militaro-politique de l'Otan en Europe de l'Est, et coordonneront leurs approches des relations avec l'Alliance et de la maîtrise des armements. Les deux interlocuteurs évoqueront les domaines d'actualité de la coopération russo-biélorusse à l'Onu, notamment pour lutter contre les mesures unilatérales transgressant les prérogatives du Conseil de sécurité.

A l'issue de la réunion des cabinets des ministères des Affaires étrangères de la Russie et du Belarus, il est prévu de signer le Programme d'actions mutuelles en politique étrangère des États membres du Traité sur la création de l’État de l'Union pour 2020-2021, et le Plan de consultations interministérielles pour 2020.

 

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Sigmar Gabriel, ancien vice-Chancelier et Ministre fédéral des Affaires étrangères de l'Allemagne

 

Lundi 18 novembre 2019 se déroulera une brève rencontre entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Sigmar Gabriel, ancien vice-Chancelier et ancien Ministre allemand des Affaires étrangères. Il se trouvera à Moscou du 18 au 19 novembre 2019 pour participer au 5e forum russo-allemand de jeunesse "Rencontres de Potsdam", qui existe depuis 2018 sous le patronat des ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l'Allemagne, et qui est organisé par l'ONG allemande Forum russo-allemand et le Fonds Gortchakov de soutien de la diplomatique publique.

 

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Khalid ben Ahmed al-Khalifa, Ministre des Affaires étrangères du Royaume de Bahreïn

 

Mercredi 20 novembre à Moscou se déroulera un entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Khalid ben Ahmed al-Khalifa, présent en visite de travail  dans notre pays.

Cet entretien entre les chefs de diplomatie contribuera au maintien d'un dialogue politique de confiance entre Moscou et Manama, et permettra d'évoquer en détail les questions d'actualité relatives au développement global des relations bilatérales.

Une attention particulière sera accordée à l'augmentation des indices quantitatifs et à l'élargissement de la nomenclature des échanges, à la poursuite du travail au niveau de la Commission intergouvernementale russo-bahreïnie pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, ainsi que des institutions et des compagnies intéressées. Les deux ministres parleront également du renforcement du partenariat d'investissement, des contacts interrégionaux et socioculturels.

Une grande place sera accordée à l'échange de points de vue sur les problèmes centraux du Moyen-Orient, avec un accent sur la nécessité d'un règlement politique des conflits qui perdurent dans cette région stratégique, d'un respect rigoureux des termes du droit international et de la Charte de l'Onu, ainsi que d'une lutte résolue contre le terrorisme. Il est également prévu d'aborder les principaux aspects de la coopération russo-bahreïnie dans le cadre de l'Onu et d'autres structures multilatérales.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la soirée en hommage à Anatoli Dobrynine

 

Mercredi 20 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à une soirée consacrée à l'éminent diplomate russe Anatoli Dobrynine, qui a été à la tête de l'Ambassade de l'URSS aux États-Unis pendant près d'un quart de siècle. Le 16 novembre, il aurait eu 100 ans.

Je voudrais rappeler que cette année, sous l'égide du Ministère russe des Affaires étrangères et de nos établissements diplomatiques à l'étranger, ont eu lieu plusieurs activités autour de cette date. Un grand travail a été accompli par les historiens, les documentalistes et les journalistes. Un film a été préparé avec l'agence de presse TASS, qui sera présenté prochainement et montrera un grand nombre d'informations, de documents et d'archives. Parmi les invités à cette soirée commémorative: des représentants de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, des dirigeants des principales institutions académiques, des vétérans, des jeunes diplomates, des anciens camarades militaires d'Anatoli Dobrynine. Dans le cadre de cette rencontre sera dressé le bilan du concours d'essais sur le patrimoine diplomatique de l'éminent diplomate russe.

 

Sur la situation actuelle en Syrie

 

Dans l'ensemble, la situation en Syrie s'est stabilisée. Nous continuons de travailler à la prévention de nouvelles percées de tensions sur les territoires non contrôlés par le gouvernement syrien, notamment dans le Nord-Est et à Idleb.

Le Mémorandum russo-turc du 22 octobre est mis en œuvre progressivement. Les formations kurdes se sont retirées de la frontière turco-syrienne. Des unités des forces gouvernementales syriennes se déploient dans les régions libérées, la Russie et la Turquie ont lancé des patrouilles communes dans la zone frontalière, sur une bande de 10 km dans les environs de Qamichli et de Kobané. Toutes ces mesures ont permis d'arrêter l'effusion de sang et les souffrances de la population locale, kurde comme arabe.

A Idleb, malgré le "régime de silence" établi depuis le 31 août par l'armée syrienne avec le soutien russe, les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham continuent de tirer contre les positions des troupes gouvernementales et les localités voisines. On enregistre chaque jour 20 à 30 attaques de ce genre de la part des combattants. Qui plus est, on constate dans la zone de désescalade une hausse des contestations des civils, qui protestent contre l'emprise des terroristes. Plus précisément, des manifestations ont eu lieu à Sarakib, à Bunich, à Tantanaz, à Kafrouma et à Maaret Nuuman. Les terroristes tentent de mettre fin à ces contestations civiles, les dispersent et y résistent agressivement.

Nous constatons que les foyers de tensions isolés sur le terrain en Syrie n'ont pas empêché le lancement efficace et planifié du Comité constitutionnel à Genève. Sa première séance plénière, qui a réuni ses 150 membres, a eu lieu fin octobre-début novembre. Cela a permis de lancer le travail de la Commission de rédaction réunissant 45 membres (15 représentants de chaque groupe: le gouvernement, l'opposition et la société civile). Cette commission est chargée des propositions concernant la réforme constitutionnelle en Syrie. Sa prochaine session devrait avoir lieu au cours de la dernière semaine de novembre. Nous considérons la formation et la convocation du Comité constitutionnel comme un acquis commun de tous les Syriens, qui ont enfin la possibilité de débattre de l'avenir de leur pays de manière directe, sans aucun intermédiaire. Il est désormais important d'assurer que les membres du comité puissent travailler dans une atmosphère normale et calme sans aucune ingérence extérieure, surtout sans pression ou tentatives d'imposer des recettes et des délais artificiels.

Qui plus est, il est nécessaire de soutenir ce progrès dans le processus politique par l'intensification de l'aide humanitaire complexe à la Syrie sans aucune discrimination ni conditions préalables. Une telle aide favorisera la formation des conditions du retour volontaire, sécurisé et digne des réfugiés et des personnes déplacées dans leur foyer. Nous constatons que le rapatriement des Syriens revêt un caractère stable: plus de 464 000 réfugiés et plus de 1 300 000 déplacés internes sont revenus depuis le lancement de l'initiative russe en ce sens en juillet 2018.

Dans le contexte du règlement stable et durable de la crise syrienne, nous accordons une importance considérable à la normalisation de la situation autour de la Syrie et à la levée de l'isolement international artificiel du pays. C'est pourquoi nous vous parlons des visites régulières de différentes délégations à Damas. Début novembre, des représentants du Ministère kazakh des Affaires étrangères ont été accueillis dans la capitale syrienne, qui ont évoqué avec leurs collègues syriens les perspectives du développement de la coopération bilatérale dans le domaine de l'économie, de la politique et de la culture, notamment la possibilité de relancer le travail du centre kazakh de culture et d'histoire à Damas.

Nous avons également noté la décision du Conseil de l'Union des chambres de commerce arabes d'organiser en 2020 sa 132e session à Damas. Nous saluons le rétablissement progressif des relations de la Syrie avec le monde arabe, et promouvons le retour de Damas au sein de la Ligue arabe. Nous estimons que cela favoriserait le renforcement de la sécurité et de la stabilité dans la région.

 

Sur l'évolution de la situation en Irak

 

Comme l'Irak reste l'un de nos partenaires prioritaires au Moyen-Orient, nous suivons attentivement les événements dans ce pays.

Nous sommes très préoccupés par les troubles massifs qui se poursuivent dans le pays depuis le début du mois d'octobre et se sont soldés par des centaines de morts et des milliers de blessés, selon les dernières informations. Nous comprenons que les racines des contestations sont sociales et économiques. Il est néanmoins absolument évident qu'il est impossible de résoudre rapidement le nombre énorme de problèmes accumulés depuis les années d'"établissement de la démocratie" et de lutte contre le terrorisme international.

Nous notons que la déstabilisation future de la situation en Irak pourrait se solder par la résurrection de Daech. Il ne s'agit pas de paroles creuses ou d'une belle métaphore. Malgré la victoire sur cette organisation terroriste, annoncée par les dirigeants irakiens en 2017, des groupes armés de Daech continuent de mener une activité dissimulée de sabotage et de recrutement dans certaines régions du pays. Qui plus est, suite à la défaite de Daech en Syrie, on constate l'aggravation du problème de la fuite des terroristes vers d'autres États de la région, tout d'abord sur le territoire de l'Irak voisin.

Dans ce contexte, nous soutenons les initiatives des autorités irakiennes visant la stabilisation la plus rapide possible de la situation. Il est important que les autorités irakiennes confirment leur volonté de lancer un dialogue national élargi, mènent des consultations actives avec les leaders des forces politiques principales afin de concerter un programme anticrise. Certaines mesures visent également l'amélioration de la situation sociale et économique de la population.

 

Sur l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement palestinien Jihad islamique

 

Nous saluons l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement palestinien Jihad islamique, conclu grâce aux efforts de l’Égypte et entré en vigueur ce matin. Nous espérons qu'il sera le prologue à une désescalade durable.

Nous appelons les Israéliens et les Palestiniens à faire preuve de retenue et à empêcher de nouveaux éclats de violence. Les événements tragiques des derniers jours ont confirmé une nouvelle fois la nécessité de relancer au plus vite les négociations approfondies et productives afin de déboucher sur une paix juste et durable au Proche-Orient en s'appuyant sur les résolutions bien connues du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, et l'Initiative de paix arabe.

 

Sur la situation en Bolivie

 

La situation en Bolivie reste tendue et risque de se compliquer davantage.

Les affrontements entre les partisans et les opposants au renversement de l'ancien chef de l’État se poursuivent, hélas. Nous condamnons fermement le recours à des méthodes violentes pour régler des questions politiques. Cela n'entraîne que le chaos, des victimes humaines et l'instabilité socioéconomique, vous l'avez vu.

Nous avons remarqué les communiqués indiquant que la seconde vice-présidente du Sénat Jeanine Anez s'était proclamée présidente par intérim. Nous partons du principe que la nomination et surtout la légitimité du chef de l’État doivent s'inscrire rigoureusement dans les normes législatives de la Constitution du pays et servir à unir, et non à désunir, la nation.

La Bolivie a besoin de calme et d'un dialogue pacifique. Il est important de relancer le travail des institutions étatiques dans le champ constitutionnel. Nous espérons que tous les membres de la communauté internationale feront également preuve d'une approche responsable, aussi bien dans la région latino-américaine qu'en dehors.

Nous réaffirmons clairement que la Russie souhaite une Amérique latine politiquement et économiquement stable, ce qui vaut également pour la Bolivie avec laquelle nous avons des liens étroits d'amitié et de coopération mutuellement bénéfique. Vous le savez, c'est notre position fondamentale.

 

Sur les recommandations à l'attention des citoyens russes compte tenu de l'instabilité sociopolitique en Bolivie

 

Je voudrais partager les recommandations pour les citoyens russes compte tenu de l'instabilité sociopolitique en Bolivie. En raison de la situation compliquée dans ce pays, de l'aggravation en termes de sécurité - qui restreint notamment la possibilité d'apporter une aide consulaire - les voyages dans ce pays et la circulation sur son territoire comportent un très haut niveau de risque.

A cet égard, nous préconisons aux citoyens russes de reporter les voyages prévus jusqu'à ce que la tension diminue, et de faire preuve d'une extrême prudence dans leurs actions et déplacements sur le territoire bolivien, notamment à La Paz, Cochabamba, Santa Cruz, Sucre, Potosi, et Tarija.

Nous suggérons de tenir compte des éventuels problèmes de transport, notamment avec les vols aériens nationaux et internationaux, et d'être en contact avec les représentants des compagnies aériennes concernées. Il convient de se renseigner préalablement sur les changements dans le fonctionnement des transports publics.

Il faut savoir que des protestations peuvent éclater de nouveau, y compris spontanément, comme nous l'avons vu ces derniers temps. Il faut éviter les lieux de manifestations et toute implication dans ces dernières.

Nous vous prions de suivre les informations publiées sur les réseaux sociaux et les pages officielles du Ministère russe des Affaires étrangères, et notamment sur le site de l'Ambassade russe en Bolivie, ainsi que les publications des autorités locales et des médias.

 

Sur la situation au Chili

 

Nous avons reçu beaucoup de questions et notamment une, très développée, de la chaîne de télévision RT, sur la situation dans ce pays. Elle était formulée de la manière suivante: "Les contestations au Chili, dans lesquelles une prétendue "trace russe" avait déjà été trouvée par le passé, se sont de nouveau transformées en troubles avec des incendies et des vols. La tension n'est pas retombée depuis un mois. S'agit-il d'une ingérence étrangère ou d'un problème intérieur, que les parties n'arrivent pas toujours à résoudre?" En répondant de manière complexe à toutes les questions à ce sujet, je peux dire que la situation au Chili reste compliquée. Les contestations antigouvernementales de grande envergure qui se poursuivent dans ce pays s'expliquent par des problèmes intérieurs profonds, accumulés depuis l'époque de Pinochet.

En ce qui concerne la prétendue "implication russe" dans les événements au Chili, les spéculations à ce sujet sont évoquées, pour une certaine raison, uniquement par l'establishment américain. Quant aux Chiliens, ils n'ont jamais eu aucune question ni prétention par rapport à la Russie sur ce thème.

Nous sommes au courant de certaines tentatives de provocations antirusses dans le segment chilien des réseaux sociaux, de cas de création de pages sur internet contenant des informations dans une langue russe à la grammaire étrange en soutien aux troubles. Cela est évidemment fait pour accuser ensuite la Russie d'"ingérence". A mon avis, ces tentatives ne font que discréditer ceux qui les entreprennent ou ceux qui les citent. Nous réagissons naturellement aux publications de ce genre. Nous attirons - dans le cadre des modalités établies - l'attention des organes compétents du Chili afin de prévenir les malentendus, compte tenu du développement de nos relations bilatérales, car l'un des objectifs principaux de ces fake news réside sans doute dans l'aggravation des relations entre nos pays. 

Comme nous l'avons déjà souligné à plusieurs reprises, la Russie, contrairement à certains représentants de la communauté internationale, ne pratique pas l'ingérence dans les affaires intérieures d'autres États. Nous développons la coopération avec tous les pays d'Amérique latine sur la base de l'égalité et du respect mutuel en conformité absolue avec les clauses de la Charte de l'Onu et d'autres normes du droit international. La Russie a intérêt à ce que l'Amérique latine soit stable et durable d'un point de vue politique et économique. C'est seulement dans ces conditions que la région pour s'affirmer en tant que l'un des piliers du monde multipolaire en formation.

 

Sur le voyage pilote de touristes japonais dans les Kouriles du Sud

 

Nous recevons traditionnellement beaucoup de questions, notamment de la part des médias japonais, concernant les voyages touristiques dans les Kouriles du Sud. Nous soulignons chaque fois que nous annoncerons les événements de ce type et présenterons nos estimations à leur issue.

Conformément à l'entente entre le Président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Shinzo Abe obtenue en marge du sommet du G20 d'Osaka en juin 2019, un voyage pilote d'un groupe de citoyens japonais (44 personnes) s'est déroulé avec succès sur les îles de Kounachir et d'Itouroup du 30 octobre au 2 novembre 2019.

Les touristes ont visité les musées locaux, les sources d'eau chaude et les sites naturels d'intérêt (on ne peut que les envier!). Les mauvaises conditions météorologiques - qui avaient déjà obligé par le passé à reporter ce voyage ou à modifier ses dates - ont malheureusement entraîné la réduction de la durée et du programme du déplacement. Dans tous les cas, la Russie et le Japon sont satisfaits des résultats de ce dernier.

Le bilan de ce voyage pilote a été dressé le 6 novembre à Moscou, lors de la 6e étape des consultations russo-japonaises au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères (Igor Morgoulov et Takeo Mori) sur l'établissement de l'activité économique commune dans les Kouriles du Sud. Les deux pays se sont accordés pour continuer, au niveau des experts, l'examen de nouvelles perspectives de partenariat dans ce domaine, y compris l'établissement des paramètres juridiques et logistiques nécessaires.

Je me suis arrêtée sur ce thème avec tant de détails parce qu'il intéresse traditionnellement les médias japonais.    

 

Sur le développement de la coopération russo-japonaise

 

Pour répondre à une question des médias japonais, plus exactement de la chaîne NHK, je voudrais dire quelques mots au sujet du développement de la coopération bilatérale.

La question était formulée ainsi: "Que pense la Russie de la coopération entre nos pays, notamment compte tenu de la coopération avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe dont le mandat marque un record dans toute l'histoire des gouvernements japonais? Comment le gouvernement russe envisage-t-il l'avenir de la coopération bilatérale entre nos pays?"

Moscou estime que le dialogue intensif entre le Président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Shinzo Abe (selon nos calculs, ils se sont déjà rencontrés 27 fois dans différents formats), les relations de confiance établies entre eux donnent une forte impulsion et déterminent les grands axes de développement des relations russo-japonaises dans le domaine politique, commercial, économique, socioculturel, et d'autres.

Nous remarquons avec satisfaction que cette année, les deux dirigeants ont organisé des pourparlers constructifs en janvier à Moscou, en marge du sommet du G20 en juin à Osaka et pendant le Forum économique oriental en septembre à Vladivostok, où le Premier ministre japonais Shinzo Abe se rend régulièrement. Malheureusement, la rencontre prévue dans le cadre du sommet de l'APEC à Santiago n'a pas eu lieu pour des raisons objectives que vous connaissez. Cependant, nous espérons que l'an prochain se présenteront de nombreuses occasions pour les contacts à différents niveaux, dont nous vous informerons.

La Russie reste attachée à son approche fondamentale soulignant la nécessité de promouvoir globalement et de manière mutuellement bénéfique les liens entre les deux pays afin de les faire passer au niveau supérieur, ce qui serait dans l'intérêt national de la Russie et du Japon et contribuerait au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région Asie-Pacifique.

Je voudrais souligner en particulier qu'il y a de grandes perspectives de développement de la coopération commerciale et économique dont la réalisation est évoquée dans le cadre de la Commission intergouvernementale russo-japonaise pour les questions commerciales et économiques et du Groupe de travail de haut niveau pour concrétiser le Plan de coopération sur huit projets.

Nous sommes prêts à développer avec le Japon une coopération non seulement dans les domaines traditionnels, mais également dans les hautes technologies. Nous pensons qu'il existe un grand potentiel de croissance dans ce secteur.

La réalisation de grands projets économiques tels que l'organisation du passage de transport entre le continent et Sakhaline avec une perspective de prolongement jusqu'à Hokkaido, la construction d'un gazoduc entre la Russie et le Japon et la création d'un "pont énergétique", contribuerait grandement à l'amélioration des relations bilatérales et à trouver des solutions mutuellement acceptables, notamment sur les questions sensibles.

Nous avons l'intention de poursuivre la coopération qui se développe dans le domaine culturel, de contribuer à la facilitation des voyages réciproques. Nous avons proposé plusieurs fois à Tokyo de lever réciproquement les formalités de visa. Nous avons adopté plusieurs mesures unilatérales en la matière, notamment élargi la validité des visas électroniques pour les citoyens japonais dans plusieurs régions de la Fédération de Russie (actuellement il est question de l'Extrême-Orient, de la Bouriatie et de Kaliningrad), et à partir de 2021 ce régime sera en vigueur sur tout le territoire du pays. Je rappelle qu'il est en cours de mise au point.

 

Sur les résultats de la réunion du Groupe de contact à Minsk le 12 novembre 2019

 

Je voudrais commenter les résultats de la réunion du Groupe de contact pour l'Ukraine à Minsk le 12 novembre 2019. Dans l'ensemble, nous les trouvons positifs.

Le résultat principal a été le constat, par la Mission spéciale d'observation (MSO) de l'OSCE, de la séparation des forces et du matériel des parties à Petrovskoe le 11 novembre 2019. De cette manière, on peut enfin parler de l'accomplissement des accords conclus par les dirigeants du "quartet de Normandie" à Berlin en 2016 concernant la fixation par écrit de la "formule Steinmeier" et la séparation des forces et du matériel des parties dans trois zones d'essai à Stanitsa Louganskaïa, Zolotoe et Petrovskoe.

Nous pouvons constater que c'est une dynamique positive pour la préparation d'un sommet au "format Normandie".

En même temps, nous voudrions indiquer qu'étant donné qu'il reste de moins en moins de temps jusqu'à la fin de l'année, la tâche de prolonger la loi sur le statut particulier (l'autonomie locale dans certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk) est de plus en plus pertinente. Elle expire le 31 décembre 2019. La mise en application de cette loi, y compris l'incorporation de la "formule Steinmeier" et sa fixation à titre permanent dans la Constitution ukrainienne, est un élément clé de toute la structure du processus de paix dans le Sud-Est de l'Ukraine. Malheureusement, il a été impossible d'obtenir de la partie ukrainienne une position claire à ce sujet pendant la réunion du Groupe de contact.

Restent d'actualité les tâches de faire respecter rigoureusement le cessez-le-feu conformément à l'accord de trêve du 21 juillet 2019 entre Donetsk et Lougansk, d'un côté, et Kiev, de l'autre (je rappelle que sa violation majoritairement commise par Kiev, y compris la destruction d'immeubles, de sites sociaux, des victimes parmi les civils, se poursuit), la séparation des forces et du matériel dans de nouvelles zones, le règlement des problèmes liés à la libération et à l'échange de détenus, ainsi que la mise en œuvre des Accords de Minsk concernant la levée du blocus ukrainien contre certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk.

 

Sur l'ouverture en Ukraine d'une affaire pénale visant le journaliste Vladimir Soloviev

 

Nous avons appris l'ouverture en Ukraine de deux enquêtes pénales visant le journaliste russe Vladimir Soloviev. Selon la version du Service de sécurité ukrainien (SBU), le journaliste aurait commis un crime menaçant l'intégrité territoriale du pays passible d'une peine de 3 à 12 ans d'emprisonnement.

Il faut remarquer que la décision du SBU a été annoncée par le député ukrainien Alexeï Gontcharenko sur un réseau social, qui avait déjà publié sur YouTube des vidéos avec des insultes et des menaces envers le journaliste russe.

Nous considérons l'ouverture d'une enquête pénale contre le journaliste comme un nouvel exemple de persécution de journalistes en Ukraine et de renforcement de la pression illégale sur eux. Il est évident qu'il s'agit d'une nouvelle démarche des autorités ukrainiennes visant à nettoyer l'espace médiatique et à déclencher une nouvelle persécution contre un journaliste.

Nous avons envoyé les informations sur ce cas au Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias Harlem Désir. La communauté journalistique russe a déjà exprimé sa préoccupation quant à la décision du SBU et a préparé, au niveau de l'Union russe des journalistes, une requête pour le Parquet ukrainien. Nous suivrons l'évolution de la situation. Nous attendons une réaction claire des structures internationales compétentes.

 

Sur les déclarations de Geoffrey Pyatt, Ambassadeur des États-Unis en Grèce, concernant la thématique religieuse

 

Nous avons remarqué les déclarations du fameux Ambassadeur des États-Unis en Grèce, Geoffrey Pyatt, selon qui la Russie utiliserait la religion dans sa stratégie de guerre hydride, en tant qu'instrument à des fins politiques et de propagation de fausses informations. Bien évidemment, nous partageons sa préoccupation concernant l'inadmissibilité d'une ingérence de certains États dans le domaine confessionnel, mais il me semble que l'Ambassadeur américain s'est clairement trompé de cible pour ses reproches.

C'est d'un grand cynisme, de la part d'un représentant américain. Je rappelle que l'ex-chef de la mission diplomatique américaine à Kiev, Geoffrey Pyatt, parmi d'autres "exploits", s'est fait remarquer en Ukraine par son implication personnelle et celle des organes publics américains dans la scission de l'orthodoxie en Ukraine. Nous avons déjà accumulé des archives à ce sujet. Je trouve qu'il serait juste de rappeler les principales déclarations de Geoffrey Pyatt et des représentants de l'Ambassade des États-Unis en Ukraine, et d'autres diplomates américains. Nous le ferons obligatoirement.

Nous voudrions rappeler que les États-Unis ont rempli à différentes occasions leurs tâches géopolitiques sans le moindre attachement aux normes actuelles de l'ordre mondial, en jouant notamment la "carte religieuse" directement dans différentes régions, en provoquant la tension interconfessionnelle, et parfois en confrontant ouvertement les représentants de différentes confessions - ce qui a conduit les problèmes vers une phase ouverte de conflit. Washington ne l'a jamais caché. Je voudrais rappeler à Geoffrey Pyatt qu'il existe au Département d’État américain un poste de représentant spécial pour la liberté religieuse. Tout cela s'est déroulé dans le cadre de la conception d'un "ordre basé sur des règles", qui est imposé aujourd'hui par les États occidentaux en contrepoids aux normes universelles du droit international. Pour rappeler les régions dont il est question: il s'agit des pays de l'ex-Yougoslavie, du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et, encore une fois, de l'Ukraine. La liste est longue. Les exploits de la diplomatie américaine dans le domaine confessionnel sont conséquents. Nous voyons des diplomates américains appeler ouvertement à soutenir la structure scissionniste créée en Ukraine, sans oublier de consulter les prêtres et les représentants des autorités laïques sur des questions purement théologiques dans les pays où se trouvent des églises locales. Le plus intéressant est que nous n'avons jamais entendu le moindre reproche de la part de Washington envers l'ex-président ukrainien compte tenu de son étrange implication dans le thème confessionnel. Tout cela est précisément une ingérence directe dans la sphère religieuse.

Le 6 novembre 2019, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a également commenté ce thème à l'issue des pourparlers avec son homologue grec Nikos Dendias. En particulier, il a déclaré: "Si je comprends bien, c'était également l'objectif des diplomates américains qui se sont rendus sur le mont Athos. Et le chef de l'Église orthodoxe scissionniste ukrainienne, le métropolite Épiphanie, a déclaré publiquement que la création de cette structure aurait été impossible sans le soutien direct des États-Unis." Voici la source originale, la déclaration d’Épiphanie en personne qui désavoue tous les reproches de Geoffrey Pyatt envers la Russie.

Cela donne vraiment l'impression que les traditions spirituelles et morales des religions mondiales, tout comme le droit à la liberté de religion, ne sont respectés par le Département d’État américain que dans la mesure où cela ne va pas à l'encontre des intérêts du moment de la politique étrangère de Washington.

 

Réponses aux questions:

Question: Que pouvez-vous dire de la provocation organisée par les partisans de Juan Guaido contre l'Ambassade vénézuélienne à Brasilia au cours du sommet des Brics qui se déroulait dans la ville?

Réponse: Nous considérons la tentative de provocation, de prise de contrôle, menée par les partisans du leader autoproclamé (on ne comprend pas en quelle qualité) Juan Guaido contre l'Ambassade vénézuélienne sur le territoire brésilien comme une action liée notamment à cet événement international de grande envergure qui se déroule actuellement dans ce pays, comme une tentative d'utiliser l'instabilité générale de la région à des fins politiques. Tout cela visait beaucoup d'objectifs.

Nous estimons que la situation a été maîtrisée et que de nouvelles provocations de ce genre seront désormais prévenues sur la base de toutes les normes existantes du droit international censées garantir et protéger les sites immobiliers diplomatiques et consulaires, les missions diplomatiques et consulaires.

Chaque pays qui accueille les missions diplomatiques d'un autre État a des engagements qu'il est obligé de respecter en raison des conventions appropriées. Personne n'a annulé ces textes. Dans le monde d'aujourd'hui, qui traverse visiblement une crise de compréhension et d'éthique, il reste un lien reconnu (probablement pas par tout le monde, mais par la majorité écrasante de pays) avec les normes du droit international qui gèrent les relations entre les États, le fonctionnement des missions diplomatiques et les normes de comportement par rapport aux collaborateurs diplomatiques et consulaires. Tous les engagements pris par les États doivent être strictement respectés. Je suis complément d'accord avec votre estimation: il s'agit d'une provocation.   

Autre chose: ce n'est pas la première tentative de l'"anti-pouvoir" vénézuélien autoproclamé de prendre le contrôle de sites de ce genre. Il le fait pour des raisons évidentes: il s'agit d'une tentative de légaliser son existence absolument illégale en tant qu'organe gouvernemental autoproclamé, de nommer des personnes comme des représentants prétendument officiels, de mener une certaine politique via ces derniers. C'est de la piraterie du XXIe siècle. 

Malheureusement, le chemin que les opposants vénézuéliens ont emprunté a été tracé par Washington. Vous vous souvenez sans doute de la saisie, par les autorités américaines, des sites diplomatiques et consulaires russes, de la Représentation commerciale, malgré le fait que ces bâtiments faisaient partie de la propriété de la Fédération de Russie qui versait des paiements appropriés et avait respecté pendant des décennies tous ses engagements. Tous ces sites immobiliers ont été pris et se trouvent toujours entre les mains des services secrets américains de manière absolument illégale: je ne peux pas le caractériser autrement. En grande partie, tout cela a servi d'exemple aux autres. Si les uns ont le droit d'agir de manière illégale, les autres le feront eux aussi. Nous sommes au courant de l'"effet boomerang", quand certains lancent des actions de ce genre dans leurs propres intérêts, mais font plus tard face à leurs répercussions.

Question: Le Vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a confirmé que la Russie reconnaissait la Présidente bolivienne par intérim Jeanine Áñez. Comment pouvez-vous le commenter?

Réponse: En répondant à une question de la presse, Sergueï Riabkov a en effet dit que la Russie considérerait Jeanine Áñez comme la "dirigeante de la Bolivie", mais "jusqu'aux élections". Les formules doivent être clairement présentées. Il ne s'agit pas de reconnaître ce qui s'est passé en Bolivie dans le cadre d'un processus légal. Ce n'est pas le cas.

Nous avons déjà présenté nos estimations à l'opinion publique mondiale. Je voudrais rappeler que nous avons exprimé notre préoccupation vis-à-vis des événements en Bolivie. Au cours de la crise politique intérieure dans le pays, la volonté du gouvernement de rechercher des solutions constructives sur la base de dialogue a été tout simplement écrasée dans le cadre du scénario d'un coup d'État dirigé. Nos estimations sont toujours d'actualité.

Nous avons également présenté nos estimations de l'évolution de la situation, car les représentants du pouvoir ont malheureusement été renversés, ont quitté le territoire bolivien. Comme vous le savez également, la Russie a appelé toutes les forces politiques boliviennes à faire preuve de raison et de responsabilité, à trouver une solution constitutionnelle à la situation dans l'intérêt de la paix, du calme, du rétablissement de la gestion des institutions publiques, de la protection des droits de tous les citoyens et du développement socioéconomique du pays.

C'est dans ce contexte qu'il faut interpréter les propos de Sergueï Riabkov. 

Question: Les autorités afghanes ont libéré de prison trois leaders de l'organisation "Réseau Haqqani", étroitement liée aux talibans. Que pensez-vous de cette démarche du gouvernement du point de vue de la réconciliation nationale en Afghanistan?

Réponse: Nous avons déclaré plusieurs fois que nous saluions toutes les démarches réelles des belligérants afghans visant à stopper le conflit armé et à lancer le processus de paix en Afghanistan. Dans ce contexte, nous percevons la libération de prison de trois leaders du Réseau Haqqani lié aux talibans comme un geste de bonne volonté du gouvernement afghan appelé à contribuer au progrès du processus de paix afghan.

Question: Avez-vous des délais approximatifs concernant la signature d'un mémorandum sur l'accès de spécialistes russes aux bio-laboratoires en Arménie?

Réponse: Je ne dispose pas encore de tels délais. Nous espérons que ce processus ne sera pas retardé.

Question: De nombreuses informations officielles ont été rapportées concernant la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Arménie. Tout le monde pense qu'elle a été réussie et bien remplie. Mais les communiqués officiels n'incluent pas tout. Quel est votre avis? Y a-t-il des choses restées "off"? Quelle est votre impression générale?

Réponse: Bien sûr, une partie des pourparlers se déroule traditionnellement  à huis clos. Bien que le monde soit devenu pratiquement "transparent", il existe certaines traditions de conversations interétatiques. Mais tous les points du programme se sont déroulés en toute transparence. Rien n'aurait dû échapper à votre regard.

Cela m'a plu, comme toujours. Selon moi, c'était une excellente idée du pays hôte que d'organiser une exposition consacrée à la contribution commune de nos peuples, de l'Armée rouge, à la Victoire dans la Grande Guerre patriotique, avec un discours des deux ministres. Cela a marqué le début de la visite. Elle a pris fin le lendemain de manière tout aussi triomphale.

D'après moi, il y a eu également une conversation très intéressante avec des étudiants. Tout le monde a apprécié. Je trouve qu'un tel format est très prometteur parce qu'il est question d'une communication vivante avec les jeunes où tout le monde peut poser des questions et obtenir une réponse dans l'interaction. C'était une finalité importante, intéressante et chargée de la visite.

Question: Pendant la conférence de presse du 8 novembre, vous avez parlé de fake news et avez avancé des soupçons justifiés concernant le fondateur de la fondation Mayday Rescue, James Le Mesurier. Dès lundi, il tombait de la fenêtre de son appartement bourré de tranquillisants. Est-il possible que la coalition occidentale menée par les États-Unis, qui se retire de Syrie, souhaite effacer au maximum toutes les preuves désagréables, éliminer les témoins, pour que ces preuves ne deviennent pas de notoriété publique?

Réponse: J'ai vu aujourd'hui dans les agences de presse les déclarations du Président syrien Bachar al-Assad à ce sujet. Qui connaît mieux que lui la situation sur le terrain? C'est dans le contexte de la manière dont tout le monde commente la nouvelle.

Tout ce qui se passe actuellement, notamment dans la presse britannique, confirme le fait que les renseignements occidentaux forment un cercle étroit autour de cette situation, des Casques blancs et d'autres histoires similaires. Je le dis parce que tout ce qui a été immédiatement écrit dans la presse britannique ressemble vraiment (or nous avons lu tout cela plusieurs fois, avons regardé et comparé) aux thèses des renseignements occidentaux que la presse britannique, pour une certaine raison, diffuse sur ses pages.

Je voudrais attirer l'attention sur un autre fait intéressant: tous les articles ont été écrits de manière identique. Autrement dit, l'idée directrice a été rédigée et promue par quelqu'un dans les médias britanniques de manière très nette et unilatérale. On ignore pourquoi les médias britanniques n'ont remarqué que notre conférence de presse du 8 novembre 2019 et n'ont pas pris la peine de chercher, sur un moteur de recherche ou sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères, le nom de leur agent, ancien (c'est certain) ou d'active (nous l'ignorons), pour voir combien de fois et depuis combien de temps le Ministère des Affaires étrangères donnait son avis sur les Casques blancs et les forces qui se trouvent derrière. Pourquoi aucun journaliste britannique n'a-t-il pris cinq ou dix minutes pour chercher ou, au moins, pour vérifier les faits? Simplement parce qu'ils n'ont pas écrit ces contenus. Les thèses avancées par ces médias ont été préalablement préparées. Tout ce qui est lié aux Casques blancs est salement et infiniment associé à des jeux entre les renseignements des pays occidentaux, de la région et les groupes terroristes ou radicaux. C'est un terrible "mélange" sur lequel nous avons attiré l'attention plusieurs fois.

Vous savez probablement combien de fois j'ai parlé des Casques blancs depuis cette tribune. Vous savez probablement aussi combien de fois les représentants russes ont parlé des Casques blancs à la tribune de l'Onu (du Conseil de sécurité et d'autres structures de l'Organisation). Vous savez aussi combien de fois, à l'office des Nations unies à Genève, la Russie a formulé des accusations, combien de fois différentes institutions et ONG sont venues à La Haye pour parler des Casques blancs. Pourquoi les médias britanniques ne nous ont jamais fait l'honneur de publier quoi que ce soit à ce sujet, alors que le Ministère russe des Affaires étrangères pointait depuis des années une cohésion manifeste et un lien entre les Casques blancs, les renseignements et les organisations terroristes? Parce que l'ordre n'avait pas été donné. Et il a été donné aujourd'hui. C'est bien de la propagande. Mais très effrayante. Ce n'est pas seulement de la propagande d'opinion politiques, pas seulement d'une philosophie, mais de la propagande qui sert à couvrir de nombreux crimes.

En ce qui concerne la cohérence des médias britanniques, nous nous souvenons très bien de l'organisation à La Haye, à l'OIAC, d'une activité à laquelle avaient participé des protagonistes vivants aux mises en scène des Casques blancs, qui étaient prêts à répondre en direct à toutes les questions, à accorder des interviews collectives ou individuelles. Cela n'a suscité aucune émotion, notamment de la presse britannique et américaine. Soit ils n'ont pas assisté à cette activité, soit ils n'en ont pas parlé. Ou alors ils ont écrit de manière à ce qu'il soit impossible de connaître la déclaration de la source. Ce qui a été fait, les publications qui ont été faites, sont une preuve directe de la saleté et de la permissivité absolue qui existent dans les relations entre les pays occidentaux, les prétendues organisations humanitaires non gouvernementales qu'ils créent, et les radicaux dans les régions. En l'occurrence les médias (avant tout britanniques) font la propagande de tout cela en cachant leurs sales affaires. C'est toujours une approche complexe. Nous nous souvenons d'une série d'affaires où les autorités britanniques et les médias du pays ont fait front uni.

Voici un autre exemple, très révélateur. Le chef d'état-major des forces armées britanniques, Nick Carter, a également publié récemment un article intitulé "Une nouvelle guerre pourrait éclater à cause de l'inconscience de la Russie" dans le journal Daily Telegraph. Il s'est également permis de tels propos dans une interview à la BBC. Cela fait partie d'une nouvelle campagne planifiée. Je sais que nous avons beaucoup parlé d'analogies avec la Guerre froide, mais il me semble que nous n'avons jamais mentionné le syndrome de Forrestal. C'est une chose étonnante.

Cette notion est apparue en Occident après la mort très étrange de l'ancien secrétaire à la Défense américain James Forrestal. Il était tombé de la fenêtre de l'hôpital naval du Maryland. Comment s'y était-il retrouvé? Il n'avait pas été blessé sur un champ de bataille avec des Russes (fin des années 1940), n'était pas tombé pendant des exercices: il avait perdu la raison. C'est un fait établi. Il avait une psychose et était soigné. Il criait et prononçait toujours la même phrase: "Les Russes arrivent, les Russes arrivent. Ils sont partout. J'ai vu des soldats russes." C'est avec cette psychose que l'ancien secrétaire à la Défense américain a été interné dans un établissement spécialisé. Ce syndrome est imposé aujourd'hui à des individus sains. Les publications britanniques sont appelées à transformer des gens sains et normaux en individus atteints du syndrome de Forrestal. C'est évident.

Ce cas est largement traité dans la littérature et il est particulièrement d'actualité, selon moi. Le chef d'état-major des forces armées britanniques Nick Carter en fait partie. C'est le fameux syndrome de Forrestal. En revanche, il nous est imposé à tous. On nous force à croire que, comme disait James Forrestal, "des soldats russes sont partout et ils arrivent". La thèse de la menace russe qui se manifeste différemment sous différents aspects est un prétexte très pratique et mis au point par le lobby militaire anglo-saxon à différentes fins: expliquer les démarches étranges en politique étrangère, réunir des coalitions basées sur une prétendue solidarité pour faire face aux Russes qui sont partout et qui "arrivent", et indéniablement c'est également prétexte à l'augmentation des dépenses pour la défense - qu'il faut motiver au moment où tout le monde parle d'environnement, de démographie, de migration, etc. N'oubliez pas ce qui est bien décrit dans l'historiographie. Lisez les articles sur James Forrestal. J'en ai lu plusieurs ces jours-ci. Ils m'ont tous plu.

Question: Que peut dire le Ministère russe des Affaires étrangères sur l'information concernant la mort de deux prêtres orthodoxes arméniens en Syrie qui, selon les informations préliminaires, auraient été tués par des terroristes de Daech?

Réponse: Il est question du doyen de l’Église orthodoxe arménienne de Kamychli, Hovsep Bédoyan et de son père, le prêtre Abraham Bédoyan, tués ce 11 novembre dans leur voiture. Ils se rendaient à Deir ez-Zor en mission pastorale. Daech a revendiqué le meurtre des prêtres en l'annonçant via sa plateforme propagandiste - l'agence Amaq.

Nous exprimons nos sincères condoléances aux proches des victimes, à la communauté arménienne en Syrie.

Les actes de terreur et de violence envers les chrétiens, qui se poursuivent sur les territoires incontrôlés par le gouvernement syrien, sont révoltants. Ces crimes violents montrent que les organisations terroristes continuent de se sentir à l'aise sur ces territoires. Elles n'ont pas été anéanties et il faut les combattre réellement au lieu de parler d'une telle lutte, comme nous l'entendons continuellement de la part de nos partenaires occidentaux. Ils se cachent derrière différents prétextes, affirment qu'ils ne pourraient pas réunir les forces pour "achever" ces groupes terroristes. Mais ils trouvent un prétexte pour justifier les crimes et les pillages, notamment de ressources naturelles.

Nous sommes certains qu'il ne sera possible de mettre un terme au terrorisme et à l'extrémisme sur le sol syrien que dans les conditions où le gouvernement légitime de Damas contrôlera l'ensemble du territoire du pays en garantissant sa souveraineté et son intégrité territoriale, la stabilité et l'ordre conditionnel, une vie paisible, sûre et digne pour tous les Syriens indépendamment de leur confession.

Question: Une information du Groupe d'enquête conjoint (JIT) néerlandais a été publiée aujourd'hui sur internet, qui pointe l'implication de la Russie dans le crash du Boeing malaisien dans l'Est de l'Ukraine. Il est notamment confirmé que des insurgés de la DNR avaient reçu des consignes directes des forces russes - FSB, GRU et Ministère de la Défense. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Réponse: La situation se répète: des informations sont publiées, dont une partie se révèle immédiatement fausse et une autre n'est pas confirmée. Nous avons procédé à l'analyse des photos et des extraits vidéo. Sachant qu'une grande couche de preuves matérielles, notamment les débris de l'avion, n'a pas été ramassée ni étudiée faute d'intérêt. Dès que la catastrophe a eu lieu, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni et a fait des déclarations à ce sujet, a adopté une résolution stipulant clairement comment l'enquête devait être menée. Est-ce que quelqu'un s'est adressé par la suite au Conseil de sécurité? Est-ce que quelqu'un a utilisé les accords conclus collectivement? Tout se fait en coulisses, de manière opaque, en faisant participer ou, au contraire, en écartant à sa guise des pays, des preuves ou des paramètres. Ce qui s'est produit est très difficile à élucider, mais presque immédiatement, il y a quelques années déjà, toutes les accusations ont été formulées, et les conclusions tirées.

De quoi parlons-nous? Le travail normal doit être mené conformément au droit international. Après tout, nous vivons au XXIe siècle compte tenu de tous les acquis du XXe siècle: le droit international, l'enquête sur les catastrophes, l'échange d'informations, les organisations internationales officielles de médiation spécialisées en la matière. Pourquoi a-t-on agi différemment cette fois? C'est une grande question. Malheureusement, nous avons formulé la réponse: parce que le verdict a été prononcé immédiatement, et tout le reste est "l'adaptation" des preuves qui, selon le JIT, iraient dans le sens de la tactique choisie de l'accusation. La Russie a toujours été ouverte à travailler dans ce sens afin d'établir la vérité. Nous avons transmis une immense quantité d'informations. Des expériences scientifiques d'une ampleur sans précédent tant en matière d'envergure que de dépenses ont été organisées, non pas par des organisations extérieures qui se font appeler "centres d'étude", mais par de véritables centres scientifiques. Tout cela est parti dans le vide. En général, nos partenaires n'y accordaient aucune attention.

Certes, je ne suis pas une spécialiste du sujet, mais je ne comprends pas du tout comment il est possible que de grands débris du fuselage et des pièces de l'avion restent depuis des années dans la zone du crash. Après tout, nous sommes tous des automobilistes, plus ou moins. Nous savons parfaitement à quel point sont importantes toutes les pièces, les témoins et les photos en cas d'accident, même mineur. Or il s'agit d'une catastrophe aérienne survenue dans des circonstances non élucidées. Comment a-t-on pu laisser les débris,  tout en recueillant des informations sur les réseaux sociaux en les faisant passer pour des preuves? On nous présente constamment des informations qui ne viennent pas des spécialistes. Ce sont constamment des sites d'enquête ou des investigations d'amateurs - alors analysons tout d'un point de vue non professionnel aussi.

Le fait est que sur ce thème principal (de grands morceaux de fuselage se trouvent sur les lieux du crash) aucune réponse n'a été apportée. Ce n'est pas une question d'argent ou d'impossibilité d'évacuer les pièces -ce n'est pas un problème au XXIe siècle.

Combien d'informations n'avons-nous pas vu passer. Mais, malheureusement, le nombre de questions ne fait qu'augmenter.

Question: La Turquie se prépare à renvoyer les terroristes de Syrie. D'après vous, quelle doit être la réaction des pays dont ils sont originaires: accueillir leurs citoyens ou non? La Russie accueillera-t-elle ses citoyens arrêtés en Syrie?

Réponse: La Syrie est un État. Son territoire n'est pas un champ ni un vide. C'est un État, avec tous les marqueurs appropriés. Il existe le droit, la loi en vigueur sur le territoire de ce pays. Il faut avant tout coordonner toutes les actions liées aux terroristes arrêtés et détenus sur le territoire syrien avec les autorités de ce pays: qualifier leur arrestation, identifier ces individus, puis voir les procédures légales à appliquer dans ce cas précis. C'est ainsi que nous travaillons avec Damas dans plusieurs sphères. La situation est très compliquée. Un très grand nombre de personnes a participé aux activités militaires. Il est à la fois question des terroristes et des individus impliqués dans différents types d'activités. Une décision doit être prise sur chaque cas. Nous en avons parlé. Toutes les conversations sur un prétendu moyen supranational de régler ce problème doivent être également civilisées. Ce n'est pas la décision d'un gouvernement ou d'un groupe d’États qui doit primer. Il est question du recours aux mécanismes et aux institutions juridiques internationaux.

Question: Que pense le Ministère des Affaires étrangères de l'arrestation de citoyens russes au large de l'île Rhodes, soupçonnés de transporter des migrants clandestins?

Réponse: Nous traitons cette question. Nous avons vu les publications dans la presse, des journalistes nous ont contactés. L'Ambassade de Russie en Grèce et nos spécialistes de l'Appareil central du Ministère s'en occupent. Si des informations que nous pouvons partager apparaissent, nous les partagerons.

Question: Il a été récemment annoncé que la Russe Maria Lazavera, condamnée au Koweït à 15 ans de prison pour une affaire fabriquée, avait trouvé refuge dans une Ambassade. Pouvez-vous dire dans quelle Ambassade elle se trouve et quelles mesures seront prises par le Ministère des Affaires étrangères pour libérer Maria Lazareva? Peut-on envisager l'octroi de l'immunité diplomatique?

Réponse: Nous accordons une aide à tous les citoyens russes en situation difficile à l'étranger pour différentes raisons. Comme qu'il s'agit d'une citoyenne Russe, au niveau de l'Ambassade russe nous lui apportons toute la contribution nécessaire sur place. Nous sommes également en contact très étroit avec les autorités locales à ce sujet.

Question: Il y a environ un mois, j'ai évoqué le problème lié à la plaque commémorative de Garéguine Njdeh sur le territoire de l'église arménienne à Armavir. Le député Leonid Kalachnikov avait promis de la démanteler. Hier, le député municipal Alexeï Vinogradov s'est introduit sur le territoire de l'église et a peint en noir cette plaque, commettant de facto un acte de vandalisme. L'Ambassade d'Arménie a publié un communiqué. Il a été annoncé qu'une manifestation était prévue demain devant l'Ambassade de Russie en Arménie. Pouvez-vous commenter cette situation?

Réponse: Depuis l'apparition de cette information le 13 novembre, les forces de l'ordre ont ouvert une enquête sur les circonstances. Étant donné que nous avons reçu une réaction de l'Ambassade d'Arménie à Moscou, nous suivons l'évolution de la situation. Je voudrais réaffirmer avant tout que les forces de l'ordre enquêtent sur les circonstances et ont immédiatement pris en charge cette affaire.

Question: Je voudrais compléter la question de mon confrère d'Associated Press et concrétiser l'information. Je veux parler de l'écoute des conversations téléphoniques avec les voix d'Alexandre Borodaï et de Vladislav Sourkov, qui parlent de la manière dont doivent fonctionner les structures publiques dans les républiques autoproclamées. Comment réagira Moscou après avoir pris connaissance de ces informations?

Réponse: Afin d'écarter cette question à terme, je peux dire immédiatement que je n'ai pas vu cette publication. C'est absurde. Nous commençons à évoquer avec vous ce qui devrait être confirmé et analysé par des experts. Ne trouvez-vous pas? Nous vivons dans un monde qui combat les fakes, tout en partant du fait que plusieurs fakes ont déjà été publiés plusieurs fois à ce sujet, avant de recevoir l'analyse d'experts nécessaire un ou deux mois plus tard. Et vous voudriez que nous apportions notre avis immédiatement après une publication qui n'a pas été examinée par les experts. Que voulez-vous? Vous nous poussez à nous prononcer politiquement sur des choses qui doivent être d'abord analysées par les experts, avant tout le reste.

Question: Il y a quelques jours, les députés de la Douma d’État russe ont évoqué des amendements à la loi sur les "agents médiatiques étrangers", qui visent notamment à l'étendre aux personnes physiques. Ce travail est-il mené avec le Ministère des Affaires étrangères? Pouvez-vous expliquer le sens de cette loi, étant donné que tous les journalistes étrangers, y compris ceux qui sont reconnus comme agents étrangers en Russie, reçoivent une accréditation au Ministère des Affaires étrangères?

Réponse: Je trouve que vous mélangez deux questions. Pour tout ce qui concerne les journalistes étrangers, les représentants de médias et d'ONG étrangères, les institutions de différentes branches du pouvoir consultent évidemment le Ministère des Affaires étrangères. Sur l'ensemble des actions et des projets de loi avancés par la Douma concernant l'activité de différentes représentations étrangères - des diplomatiques aux non gouvernementales - des consultations ont forcément lieu avec le Ministère des Affaires étrangères.

Sur la seconde question, je trouve que vous mélangez le travail des journalistes avec l'objet de la proposition de la Douma. Premièrement, il faut interroger ses auteurs concernant leur idée et son sens. Le Ministère des Affaires étrangères n'a pas élaboré ce projet de loi, même s'il a fourni un avis d'experts sur les questions et les termes concrets. Quoi qu'il en soit, cette question relève du pouvoir législatif. Je ne comprends pas pourquoi vous parlez de l'accréditation attribuée aux journalistes par le Ministère des Affaires étrangères et du statut d'agent étranger. Je ne vois pas le lien.

Question: Il est question du fait que des personnes physiques qui travaillent dans les médias reconnus comme "agents étrangers" pourront, à en croire ce projet de loi, recevoir le même statut. Pourquoi le faire si le Ministère des Affaires étrangères connaît les noms de tous les journalistes étrangers qui travaillent en Russie?

Réponse: Le Ministère des Affaires étrangères les connaît, mais ce n'est pas le cas en dehors. Voilà la réponse à votre question: probablement pour que le Ministère des Affaires étrangères ne soit pas le seul à les connaître.

Puisque vous avez abordé ce sujet, nous avons été souvent contactés par des représentants des régions, nos collègues d'autres départements et la population pour dire qu'un journaliste s'était adressé à eux en se présentant en tant que collaborateur d'une publication ou chef d'un poste de correspondants pour une interview. Comment pouvons-nous nous en assurer? Il nous montre une accréditation, mais nous ne sommes pas des représentants du Ministère, nous ne pouvons pas déterminer son authenticité. Est-il vraiment journaliste? A une époque, il y a très longtemps, le Ministère des Affaires étrangères publiait la liste des dirigeants des postes de correspondants de médias étrangers sur son site, en mentionnant les contacts indiqués par ces représentants au moment de l'accréditation. Cela avait suscité un grand mécontentement de nombreux journalistes étrangers. Ils ont dit que nous avions enfreint leur droit à l'intouchabilité de la vie privée en partageant leurs informations personnelles. Mais comment les gens, ordinaires ou professionnels, peuvent savoir qu'ils ont réellement affaire à des journalistes étrangers? C'est assez facile à faire avec les journalistes russes: on demande le nom de la publication et on appelle la rédaction pour confirmer. Mais que faire avec les journalistes dont les sièges et rédactions se trouvent à l'étranger? Qui vous parlera? Chez nous vous pouvez appeler, mais chez eux vous tombez immédiatement sur le centre d'appel ou sur un répondeur. Pour revenir à votre question: je ne parle pas des raisons pour lesquelles la Douma le fait - cette question s'adresse à la Douma. Mais je vous ai expliqué pourquoi le Ministère des Affaires étrangères avait identifié sur son site les responsables des postes de correspondants. Même si cela avait suscité de nombreuses questions des médias eux-mêmes, alors que c'est "l'alpha et l'oméga" de la transparence. Voilà pour vous la lutte contre les fakes, quand les gens peuvent téléphoner, demander des précisions ou prendre contact et indiquer une citation incorrecte quand elle est constatée.

Selon moi, dans ce projet de loi tout est clairement à sa place. Sur toutes les questions supplémentaires je vous suggère de vous adresser à notre pouvoir législatif. Je souligne que tout ce qui est lié aux projets de loi sur les structures et représentations étrangères passe effectivement via le Ministère des Affaires étrangères. Vous le savez, le Ministère des Affaires étrangères joue un rôle de coordination en matière de politique étrangère et d'activité internationale. Cela concerne également les différentes branches du pouvoir et l'exécutif dans l'ensemble.

Question: Nos lecteurs suivent le travail du Comité constitutionnel syrien. Ce format se transforme déjà en un instrument précis. Est-ce que le Ministère des Affaires étrangères considère cet instrument comment pouvant "soigner" à l'avenir les pays déchirés par les révolutions de couleur occidentales - c'est-à-dire utiliser l'expérience syrienne en Libye, en Afghanistan, en Somalie et dans d'autres pays visités par les "spécialistes des révolutions de couleur" de la coalition occidentale?

Réponse: Je ne partirais pas tant de l'expérience de travail du Comité que du bon sens. La situation en Syrie doit devenir un exemple pour bien des pays et des régions depuis le tout début, et pas seulement à partir du lancement du travail du Comité. Parce qu'une si grande période s'est écoulée entre l'idée de créer le Comité et sa formation. Or si nous prenons le début de la crise, la même chose - le comité ou une autre forme de dialogue réunissant les différentes parties - aurait pu commencer encore à l'époque sans entraîner de telles conséquences dramatiques, tant de victimes et destructions. C'est précisément ce que nous avons dit. Si l'on revient sept ans en arrière, que l'on ouvre le site du Ministère des Affaires étrangères et que l'on regarde les déclarations de Sergueï Lavrov, de ses adjoints et de nos ambassadeurs, elles stipulent exactement la même chose: la nécessité d'entamer le dialogue entre les représentants de l'opposition. Cela n'a pas été fait et a entraîné la perte de huit ans, des centaines de milliers de vies (personnes n'a encore compté le nombre de morts, de blessés, de victimes, de déplacés internes, de migrants - je pense que c'est très difficile à calculer). Vous connaissez les moyens qui seront nécessaires pour reconstruire la Syrie. Les sommes sont exorbitantes.

C'est exactement ce par quoi nous avons commencé - par la possibilité d'unir les efforts des représentants de l'opposition et le début d'un dialogue. Qu'avons-nous entendu en réponse? Bachar al-Assad doit d'abord partir, ensuite tout le monde s'assoira à la table des négociations. A notre question de savoir en quoi Bachar al-Assad était une gêne, on nous répondait qu'il était illégitime; personne ne négociera avec ses représentants officiels; son autorité n'est plus reconnue auprès du peuple et de l'armée. Plus de huit années se sont écoulées. Au prix de pertes colossales tout le monde est arrivé au même point: ils se sont assis à la table commune et ont commencé à travailler. Ce n'est pas tant l'expérience du travail du Comité, même si c'est également utile, qu'il faut écouter, mais les voix de bon sens entendues avant le début de la phase ouverte et sanglante du conflit.

Question: Concerant le problème de la glorification des collaborateurs nazis. En ce qui concerne la plaque de Garéguine Njdeh, qui se trouvait à Armavir pendant sept ans et a été détruite seulement récemment. Pourquoi elle y avait installée pour commencer? Que pense le Ministère des Affaires étrangères de la glorification des collaborateurs nazis dans cette ville russe?

Réponse: Nous avons exprimé notre position à ce sujet lors des conférences de presse précédentes, il y a plus d'un an. Vous pouvez voir dans les communiqués de presse qui avait installé cette plaque. Quant à ce qui lui est arrivé, je viens de répondre à cette question.

Question: L'AFP rapporte que les nouvelles autorités de la Bolivie ont reconnu Juan Guaido comme président du Venezuela. Qu'en pense le Ministère des Affaires étrangères russe?

Réponse: Nous considérons la situation en Bolivie comme une situation où doivent se dérouler des élections. Après cela il sera possible de parler d'un pouvoir légitime. Le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov en a parlé aujourd'hui. A l'issue de ces élections sera choisi le pouvoir qui (en cas de succès) décidera de reconnaître ou non Juan Guaido. A l'heure actuelle, selon moi, de tels communiqués ne peuvent pas être perçus du point de vue du droit international.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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