Nous avons constaté les entretiens que les autorités ukrainiennes ont organisés à la fin d'août à Kiev avec Vesna Škare Ožbolt, ancienne ministre croate de la Justice, Josko Moric, ancien vice-ministre croate de l'Intérieur, et Lovre Pejkovic, ancien président du Comité gouvernemental croate pour les personnes déplacées et les réfugiés. Selon les informations des médias, ces rencontres ont porté sur la "restitution des territoires non-contrôlés" sur la base de l'expérience croate des années 1990. Cette dernière est pourtant très ambiguë, voire négative. Il suffit de se souvenir de 250 000 réfugiés serbes, dont l'exode de la Croatie et de nombreuses victimes civiles ont été provoqués par les opérations militaires de Zagreb en 1995.

  Nous constatons avec regret que les affirmations de la "bonne volonté" et de la "nécessité de rétablir la confiance mutuelle" servent de paravent aux propos dangereux sur le caractère "forcé" et l'"acceptabilité" de telles "méthodes de la réintégration pacifique". Il est très inquiétant que Kiev reprend volontairement de tels signaux, en ignorant de manière démonstrative ses propres obligations stipulées tout à fait clairement dans les accords de Minsk. Les mentions des "scénarios musclés" dans le Donbass semblent davantage anormales et amorales aujourd'hui, au début du cessez-le-feu de rentrée, confirmé au sein du "format Normandie".

En soulignant notre volonté de développer les relations amicales avec la Croatie, nous appelons Zagreb à utiliser tous les moyens pour encourager Kiev à mettre ne œuvre les accords de Minsk de manière conséquente et complète afin d'obtenir le plus rapidement possible le règlement pacifique de la crise ukrainienne et de stabiliser durablement la situation au sud-est de l'Ukraine.