the Republic of Tajikistan
Commentaire et réponse à une question des médias du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l’issue de la rencontre avec le président de la République du Tadjikistan Emomali Rahmon, Douchanbé, le 30 juillet 2014
Nous avons eu l'entretien avec le président du Tadjikistan Emomali Charipovitch Rahmon. Nous avons discuté des axes clés de l'alliance russo-tadjike et du partenariat stratégique à la lumière des objectifs qui avaient été convenus lors des dernières réunions des présidents de nos pays en 2012 à Douchanbé, en août 2013 à Moscou et en février dernier à Sotchi. Nous avons constaté que les tâches sont mises en œuvre efficacement. Le président tadjik a salué le travail de la Commission intergouvernementale pour la coopération économique, la réalisation des accords dans les domaines militaire, économique et humanitaire.
Il est évident qu'il faut faire encore beaucoup d'efforts afin d'accomplir tout ce dont les présidents sont convenus. Aujourd'hui nous nous sommes mis d'accord sur des étapes de ce travail, y compris les contacts à venir au niveau des chefs d'institutions concernées et la tenue d'une réunion de la Commission intergouvernementale pour la coopération économique prévue à la fin de cette année. Nous avons fixés des mesures supplémentaires dans le domaine de la migration, qui a pour but de créer un cadre juridique solide qui serait confortable pour les citoyens tadjiks tout au long de l'activité professionnelle, pour assurer leur protection sociale et de ne pas admettre la violation de leurs droits.
Nous avons accordé une attention particulière aux questions régionales, notamment dans le cadre de la préparation du sommet de l'OCS à Douchanbé en septembre prochain. La situation en Afghanistan sera apparemment au centre des discussions des dirigeants lorsqu'ils se pencheront sur des problèmes actuels. Nous tenons à ce que l'OCS joue un rôle important et actif pour établir un dialogue politique sur les questions relatives à l'Afghanistan, étant donné que l'Organisation comprend en tant que membres ou observateurs l'Afghanistan lui-même et tous ses voisins. Compte tenu des mécanismes existants de l'OCS, nous sommes convaincus que c'est la plate-forme optimale pour l'examen des aspects politiques de la situation en Afghanistan. Il ne s'agit pas de s'intervenir dans les aspects militaires de ce qui se passe dans ce pays. C'est absolument exclu.
Aujourd'hui lors des pourparlers avec le ministre des Affaires étrangères Sirodjiddin Aslov, nous avons confirmé notre engagement à la coordination de la politique étrangère dans le cadre de l'OTSC, l'OCS, la CEI, l'ONU, l'OSCE et d'autres formats internationaux, ce qui a été approuvé par le Président du Tadjikistan Emomali Rahmon. Nous avons également réaffirmé que les décisions prises dans le cadre de l'OTSC pour aider le Tadjikistan à renforcer la frontière afghano-tadjike, doivent être pleinement mises en œuvre et la Russie usera de son influence dans l'OTSC afin d'atteindre dès que possible cet objectif conformément aux décisions des présidents des pays membres de l'Organisation.
Question: Quelle sera la réaction de la Russie à la prochaine vague de sanctions de l'UE?
S.Lavrov: Certains affirment que la Russie ne va pas réagir en réponse. J'ai déjà mentionné que les sanctions ne nous font pas plaisir, nous n'allons pas faire semblant que rien ne se passe. Nous allons tirer des conclusions. Nous ne tenons pas de répondre pour nous venger. La politique doit se baser sur le bon sens, et non sur des insultes. Cependant dans ce cas, le bon sens ne peut pas aller ensemble avec ce qui se passe. Les nouvelles sanctions ont été annoncées exactement le jour où, suite à la demande de nos partenaires occidentaux et les Ukrainiens eux-mêmes nous avons déployé les observateurs de l'OSCE aux postes de contrôle à la frontière russo-ukrainienne, du côté russe, aux points contrôlés du côté ukrainien par les insurgés. On nous a demandé il y a longtemps et nous avons envoyé une invitation. En raison de la position des Américains et des Ukrainiens à l'OSCE, cette question restait suspendue durant deux semaines. Finalement, elle a été réglée, et le jour où, à la demande de nos partenaires occidentaux les observateurs de l'OSCE sont arrivés à des postes de contrôle, l'UE a annoncé des sanctions. Cela se produit le jour même où ces observateurs et de nombreux membres des médias ont pu observer personnellement le bombardement du territoire russe par l'Ukraine, en particulier le village et la poste de contrôle frontalier de Goukovo, quand les citoyens russes ont été menacés une nouvelle fois, le jour même où le flux de réfugiés ukrainiens arrive sur notre territoire, fuyant les combats, y compris ceux qui se produisent dans la zone du crash du Boeing de Malaysia Airlines, où les violences, principalement du côté de l'armée ukrainienne, continuent, ce qui constitue le non-respect de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les sanctions ont été introduites le jour où on a annoncé la prochaine réunion des partis ukrainiens sous la médiation de la Russie et l'OSCE à Minsk. Les sanctions ont été annoncées sous le prétexte que la Russie devrait changer sa politique. Dans la cadre de tout ce que je viens d'énumérer, une question se pose : que nos partenaires veulent-ils obtenir exactement? A cette question nous n'entendons aucune réponse claire. Lorsque les hommes politiques qui sont supposés d'être sérieux, préfèrent se guider dans leurs actions par des offenses, apparemment de caractère personnel, ce comportement ne les honore pas.
Nous allons analyser la situation. Nous connaissons nos intérêts et nous allons les défendre fermement par tous les moyens à notre disposition, dans le cadre du droit international.