the Hellenic Republic
Réponse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, à une question de la presse sur la signature de mémorandums entre la Turquie et le Gouvernement d'union nationale de la Libye
Question: Comment pourriez-vous commenter la signature, le 27 novembre à Istanbul, de mémorandums sur la délimitation des zones maritimes et la coopération en matière de sécurité par le Président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du Gouvernement d'union nationale de la Libye Fayez el-Sarraj?
Réponse: Il ne sera possible de présenter une estimation juridique de ces textes qu'après avoir pris connaissance de leur contenu, qui n'a pas encore été divulgué. En même temps, nous avons constaté une réaction assez douloureuse à leur signature de la part de certains États du pourtour méditerranéen, notamment de la Grèce, de Chypre et de l’Égypte. Malgré la déclaration officielle du Ministère turc des Affaires étrangères soulignant que le mémorandum sur la délimitation des zones maritimes ne contredit pas les normes internationales, Athènes et Nicosie accusent Ankara d'avoir violé la Convention de l'Onu sur le droit de la mer au détriment de leurs intérêts.
En ce qui concerne le mémorandum sur la coopération dans le domaine de la sécurité, son apparition a servi de fondement aux affirmations sur les tentatives de la Turquie de légaliser son soutien militaire au gouvernement de Tripoli dans l'affrontement de ce dernier avec l'armée nationale de Khalifa Haftar, y compris par une violation directe de l'embargo sur les armements. Ghassan Salamé, envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye, a quant à lui souligné il y a quelques jours que ce texte pourrait torpiller les préparatifs de la rencontre nationale sur le règlement libyen, qui devrait avoir lieu d'ici la fin de l'année à Berlin. Dans ce contexte, on pourrait également poser beaucoup de questions à Fayez el-Sarraj.
Nous espérons que les parties signataires des mémorandums feront preuve de raison politique et s'abstiendront d'initiatives capables d'aggraver davantage la situation déjà compliquée en Libye et dans la région de la Méditerranée en général.