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Intervention et réponses aux questions des médias du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de la conférence de presse conjointe avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu à l’issue de la quatrième réunion du Groupe mixte russo-turc de planification stratégique, Moscou, le 27 mai 2014

Mesdames et Messieurs,

Nous venons de terminer la IVème réunion du Groupe russo-turcde planification stratégique conjointe. Nous avons discuté d'un large éventail de questions de l'agenda bilatéral, régional et international.

Le format du Groupe conjoint de planification stratégique fonctionne dans le cadre du Conseil supérieur de coopération, qui ces dernières années a confirmé son efficacité dans la recherche des moyens d'accroître et d'améliorer la coopération russo-turque dans de nombreux domaines.

Nous nous sommes penchés sur les relations bilatérales. En ce qui concerne les questions de commerce et d'investissement, la Turquie est l'un des principaux partenaires économiques de la Russie. Nous avons constaté des progrès, en particulier dans le secteur de l'énergie, où notre coopération a atteint le niveau de partenariat stratégique. Les contacts directs entre les entreprises des deux pays se développent de manière dynamique.

Nous allons faire tout ce qui dépend du Ministère des affaires étrangères, afin de contribuer à la réalisation de la tâche, déterminée parle président Vladimir Poutine et le Premier ministre turc RecepTayyipErdogan, qui consiste à augmenter dans les prochaines années le volume des échanges commerciaux bilatéraux pour atteindre le montant de 100 milliards de dollarsaméricains. Nous avons constaté le progrès dans la mise en œuvre du projet «South Stream» et de la construction de la première centrale nucléaire turque dans la ville d'Akkuyu, réaliséepar des spécialistes russes.

Nous avons échangé de vues sur notre coopération humanitaire. En 2014, le Centre russe de la science et de la culture a ouvert ses portes à Ankara. D'ici la fin de cette année l'ouverture du Centre culturel turc est prévueà Moscou.

Les échanges et les liens entre les régions de la Fédération de Russie et de la Turquie dans le domaine de l'éducation et d'autres formats humanitaires se multiplient constamment. Nous nous félicitons de ce fait. Nous allons soutenir la poursuite des travaux du Forum des deux pays, qui est également inclus dans la structure de coopération multiforme entre les deux pays et peuples.

Nous avons évoqué les problèmes régionaux urgents. La Turquie et la Russie coopèrent sur ​​de nombreux aspects de la situation au Proche-Orient, le programme nucléaire iranien, la question chypriote. Nous avons discuté de la situation dans le Caucase, en Asie centrale, dans la région de la mer Noire, ainsi que de certains aspects des relations entre la Russie et l'OTAN. Je pense que l'échange de vues sur l'expérience des relations entre nos pays et l'UE serait mutuellement bénéfique. J'espère que nous continuerons notre dialogue sur cette question.

Nous avons évoqué la situation en Ukraine, compte tenu des récents évènements dans le pays. Les élections ont eu lieu, nous respectons le choix des électeurs ukrainiens. Cependant, nous considérons qu'il est absolument nécessaire de remplir sans délai tout ce qui a été fixé dans la Déclaration de Genève du 17 Avril, tout d'abord mettre fin à toute violence. Nous sommes préoccupés non seulement par le fait que les élections ont eu lieu dans le contexte de la poursuite des combats, mais qu'après l'annonce des résultats les autorités de Kiev ont donné l'ordre d'intensifier l'opération militaire. Vous savez ce qui se passe dans la région de Donetsk, près de l'aéroport. Malgré tous les appels et les demandes, exprimées par les organisations internationales, les deux côtés ont des victimes, y compris les journalistes.

Par conséquent, la tâche primordiale et l'épreuve pour des autorités de Kiev, en tenant compte des résultats de l'élection présidentielle, consiste à la cessation immédiate de l'utilisation de l'armée contre la population et de toute violence. Nous allons plaider en faveur de cette approche, ainsi que de la mise en œuvre des autres dispositions convenues dans la cadre dela Déclaration de Genève du 17 avril dernier, y compris le lancement d'un dialogue national véritablement inclusif en vue d'élaborer une réforme constitutionnelle qui reflèterait les aspirations légitimes et particularitésde toutes les régions du pays, en tenant compte des intérêts de tous les groupes politiques et ethno-religieuses en Ukraine.

Nous avons envisagé les questions de notre coopération au sein des organisations internationales - nous travaillons en étroite collaboration à l'ONU, l'OSCE, au Conseil de l'Europe. Nous apprécions le soutien que nos pays apportent l'un à l'autre lors du débat sur ​​la plupart des questions.

En général, nous pensons que la réunion d'aujourd'hui est une étape importante dans la préparation de la prochaine Vème réunion du Conseil supérieur de coopération, présidé par le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre turc RecepTayyipErdogan. Nous espérons que notre travail contribuera au renforcement de la coopération russo-turque pour le bien de nos pays et peuples.

Question (aux deux ministres): Vous venez de mentionner le bon développement des relations économiques. Cependant, nous entendons des déclarations de la part des pays occidentaux au sujet de sanctions imposées contre la Russie en raison de sa position sur la question ukrainienne. Quelle est l'attitude de la Turquie à ce sujet?

S.Lavrov (répond le premier): Nos relations commerciales et économiques se développent. Nous venons de confirmer la nécessité d'avancer de manière plus intensive vers l'objectif fixé par le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre turc RecepTayyipErdogan pour que le volume total des échanges commerciaux entre les deux pays atteigne100 milliards de dollars par an. La Russie et la Turquie mettent conjointement en œuvre de grands projets d'infrastructure, notamment la centrale nucléairedans la ville d'Akkuyu, le projet « South Stream » et bien d'autres. Les entreprises turques ont activement participé à la construction d'installations sportives sur le territoire de la Russie, y compris ceux destinés aux Jeux olympiques de Sotchi. Aujourd'hui, mon ami et collègue M. Davutoglu a confirmé l'intérêt des entreprises turques de poursuivre leur activité dans notre pays dans le domaine de la construction d'installations sportives, où nous avons beaucoup de projets. Les spécialistes turcs, avec leur expérience, la discipline et la qualité, ne resteront jamais sans travail à la Fédération de Russie. Les relations économiques se développent rapidement, car nous sommes guidés par des considérations d'intérêt mutuel et le respect, sans politiser le domaine commercial et économique.

En ce qui concerne les sanctions annoncées par les pays occidentaux, à mon avis, si ce n'était pas l'Ukraine, ce serait quelque chose d'autre. Bien avant les événements tragiques sur Maïdan, l'arrivé des radicaux qui exigeaient de l'opposition des mesures inconstitutionnelles,la Russie a été regardé d'un mauvais œil, y compris la situation en Syrie, le programme nucléaire de l'Iran, E.Snowden et tout simplement parce que nous avons tenu les Jeux olympiques, ce qui n'était pas au goût de tout le monde.

Cette situation reflète des processus beaucoup plus profonds qui se produisent dans les pays occidentaux, principalement sous l'influence de ceux qui croyaient que, après la « guerre froide » la Russie serait «dans leur poche». Le président Vladimir Poutine a évoqué ce sujet en détails en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

Quant à la mise en œuvre de la politique de sanctions de l'Occident, elle a été lancée en raison de la mission historique que nous avons accomplie en répondant à une demande de la majorité écrasante de la population de Crimée, qui était dans le cadre de leur choix en faveur de la réunification avec la Fédération de Russie. Les Criméens l'ont faiten réalisant la menace qui s'approchait de la part de ceux qui se sont emparés du pouvoir à Kiev, lorsque les représentants d'ultranationalistes ont essayé d'envahir la Crimée. C'est alors seulement que les résidents de la péninsule se sont révoltés et ont dit qu'ils voulaient organiser un référendum sur l'indépendance, suivie par l'adhésion à la Fédération de Russie. Pour cela, on a imposé des sanctions contre les personnalités russes dont la sélection avait été très spécifique. Le président russe Vladimir Poutine l'a également mentionné lors duForum économique de Saint-Pétersbourg.

Cela a été suivi par des secondes listes, puis on nous a imposé des exigences - si la Russie envahit le territoire du Sud-Est de l'Ukraine, une nouvelle série de sanctions économiques et financières lourdes serait lancée contre nous. Nos explications sur l'absence d'une telle tentative et l'inutilité des tentatives de représenter comme une menace les manœuvres que nous avons réalisés sur notre territoire de manière transparente, en pleine conformité avec les normes internationales, en présence des inspecteurs internationaux et en conformité avec toutes les autres exigences nécessaires lors de l'organisation des événements pareils –n'ont d'abord pas été entendues, puis on ne nous a pas cru. Par la suite, ils auraient accepté que la Russie n'ait pas eu de telles intentions.

Mais apparemment quelqu'un aurait vraiment voulu annoncer la troisième «vague» de sanctions. On nous a dit qu'ils étaient prêts à nous croire que nous ne voulait pas envahir l'Ukraine, mais on nous a « interdit » de soutenir un référendum du 11mai dans les régions de Donetsk et de Lougansk, sous la menace de troisième «vague» de sanctions.

Vous connaissez bien notre attitude à l'égard de ces référendums. Le président russe Vladimir Poutine, pour calmer la situation en Ukraine, a appelé à reporter les référendums, qui, cependant, ont eu lieu. Ensuite, nos partenaires occidentaux ont commencé à chercher une nouvelle raison (il est difficile de critiquer pour un appel de reporter le référendum), qui a été trouvée dans le cadre de l'élection présidentielle. On nous a dit que si la Russie compromettait la tenue d'élections présidentielles le 25 mai, les sanctions les plus sévères seraient appliquées à son encontre. Nous n'allions pas perturber les élections. Notre position, nous l'avons évoquée bien avant l'évènement. Ensuite, il ya eu une nouvelle formule : «La Russie ne va pas perturber les élections, mais j'attire attention sur la citation, « si pour une raison quelconque, elles n'ont pas lieu, des sanctions seront appliqués ». Indépendamment si la Russie y est impliquée ou pas. Aujourd'hui, le Conseil européen va décider quelle autre restriction peut être infligée à la Fédération de Russie.

Il y a quelques jours, j'ai entendu une déclaration de Washington que les actions de la Russie pour le recouvrement des dettes de l'Ukraine pour la fourniture de gaz peuvent être considérées comme illégales et comme un prétexte pour l'introduction de la troisième «vague» de sanctions. C'est tout simplement ridicule. Les gens sont occupés à rechercher au moins une raison pour continuer à exercer la pression sur nous. Tout d'abord, ces prétextes sont absolument insignifiants. Deuxièmement, aucune tentative de faire pression sur la Russie n'a jamais abouti à un résultat.

Nous sommes intéressés à la résolution de la crise ukrainienne et à la coopération avec tous ceux qui veulent la même chose, sans légitimer une partie de la société ukrainienne, mais en tenant compte des intérêts du peuple ukrainien, y compris les demandes légitimes des habitants du Sud-Est du pays. Nous en avons parlé et nous continuerons à le faire.

Question: La partie ukrainienne n'a-t-elle pas adressé à la Russie une demande d'organiser une réunion entre le président russe Vladimir Poutine et Piotr Porochenko? Est-ce qu'on envisage la question sur la visite de Piotr Porochenko en Russie?

Est-ce qu'il y a encore de l'espoir, après les récents événements tragiques survenus dans le Sud-Est de l'Ukraine, pour l'amélioration des relations russo-ukrainiennes et n'affecteront-ils pas ​​la position russe par rapport aux élections présidentielles?

S.Lavrov: Une éventuelle visite de P.Porochenko en Russie n'est pas examinée actuellement. En ce qui concerne les événements récents, je rappelle que PiotrPorochenko a lancé sa campagne présidentielle avec une promesse de réunir le pays. Hier, il a déclaré que sa première visite aura lieu dans la région de Donbass, qui est en guerre. Il affirme que l'opération antiterroriste devrait être terminée par son intensification. Si on prévoit qu'avant l'inauguration de Piotr Porochenkol'armée, en utilisant des armes lourdes, la Garde nationale, PravySektor répriment la résistance dans le Sud-Est, et il entrera dans le Donbass comme vainqueur, il est peu probable que cette approche puisse créer de bonnes conditions pour son accueil hospitalier dans la région de Donetsk.

Il faut cesser immédiatement les hostilités et faire ce que les autorités ukrainiennes ne cessent d'exiger des autres : remplir ses engagements dans le cadre de la déclaration de Genève du 17 avril et une « feuille de route », développée parle Président de l'OSCE, président suisse D.Burkhalter, sur la base de cette déclaration. Cela implique une cessation immédiate de toute violence et de l'utilisation de l'armée dans le Sud-Est. Au lieu de cela, l'Ukraine a annoncé la mobilisation supplémentaire, les gens sont forcés à rejoindre l'armée et la garde nationale.

La feuille de route et la déclaration de Genève exigent égalementl'amnistie de tous les manifestants. Pour autant que je sache, ce projet de loi est en cours d'examen. Mais une loi d'amnistie a été adoptée le 6 mai dernier par la Verkhovna Rada selon laquelle les criminels peuvent être amnistiés à condition qu'ils rejoignent la Garde nationale. Nous tenons à ce que les organisations internationales respectables, y compris la Commission de Venise du Conseil de l'Europe et d'autres mécanismes, comprennent à quel point cette loi répond aux normes élevées du droit international moderne. La feuille de route exige également les approches exclusivement pacifiques à tous les manifestants et le règlement de tout conflit via les négociations. Nous exhortons les autorités ukrainiennes à le faire. Bien sûr, si elles le font, elles retrouveront la confiance du Sud et l'Est.

La feuille de route prévoitégalement l'enquête sur tous les massacres. À l'époque, le Conseil de l'Europe a formé un groupe qui enquête sur la tragédie survenue les 18-20 février sur Maïdan (« l'affaires des snipers ») et d'autres meurtres commis. Nous avons préconisé à maintes reprises qu'il devrait y avoir une enquête impartiale et indépendante sur les événements du 2 mai à Odessa et ceux du 9 mai à Marioupol. Il y a 10 jours, j'ai adressé les lettres au Secrétaire général de l'ONU, le Président et le Secrétaire général de l'OSCE, le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, pourutiliser leurs possibilités, le potentiel et l'expertise de leurs organisations afin de garantir une enquête indépendante de la tragédie à Odessa et les événements à Marioupol.

Hier, dans une interview à « NovayaGazeta » Piotr Porochenko a déclaré qu'il était intéressé par l'enquête internationale sur la tragédie à Odessa et qu'il avait l'intention d'inviter les experts de l'UE, notamment de l'Allemagne, ainsi que de la Russie, pour atteindre une totale impartialité dans l'enquête. Il ya quelque temps, le ministère ukrainien des Affaires intérieures s'est déclaré prêt à inviter des experts israéliens. Nous attendons le moment où toutes les déclarations et les promesses vont être accomplies en pratique. Cela doit être fait de toute urgence, jusqu'à ce qu'il y a encore des traces, qu'on essaie de « balayer », comme c'était le cas à la Maison des syndicats à Odessa.

Les observateurs des organisations internationales, en particulier, les Assemblées parlementaires de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, qui ont suivi le vote de dimanche dernier, ont terminé leur évaluation par l'appel public adressé à Piotr Porochenko pour qu'il utilise son nouveau poste afin de lancer un véritable dialogue avec tous les régions du Sud-Est, sans utiliser des étiquettes comme «terroriste» et «séparatiste» et d'établir un dialogue véritablement inclusif. C'est le critère qui dévoilera de véritables intentions des autorités de Kiev et de Piotr Porochenko personnellement. Nous espérons qu'il agira dans l'intérêt du peuple ukrainien. Dans ce cas-là, la Russie sera son partenaire fiable et sérieux.

Question: Vous avez parlé du développement actif des relations commerciales et économiques entre la Russie et la Turquie, mais que vous avez certaines divergences sur la Syrie et l'Ukraine. Peuvent-elles affecter les relations russo-turques?

S.Lavrov : J'ai déjà donné des arguments qui démontrent que si ce n'était pas l'Ukraine, il y aurait quelque chose d'autre.

Il ya quelques années, avant la crise syrienne, lespartenaires occidentaux nous ont reproché en ce qui concerne le programme nucléaire iranien et ont déclaré que si la Russie cesse de « blanchir » l'Iran, son problème nucléaire sera réglé. Tout, comme toujours, dépendrait de nous. Puis c'était le tour de la crise syrienne, et les partenaires occidentaux ont déclaré que si la Russie cessait de supporter le président syrien Bachar al-Assad, la crise syrienne seraitrapidement résolue. Avant c'était la Libye lorsque nous étions accusés d'avoir soutenu M.Kadhafi, qui était du «mauvais côté de l'histoire», c'était donc aussi la faute de la Russie. Il est difficile de dire qui en Libye est du bon côté de l'histoire. Mais certainement pas ceux qui ont amené ce pays à l'effondrement et au fait qu'il est devenu un foyer du terrorisme et de la prolifération illicite des armes sur la quasi-totalité du continent africain.

Comme l'a dit le président russe Vladimir Poutine lors du Forum économique international de Saint Pétersbourg, après que la situation en Ukraine,provoquée par les partenaires occidentaux, notamment par l'UE et les Etats-Unis, a été conduite dans une impasse, nous avons été accusés de tous les péchés, y compris le soutien du Président légitime. Il s'avère qu'il ne fallait pas le soutenir, car il était mauvais et le peuple ne l'aimait pas. Le terme «peuple» soulève également beaucoup de questions, car sur Maïdan il y avait des représentants, y compris des partis nazis, qui prédominaient des civils. Par conséquent, nous avons une approche philosophique lorsqu'on accuse la Russie d'être coupable dans presque tous les conflits mondiaux. Le conflit israélo-palestinien fait la seule exception, nous ne sommes pas qualifiés de coupables de l'impasse actuelle. Nous souhaitons à nos partenaires américains, qui se sont imposés comme des leaders dans la résolution du conflit, le succès dans le déblocage de l'impasse actuelle.

Vous avez dit que la Russie et la Turquie avaient des points de vue différentsau sujet de la crise syrienne et la situation en Ukraine. Ce n'est pas l'unanimité qui compte, mais plutôt une approche de chaque partenaire à des estimations et des opinions de l'autre. Nos relations avec la Turquie est un bon exemple à suivre. Ayant les différences et les nuances dans les approches, nous puissions discuter de la Syrie, l'Ukraine, ou toute autre situation où se croisent les intérêts de la Russie et de la Turquie, et mener le dialogue sans slogans, mais de manière professionnelle, basée sur des faits, en écoutant l'un l'autre et être prêt non seulement défendre sa position, mais accepter égalementl'opinion de ses partenaires et ajuster sa vision si nécessaire. Il s'agit d'un véritable partenariat et l'importance de la coopération russo-turque, et non l'exécution des ordres dans le cadre des structures euro-atlantiques en disant: « A vos ordres! ».

Question: Lors des négociations vous avez abordé la question des Tatars de Crimée. Moscou a déclaré à plusieurs reprises sur leur autonomisation. Quelles mesures seront prises dans ce sens?

S.Lavrov : Je suppose que vous suivez les mesures que prend la Fédération de Russie afin de garantir les droits de tous les citoyens vivant en Crimée, à l'égal d'autres citoyens de la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret sur ​​la réhabilitation, y compris des Tatars de Crimée. Des mesures sont prises et il y a des plans spécifiques pour surmonter les conséquences de l'expulsion, notamment, le règlement des problèmes socio-économiques et de logement, la garantie (pour les Tatars de Crimée) de l'autonomie culturelle nationale. Les représentants de la population tatare de Crimée font partie du gouvernement de la République de Crimée, occuper d'autres postes dans les structures d'administration sur ​​le territoire de la République et à Sébastopol. La langue tatare est devenue l'une des trois langues de l'État de la République, comme le russe et l'ukrainien. Nous contribuerons au développementde la culture, soutiendrons les écoles, les théâtres et d'autres institutions. Tout cela a été confirmé le 16 mai lors d'une réunion entre les représentants de la communauté tatare de Crimée et le président russe Vladimir Poutine.

Nous allons maintenir des relations avec les organismes communautaires des Tatars de Crimée, y compris le Majlis et le Conseil des Anciens du peuple tatar de Crimée, « Milli Firka » et d'autres associations. La détermination des autorités de Crimée pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale se traduit également par une série d'événements commémoratifs en l'honneur du 70e anniversaire de la déportation des Tatars de Crimée, dans diverses villes de la République, les 16 et 17 mai.

Les Tatars résidant dans d'autres régions de la Fédération de Russie, en particulier au Tatarstan, attachent une attention particulière au renforcement des relations avec les Tatars de Crimée. Récemment, le Congrès mondial des Tatars (organisation créée à l'initiative de la République du Tatarstan) a signé un document sur la coopération avec leMejlis du peuple tatar de Crimée. L'attention maximale est accordée à ces questions au niveau fédéral et local et régional, ainsi que sur la ligne des mouvements sociaux. Je suis convaincu que les aspirations des Tatars de Crimée ont été entendues, et tout sera fait pour y répondre.

Question: Comment le ministère russe des Affaires étrangères suit les circonstances de l'enquêtede la mort près de Sloviansk d'un citoyen russe A.Mironov, qui accompagnait le journaliste italien comme un interprète? Quelles difficultés rencontre le ministère russe des Affaires étrangères de la part des autorités de Kiev quant à la remise des corps de victimes?

S.Lavrov: Les circonstances de ce drame restent à clarifier, nous n'avons pas encore de communiqué de presse pour les médias russes et italiennes, comme les pays de citoyenneté d'A.Mironovet le journaliste A.Rochelli. Les dirigeants du Secrétariat de l'OSCE, y compris le Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias, ont insisté pour le lancement immédiatd'une enquête sur l'incident.

Espérons que, contrairement à d'autres incidents, des mesures y seront prises aussi rapidement que possible. Pour nous, la chose principale maintenant consiste à assurer la récupération des corps. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos collègues italiens, car ce n'est qu'en travaillant ensemble, que cela peut être fait de manière le plus efficace possible. Les corps sont à la morgue de la ville de Sloviansk. La meilleure option serait de les expédier par avion à Kiev, puis dans leur pays natal. Mais vous savez ce qui se passe dans la région de Donetsk, en particulier à l'aérodrome de Donetsk. Dans ces conditions, le transport par avion n'est pas envisageable. Avec les collègues italiens, nos missions en Ukraine et les autorités locales, nous nous sommes convenus sur le côté technique afin d'accomplir cette tâche par la voie terrestre. Pour cela nous disposons des véhicules spécialement équipés. Compte tenu des hostilités,la voie terrestre reste également dangereuse. Les représentants de l'OSCE sont chargés pour aider à coordonner une certaine pause ou garantir un document de non-agression pour le véhicule transportant les morts.

Aujourd'hui, nous avons également discuté de la situation avec la disparition de quatre observateurs de l'OSCE, y compris un citoyen turc. À cet égard, je voudrais à l'aide des médias une nouvelle fois attirer l'attention sur le fait que le mémorandum entre l'Ukraine et l'OSCE, qui assurait les droits, immunités et privilèges des employés de la mission en Ukraine, n'a pas encore été ratifiée par la Verkhovna Rada. Actuellement, il n'y a pas de base juridique formelle pour imposer des mesures immédiates pour la recherche et la sécurisation des employés de la mission de l'OSCE disparus. Il faut que les autorités ukrainiennes, surtout maintenant, quand Piotr Porochenko déclare qu'il va résoudre tous les problèmes, commencent par la ratification du mémorandum, qui vise à assurer la sécurité et les immunités des observateurs de l'OSCE en Ukraine.

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