Traduction non-officielle du russe

Question: Comment le MAE pourrait-il commenter l'intervention de M.N.Saakachvili, Président de la Géorgie, à la session de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) à Strasbourg, où il a avancé les nouvelles initiatives de Tbilissi de règlement du conflit Géorgie-Ossétie du Sud?

Commentaire: Compte tenu du rôle actif de la Russie dans le processus de règlement du conflit Géorgie-Ossétie du Sud, nous avons attentivement pris connaissance des propositions faites par le Président de la Géorgie. Il faut les examiner.

Il est important de voir la réaction de Tskhinvali là-dessus. Pour notre part, on voudrait noter ce qui suit.

On ne pourrait ne pas donner raison au Président de la Géorgie, quand il qualifie du premier pas vers la réunification de son pays sa transformation en un état bien géré et prospère. On devrait saluer le fait que la voie vers ce but passe, selon lui, par la garantie des droits fondamentaux de tous les citoyens de la Géorgie, avant tout de ceux qui ont souffert dans les conflits intérieurs sanglants. Enfin, la réprobation par le Président géorgien de la violence, dont l'usage rend le règlement des problèmes du pays impossible, est d'une importance de principe.

Cependant, il est évident que, compte tenu de la tension qui est maintenue en Ossétie du Sud, où la situation s'est brusquement dégradée l'été dernier en résultat des tentatives de Tbilissi de résoudre le problème par la force, il serait plus efficace et correct d'examiner les initiatives qui visent si loin avec les parties concernées dans le cadre des mécanismes de règlement existants. A propos, ces mécanismes, et, avant tout, la Commission de contrôle mixte, qui a su en ces jours précis étouffer une nouvelle flambée de tension dans la zone du conflit, ne sont point mentionnés dans la nouvelle initiative géorgienne.

A la lumière de l'intervention d'hier de M.N.Saakachvili, il convient de se rappeler son autre appel récent à l'assistance internationale, notamment aux participants de la 59e session de l'Assemblée générale de l'ONU. Alors, le Président de la Géorgie a souligné, qu'un entretien sérieux sur le statut des régions en conflit doit venir après les accords sur les mesures de confiance et leur application. Il est clair que ce n'est que par voie d'un travail assidu d'établissement et de renforcement de l'atmosphère de confiance entre les parties que l'on arrive à la solution des tâches fondamentales de règlement des conflits sur le territoire de la Géorgie.

Nous estimons aussi nécessaire d'exprimer notre inquiétude des propos violents de M.N.Saakachvili à l'adresse de l'Abkhasie, en particulier de ses accusations de Soukhoumi du "retrait des négociations". La partie géorgienne connaît bien la raison de cette courte pause dans la participation de la partie abkhaze aux négociations, tout comme ce que, récemment, les représentants de l'Abkhasie ont déclaré qu'ils étaient prêts à se rasseoir autour de la table de négociations avec la participation des médiateurs internationaux.

Le 27 janvier 2005